Année} Quatrième année
Il a un an d'avance mais, étant né en Décembre, cela le met simplement à la même place que ceux né la même année que sa personne.
Maison} Nasteen
Auparavant, il n’y accordait aucune importance mais, intérieurement, il savait que sa famille était fière de lui. A présent, plus rien de tout cela ne semble avoir la moindre valeur à ses yeux.
Baguette magique} Bois de poirier, 18 centimètres, avec de la poussière de pierre de lune, parfaite pour les sorts de défense.
Elle a été sérieusement endommagée pendant la bataille. Et, bien que son fabriquant est réussi à la remettre en état, il lui arrive parfois de refuser de fonctionner. Rain a été catégorique, il ne la changera pas.
Matière préférée} Les potions.
Matière détestée} Les cours de vol de première année.
Qu'il a d'ailleurs manqué.
Patronus} Un papillon
Pour l’instant, jamais il n’a réussi à produire autre chose qu’une simple brume. Mais cela viendra.

Couleur préférée} Turquoise
Le gris lui faisait trop penser à l’hôpital, il ne pouvait pas continuer à adorer cette couleur.
Régime alimentaire} Végétarien.
Il vit en mangeant des pâtes et du riz. Enfin, quand il pense à se nourrir...
Allergie} Aucune
Phobie} Le feu
Et pourtant se servir d’un briquet ne lui pose aucun problème.
Relations}
~ Un apathique à la couleur de cheveux douteuse.
~ Un gosse de riche agoraphobe.
~ Une fillette sans cervelle à qui il écrit chaque semaine.
~ Un type plus grand que lui au sex-appeal terrifiant.
~ Et d’autres dont il ne se souvient actuellement pas.
Orientation sexuelle} Bisexuel
Animal favori} Le papillon
Pour sa courte vie et ses couleurs magnifiques.
Position dans laquelle il dort} Sur le côté, un bras replié en dessous de sa tête, même s'il est souvent ankylosé au réveil.
Saison préférée} L’hiver
Il fait froid, les gens se plaignent et la bibliothèque est prise d’assaut. Etrangement, ça ne l’empêche pas d’adorer cette saison.
Piercings} Deux
Le premier est sur sa langue, une petite perle en argent. Une des plus belles punitions de toute son existence a d’ailleurs résulté de cela.
Récemment, il s'est également fait percer l'oreille droite, où il porte parfois une petite étoile en argent.
Tatouages} Aucun
Au vu de la réaction provoquée par le piercing qu'il a sur la langue... Il n'oserait pas provoquer sa génitrice de nouveau.
Cigarettes} Quelques unes par jour
On remarquera qu’il essaye de ralentir sa consommation. Ce qui le rend encore plus désagréable que d’habitude.
Lunettes, verres de contacts} Les deux
En alternance. Bien qu’il admet préférer ses lentilles, il est plus à l’aise avec ses lunettes. Étant myope et presbyte, il en a besoin en permanence. Ce qui lui tape un brin sur le système, mais il fait avec.
Animal} Aucun à l'école avec lui.
Il possède cependant toujours France, son chat aussi insupportable que lui. Il est simplement resté à la maison cette année.

Colérique. L'on associe trop souvent la froideur avec le calme ou l'ignorance des autres. En ce qui concerne cet individu, la vérité est toute autre. Le moindre mot qu'il n'aimerait pas lui tapera sur les nerfs et il n'hésite jamais à répliquer. L'autorité des élèves plus âgés lui semble illusoire ; une certaine supériorité semble être sienne. Sans être une furie qui frappera sans réfléchir, le gamin d'un mètre soixante pourra cependant vous donner un bon coup de livre si le besoin s'en fait sentir. Son vocabulaire d'insultes est étrangement imagé, sans doute grâce à ses nombreuses lectures qui lui permettent de s'exprimer avec un vocabulaire plus complet que la moyenne. Il est également capable de citer dix avantages à sa petite taille en moins d'une minute. Cela après un long entraînement pour ne pas juste se jeter sur son interlocuteur et le frapper encore et encore jusqu'à ce que son visage ressemble à de la bouillie. La violence ne coule pas dans ses veines. On la remarque cependant dans son esprit, tapie dans les ombres en attendant d'être capable de frapper.

