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 Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan}

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Ethan McLorgan
Ethan McLorgan
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MessageSujet: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Icon_minitimeMar 10 Mai - 7:11

« Bonjour, Ethan. »

Le choc. Que venait-il faire ici ? Cela faisait des années qu’ils ne s’étaient pas vu, un long moment durant lequel Ethan n’avait donné aucune nouvelle, pas même de sa survie après la guerre. Rien, ça n’en valait pas la peine. Noah, son jeune frère se trouvait en face de lui, dans l’entrebâillement de la porte. Il avait un peu grandi, et manifestait une certaine maturité dans les traits qui ne lui avait pas appartenu plus jeune, du moins, autant qu’Ethan pouvait s’en rappeler. Noah…

« Noah, que puis-je faire pour toi ? »

Il avait soupiré, certes agacé de ces retrouvailles qu’il n’avait aucunement envisagées. Il se faisait déjà une idée des raisons de cette visite, c’était surtout ça qui le dérangeait. Et puis aussi, parler de sa famille, ou même songer au fait qu’il en avait une lui renvoyait une part de sa personnalité qu’il détestait.

« C’est papa il… »

Noah avait gardé sa douce voix emplie de bonté. Il avait toujours été plus agréable que son grand frère, devenu trop ferme et distant Noah… il ressentît une petite douleur dans le cœur, comme une aiguille qui s’y serait plantée. Noah…

« Quoi, il est parti, encore une fois ? »

C’était toujours la même chose avec son géniteur. Il fallait toujours s’en soucier, s’en occuper et réparer les pots cassés. Noah avait toujours été plus à même de s'en charger. Il était bien moins rancunier, plus généreux. La discussion commençait à l’énerver. Une fois encore, cet égoïste de semblant de père trouvait le moyen de se mettre en avant, d’attirer l’attention. Tout cela dans un seul but : profiter de la naïveté des autres, et surtout, de ses fils. S’il était parti alors tant mieux, Ethan ne s’en plaindrait certainement pas même s’il s’inquièterait pour Noah qui, lui, partirait sans doute à sa recherche. Noah…

« Non Ethan, papa est mourant. »


La journée se promettait d’être fatigante, une fois encore. Dans les sous-sols de Swelty, dans un cachot où était dispensé un cours de potions magiques, des élèves scrutaient souvent l’heure sur la vieille pendule accrochée à un mur humide de l’autre côté du bureau de leur redoutable professeur, Ethan McLorgan. Ce sombre personnage sans cœur, froid et sévère les faisait passer encore deux heures affreuses, les plus terribles sans doute d’entre toutes. Et pourtant, ils avaient pensé en avoir atteint le maximum, mais non. La discipline d’Ethan, son sang-froid, sa noirceur tout ça était bien au-delà de leur imagination. Le professeur leur avait demandé ordonné de garder le silence et d’effectuer une potion qu’il exigeait parfaite, insistant bien sur le fait que pour une fois il serait appréciable qu’ils méritent leur place dans le château. Surtout pour des sixièmes années. C’est ainsi qu’ils s’étaient retrouvé à faire un bien difficile breuvage d’Obscurité Instantané. Pour attirer leur attention et bien évidemment leur suggérer de manière délicate de concentrer toute leur attention dans leur travail, il les avait menacés de leur jeter lui-même sa propre potion d’Obscurité Instantané dans laquelle ils resteraient perdus pour les six prochaines heures.

Pendant ce temps, Ethan s’était placé devant l’une des armoires contenant des ingrédients divers, prétendant procéder à un énième inventaire. Quand il ne savait pas quoi faire, c’était simple, il vérifiait son stock de matériel.
Ses pensées étaient pourtant tournées bien loin de son activité, plus loin même que cet endroit. Il demeurait perturbé par des évènements qui s’étaient produits un peu plus tôt. Ses sourcils froncés, un mine contrariée, un peu triste le rendait encore plus sévère, moins humain.

Plus tôt dans la matinée, un hibou avait tiré le professeur de potions hors de son sommeil. Une lettre à l’écriture bien trop familière : c’était Noah, son frère. Il avait tout d’abord hésité à ouvrir le message que La Flèche, le hibou familial lui avait apporté. Ses mains, tremblotantes avaient froissé le morceau de parchemin. Ses yeux, noirs, s’étaient assombris davantage, et au travers de son regard froid, une sorte de malaise et de tristesse étaient apparus. Les souvenirs avaient toujours ce pouvoir de revenir, plus brûlants, plus forts, plus douloureux à chaque fois. La dernière conversation que les deux frères avaient eue il y avait de ça un an maintenant, peu avant le début de la guerre, lui revint comme un flashback et le poursuivrait durant toute la journée, peut-être même viendrait-elle hanter son sommeil d’habitude paisible. Hésitant, il avait finalement déplié la lettre où quelques mots étaient écrits à l’encre marron. Noah adorait le marron.

Papa nous a quittés. L’enterrement aura lieu dans deux jours là où maman repose.
Noah.
PS : Même si tu ne veux pas venir, fais-le au moins pour moi, et pour maman.


Cet égoïste avait finalement tiré sa révérence. Il les avait abandonnés, une fois encore ; et Noah et lui devraient encore se charger de tout. L’enterrer auprès de leur mère lui paraissait être une bien trop grande preuve d’intérêt. Il ne méritait pas un tel cadeau. Tout ce à quoi il aurait eu droit, c’était une fosse commune dans laquelle il aurait pourri au milieu d’un tas d’autres gens inconnus. Un inconnu, c’est tout ce qu’il était pour lui.

Des chuchotements dans la classe

« Je n’entends plus vos chaudrons bouillir. Taisez-vous donc et bossez.»

Le silence.

Ces jeunes aujourd’hui, ils n’avaient vraiment plus aucune conscience du travail et de l’autorité. Il jeta un regard par terre. Près du mur la lettre, chiffonnée, traînait comme un vulgaire bout de papier sans importance. D’un coup de baguette magique, silencieux, le message s’envole dans les airs pour atterrir dans sa main gauche. Il la fourra dans la poche de sa robe de sorcier. Pauvre Noah… il devait être dans tous ses états. Il ne s’en souvenait que trop bien, lorsque jeune encore, Ethan avait dû prendre en charge la mise en terre de leur défunte mère. Ça avait été pénible et éreintant. Moins que s’il avait justement été Noah, plus fragile, plus sentimental, plus… humain. Cette fois-ci, c’était au tour du cadet de se charger de ce genre de chose. Et pourtant… Noah… Il savait déjà qu’il signerait les papiers, paierait le tout et ferait même le déplacement. Noah… il était son frère après tout ; il ressentait comme un devoir de l’écarter de ce genre de chose. Pour Ethan, ça ne signifiait plus rien et de toute façon, il ne l’aimait pas, cet autre homme.

Des bavardages. Ces inconscients. Il se retourna doucement vers sa classe. A son geste, ils baissèrent la tête, espérant ne pas être la prochaine victime de ses sarcasmes dévalorisants. Il s’approcha de la table la plus proche. Observa d’abord l’élève apeuré, puis le chaudron. Evidemment, le liquide n’était pas la bonne couleur, la fumée n’avait pas le bon parfum. Un scrout à pétard aurait réussi à retrouver son chemin dans ce qui engendrerait à peine un brouillard. Il leva les yeux vers sa classe. Muet. Il leur restait encore une demi-heure. Dans un si bref laps de temps, jamais la concoction ne serait parfaite. L’enfant tremblait, il avait quelques traits lui ressemblant… Noah. Ethan ferma les yeux et soupira.

« C’est un fiasco début. Comme je m’y attendais, vous n’êtes capable de rien d’autre que perdre votre temps dans cette école. C’est à améliorer, mais c’est une potion difficile je l’avoue. »

Son auditoire tout entier avait levé la tête et affiché des yeux effarés. Avaient-ils bien entendu ? Était-ce une sorte d’encouragement, venant de la part de leur prof d’habitude décourageant, plombant ?
Ethan n’y prit pas garde et se retourna vers son bureau.

« Vous pouvez disposer. N’oubliez pas de lire les chapitres 3, 4 et 5 de votre manuel pour la prochaine fois. N’oubliez pas non plus les 16 parchemins qui seront également à rendre sur la potion tue-loup. Nous poursuivrons la même potion, tâchez d’y être mieux préparer. Allez-vous en maintenant. Bonne journée. »

Les élèves ne savaient vraiment pas quoi faire. C’était si étrange, ça ne ressemblait pas à leur professeur. D’un coup de baguette, chaudrons se vidèrent et tables se nettoyèrent d’elles-mêmes. L’assemblée comprit alors qu’elle n’avait pas rêvé, ils pouvaient partir. La salle se vida, non sans quelques commentaires d’incompréhension échangé entre les sixièmes années.
Ethan assis à son bureau fourra ses mains dans sa tignasse noire.
La demi-heure s’écoula dans le silence total.

Lorsqu’il sortît, il avait réussi à faire un peu de vide dans sa tête. Il avait appris à se débarrasser des mauvaises pensées pour ne pas gêner son travail. Même s’il avait échoué pendant le précédent cours, il ne voulait certainement pas que ça se reproduise pour le restant de la journée. Il se dirigea vers la porte, l’ouvrît et tandis qu’il se dirigeait vers les escaliers le conduisant au rez-de-chaussée, il vit au loin la silhouette de ce qui était probablement un élève. Encore un ahuri qui traînait dans les couloirs alors que c’était fortement interdit, surtout lorsque le professeur était dans les parages. Les sous-sols étaient comme sa propriété. Son effarement fut grand lorsqu’il s’aperçut comme de la fumée s’élevait dans les airs. Il n’aurait jamais cru voir une chose pareille. Cet inconscient avait-il du plomb dans la tête ou était-il suicidaire à ce point pour oser fumer dans l’enceinte de l’école ? Il pointa sa baguette vers la silhouette rebelle tandis qu’il avançait à grands pas et dangereusement. Une étincelle jaillît du bâton, en un quart de seconde, la cigarette ne serait plus qu’un petit tas de cendre dans les mains de son propriétaire.

« Hé, vous !! »
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Dive Storm-Thacker
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MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Icon_minitimeMar 10 Mai - 8:05

Certains l’auraient jugé coupable de tant de crimes qu’il lui aurait été incapable de tous les énumérer dans sa cervelle qui ne servait peut-être pas assez. Loin d’être un idiot, celui qui se comportait encore comme un gamin malgré sa majorité avérée, admettait, tout en se frappant moralement, qu’il avait du mal à se poser, à converser. Cela avait à voir avec un manque de confiance mêlé à une défiance naturelle de tout ce qui l’entourait. A force de se prendre des regards mauvais, vous finissez par rendre les mêmes. L’on peut clamer que l’on ne s’en rend pas compte mais cela est faux. Au fond, on sent toujours le changement, on refuse simplement de l’accepter. Sa culpabilité était évidente sur tellement de points. Il y avait tant de regrets dans son esprit, de rejets, de peines. Le tout s’entremêlait, formant comme une prison ou des chaînes. Dive ne se posait pas autant de questions, il ne voyait pas son monde de cette manière un brin trop théâtrale. Les interrogations demandent des réponses et ces dernières sont trop douloureuses. Elles évoquent des vérités que l’on souhaiterait ignorer. Peut-être qu’il ne voyait plus parfaitement la limite entre le bien et le mal. Pour ne pas dire qu’elle avait toujours été instable dans son esprit. Ce fut ce qui le poussa à enfermer l’adolescent qu’il tenait par le col dans un placard, à y mettre assez de force pour que sa tête heurte le bois. Son dos se plaça contre les portes de la prison, retenant celui qui avait été un imbécile. Pour être franc, Dive se fichait que l’on se moque de lui, c’était normal, habituel, banal. Il ne l’aurait pas puni juste pour ça. Par contre, pour avoir été attrapé de sécher les cours, l’élève méritait bien une punition. Le placard était apparu dans son champ de vision comme une sorte d’évidence un peu trop brillante. C’était ça ou l’envoyer en retenue avec Clancy. Et cette seconde solution lui semblait un brin trop cruelle, même pour lui.

Lentement, son corps glissa contre le bois et il se retrouva assis sur le sol glacé. Sa main se leva et, de sa baguette, il scella momentanément le placard. L’étudiant ainsi puni hurla pendant quelques secondes, jusqu’à comprendre que cela ne changerait rien. C’était de sa faute, s’il n’avait pas été un tel imbécile, à vouloir défier l’autorité, il n’aurait pas terminé là-dedans. L’on pouvait voir dans le geste du jeune surveillant une sorte de cruauté mais, à ses yeux, il n’avait réalisé aucun crime. Ses doigts ne s’étaient pas serrés autour du cou du gamin. Il ne l’avait pas attrapé par les cheveux pour lui éclater la tête contre un mur. Il ne l’avait pas frappé jusqu’à ce que l’autre ne sache même plus où il se trouvait. Pourtant, ce genre de réaction un brin barbare, il savait ce que ça faisait. Se retrouver tellement perdu et blessé qu’on en vient à supplier que tout s’arrête. Vouloir se prendre un coup trop fort pour que le noir nous engloutisse, parce que ça serait mieux. Tout fait trop mal. Les doigts de sa main gauche glissèrent au milieu des mèches noires et il tira doucement dessus, pour se ramener à la réalité. La situation n’était pas la sienne. Plus rien ne lui arriverait. En tout cas, tant qu’il serait ici. Même si un drame devait encore se produire, il avait survécu les autres fois, donc à quoi bon s’en inquiéter. Tout en jouant avec une mèche plus longue que les autres, il songea que colorer sa masse capillaire de la même couleur que le sang ne serait peut-être pas si horrible. Cela aiderait. Réalisant ce à quoi cette idée risquait de le mener, Dive grogna, abandonnant immédiatement son activité pour écarter sa tête du placard avant de la frapper contre, assez fort. Ce n’était pas si douloureux. Ce qui ne l’empêcha pas de se masser l’arrière du crâne un moment.

Calculant rapidement l’heure qu’il devait être dans sa tête, le garçon en vint à la conclusion qu’il allait encore retenir le crétin fini qui s’était laissé enfermé pendant quinze minutes supplémentaires. Ensuite, il le laisserait partir. Si la moindre plainte s’échappait des lèvres boudeuse du criminel, il n’hésiterait pas à vraiment l’envoyer en retenue avec Clancynator. Techniquement parlant, Dive n’était pas sûr à cent pourcents d’être en mesure de mettre du boulot sur le dos des professeurs mais gâcher un peu la vie de l’aubergine valait bien de prendre quelques risques mineurs. L’insolent donna alors un coup de pied dans le placard qui fit vibrer la masse de bois et Dive se redressa brusquement.

« T’veux pas que j’y mette le feu non plus ?! »


Un silence lui répondit pendant quelques secondes et il fut suivit d’un vague ‘non, m’sieur’. Monsieur ?! Un air effaré se dessina sur les traits de celui qui ne s’estimait pas si vieux. Son âge ne différait pas tant que ça de celui de sa victime après tout. Sa réponse fut un léger coup de poing dans le pauvre placard qui n’avait rien demandé. Peut-être, c’est ce à quoi il songea tout en glissant une clope entre ses lèvres, qu’il allait un peu trop loin. Pourtant, tout en allumant sa cigarette, le garçon se contenta de grogner à mi-voix. Visiblement, il s’estimait encore comme étant raisonnable. Le quart d’heure s’écoula, un peu trop lentement à son goût. Quoiqu’il y passa deux cigarettes supplémentaires, ce qui n’était pas pour lui déplaire.

Lorsque les portes de l’Enfer furent de nouveau ouvertes, le malheureux qui y avait fait un séjour s’excusa immédiatement, un air légèrement effrayé sur son visage. Dive ne s’en rendait pas compte, mais il avait cette mauvaise manie d’afficher un air meurtrier sur ses traits quand on l’énervait un brin trop. Sa langue se tira envers le fauteur de troubles qui jura de ne pas être en retard en cours une seule fois de plus, cette semaine en tout cas. Bon, c’était déjà pas mal. Le surveillant le laissa partir tout en refermant le placard d’un coup de pied. Décidant que l’endroit était sécurisé, celui qui avait encore l’air de n’avoir que seize ans se glissa dans les escaliers qui menaient au sous-sols. Pour s’amuser, il sauta les cinq dernières marches. Il avait l’habitude de faire ce type d’imbécilités de toute manière.

