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 Dive ~ Surveillant || My life is like a storm. Scary, violent and kinda messed up.

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Dive Storm-Thacker
Dive Storm-Thacker
SurveillantSurveillant

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Âge: Twenty.
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Localisation: Somewhere between my chair and my computer.
Dive ~ Surveillant || My life is like a storm. Scary, violent and kinda messed up.   Vide
MessageSujet: Dive ~ Surveillant || My life is like a storm. Scary, violent and kinda messed up. Dive ~ Surveillant || My life is like a storm. Scary, violent and kinda messed up.   Icon_minitimeMar 12 Avr - 11:29

Dive ~ Surveillant || My life is like a storm. Scary, violent and kinda messed up.   And_th10
Dive Storm Thacker

« I've walked the distance, I paid my dues and tried to have a go at what I thought I knew was real, held
no appeal
I've been to places, I've seen the tidings,
I bought a book of rules for every coin that I could steal
And so I came to gaze upon the stars, when they were yet unborn
And consequently, tear at my old scars, and the mask I had outworn. »


Dive ~ Surveillant || My life is like a storm. Scary, violent and kinda messed up.   Dive_910
I D E N T I T Y

      Nom | Storm-Thacker
      Prénom | Dive
      Surnom | Aucun.
      Age | Approximativement dix-huit ou dix-neuf ans
      Date de naissance | Inconnue ; Il ne fête pas ce genre de connerie de toute manière
      Pureté du sang | Inconnue
      Groupe sanguin | B+
      Nationalité | Américaine
      Origines | Inconnues



Dive ~ Surveillant || My life is like a storm. Scary, violent and kinda messed up.   Dive7810
S W E L T Y

      Poste | Surveillant
      Ancienne Maison | Aucune, n’a jamais étudié la magie.
      S'il avait été à Swelty, on l'aurait vu chez les Cohary. Et à Poudlard, au milieu des Gryffondors.
      Baguette | Bois de Tulipier de Virginie, quarante centimètres avec de la poussière d’étoile
      Raisons pour avoir décidé de prendre ce poste | Découvrir la magie et avoir un emploi stable.
      Aptitudes dans la surveillance d’élèves | Etant un fouteur de trouble lui-même, il sait repérer les gosses faisant les sales coups.
      Patronus | Une chauve-souris


Dive ~ Surveillant || My life is like a storm. Scary, violent and kinda messed up.   Dive_211
M O R E !

      Couleur préférée | Argent
      Alimentation | Pain de mie et beurre de cacahouètes uniquement.
      Allergies | Aucune
      Phobies | Mourir. Les avions.
      Relations | Aucune.
      Orientation sexuelle | Désintéressé.
      Animal favori | Ceux qui ne peuvent pas le bouffer
      Position dans laquelle il dort | N’importe comment, il bouge beaucoup pendant son sommeil.
      Piercing | Quelques anneaux à l’oreille droite, vers le haut de la dite-oreille. Il ne les porte plus très souvent cependant.
      Tatouage | Aucun.
      Possessions les plus importantes | Un collier avec un petit revolver en argent au bout / Une photo de sa sœur et de lui qu'il a dans ses affaires et qu'il regarde chaque jour.
      Cigarettes | Un paquet par jour, au moins.
      Lunettes, verres de contact | Aucun des deux.
      Saison favorite | Aucune idée.
      Animal | Aucun


Dive ~ Surveillant || My life is like a storm. Scary, violent and kinda messed up.   Dive5810
M I N D !

    Se trouver au mauvais endroit au mauvais moment est quelque chose pour laquelle le surveillant est plus que doué. Ainsi, si un incendie se déclare, il trouvera le moyen d’être à côté de la source du sinistre et se fera accuser. Outre une certaine malchance donc, vous remarquerez immédiatement chez lui un manque de confiance envers les autres. Cela se voit à la façon dont son regard se pose sur vous, presque comme si vous étiez son ennemi. Par ailleurs, il vous considère sans doute véritablement comme tel. Les mots qui passent ses lèvres témoignent d’un manque de vocabulaire et d’éducation et, généralement, il y a plus de termes vulgaires que de mots normaux dans ses phrases. Cependant, comme ce n’est pas lui qui a rédigé sa lettre de motivation pour venir travailler ici, personne n’est au courant. Et il a fait la promesse qu’il se contrôlerait sur ce point. Monsieur agit souvent sans réfléchir, préférant l’action aux bavardages. Ce qui fait qu’il s’attire souvent encore plus de problèmes. Et, en même temps, c’est une personne juste qui a besoin de savoir la vérité, même si cela lui prend du temps. Dans son ton, il n’y a jamais d’ironie ou de second sens. Il dit ce qu’il pense, se plaint, pique des crises de colère, mais ne cherche pas à se servir des gens. D’ailleurs, il a une certaine aversion pour les salauds qui manipulent leurs semblables.

    Ce jeune homme ne se mêle pas aux autres. Non, ça lui semble malsain d’être avec toutes ces personnes bizarres. Lui, vous le verrez toujours dans un coin, adossé contre un mur souvent, une cigarette entre ses lèvres. Le monde magique lui semble instable et presque plus dangereux que celui dont il vient. C’est pour cela qu’il n’y accorde pas la moindre confiance. Cela pourrait le blesser, comme tout le reste. Loin d’être un exemple, l’on remarquera tout de même que Dive aime écouter les autres, tant qu’on ne lui demande pas de commenter. Donner son avis lui est parfois difficile. Il se sent stupide dès qu’il ouvre la bouche, parce qu’on ne lui a jamais enseigné à faire de belles phrases ou les règles de la vie en société. Heureusement, ça ne l’empêche pas de s’investir, de faire de son mieux tel que soit le domaine dans lequel il s’entraîne. La peur est un sentiment qui vous ralentit, qui paralyse vos sens. Alors Dive est inconscient. Pour oublier le danger, il aime s’y confronter. Dans le but d’en sortir différent, plus sage peut-être, il a accompli les pires bêtises, tout en sachant pertinemment que la reconnaissance ne lui a jamais attirée que des problèmes.

    Parfois, dans de rares instants où le doute l’empêche de continuer à avancer, Dive se souvient des prières enseignées là d’où il vient et ses mains se joignent tandis qu’il les murmure. C’est idiot parce qu’il a toujours dit que croire était inutile, surtout pour les gens comme lui, que ce prétendu Dieu n’a jamais regardé ni aidé. Pourtant, il trouve quelque chose de terriblement rassurant dans ces phrases dénuées de sens et dans l’espoir qu’elles referment. Personne ne pourrait croire que ce punk vulgaire qui se comporte comme un adolescent colérique puisse croire à quoi que se soit de toute manière. Et il s’en satisfait très bien. Les secrets sont faits pour être conservés.

    Romantiquement et sexuellement, Dive est tout simplement apathique. Il n’a jamais aimé qui que se soit et considère les échanges charnels comme une perversion sans but ni utilité. Par ailleurs, cet individu ne supporte pas d’être touché, enlacé ou pire encore, embrassé. C’est terrifiant d’après lui. Alors, il réagit toujours par la violence dès qu’on essaye de l’approcher. Par contre, il semblerait que l’alcool inverse totalement ce comportement, le rendant demandeur d’attention et lui faisant faire des conneries. Aux dernières nouvelles, et heureusement, il est rare que monsieur cherche à se rendre ivre, sachant parfaitement qu’il devient un bel abruti dès qu’il tente.

    Le jeune homme possède une aversion prononcée pour le confort. Dès qu’il a trop de choses qui sont à lui, ça le perturbe. C’est pour cela qu’il ne s’encombre jamais de trucs inutiles, estimant qu’avoir un lit dans une chambre c’est largement suffisant. Il en va de même avec ses tenues. Jamais il ne dépenserait une fortune pour ça. Il y a des choses bien plus importantes. Comme sa collection de livres, par exemple. Certains ont été volés par sa personne. D’autres achetés. Et certains trouvés, comme ça. C’est son passe-temps, lire. Se laisser guider dans des mondes différents, dans des histoires tragiques ou merveilleux. Dive lit de tout. De l’encyclopédie aux romans de science-fiction. Malheureusement, il est généralement ralenti par son manque de vocabulaire et classe ses ouvrages dans deux catégories. Ceux qu’il est capable de lire et ceux qui devront attendre.

    Durant son temps libre, outre la lecture, Dive aime se promener, découvrir ce qui l’entoure, se battre aussi. Et punir d’insolents gamins qui oseraient faire des conneries. Le nouveau surveillant n’est pas forcément sévère mais il est difficile de lui faire changer d’avis. Et si quelqu’un tente d’esquiver la punition, il fera personnellement en sorte de le traîner jusqu’à la salle de retenue, même s’il doit l’assommer pour ça. Et, même s’il réagit au quart de tour, il écoutera autant que possible les explications pour les idioties des élèves. Parce que se faire juger sans pouvoir défendre sa cause est quelque chose qu’il connaît un peu trop bien.

    Par accident, il a découvert, il n’y a pas si longtemps, qu’il savait chanter, et très bien. Si seulement il n’était pas aussi lent pour lire les paroles du karaoké, ça irait mieux. Lorsqu’il est sûr qu’il n’y a personne dans les alentours, il a tendance à entraîner sa voix de temps en temps. Ca l’agace un brin, au final, mais il est fier d’être doué dans un domaine.

    Sa sœur, Nelly. Il ne l’a connaît que depuis quelques temps, pour ne pas dire jours. Elle est ce qu’il a de plus précieux sur cette Terre, même s’il a encore du mal à l’accepter. Ils s’engueulent parfois et ils ont une sorte de maladresse dans leurs rapports l’un à l’autre mais, pour rien au monde, Dive ne voudrait la voir repartir. C’est sa frangine et il détruirait l'Univers pour elle. Sans compter que c'est son infirmière attitrée et que ça l'embêterait qu'elle crève.


Dive ~ Surveillant || My life is like a storm. Scary, violent and kinda messed up.   Aydend10
L O O K !


    Qui n’a pas déjà entendu une mère de famille regarder un adolescent habillé bizarrement avec un regard outré ? Eh bien, ce type de coups d’œil dérobés et peu sympathiques sont assez habituels pour le garçon. Certains le disent punk, d’autres dénués de goût et lui considère juste qu’il a besoin d’avoir l’air rebelle, parce qu’il l’est. Ainsi, du maquillage couvre souvent son visage, ou tout du moins le contour de ses yeux. Il aime à tracer des formes autour de ces derniers. Un simple trait vertical ou bien une étoile ou tout ce qui lui passe par la tête. C’est la seule activité futile à laquelle il ne manque jamais. Chaque matin, ses doigts dessinent le masque qui compose son existence et qui permet de cacher au monde ses traits juvéniles, ceux d’un gamin qui n’a pas envie de grandir. C’est sans doute pour cela que sa langue se tire et qu’il utilise un vocabulaire insolent. Une barrière solide qui repousse les gens et qui le sauve. Lui qui n’a confiance en personne. Sauf en lui-même.

    Sa masse capillaire est l’exemple même du drame que des ciseaux peuvent causés si on y fait pas attention. Ils sont inégaux à plusieurs endroits et monsieur à la flemme de s’en occuper plus que ça. Alors il les laisse pousser et met un bandeau pour retenir cette foutue frange qui l’empêche de voir correctement. Et, si quelqu’un osait lui proposer de les couper, il se prendrait sans doute un coup. Avoir l’air d’un balai brosse, non merci ! Mais, ce qui ressort le plus chez Dive, une fois que l’on ignore le maquillage noir et les cheveux en bataille, ce sont ses yeux. Leur couleur est généralement d’un vert presque flashy qui est difficile à ignorer. Et, de temps en temps, ils sont dorés. En général, lorsqu’ils prennent cette foutue teinte, le jeune homme ne les supporte plus. D’après lui, les avoir verts est bien plus normal. Et attention à vous si vous tentez de dire le contraire.

    Certains pensent que Dive n’est pas dangereux. Ces gens-là ont tort. Ce n’est pas parce qu’il ne mesure qu’un mètre soixante-quatorze et qu’il est mince, à force de manger n’importe quoi n’importe quand, que monsieur n’est pas capable de vous envoyer au tapis s’il le désire. Bien sûr, ses réactions sont typiquement moldues mais a avoir vécu dans un milieu difficile fait qu’il n’aura pas le moindre mal à vous tordre ou casser quelque chose si vous l’énervez. Esquiver est aussi un domaine dans lequel il n’est pas mauvais. Cependant, sa technique n’est sans doute pas parfaite au vu du bandage qu’il porte en permanence autour du cou. A cet endroit, le surveillant a une cicatrice horizontale d’une dizaine de centimètres qui a été causée par un coup de couteau. Malheureusement, même s’il s’en est remis, l’endroit reste des plus fragiles et le moindre choc à cet endroit pourrait atteindre à sa vie. Le bandage qu’il porte aide à protéger sa pauvre gorge, même si beaucoup pensent qu’il ne le porte que pour se donner un style.

    Si ce n’est cela, le jeune homme est plutôt adroit, ce n’est pas le genre à se casser la figure n’importe quand. Et sa bonne vue lui confère d’être particulièrement doué avec une arme à feu. Pas qu’il en possède une ici, bien sûr. Ce qui ne l’empêche pas de savoir se servir d’un flingue. Sans jamais qu’il n’est tué quelqu’un avec, heureusement. Sa façon de se vêtir est un cauchemar. Il n’a pas la moindre idée des codes vestimentaires et a tendance à porter des jeans troués aux genoux et des débardeurs presque en permanence. Ou bien des pantalons sombres déchirés à plusieurs endroits. Parce que, soyons sincères, Dive ne prend absolument pas soin de ses fringues. Une veste sombre, trop grande, couvre parfois son corps. Et voilà comment Dive accentue son absence de goût. Mais cela ne semble pas le troubler. Il aime aussi porter des fringues qui étaient à son père et qui sont trop grandes pour lui, des chemises surtout.