Malsain. Peut-être est-ce pour se protéger qu’il s’écarte des autres, les jugeant, les détestant juste parce qu’ils existent. Tant de mauvaises choses arrivent à cause d’eux. Si tous mourraient, cela serait tellement plus simple d’après lui. Se faire mal le calme à certains moments, alors que cela ne devrait pas. C’est juste que la douleur attire ses pensées ailleurs. Très loin. La plupart de ses lectures suivent ce schéma et on le verra plus souvent plongé dans un ouvrage de magie noire qu’autre chose.

Menteur & sincère. La vérité ne lui vient pas en permanence. Pour ne pas dire qu'elle fuit généralement derrière un tissu mensonger aux fils fins. Cependant, jamais il ne dira du mal d'un livre qu'il a apprécié. Même si l'on peut lui reprocher de critiquer les gens et de leur faire savoir, on remarquera qu’il cite généralement des vérités pour mieux les battre. Il fait l’inverse avec ses sentiments, ce qui est d’ailleurs plutôt évident à voir lorsqu’on le connaît, au final.

Rat de bibliothèque. Son repère est sans doute ce lieu où les livres s’entassent par centaines. Y passer ses journées le met toujours d’une humeur moins désagréable que d’habitude. Son esprit assimile les informations vraiment rapidement et son niveau surpasse largement celui d’un élève de son année. En théorie tout du moins. On notera, malheureusement, que, chez lui, une collection de livres de magie noire assez importante est présente et qu’il n’est pas rare qu’il en embarque un, de façon illégale, dans son sac. Accéder à la partie interdite de la bibliothèque de cette école reconstruire est par ailleurs un de ses objectifs pour cette année.

Gamin. Clound ne supporte guère que l'on aille contre son avis. Et une moue boudeuse absolument adorable, qui ne lui va pas du tout, se dessine généralement sur ses lèvres juste avant ses crises de colère. Lorsqu’il se dispute avec Mint ou First, il reste généralement fâché contre eux pendant plusieurs jours. Ce qui est franchement agaçant. Ses frères ne supportent d’ailleurs absolument pas cette partie de son comportement. Si ce n'est cela, sa mauvaise manie de tirer sa langue percée toutes les cinq minutes ne lui donne pas un air sérieux et responsable.

Génie. Gratifié de certaines capacités lors de sa naissance, il y a une poignée de domaines où il excelle. Ainsi, sa vitesse de lecture est presque effrayante et il a tendance à tourner les pages à quelques secondes d'intervalle. Ayant toujours été un excellent élève, ce qui fait d’ailleurs qu’il a sauté une classe, il n'aurait aucun mal à obtenir un métier haut placé au ministère plus tard. Mais, c’est que cela ne l'intéresse absolument pas. Le bruit l'agace, sauf lorsqu'il s'agit de musique, plus particulièrement du classique, et se retrouver au milieu d'une masse d’adultes incapables de s’entendre et peu intelligents, pour certains, le dégouterait plus qu'autre chose.

Pyrophobe. La flamme d’un briquet ne déclenchera chez lui qu’un frisson d’appréhension. Par contre, un feu de cheminée lui donnera immédiatement envie de faire demi-tour. Si son imbécile de frère ainé n’avait pas joué avec des bougies, et manqué de le tuer, dans leur enfance, il ne serait pas ainsi. Jusqu’à lors, il a réussi à cacher sa peur de façon assez efficace en évitant simplement le feu. Les hurlements restent enfouis dans sa gorge et il se calme en s’isolant dans un coin en général. Par contre, un incendie lui ferait totalement perdre ses moyens. Les feux d’artifices, par exemple, lui font peur. Il les déteste.