Tout en marchant, le jeune homme tira sur sa cigarette, observant ce qui l’entourait. Il était rare qu’il vienne par ici, sans raison par ailleurs. Peut-être parce qu’on y voyait pas beaucoup de chapardeurs. De sa main libre, il réajusta son bandeau, qui glissait, comme chaque jour, devant ses yeux après un moment. Sa tenue était des plus simples, comme souvent. Un jean troué aux deux genoux accompagné d’un débardeur blanc par-dessus lequel se trouvait une chemise blanche ouverte. Et en guise de chaussures de vieilles baskets. Sa garde-robe n’avait rien d’extraordinaire au final. Mais la simplicité lui plaisait.

Soudainement, sa cigarette ne fut plus entre ses doigts, détruite de façon un brin morbide. Son regard vert étincelant glissa sur le décor, jusqu’à ce que la raison de tout ce trouble se dessine juste devant lui. Visiblement, c’était un vieux. Donc un professeur. Ou un membre du personnel. Quoique non, plutôt un enseignant. Enfin, il n’était pas très doué pour analyser les gens. En tout cas, on le vouvoyait, ce qui était une amélioration majeure. Par contre, tous ceux qu’il rencontrait semblaient prendre un malin plaisir à lui hurler dessus. Etait-il si indiscipliné ? Immédiatement, il tira la langue à l’adulte qui s’approchait et lui lança un regard méfiant, comme si, sans savoir le pourquoi du comment, il considérait déjà son vis-à-vis comme un ennemi.

« On ne gueule pas dans les couloirs, bordel ! »


Dive songea, juste après avoir lancé cette phrase, que ce n’était pas ce qui aurait du lui échapper. Pourquoi était-il incapable de réfléchir avant de l’ouvrir, hein ? Bon autant essayer d’arranger la situation.

« Vous m’voulez quoi, d’abord ? »

N’avons-nous pas dit ‘arranger la situation’ ? Visiblement, ce garçon aux mauvaises manières ne semblait pas comprendre ce que cela signifiait. Ses bras se croisèrent et son dos s’appuya contre le mur. Bon, visiblement, il allait encore passer un sale quart d’heure. Et il ne pigeait absolument pas où se trouvait sa faute, cette fois.
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Ethan McLorgan
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MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Icon_minitimeMar 10 Mai - 11:22

Silence. Il avait réussi son cou ce salaud. Il était une fois de plus parvenu à ses fins. Une fois encore ses deux fils se retrouvaient à se soucier de son existence ; l’un plus que l’autre. S’il pensait réellement que la mort allait lui ramener son plus grand garçon, il se trompait largement. Il était hors de question qu’il fasse ne serait-ce qu’un geste envers cet homme.

« Je ne vois vraiment pas en quoi je suis concerné par ce type. Il n’est rien pour moi. »

C’était vrai. Lui et l’autre sorcier n’avait en rapport que la conception d’Ethan. Rien de plus. Il ne s’était même pas occupé de lui ; sa mère avait fait tout le travail. Il ne le connaissait pas, et n’en avait pas l’envie. Qu’il crève, et en silence.

« C’est tout d’même notre père Ethan, essaie de t’en souvenir, on se doit être là pour lui. »

Noah… toujours à accorder de l’importance à ce qui n’en méritait pas. Il avait toujours été soucieux du monde, prêt à se sacrifier pour lui. Les gens pouvaient lui cracher à la figure, il ne baissait jamais les bras et entêté, leur demandait encore s’ils avaient besoin d’aide. Noah… bien plus sage que son frère aîné.
Son père, il aurait adoré oublié qu’il avait eu un père. Et pourtant, il ne lui ressemblait que trop bien. C’était ça aussi qui le faisait rager. Autrefois, il avait essayé de lui pardonner sa fuite, mais ses efforts étaient vains. Il y avait beaucoup trop de haine en lui, contre ce lâche, trop de ressemblance également pour pouvoir changer les choses. Son père… quel dégoût, quelle déception. Il ne le savait que trop, son père, il en avait les yeux, les cheveux, l’égoïsme.

« Parce qu’il a été là pour nous ? Parce qu’il a été là quand maman est partie ? C’est lui qui s’est occupé de l’enterrement ? C’est lui qui s’est chargé de toi Noah ? De nous ? »

La fuite. C’était tellement plus simple. C’est son père qui le lui avait appris. Personne n’avait jamais su pourquoi il était parti. D’ailleurs, on le pensait mort. Ses propres parents avaient fait leur deuil. Ce pourri avait gâché tant de vies, et il s’en foutait. La fuite. Seuls les plus lâches manquaient de cœur pour abandonner les leurs. Lui, il en était le roi, Ethan, le prince. Maintenant qu’il allait mourir, ce monstre, il allait prendre sa place ; il fuirait.


Fuir, c’était un peu ce qu’il avait fait ce matin. Fuir devant sa classe, les laisser partir, abandonner pour le moment, cesser de les blâmer pour leur incompétence, et enfin, les laisser fuir eux-mêmes devant la difficulté. Ne pas les avoir forcés à essayer encore, ne pas avoir été ferme avec eux. Au lieu de ça, il avait fui, il avait reculé devant l’exaspération et il entraînait ces gamins qui ne demandaient… qu’est-ce qu’ils demandaient au fond ? Ils étaient tous humains, bien plus que lui-même ; il ne comprenait donc rien à rien. Il avait sans doute tout faux.

Une fois encore, il fuyait. C’était pour ça que sa baguette avait réduit en cendre la cigarette de l’inconscient fumeur un peu plus loin. Cela lui permettait de penser à autre chose, s’évader, s’échapper de cette trop mauvaise journée.

C’était quoi ce gamin ? Un junky ? Un punk qui se donnait des faux airs pour se croire adulte ? C’était amusant d’un côté. Et puis, pourquoi vouloir grandir. L’enfance, c’était toujours plus doux, plus serein… pour certains. Il s’approche un peu plus, distingue mieux les traits du gamin. Un bandeau dans les cheveux, du maquillage sur le visage, un tissus autour du cou, une dégaine affreuse ; ces jeunes manquaient cruellement de goûts.

« On ne gueule pas dans les couloirs, bordel ! »

Une voix de gamin qui lui répondait comme un colosse. Il devait avoir des tendances suicidaires pour oser s’adresser ainsi à un professeur. Tant mieux, Ethan aurait de quoi s’occuper, il en était ravi.

« Vous m’voulez quoi, d’abord ? »

Un maléfice du saucisson pour l’empêcher de nuire, le faire virevolter dans les airs et le mettre la tête en bas. Ça les calmait toujours un peu. Observant l’énergumène, il afficha un léger sourire moqueur. C’était tellement facile. S’approchant encore, il ramassa la baguette de l’élève. Et reprenant son air sérieux et froid :

« Ne savez-vous pas jeune homme qu’il est interdit de fumer dans l’enceinte de l’école ? Ne savez-vous pas également que les cachots, bien que sinistres et dénués d’attentions, font aussi partie de l’enceinte de cette école ? Par conséquent, ce que je veux de vous c’est que vous arrêtiez là votre excès hormonal qui vous pousse à vous mettre à une place qui n’est pas la vôtre et je souhaite aussi que vous ne « gueuliez » pas dans les couloirs. C’est un ordre d’un professeur. »

Relâchant sa proie, il laissa tomber le garçon par terre, le délivrant par la même occasion de sa paralysie. L’observant un peu plus, son regard rencontra le sien. Choc. Noah… Le gamin avait des yeux verts, tout comme ceux de son jeune frère. Ils avaient la même agressivité qu’avaient ceux de son frangin quelques semaines après la mort de leur mère. Une réaction banale pour un enfant qui vient de perdre sa mère et dont le père était censé avoir péri dont on ne savait de quelle manière. Noah… sans le visage peinturluré, ni le look torturé. Ces jeunes… ils vous prenaient toujours au dépourvu. Tentant de ne pas trop perdre le fils de la situation, il ne s’égara pas davantage, reposant ses pieds sur la terre ferme.

« Une dégaine pareille, vous êtes à Nasteen ?! Bien que je ne vous ai jamais croisé ; du moins il ne me semble pas, je m’en serais souvenu. »

Il soupira. Être le directeur d’une maison où l’on accueillait de tels élèves, c’était désespérant. Et pourtant, il ne savait que trop bien ce qu’un passé douloureux pouvait changer en vous. Peut-être était-ce le cas du gamin. Peut-être ne faisait-il finalement que comme tous ces autres idiots, à juger et n’accorder aucune chance, simplement pour une histoire de vêtements, de styles. Le monde était tellement superficiel. Il en faisait partie. Peut-être était-ce juste un style. Dans le doute, il regretta ses propos, n’en laissa rien paraître. Noah… quelle influence à la con. Hors de question de goûter à cette trop écœurante humanité. Ethan n’avait que très peu de sentiments, il n’en voulait pas d’autres.

« Vous êtes nouveau ici ? »

La question lui importait peu en fait. Nouveau, il n’échapperait pas à la sanction. Et s’il ne l’était pas… il n’échapperait certainement pas à la sanction. Noah… ce regard. Il aurait voulu dire au gamin de s’en aller, et de se tenir à carreau. Mais il n’aurait rien comprit, il aurait recommencé plus tard, voire même sous le nez d’Ethan, dans les secondes qui suivraient. Il en était persuadé, ce jeune sorcier était une forte tête. Noah non plus n’écoutait pas ; il continuait à briser les règles, il s’en fichait de tout. Tout ce qu’il voulait, c’était faire le mariole parce que la vie avait été trop dure avec lui, un peu trop rapidement. Noah, il avait toujours été trop humain pour ne pas y échapper. Trop attaché à leur mère, trop proche, trop fragile et soudain, trop seul. Avec un frère qui n’avait même pas versé une seule larme. Un monstre de frère qui lui pourrissait son nouveau style de vie en jouant les pères autoritaires. C’était son passé qui le frappait en pleine tête. Choc. Cette ordure de géniteur lui pourrirait la vie, même à sa mort. Et Noah… il était bien le plus innocent des gamins, le moins épargné des deux. C’était con d’être humain.

Cessant de fixer le jeune rebelle aux allures de junky, il lui tendît sa baguette d’une main qui se faisait plus douce qu’il ne l’aurait voulu. Noah… la famille, quelle galère.


Dernière édition par Ethan McLorgan le Dim 15 Mai - 7:12, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Icon_minitimeMar 10 Mai - 12:12

Il s’agissait là d’une sorte de conspiration à la con qui faisait que, quoiqu’il fasse ou dise, il se retrouvait la tête en bas en plein milieu d’un espace vide, sombre et en compagnie d’un professeur sadique. Bon sang, ils étaient tous timbrés dans cette école ou quoi ? Lorsque la magie n’a pas été un point important de votre existence et que vous n’avez jamais véritablement eu le moindre cours pour la maîtriser, cela se lit sans doute dans vos prunelles. Chez Dive, il y avait ce mélange d’incompréhension et de fureur, teinté d’un léger soupçon de peur, à chaque fois. Pourtant, niveau situation suicidaire avec des individus plus âgés que lui qui osaient le menacer, le gamin avait vécu bien plus éprouvant. Le souvenir le plus marquant qu’il possédait à ce sujet était sans nul doute celui qui était automatiquement associé au bandage qui se dessinait en permanence autour de sa gorge. La cicatrice qui se voyait sur la chair lui remettait dans la tête son impuissance, sa faiblesse, dès qu’il retirait le bout de tissu, soit une ou deux fois par jour. Certains ont des nœuds qui se glissent dans leur gorge, d’autres des boules dans le ventre, en cas de stress ou de panique. Dans son cas, c’était la sensation fantôme du couteau déchirant sa chair, lui brisant la voix, coupant presque ses cordes vocales et sa trachée. Ce qui était bien plus impressionnant. Plus effrayant aussi. Heureusement, sa maîtrise de sa peur était correcte. A force, il avait apprit à juste agir. Ca sauvait plus facilement sa peau que la panique.

Le fait que sa baguette glisse de sa poche ne le préoccupa pas. C’était d’être immobile qui le troublait. La découverte d’un nouveau sort, peu agréable, dangereux. Et, une fois de plus, cette trouvaille s’était effectuée après une mise en pratique sur son pauvre organisme qui n’avait rien demandé. Les adultes le jugeaient mal. Pour ne pas dire qu’ils le jugeaient tout court. Cela ne posait globalement pas de problème à celui qui avait l’habitude des regards noirs et hautains. Par contre, qu’on l’accuse en permanence d’être mineur, violent, inconscient et qu’on lui hurle dessus à cause de règlements dont il ignore l’existence, cela lui semblait plus injuste. Sans que ça ne soit anormal. Après tout, quelque soit l’endroit où il se trouvait, sa malchance naturelle lui tombait dessus.

Etre libéré du sort fut un soulagement. Le choc qui en résultat bien moins. S’étaler sur les pierres n’avait rien d’agréable. Un grognement s’échappa par ailleurs des lèvres de celui qui avait encore l’air d’être un adolescent. D’un main, il massa une de ses épaules, qui avait encaissé la majeure partie du choc. Pourtant, la douleur était assez infime pour lui. Quelqu’un qui avait passé son existence à se battre presque chaque jour ne réalisait plus la portée des bleus qui le couvraient. Chacune des marques devenait presque une sorte de trophée. Un gage de la solidité physique et morale de l’individu. Le maquillage du garçon était, de son côté, un masque qui empêchait les gens de voir le côté juvénile de ses traits, la fragilité naturelle qu’il semblait avoir et qui, bien qu’étant uniquement illusoire, ne pouvait que lui attirer des ennuis.

Les mots se glissaient déjà dans sa gorge, meurtriers, vulgaires, dénués de la moindre once de sympathie. Cela le fatiguait, d’être toujours traité comme un moins que rien, malmené. Même s’il n’estimait ne pas mériter mieux, il avait le droit d’être furieux, non ? Certes, le jeune punk connaissait certains de ses torts. Enfermer un pauvre gamin dans un placard en guise de punition par exemple. Avoir levé une arme à feu et blessé des êtres humains avec également. Ce qui, heureusement, n’était pas noté sur son cv. En fait, il n’y avait pas grand-chose de véritable sur ce foutu bout de parchemin. Au lieu de gueuler comme il le faisait si bien, le sale gosse préféra commencer par se redresser. Bien sûr, l’autre était plus grand que sa personne. C’était le problème avec la majorité des vieux. Parfois, d’une façon terrible puérile, Il avait envie de se mettre sur la pointe des pieds pour être à leur hauteur et être en mesure de leur donner un bon coup de tête. La majorité du temps, cependant, il se contentait d’accepter son sort. Tout en sachant que s’il avait plus grand, on ne l’aurait peut-être pas confondu avec un élève à chaque détour de couloir.

Dans un élan de politesse rare, le surveillant se contenta de tirer de nouveau la langue tout en réajustant son bandeau d’une main, ce dernier ayant malencontreusement glissé devant son regard tandis qu’il se redressait. Il laissa son aîné terminer de dire des phrases stupides qui lui semblèrent plutôt hautaines sans broncher. Son vis-à-vis s’exprimait d’une façon un brin pompeuse, comme s’il avait pour loisir de regarder les autres de haut. Quoique moins que son collègue à la chevelure d’une couleur douteuse. Il restait cependant que son attitude ne plaisait pas franchement au plus jeune des deux qui répliqua tout d’abord en grognant, histoire de lui faire comprendre qu’il n’appréciait guère sa façon de s’y prendre. On ne lance pas des sortilèges sur des élèves, bordel ! C’est dangereux. A l’occasion, le jeune homme aurait à se rendre à la bibliothèque histoire de faire une petite recherche pour voir si ce genre de pratique était véritablement autorisée.

« J’suis arrivé y’a quelques jours, bon sang ! »

Le bon sang n’avait pas grand-chose à voir avec le reste de la phrase, il exprimait juste son incompréhension de la situation. Ce fut d’ailleurs pour cela que sa main arracha la baguette aux doigts de l’autre. Le bout de bois fut rapidement rangé. Il espérait qu’avec le temps, l’on réalise qu’il ne s’en servait presque jamais et que, par conséquent, on avait pas besoin de l’envoyer valser à tout bout de champ. Son regard vert se fit plus brillant, de colère, de déception. Pourtant, l’on y décelait aussi cette lassitude mêlée à un soupçon de tristesse. Comme s’il ne s’attendait pas à un meilleur traitement de toute manière. Etrangement, les traits de son visage se détendirent légèrement et Dive se força à enfouir sa rage en lui, à ne pas se laisser aller à un élan de brusquerie qui pourrait lui attirer encore plus de problèmes, comme ça avait été le cas avec Clancy. Sa main ne se tendit pas, il n’avait pas l’habitude de ce genre de choses. Pourtant, son ton semblait moins agressif, mais pas tant que ça, comme s’il contenait mal son énervement.