Dernière édition par Dive Storm-Thacker le Mar 12 Avr - 22:46, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: Dive ~ Surveillant || My life is like a storm. Scary, violent and kinda messed up. Dive ~ Surveillant || My life is like a storm. Scary, violent and kinda messed up.   Icon_minitimeMar 12 Avr - 12:00

Dive ~ Surveillant || My life is like a storm. Scary, violent and kinda messed up.   Nomatt10
S t o r y
    Il doit avoir entre trois et quatre ans. Ses premiers souvenirs ne remontent qu’à cette époque. Comme si avant, il n’y avait rien. Le monde a englouti sa famille et le peu de souvenirs qu’il aurait pu avoir d’eux. Presque comme si, dans une réalité différente, la solitude était déjà sa seule compagne. L’enfant n’a pas encore de nom. Enfin, pas lorsqu’on le découvre endormi devant la porte de l’orphelinat un matin. La météo n’est pas mauvaise. Le temps est chaud, agréable. Les gamins jouent dans la cour, se poussent sans haine. Pour l’instant. Et on lui pose des questions. Il ne sait répondre à aucune. Les larmes naissent dans son regard. Un nom ? Inconnu. Un papa ? Un quoi ? Une maman ? C’est quoi ? Ca arrive. Parfois. Même si, en général, ceux qui ne viennent pas de naître cachent leurs souvenirs au lieu de les oublier ainsi. Un monsieur lui parle ; il n’écoute pas. Même si jeune, il sait que les mots sont mensonges. Disons plutôt que, de façon instinctive, il le devine. Et puis, il faut bien en faire quelque chose de ce môme sans nom. On ne peut pas juste le laisser là, sur le porche. Le papier n’apparaît qu’à cet instant. Sans doute attendait-il le bon moment pour faire cette entrée triomphale en tombant de la poche du petit. On soupire de soulagement. Un nom est écrit, il y a même quelques mots. Et une croix. Une en argent, vieille et un peu abîmée. De bons parents, murmure une femme. En quoi ? Parce qu’ils ont laissé un mot ? Pour avoir abandonné leur môme au lieu de tenter de l’élever ? Un soupir traverse les lèvres de l’homme qui se contente de lire, effrayé par le venin crachés par ses deux assistantes l’une envers l’autre.

    Son nom est Dive. Faites attention à lui.


    La formulation le laisse perplexe. On dit ‘veiller’, ‘prendre soin de’. Pas ‘faites attention’. Il reste troublé, quelques secondes. Et la vie reprend son cours. Dive est le sixième enfant à arriver cet été là. Un nom sur un registre, une place à la cantine, un lit dans les dortoirs. C’est tout. Et, dans ce quartier à la réputation peu sympathique, on se contente de soupirer. On sait déjà qu’aucun ne sera adopté à moins d’un miracle. Et Dive n’est pas vraiment le genre à en produire.

    Il a plus ou moins six ans. Et les autres se font cruels. L’argent manque. Les plus grands se retrouvent privés de leur télévision et doivent partager celles des plus jeunes. Cela les rend méchant. Ils aimaient ce petit plaisir, l’un de leurs seuls. Alors, sans honte, ils se laissent à aller à la violence, comme des loups enfermés au milieu d’une bergerie. Ce n’est pas si méchant, d’après les adultes. Eux, ce sont des menteurs, ils disent toujours ce qui les arrangent. Quoique, au final, les menaces suffisent généralement à faire en sorte que les gosses abandonnent. Et puis, tant qu’on leur laisse la télécommande, ils ne se plaignent pas trop. C’est terriblement injuste mais le monde est ainsi, il faut s’y faire. Dive décide que ça ne lui plaît pas et, un jour, ses doigts agrippent leur saint graal qui a besoin de deux piles pour fonctionner et il en donne un coup, étrangement violent, sur la joue d’un garçon qui a quatre ans de plus que lui. En retour, un œil au beurre noir et des larmes. Les autres petits l’admirent, pour un temps, et, après, ils lui disent qu’il ne devrait pas s’opposer. Alors, il abandonne. Parce qu’on y peut rien. Le monde va déjà mal. Et cela ne fait qu’empirer.

    Il a sans doute sept ans. Et il se bat. Déjà. Ce n’est pas anormal. Les choses ne s’arrangent pas. Et les plus âgés volent les goûters, les meilleurs lits. Et ils frappent, poussent, rient. Ce sont de futurs petits monstres. C’est dégoûtant. Tout autant qu’il est futile d’essayer de lutter. Alors, les enfants cèdent, les uns après les autres. Pas Dive. Par esprit de contradiction sans doute. Ou, pire encore, parce qu’il ose encore avoir de l’espoir sur la situation. Quel crime. Les grands, qui eux n’en ont plus, trouvent que c’est terrible de pouvoir encore croire que tout ira mieux. Alors ils se montrent un peu plus cruel avec cet enfant qui n’est pas exactement comme eux. Cela se voit. C’est pour cela qu’il est toujours seul. A six ans, on ne pense pas qu’avoir les yeux dorés est terrible. Les filles trouvent même ça mignon. A sept ans, c’est le crime de la différence. Alors, quand il arrive dans l’école publique du quartier où ils sont cinquante par classe, il baisse les yeux, les cache avec sa frange. Si les autres orphelins le détestent, autant ne pas faire de même avec les écoliers. Le schéma ne se répète pas. Les autres n’ont pas de temps à lui accorder. Faire le chaos est tellement plus drôle. Ils n’apprennent rien. Pas le moindre mot, pas à écrire, pas à compter. Rien. Parfois, leur instituteur a tellement peur qu’il les enferme dans la salle de classe avant de fuir. Il y en a qui ont dix ans. D’autres six. Tout est mélangé, même les esprits.

    Il y a marqué qu’il a dix ans sur son dossier médical. Les bourreaux commencent à partir. L’un d’entre eux se trouve un travail, le reste se contente de quitter l’endroit sans un regard en arrière. Malheureusement, le cercle se répète et d’autres les remplacent. Un soir, en rentrant de l’école, cet endroit minable où il n’a toujours pas appris à lire ni à écrire, Dive reconnaît un garçon qu’il connaît. Un qui souriait toujours en regardant ses potes tabasser les mômes mais qui ne se salissait jamais les mains. Ayden. A ce que le gosse sait, il doit avoir seize ou dix-sept ans. Et toujours la même expression faussement souriante. Pourtant, lorsque ses potes s’approchent de Dive, sans doute pour lui voler un quelconque argent qu’il ne possède pas, il les arrête, d’un simple rire. On ne fait pas ça à la famille, voyons. Famille ? Ce mot si barbare qui est détesté par une grande partie des orphelins du coin sonne comme une insulte. L’enfant ne pense qu’à s’enfuir, parce que se battre c’est pas toujours la meilleure solution. Pourtant, ce jour-là, personne ne lève la main sur lui. On ne laisse partir et, c’est encore pire que d’habitude, parce qu’il ne comprend pas pourquoi. Ayden, lui, le sait. Il voit le potentiel, le futur membre de son gang, ce môme un brin trop violent qui a toujours tenu tête à tout le monde.

    Il pense qu’il a douze ans. Et il voit un miracle. Quelqu’un est adopté. Elle a quatre ans, son nom est Alice. C’est une brunette aux grands yeux bleutés qui sourit à tout le monde et à qui personne ne fait encore du mal. Ses parents adoptifs viennent la chercher quelques jours après l’annonce de la nouvelle. Et, dès qu’il les voit, Dive les hait. Peut-être à cause de leurs regards condescendants, à cause de leur fausse pitié. Ils pensent faire une bonne action plus qu’ils ne peuvent pas avoir d’enfants. Cela se voit au garçon qui les accompagne et qui doit avoir dans les sept ans. Il leur lance des regards dédaigneux et Dive lui tire la langue. Parce qu’il ne veut pas le frapper et ruiner la vie de sa cadette. Il refuse qu’on l’abandonne sur un porche parce qu’il a été violent. Alice part, la vie reprend. Et tout le monde efface cette gamine de sa mémoire. Les bons souvenirs, c’est trop rare pour être conserver. Et ça fait mal parce que ça n’arrive pas assez souvent.

    Il ne sait toujours pas lire et on lui dit qu’il a treize ans. L’école, aucun besoin d’y aller. On n’y apprend rien de toute façon. Sans compter que personne ne peut vérifier sa présence au sein du lot au vu de la masse de personnes qui se trouvent dans la classe. Au début, il ne fait pas grand-chose de ses journées. Il se prend la tête avec d’autres gosses dans le même cas que lui ou il traîne dans les rues. Ayden sort de nulle part un matin et il lui ébouriffe les cheveux, ce qui énerve le gosse qui grogne, tout en lui disant qu’il ne devrait pas rester enfermé. L’orphelinat est un mauvais environnement. Les gens sont stupides, ignorants. Et il se retrouvera à la rue à sa majorité sans savoir quoi faire. Les mots, toujours les mots. Des phrases étranges, compliquées, qui ont un second sens auquel il ne veut même pas penser. Les doigts se referment sur son poignet, le traînent dans un bâtiment qui semble vide. Et c’est là que se regroupe la bande de son aîné au sourire un brin effrayant. L’homme est étrangement doux dans ses explications. Très clair aussi. Un peu trop même. Dive ne sait pas s’il a envie de travailler pour ce type, de voler ce qu’il lui demande. De se laisser aller dans un monde un peu moins ennuyant que le sien mais bien plus dangereux. Mais ce n’est qu’un gamin qui doit avoir treize ans. Alors il se contente de hocher la tête sans réfléchir.

    Un des types lui demande, comme ça, sur un ton détaché, s’il leur en veut pour les années où ils se sont amusés à lui taper dessus. Dive ne sait pas quoi répondre. Son regard le fait pour lui. Dans ses prunelles dorées, un éclat de colère, de violence, de rage. Et son aîné rit tout en lui disant que c’est mieux qu’il ne les aime pas. Ca l’aidera à avancer plus facilement. Un matin, le directeur apprend que l’un de ses protégés manque à l’appel. Un soupir lui échappe. Un coup de téléphone à la police et il se replonge dans ses dossiers. Une tentative de fugue ça arrive. Parfois on retrouve le fauteur de troubles. Parfois non. Tant que la presse ne s’en mêle pas, et pourquoi le ferait-elle dans un coin pareil, on a la paix. C’est tout ce qui importe. On leur ramène le gosse le lendemain et Dive se contente de tirer la langue lorsqu’on lui demande pourquoi il a volé cette chaîne stéréo. On l’a attrapé en train de fuir d’un magasin avec l’objet. Aucune réponse ne lui échappe. Si ce n’est quelques insultes, grossières et mal-choisies. On ne lui dit rien, à part une morale pénible qu’il n’écoute pas et il retourne dans son dortoir. Pour découvrir que quelqu’un a déjà volé son lit. Alors, il attrape le garçon par le bras et le balance sur le sol avant de le frapper, encore et encore, jusqu’à ce qu’on l’arrête en le tirant en arrière, avec violence. L’autre le regarde avec une lueur de terreur dans ses yeux et, à cet instant, Dive se rend compte qu’il est devenu bourreau au lieu de victime.

    C’est un sentiment terriblement agréable.


Dive ~ Surveillant || My life is like a storm. Scary, violent and kinda messed up.   No_fea10
A y d e n & J o s h u a
    Il a peut-être quatorze ans et Ayden place un revolver dans ses mains. Ce sont les doigts de son aîné qui appuient sur la détente. Lui a fermé les yeux. Parce le bruit est effrayant et son corps tout entier a reculé. Cela lui paraît terrifiant. Il n’est encore qu’un enfant bagarreur, pas un assassin. Pourtant, les doigts pressent encore sur les siens et les coups ne cessent de partir, jusqu’à ce que le mur devant eux soit marqué par les impacts. Lorsque ses yeux dorés apparaissent de nouveau, Ayden rit, comme il le fait toujours, et ses doigts glissent de l’arme à la joue de Dive. Ce n’est pas drôle de faire ça contre un mur, parce qu’il ne cherche pas à esquiver ni à fuir. C’est ce qu’il dit à l’oreille du gamin qui a les mains si crispées sur l’arme dont il ne voulait pas que ses jointures sont blanches. Et l’instant se termine. On lui confisque le jouet qui n’en est pas un, jusqu’à la prochaine séance. Séance qui est horrible, monstrueuse, parce que cette fois, la cible c’est un chat et que les yeux de Dive sont toujours clos, parce qu’il ne veut rien voir. Mais Ayden n’a aucun mal à tuer la pauvre bête et c’est toujours lui qui force l’enfant a tirer en faisant pression sur ses doigts. Tout en prenant son temps pour faire agoniser la bestiole en tirant trop de balles sur le corps innocent. A la fin, l’homme rit en ne laissant derrière lui qu’un gamin en pleurs au pied d’une masse sanguinolente. Dive le hait. Et pourtant, le lendemain, il est face au mur à vider chargeur après chargeur. Parce qu’il ne sait pas comment exprimer sa peine autrement. Ayden trouve ça terriblement amusant.

    De toute façon, ce sale type n’a jamais souhaité être apprécié. C’est comme ça qui fonctionne. Il fait mal encore et encore à des gens qui ne connaissent que la peine. Les mois passent et le garçon qui n’a que quatorze ans, qui ne sait toujours pas lire ni écrire, devient un peu trop doué avec son revolver. Sauf qu’il ne tire pas sur les gens, ni sur les animaux. Jamais. Pourtant, une fois, ça ne passe pas très loin. Il fait ce que Ayden demande, parce que c’est toujours ainsi. Et, ses mains fermement serrées sur son arme, il tire sur la vitrine d’un magasin, la faisant exploser. Du verre jaillit partout et le patron de l’établissement est légèrement blessé au bras par la balle. Ce n’est qu’un accident sans importance selon Ayden. Mais les mains de Dive ne cessent de trembler, pendant des jours. Agacé, son supérieur rit en l’envoyant dans des bagarres de rues, le poussant au milieu de ceux qui ne vivent que par leurs poings. Au moins, le môme se calme grâce à ça. Le chef de la bande sait qu’il fabrique des monstres. Mais ce n’est pas de sa faute, c’est tout ce qu’il a sous la main.