Lâche & Inconscient. Esquiver au lieu d’affronter est un état d’esprit qui lui convient très bien. Pour preuve, jamais il n’a osé monter sur un balai. Ce qui a été un brin handicapant en première année. Il a rendu son professeur dingue jusqu’à ce qu’on l’autorise à ne pas le faire. Le sport est quelque chose dénué de sens pour sa personne. La magie semble être uniquement théorique à ses yeux et il est rare qu’il pratique en dehors des heures obligatoires. Et pourtant, ce gamin qui déteste l’action a réussi à grimper sur un toit pour le traverser, en équilibre au-dessus du vide, l’année précédente. Donc, quand il n’est pas lâche, c’est un inconscient de première…

Nasteen. Les violets. Ceux qui sont du mauvais côté de la force comme diraient certains. La bonne blague. Être mauvais n’a rien à voir avec le fait de faire partie de cette maison. Enfin, pas pour tous. Il y en pour qui cela signifie juste qu’ils veulent connaître, maîtriser, être supérieurs. Rain en est la preuve vivante. Sans être cruel ou quoi que ce soit, sa mentalité reste cependant proche de celle de sa maison. La fierté ressentie par la majorité des jeunes gens de sang-pur à être en ce lieu prouve que Nasteen est noble et qu’elle aide à se construire. Enfin, c’est que la mère du gamin lui dit parfois. Et cela le fait ricaner doucement. Il est sûr que, s’il avait été à Poudlard, comme son frère jumeau bien-aimé, il aurait été dans la même maison que lui ; Ravenclaw.

Famille. Hormis son père, cet imbécile de première que Rain n’a jamais supporté, le garçon possède un attachement bien réel pour sa famille. Surtout en ce qui concerne Azel, son jumeau. Ne pas le voir pendant l’année scolaire est sans doute ce qui lui donne souvent des crises de colère. Après tout, les deux sont proches depuis toujours. Ils s’écrivent d’ailleurs plusieurs fois par semaine. Avec ses deux autres frangins, le garçon a moins de liens, pour ne pas dire qu’il est en conflit la majorité du temps avec le plus vieux. Cela ne leur enlève pas leur statut de membres de la famille pour autant. Nous ne parlerons pas des grands-parents et autres… Rain ne les aime pas le moins du monde.

Les deux enfants étaient ensemble depuis leur création. Il était donc évident que cela devait continuer. Les bras croisés sur le rebord du berceau de ses deux fils, Larssina, leur mère, les observait avec un mélange de nostalgie et d’amour. Jamais elle n’aurait pensé accueillir deux êtres à la fois. Un soupir lui traversa lorsqu’elle entendit les voix provenant du salon. Son premier fils, Ienzo, issu d’un premier mariage, semblait ne pas accepter le compagnon actuel de sa mère. Pour l’instant, à six ans, il lui était impossible de comprendre le désarroi de sa mère lorsqu’elle s’était retrouvée avec ce jeune homme imposé par sa famille. Les traditions, avaient-ils dit. Etrangement, la fière Larssina s’était pliée aux coutumes et tomba bientôt enceinte. L’enfant, son si cher Ienzo, était albinos. Et ce n’était pas elle qui portait le gêne… L’excuse parfaite pour divorcer. Emmener son fils loin d’un père qui ne le rejetait pour son apparence. Pourtant, la beauté des yeux rubis et de la chevelure immaculée était évidente pour sa génitrice. Et puis, elle rencontra Arthur. Sang-pur, lui aussi. Pas comme les autres. Journaliste, maladroit, dans son monde. Il convenait tellement à Larssina, celle qui changeait ses idées chaque jour et qui aimait à embrasser la folie de l’inconnu. Les jumeaux, Azel, l’aîné et Rain, le cadet, furent le présent qui leur fut offert. Deux ans plus tard, un autre enfant vint rejoindre la fratrie. Lain. Ce nom, trop proche de celui d’un de ses frères, provoqua les premières disputes du jeune couple. La raison à cela était pourtant simple. Rain était le dernier prénom de l’épouse. Et, sa jeune sœur possédait Lain à la place. Par amour pour cette partie de sa famille qui s’était mariée trop jeune et qu’elle n’avait jamais revu depuis, on accepta ce choix de prénom.