« Je suis surveillant et j’ai dix-huit ans. Pas quinze ou je ne sais quoi, bordel ! »

Sur la première phrase, l’on pouvait admettre qu’il s’était brin débrouillé. Ensuite, moins. Brusquement, son corps avait fait un pas en avant et ses bras s’étaient de nouveau croisés. Pour ne pas dire que ses ongles s’étaient enfoncés dans sa chair, sans aller non plus jusqu’au sang. Son regard se détourna, préférant le mur à ce type qui faisait déjà bouillir son sang. Dans quelques instants, s’il ne faisait pas attention, la violence allait déferler dans son esprit et le gamin qu’il était commettrait la même erreur de nouveau comme à chaque fois. Sa respiration se fit brusque, pour se calmer presque aussitôt. Ne pas perdre le contrôle, rester calme.

« Vous avez quoi à tous agresser les gens dans c’t’école ?! »

Visiblement, des progrès étaient encore à faire. Le malaise qui se dégageait de Dive était évident. Ce n’était pas tant que ça la situation qui lui posait problème. Juste la conversation, le fait de devoir se justifier, qu’on ne le croit pas. Il se mordit la langue, quelques secondes et, calmé, il osa relever son regard vers celui du type qui disait être enseignant. Si c’était vraiment un prof, il plaignait sincèrement les pauvres élèves qui se devaient de le supporter.


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Ethan McLorgan
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MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Icon_minitimeMer 11 Mai - 7:17

« Non, je sais, c’est toi Ethan. Et jamais je ne l’oublierai. Mais… il avait ses raisons, il était pas bien… Il est humain lui aussi, il a le droit aux erreurs. »

Des raisons… Noah… Toujours à pardonner tout le monde, même des pires atrocités. Des raisons, ça faisait bien rire Ethan. Qu’est-ce qui pouvait bien pousser un homme à abandonner sa famille, à la briser, puis revenir la hanter la détruire un peu plus ? Peu importe ses motifs, l’égoïste ne méritait aucun pardon. À simuler la mort, les démons auraient dû l’emporter avec eux en Enfer. Au lieu de ça, il revenait d’entre les morts, ceux qu’il avait faussement côtoyés, mais vouant leur mère au destin qu’il s’était inventé. Pourriture. Ethan aurait dû faire le voyage, le chercher et l’abattre comme une vulgaire bête. Des erreurs… il ne savait trop bien ce que ça voulait dire. Mais les siennes n’avait pas mis en péril l’avenir d’innocents. Celles de son père les avait poursuivis d’année en année, en en achevant certain d’une cruauté féroce. Les erreurs, elles étaient pardonnables, pour certaines, mais autant les éviter. Lui, il n’y avait même pas songé. La facilité, c’est tout ce qu’il a risqué.

« Maman non plus n’allait pas bien, et par sa faute. Il n’est rien pour moi, hors de question que je lui vienne en aide. »

Et voilà… l’inconnu avait vraiment réalisé un coup de maître. Dire qu’il n’avait que pour seul objectif de le détruire était sans doute exagéré, mais Ethan l’imaginait bien, assis dans son fauteuil, tranquille, jubilant de sa petite victoire sur ses fils et surtout, sur ce grand garçon aux cheveux et aux yeux noirs ; sa progéniture, sa copie conforme. Ça le révulsait d’y penser. Il lui était inutile d’imaginer son visage… le sien lui ressemblait tellement. Leur mère… cette pauvre âme torturée. Noah ne pouvait pas ne pas y penser, c’était impossible. Après tout ce qu’il avait fait une fois le corps en terre. Non, ce n’était pas possible. Maman…

« Et quand il sera mort, tu feras quoi ? »

… Rien.


Le gamin avait un étrange comportement. À plusieurs reprises il sembla à Ethan qu’il lui avait tiré la langue. Sans aucun doute, il devait être à Nasteen pour présenter un tel manque de respect. Le respect… il y songeait parfois, à cette attitude qu’avait l’actuelle jeunesse. Il essayait même de mesurer la sienne parfois. Ses propos étaient assez avilissants et blessants ; ses gestes étaient parfois pires. Il pensa un peu à ce que l’on pouvait ressentir d’être traité comme un pantin, de n’avoir aucun moyen d’action lorsqu’une fois la tête en bas, le corps flottant dans les airs, on était à portée de n’importe quel coup. Les marionnettes… leur maître avait sur eux une telle emprise qu’ils ne pouvaient rien faire d’autre que d’obéir, de se courber, de flotter dans les airs, la tête en bas… Son père savait bien jouer avec les autres ; c’était également un trait qu’il lui avait transmis. Décidément, son esprit ne se viderait pas si facilement aujourd’hui ; il en était accablé. Le pire était de voir à quel point son comportement en était affecté. Il se disait que jamais plus il n’utiliserait la magie pour punir un élève, bien que le sort ne soit d’aucun danger particulier ni d’une cruauté exceptionnelle, il n’avait jamais réellement songé aux sentiments de ses victimes. Égoïste jusqu’au bout, c’était héréditaire apparemment. Il s’était toujours dit que seul un peu de honte pouvait les accaparer, et pourtant, lui serait très humilié par un tel geste. Il avait honte, son visage prit une nouvelle expression de dégoût de soi.

Le gamin rangea sa baguette dans sa poche, comme s’il n’avait été question que d’un vulgaire bâton. Le professeur s’en étonna ; c’était inhabituel, c’était même d’une inconscience totale. C’était un peu comme s’il ne donnait pas à la magie toute l’importance qu’il avait dans ce monde, comme s’il reniait les dangers qu’elle pouvait également engendrer. C’était sans doute un nouveau sorcier, né de parents moldus. Pourtant, il avait probablement une quinzaine d’année, c’était impossible d’être autant ignorant, même à quinze ans.

« J’suis arrivé y’a quelques jours, bon sang ! »

Insolent. Ou bien énervé d’avoir été ainsi maltraité pourtant justement. Fumer dans l’école, ces jeunes ne pensaient plus à rien. Un nouveau… ça expliquait peut-être des choses, bien qu’il n’ait jamais entendu parler d’une école où les élèves avaient le droit de fumer dans les couloirs, sous-sols ou tour astronomique. Un nouveau… et il venait de lui donnait le plus piteux accueil. Quel idiot. Cet élan de remords était pénible, et il n’en avait pas besoin, c’était sans doute pour ça par ailleurs qu’il ne l’avait que très rarement ressenti. Tout ça l’agaçait sérieusement, mieux aurait-il valu qu’il s’enferme dans ses quartiers… c’était là qu’il se rendait d’ailleurs, avant de faire cette rencontre surprenante.

Des grognements par moments. Ce gamin était vraiment étrange, sauvage. Bientôt lui faudrait-il une muselière. Grogner… Marre de cette journée à la con. Elle ne se finirait donc pas. Et ses prochains cours qu’il ne se sentait pas le courage de donner. Noah grognait aussi, avant, pendant leurs « années noires ». C’était bien une attitude de jeune torturé mal adapté ou simplement rejeté des coutumes sociales. Il ne connaissait rien de cet élève, et pourtant, le rapprochement avec son frère était flagrant. Quelle merde !! Se concentrer, c’était ce dont il avait besoin, rien d’autre. Et pourtant, tout concordait pour lui jeter son passé à la poire.
L’autre lui reprit sa baguette brutalement, rongé par la colère manifestement. La douceur de son geste n’avait rien apaisé, et au fond qu’est-ce qu’il en avait à faire, ça n’avait même pas été volontaire. Depuis quand est-ce qu’il était gentil et attentionné ?

« Je suis surveillant et j’ai dix-huit ans. Pas quinze ou je ne sais quoi, bordel ! »

C’était un surveillant bien étrange. Si jeune, si peu… recommandable à première vue, vulgaire, mal éduqué, irrespectueux, insolent, si… « torturé » était le mot qu’il voulait employé, inconsciemment sans vraiment savoir pourquoi. Ou peut-être le pressentait-il. Il n’avait aucun moyen de le savoir, il ne lui poserait pas la question. Il irait peut-être se renseigner sur ce jeune adulte aux allures de baroudeurs.

« Un surveillant a-t-il davantage le droit d’enfreindre les règles ? Vous êtes censé donner l’exemple, et non induire les élèves en erreur. »

Un surveillant, il n’y ressemblait vraiment pas. Les apparences… elles étaient parfois trompeuses. Il ressassait encore la bêtise de son geste. Les remords, la culpabilité ; que venaient-ils faire chez Ethan ? Il ne put s’empêcher de présenter un semblant d’excuses, autant que cela lui était possible tandis que le garçon pestait d’ailleurs contre la brutalité des membres de Swelty.

« Et bien… surveillant ou pas, je… » c’était tellement humiliant, mais l’autre l’avait été en premier, humilié « … je n’aurais pas dû utiliser la magie sur vous. Je suis… désolé. »

Il détourna la tête. Tout comme cet adulte beaucoup trop jeune qui avait l’air de mal gérer ses émotions, Ethan se faisait violence à s’excuser, à ne pas céder. Il ne voulait pas être bon, ça ne servait à rien, il n’en avait pas besoin. Croiser une fois encore les yeux verts du surveillant ne l’aurait pas aidé. Noah, ça avait été si dur, il était trop humain, Ethan, lui avait abandonné. Savoir son nom l’aurait probablement aidé à ne plus faire d’amalgame.

« Je me présente, Ethan McLorgan, professeur de potions magiques et directeur des Nasteens. Et vous vous appelez ? »

Il faudrait sans doute qu’il lui dise également de ne pas ranger si rapidement sa baguette, baisser sa garde n’était pas forcément une bonne chose à faire lorsqu’on était surveillant. Et pourtant, il lui semblait bien que le garçon ne devait pas avoir trop de mal à se faire respecter. C’était peut-être ça lut de la manœuvre : embaucher un jeune qui serait suffisamment « proche » des élèves. Mais depuis quand donnait-il des conseils, lui ?


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MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Icon_minitimeMer 11 Mai - 12:55

Donner l’exemple, vraiment ? L’on devait bien avouer que ce n’était pas le genre de choses que Dive était capable de faire. Son existence était trop instable, trop désorganisée, pour qu’il soit en mesure d’inspirer qui que se soit à faire de bons gestes, à être utile à cette société qui le dégoûtait depuis sa petite enfance. Malgré cela, quiconque aurait été en mesure de regarder son cœur y aurait vu celui d’un Gryffondor, courageux et naturellement bon. Les années l’avaient juste un brin pourri sur les bords. En tout cas, les paroles de son aîné glissèrent lentement sur lui pour se heurter à un mur si haut que personne n’avait été encore capable de le dépasser. Sauf un individu mais y repenser n’allait pas lui faire du bien. Les larmes allaient naître aux coins de ses yeux et sa colère prendrait une toute autre mesure, devenant dévastation. Inspirer, expirer. Ses ongles cessèrent lentement de s’enfoncer dans sa peau, même si cela ne lui faisait pas vraiment mal. Encore moins au travers de sa chemise. Cependant, des marques bien visibles apparaissaient sous cette dernière. Et pas que là. De nombreux hématomes étaient encore présents sur ce corps fragile et trop résistant à la fois. Il ne s’était battu pour la dernière fois la veille de son départ pour ce lieu après tout. Et cela lui manquait. Pas comme l’on pleure l’absence d’un proche. Plutôt comme un fumeur subit un paquet de clopes vide pendant tout un week end. D’ailleurs, il carburait pas mal à la nicotine ces derniers temps, pour compenser sans doute. Que cela lui aurait fait du bien de pouvoir réduire en pièce quelqu’un, voir de se prendre quelques coups. Loin d’être un masochiste, Dive avait besoin de perdre de temps en temps, pour se souvenir qu’il ne valait pas grand-chose. Sa respiration s’accéléra et revint à la normale tout aussi vite. L’autre allait à présent lui dire des mots cruels et dénués de la moindre sympathie, comme les autres. Il comptait le réduire en pièces moralement, comme chaque fucking adulte de cette planète, jusqu’à ce qu’il retourne chez lui, qu’il s’y enferme et qu’on ne le voit plus jamais. C’était évident. Son corps fit un pas en arrière, comme pour se protéger de ce qui allait se produire, de façon inévitable.

Les excuses le choquèrent. Son regard se planta avec brusquerie dans celui de son aîné et une expression d’incompréhension mêlée à de la surprise pire alla se peindre sur ses traits. Un soupçon de douleur s’y dessinait également. Pour une personne banale, cela n’aurait pas voulu dire grand-chose. Qu’on demande pardon était totalement normal. Sans compter que le professeur n’avait pas l’air d'avoir vraiment mit tout son cœur dans ses paroles, cela se ressentait. Pas pour le surveillant. Analyser les gens n’était vraiment pas un de ses passe-temps. Les hurlements dans sa gorge se muèrent en un silence presque effrayant. Son esprit tentait de se concentrer sur l’information si insensée, si anormale. Tout chez lui indiquait que l’on ne lui disait pas souvent pardon. Qu’il n’était habitué qu’à se faire descendre, au sens figuré mais presque au propre également au vu des tirs d’armes à feux qu’il devait parfois esquiver lorsqu’il se battait dans les rues, à être mal-considéré. Pour le coup, son ton effectua un changement brusque et les mots qui s’échappèrent de ses lèvres tremblaient un brin, tandis qu’il était soudainement fasciné par le sol sous ses pieds ; ce dernier lui avait manqué durant son bref séjour la tête en bas.

« Pourquoi vous… Vous excusez ? »

Rah, quoiqu’il fasse, les paroles qui lui venaient n’étaient jamais celles qui étaient désirées. Montrer la moindre faiblesse risquait de se terminer en drame pour celui dont l’existence était tout aussi anarchique que sa façon de s’exprimer. Comme pour justifier ce qu’il venait dire, pour ne pas dire pour se défendre, il redressa la tête et tira de nouveau la langue, comme un gamin qui ne comprendrait pas un ordre et qui n’aurait guère envie de le réaliser. D’un autre côté, le jeune homme estimait qu’il n’y avait rien de mal dans le fait d’être un brin gamin. Après tout, il n’était qu’un gosse n’ayant pas eu d’enfance qui refusait d’évoluer. L’âge qu’il avait cité plus tôt n’était pas non plus d’une justesse exemplaire pour la simple et bonne raison que sa date de naissance était inconnue de tous et particulièrement de sa propre personne. Peut-être en avait-il uniquement dix-sept ou bien carrément dix-neuf. Quelle importance ? Cela n’influencerait jamais sa façon d’agir brusque et insolente, les mots vulgaires et insultants qui franchissaient inévitablement ses lèvres.

Une seconde vague d’incompréhension, à croire que cela devenait une habitude dans cette école, passa dans son regard lorsque le vieux se présenta. Outre le fait qu’il s’agissait là du second Ethan que le surveillant débutant rencontrait, sa matière était bizarre et sa fonction de directeur de maison encore plus. Pour ne pas dire que Dive était encore totalement perdu au niveau de la situation. Une fois de plus, cela était visible sur ses traits et l’on pouvait aisément se douter qu’à aucun moment de sa vie il n’avait étudié la magie dans une école quelconque. Le sale gosse n’y pouvait cependant rien, ses dons en la matière ne s’étaient déclenchés que très récemment et outre faire exploser des objets qui n’avaient rien demandé, il ne démontrait qu’une connaissance des sorts les plus basiques.

Bon, se présenter. Cela ne lui posait pas la moindre difficulté. Le fait d’avoir reçu des excuses lui donna cependant envie de faire les choses mieux que d’habitude et il passa quelques secondes à chercher un terme approprié pour paraître moins… Stupide ? Prenant une longue inspiration, il inclina légèrement la tête quelques secondes, dans le seul signe de respect qui lui vint pour ensuite la redresser et s’exprimer aussi clairement que possible. Soit, pour lui, sans utiliser d’insultes à tout va.