    Un matin, il pousse le garçon sur une chaise et attrape du maquillage avant de le forcer à ne pas bouger, ce n’est pas comme si l’autre comptait esquisser le moindre mouvement mais on ne sait jamais. Et il le maquille, dessinant des marques autour de ses yeux et une étoile sur sa joue gauche. C’est presque mignon et ça lui va bien. Comme un masque qui le protégera. Pas qu’il souhaite rendre service à ce gosse mais il fait un peu trop jeune pour son propre bien et ça serait dommage que la police l’arrache à sa nouvelle famille. Parce qu’il est sa famille. Il assume ce rôle de parent irresponsable pleinement. Dive se plaint que le noir lui brûle les yeux mais il n’a pas son mot à donner. Et après quelques menaces, il se la ferme. Comme d’habitude. Deux semaines plus tard, il est capable de se décorer le visage lui-même. Ayden se sent fier.

    C’est maquillé ainsi que le gosse se retrouve dans une église, par un jour de pluie où il n’y a personne. Même pas de brebis égarée. Le prête ne fait pas vraiment attention à lui et, en un sens, ça le rassure. Il se souvient que, parfois, l’orphelinat envoyait certains gamins à la messe. Dive n’y a été que quelques fois mais, lorsque ses mains se joignent, les mots lui reviennent et il les récite, pendant un moment. Ca ne le soulage pas, mais ça lui donne l’impression que l’espoir existe. Avec de l’argent volé, il se paye un cierge et l’allume, sans faire de souhait. Il ne sait pas ce qu’il peut demander, au final. A l’orphelinat, il récupère sa croix, celle à laquelle il n’avait pas touché depuis des années et l’enfile. Personne n’ose lui faire la moindre remarque. Les regards sont cependant sans équivoque ; les démons ne croient pas en ce genre de choses et Dive est un menteur. Une fois dehors, le garçon aux yeux dorés se rend jusqu’à un terrain vague où peu osent s’aventurer et où, au milieu de ce dont personne ne veut, se dresse une petite croix en bois. C’est là qu’il a enterré le chat. Parce qu’il n’est pas un monstre, juste un enfant.

    Il prétend qu’avoir quinze ans est suffisant. Et quitte l’orphelinat, sans un regard en arrière. Une sorte de fuite qui n’a pas besoin d’être organisée. Il était intenable. Personne ne se soucie de son départ, sauf les mômes qui auront un tyran de moins sur le dos. Au cas où la police décide de le contrôler, Ayden lui fait faire une fausse carte d’identité. Sauf que, pour ça, le garçon a besoin d’un nom. Storm lui va bien parce que l’orage est violent, insensé mais magique, puissant et effrayant à la fois. Dive trouve ce nom lui-même, ce qui impressionne ses camarades de bande. Il ne sait pas exactement comme cela lui vient. C’est juste une sorte d’évidence un brin étrange.

    Une nuit, il y a un combat plus violent que les autres. Un qui n’en est pas un parce qu’il n’a aucune chance. C’est une mise à mort. Son adversaire vient d’une bande rivale. Il est plus vieux, plus fort et il a un couteau. En théorie, cela ne vaut pas grand-chose face à une arme à feu. Sauf que, dans ce cas précis, si. Le garçon est incapable d’appuyer sur la détente. Le chat lui revient en mémoire. Le rire d’Ayden aussi et l’arme glisse de ses doigts, de façon inévitable, pour heurter le sol avec un bruit sourd qui sonne comme les chaînes de la mort. Il n’ya que la peur dans son esprit, devant ses yeux. De la peur et du rouge, beaucoup trop. Sa voix qui se meure, qui explose dans sa gorge. L’autre vient de lui faire une belle balafre au niveau de la dite-gorge. Non, ce n’est pas qu’une marque, c’est terrible, ça fait mal. Mal comme jamais. Plus mal que de se rendre compte que l’on est seul au monde. Sa vision se fait floue. A cause des larmes, à cause du sang ? Il n’en sait rien. Il ne sait pas grand-chose à cet instant, si ce n’est qu’il va mourir. Son corps chute et il se retrouve à fixer le ciel étoilé, tout en entendant son bourreau se rapprocher.

    Le métal froid de son arme se fait sentir sur ses doigts et, soudainement, tout devient clair. Enlever la vie ou mourir. Ce n’est pas un choix. C’est une obligation. Pourtant, c’est plus sombre qu’un cauchemar. Instinctivement, Dive sait qu’il ne pourra pas vivre ainsi. Pour la première fois, il tient son arme à une main, la gauche, alors qu’il est droitier. Comme si ce n’était pas lui, comme pour se donner une excuse. Et il tire. Dans l’épaule de son ennemi. Pas ailleurs. Ce n’est pas pour tuer. Juste pour fuir. L’autre se barre et le gamin se redresse, sentant le liquide chaud qui coule de sa plaie teinter son débardeur blanc de rouge. Sa main ne tremble pas, cette fois.
    __________________

    Pendant deux semaines, personne ne sait où est Dive. Son corps, son esprit, tout a disparu. Sauf le sang qu’il a laissé derrière lui dans la ruelle. Ayden est furieux. Le gamin n’a pas le droit de mourir. Ni de disparaître. Il n’a aucun droit finalement. Aucune nouvelle ne lui parvient, aucun miracle. Pas même un avis de décès dans une morgue miteuse. Cela le rend fou, jusqu’au jour où le gosse sort de nulle part, un bandage autour de son cou et un air différent sur ses traits. Au début, cela ne le frappe pas. Il ne voit qu’un môme arrogant qui a disparu le temps d’aller mieux. Sauf que c’est illogique. Il n’a aucun endroit où aller, personne vers qui se tourner. Et sa blessure a été trop bien soignée. L’espoir. C’est une fucking once d’espoir, cachée derrière la douleur, tout au fond du regard. A cet instant, Ayden a envie de crever les yeux du gosse, de serrer ses mains autour de son cou pour le tuer, encore et encore. Comment ose-t-il ressentir le moindre espoir ? C’est un crime. Et Dive s’en rend vite compte. Il le sait lorsque sa joue est frappée brutalement, lorsque l’autre le pousse à terre, lui hurle qu’il n’est rien, qu’il ne sera jamais rien, parce qu’il n’a jamais eu personne et que jamais personne ne viendra pour lui. Jamais. Jamais. Jamais. A chaque phrase, un coup, pour bien faire comprendre le message. Jusqu’à ce que le gamin pleure, jusqu’à ce qu’il se souvienne où est sa fucking place. Dieu l’a abandonné, sa famille l’a abandonné. Le seul qu’il a, c’est Ayden et ça, il n’a pas intérêt à l’oublier une seconde fois. Lorsqu’il s’écarte, Dive n’est même plus sûr qu’il existe. Ayden sourit et il dépose ses lèvres sur les siennes, juste comme ça. Pour faire croire au gamin qu’il compte à ses yeux. Comme si ça pouvait être le cas. Et il rit, longtemps, tandis que Dive pleure.

    Pourtant, le garçon trouve un réel réconfort dans la rencontre qu’il a faite. Dans cet homme si étrange, au regard d’un vert un peu trop brillant et à la chevelure plus rouge que les flammes d’un incendie. C’est ce type qui l’a soigné, qui lui a dit de se tenir tranquille. Sans avoir cette autorité, cette méchanceté propre à Ayden. A aucun moment Dive n’a pigé. Il se sentait presque mieux en retournant dans l’enfer. Au final, rien n’a changé. Il le comprend vite. Un peu trop, pour une fois. L’arme est devenue trop lourde dans ses mains, les phrases trop acides. Son front se pose contre un mur, un matin et il se demande s’il n’est pas devenu un monstre. Prier ne lui fait aucun bien. Mais, en un sens, ça prouve qu’il n’est pas encore totalement un démon. Ayden lui fait peur. De plus en plus chaque jour. Le pouvoir lui monte à la tête.

    Longtemps, Ayden a porté une veste, une sombre, avec une capuche et de la fourrure aux extrémités. Un soir où il fait un peu trop froid et où Dive essaye de jouer à la roulette russe, les doigts fins mais habiles se posent sur son poignet pour l’arrêter et il entoure le corps fragile avec la veste. Et, durant un court instant, Dive a l’impression de voir le garçon qui l’a laissé passer en lui disant qu’il était de sa famille. Celui qui sourit sans être sincère mais sans lui vouloir du mal. La veste est chaude sur ses épaules et le poids du tissu le rassure. Ayden lui chuchote quelque chose. Une simple phrase dénuée d’importance. Puis il se lève et l’abandonne. Le moment est terminé. Dive garde la veste, qui est trop grande pour lui, mais c’est un présent. Et, comme le revolver, on ne lui en pas fait assez dans sa vie pour qu’il puisse refuser.

    Joshua, l’homme aux cheveux de la couleur du sang, n’est pas son ami. Juste une connaissance un peu étrange qui semble tout comprendre de lui sans le connaître. Il a une manie horripilante d’attraper les poings de Dive en lui disant de ne pas s’en servir sans réfléchir. Le gamin reste interdit à chaque fois, avant de se dégager. Il clame ne pas supporter ce crétin et, pourtant, il revient toujours vers lui. Parce que Josh’ sait des tas de choses, qu’il vient d’un monde différent mais si semblable. Chacun de ses gestes ne signifie rien pour Dive, mais cela a une valeur, un sens. Le garçon est entraîné, abasourdi, captivé.

    Il y a marqué qu’il a seize ans sur sa carte d’identité. Et, pour la première fois de son existence, il se demande pourquoi il ne sait pas lire, pas écrire. Pourquoi le monde est si vaste.
    Chaque jour des dizaines de ‘Dis, Josh, c’est quoi ça ?’ lui échappent, sans qu’il ne puisse, non veule, les retenir. L’autre ne laisse jamais échapper de moquerie. C’est terriblement déstabilisant. Joshua est trop fort, trop courageux. Et peut-être un peu cassé, aussi. Dive n’est pas sûr. Mais, parfois, il a l’impression que de la tristesse émane de l’autre, sans vraiment y prêter attention.

    Le parc d’attraction est immense, lumineux et coloré. Tout a un goût bizarre. Même s’il y a trop de gens, qu’ils sont heureux et que cela énerve Dive. Parce que lui ne l’est pas. Et on lui a jamais dit qu’il avait le droit de le devenir, qu’il y avait un moyen. La nuit n’est cependant pas gâchée. Il ingère des sucreries qui lui donnent un peu mal au ventre et se balade dans un endroit qu’il n’oubliera jamais. De temps en temps, un éclat de conscience lui dit que Ayden va être en colère, qu’il va le détester. Mais qu’importe. Ce n’est pas comme s’il fréquentait encore beaucoup la bande, ou gang selon les sources. Il a tendance à s’échapper, à se montrer trop insolent, à tirer trop près d’eux, comme s’il osait défier leur autorité. Et, cela lui fait du bien. Parce qu’il n’est pas l’un d’entre eux. Plus maintenant. Même s’il continue de rester à leurs côtés. A aucun moment il ne voit qu’Ayden s’approche de plus en plus de la fin.

    Sauf lorsque les sirènes de polices retentissent. C’est un Jeudi. Dive n’aime pas les dates, n’y a jamais prêté attention. Mais on est Jeudi. Comme le Jeudi Noir qu’il découvrira dans les livres dans quelques années. Il était à la planque, avec les autres, à jouer avec son arme sur des canettes vides. Mais il y a le son, assourdissant. Et le type qui entre en hurlant que Ayden a pété les plombs et qu’il a prit le chef d’une bande rivale en otage. Immédiatement, Dive est debout, c’est le premier à courir, à pousser tout le monde et à sortir son arme pour forcer ses ennemis à s’écarter. Il leur fait peur, ce gamin qui hurle et qui a les yeux d’un démon. Alors on le laisse passer. Dans l’entrepôt, Ayden est dos contre un mur, un homme devant lui. Homme qui est menacé par un couteau que le fou a placé sur sa gorge. Les hommes de mains pourraient tirer, mais ils hésitent. Ne pas blesser le patron. Il était évident que Ayden allait craquer. Que le pouvoir, la pression, le sang sur ses mains le tueraient. Ce n’est qu’un génie incompris. Dive s’approche, parce que c’est Ayden et qu’il sait qu’il ne lui fera rien. Enfin, il l’espère. Il a terriblement peur. Peur de ce type. Peur pour ce tyran.

    Le flot de paroles de l’autre le coupe soudainement dans son élan. Ayden parle, sans raison, encore et encore, avec une lueur de folie dans son regard. Il dit que ce n’est pas juste, que personne ne l’a jamais aimé, même pas sa propre personne, que le monde entier devrait disparaître et qu’il a demandé quelque chose à Dive, il y a longtemps. Les paroles murmurées lui reviennent alors.

    Si jamais je deviens dingue, je veux que tu m’arrêtes, Dive. Une balle dans la tête devrait suffire.
    __________________

    Non !


    C’est un hurlement qui s’échappe de sa gorge tandis que la crosse de son arme frappe son aîné en plein visage, alors que sa main libre se referme sur la lame et que le sang coule de sa chair. L’homme prisonnier s’échappe et l’arme de Dive dévie sur ce qui l’entoure, sur ceux qui n’hésiteront pas à tirer, pour les stopper. Et il sort, en traînant Ayden par le poignet. Il n’a aucune raison de faire ça, d’essayer de l’aider. L’autre n’a jamais rien fait pour lui. Tous ses gestes étaient calculés. Il ne ressent aucune sympathie pour ce gamin auquel il a donné une arme alors que ce n’était qu’un enfant. Et pourtant, Dive est en train de sauver son existence. Son cœur bat trop vite et l’autre le fixe comme s’il venait d’une autre planète, éberlué. Ils marchent longtemps, un peu trop. Jusqu’à arriver devant l’orphelinat où ils ont grandi. Ce n’est qu’à cet instant que le plus jeune lâche l’autre. L’endroit est délabré, dans un sale état. Les enfants ont l’air de zombies. Ils se battent, d’autres pleurent. Et Dive tire en l’air, deux fois. Juste assez pour faire peur, pour attirer l’attention. Ayden ne comprend pas. Et Dive non plus. Puis, soudainement, une petite fille leur demande s’ils vont les tuer et ils se regardent un moment. Ayden rit, comme s’il allait bien, comme si son esprit n’était pas en pièces.