Jamais on ne voyait les deux êtres exactement semblables l’un de l’autre. Le premier, souriant et optimiste semblait au bord des sanglots dès que le plus jeune, introverti et pleurnicheur, disparaissait de son champ de vision. C’était agaçant pour Ienzo, qui aurait aimé passer plus de temps avec eux mais cela était impossible car ils ne voulaient que la présence de l’autre. Ainsi, lorsqu’ils eurent chacun leur chambre, on les trouva toujours à dormir ensemble, blottit sous les couvertures. Leurs parents divorcèrent peu après leur quatre ans. L’amour s’était évaporé et le journaliste rêvait de pouvoir repartir explorer le monde, pour ramener de merveilleuses nouvelles. Larssina voulait un peu de paix de toute manière et c’est ainsi que, sous les regards horrifiés et désapprobateurs de sa famille, elle se chargea d’élever ses quatre fils. Aucun ne posait spécialement de problème et tout allait bien. Les petits allaient dans une école sorcière. Lain semblait souvent dans son monde mais ce n’était rien comparé aux jumeaux. Toujours ensemble. Enfin, Azel essayait de se faire des amis et sa gentillesse le faisait accepter dans tous les jeux. Son double ne l’acceptait pas. Sa colère et ses larmes suffisaient à empêcher son frère de s’éloigner. Azel ne joua pas avec les autres enfants.

La magie qui coulait dans leurs veines se manifesta finalement. L’intelligence dont faisaient preuve les deux enfants fut bien plus remarquée cependant. On les plaça dans la classe supérieure, certains qu’ils seraient capables de suivre. Peu appréciés, à cause de leur isolement permanent, les autres s’en prirent à eux. La facilité de la tâche était déconcertante après tout. Ces deux frêles êtres n’étaient pas en mesure de se défendre. Enfin, c’est ce qu’ils pensaient. A l’instant où Azel fut frappé, celui qui l’avait agressé se retrouva projeté, ainsi que ses compères, à plus de cinq mètres en arrière, heurtant ainsi le mur de l’établissement. C’était la preuve que le plus jeune était un sorcier. Placé devant le blessé, Rain ne semblait pas le moins du monde regretter son acte. Bien sûr, c’était un accident, il ne comptait faire de mal à personne. C’était juste une envie. De leur faire subir ce qu’ils venaient d’infliger à son pauvre frère aîné. Les pouvoirs d’Azel vinrent d’une façon différente. En effet, la blessure provoquée par le coup s’effaça.

Pour des raisons de santé, Ienzo, le plus âgé des Clound, était incapable d'aller en cours et il des précepteurs le suivaient avec attention à la place. En dehors des cours, celui qui risquait d'attraper un cancer à cause de la lumière du soleil, adorait fabriquer des bougies. Et les allumer. C’est ainsi que l’une d’elle se renversa un jour, dans la salle de jeu de la grande demeure. Seul les jumeaux étaient présents. Le temps que leur mère arrive pour éteindre l’incendie avec la magie, ils s’étaient brûlés. Chacun une paume. Et pas la même. Lorsque Lain fit remarquer, sur un ton détaché, que à présent on pourrait les reconnaître, Larssina lui décrocha une gifle monumentale. L’accident passa mais la peur des flammes ne quitta jamais les deux enfants qui y avaient été exposés.

Et là, c'est le drame. L'horreur. Un courrier. Non, deux. Cela un jour d'anniversaire. Les enfants sorciers savent ce qui les attend. On ne leur a cependant jamais dit qu'ils seraient séparés. La fête tourna au cauchemar lorsque les noms des écoles furent lus. Différents. L'un à Malwen, l'un à Poudlard. La lettre d’Azel fut réduite en mille morceaux par son jumeau. Ce n’était pas possible. Le fait que leur père soit à moitié américain de devait pas les forcer à se séparer. Et pourtant, il n’y avait pas d’autre choix. Larssina tenta de leur expliquer la situation, le fait qu’ils finiraient par devoir vivre leur vie par eux-mêmes, au lieu de toujours compter l'un sur l'autre… Le jour du départ, l’un pour l’aéroport, le second pour le train, la force d’Ienzo combinée à celle de sa mère fut nécessaire pour les séparer. Ils hurlaient, à plein poumons, chacun s’accrochant à l’autre, lui arrachant la peau des bras avec ses ongles. On ne les séparerait jamais ! Deux enfants pleuraient, inconsolables, sous les regards consternés des autres personnes présentes. Leurs écoles ne leurs plaisaient guère. A la fin des cérémonies de répartition, on les envoya à l'infirmerie. Durant un mois, une étrange maladie les vida de leurs forces et chacun eut l'impression de mourir. Leur cœur avait été coupé en deux. Rien n'avait jamais fait plus mal.