« Dive Storm-Thacker… Fuck on dit comment déjà… Ah oui ! Enchanté. »

Le milieu de sa phrase était dénué de la moindre utilité et il tira la langue, pour au moins la cinquième fois en cinq minutes, tout en se traitant mentalement de bon à rien. Pour une fois le geste lui était adressé plutôt qu’au professeur. Bon, que dire d’autre ? Y avait-il une sorte de convention qui le poussait à s’excuser également ou bien une façon spéciale de dire au revoir dans ce type de cas ? L’ignorant totalement, Dive se contenta d’appuyer de nouveau son dos contre le mur, se laissant apaiser lentement par la froideur de la pierre contre son dos couvert uniquement par des tissus assez fins, sans doute trop par ailleurs.

« J’étais pas au courant d’cette règle. »

Autant le préciser, au cas où. Histoire de soutenir qu’il est bien un abruti qui n’a pas encore totalement conscience de ses responsabilités. Quel mot maudit, celui-là, vraiment ! Rien que d’y songer lui donnait envie de se rallumer une clope, ce qui aurait été un brin inconvenant pour le coup. Sa main gauche se mit à jouer avec le pendentif en forme de revolver accroché autour de son cou, comme pour se détendre. C’était son porte-bonheur. Un présent inestimable de la part de l’être qui lui avait sauvé la vie. Et cela l’aida à retrouver une attitude moins agressive. Pour ne pas dire qu’on ne lisait plus la moindre menace de démembrement dans ses prunelles vertes.
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MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Icon_minitimeMer 11 Mai - 14:30

Que voulait-il qu’il fasse après tout. Il aurait pu s’en réjouir, mais pour cela il aurait fallu qu’il soit un monstre. Et pourtant, Ethan n’en était pas un, il n’était simplement pas humain, par choix, par facilité. Non, il n’aurait rien fait. Il aurait même éprouvé de la peine, parce qu’autant qu’il voulait s’en cacher, son père allait mourir, une deuxième fois. Ce serait une fois de trop qu’ils seraient orphelins Noah et lui. Une fois encore où il serait l’aîné, le survivant, celui qui doit prendre soin du plus jeune. C’était tellement injuste tout ça. Si ça n’avait été pour son passé, il n’aurait pas pleuré, alors peut-être que là, oui, il se laisserait aller. Ou peut-être pas. Rien. Ne rien faire serait le plus juste, le moins fatigant. Il ne dît rien.

« Tu penses vraiment que ton attitude froide et austère te sauvera des regrets et de la culpabilité ? Je te connais Ethan, tu es bien plus humain que tu ne cherches à le montrer. »

Son attitude dont Noah le blâmait, c’était celle qui leur avait permis de survivre. Sans elle, ils auraient peut-être été séparés, Noah serait peut-être mort depuis longtemps, tué par ses bêtises de jeune apeuré et seul. Sans elle, sans lui, il aurait baissé les bras. Alors non, il ne serait pas sauvé des regrets, ni de la culpabilité. Déjà qu’il était son fils, c’était un énorme regret. La culpabilité, il l’avait suffisamment ressentie en pensant à sa mère qu’il avait regardé, mais jamais tenté de réveillé ni de tiré hors de son état incurable. Il n’avait rien fait, à cette époque il avait été un enfant, comme les autres ; sentant déjà le poids de cette absence maternelle peser sur ses épaules. Les regrets, on vit avec et c’est tout. Les éviter ne sert à rien, ils reviennent toujours autrement.


Le gamin avait eu l’air surpris par ses excuses. Bizarre, il savait qu’il n’avait pas été très convaincant. Ethan n’était pas très doué pour ce genre de chose. Les gens, il les détestait. Par peur ou par ignorance, il cherchait toujours à s’éloigner d’un éventuel contact. Et pourtant, depuis qu’il était arrivé à Swelty, il se montrer davantage concilient, enclin à faire quelques efforts pour moins. Tout ça depuis cette fameuse visite. Noah lui avait piqué un peu de sa froideur, une infime partie, la remplaçant par un peu de son humanité. C’était comme une gangrène qui grandissait et le souillait de bonté, d’attention, d’amour même quand il pensait à un certain professeur. C’était écœurant. C’était… Noah, pas lui. Lui n’attachait ordinairement pas d’importance aux autres. Alors oui, il avait tenté des excuses, personne ne les aurait acceptée, et encore moins cru tellement elles regorgeaient d’une fausseté par manque d’expérience. Personne, et pourtant, le gamin le regardait d’une nouvelle manière, un peu désorienté. Lui-même n’y comprenait rien.

Sa surprise était… étonnante. Certes, vu comment les choses s’était muées, des excuses ne pouvaient qu’être inattendues, mais sa surprise à lui ; c’était un peu comme si le gamin n’en avait jamais eu aucune. C’était terrifiant. Peut-être avait-il raison, peut-être n’était-il qu’une réplique de son Noah à lui, du moins, à son âge et avec son propre passé. Il aurait presque souri mais avait évité. Premièrement il n’était pas d’humeur, deuxièmement, ça n’était pas lui, et enfin, le jeunot aurait pris cela pour de la moquerie. Et puis en songeant à la situation, son sourire aurait eu l’air davantage défait qu’amusé.
Cette fois-ci pourtant, il n’y avait pas de vulgarité, ni même d’insolence. Le professeur se trouvait maintenant devant un jeune sorcier étonné, désarmé, un brin méfiant. Cette crainte des autres, c’était peut-être sa façon à lui de s’en éloigner et de se protéger. Pour Ethan, sa méthode s’était d’être froid et ne rien laisser transparaître. Chacun sa manière, tant que ça marchait.

Il ne répondit pas tout de suite. La seule chose qu’il aurait pu laisser échapper pour se justifier auraient été :

« Il y a que mon père est mort aujourd‘hui et arrive cependant à me pourrir la vie. »

Au lieu de ça, il baragouina un truc à propos des erreurs, que lui-même en faisait beaucoup. Lui-même ne savait vraiment ce qu’il disait. Il ne s’écoutait même pas. Il se demandait pourquoi il était en train de se justifier, pourquoi c’était si important. Le pardon. Il ne connaissait même pas le nouveau surveillant, s’il l’était bien, il ne voyait pas pourquoi il en aurait besoin de son foutu pardon. Noah… si ce n’était son frère, il le détesterait comme tous ces autres.

A sa présentation, Ethan put voir un air d’incompréhension sur le visage du garçon. Était-il possible qu’il ne comprenne pas de quoi il était en train de parler ? Avait-il la moindre notion en matière de potions ? Il préféra ne pas y penser, il savait parfaitement qu’il était intransigeant là-dessus et que rencontrer quelqu’un qui n’y connaissait rien l’aurait heurté. Afin d’épargner le gamin, il ne se posa pas plus de questions, pourtant, elles demeuraient présentes. Ne pas le blesser, une fois de plus. Décidément, cette journée serait à noter quelque part, comme dans un livre de records par exemple. Ethan McLorgan qui prenait des pincettes. Il en avait plus ras-le-bol de cette journée, de son frère, de son vieux.

Dive Storm-Thacker. Ça ressemblait plus à une sorte de sobriquet, un nom inventé. Mais peu importe, il connaissait la combine. Il n’avait même plus besoin de penser à son frère. Ce Dive, c’était exactement Noah, sur certains points, il en était certain. C’était peut-être une seconde chance, pensa-t-il. Celle de réparer les choses, de mieux aider, de dire les bons mots, ne plus être brusque. Et puis… ce n’était pas son histoire, il n’avait pas à y pénétrait. Les autres n’étaient que des aimants à ennuis. Décidément, ce gamin avait bien des problèmes avec la politesse, mais ses efforts, Ethan appréciait cela chez ses élèves. Ceux qui n’abandonnent pas, ceux qui ne lâchent pas le morceau et qui se battent, jusqu’au bout. Il ne le voyait que trop rarement, sans doute ne faisait-il pas assez attention en fait. Là, c’était plus visible, plus frappant, il ne voyait le garçon que depuis quelques minutes et déjà il semblait apprendre de ses erreurs.

« J’étais pas au courant d’cette règle. »

C’était des excuses, maladroites, implicites, mais tout de même des excuses. L’un et l’autre se surprenait, sans le vouloir. Ils avaient tous deux un comportement différent de celui qu’ils avaient d’ordinaire. Ethan en était persuadé, si ce Dive n’avait pas l’habitude de recevoir des excuses, il ne devait sûrement pas en distribuer à la pelle. C’était tellement… inattendu. Il aurait bien félicité le jeunot pour ça, pour cet effort, pour ce calme qu’il semblait avoir trouvé, après une lutte contre lui-même qui, Ethan l’avait bien vu, avait laissé quelques marques sur ses bras. Ce garçon, s’était une vraie ruine. C’est le mot qui lui vint à l’esprit. Une épave. Noah aussi rentrait couvert de bleus à cet âge. C’était désolant. Au début, il avait pris peur, il ne savait comment réagir face à cette nouvelle forme de violence qui s’emparait de son jeune frère, et puis, avec le temps, à force de s’inquiéter, et croire que tout s’arrangera, à force de se plonger dans son travail sur lui-même et prendre la distance suffisante pour ne plus s’en soucier, ça avait passé.
Une seconde chance… Noah.

« J’ai cru remarquer, Dive, que… vous manquiez… d’aise quand je vous ai parlé de la matière que j’enseigne. » les pincettes, foutue journée. « Vous avez quel genre de… notions en magie exactement ? »

Il lui aurait bien demandé si ses parents étaient sorciers mais la question ne lui était venue qu’après. Il avait furtivement pensé à son frère ; évoquer ses parents aurait été délicat, à son âge, Ethan était son seul parent.

« Vous savez, à votre place, je ne rangerais pas si vite ma baguette. Si j’avais été un élève, vous auriez tout de suite pu rebondir et lui renvoyer son propre sort, ou au moins vous défendre. Vous voyez, votre baguette par exemple…»

Il s’approcha doucement, pointant sa propre baguette vers celle du surveillant, enfoncée dans sa poche, inutile.

« … on vous attaque, elle ne vous sert à rien. Au contraire, elle tombe par terre, je la ramasse, vous êtes désarmé et ils vous font la misère. »

Éduquer, c’était un peu ce qu’il était en train de faire. Il manquait sans doute un peu de chaleur ; sa voix avait probablement quelque chose d’un reproche, pourtant ça n’en était pas un. C’était juste… un foutu conseil que d’habitude il n’aurait jamais donné.


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MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Icon_minitimeMer 11 Mai - 15:19

Certains individus s’accrochent à leur passé comme à un canot de sauvetage pour échapper d’une descente infernale dans l’enfer d’une eau glacée. D’autres s’en fichent, n’y prêtent pas véritablement attention car ils n’estiment pas que cela les sauvera d’un destin désolant dans un monde dénué du moindre intérêt. Et, enfin, il y a ceux qui ne savent pas trop quoi en faire et qui le traînent comme un poids embêtant. Le surveillant ne savait pas s’y appartenait à une de ces catégories. Ses souvenirs ne pouvaient plus lui faire du mal. Il était devenu un adulte, tout du moins en âge, pour ne pas dire uniquement, cela ne devait plus l’atteindre. C’était encore le cas, malheureusement. Surtout par l’absence. De chaleur, d’attention, d’éducation. Ce n’était pas des remords, juste une colère sourde, envahissante. Quelque chose qui le forçait à détruire l’Univers en morceaux dès que les mots ne lui venaient pas. En général, cela ne lui attirait que de la moquerie ou de la peur. Celle qu’il savait provoquer rien qu’en refermant ses mains autour du cou de quelqu’un, en posant une arme contre un corps encore vivant. Pourtant, ce n’était pas ce qu’il désirait. L’on ne pouvait pas dire qu’il avait le moindre espoir que les choses évoluent véritablement. Mais il essayait, maladroitement, de ne pas être juste ce type connu pour être violent et insupportable. Le problème c’est que, de là où il venait, le changement attisait la haine. L’on ne passait pas de monstre à ange, de bourreau à juge, cela était une hérésie. Quelque chose l’endroit où il se trouvait, le camp qu’il désirait choisir, rien ne convenait jamais.

Et, cet homme, cet inconnu à l’air trop sévère, ce type qui enseignait une matière qui n’avait jamais été dans les livres qu’il consultait, semblait le considérer avec moins de défiance que le reste du monde. Cela aurait du rendre le garçon heureux, lui redonner un brin de courage par rapport à l’être humain. Au contraire, il n’y avait que la peur et le doute dans son esprit. Les gens n’étaient pas sympathiques avec les individus de son espèce. Sauf lorsqu’ils attendaient quelque chose en échange. Une promesse futile, un service malsain. Hors de question pour lui de baisser sa garde, de se laisser aller à un quelconque élan de… De quoi d’abord ? De confiance, peut-être ? Son regard se voila, doucement, de méfiance, encore plus qu’auparavant. Répliquer aurait été simple, briser les efforts de son vis-à-vis également. A quoi bon écouter, être déçu, croire ? Cela est dangereux.

La question ne lui sembla pas si étrange. Son ignorance, quelque soit le domaine, apparaissait toujours comme une évidence et le jeune homme ne pouvait pas mentir. Malgré son existence un brin chaotique, être malhonnête ne faisait pas parti de ses habitudes. Au contraire, l’on remarquait chez lui une sincérité parfois presque déplacée. Accablé par sa naissance, il se refusait, de façon catégorique, à aggraver son cas en déblatérant des phrases dénuées de vérité. Cela aurait été insultant, à ses yeux. Ses doigts glissèrent dans ses cheveux, pour passer ensuite sur sa joue, où une légère marque violacée se dessinait encore. Une bagarre, de façon évidente. Etrangement ses adversaires le sous-estimait toujours. A cause de sa taille ou de sa corpulence faible sans nul doute. La victoire ne leur appartenait pas si souvent, au final. Le gamin n’avait pas besoin de la magie pour se défendre. En tout cas pas contre des ennemis aussi brutaux. La douleur ne lui faisait pas peur. Un bras cassé, une pommette brisée, ce n’était pas la fin du monde. Se rendant compte que son esprit déviait un brin trop vers ses souvenirs du combat, celui qui ressemblait à un adolescent cligna les yeux avant de se mordre la langue, juste un instant, pour se ramener à la réalité.

« J’en ai pas. Mes pouvoirs se sont manifestés qu’y’a quelques mois. »


Accompagnés d’un sublime vol plané et d’une rencontre avec un mur. Son épaule s’en souvenait encore, par ailleurs. Il faut dire que la marque qui avait été provoquée par le choc était restée gravée sur sa chair pendant un mois entier. Et puis, autant avouer sa nullité dans le domaine de la magie. L’autre s’en serait bien aperçu un jour ou l’autre. Dive ne réalisait pas à quel point son cas était rare. Un sorcier n’ayant pas réalisé d’études dans une grande école comme celle où ils se trouvaient. Cela ne courrait pas les rues. Et pourtant, rien sur ses traits n’indiquait un quelconque problème avec cela. Ses pouvoirs l’effrayaient encore, parfois. Surtout leur puissance, qu’il ne maîtrisait pas si bien que ça. Ses sorts étaient généralement mal-dosés et, comme dit plus tôt, ce qui se trouvait sur le passage de sa baguette avait tendance à exploser. Ce qui justifiait le fait qu’il ne s’en servait généralement pas. D’ailleurs, il aurait pu la laisser dans sa chambre, cela n’aurait pas fait de grosse différence.

Son corps se figea lorsque le professeur se rapprocha de lui et un mouvement de recul, assez brusque le traversa. La proximité était synonyme de danger dans son esprit. Ce qui ne l’empêcha pas de faire attention à ne pas avoir une réaction plus violente. Comme donner un coup de poing dans la tête de l’autre. A ce qu’il avait remarqué avec Clancy, ce genre de geste ne passait pas très bien auprès des professeurs. Etrangement. Le violent garçon n’avait pas, dans son esprit naturellement embrouillé, la moindre notion de combat magique. N’était-il pas injuste que, dans un duel, le plus fort sorcier gagne juste grâce à la force de ses dons ? Non, c’était stupide. Seuls les vrais combats, ceux où l’on esquivait la mort de justesse et qui nous donnaient envie de nous évanouir lorsqu’on se rendait compte de la quantité de sang perdu, lui importait. Se décalant de quelques pas, histoire de retrouver son espace vital, le surveillant chercha ses mots un moment. Avoir à justifier son point de vue n’était pas dans ses habitudes, parce que techniquement l’on ne lui accordait pas une attention assez grande pour cela à la base.