    Nan ! On vient aider.


    Cela leur prend six mois. Pour tout améliorer. Pour nettoyer, repeindre, sauver les lieux. Le directeur ne cesse de les observer, tout en se demandant s’ils sont bien les garçons dont il s’est occupé. Dive traite les adultes comme des monstres et les enfants comme des anges. Ayden oscille entre folie et douceur et un jour, il dissout le groupe, brusquement. Parce qu’il en a marre, parce qu’il ne va pas bien. Les autres se dispersent, rejoignent d’autres bandes. Le sang continue de couler. Ayden aime lire, surveiller les enfants, quand il se sent bien, quand son esprit n’est pas embrumé par son intelligence et ses souvenirs. Alors il devient professeur et lit des histoires aux mômes avant qu’ils ne s’endorment. Il n’a aucun diplôme mais, au sein de l’orphelinat, personne ne pose la moindre question. Le soir, lorsque tout cela se termine, Dive va chez Joshua. Il se glisse sur son canapé et il l’écoute parler. Il invente des mensonges. Il dit qu’il se bat pour détruire, par besoin de violence. A aucun instant il ne mentionne l’orphelinat, ceux qu’il tente de protéger. Ca lui fait honte, un peu peur aussi. Les enfants le traitent souvent de démon, à cause de son regard. Cependant, ça ne le touche plus. Il se contente de leur tirer la langue, les imitant. Ayden ne s’excuse pas pour le mal qu’il a fait mais Dive s’en fiche, en fait. Enfin, il ne veut pas y repenser.

    Ses lèvres se posent sur celles de Joshua, avec maladresse, colère. C’est dégoûtant comme geste. Il ne l’aime même pas. Aimer est un mot trop compliqué. C’est juste Josh. Il est là, lui. Et il écoute, il comprend. Enfin, quand ce n’est pas un vieux con qui le fait chier. Pourtant, tout ne va pas toujours. Souvent, le sale gamin détruit des choses, comme la porte d’entrée de la demeure de son aîné. Mais l’autre rit en allant chercher la trousse à outils et ils sont aussi nuls l’un que l’autre en réparations. C’est un autre monde. C’est beau.

    La violence revient bientôt dans ses veines, comme un mal que l’on peut calmer mais jamais faire disparaître. Les combats recommencent. Contre des inconnus, d’autres types qui ont besoin de sang, de destruction. La vie de Dive se compose de hauts et de bas. Là, il se sent juste en pleine chute. Pourtant, il sait qu’il doit affronter la situation seul, sinon rien ne changera. Alors, il cherche à voir ce qui lui donne tellement envie de se battre, sans trouver la réponse. Il retourne vers Joshua, parce que c’est ce qu’il fait de mieux quand plus rien de solide n’existe autour de lui. L’orphelinat va s’en sortir, ils n’ont pas besoin de lui. Il parle avec son aîné à la chevelure carmin, longtemps. Et, au terme de la conversation, il décide que l’autre est ce qu’il a de plus proche d’un père ou d’un frère. Un vieil imbécile qui lui apporte une stabilité relative. Après tout, lorsqu’il l’aide à emménager dans son nouvel appart, cet idiot de Joshua trouve le moyen de se casser la gueule d’une pile de cartons. On a déjà vu plus stable. Ils sont heureux, comme ça.

    Il prétend avoir dix-sept ans. Et il apprend à lire et à écrire, enfin. Sur le canapé de Joshua, avec un ouvrage trop simple et complexe à la fois qu’il parcourt du regard en essayant de voir quel son signifie quoi. C’est rageant, parce qu’il se sent terriblement nul, pour le coup. Comme s’il n’avait aucun talent, pas la moindre utilité. Comme un monstre qui veut se faire passer pour un humain. Une phrase est comprise. Puis une autre. Son premier livre lui demande trois semaines pour qu’il soit en mesure de le déchiffrer. Jamais ce gamin n’a été aussi fier. Un sourire nait sur ses lèvres, celles qui n’ont jamais connu une telle expression. Lire devient une passion. Des ouvrages sont volés et se retrouvent chez lui, comme une poignée de trésors qu’il ne veut que pour lui. Joshua lui propose même d’emménager avec lui. Sans se poser de question, il suit, s’installant dans un confort qui le trouble mais qui le rend heureux. Les douches chaudes, les tartines grillées le matin et un abruti à qui il faut rappeler de se nourrir sinon il le zappe. Dive peut enfin dire que tout va bien. Ayden ne lui fait pas parvenir de nouvelles et il en est rassuré. L’autre n’a jamais cessé de l’effrayer après tout.

    Et, soudainement, la bulle de bonheur explose, comme si elle avait été une anomalie depuis le premier jour.

    Joshua disparaît.
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Dive Storm-Thacker
Dive Storm-Thacker
SurveillantSurveillant

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Dive ~ Surveillant || My life is like a storm. Scary, violent and kinda messed up.   Vide
MessageSujet: Re: Dive ~ Surveillant || My life is like a storm. Scary, violent and kinda messed up. Dive ~ Surveillant || My life is like a storm. Scary, violent and kinda messed up.   Icon_minitimeMar 12 Avr - 12:13

Dive ~ Surveillant || My life is like a storm. Scary, violent and kinda messed up.   God10
A l e x a n d e r & R e l e n a

    Les jours, les mois tout est terriblement brouillon dans son esprit par la suite. Son corps devient lourd, incapable d’esquisser le moindre mouvement et il passe la majeure partie de ses journées allongé sur le canapé à fixer le plafond tout en restant dans un état de semi-conscience. Plus rien ne l’intéresse, plus rien n’est fascinant. Il n’y a que la nuit où la vie revient dans son organisme, mais pas sous une bonne forme. Ce sont les combats qui le poussent à se relever, à ne pas se laisser faire par son dégoût de tout. Pourtant, lorsqu’il frappe ses adversaires, ses mouvements sont désordonnés et il se jette sur eux comme un animal qui a besoin de tuer pour protéger quelque chose. Sauf qu’il n’y a plus rien qui mérite d’être sauvé. Un soir, ses doigts jouent avec son revolver, parce qu’il n’y a personne pour lui dire qu’il doit vivre ou qu’il ne doit pas être un petit con. Et puis le modèle de son arme, assez ancienne, lui permet de jouer à la roulette russe. Et ceci, au final, est une activité désespérée qui lui convient bien. Pourtant, malgré sa malchance naturelle, il est incapable de perdre à ce jeu-là. La balle n’est jamais là où il la pense et, après une bonne demi-heure d’essais, il se rend compte que même le destin est un salaud. De rage, il remet toutes les balles et pose l’arme sur sa tempe, sachant parfaitement qu’il n’aura jamais la force d’appuyer sur la détente. Il n’a même pas le temps d’essayer, de toute manière, qu’une autre balle effleure sa main le forçant à lâcher soudainement son arme.

    L’adolescent relève la tête, un grognement s’échappant déjà de ses lèvres, pour apercevoir un individu qui doit avoir son âge et qui redresse ses lunettes de soleil, dévoilant un œil recouvert d’un cache noir avec une rose en argent dessinée dessus et un autre d’un bleu sombre.

    « Yo. Avant que tu ne te fasses sauter la cervelle, j’aurai besoin que tu m’indiques où est l’hôtel le plus proche, please. »

    Le ton est ennuyé et l’autre fait un peu étrange dans le paysage, avec sa chemise cyan, ses cheveux noirs en bataille et le revolver de couleur argent dans sa main droite. Pour le coup, Dive ne sait absolument pas quoi lui dire. Ce qui fait soupirer l’autre. Finalement, le gamin revient à ses esprits et ramasse son arme avant de la ranger pour s’approcher de l’étranger. Parce qu’il a un foutu accent stupide, sans doute anglais, donc il ne vient pas du coin. Sans être très doué en orientation, Dive connaît assez bien le quartier, c’est cela qui lui permet d’indiquer la direction à l’autre qui semble soulagé. Il lui demande ensuite où il peut le trouver parce qu’il aurait bien besoin d’un guide pour son séjour ici. C’est une demande étrange, surtout envers quelqu’un qui était prêt à mettre fin à ses jours quelques minutes plus tôt. Et l’ex-suicidaire passe un petit moment à dévisager son vis-à-vis comme s’il était timbré. Et, le pire, c’est qu’il accepte.

    Alexander Lewis a l’âge que Dive doit avoir. Il vient d’Angleterre pour ses études et cherche un petit appartement à louer pour se poser dans le coin et avoir la paix. C’est un nocturne, le genre à dormir en journée et à faire la tournée des bars, voir bosser, la nuit. Souvent, il demande à Dive de l’accompagner quelque part ou juste de lui indiquer un lieu. Et, lorsqu’il découvre que le gosse, parce que Alex se sent plus vieux car plus mature, n’a pas de portable, il lui en achète un. Un modèle chouette et résistant, histoire de pouvoir le contacter quand il en a envie. Le sale gamin passe deux jours d’affilés à juste jouer avec l’objet, comme si c’était le gadget le plus passionnant au monde. Bah, au moins, il a l’air d’avoir retrouvé un peu ses esprits. Alex ne pose pas de questions parce qu’il n’aime pas qu’on l’interroge sur quoi que se soit. Et qu’il a tendance à respecter la vie privée des autres. Pourtant, quand il se paye un appartement, qui fait presque maison avec ses quatre chambres et ses deux étages, il invite Dive à venir avec lui, si le gamin paye une partie du loyer. Une toute petite. Et, une fois de plus, l’autre dit oui. Il adore l’appart’ de Josh’ mais ne veut plus y habiter pour le moment, peut-être plus tard. Quand il se sentira prêt.

    Alex’ possède des tas de trucs bizarres dans sa chambre. Comme ce bout de bois auquel il fait toujours attention ou bien les bouquins que Dive n’a pas le droit de toucher. Son ami aux cheveux rouges en avait, des comme ça, presque les mêmes, mais jamais il n’a cherché à s’en approcher. Pourtant, un après-midi où son camarade est sous la douche, il se glisse dans la chambre et parcours les ouvrages du regard. Ils traitent de métamorphose, de sortilèges et d’autres choses improbables qui laissent Dive plus que perplexe. Le bout de bois l’amuse un peu plus. Et, reposant le livre qu’il tentait de lire sans trop le comprendre, il attrape le truc avant de l’agiter, dans le but certain de le balancer par la fenêtre ou de faire une connerie dans le genre.

    Le fait que la baguette émette de petits éclats dorés et rouges n’était pas prévu. Encore moins qu’il se retrouve projeté en arrière contre un mur. Un gémissement de douleur lui échappe tandis qu’un Alexander encore plus ennuyé que d’habitude pénètre dans la pièce avec juste un boxer et une chemise.

    « Et merde. »

    C’est très éloquent et ça résume parfaitement la situation. Un peu plus tard, tandis qu’il applique une poche de glace sur son épaule qui est violacée, à cause du choc, Dive pose des questions. Et le problème, c’est qu’il faut y répondre. Alex’ déteste avoir à faire ça. C’est ennuyeux et pénible. Sans compter qu’il n’a pas franchement envie de s’occuper du cas qu’il a sous les yeux. Parce que la magie n’est pas sensée apparaître soudainement aussi tard et que le môme a peut-être abîmé sa baguette. Quoique non, le bout de bois va bien, mais tout de même. Pendant quelques heures, l’Anglais a un petit espoir qu’un type du ministère vienne les voir pour se charger de la situation mais non. Dive est majeur, d’après la loi magique et, par conséquent, ils doivent se démerder. Alexander soupire quarante-sept fois en quinze minutes. Pourtant, il s’assied en face du sale gosse pour lui expliquer ce qu’est la magie et tout le blabla. Etrangement, son vis-à-vis semble voir de quoi il parle comme s’il avait survolé le sujet. Ce qui a été le cas avec Joshua, par ailleurs.

    La magie lui fait peur. C’est trop puissant, compliqué et il y a des tas de règles et d’obligations. Cela l’énerve. Et ne pas comprendre ‘pourquoi’, encore plus. Alex a des tas de théories là-dessus. La plus simple étant que Dive ne voulait pas être encore plus différent qu’il ne l’était et qu’il a enfermé ses pouvoirs en lui jusqu’à ce qu’un élément déclencheur le remette en phase avec la réalité. La plus saugrenue parle d’extraterrestres. Ce soir là, ils boivent des bières tout en discutant, pendant des heures. Ils se considèrent comme amis lorsqu’ils se séparent pour regagner leurs chambres respectives au petit matin.

    Acheter une baguette est une aventure. Même s’il y a une partie sorcière dans la ville et que donc ils n’ont pas à voyager, Dive est intenable. Il pose des questions et est terriblement méfiant. Pour ne pas dire que Alex lui arrache son arme des mains après un moment, par peur qu’il ne fasse sauter un truc. Ou pire, un être humain. Même dans le magasin, c’est compliqué. Aucune baguette ne veut marcher sous ses doigts et il en essaye plus de quarante avant de trouver la bonne, qui laisse une brume colorée en rouge les entourer durant quelques secondes. Ils prennent d’autres trucs, comme des bouquins pour débutants ou des plumes. Et, en rentrant le soir, Dive a bien sûr besoin d’essayer son ‘jouet’. Alex trouve cela plus ou moins amusant jusqu’à ce qu’une fenêtre explose. Là, il confisque. Plus de flingue, plus de baguette, plus rien de dangereux dans les mains de son ami tant qu’il n’aura pas pigé qu’il doit cesser d’être aussi violent. 