Ce fut dans ce milieu blanc, ce monde de silence, que les deux firent leur apparition, brisant un peu la monotonie malsaine dans laquelle vivait Rain depuis son arrivée. Un regard bleuté, presque vide, se posa sur sa personne allongée. Une masse de cheveux d'un rouge flamboyant attira l'attention de ses yeux fatigués. Cassandre Mint, en seconde année, était là parce qu'il était malade. Sauf que ce n'était pas quelque chose que l'on pouvait guérir. C'était juste que les choses lui importaient de moins en moins. Une petite main plaça quelque chose dans celle de Rain. Un cookie aux pépites au chocolat blanc. Il le mangea, sans parvenir à se consoler de l'absence de son jumeau. Le second fit plus de bruit. Au point qu'il réveilla Clound un matin par ses pleurs et ses cris. Les gens étaient horribles, disait le garçon. Ils étaient sales et effrayants. L'agoraphobe Leonard First, en première année, tout comme Rainy, devint un compagnon de chambre régulier qui avait ce besoin presque permanent de se réfugier ici pour avoir la paix. Ce n'était pas de la compréhension, ni de l'amitié. Juste des cookies partagés entre trois êtres qui ne se sentaient pas à leur place dans ce qui devait être leur nouvelle demeure. Tous trois étaient de la même maison, Nasteen. A l'époque, aucun ne s'en souciait vraiment. Enfin... Un soir, alors qu'aucun ne voulait retourner dans leur dortoir, First chuchota à mi-voix que son père l'aurait tué s'il avait été ailleurs. Mourir, vivre, l'apathique ne semblait pas voir l'importance de ces mots. Quand au génie, il préférait pleurer son frère absent que d'écouter. Trois égocentriques placés ensemble.

Les vacances arrivèrent. Et, à l'aéroport, deux gamins tombèrent à la renverse en se heurtant. Les jumeaux étaient de nouveau ensemble. Leur état s'améliora brutalement dès leur embrassade. L'on s'attendrait à une fugue, une rébellion contre l'autorité qui les avait malmenés. Rien de tout cela n'arriva. Après de longues heures de conversations, serrés l'un contre l'autre sous une couverture, ils durent se rendre à l'évidence ; ils avaient survécu. Bien que cela était pire que tout, aucun ne voulant admettre pouvoir exister seul. Au final, ils étaient toujours ensemble, c'est la conclusion à laquelle ils arrivèrent. Un lie indestructible leur permettait de vivre. Voilà tout. Chacun retourna dans son école et Rain découvrit le dortoir des premières années de Nasteen où Leonard lui avait gardé un lit. Enfin, il avait placé sa valise dessus. Ce qui, au vu de la force physique de celui qui avait peur de tout, était un exploit. Cassandre les félicita avec des biscuits. Une étrange routine sembla s'installer. Ce n'était pas de la dépendance. Juste... Un soulagement. Savoir qu'il y a quelqu'un qui est avec vous et qui comprend sans doute un brin ce que vous ressentez.

« Happy Birthday to me, happy birthday to Cassandre~!»
« He seems to have to much sweets in his stomach...»
« It's scary... Nevermind, he doesn't need his cake in this case~»
« Don't touch it, Rainy~!»
« Geez... You're so strange. »
« Eat your piece of cake and choke on it, First. »
« Joyeux anniversaire, Cassandre!~ »

Le temps s'écoule. Lain entre à Malwen. Son frère ne lui accorde que peu d'importance. Son existence l'occupe assez comme ça. Eleanor l'embête, cette gamine un peu pénible mais gentille, dans le fond, qu'il considère comme une petite sœur. Quoique non, il a déjà une assez grande famille comme ça. Dawn et Samuel attirent son regard. Juste un brin, sans qu'il ne comprenne pourquoi. Cassandre se moque et puis, après quelques secondes, décide que ça ne lui fait rien, alors il cesse. Leonard tombe amoureux et sa vie semble devenir un champ de bataille. Comme le sera bientôt Malwen, pas tout de suite. Pour l'instant, le trio infernale est encore là, les élèves se plaignent des examens et personne ne se dit que tout risque de disparaître. Les tensions sont encore mineures et Rain ne s'y arrête pas. Une année de plus s'écoule. Enfin, en partie.