« Fuck that ! J’préfère utiliser mes poings ! »

Sublime justification, Dive, vraiment. Ce gamin était vraiment incapable de faire une phrase normale avec de véritables arguments. Tout en s’exprimant, il avait détourné son regard et recroisé les bras. Une lueur mauvaise se dessina dans ses prunelles colorées d’une façon trop vive. Son agressivité revenait trop brusquement et il était incapable de l’arrêter. S’en rendre compte lui demanda une bonne poignée de secondes et un grognement, un nouveau, quitta ses lèvres. S’excuser ne lui ressemblait guère et il aurait été incapable de formuler une phrase pour le faire sans être direct.

« J’présume que j’ai encore du mal avec la magie… »


Bon, c’était déjà mieux que rien. Il baissa la tête, préférant se concentrer sur le sol, et ses baskets. D’ailleurs, ses lacets étaient encore défaits. Il faudrait qu’il les attache mieux un jour. Même si se balader pieds-nus était ce qui lui plaisait le plus. Ce n’était pas le genre de choses que l’on était en mesure d’accomplir dans un établissement scolaire. Stupides règles et conventions.

« J’vais essayer d’m’en souvenir ! »

Sa brusquerie ne changerait sans doute jamais. En tout cas, sa tête s’était redressée tout d’un coup, même si son regard n’avait pas croisé celui d’Ethan Mc bidule. Pourtant, à cet instant, l’effort qu’il fournissait était le mieux qu’il était en mesure de faire. Certes, son attitude pouvait sembler être de l’insolence mais l’autre finirait par le détester après un moment après tout, comme tout le monde.
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Ethan McLorgan
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MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Icon_minitimeJeu 12 Mai - 6:47

« Quand il sera mort, la boucle sera bouclée, et maman se chargera de lui rappeler qu’elle est morte de chagrin parce qu’elle croyait qu’il en avait été de même pour lui. Le reste ne nous concerne plus. »

La colère, il détestait ça. Noah avait toujours eu ce maudit don de lui faire dire des choses qu’il ne voulait pas partager. Il n’avait alors plus de secret, plus de carapace dans laquelle se cacher. Même sa froideur semblait prendre la fuite quand Noah était avec lui. De tous les monstres c’était lui le plus hideux en fait ; une pensée qu’il réfuta très vite. Noah n’avait rien d’un démon, c’était justement un ange, en devenir. Les deux frères s’étaient différenciés l’un l’autre par leurs comportements humains. Ethan, lui, c’était peine perdue. Noah quant à lui, avait toutes ses chances de réussites. S’il y avait un dieu là-haut, il y serait accueilli les bras ouverts. Le professeur creuserait lui-même sa tombe jusqu’en Enfer. Plus jeune, il avait tant cru aux retrouvailles de ses parents. C’était beau, émouvant, une illusion. C’était avant que le père soit disant mort ne revienne. Dans ses pensées, il imaginait sa mère, toute seule, encore, déçue de ne pas avoir retrouvé son aimé qui ne l’avait que trompée, tuée lentement. Il ne savait s’il y croyait mais il n’attendait que cet instant, leur rencontre après tant d’années, son jugement.

« Ethan, tu sais très bien qu’elle l’aimait. Elle lui pardonnera, elle lui avait déjà pardonné même avant qu’elle s’en aille. Il n’y a plus que toi qui te bats maintenant. Tout le monde a fait la paix. »

Choc. Se battre, lui ? Pour cet égoïste ? Jamais de la vie. Et en même temps, c’était vrai. Il refusait d’abandonner. Le pardon, à quoi ça servait sinon à apaiser la culpabilité des assassins. Son père, cet homme vil, c’était un assassin, et jamais il ne le laisserait avoir sa conscience tranquille. S’il était seul, il serait au moins celui qui porterait le glaive pour l’achever, le torturer. C’était à Noah d’arrêter… qu’il arrête.

« Ethan… tu m’as bien pardonné à moi. Après tout ce que je t’ai fait. Arrête tout ça, elle le voudrait elle aussi. Dans lui une seconde chance...»

« ARREEEETE !! »

Sa voix tremblait, ses mains également. Il avait saisi sa baguette et la pointait vers son frère. Son sang bouillonnait en lui, il aurait pu, il aurait pu le faire taire, son propre frère. Les yeux meurtriers, il contemplait Noah, il pourrait… perdre le contrôle. Noah… qui le regardait avec sagesse, sans la moindre inquiétude. Il avait confiance, beaucoup trop. Une minute s’épuisa avant qu’il n’abaisse sa garde et qu’il reprenne son ancienne expression de glace.


Une seconde chance, ça pouvait s’accorder à tout le monde pas vrai ? Offrir une raison, un moyen de ne plus porter le passé sur ses épaules, ou du moins, de s’en soulager d’une partie. C’était partager ses souffrances, en espérant que ça passerait et que les choses prendraient une meilleure tournure. D’habitude, c’était pour les autres, pas pour lui. Egocentrique, il voyait le monde mais ne s’y mêlait pas. Il n’avait jamais rien à donner que son enseignement, un peu de discipline, sa propre éducation. Son instinct de survie, cette faille qui l’avait sauvé au détriment de sa bonté et de ses sourires, il le partageait inconsciemment à chacun de ses cours. Il n’y avait rien à dire, il ne ressemblait que trop à l’homme qui le dégoûtait. Trop similitudes. Il était devenu son double, comme un disciple malgré lui, et il faisait de même avec ses élèves.

La nouvelle génération n’était pourtant pas la même que la sienne. Ils n’écoutaient pas ; ils avaient peur, à la limite, mais ne se disait aucunement qu’ils devraient faire pareil, agir selon ses règles. Elles ne plaisaient à personne. Elles n’avaient d’utilité que pour lui, pour ne pas voir tout son système s’effondrer et le laisser désarmé. Peut-être aurait-il abandonné depuis longtemps sinon. Peut-être se serait-il offert une seconde chance à lui aussi ; il l’avait bien mérité. Mais non, il était trop tard pour le changement ; ce serait gaspiller son énergie pour quelque chose de vain et qui n’en valait pas la peine.

La nouvelle génération, ce gamin, Dive, le surveillant. Une forte-tête, aux allures de rescapé d’un champ de mines ; pseudo-bourreau pour cacher qu’il n’est que victime. Noah/Dive… ça n’avait même plus d’importance. Son passé, il avait l’air de le porter un peu chaque jour, visible par des marques sur son corps frêle, des maquillages, un look qui ne pouvait que refléter que son histoire. Puis merde, ç’était pas son problème. Il n’en avait rien à faire ; il avait aussi son passé à traîner derrière lui, des souvenirs qui osaient se faire présent, douloureux comme à leur premier jour. Sa pensine en était plein de ces pathétiques mini-films autobiographiques. S’ils y étaient enfermés, c’était bien pour s’en alléger et ne plus y penser. Ça ne changeait strictement rien pourtant. La magie avait des points faibles qui n’épargnaient personne. Elle ne faisait rien pour panser les plaies de l’âme ; elle était inefficace. Un sortilège d’Oubliettes, ça serait fini. Ça serait trop simple.

La méfiance qu’affichait son cadet lui fait reprendre surface. Il aurait dû s’y attendre. Qui ne se méfiait pas d’Ethan après tout ? Même les plus éminents maîtres de potions le craignaient. Il était respecté parce qu’il savait faire naître la peur dans le regard de ses confrères. Parce que contrairement à eux, il ne laissait transparaître aucune émotion, il devenait de marbre, il était intouchable. Ça, ils en rêvaient tous ; lui, il en était le maître.

Le gamin avait pris connaissance de ses pouvoirs bien tardivement. C’était d’ailleurs étonnant, mais pas impossible au point d’afficher un air surpris. Certes, c’était bel et bien une surprise, mais au moins ça expliquait son comportement interrogateur, distant, et peut-être aussi intrigué, envieux. Ethan se demanda si vraiment le garçon n’avait aucune notion de magie ; peut-être ne s’en intéressait-il pas.

Sa réaction quand il tenta une approche coupée par un geste pointant la baguette rangée dans la poche était également à prévoir. Le professeur s’étonnait lui-même d’être autant capable d’anticipation et de « lire » ou du moins de deviner l’individu se tenant debout devant lui. Il le devait à son frère, pensa-t-il ; autrement il n’aurait rien vu du tout et aurait à peine accordé d’importance à cette nouvelle rencontre. Le surveillant avait reculé, prenant une posture semi-défensive, semi-offensive. Ethan ne le touche pas, ça aurait été la dernière des choses à faire avec cette sorte d’animal sauvage. C’était ce que Dive laissait paraître de lui, c’était un animal ; ou alors un enfant trop jeune égaré dans un monde animal et cruel. Il n’aurait pas su faire la différence lui-même, mais ne doutait pas qu’elle devait exister.

Le jeune surveillant lui avoua alors qu’il accordait une plus grande confiance à ses poings plutôt qu’à sa baguette. Au-dehors, sans doute cela valait-il quelque chose dans le monde moldu, mais dans celui régi par la magie, il ne ferait pas long feu.

« La magie n’est pas uniquement une arme vous savez ; c’est aussi… un bouclier. Sans doute vos poings vous sont utiles dans un combat de rue entre moldus, mais lorsque je vous ai jeté un sort [il prit une seconde de répit, se demandant s’il devait réellement raviver le souvenir], vous n’avez pas pu agir. Pourquoi ? Le savez-vous ? »

Sa question aurait sûrement l’aspect d’un piège, un moyen de se moquer davantage de son ignorance. Pourtant, Ethan ne pouvait faire plus. Il n’avait rien d’un père (il héritait également ça du sien), et ses aptitudes de frère étaient tout aussi médiocre. Avec Noah, il avait agi comme le professeur le faisait en classe ; avec dureté. Si pourtant Dive représentait sa seconde chance, il n’avait pas le droit de reproduire le même schéma ; s’il l’était vraiment. Mais Ethan ne pouvait pas se renier lui-même en quelques minutes, ni même jamais ; il aurait toujours cet aspect sévère, peu importe son enseignement, et ce Dive devrait choisir de l’accepter ou de s’en aller.
Au moins, il reconnaissait ses lacunes. C’était appréciable et honnête de sa part.

« Il y a certains sorts pour lesquels votre… force morale, pour ne pas dire insolence, vous aidera, bien évidemment. Contre une majorité d’autres pourtant, vous serez aussi désarmé qu’un bébé face à un troll des cavernes. C’est pour cela d’ailleurs qu’’essayer ‘ de vous souvenir de l’utilité de votre baguette n’est pas suffisant. N’essayez pas, faîtes-le ! Ou alors les sortilèges impardonnables ne vous ménageront pas.»

Il avait tant à apprendre ; il aurait pu se faire son mentor mais cela serait bien plus difficile qu’il n’y paraitrait. Et puis, c’était une décision qui ne lui appartenait pas.
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MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Icon_minitimeJeu 12 Mai - 12:16

Au cours de son existence teintée de gris et de rouge, ses yeux n’avaient jamais contemplé que des humains au comportement égoïste et malsain. Très tôt, on lui avait inculqué que si une main se tendait, c’était uniquement pour l’attraper par le bras et tordre ce dernier jusqu’à ce qu’il hurle, encore et encore. Alors il repoussait ceux qui tentaient de pénétrer son espace vital, pour ne pas dire qu’il avait en effet à voir avec une bête sauvage protégeant son territoire et n’hésitant pas à réduire ses ennemis en miettes pour assurer sa survie. Dive ne savait pas ce vivre signifiait ; son existence ne se basait que sur des notions de survie primaires qui ne lui faisaient aucun bien. Ainsi, il fuyait les contacts, les conversations, les gens normaux. Ceux qui lui crachaient dessus avec leur venin, leurs mots insensés. En un sens, n’avoir confiance en personne le protégeait. Tout du moins en surface. La solitude ne fait pas que du bien. Elle rend froid, austère. Son aîné semblait posséder ces deux défauts. Sans être en mesure de lire les émotions des autres, le jeune homme était cependant en mesure de voir que son vis-à-vis paraissait presque ennuyé d’être en sa compagnie. Non, le verbe était faux. La réponse lui échappait juste totalement. Le professeur semblait incapable de s’émouvoir, de prêter plus d’attention que nécessaire à ce qui l’entourait. Appuyant avec sa paume sur sa joue violacée, Dive stoppa brusquement son analyse. Chercher à mettre des mots sur les choses ne lui servirait à rien ; il était trop stupide, ignorant. Autant se la fermer et ne pas faire de commentaire. La douleur qui le traversa ne dura qu’un instant, jusqu’à ce que son bras retombe le long de son corps.

Se défendre, le garçon ne le faisait que par l’attaque. Donner des coups n’a pas seulement une fonction de calmant. Cela force également les plus faibles à rester loin de vous. Votre respiration se fait moins rapide lorsque vous traversez les rues les plus sombres, la peur se dessine plus lentement au creux de votre ventre. Et les regards emplis de terreur et d’un faux respect ne signifiant rien… Cela est mieux que rien. Parfois, être un monstre est tout ce que vous possédez. Au sein de son quartier, là où se trouvait l’orphelinat où il avait été enfermé durant sa pseudo-enfance, tous le connaissaient. Ce démon au regard doré, devenu vert à présent, qui se jetait sur ses adversaires avec une colère presque désespérée. Celui qui ne s’écartait que lorsque ses mains et fringues se couvraient de sang. Le sien, celui d’un autre. Des détails. Toujours de simples fucking détails. Qui n’apportaient rien de concret. Ici, aucune intention de faire du mal. Pas dans un lieu remplis d’innocents. Ses ennemis devaient être comme lui. Des êtres torturés qui n’avaient jamais rien entrevu d’autre que leur petit bout de monde. Un espace clos dont aucun n’oserait franchir les barrières. Une fois de plus, son esprit le ramenait à un passé qui n’était pas le sujet de la conversation et il fut forcé de se faire violence pour se concentrer de nouveau sur les paroles de son aîné. Communiquer avec les autres, encore plus en compagnie d’adultes, ne lui arrivait que rarement, ce qui expliqua sans doute sa lenteur à répondre, à former une phrase qui aurait un sens.

« Parce que j’sais pas balancer d’sorts comme les autres. »


La question était presque rhétorique au passage. Enfin, il n’est plus sûr de la signification de ce mot. A croire que même en ayant appris à lire, il restait encore des tas de lacunes qu’il se devait de combler. Cela lui prendrait sans doute une vie entière. Ce qui signifiait une dizaine d’années restantes. Ce garçon était trop inconscient, trop violent, pour atteindre un jour ses trente ans. Etre un vieux n’était pas dans ses projets de toute façon. Le long terme, c’était pas son truc. En tout cas, son ton était passablement agressif et une grimace s’était peinte sur ses traits. Pour le coup, il avait l’impression d’être un élève se faisant réprimander. La différence avec les phrases habituelles l’empêchait cependant de fuir en courant ou d’utiliser ses poings pour s’exprimer. L’autre semblait plus chercher à lui expliquer quelque chose qu’à juste le défoncer moralement pour lui faire piger qu’il n’était qu’un con. Enfin, à première vue en tout cas. Sa tête effectua un mouvement agacé de droite à gauche. Prêter attention à ce qu’énonçait l’ancêtre ne lui plaisait guère. Pour être sûr de ne pas juste lui couper la parole et lui dire d’aller se faire foutre, ce qui lui traversa l’esprit, il préféra se mordre la langue, cette fois bien trop fort. Lorsqu’il se rendit compte qu’il avait du sang dans la bouche, il cessa, avalant le liquide carmin sans plus y songer. La blessure qui avait été faite à sa gorge des années plus tôt faisait que, parfois, il avait tendance à cracher du sang sans raison et cela ne le dérangeait plus outre mesure. C’était juste pénible. Donc le goût métallique du flux rouge ne lui posait aucun problème.

Sortant sa baguette de sa poche, il la lança en l’air pour ensuite la rattraper. Comment un simple bout de bois pouvait-il contenir un tel pouvoir ? Cela était incompréhensible. Et l’on voyait qu’il était incapable de saisir l’essence même des dons des sorciers.