    Il dit qu’il a dix-huit ans quand il décide de changer son nom. Sa carte d’identité, ou plutôt les deux qu’il possède, une avec son âge véritable, et approximatif et l’autre où il a quelques années de plus. Ca ne lui convient pas. Il veut en changer. Alexander le trouve sérieusement agaçant mais il se contente de lui promettre qu’il va s’en charger. Etrangement, l’Anglais obtient tout ce qu’il veut sans problème malgré son jeune âge. Ca, c’est grâce à son père, à ce que Dive en sait, mais il n’a jamais demandé les détails.

    « Et tu veux quoi comme nom ? »

    « Dive Storm-Thacker. »
    __________________

    Un matin, il y a deux jeunes gens à la porte et Alex déclare, comme si c’était tout à fait normal, que se sont leurs nouveaux colocataires. Dive le frappe, fort. Parce qu’il aurait aimé qu’on lui demande son avis. Et son ami attrape son poing avant de le dévier, ce qui n’est pas bien difficile avec l’habitude. Les deux blonds, un garçon et une demoiselle, qui observent la scène ne semblent pas trouver cela si anormal. Entre Dive et blondie, come il surnomme Shido Wallace, qui vient d’Australie, c’est une guerre plus ou moins ouverte après deux jours. Parce que Shidiot est un sale gamin de dix-sept ans qui a besoin de hurler qu’il est le meilleur et qu’il se prend un peu trop pout un rebelle alors que ce n’est qu’un insolent gosse. Ils se tapent dessus plusieurs fois chaque jour mais les deux autres ne cherchent pas à les arrêter. Quoiqu’une fois, Relena, dix-sept ans également et Française, leur balance un bon seau d’eau glacé dans la gueule. Parce qu’il est quatre heures du matin et qu’elle voudrait bien dormir.

    Les quatre sont sorciers, histoire d’éviter les problèmes. Etrangement, Alex’ a l’impression que ça les provoque plus qu’autre chose. Dive tire deux fois plus souvent dans les murs, en visant plus ou moins Shido selon son humeur, depuis qu’il a pigé qu’on pouvait les réparer ensuite. Par contre, on a beau lui dire que la magie ne soigne pas les impacts de balle sur les humains, il ne semble pas le comprendre. Cela n’empêche pas qu’ils vivent ensemble et qu’aucun ne se barre. Donc, c’est, qu’au final, la situation convient à tout le monde. Chacun a ses secrets, aucun ne rêve de perfection. Juste d’un peu de liberté. C’est peut-être pour que cela que l’Américain cesse de menacer son camarade Australien après quelques mois. Enfin, ils se frappent toujours, mais ça s’arrête là.

    L’idée vient de Relena. La jeune femme pratique toutes sortes de magie, certaines pour modifier l’apparence, parce qu’elle a un talent en pratique et qu’elle aime bien s’en servir sur les autres. De toute manière, comme elle l’explique à un vis-à-vis un brin méfiant, ce n’est que temporaire. Sans compter que, pour sa part, elle apprécie le regard doré de Dive. Il est cependant évident que ce dernier évite carrément les miroirs à cause de ça et il n’avancera jamais s’il est incapable de faire ça. Alors elle lui offre un échappatoire, jusqu’à ce qu’il soit capable de s’accepter. Et, avec l’aide de sa baguette et d’un sort sur lequel elle a beaucoup travaillé, elle change la couleur de ses yeux. Enfin, disons plutôt que la magie vient d’elle mais que c’est Dive qui décide de la nouvelle teinte de ses prunelles. La demoiselle à la chevelure blonde rit quand elle voit le résultat. Parce qu’elle ne s’attendait pas à ce vert aussi brillant, presque trop vert. Ce n’est guère plus discret que le doré. Le plus important, selon elle, c’est que le client soit content et il est ravi. Le ‘pourquoi’ lui échappe et, pour une fois, au lieu de détourner son regard, il se contente d’afficher un léger sourire.

    « Mon vieux avait les mêmes. »

    Le sort dure trois semaines. Ensuite, il faut en attendre une entière que le regard retrouve sa teinte naturelle avant de le relancer. Elle le lui enseigne, tout en écoutant Alex, avachi sur le canapé, exposer des théories sur le regard de leur ami. Le borgne adore imaginer des raisons, c’est dans sa nature. Celle qu’il avance le plus est que les prunelles de Dive ont été colorées de façon définitive par ses parents avant qu’ils ne l’abandonnent, pour qu’ils puissent le retrouver un jour. Bien sûr, cela ne plaît pas à l’intéressé, qui sort son arme. Mais Alex et Relena se contentent de rire, doucement. L’anglais répond au geste par un sourire et une phrase.

    « Dive, le garçon qui retire le cran de sécurité de son arme pour s’exprimer. »

    Le pire, c’est que le sale gosse est incapable de contredire ça. Il se contente de grogner tandis que Shido entre dans la pièce avec le sac des courses. La vie a repris. Et elle est belle. Simple. Agréable.
    __________________

    Les trois autres aiment sortir, le soir, faire la fête, ou juste s’amuser. Lui, il ne quitte l’appartement dans la nuit que pour se battre, ou se balader dans les ruelles sombres. Il a une myriades de souvenirs dont il peut se rappeler en marchant et c’est ce qui lui plaît. Pourtant, agacés qu’il reste si lointain avec eux, ses amis décident de l’entraîner dans une de leur sortie. Il proteste, bien sûr. Surtout quand Alex lui prend son arme en disant qu’il n’en a pas toujours besoin. Le truc c’est qu’à un contre trois, résister est plutôt difficile. Alors, Dive se laisse faire, suivant les imbéciles qui l’emmène dans une salle de jeux. Bowling, karaoké et des tas d’autres activités. Pour Relena et Shido, se sont les courses de voitures sur des machines. Ils y passent une fortune sans s’en soucier. Alex préfère le bowling. Il s’incruste avec des inconnus, et Dive ne comprend même pas comment il fait. Ce n’est que quelques minutes plus tard, qu’il réalise qu’ils l’ont abandonnés. Les enfoirés. Non, en fait, ils le laissent se débrouiller. C’est juste qu’il ne réalise pas la différence. Alex lui a filé un peu d’argent, parce qu’il en a trop, selon lui. Après avoir erré pendant un moment, Dive laisse son regard se poser sur un jeu d’arcade qui se joue avec un flingue, un faux heureusement, où il faut buter des zombies. Mieux que rien. Il glisse une pièce dans la machine et commence à jouer. Après dix minutes non-stop de ‘Great’ ‘Headshoot’ et autres, des gens commencent à regarder ce qu’il fait. C’est vrai qu’il est doué, un brin. Relena prend le second flingue et joue avec lui, parce que Dive a accumulé assez de crédits pour qu’un second joueur le rejoigne sans payer. Ils jouent pendant un moment et c’est terriblement amusant. Au point qu’à la fin, le garçon d’habitude renfermé a un sourire aux lèvres.

    Il essaye un peu le bowling, où il se foirre de façon impressionnante, pour ne pas dire qu’il arrive à envoyer la boule en arrière, manquant de tuer un père de famille qui mangeait une glace. Quel danger public ce type. Pour éviter une confrontation entre les deux individus, Alex entraîne sa petite bande jusqu’au karaoké, presque désert. Shido ne sait pas chanter et cela s’entend. Le seul membre féminin du groupe l’enregistre avec son portable tout en murmurant quelque chose à propos de ‘Blackmail’ et Alex préfère boire un cocktail plutôt que de faire attention à ce qui se passe. Ils poussent Dive sur la scène parce que c’est drôle, d’après eux. Le pauvre garçon a besoin de se détendre. Et la blonde et le borgne ont déjà fait des paris sur s’il savait chanter ou non.

    Il sait. C’est ce qui étonne plus les trois compères. Ca et l’attitude que Dive démontre sur la scène. Comme si, soudainement, il avait totalement confiance en lui. Ce qu’il fait n’est pas parfait, parce qu’il met parfois trop de temps à déchiffrer les mots qui défilent, mais, dans l’ensemble, il est génial. Sincère, classe et sa voix rend bien. Pourtant, dès qu’il lâche le micro, son attitude habituelle revient à la charge et il frappe Shido quand ce dernier propose de l’inscrire à American Idol. La soirée est réussie. Et ce n’est que la première d’une longue série. Cette nuit là, des gamins s’amusent avec des feux d’artifices dans une rue et ils s’arrêtent pour observer les étoiles se teinter de couleur, pour oublier pourquoi ils sont là, ce qui leur est arrivé. Pour juste être heureux d’exister. Et cela fonctionne. Ils oublient même de faire la morale aux mioches. Et, soudainement, Shido se met à courir et c’est un signal, un silencieux qui n’a besoin que d’un sourire pour se déclencher. Ils font la course jusqu’à l’appartement, en esquivant tout ce qui se trouve sur leur passage. Ils escaladent voitures, grillages et autres comme si ce n’était rien. Les rires montent dans leurs gorges avant d’exploser tandis que leur respiration se fait brusque. On ne soucie pas de qui gagne ou perd. Ce n’est qu’un détail. La soirée se finit avec des chocolats chauds et un film sur les dinosaures. Le lendemain, il n’y a qu’une masse de quatre personnes endormies entremêlées sur le canapé. Ou sur le sol dans le cas de Shido. Alex, qui se réveille en premier, s’extirpe de la masse qui l’entoure et va chercher son appareil photo. Bien sûr, cela tire ses compères de leurs songes et il se fait poursuivre pour qu’ils puissent récupérer l’objet, mais c’est ce qui est drôle. Ils prennent des tas de clichés et, quelques semaines plus tard, des cadres colorés les protègent, un peu partout dans l’appartement. Dive les fait pratiquement tous tomber en jouant avec son flingue. Mais les autres se contentent de les remettre.


Dive ~ Surveillant || My life is like a storm. Scary, violent and kinda messed up.   V310
N e l l y

    La guerre n’a rien d’un jeu. Chez les sorciers, elle ne se règle pas grâce à quelques coups de revolver dans le dos d’un dirigeant qui en voudrait trop. Non, tout est bien plus morbide. Comment se défendre d’un éclair vert qui ne vous laisse pas la moindre chance ? La peur ne s’efface pas. Elle se tapie dans l’ombre en attendant d’être capable de surgir. Et, si, par miracle, vous arrivez à vous échapper d’elle, c’est que vous n’avez plus le moindre espoir. Lumière et ténèbres sont liés. Ils ont besoin l’un de l’autre pour être. Pourtant, Dive ne comprend pas. La situation échappe à sa vision, à ses principes. Il ne sait ce qui se passe que lorsqu’Alexander revient, un soir, sa chemise couverte d’un liquide carmin qui n’est pas le sien. Il ne dit pas ce qu’il a fait. Sa baguette est fermement serrée entre ses doigts. Un autre jour, c’était son flingue. Les mots viennent de Relena. Parce que l’ignorance énerve la blonde aux cheveux courts. Alors, elle lui dit tout sur les combats, la haine. Le monde magique est aussi dérangé et monstrueux que celui des moldus. C’est ainsi qu’elle termine. Dans un coin, Shido marmonne que ses parents n’ont pas de pouvoirs et, que, par conséquent, il en a rien à foutre de ce conflit. Lui qui se bat si facilement, qui est provocateur et agaçant. Il a terriblement peur. Mais il le dit pas. Aucun besoin de le faire. Cela se lit sur son visage. Dive s’en rend compte, un peu trop facilement à son goût. Tout comme il sent le dégoût qui émane d’Alexander et la colère un peu trop vive de Relena.

    D’un commun accord, les quatre décident de vivre comme des moldus, sans plus utiliser leurs dons. Pour celui qui vient de les découvrir, l’enjeu est plus grand, car cela signifie que son apprentissage ne se fait plus que par les bouquins. Les relations du groupe se dégradent. Ce n’est pas brusque. Chacun est juste trop inquiet, trop tendu. Les combats sont étrangement violents, les insultes fusent et, un jour, ils réalisent qu’ils ne peuvent plus se parler. Dive est un peu à l’écart. La peur le traverse moins. Peut-être parce qu’il ne visualise pas bien l’ennemi. Sans doute parce que les autres sont inquiets pour leur famille et que lui n’a personne à appeler, en plein milieu de la nuit, pas de hibou à envoyer à un ami perdu de vue. Rien. Ayden ne compte pas. Il ne lui inspire qu’un goût amer entre les lèvres et une envie de pleurer.

    Ils veulent rentrer dans leurs pays. Retrouver ceux pour qui ils s’inquiètent. Relena a un petit frère et une petite sœur. Elle doit les protéger. Shido a également un frère cadet et Alex’ estime juste que son paternel ne peut pas se démerder sans lui. C’est leur première conversation depuis deux semaines. Ils ont des cernes sous leurs yeux, des boules dans leurs gorges. Il n’y a qu’une animosité cachée derrière de la politesse. Les couleurs autour des cadres semblent avoir disparues. Chacun fait ses valises. On ne lui adresse pas le moindre mot.

    Dive les hait. Il les déteste du plus profond de son cœur. C’est un abandon, une trahison, un crime. Ce n’est pas comme si quelqu’un allait l’écouter. Alors, il s’enferme dans sa chambre et tire sur son mur jusqu’à ce que sa main soit incapable de soulever le poids de son arme. Plusieurs balles ricochent, le blessant légèrement. Ce n’est pas son problème. Un peu de sang ne le tuera pas. Sa vue se trouble. Il les hait. Tout autant que les larmes coulent sur ses joues, tout autant qu’il n’est qu’un gamin qui ne devrait pas se formaliser de ce genre de conneries parce que personne ne fera jamais attention, que tout le monde se barre de façon inévitable. Il change de main, remet des balles dans son armes. Et les tirs reprennent. Il se fiche d’empêcher les autres de dormir. Ils vont partir demain de toute façon. L’arme glisse de ses mains, enfin, comme à chaque fois que quelque chose de con arrive, il a toujours ce foutu flingue entre les doigts. Si Ayden ne lui avait pas donné de force, tout irait bien mieux. Ses doigts glissent dans sa chevelure sombre et, lorsqu’il redresse la tête, après un moment, il voit son regard, doré ce jour-là, qui le transperce dans le miroir. Il a l’impression que ce reflet affiche presque un sourire, un tordu, horrible. Et il réalise que c’est lui affiche cette impression. Sans se rendre compte de son geste, il ramasse son flingue et le lance contre le miroir, avec force. Assez pour mettre du verre partout. Assez se rendre compte que plus rien ne va.