Tout vole en éclats. Personne ne pourrait dire ce qui a déclenché les combats, la tuerie entre élèves, professeurs et créatures. Il n'y a que de l'incompréhension. Rain est en troisième année et, tout aussi intelligent qu'il soit, c'est par un regard d'enfant qu'il voit l'horreur. La magie n'est que théorique à ses yeux. Lancer des sorts pour bloquer ceux qui l'attaque lui serait difficile. De toute manière, aucun ne semble en avoir après une autre personne en particulier. Peut-être que les sangs-purs se battent contre les autres mais ce n'est pas l'important. Il faut fuir, se cacher. Et First sort de nulle part, trois gamins avec lui. Un garçon accroché à son bras semble le terroriser. Un soupir passerait bien la barrière des lèvres du binoclard mais il doit déjà reprendre son souffle. Leonard, de toute manière, semble parfaitement gérer la situation. Apparemment, en voyant qu'il n'allait rien leur faire, les gosses l'ont choisi comme protecteur. Se mordant la langue jusqu'au sang, pour chasser un peu la peur grâce au goût métallique du liquide carmin, Rain analyse la situation. Ils vont tous mourir. Si l'endroit n'a pas été évacué, c'est qu'ils n'ont pas assez d'importance. Personne ne viendra pour eux. Les trois enfants pleurent. Le regard violacé, si anormal, si puissant, de First semble perdu, anéanti. Lui aussi a réalisé qu'ils n'avaient aucune chance.

Les pas et les sorts se rapprochent. Ils n'ont aucune chance. Le petit garçon devient hystérique. La gifle part sans que Rain ne le réalise. Pas d'espoir, pas de miracle. Ne pas se rendre, ne pas souffrir. Alors ils courent. L'air est absent de leurs poumons mais ils ne s'arrêtent pas. C'est impossible. Les toits. Comme dans un film dédié aux morts vivants. L'on monte toujours au lieu de descendre et l'on se retrouve... Prisonnier de la malchance. Du malheur. Les gamins se cachent derrière eux. Eux qui n'ont que deux ans de plus. Eux qui aimeraient pleurer et avoir quelqu'un de grand et de fort pour les protéger. Les gens devant eux sont cachés par leurs capes. Ils ne savent pas qui ils vont devoir affronter. En levant leurs baguettes, Leonard et Rain savent que tout cela est inutile, foolish. Leurs adversaires, bourreaux, font de même. Sauf que eux, plus âgés, savent ce qu'ils font.

« ENDOLORIS! »

Un corps tombe tandis que son propriétaire hurle, encore et encore. Cassandre passe à ses côtés sans le regarder pour venir se placer devant ses cadets. Personne ne peut comprendre les raisons de son geste. Lui qui se fiche tout, l'apathique dont la propre vie semble illusoire... Un instant d'hésitation semble traverser le rang ennemi. Mais, un soldat tombé ne signifie pas la fin du combat. Ignorant leur compagnon essayant de se remettre de l'élan de douleur qui l'a traversé, les survivants s'approchent. Le bord du toit est bientôt sous les pieds de ceux qui ont l'impression d'assister à leur propre exécution. La chute est inévitable. Mint crie quelque chose. Il leur faut du temps pour comprendre. Les 'accio balais' sont maladroits. Seuls les trois gamins en possèdent. Ironie. Chacun arrive à attraper le sien pendant la chute. Les petites mains attrapent les plus grandes, pour éviter au trio de tomber. Le sol se rapproche... Trop vite. L'enfant qui tenait la main de Rain n'a plus de force. Elle lâche.