« J’aime pas la magie. C’est flippant. Fuck ! »


Ses dents se plantèrent, sans force, dans la baguette qu’il tenait d’une main, de façon négligée. Son geste était tout autant dénué de sens que ses goûts vestimentaires. Comme son accessoire ne lui offrit aucune réponse concrète, pas même une sublime explosion ou une vague de magie pure qui lui aurait brisé les dents, il la rangea, semblant ne plus avoir envie d’y prêter attention. Canaliser un gosse qui avait quitté l’école dès l’enfance et qui n’avait jamais eu un espace de travail adapté, soit une classe de moins de cinquante élèves, était un brin complexe. L’on ne pouvait tout simplement pas ordonner à Dive se s’asseoir sur une chaise sans bouger pendant une heure pour écouter un professeur. Cela l’aurait rendu dingue.

« C’est quoi les sortilèges impardonnables ? Des trucs dang’reux ? »

Une fois de plus le terme employé pour qualifier les dits-sortilèges confirmait que, en effet, ils n’étaient sans doute pas recommandés. Le surveillant, qui venait de se laisser glisser contre le mur pour être assis sur le sol, parce que rester debout lui semblait pénible, appréciait cependant de poser des questions, de découvrir les choses. De les maîtriser. Non, ce n’était pas ça. Etrangement, la magie était un domaine où la théorie semblait posséder plus de sens que la pratique. Sans savoir trop quoi ajouter, Dive s’autorisa une pause, parce que converser lui était terriblement difficile, pour retirer sa chemise et ainsi se retrouver en débardeur. Ayant vécu dans le froid pendant de nombreuses années, il avait très facilement trop chaud, même en plein milieu d’un cachot. Balançant le bout de tissu à ses côtés, le jeune homme laissa son regard dévier sur les marques que ses ongles avaient laissé sur ses avant-bras. Bah, au milieu des bleus résultants de bagarres, c’était rien du tout.

« Pourquoi vous m’dites ça? Vous avez rien à y gagner, m’sieur. »

Ses prunelles se redressèrent pour se poser dans celles de son aîné, comme par défi, pour lui dire qu’il ne comptait pas se laisser faire. Et, malgré cette attitude provocante qu’il tenait absolument à afficher, comme la façon dont il tira –encore- la langue à Ethan le prouvait, il avait employé le terme ‘m’sieur’. Comme son vis-à-vis se trouvait être un adulte alors que lui-même n’était encore qu’un gamin. C’était une distinction inconsciente. Le genre qui était ancrée dans l’esprit depuis toujours, grâce à un conditionnement dont il ne réalisait pas l’ampleur.
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Ethan McLorgan
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MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Icon_minitimeDim 15 Mai - 6:54

« Qu’est-ce que tu veux, Noah ? C’est d’argent dont tu as besoin ? Pour le faire vivre ? Si ce n’est que ça, il était inutile de te déplacer, un hibou aurait suffi. »

C’était sans doute pour ça, cet avare avait toujours été friand d’argent, de ces petites pièces, de ces billets qu’il aimait sentir sous ses doigts rugueux et fins. Noah n’avait pas pu penser que son frère aurait aimé être au courant de l’état de santé de leur géniteur. Il n’était pas bête à ce point, pas lui. Ou alors le jeune sorcier avait-il encore cet espoir vain de faire ressortir l’humanité de son aîné. C’était chose perdue, jamais Ethan ne voudrait faire machine arrière. Le sorcier qu’il était devenu aujourd’hui, c’était le résultat d’un dur travail ; il ne se laisserait pas amadouer de la sorte, pas pour un vieillard qui allait mourir, son père ou non.

« Tu l’auras ton argent. Maintenant, tu m’excuseras, j’ai du travail. »

Noah l’avait regardé avec surprise mêlée de désespoir. Un peu comme s’il avait enfin compris que son frère était perdu, que tous deux n’avaient plus rien en commun, qu’ils ne se connaissaient plus. C’était sans doute un choc pour lui de se rendre compte d’une telle chose. Ça lui apprendra que tout n’est pas possible à réaliser et que les projets ne voient que rarement le jour. Ce n’est que quelques jours plus tard, alors qu’il s’éveillerait d’un cauchemar, qu’Ethan ressentirait la déception de son frère. Pour le moment, il ne réagît pas à cette soudaine tristesse dans les yeux de Noah. Qu’il s’occupe de lui, Ethan était déjà trop loin pour toute rémission.

« Ethan…»

Noah avait baissé la tête. S’en doute était-ce trop pour lui, s’apercevoir à quel point l’homme pouvait être cause d’autant de déception, que l’on pouvait miser tellement beaucoup sur lui pour que finalement nos rêves nous soient renvoyer à la figure. Il devait s’en doute comprendre que son frère ne lui apporterait pas ce bout de miracle qu’il attendait tant. Il prit une profonde inspiration, et la voix tremblante :

« Ethan… et si c’était moi qui allait mourir ? »


Le gamin avait énonçait les autres. Ces autres auxquels il fallait toujours se comparer. Sonder leur bonheur, leur richesse, leurs rêves, leurs projets, le taux de chance qu’ils avaient de réussir leur vie, chercher à savoir lesquels auraient une vie et lesquels n’auront qu’à survivre. Les autres, ils avaient bien du pouvoir sur nous. La jalousie, l’envie, la colère, c’était normal de ressentir ce genre de chose lorsque l’on pouvait contempler l’étendu du vide qui se propageait devant nous. Pour certains, la vie ne s’acharnait pas de la même manière ; ceux-là, on les détestait généralement. Pourquoi ne pas avoir droit à la même chose que les autres ? Pourquoi devoir se battre plus dur, plus fort, s’épuiser, sans cesse, tout ça pour un infime morceau de joie que ces autres, ces privilégiés savouraient chaque jour, et insatisfaits, insatiables, ils en redemandaient ? Pourquoi tout le monde n’avait pas la même chance ? Non, il y en avait trop qui devait se battre ou se cacher quand les nuages arrivaient, assombrissant leur monde de manière bien plus brutale que la nuit. Ces nuages, ils étaient violents quand la nuit se faisait souvent réconfortante. Oui, la nuit, s’était plus facile de vivre, parce qu’on était toujours seul, et face à la rudesse des choses, dans son lit on n’avait pas besoin d’affronter les autres. Ces autres, ils étaient peut-être plus à plaindre, parce que jamais ils ne pourraient apprécier la vie et ces petits moments de paix qu’elle offrait parfois, même si c’était pour les reprendre violemment. Les autres…

« Ces autres auxquels vous vous comparez, ce sont de jeunes sorciers qui ont appris à se servir de leur baguette. Ils sont actuellement en train d’apprendre à se défendre, entre autres choses. De cela, vous pourriez conclure qu’ils sont plus intelligents que vous. Hors, ils ont simplement l’avantage de la connaissance. Il n’est pas trop tard pour vous. »

Motivé ses élèves, il n’en avait jamais été capable sans employé une quelconque forme de menace et de terreur. On se bat contre ce dont on s’effraie ; du moins, c’était comme ça qu’il aurait aimé qu’ils agissent tous. Au lieu de ça, ils n’avaient peur que de lui, non pas de la magie et de ses dangers, ils le craignaient, et en était tétanisés. C’était affligeant. Et pourtant, il parvenait à ancrer dans la tête de ces inconscients chacune des potions qu’il enseignait. Trop aveugles ou apeurés, ils ne se rendaient jamais compte qu’en marquant ainsi leur esprit et en les faisant bosser et bosser sur les mêmes concoctions jusqu’à ce qu’ils les réussissent ou au moins s’en approche, leur professeur leur donner des armes, à chaque fois : la connaissance et la détermination. Ils les avaient en eux, ils les réutiliseraient tôt ou tard. Pas pour son cours, c’était évident, mais ailleurs, un autre jour.
Ethan s’aperçût bien vite que son cadet s’ennuyait. Il n’avait pas vraiment d’intérêt pour la chose, ça se lisait dans ses yeux. Il aurait préféré partir et fumer une autre cigarette là où personne ne viendrait l’embêter ou lui dispenser un cours dont il s’en fichait éperdument. Ils étaient comme ça ces jeunes. Noah aussi lui avait fait comprendre qu’il n’écoutait pas vraiment ce qu’Ethan lui disait ; sauf qu’il le lui disait clairement et finissait par sortir de la maison en claquant la porte et poussant des jurons. Si ça n’avait pas été Noah hier, si ça n’avait pas été Dive aujourd’hui, il aurait simplement conseillé à l’élève qu’il n’en avait rien à faire s’il ne voulait pas apprendre et qu’il pourrait éviter cette perte de temps. Mais là, non, il n’en fit rien.

Lorsque le surveillant lui dît qu’il n’aimait pas la magie, le professeur s’en étonna. Pour tous les nouveaux venus dans le monde de la magie, il n’avait jamais vu un élève réticent à s’engager dans cette voie. Elle leur apporter souvent ce petit plus d’excitation et de motivation. La magie leur ouvrait des portes que parfois ils n’avaient pas même supposées. Là, ce n’était pas le cas. Des bases, c’était tout ce qu’il semblait avoir de la magie. C’était un début, peut-être n’en voulait-il pas plus. Non, apparemment, il n’aimait pas ça. C’était ‘flippant’. Pourtant Ethan ne pouvait pas se contenter de cela. Sans doute était-ce de cette ressemblance avec Noah qui lui donnait envie d’encourager le gamin. Et puis le voir ainsi accorder aussi peu d’importance pour sa baguette, la considérer comme un vulgaire bâton ; c’était peut-être un peu trop.

« Très bien, si vous n’en avez pas besoin, remettez-là moi... »

Ça paraissait sensé. Si en effet Dive semblait pouvoir s’en sortir sans magie alors il n’avait pas besoin de cette baguette. Ethan avança le bras, tendant la main, réclament la tige de bois rangée dans sa poche.

« … n’oubliez cependant pas que l’on a peur que de ce que l’on ne connaît pas. Vous pourriez sans problème parer à votre ignorance. Mais si vous ne le voulez pas, donnez-moi votre baguette ; je saurais lui redonner la valeur qu’elle mérite. »

Le gamin se laissa tomber sur le sol. En plein couloir, dans les sous-sols de l’école, c’était assez… on ne s’asseyait pas par terre dans une école, déjà. Ethan ne dît rien pourtant, la pensée de Noah l’empêcherait de faire des remontrances à ce Dive. Il se contenta de lever les yeux à un ciel caché par un plafond moisi et humide, exaspéré. Le jeune sorcier ne semblait pourtant pouvoir contrôler une sorte de curiosité, notamment lorsqu’Ethan fît référence aux sortilèges impardonnables.

« … ce sont, des sortilèges pour lesquels vous vous devez d’être instruits. L’un vous fait endurer d’atroces souffrances jusqu’à ce que votre ennemi se lasse de vos hurlements. Certains sorciers ne s’en remettent jamais. Le deuxième vous hôte de votre conscience, et vous n’êtes plus qu’un pantin duquel on peut tout ce que l’on veut. Celui-là, je pense que vous pourriez vous en défendre. Quant au troisième, le dernier, s’il vous touche, vous n’aurez même pas le temps d’entendre le rire de satisfaction de votre bourreau. Vous êtes mort en moins de temps qu’il lui en aura fallu pour vous lancer le sort. »

Il se retourna un moment, comme pour susciter davantage l’attention du gamin. S’il partait, il espérait qu’il viendrait lui courir après pour en savoir davantage, ou du moins, à sa façon, l’interpellerait de manière familière.

« … il ne tient qu’à vous d’apprendre à les éviter… Quant à moi, non, je ne gagne rien là-dedans. Ou alors la conscience tranquille le jour où votre ennemi sera bien plus puissant qu’un simple élève de septième année. Je n’tiens pas à apprendre qu’on a retrouvé votre carcasse simplement parce que vous avez cru inutile d’apprendre la magie.»

Secrètement, il en récolterait cette satisfaction de l’avoir aidé, autrement qu’avec Noah. C’était bête, ça l’ennuyait même, mais quelque part au fond de lui, les mots de son frère résonnèrent, il en avait besoin, de cette seconde chance. Se dirigeant à nouveau vers la porte de son cachot, il espérait que le gamin lui en demande davantage.
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Dive Storm-Thacker
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MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Icon_minitimeDim 15 Mai - 7:53

La magie n’était pas la coupable. Le lien qu’il y avait, si. Un souvenir éloigné, une mémoire floue. Non, elle ne devait pas être. Tous ses souvenirs devaient rester parfaitement clairs. Les plus horribles à ceux qui le faisaient presque sourire. C’était son existence ; il refusait d’en perdre le moindre morceau. Cette peur de l’inconnue n’en était pas une. Elle ressemblait plutôt à un doute envers ce qui avait été vu à l’époque où il ignorait encore ses dons, ceux qu’il semblait rejeter dès qu’il le pouvait, avec force et violence. Comme tout ce qui l’approchait. Et, après un moment, tout se brisait, les gens prenaient peur et il se retrouvait tout seul. C’était immuable. Comme un film que l’on regarde en boucle et dont on connaît déjà la fin tragique. A chaque fois qu’il soulevait sa baguette, ou levait les yeux vers l’un de ses livres, il avait cette envie étrange de hurler, de ne pas se souvenir. Pourtant, s’il avait vraiment tout nié en bloc, il n’aurait plus été lui-même. Alors, la nuit, au lieu de se reposer, il attrapait le livre. Celui qu’il avait lu en premier. Ce bouquin écrit par un certain Gabriel, qui expliquait la magie pour les débutants. Ses yeux parcouraient les pages jusqu’à se fermer, comme pour lui dire de retenir ses larmes. Et de se reposer. Tch, comme s’il était encore capable de dire à son corps de cesser de déconner. Comment aurait-il pu alors qu’il s’appliquait tant à le détruire, chaque jour ? Le vide l’engloutissait et il lui préférait tellement la violence. Atrophier ses sens jusqu’à ne plus pouvoir penser. Réaliser l’étendue du monde et sa propre insignifiance lui faisait du mal, en un sens.

Pas trop tard ? Cette phrase lui aurait presque arraché un rire. Etranglé et glacé, tandis que ses yeux se seraient emplis de larmes. Il se contenta de fixer le sol. Il avait été trop tard le jour de sa venue au monde. Trop tard lorsqu’il s’était pris une pierre dans la figure, et bien d’autres. Trop tard lorsqu’il s’était retrouvé avec un revolver entre les mains. Trop tard lorsque l’autre était mort et qu’il n’était jamais revenu parcequelesmortsnereviennentpasetqu’ill’alaisséseulpourtoujours, bordel ! Y penser ne servait à rien. Réfléchir n’apportait que des emmerdes. Il préférait être un petit con inconscient et débile qui risquait sa vie en défiant tous ceux sur sa route. Avec sa main, il appuya sur le bandage sur sa gorge, pour se faire mal, et pas qu’un peu. Ses yeux se plissèrent sous la douleur et il laissa ses doigts retomber. Sa respiration était plus rapide, trop. Au moins, ça l’avait calmé. La douleur le soulageait. Uniquement pour un temps, mais c’était mieux que rien. Et il ne voulait pas se souvenir de l’autre. Alors, il se concentra sur les mots de son aîné et sur cette douleur sourde au niveau de sa gorge qui l’empêcha de répondre. Pourtant, il n’ignorait pas que s’il avait laissé sa main quelques secondes de plus, s’il avait appuyé plus fort, sa vie aurait pu disparaître entre ses doigts. Que voulez-vous, ce n’était qu’un gamin borné et imbécile.

Ethan lui adressait la parole et l’écouter était un minimum. Incapable de faire confiance à sa voix pour l’instant, le jeune homme se contenta de tirer le bout de bois de sa poche, l’observant avec un mélange d’agacement et de désintérêt. Est-ce que la donner à l’autre changerait quoi que se soit ? Est-ce que cela lui permettrait de fuir, encore ? Parce qu’il n’était qu’un gamin qui se barrait et qui attendait qu’on lui court après. Et s’il n’y avait plus personne pour le rattraper, cette fois ? S’il lui fallait s’arrêter et accepter la réalité ? Il fut incapable de relever la tête ou de répondre. Est-ce que la magie possédait une valeur réelle ? Est-ce qu’elle pouvait guérir la peine, aider une âme à se reconstruire ? Sans doute que non. Alors à quoi bon. Un grognement passa ses lèvres, uniquement pour se terminer par une quinte de toux. Cela lui apprendrait à se faire mal. Quoique non, la leçon ne serait jamais retenue. Il se calma assez vite, pour ensuite détourner ses yeux vers le professeur.