    Lorsque le matin l’éclaire, il se réveille au milieu du bordel qu’il a provoqué, sa joue contre un bout de verre et un soupir lui échappe. Sa main se tend vers la lumière, cette foutue lueur qui lui fait mal aux yeux, et se referme sur le vide. Ils doivent être partis à l’heure qu’il est. De façon presque mécanique, il prend une douche, se change, sans faire attention à ses légères blessures. L’eau retire le sang séché de sa peau et il ne reste que des marques superficielles. Et il va dans la cuisine. Il n’y a qu’une personne. Une avec un regard ennuyé et un brin colérique également. Une qui l’attrape par le poignet avant de le regarder dans les yeux. Une qui ne détourne pas ses prunelles de celles de celui que l’on a surnommé monstre.

    « Tu as mon numéro de portable. »

    La voix d’Alexander tremble presque et, pendant un instant, Dive ne comprend pas que c’est à cause de lui. Une expression de surprise se peint sur ses traits et, brusquement, le borgne le lâche. Pour mieux le frapper, un peu trop fort, dans l’épaule. Assez pour le faire se reculer d’un pas.

    « Ca, c’est pour être un imbécile, Dive. »

    Un autre coup. Dans la joue. Qui le fait chanceler.

    « Et ça, c’est pour avoir été incapable de voir que l’on tient à toi. »

    Les yeux dorés se ferment, comme si un troisième choc allait venir. Il n’y a qu’un soupir qui lui répond. Et des doigts qui glissent sur sa joue, qui le forcent à découvrir son regard de nouveau. Alex a une expression plus douce, juste durant une poignée de secondes, avant qu’il ne le repousse, de nouveau.

    « Bon, maintenant tu vas me dire où est l’aéroport, j’ai totalement oublié. »

    L’Anglais insiste pour qu’il l’accompagne jusque là. Et, tandis qu’ils marchent dans les rues de la ville, il lui balance un présent laissé par Relena, une décoration pour téléphone portable avec une étoile au bout. Pour qu’il se souvienne d’elle, c’est ce que rapporte celui qui transmet le message. Shido n’a pas spécialement dit quoi que se soit, mais, comme la blonde, il a inscrit son numéro sur un morceau de papier. Histoire que Dive puisse leur envoyer des messages lorsqu’il le souhaite. Alexander est ravi d’avoir acheté un forfait international au gamin. Ca sera plus pratique. L’aéroport n’est encore pas trop bondé. Et les deux garçons se quittent devant le terminal d’où part le vol d’Alex. Pas d’étreinte ou quoi que se soit de ce genre entre eux. Juste un échange de regards et une promesse de ne pas s’oublier. Dive fait demi-tour après un moment. Il n’a fait que cinq pas alors que son portable sonne. Il décroche, sans regarder le numéro.

    « Hm ? »

    « Fais attention à toi. »

    « Alex… T-toi aussi ! »

    « Ce n’est pas moi qui suis un imbécile qui joue avec des armes à feux. Enfin, pas contre mon mur en tout c- »

    « T-ta gueule ! »

    « Tu vas me manquer également. »

    La communication est coupée à ce moment là. Quand Dive se retourne, son ami a déjà embarqué. La langue du garçon se tire, sans que son geste ne s’adresse à quelqu’un en particulier. Il se sent mieux, à présent.
    __________________

    Rentrer à la maison. C’est ce à quoi il inspire tandis qu’il se balance sur un des tabourets de la cuisine de l’appartement gigantesque qu’il est à présent le seul à occuper. A quoi bon rester en ce lieu ? Cela ne lui apportera rien. Joshua lui manque. La pensée est brusque, forte et lui coupe la respiration. Durant un instant, son esprit se fait désert de toute pensée. Puis, il tombe, en arrière. Parce qu’il s’est un peu trop balancé. C’est le choc de son corps contre le sol qui lui arrache une plainte et le ramène à la réalité. Tout en fixant le plafond, il fouille dans sa poche jusqu’à en sortir son téléphone. Que trois contacts. Un, Shido, à qui il ne parle presque plus et deux autres avec lesquels il communique un peu mieux. Dive hésite, comme les autres jours. Ecrire avec un téléphone est bien plus facile qu’avec un crayon. Il faut dire aussi que le jeune garçon a une écriture désastreuse plus que difficile à lire. Taper un message ne lui demande pas énormément de temps. Son dos, protégé uniquement par un fin débardeur, est glacé contre le parquet. Ca l’aide à réfléchir. Le froid est plus agréable que la chaleur. Alex est trop fainéant pour taper ses réponses, il préfère téléphoner. Dive en a la confirmation lorsqu’une mélodie bien connue parvient à ses oreilles. Leur conversation dure assez peu de temps. L’Américain n’est pas très bavard, encore moins lorsqu’il n’a pas son interlocuteur devant lui. Sans compter que son seul but est de parler de l’appartement qu’il ne souhaite plus habiter.

    Les autres ont embarqué les cadres avec les photographies. Il n’en voulait pas. Faire ses bagages ne lui prend pas beaucoup de temps. Quitter l’endroit non plus. Entrer dans l’appart’ de Joshua, qui est à présent à lui, si. Il se tient comme un imbécile devant la porte pendant une heure entière, incapable de se décider. Entrer, c’est retrouver les souvenirs, les accepter et dire qu’il va de l’avant à voix-haute. Il n’est pas sûr de pouvoir le faire. Cinq cigarettes plus tard, Dive agit. En bon gamin un peu trop violent, il donne un coup de pied dans la pauvre porte, qui s’ouvre à la volée. De toute façon, il a paumé ses clefs.

    Joshua n’est pas là. Logique, il a disparu. C’est le seul mot que l’esprit de Dive accepte. Et, pourtant, tout indique sa présence. Ses bouquins en bordel, le frigo vide, parce que ce type ne mangeait quasiment jamais et juste l’odeur, l’atmosphère. Balançant son sac sur le canapé, Shonen, comme le vieux le surnommait, essaye de refermer la porte et fout une chaise devant pour la maintenir fermée en se rendant compte qu’il n’y arrivera pas aussi facilement. Pendant un moment, il passe juste de pièces en pièces, sans rien faire. Ses doigts glissent sur les meubles couverts de poussière, déplacent des bouquins qui n’ont rien à faire à certains endroits, et renversent ce qui est sur son passage, comme toujours.

    La chambre de son aîné a besoin d’un peu de ménage. Comme le reste du lieu. Pourtant, c’est le cadet des soucis de Dive, qui préfère ouvrir l’armoire. Rah, ce type était vraiment trop grand pour lui. Il grimace, insulte celui qui ne sera plus jamais là pour l’entendre le faire. Et il retire son débardeur et son jean, pour les remplacer par une chemise et un pantalon à Joshua. Ca ne lui va pas vraiment, c’est trop grand. Et il a encore plus l’air d’un gamin que d’habitude. Pourtant, à cet instant, tandis qu’il s’observe dans un miroir, il pense qu’il pourrait presque s’accepter. En tant que Dive Thacker. Le moment est gâché par une araignée qui passe juste devant ses pieds nus sur le sol. Alors, fidèle à lui-même, il sort son flingue pour tirer dessus, poursuivant la pauvre bestiole jusqu’à ce qu’elle quitte l’appartement par la porte d’entrée entrouverte. Ce n’est qu’en voyant l’état du sol qu’il réalise sa connerie. Bah, un petit coup de baguette et ça ne se verra plus.

    Sa chevelure devient longue. Il devrait la couper. Pour ne pas dire qu’un matin, il se retrouve dans la salle de bain avec une paire de ciseaux à la main. Pour décider, que, après tout, s’il a envie de ne ressembler à rien avec cette masse qui a poussé n’importe comment, c’est son choix. Nettoyer l’appartement lui prend deux semaines. Il répare même la porte d’entrée, et se casse presque un doigt avec le marteau. Ce qui le met dans une colère noire et lui fait jeter l’objet par une fenêtre. Fermée. Réfléchir avant d’agir ne semble toujours pas s’imposer comme une évidence dans sa tête.

    Il n’a jamais mangé de chocolat. Cela lui passe par la tête un jour où il rentre des courses, moitié achetées moitié volées, comme d’habitude. Il en a déjà bu, une fois, avec ses anciens colocataires, mais c’est tout. Alors, il ajoute une tablette de chocolat au lait dans ce qu’il prend, et qu’il ne paye pas. Au cas où il déciderait que ce n’est pas bon et qu’il ne souhaite pas y garder. Ce n’est pas mauvais, mais trop sucré à son goût. Pourtant, chaque matin, il en bouffe un carré. Parce que c’est un plaisir et que c’est juste tellement étrange de pouvoir s’accorder un truc pareil. Malgré son rangement premier, l’appartement recommence assez vite à avoir l’air d’un champ de bataille. Dive continue, malheureusement, de tirer sur les murs, et sur les meubles et il a tendance à légèrement laisser la poussière s’accumuler ainsi que le bordel. Sauf dans la chambre de Joshua, qu’il nettoie et range chaque semaine. Il n’a aucune raison de le faire. Peut-être que ça lui fait du bien. De temps en temps, il sort, tard la nuit, lorsqu’il n’est pas occupé à lire ou à pratiquer la magie. Et, au sein du réconfort apporté par le froid et les ombres, il se bat. Il y a toujours des gens qui ont besoin de se défouler, de défendre leur territoire, surtout les bandes. Revenir avec des hématomes sur le corps lui arrive assez souvent mais il ne remarque même plus les traces violacées sur sa peau à force.

    Alex l’appelle, une nuit, tandis qu’il retourne à l’appartement tout en tirant sur sa clope après un duel où il s’est fait éclater. Il veut lui parler d’un job qu’il lui aurait trouvé. Dans un truc qui se nomme Swelty.
    __________________

    Il y a des choses qu’il connaît à propos de Joshua. Comme le fait qu’il a été professeur dans une école de magie et que c’est pour cela qu’il n’était pas très souvent à la maison. Le nom de son lieu travail lui échappe cependant totalement. On lui a sans doute dit mais Dive a du mal avec ce genre de choses. Son aîné aimait la chaleur, ne mangeait presque pas, était merveilleux, fantastique. Des tas de détails lui reviennent en tête tandis qu’il sort de la cuisine, un matin, après avoir bu un verre d’eau. C’est à cet instant précis qu’il la voit. Une jeune fille, qui doit avoir plus ou moins son âge quoiqu’elle est sans doute un peu plus jeune, avec une chevelure d’un rouge flamboyant et de grands yeux verts. Le seul point positif, pour le coup, c’est qu’elle a l’air aussi choquée que lui par cette étrange rencontre.

    Il avait une fille.

    Notons que, à cet instant précis, Dive sent une forte colère monter dans son cœur. Pas que l’autre lui ait caché l’existence de la demoiselle. Mais le fait qu’il possède une véritable fille, qui n’a rien à voir avec une adoption plus ou moins foireuse. Il se montre désagréable, froid, gamin. Parce qu’il ne veut pas la regarder, pas lui parler, pas la voir exister. Il la déteste. Il est terriblement jaloux. Surtout que a vis-à-vis ne se laisse pas démonter, qu’elle s’installe sans se soucier de son avis. Il ne suit pas véritablement la conversation tant son esprit est embrumé. Il la laisse même s’installer dans la chambre de leur – et une petite voix dans son esprit hurle ‘MON, pas le sien !’- père. Son regard se détourne lorsqu’elle enfile une chemise à Joshua, pour mieux la dévisager de nouveau ensuite. La ressemblance est frappante, un peu trop. Pourtant, sans le vouloir, il trouve qu’elle est un peu comme lui aussi. Sa façon de se tenir peut-être. C’est bizarre de chercher des points communs entre eux. Ils ne partagent aucun lien de sang. Pourtant, il le fait. Ce n’est sans doute pas discret mais cela ne lui fait ni chaud ni froid. Elle parle et il apprend des trucs. Joshua lui écrivait et il parlait de lui dans ses courriers. Le moral du gamin remonte, légèrement. Il ne fait pas attention quand sa sœur lui dit que leur père le considérait plus que comme un fils. Parce que c’est le genre de détail important auquel il ne prête jamais la moindre attention.

    Nelly. Le prénom lui semble étrange. Leur vieux n’avait aucun goût. D’ailleurs, ils semblent plutôt d’accord à ce sujet. C’est qu’il y a un peu d’espoir pour eux, non ? Enfin, si Dive voulait bien cesser de surnommer l’autre ‘Saleté’, ça irait sans doute encore mieux. Mais sa rancune est encore trop présente pour qu’il puisse faire mieux, pour l’instant. Pourtant, lorsqu’elle lui dit qu’il est vraiment un Thacker, et qu’elle l’embrasse sur la tempe en lui disant qu’ils doivent bien s’entendre pour sa mémoire, son esprit chancelle. Le compliment le touche profondément. Même si elle le surnomme ‘Little bro’ alors qu’il est plus ou moins sûr d’être le plus âgé. Incapable de résister, de juste fuir la conversation, il lui répond que ça lui va, qu’il va faire un effort envers ‘big sis’. Même si elle n’est qu’une saleté.

    La demoiselle s’entraîne pour soigner les gens et, durant un instant, il se dit que c’est cool, parce qu’ils sont tous un peu maudits dans la famille, d’ailleurs Nelly aussi à une grande cicatrice, comme celle qu’il aborde au cou. Lorsqu’il voit la marque qui marque le ventre de sa frangine, il la respecte un peu plus. Sans trop savoir pourquoi. Peut-être parce qu’elle a été blessée, qu’elle a souffert. Et qu’il sait ce que ça fait. Ou juste parce qu’une cicatrice c’est ‘classe’. Dur à dire. Cela ne l’empêche pas de lui tirer dessus, sans la toucher, bien sûr. Elle esquive bien, pour une fille.