Un bruit sourd. Un corps qui semble se briser. Non, ce sont juste ses lunettes. Les verres explosent en milles morceaux. Ses yeux étaient ouverts. Hurlement. Terreur. Douleur. Les autres l'entourent et lui, les mains sur ses yeux, il ne peut cesser ses cris. Silencio. La baguette de l'aîné du groupe se baisse lentement. Il allait les faire repérer. Leonard essaye de tenir les mains du blessé loin de son visage. Du sang couvre ce dernier. Un des petits se retourne pour vomir. Cassandre hésite. Il s'excuse. Rain est muet, pas sourd. Accio verre. Les mouvements convulsifs du corps, les lèvres écartées dans un hurlement silencieux. Celui qui a été malchanceux s'évanouit. En réalité, il n'est pas le seul à être tombé. Ces deux camarades de Nasteen ont subit le même sort. Mais bien plus bas. Le poignet droit de celui qui possède les cheveux flamboyants est juste dans un angle un brin étrange et il est presque content d'être gaucher. Leonard a des marques superficielles, c'est le plus chanceux.

Avec un bout de la cape d'une des deux gamines, des bandages pour les blessés sont fabriqués. L'on remonte par deux en balai. Rain avec Cassandre, pour être sûr qu'il ne tombe pas. Leonard a peur mais ce n'est rien comparé à ce qu'ils ressentaient plus tôt, en tombant. Cela leur prend des heures avant d'atteindre la ville la plus proche. Le garçon sait qu'il y a un hôpital sorcier ici, sa tante y travaille. Des moldus les ont sans doute vu passer au-dessus de leurs demeures. Qu'importe. Tout est flou ensuite. Ils sont tous séparés, écartés sans le moindre respect pour leurs liens, leurs peurs. Tout est juste blanc. Teinté de rouge. En voyant du sang sur son uniforme, un des trois petits devient hystérique. On est forcé de lui donner un calmant.

« Pour parler de la guerre Il n'y a que des larmes. »
Henriqueta Lisboa.

Tout est noir. La voix qui s'adresse à lui est de retour mais le noir est si présent. On lui parle. Trop vite. Sa situation n'est que temporaire. Ses mains se lèvent, rencontrant les bandages qui couvrent ses yeux. Tout lui revient. Il se replie sur lui-même. Seul. Les heures passent. Il ne sait même pas où il est, à quoi ressemble la pièce. Des bruits de pas résonnent. Quelqu'un cours. Ses bras s'écartent avant même qu'il n'y ait la moindre parole prononcée. Azel. Celui qui pleure et qui s'assied sur le lit, se blottissant sur le lit. Ienzo arrive peu après et leur mère l'accompagne. C'est elle qui parle de Lain, qui explique à quel point est-ce qu'il a été blessé. Sa vie n'est plus en danger mais il restera faible pendant des mois. Et traumatisé sans doute. Culpabilité. L'aîné doit veiller sur le plus jeune... Larssina ne lui reproche rien. Et, quelques semaines plus tard, les bandages sont retirés. Rain n'a pas parlé depuis son réveil. Les médecins parlent de blocage. Il a des cicatrices rouges autour de son regard réparé par la magie. Ses yeux semblent intacts mais, si on écoute celui qui l'a soigné, ce n'était pas le cas à son arrivée. Lain est autorisé à sortir peu après. Les grandes vacances ont commencé, visiblement. Et, dans leur demeure anglaise, le silence est l'invité d'honneur. Chaque nuit, le benjamin, qui était presque aussi apathique que Cassandre, se réveille en pleurs. Rain, non. Il préfère rester dans les bras d'Azel, à se faire bercer jusqu'à s'endormir. Une vague de soulagement l'a traversé en apprenant que Eleanor, rentrée en chez elle, allait bien. Et Dawn aussi.

Leonard a écrit. Pour l'instant, il ne sait pas s'il varevenir. Trop de peur. Trop de doutes.
Cassandre dit la même chose lorsqu'il vient passer quelques jours chez lui. Sauf que, de son côté, se sont ses parents qui refusent.
Rain, dernier membre du trio, décide d'entrer dans la nouvelle école qui vient d'être construite. Il a peur. Il doute. Il veut juste essayer. Toujours muet, les yeux douloureux, le jeune garçon fait ses premiers pas dans un lieu qui ne lui rappelle que des mauvais souvenirs.