La description des sortilèges le fit soudainement lâcher l’objet qui était dans ses mains et qui heurta le sol avec un bruit assez léger. Voilà, c’était aussi pour ça qu’il détestait la magie ! Elle était tout aussi mauvaise que les humains. Tout aussi terrifiante. Son corps effectua un brusque mouvement et il se releva, ramassant sa baguette et sa chemise, remettant cette dernière, sans pourtant tenter de suivre l’autre. Une lueur de colère brillait dans son regard, dans sa posture. S’il avait encore été un enfant, n’aurait-il pas voulu apprendre ces sorts pour se débarrasser de ceux qui le tourmentaient ? Il marmonna que c’était différent, à voix basse, sans parvenir à convaincre son esprit.

« Attend ! Fuck, attendez j’veux dire ! »


Lui courir après n’était pas faisable. Ce n’était pas son rôle. Supplier un adulte de lui enseigner quelque chose. Cela aurait été aller contre ses principes. Pourtant, n’était-il pas en ce lieu pour progresser ? Ses pieds effectuèrent un mouvement en avant brutal et il fit quelques pas, tout en gardant tout de même ses distances. Demander de l’aide n’était pas dans ses habitudes. Il ne savait pas comment faire. Une moue ennuyée se tissa sur ses traits et il ferma les yeux, quelques instants. Histoire de prendre une décision. De faire un choix, de ne pas observer le monde disparaître devant lui sans effectuer le moindre mouvement.

« J’suis pas si faible ! J’peux devenir un vrai sorcier ! »

Le cri était presque hurlement lorsqu’il lui échappa. Ses prunelles vertes furent de nouveau visibles et, soudainement, il se retrouva devant Ethan, l’ayant rattrapé. Il ne s’était même pas rendu compte qu’il avait recommencé à marcher. Quel gamin idiot. Sa langue se tira, une fois de plus et ses doigts se resserrèrent sur sa baguette. Puis, sans raison, il la changea de main, la plaçant dans la gauche. Comme son père le faisait. Peut-être qu’il cherchait juste à… A se donner un soupçon de courage. Le bout de bois fut alors pointé vers son aîné, mais aucune malice ni mauvaise attention ne se dessinait dans son regard. C’était juste sa manière à lui de prouver sa soudaine détermination.

« J’déteste la magie ! L’idée qu’on puisse buter quelqu’un comme ça, c’est merdique, pas loyal ! Ma carcasse vous en avez rien à foutre, j’le sais ! Mais ! »

Les mots cessèrent soudainement de quitter ses lèvres et sa baguette fut baissée brusquement. Tout comme sa tête s’inclina légèrement en avant.

« Apprenez-moi ! »

A ne plus avoir peur. A ne plus jouer les bourreaux. A être capable de me défendre. A ne plus courir après une ombre que je ne peux plus atteindre. Et le moment cessa. Sa tête se redressa et son regard se détourna. Sa langue se tira pour exprimer le fait qu’il se trouvait idiot de demander ça. D’être aussi contradictoire. De ne jamais savoir ce qu’il désirait. Ça, on lui avait souvent fait remarquer. Sa baguette effectua un nouveau vol tandis qu’il la lançait pour la rattraper dans son autre main. Apprendre n’était pas impossible. Ça ne serait pas simple et il tenterait d’abandonner à plusieurs reprises… Dive était cependant borné et il était capable d’effectuer des efforts, lorsqu’il le désirait vraiment.
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Ethan McLorgan
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MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Icon_minitimeMar 17 Mai - 9:33

[Silences]

Il n’était sûr de rien, il n’avait jamais autant tenté de s’impliquer dans l’avenir de quelque d’autre que son propre frère, essayer de le sortir de crise, de son mépris du monde, de son dégoût pour la vie. Mais n’avait-il pas été normal d’aider son propre frère, son propre sang ? Aujourd’hui, ce n’était pas un proche, ce n’était même pas une connaissance mais plutôt une rencontre. Aider un gamin insolent à ne pas se faire marcher sur les pieds uniquement parce qu’il ne connaissait rien de la magie, du moins, pas suffisamment pour se défendre d’une quelconque attaque. L’aider ne lui apporterait sans doute rien, et puis il échouerait peut-être. Pour cela, il ne pouvait rien faire ; il était capable d’enseigner quelque chose à qui que ce soit, mais d’abord fallait-il que son élève le veuille, et par cela, il entendait qu’il en irait d’une réelle volonté d’apprendre et d’être formé. Non, ce n’était pas son travail ça, mais celui du surveillant, s’il acceptait le challenge. D’un côté, le professeur se disait que Dive ne pourrait pas résister à un tel défi, il avait l’air d’aimer se battre, se démener et ne laisserait certainement pas un enseignant aux airs supérieurs le rabaisser. Alors il avait tenté de l’amadouer et de lui faire comprendre que rien ne viendrait de lui, et que son véritable allié ne serait que lui-même.

Tournant toujours le dos au gamin, Ethan ne porta pas attention à sa réaction lorsqu’il fit une brève description des sortilèges impardonnables. Une chose était sûre, il y avait eu un déclic, un petit bruit sec marquant le contact d’une baguette avec le sol. Provoquer en plus de peurs, de craintes, de dégoût et à la fois, l’intéresser, lui faire admettre que peut-être avoir davantage de notions lui serait utile. C’était tout ce qu’il voulait, un déclic chez le jeune sorcier. C’était chose faite.
Attendre, il n’avait pas à faire ça. Mais cela faisait partie de sa proposition ; le surveillant n’avait qu’à le suivre. Il stoppa sa marche vers la porte de son cachot mais ne se retourna pas. Son visage affichait un sourire à la fois de satisfaction et de soulagement. Ça avait marché. Il n’était pas si nul avec les autres finalement.

« Mais personne n’a dit que vous étiez faible, pas moi en tout cas. Si vous l’étiez tout serait perdu d’avance, mais vous êtes… » il hésita, chercha le mot qui le qualifierait le mieux sans pour autant le braquer « … brave d’une certaine façon. Souvenez-vous en, si jamais vous croyait que vous êtes faible, alors vous le serez et votre ennemi en profitera pour vous écraser. »

Ce n’était pas totalement faux, mais peut-être un peu exagérer. Et puis personne n’allait sans doute l’attaquer, pas avec l’intention de le tuer en tout cas.

« Quant à devenir un vrai sorcier, cela ne dépend pas de moi, hélas. »

Si ça n’avait tenu que de sa responsabilité, il aurait sans doute pu s’assurer d’une réussite dès maintenant, mais il devait pourtant rester avec ce doute que le gamin irait jusqu’au bout d’un apprentissage qui s’avèrerait plus long et rude qu’il ne le croyait.

Le geste, le ton du gamin le choqua ou alors le surprît. Il n’aurait pas su dire si la surprise était agréable ou non. Son regard assassin, fixé sur lui, sa baguette… il ne pouvait rien craindre, il ne connaissait rien de la magie et tout ce qu’il pourrait provoquer ne serait qu’un vulgaire petit saignement de nez. Mais le voir ainsi, engagé, révulsé aussi sans doute ; c’était quelque chose qu’il aimait bien. Le challenge était sans doute accepté, leur jeu allait commencer.

Que la magie ne lui plaise pas était pourtant un handicap. Apprendre à la maîtriser nécessitait bien plus qu’une simple rage envers l’injustice dont elle pouvait faire preuve parfois. C’était un tout autre combat que Dive voulait mener. Une lutte contre ce qui était juste et ce qui ne l’était pas ; une guerre contre la vie. C’était… troublant. Voir un sorcier de son âge chercher ainsi à établir une égalité, alors qu’il semblait si marqué par un passé qu’Ethan supposait douloureux et violent, c’était presque un challenge pour lui aussi :

« Si c’est votre combat, ce n’est pas le miens. Bien sûr que ça n’a rien de loyal, gamin, c’est la vie. Peu importe qu’il y soit question de magie ou non, les choses restent les mêmes. Les sorciers sont des hommes, leurs armes sont peut-être plus dangereuses mais ils n’en demeurent que des hommes. À vous voir je doute que ce soit si différent chez les moldus. »

Il pointa à son tour sa baguette vers la gorge du cadet. Son regard noir devint glacial, presque inhumain. Si Dive devait avoir un ennemi dans ce nouveau monde qui s’ouvrait à lui, Ethan pourrait très bien l’être.

« Voyez-vous, je pourrais vous tuer en une seconde, sans même prononcer une formule. Ne ressemblons-nous pas à ces futiles cow boys dans les westerns, une arme moldue à la main ; vous savez, celle qui vous transperce d’un p‘tit bout de métal. Là, j’ai l’avantage sur vous, c’est bien la différence ; car moi, je connais la magie. »

Aussi rapidement qu’avait été son dernier geste, il baissa sa garde, et se tourna vers la porte vers laquelle il tendît la main. Levant les yeux, il soupira :

« Espérons au moins que vous serez aussi actif dans votre apprentissage. »

Tournant la poigné, il fit quelques pas à l’intérieur du cachot, invitant Dive à le suivre. La vieille pendule contre le mur derrière le bureau du professeur, la même que les élèves regardaient pendant toute la durée de leur cours, se demandant combien de temps encore ils allaient supporter la torture de leur aîné, cette fameuse pendule dans laquelle les heures paraissaient toujours plus longues qu’ailleurs indiquait que peu de temps s’était écoulé pendant sa rencontre avec le surveillant. Il avait donc encore pas mal d’heures à consacrer au jeune sorcier avant son prochain cours. Il se dirigea vers l’une de ses armoires et y saisît un petit flacon qu’il garda sans sa main sans ne rien dire. Puis, se tournant à nouveau vers son nouvel élève, exhiba la fiole au liquide sombre et brumeux :

« Je suis professeur de potions magiques ; j’ai cru lire sur votre visage que cette matière ne vous évoquait que peu de choses, si ce n’est rien du tout. »

Son visage sembla énervé à cette idée. Beaucoup trop de sorciers avaient peu de considérations pour sa matière, ne la jugeant guère utile. Ils ne la prenaient jamais au sérieux. Seuls les autres éminents maîtres de potions qu’il rencontrait lors de conférences, lui accordaient toute l’attention qu’elle méritait. La maîtrise des potions était un art qu’il fallait respecter.

« Votre baguette n’est pas votre seule arme. Cette fiole que je tiens dans ma main, c’est une potion. Bien évidemment, la préparation est plus longue et je ne vous forcerez pas à en apprendre les ficelles, sachez simplement que… »

Ile jeta le flacon qui se brisa avec fracas contre le sol. En quelques secondes, un épais brouillard se répandît dans la pièce. Un brouillard pénétrant, les plongeant dans une obscurité totale.

« … cela peut vous être utile. Par exemple, si vous ne voulez pas combattre, vous pouvez prendre la fuite de cette façon. Cette potion d’Obscurité Instantanée n’a pas de remède, elle ne s’épuise que suivant votre dosage et ne peut être amoindrie par un quelconque sortilège. Ne vous inquiétez pas, je ne l’ai dosé que très légèrement, ça va se dissiper rapidement. »

Il avait dit cela tout en se mettant en mouvement, afin de déstabiliser un peu son élève, le mettre dans le bain. Sa dernière phrase n’avait que pour but d’éviter une prise de bec et d’autres réflexions quant à la loyauté de la magie, mais il devait tout de même avouer que sa manière d’enseigner était peut-être un peu trop brutale pour le jeune surveillant. Il n’en dît pas plus, et quelques secondes plus tard le brouillard se dissipa, le révélant appuyé contre une armoire, aux côtés du sorcier.
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MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Icon_minitimeMar 17 Mai - 23:35

La dernière fois qu’on lui avait décrété qu’il était brave, le gamin avait seize ans et une balle de 45mm dans l’épaule. L’on lui avait retiré avec force et il avait hurlé jusqu’à ce que sa voix se casse. Son mentor avait rit tout en glissant ses doigts au milieu des mèches sombres. Courageux pour ne pas avoir pleuré. Ou bien assez inconscient pour se battre avec une arme à feu contre des gens sachant bien mieux les manier que l’enfant qu’il était. Même à présent, des années plus tard, le jeune homme ignorait s’il était devenu plus mature, capable de ne pas laisser sa bêtise et son impulsivité prendre le meilleur de lui-même. Sans doute que non, ça aurait été trop simple. Les cicatrices s’accumulaient et les compter semblait une farce. A quoi bon le faire ? D’autres viendraient toujours effacer les plus grandes victoires, gâcher son physique encore et encore. Quoique ça, Dive n’en avait rien à foutre. Quand à la cruauté humaine. Oh, une vieille amie. Une qui se glissait devant ses yeux dès qu’il se retrouvait avec son flingue entre les mains ou devant un type aux yeux injectés de sang qui souhaitait le réduire en pièces. Une victime, certes. Egalement bourreau, capable d’appuyer là où ça fait mal, d’étrangler ou bien de ne se reculer que lorsque son ennemi devenait incapable de se relever. Sans jamais ressentir la moindre once de culpabilité. Cela n’avait rien de monstrueux. C’était juste ainsi que l’on survivait au pire. En devenant de moins en moins humain. Quoique l’être en lui-même n’est pas tout blanc. Chacun possède un mauvais côté qui ne demande qu’à ressortir.

Son aîné semblait être de ceux-là, avec cette lueur si froide au sein de ses prunelles. Pourtant, cela ne déstabilisa pas le garçon. Son esprit avait affronté bien pire et il se contenta de rester immobile, tout en se demandant, vaguement, pour quelle raison débile il avait osé se rendre dans ce lieu en laissant son arme derrière lui. Sans doute parce qu’il avait dit qu’il accomplirait des efforts, que son comportement se ferait moins violent. Que plus rien ne serait détruit par ses mains tremblantes mais trop adroites.

« Vous pouvez m’buter, c’est vrai. J’pourrais aussi si j’avais mon flingue ! »


Ce n’était même pas une insinuation, juste un aveu pur et simple. Quel gamin inconscient ! Ses yeux verts laissèrent un éclat un brin sombre se dessiner dans ses pupilles tandis que sa langue se tirait de nouveau. Tous savaient, de là d’où il venait, à quel point le môme avait la gâchette facile et que les gens s’écartaient sur son passage pour éviter de se prendre une balle. Jamais mortelle, parce qu’il savait où viser pour ne pas ôter la vie, mais assez pour faire mal. On lui reprochait aussi de passer sa langue sur l’arme un peu trop souvent, pour enlever le sang qui finissait de façon irrémédiable dessus durant les bagarres. Dive n’avait rien d’un enfant de cœur. Et son innocence envers certains domaines ne devait surtout pas influencer le jugement des gens à son égard.

« Vous voulez dire quoi par ‘à vous voir’ ?! »


La phrase ne lui était revenue que quelques secondes plus tard et une moue agacée vint se peindre sur ses traits juvéniles. Avait-il l’air d’un voyou, une fois de plus ? Ou bien d’un monstre ? Durant un instant, son corps ne bougea pas et il serra les poings, brisant presque sa baguette dans l’action. Heureusement pour sa personne et le bout de bois, Ethan décida de l’inviter dans son antre et il ne pu que le suivre. Son regard brilla de curiosité pendant un instant et cela passa carrément à l’aversion. La magie, ça ne lui plaisait toujours pas. De façon gamine, il se pencha pour observer le contenu d’un chaudron qui n’avait pas été nettoyé et grimaça en voyant la mixture qui émettait de petites bulles. Un brin gore, selon lui. Et terrifiant également.

Par réflexe, pour ne pas dire par habitude de s’exprimer par des coups, il shoota dans le pauvre truc qui chancela sans se renverser. Moralité de l’histoire ? Le surveillant s’était fait mal au pied et cela pour rien. Visiblement, ce n’était pas demain la veille qu’il apprendrait à se calmer. En fait, occupé par son activité dénuée de la moindre utilité, le gamin en oublia de vraiment écouter son aîné et se retrouva en plein milieu d’une épaisse brume sans trop piger ce qui lui arrivait. Un sursaut le traversa, brusquement et son corps se recula de plusieurs pas, jusqu’à ce que son dos heurte le mur. N’y avait-il pas un sort pour empêcher ce genre de choses ? Ce fut moment que choisi son aîné pour lui dire que non.