    « C'est toi qui le veux, non? C'est pas ça, ton rêve? Etre seul, le seul qui puisse rêver de Joshua et l'aimer encore? » (Phrase de la joueuse de Seth)

    Ils s’engueulent. Deux jours seulement ont passé. Pour être franc, Dive ne sait même plus ce qu’il a dit ou fait. Quoique ça doit avoir un rapport avec la jalousie qu’il ressent à chaque fois qu’il la regarde. La phrase le blesse, parce qu’elle est trop vraie, parce que c’est exactement ce qu’il désire et qu’il ne peut pas se l’avouer. Nelly veut partir. Va partir. Parce qu’il est pathétique et qu’il ne peut pas l’accepter. Parce que ce n’est pas elle qu’il voulait voir entrer dans l’appartement et qu’il aura toujours cette douleur au cœur, celle qui le rend malade en permanence, de ne plus voir Joshua.

    Il la rattrape, lui demande de ne pas s’en aller. De ne pas l’abandonner, encore. Ses mots se mélangent, les visages aussi et, durant un instant, son seul souhait est de s’accrocher à elle, de ne plus jamais la laisser s’éloigner. Il ne veut plus être seul. A aucun moment, il ne réalise que ce n’est qu’un piège, une fausse fuite pour qu’ils soient en mesure de mettre leurs différents de côté. Ca marche. C’est le plus important. Elle lui fait faire une promesse par un échange de t-shirt et ils rentrent, comme si de rien n’était. Nelly est plus mature, un brin manipulatrice aussi. Pourtant, pour la première fois depuis qu’il l’a rencontrée, Dive se dit que c’est véritablement sa sœur. Et, maladroitement, il laisse glisser ses doigts dans les cheveux de sa vis-à-vis, sans la regarder.

    Lui qui a toujours vécu en volant, en se démerdant comme il le pouvait, il se découvre soudainement riche. Joshua leur a laissé une sacrée fortune, à chacun. Pourtant, le garçon se contente de balancer la clé du coffre qu’ils possèdent à la banque sur le sol, au début, parce qu’il n’en veut pas. Il aurait voulu le savoir avant, pas tout découvrir à la disparation de son aîné. Nelly n’est pas patiente et elle lui balance la clé entre les deux yeux en lui disant que c’est le dernier cadeau de leur père. Il accepte. Mais, au fond de lui, il sait qu’il n’utilisera pas cet argent. Cela se voit à la façon dont il enfonce la clé dans sa paume jusqu’à ce que du sang coule de cette dernière. Sa frangine le soigne et, après quelques protestations presque violentes, il se laisse faire. Parce que Joshua le guérissait comme ça, quand il était plus jeune. Et qu’elle se sert de l’argument contre lui, en lui disant qu’il voudrait qu’il se laisse faire. Naïf, une fois de plus, il ne voit pas la supercherie. Et elle est douée pour guérir les autres, il l’admet.



Dernière édition par Dive Storm-Thacker le Mar 12 Avr - 12:46, édité 1 fois
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Dive ~ Surveillant || My life is like a storm. Scary, violent and kinda messed up.   Vide
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Dive ~ Surveillant || My life is like a storm. Scary, violent and kinda messed up.   Part_510
R e v e n g e & H o p e

    C’est une vengeance. Cela n’a rien à voir avec une absolution. Il sait qu’il doit aller voir Ayden, l’observer dans la monstruosité qu’il est sûr que l’autre a retrouvé. Le défier, lui faire comprendre que plus jamais il ne retournera le voir. Pourtant, revenir sur ses pas n’est pas anormal pour lui. Quelques fois, il a fait demi-tour pour revenir à l’orphelinat, croiser le sourire, trop doux, trop mensongers, de son aîné. Les regards des enfants le dénoncent. Il les monte les uns contre les autres, pour pouvoir se servir d’eux plus tard. Parce qu’il a besoin de faire ça pour vivre. Dive le savait à l’instant où il l’a laissé dans ce lieu. Pendant un court moment, il s’est donné l’illusion que tout irait bien avant de réaliser qu’il avait juste enfermé un loup de plus dans la bergerie. Pourtant, il est incapable de ressentir la moindre compassion pour les petits monstres qui lui lancent des regards sombres alors qu’il entre dans l’endroit. Dans ses bons jours, Ayden est un allié pour ces mômes. Il les sauve. Le reste du temps, il s’applique à les détruire avec une application maladive. Dive n’a pas besoin d’annoncer sa venue, les gosses s’en chargent très bien. Et son ancien bourreau sort de nulle part, en souriant. Il savait qu’il allait revenir, comme d’habitude. Sauf qu’aujourd’hui, c’est un adieu. Il ne veut plus vivre dans le passé. Il n’a plus besoin de vérifier que tout va bien. Ce n’est plus son problème.

    Rien n’ira jamais bien de toute manière. Si ces enfants veulent s’en sortir, ils doivent apprendre à le faire par eux-mêmes. C’est cruel, parce qu’il sait ce qu’il serait devenu sans Joshua. Mais il ne peut pas s’inquiéter pour un monde qui l’a réduit en pièces. Sinon, ça le tuera. Une fois de plus. Il ne peut plus vivre comme ça. C’est là qu’il a grandi, il en gardera le souvenir, sans plus jamais y mettre les pieds. Son revolver est dans sa main, la gauche, comme d’habitude. Parce que c’est tout ce qu’il possède pour se défendre. Ca et un soupçon de courage. Ayden va essayer de le faire culpabiliser, de le manipuler. Comme les autres fois. Il s’y refuse. Plus jamais.

    « Tu reviens toujours, pourtant. »

    C’est comme s’il lisait dans ses pensées. Comme si cet type savait capter peur et horreur pour les dessiner sur une toile blanche jusqu’à la rendre plus sombre que la nuit. Dive refuse de reculer, il refuse de se laisser avoir par les démons qui chuchotent qu’il a l’air d’un monstre et qu’il ne doit pas faire du mal à leur protecteur. Lui aussi a sauvé Ayden. Il l’a protégé, l’a empêché de se détruire. C’était il a longtemps, ce n’était pas la bonne solution. Peut-être que ce qu’il souhaite faire non plus, mais au moins, ça sera différent de tout ce qui a été tenté jusqu’ici.

    Une pierre, assez grosse, heurte sa joue, lui laisse une marque sanglante. Il chancelle, Ayden rit. C’est un petit garçon, un monstre caché derrière des larmes aux coins de ses yeux, qui vient de lancer le caillou. Est-ce leur seule façon de faire ? Défendre par la violence ? Attaquer avec cruauté, ne laisser aucune chance. Son arme se pointe sur cet innocent qui n’en est plus vraiment un. Le gamin tremble, tente de paraître courageux, sans y parvenir. Confusément, Dive se demande s’il était ainsi, s’il avait ce regard terrifié et mauvais en permanence ? Son flingue se baisse et il rattrape la pierre, teintée de son sang. Un silence. Un soupir. Puis, de toutes ses forces, il la lance contre une fenêtre, qui explose sous le choc.

    « Dégagez ! »

    Il aurait fuit, à leur place. Parce que le bruit du verre brisé est effrayant. Pire que le tonnerre lors des nuits d’orage. Bientôt, les démons disparaissent, retournent se cacher dans leurs lits. Il ne reste que lui et Ayden. Il pourrait le tuer, mais ils savent tous deux que cela est impossible. Pourtant, le plus âgé ne doit pas rester en ce lieu. C’est hors de question. Il lui faut disparaître, à tout jamais. Alors son arme se lève, se pointe sur le torse de l’autre tandis qu’il se rapproche. Il ne veut pas viser le cœur, il aurait trop peur de tirer dans du vide.

    « Tu ne tireras pas, Dive. »

    C’est cette condescendance un brin mauvaise qui attise sa colère. Pourquoi pas ? La police ne passe pas assez souvent dans le coin et il pourrait cacher ça avec la magie. Non, ce sont deux mondes différents, il ne souhaite pas les mêler. Ce n’est pas une question de courage, de tirer sur un être que l’on déteste, c’est juste de la colère, de la rage. Elle disparaîtra un moment s’il s’écarte assez. En fait, c’est sa propre personne qui est le problème ici. S’il ne revenait pas, s’il laissait se monde se ravager en fermant les yeux, tout irait mieux. Pas cette fois. Ses doigts pressent légèrement sur la détente. Ayden rit, avec une infinie douceur. Dive le hait, parce qu’il sait exactement ce que l’autre va dire.

    « Allons, tu ne ferais pas ça à ta seule famille ? »

    C’est triste. Ayden n’a jamais vu plus loin que les bandes qu’il monte, que ses plans dérisoires, que sa propre peine. Il a toujours fait en sorte que ses fidèles ne considèrent que lui comme guide, comme compagnon. C’est sa plus grosse erreur. Le flingue se baisse un peu. La jambe semble plus appropriée. Ca ne le tuera pas, sauf s’il se rate et qu’il vise cette terrible veine dans la cuisse. Mais ça, ça ne serait pas de sa faute. Dive n’est pas sûr que ce genre de détail importe vraiment. Le sourire se meurt, devient une grimace. Mesquine, froide. N’a t-il donc rien retenu, ce garçon insolent qui le menace ? Ayden n’est plus aussi sûr de lui. Parce que ce n’est pas de la colère, qu’il lit, ce jour-là, dans le regard de son cadet. Juste de la peine mélangée à un peu de désespoir.

    Sa propre arme est tirée de sa ceinture et chacun menace l’autre. Dive n’avait jamais vu l’autre ainsi, effrayé de lui, de celui qui était son élève, quelques années plus tôt. Quel étrange retournement de situation. Il ne sait toujours pas pourquoi est-ce qu’il est venu avec son arme. Il pourrait tenter de converser pour couper les ponts ou juste cesser de venir. Est-ce qu’il tente de jouer au héros, de se dire qu’il peut sauver les gosses en les débarrassant de cet enfoiré ? Ou juste de se venger, de faire payer ce type qu’il déteste, de le punir de lui avoir foutu un flingue entre les mains quand il n’était encore qu’un gamin? Il ne sait pas.

    « T’as jamais été ma famille ! »

    Il appuie sur la détente. Exactement au même moment qu’Ayden.
    __________________

    Il ne doit pas crever. Joshua ne lui pardonnerait jamais. Il ne doit pas tuer non plus. Pourtant, il a tiré. Et Ayden est allongé sur le sol, en se tenant la jambe et en hurlant. Et lui le regarde de haut, son flingue teinté de rouge dans sa main droite. La gauche est couverte de sang. En fait, il ne la sent plus. Une balle s’est logée au milieu des chairs. Parce que son imbécile d’adversaire n’a rien trouvé de mieux pour essayer de lui faire dévier son tir. L’adrénaline l’empêche d’agir, de chercher à stopper le liquide carmin qui goutte de sa main inerte pour se répandre sur le sol. Et d’appuyer, encore, sur la détente. Pourtant, tout pourrait s’arrêter. Il n’y aurait plus de peur, plus ce type qui l’empêche de vivre. Mais ça ne changera rien, parce qu’il est n’est pas venu pour avancer. Juste pour se venger. Pour hurler qu’il ne veut pas accepter la mort de Joshua. Parce que l’autre n’a pas disparu, il a crevé, quitté ce monde pour toujours. Ca n’a rien à voir avec Ayden.

    « Dive, ne pleure pas. »

    La voix est éraillée, comme si son propriétaire avait du mal à respirer. Le gamin au regard doré ne sent pas les perles salées qui glissent sur les joues, faisant se répandre son maquillage. On dirait que ses larmes sont noires. Sa main gauche lui fait soudainement mal. Mais ça n’est rien. Rien du tout. Comparé à la douleur de son cœur. Et Ayden ose lui sourire, il se permet de lui dire des mots aussi doux avec un ton si posé, malgré sa blessure, comme si le sang ne lui faisait rien. Il se moque, il essaye de l’amadouer, de lui faire croire que ce n’est rien. Dive tire encore. Se rate. Plusieurs fois. Et, lorsqu’il n’y a plus de balles dans son flingue, ses pleurs se muent en sanglots. Et il est incapable de faire quoi que se soit d’autre que de baisser la tête et de laisser sa peine couler. Pourtant, quand son ennemi se redresse, comme il peut, et qu’il s’approche pour le consoler, un nouveau piège, il le repousse, avec une violence inouïe, même pour quelqu’un d’impulsif de nature.

    « Tu… Tu voulais que le monde entier soit à toi ! Tu s-souhaitais que j’ai pas d’espoir ! Je te hais, tu m’as réduis en pièce ! T’as fait de moi un fucking monstre ! »

    Sa main blessée passe sur son visage baigné de larmes. Et, au cristal de ces dernières et au noir du maquillage s’ajoute le rouge du sang. Ayden, pour la première fois de son existence, se retrouve face à face avec ce qu’il a fait. Ce n’est même plus amusant. Le masque de colère qui entoure les prunelles dorées lui semble presque effrayant. Il n’a rien le temps de répliquer que Dive tourne la tête vers les enfants qui, postés aux fenêtres, observent la scène, interdits. Parce qu’ils ne réalisent pas. Ils ne peuvent pas accepter qu’ils finiront ainsi.

    « Il vous brisera ! Il vous tuera ! »

    Il hurle, sa voix se brise tandis qu’une litanie d’horreur lui échappe, de façon incontrôlable. Les larmes ne s’arrêtent pas. Les cris non plus. Les gamins laissent leurs regards sombres glisser de l’un à l’autre. Envers Ayden qui est devenu pâle, parce qu’il a l’impression d’assister à un tribunal dont il est l’accusé. Et puis à Dive, qui ne cesse de leur raconter ce qui leur arrivera. Joshua est presque oublié. L’on pourrait le croire en tout cas. Car, en vérité, c’est lui qui motive les cris de Dive. Ayden se sent mal, il perd un peu trop de sang. Alors, il s’écarte pour appeler des fidèles. Ses doigts tremblent en appuyant sur les touches de son téléphone. Quelques uns des enfants pleurent. Parce que Dive leur dit des choses méchantes. Il leur demande s’ils ont déjà fêté Noël, s’ils ont déjà été aimé, s’ils ont déjà goûté au chocolat, s’ils s’amusent en s’entretuant, en se lançant des pierres à la gueule. Ils voudraient qu’il se taise, qu’il cesse de leur parler ainsi. Qu’il mente, comme les adultes. Parce que c’est tout ce qu’ils connaissent. C’est tout ce qu’ils méritent. Une petite fille plaque ses mains sur ses oreilles, comme si ça allait arranger les choses.

    D’un seul coup, il n’y a plus que le silence. Dive n’a plus de voix, plus de volonté. Ses genoux ont cédé sous son poids et il tient sa main ensanglantée contre lui, tout en tentant de calmer sa respiration. Il ne sait même pas pourquoi est-ce qu’il se comporte d’une façon aussi cruelle. Ayden fuit. Il part avec deux de ses compères. Peut-être qu’il ne reviendra pas, sans doute que si. Il est comme ça, ce foutu parasite. Le temps s’écoule, trop rapidement, trop lentement. Puis, soudainement, il y a quelque chose de blanc devant son regard. Un mouchoir en tissu, qui a été passé sous l’eau. Et le garçon qui lui a lancé une pierre plus tôt qui le fixe avec un mélange de doute et de respect.

    « Tu devrais te soigner… »

    Il réalise qu’il n’est pas le seul, que d’autres se tiennent plus loin, derrière lui. De sa main valide, celui qui a grandi dans ce lieu prend le tissu pour essuyer les marques sur son visage. Il leur ressemble un peu, sans le sang, sans le maquillage, sans la colère. Il n’y a que son regard qui accentue son cas, de façon inévitable. La balle n’est pas trop enfoncée dans sa chair. Il hurle cependant en la retirant. Et il noue le mouchoir autour de la plaie sanglante tout en retenant de nouvelles larmes, de douleur, cette fois. Il faudra qu’il demande à Nelly de le guérir, ou peut-être de le sauver, il ne sait pas trop. Le directeur a quitté son bureau, attiré par le chahut et les cris. C’est toujours le même type sans espoir. Sauf que Dive n’est pas d’humeur à supporter son regard et encore moins ses mots. Alors, en marchant rapidement, il l’attrape par le col. Et il ne dit rien, parce qu’il estime que, pour une fois, ses yeux sont assez éloquents. Il le lâche assez rapidement, pour se tourner vers les gamins.

    « Ca vous dirait d’avoir un Noël, ct’année ? »

    Sa voix ne tremble pas. Il est même capable de leur tirer la langue. Des chuchotements lui répondent. Il n’y a que peu de sympathie chez les mômes. Sans doute ne le croient-ils pas. Et il ne les blâme pas pour ça. Il leur montrera, c’est tout ce qu’il peut faire. Sa promesse de ne pas revenir ne tient plus. L’un des petits, toujours le même, lui demande s’il reviendra, justement. Et il hoche la tête, tout en rangeant son flingue. La question suivante est ‘quand ?’, bien sûr.

    « Plus tard. En attendant, soyez… »

    Trouver une formulation est difficile. Cependant, après quelques secondes, Dive sait exactement quoi dire.

    « Soyez de braves shonen ! Et faites pas de conneries ! »

    Y’en a un qui ose demander ce que ‘shonen’ veut dire mais il ne répond pas. Ca ne serait pas drôle. Faudra qu’il voit l’équivalent pour les filles, au passage. Et puis, soudainement, il réalise qu’il a réutilisé les mots de Josh et un rire étranglé lui échappe, ce qui n’est pas dans ses habitudes. D’ailleurs, certains mômes semblent trouver ça effrayant. Qu’importe. Il leur adresse un signe de sa main valide avant de passer les grilles de l’orphelinat. Ouais, il reviendra. Pour l’instant, faut d’abord qu’il aille voir Nelly. Parce qu’il souffre le martyr.
    __________________

    Dire que sa frangine lui en veut est un doux euphémisme. Il ressent sa colère par la douleur qui traverse son corps tandis qu’elle le soigne en faisant exprès de le faire souffrir. Les mots qui s’échappent de ses lèvres ne sont pas non plus une invitation à la sympathie. Ayden est une partie de sa vie sur laquelle Dive ne souhaite pas s’étendre. Alors, il se contente de marmonner que c’était juste un duel avec armes à feux. Malheureusement, Nelly ne semble pas franchement bien le prendre et, une fois de plus, ils en viennent à s’engueuler. Juste pendant quelques instants, heureusement. La scène s’apaise d’elle-même, au grand soulagement du garçon qui a légèrement été effrayé pour le coup. Elle ne plaisante pas, sa sœur, quand elle s'énerve. Et pourtant, à la fin, c’est de nouveau le silence qui les englobe. Comme si, malgré leurs efforts, la communication était impossible. Ce soir là, celui qui ne peut plus bouger sa main gauche se sent étrangement vivant. Il refuse de se borner dans son propre esprit et il invite sa cadette à sortir. Ils ne peuvent pas passer leur temps à s’esquiver après tout. Ils sont une famille. Alors ils mangent des glace et vont se promener dans un parc. La frangine aime les arbres et là, il y en a plein. Dive est assez fier de son idée. Et, lorsqu’ils rentrent et qu’il va se coucher, il sourit à son reflet, celui qui le regardait toujours de façon mauvaise jusqu’à aujourd’hui. Peut-être que, finalement, tout ira bien.

    Le lendemain matin, en allumant son téléphone, il découvre qu’Alex’ lui a laissé un long message vocal. L’écouter lui demande une demi-heure et, tandis que son ami lui explique la situation à propos de Swelty, il se demande si l’autre est totalement sobre. Sans doute parce qu’il se met, de temps en temps, à divaguer à propos d’une demoiselle qu’il a rencontré et que cela décale fortement le reste de ses paroles. Pourtant, tout en ingérant sa dose quotidienne de beurre de cacahouètes, Dive écoute comme il peut. Et, à peine le message est terminé qu’il attrape son portable pour appuyer sur la touche servant à rappeler son interlocuteur. Il va le tuer. Tout simplement. L’autre n’avait absolument pas le droit d’envoyer sa lettre de motivation à Swelty sans lui avoir fait lire au préalable. Même si tout ce qui est dit est vrai, ça le met quand même en rage. Et il hurle dans le combiné, tout en sachant parfaitement qu’il est sur la messagerie d’Alexander parce que ce dernier doit dormir. Ou être en train de faire autre chose. En soupirant, il termine de crier pour sortir faire un tout, abandonnant l’objet dans la cuisine. A son retour, il a un nouveau message. Alex s’exprime avec la voix de quelqu’un qui a été réveillé, ce qui prouve qu’il dort vraiment n’importe quand dans la journée, et lui annonce qu’il doit passer en Amérique dans quelques jours et que, par conséquent, il l’aidera à se rendre sur son lieu de travail. Durant un laps de temps assez court, Dive pense à lui pardonner. Mais l'autre imbécile décide de sortir les mots interdits.

    « Déjà entendu parler du transplanage ? »
    __________________

    Son fidèle ami venant du pays de la pluie arrive une semaine plus tard, l'air guère plus réveillé que sur son dernier message vocal. Mais ça ne change pas de d'habitude. Ils conversent, bavardent, sur des tas de sujets qui n'ont que peur de rapport entre eux. Le principal étant Swelty. Des cris échappent à Dive tandis qu'il se plaint, d'une façon assez brusque, qu'il n'a pas besoin qu'Alex l'aide comme ça. L'autre répond par un soupir. Il y a des mots qui lui viennent mais cela lui brûlerait la langue de les avouer. Alors, il les conserve pour lui. Pour être franc, Alexander n'a aucun doute sur le fait que son ami s'adaptera parfaitement à Swelty. Il aime les gosses, il maîtrise assez bien la magie, a une certaine autorité. Et, même si cela est peut-être un peu plus dur à croire, il se comportera sans doute très bien. Enfin, s'il arrive à l'y envoyer, parce que le sale gosse, qui commence à être un peu vieux pour être nommé ainsi par ailleurs, semble avoir un blocage mental avec l'avion et le transplanage. Pourtant, comme il n'a jamais utilisé le premier, il parvient à le convaincre. Un petit pas dans l'avancée de ce projet.

    Tandis qu'il observe Dive faire sa valise et remplir un sac à dos sombre qui servira de complément, Alex' ne peut s'empêcher de lui rappeler qu'il ne doit pas prendre son flingue avec lui. Son vis-à-vis lui tire la langue en lui disant qu'il n'en avait pas l'intention de toute manière. C'est un objet trop dangereux et puis, c'est le monde magique, sa baguette lui suffira. Ca et une dizaine de bouquins qu'il tente de fourrer dans son sac avant de renoncer à tous les prendre, ça deviendrait difficile de soulever un tel poids. Alex capte du regard la photographie de Dive et d'une jeune fille aux cheveux rouges, tous deux en train de tirer la langue et il se demande si c'est elle la fameuse frangine. Mais poser des questions c'est pas son truc, alors il se tait.

    L'avion est une des pires tortures au monde. C'est ce que décide celui qui aurait presque préféré transplaner pour le coup. Malheureusement, l'Anglais n'étant pas très doué avec cette technique, et puis la distance étant trop grande, ils sont forcés de faire les deux, l'un après l'autre. Le vol n'est pas très calme, à cause d'un orage et de nombreuses turbulences et, sans qu'il le fasse remarquer, Alex trouve que ça serait chouette si l'autre voulait bien cesser de lui attraper le poignet comme ça à chaque fois que l'appareil bouge parce qu'il commence à ne plus sentir son sang dans sa main. Même si la panique de son ami a un avantage ; Il rafle un second plateau repas. Cependant, lorsque l'appareil se pose enfin, les deux sont tout aussi soulagés de pouvoir en sortir. Remarquant que l'autre est un peu trop pâle pour son propre bien, Alex décide qu'ils prendront une chambre d'hôtel pour la nuit, histoire de se remettre de leurs émotions. La contusion qu'il a au niveau de son poignet le déprime un peu mais il ne le fait pas remarquer. La soirée est occupée par un coup de téléphone de Relena qui les maintient éveillés jusqu'à quatre heures du matin. La blonde insiste sur le fait qu'il faudrait vraiment qu'ils se revoient un de ces quatre et les deux autres sont assez d'accords. Leurs aventures étaient amusantes. Le lendemain, les deux compères improvisent une promenade dans les rues de la grande ville Américaine dans laquelle ils se trouvent. Dive achète un pendentif avec un arbre pour sa frangine et fait la grimace en voyant 'Ayden' dans une liste de bracelet à prénoms. Ils mangent des glaces pour le déjeuner, parce que c'est ce qu'il a de plus sain par une chaude journée. Sans compter que des dépenses inutiles seraient pénibles, surtout au prix des billets d'avion.

    Après avoir traîné pendant plusieurs heures, ils repassent à l'hôtel pour prendre leurs bagages et se rendent dans un coin un peu isolé. Alex' n'a pas franchement envie d'attendre quinze plombes que son ami trouve une once de motivation, alors il se contente de le prendre par la main sans lui laisser le temps de répliquer avant de les faire transplaner. Le borgne a une bonne expérience du transplanage assisté. Il faut dire qu'il a des amis mineurs qui n'ont pas encore passés l'examen et que c'est bien plus simple de les aider ainsi. Il les dépose à deux kilomètres de l'enceinte de Swelty, parce qu'il n'est pas sûr de pouvoir aller plus loin. Dive, de son côté, n'a même pas la force de lui hurler dessus. Il est trop occupé à tenter de ne pas rejeter le contenu de son estomac. Il ne s'y fera jamais.

    Puis, devant leurs yeux se dessine l'école majestueuse. Ils s'arrêtent un moment dans leur marche, histoire de se griller une clope. Le moment de se dire au revoir est arrivé. Les deux jeunes hommes se toisent un moment puis celui qui porte toujours des chemises flasy pose sa main sur la tête de son ami, lui tapotant gentiment le crâne et en lui disant de ne rien détruire, pour ensuite repartir de son côté. Dive lui lance un merci un peu trop fort et maladroit pour ensuite continuer sa route. Swelty, hein? Ca a l'air cool.



Dernière édition par Dive Storm-Thacker le Mar 12 Avr - 22:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Dive ~ Surveillant || My life is like a storm. Scary, violent and kinda messed up. Dive ~ Surveillant || My life is like a storm. Scary, violent and kinda messed up.   Icon_minitimeMar 12 Avr - 21:56

    J'ai terminééééé. *soulagement intense*
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MessageSujet: Re: Dive ~ Surveillant || My life is like a storm. Scary, violent and kinda messed up. Dive ~ Surveillant || My life is like a storm. Scary, violent and kinda messed up.   Icon_minitimeMar 12 Avr - 22:03

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Cette fiche est vraiment surprenante. Elle est tellement longue, et surtout bien écrite et complète ! Félicitations. Je te valide bien sûr.

Excellent jeu, jeune surveillant de Swelty Dive ~ Surveillant || My life is like a storm. Scary, violent and kinda messed up.   3684740496
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MessageSujet: Re: Dive ~ Surveillant || My life is like a storm. Scary, violent and kinda messed up. Dive ~ Surveillant || My life is like a storm. Scary, violent and kinda messed up.   Icon_minitimeMer 13 Avr - 0:23

Gniiii, je suis tellement fière de toi ma petite Sali! *Câlin* Un Dive Storm-Thacker...J'en connais un (Même une, aussi) qui est heureux =D
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    *câline* Thanks~
    *smile* J'suis contente alors.
    Mais c'est vraiment trop long comme fiche *rire*
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MessageSujet: Re: Dive ~ Surveillant || My life is like a storm. Scary, violent and kinda messed up. Dive ~ Surveillant || My life is like a storm. Scary, violent and kinda messed up.   Icon_minitime

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