Sans le vouloir, Dive conserva une posture presque offensive durant tout le temps où il lui fut incapable de distinguer ce qui l’entourait. Etre ainsi vaincu par une simple fiole, c’était rageant. Sans compter que, en cherchant à se décaler un brin, une main tendue devant lui, le jeune homme heurta une armoire, assez fort, parce qu’il ne faisait pas suffisamment attention et un marmonnement lui échappa tandis qu’il frottait son épaule endolorie d’une main. Ses yeux se fermèrent une poignée de secondes et lorsque ce qui l’entourait fut de nouveau discernable, le vieux était un peu trop proche de lui pour son propre bien. Violemment, il lui adressa un regard franchement mauvais, celui d’une personne qui serait capable de frapper son adversaire jusqu’à ce qu’il soit inconscient, et se recula de plusieurs pas. Sa baguette ne se leva pas vers Ethan. Le geste n’était pas nécessaire pour lui faire comprendre l’état de colère dans lequel il se trouvait.

« Vous êtes un enfoiré ! »

Qui a dit que le jeune surveillant était brusque même dans ses paroles ? Immédiatement, il réalisa son erreur et appuya sur l’épaule qu’il venait de cogner d’une main, pour calmer la violence dans ses veines. Pourtant, avec ce gamin, il semblait que seule la douleur pouvait le raisonner, ce qui était désolant.

« Vous aviez prévenu… J’aurai pas du gueuler, mais c’est… Vraiment flippant ! »


Intéressant aussi, non ? Ce genre d’arme était peu orthodoxe pourtant, cela pouvait être utile dans certains combats. Pour quitter ces derniers. Même si le garçon n’appréciait guère la fuite, il y était parfois forcé et de longues courses poursuites au milieu des rues en plein milieu de la nuit étaient généralement sa seule échappatoire. Même s’il était devenu un champion dans l’art d’escalader les grillages avec les années, des ratés arrivaient. Des fois où il ne courrait pas assez rapidement… Don’t think, act !

« Ca marche comment ? Vous mélangez des trucs dans le gros truc noir, c’est ça ? Donc, j’présume qu’faut faire gaffe au dosage et tout ? Hm, on peut pas apprendre ça avec les bouquins… »

Jusqu’à présent, tout ce qu’il avait découvert grâce à la magie s’était fait de façon théorique. L’idée de pratiquer un brin pour parvenir à une meilleure compréhension globale de la chose ne semblait pas si terrible. Rangeant sa baguette, le jeune homme observa la pièce, une moue concentrée sur ses traits.

« Vous croyez que j’pourrais assister à certains d’vos cours ? Ah nan, fuck, pas possible ! »

Une grimace naquit sur ses traits, ce genre d’apprentissage était réservé aux jeunes élèves pas aux adultes de dix-huit ans dénués de la moindre connaissance dans le domaine magique. D’agacement, il donna un léger coup de poing dans l’armoire. Pas assez pour avoir les jointures en sang mais suffisamment pour dessiner une marque sur sa chair un peu trop malmenée. Assez pour le forcer à reprendre conscience de ce qui l’entourait. Ne pas abîmer le matériel scolaire ! Gêné, il s’écarta de l’armoire de nouveau et croisa les bras, enfonçant ses ongles dans sa chair au travers de sa chemise pour empêcher ses mains de se remettre en mouvement et de détruire autre chose.

« J’veux essayer d’faire un truc comme ça ! J’casserai rien ! »

Si la première phrase débordait de détermination et d’un brin de curiosité, pour ne pas dire qu’il agissait comme un môme rêvant d’apprendre quelque chose que les adultes savent, la seconde semblait plutôt forcée. Sincèrement, qui pouvait croire ce jeune démon lorsqu’il prétendait ne rien souhaiter détruire ? Même si cela était le cas, il était plus qu’évident que Dive était trop violent pour tout conserver en bon état. Rien qu’à voir son corps, l’on pouvait le réaliser.
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Ethan McLorgan
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MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Icon_minitimeVen 20 Mai - 11:31

« Voilà bien le plus mauvais et le plus pitoyable tour que tu pouvais me jouer Noah. Bientôt tu vas me dire que tu es mourant, suppliant ma pitié ou bien ma compassion. Tu descends bien bas mon frère, n’essaie pas de l’imiter, tu vaux bien mieux. »

Non, il se refuserait à croire une seconde à ce que son jeune frère insinuait ainsi. Il était inutile de tenter de le faire céder, de l’apitoyer, c’était une perte de temps, un effort bien trop vain. Ethan était pourtant étonné du comportement de Noah qui d’habitude abandonnait bien plus rapidement, sans pour autant de le blesser de la sorte. Supposer qu’il allait lui-même mourir, c’était presque comme lui glisser un poison mortel dans l’un de ses breuvages. Non… perdre Noah, ça n’était pas possible, il s’y refusait à l’imaginer.

« Ethan cesse donc d’être aussi apathique, ça n… »

« …ne me ressemble pas peut-être? C’est ce que tu allais dire frérot ? Tu ferais la une bien grande erreur. »

Lui, avoir des sentiments ? Il n’arriverait même pas à avoir de peine lorsque leur père mourrait finalement. Il ne connaissait rien de toute ces choses futiles qui touchent les plus faibles, ceux qui ont du temps à perdre à craindre, douter, pleurer, rire, espérer, mentir, jouer, etc… Lui, des sentiments ? L’idée l’aurait presque fait rire si Noah n’avait pas eu l’air di sérieux et contrarié.

« Ethan… c’est parfois héréditaire. »


Le professeur de potions magiques, sombre et froid n’avait jamais vraiment fait dans la dentelle pour apprendre quoique ce fût à ses élèves. Il ne servait à rien de les épargner ou de s’apitoyer de leur innocente frimousse, cela ne les aiderait jamais dans la vie. Peu importe la situation, les gens ne sont pas plus bons avec vous parce que vous êtes gentils. S’ils veulent vous écraser, ils n’hésitent pas une seconde. Ethan reproduisait le même processus, espérant qu’un jour, ces gamins ignorants finiraient par devenir quelqu’un et qu’ils ne se laisseraient pas marcher sur les pieds. Évidemment, ça n’était pas son but premier, il voulait avant tout que l’on respecte sa matière et que l’on s’y adonner au maximum, tout comme lui y avait consacré ses dernières années.

À voir Dive, dans un état proche du délabrement, une ruine humaine, il se doutait bien qu’il ne se faisait également plus d’illusions. Ethan savaient bien comprendre les gens, il ne les analysait que trop et avait le recul nécessaire pour justement les juger et les faire tomber de leur petit nuage tout rose. Lui ne se faisait aucun espoir, ça ne servait à rien. Dive était sans doute dans ce cas. Oui, il aurait pu le « buter » facilement lorsqu’il avait pointé sa baguette contre le gamin. Il n’avait pas daigné répondre à la question, pas maintenant en tout cas. Ce ne fut que lorsque l’épais nuage noir se fut dissipé, et que le surveillant manifestait son mécontentement qu’il réagît :

« Avec votre ‘flingue’, vous auriez sans doute pu m’abattre, j’aurais pourtant pu également tenter quelque chose avec ma baguette. De la même façon, sans elle ni potion, mais vous armé, je ne suis qu’un faible. Vous gagnez. Là pourtant, vous perdez, parce que votre ‘flingue’ ne vous est d’aucune utilité parce qu’ici, c’est la magie qui règne. Vous perdez parce que vous ne brandissez pas non plus votre baguette, vous ne lui faites pas confiance ; et vous perdez parce que n’importe qui aurez flairé le piège, mais pas vous. Vous, vous ne m’écoutez qu’à moitié et vous donner des coups de pieds dans le matériel scolaire. Vous, si vous voulez vous en sortir, Dive, vous allez devoir travailler deux fois plus ! »

Ses yeux étaient brûlants de colère. Pour il ne savait quelle raison, il ne se contrôlait plus, ne chercher plus à rassurer le gamin, ne prenez même plus garde à ne pas l’effrayer. Peut-être le juron que le surveillant avait poussé l’avait agacé ; après tout, il était tout de même un professeur… mais Dive, c’était un surveillant, pas un élève. Mais cette attitude, il ne la connaissait que trop, cette dispute, il l’avait déjà eu, à quelques mots prés, tout ça tournait dans son esprit dans un brouhaha insupportable, c’était de la faute de… la faute de…

« … Tu ne vois pas que je fais ça pour toi Noah ? »

Il baissa la tête, furieux de se laisser avoir ainsi par de telles ressemblances. Ses poings se serrèrent, il perdait le contrôle. Il devenait aussi exécrable que lors de ses cours. Pourtant, il avait pressenti que ce ne serait pas la bonne approche avec le jeune sorcier beaucoup trop impulsif. Il espérait que l’autre ne le prendrait pas personnellement, ça ne serait sans doute pour lui d’ailleurs qu’une déception de plus. A son âge on était du genre à haïr les adultes incapable de nous comprendre. Il en faisait sans doute parti et son humeur grincheuse ne ferait que s’ajouter à une liste déjà longue. Peut-être devrait-il faire un geste, peut-être devrait-il dire quelque chose, peut-être devrait-il...

« ... vous n’êtes pas un élève, c’est irritant de ne pas pouvoir vous sermonner. »

Ce n’était pas vraiment des excuses, ça n’y ressemblait d’ailleurs pas du tout, mais il espérait que cela calmerez un peu la situation.

« Ce n’est qu’effrayant parce que vous ne vous y attendiez pas. Pourtant, et je me force à devoir vous en féliciter ; vous avez au moins la posture adéquate. Mais par Merlin, sortez donc votre baguette ! Quant aux potions, c’est à peu près cela oui. Des ingrédients, mélangés ensembles dans un chaudron, forment une potion. Pourtant, ce n’est pas si simple que cela y paraît. En fait, ça demandera bien plus de travail qu’un sortilège, car ma matière implique que vous connaissiez chaque ingrédient, pour savoir bien le doser… ai-je bien toute votre attention au moins ?»

Il s’écarta du garçon, et se dirigea vers son bureau. Par de quelques mouvements légers et souples de la main, divers objets sortirent des certaines armoires pour se poser sur le bureau, tandis qu’un chaudron survolait la pièce depuis le fond. Il n’avait plus vraiment à en prononcer la formule, l’Accio était suffisamment ancré dans sa tête pour faire usage de la parole. Tout en faisant cela, il écoutait ce que lui disait son cadet, tentant de trouver les réponses les meilleurs qu’il pourrait lui apporter. Exercer la magie lui occupait davantage l’esprit et permettait une meilleure maîtrise de lui-même.

« Je crains fort en effet qu’il vous soit impossible d’assister à mes cours, premièrement parce que vous n’êtes plus un élève, mais aussi parce que vous avez également un travail ici. Il faudrait en discuter avec le directeur, nous pourrions trouver un arrangement. Ou alors, peut-être serait-il possible de se voir en fin de journée, et certains weekends end pour vérifier l’évolution de vos connaissances. Car ce que vous n’apprendrez pas en pratique, je ne vous conseille que fortement de l’apprendre dans les livres. »

Il fît voler trois volumes poussiéreux et un peu abimés par endroits jusqu’au garçon. Ne prêtant qu’à peine attention à ce que faisait le gamin.

« Ils sont pour vous. Lisez-les, retenez ce que vous pouvez. À votre stade, il vous faudrait davantage de cours de sixième ou septième année. C’est pour cela que deux sont dédiés aux cours des années que je viens de citer, le troisième est une sorte de… dictionnaire des ingrédients si vous voulez. Il sera le sujet de toute votre attention pour le moment… »

Puis reposant un regard vers lui :

« …si vous souhaiter apprendre les potions. Sinon, nous passerons plus de temps sur les sorts, et il vous faudra d’autres manuels que j’emprunterais pour vous à la bibliothèque… vous savez lire ? »

La question pouvait paraître déplacée, et pourtant elle était essentielle, sans quoi son baratin ne servait à rien. Et il arrivait parfois que des élèves ne sachent pas lire. Il n’y avait aucune honte, cependant, venant d’Ethan, dont on connaissait le caractère, n’importe quelle question pouvait sembler être une insulte, une moquerie un moyen d’être rabaisser.
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Dive Storm-Thacker
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MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Icon_minitimeVen 20 Mai - 12:31

Si cela avait été d’une simplicité aussi enfantine, tout aurait été bien plus stable dans son existence. Bosser deux fois plus que les autres n’avait cependant jamais suffisant. Pour ne pas dire que l’option paraissait dérisoire de là d’où il venait. Certains faisaient des promesses ; réduites en pièces. D’autres faisaient des efforts ; Les gâchant en quelques secondes sans même le réaliser. Et quelques hérétiques osaient s’en sortir. Leurs vies se limitent à présent à affronter des regards mauvais et des idées reçues qui vous détruise lentement. Non, redoubler d’efforts n’avait jamais semblé important pour ce jeune garçon qui avait passé son adolescence à commettre des larcins plus ou moins répréhensibles, à courir plus vite que la police et à menacer les gens avec une arme qui aurait pu l’envoyer gâcher sa pathétique existence en prison. Et pourtant, il était là, à écouter cet adulte qui lui inspirait cette désagréable sensation de menace mêlée à du respect. Son corps n’était pas enterré dans une fosse commune, ses mains n’étaient pas couvertes de sang –enfin pas à ce moment précis -. Aucun espoir dans le regard d’un vert trop brillant, juste un soupçon de colère et d’incompréhension. L’adversaire, non l’adulte, pas un ennemi, semblait solide sans avoir la cruauté que certains portaient sur leurs traits. Bien sûr, cet Ethan n’était pas un allié, cela se voyait à sa colère, à sa manière de le regarder comme s’il n’était qu’un problème de plus dans une liste interminable. Impossible pourtant de le considérer comme un autre monstre. Peut-être que l’humanité manquait ? Autant rester méfiant et se tenir sur ses gardes, comme à chaque fucking moment de son existence. Lui était-il impossible d’avoir confiance ? D’un jour prendre la main de quelqu’un et de se laisser guider sur une autre voie ? Sans doute que non.

La remarque suivante de la part de son aîné lui arracha un nouvel air d’incompréhension sur ses traits juvéniles. Il était incapable de réaliser en quoi son âge l’empêchait de recevoir un quelconque châtiment moral. Les gens le traitaient toujours comme un gosse et il ne pouvait s’empêcher de se sentir inférieur face à un adulte. Sans compter que le vieux possédait un diplôme, une preuve de son mérite, de son intelligence. Lui n’avait qu’un don pour s’attirer des emmerdes. De façon instinctive, le jeune homme tira son paquet de clopes de sa poche, uniquement pour se rendre compte que cela ne passerait pas et il le rangea tout aussi brusquement. La bagarre l’aidait à contrôler ses émotions, ne plus y avoir accès le rendait trop impulsif. Il croisa son reflet dans la surface d’un chaudron qui semblait neuf et se tira la langue, comme pour se traiter d’imbécile.

« J’connais pas d’sorts, la sortir aurait pas été utile. Et, dans le brouillard, on pouvait pas voir si j’l’avais ou pas ! Sans compter que ça m’aurait gêné pour frapper quelqu’un. »


Une pause se marqua, de façon violente et ses bras retombèrent le long de son corps. Cette fois, ce fut ses poings qu’il serra brusquement, sans y réfléchir. Assez pour laisser des marques au creux de ses paumes. En permanence, une distance de sécurité restait maintenue entre lui et son aîné. Et Dive restait toujours, sans même le réaliser, à une place qui lui permettait un accès facile à la porte et à un échappatoire si cela devenait nécessaire.

« Vous pouvez m’sermonner, hein, personne s’gêne jamais pour le faire. »

Son ton possédait quelque chose d’un brin sombre, comme s’il s’était amusé à insinuer que ceux qui lui faisaient ça récoltaient souvent un battage en règle pour avoir osé lui parler ainsi. Et, à l’entendre, ceux là, le gamin les tabassait jusqu’à ce qu’ils aient vraiment du mal à se relever. Même s’il était évident que jamais il n’aurait eu l’idée de s’en prendre à un professeur, Clancy était un cas à part, il y avait chez lui cet instinct d’ancien membre de gang qui dominait. Cela pouvait paraître effrayant si l’on en avait pas l’habitude. Un simple hochement de tête, trop brusque, qui fit craquer le bas de son cou en un mouvement dénué du moindre danger, fut sa réponse au sujet de l’attention qu’il apportait à la situation. Pas plus, pas. Jamais il n’avait eu la joie de passer sept ans en ce lieu, d’avoir quelques instants de normalités dans son existence chaotique. Pourtant, cela ne le troublait pas tant que ça. Les remords étaient amers mais les souvenirs, les bons, ceux qui étaient si rares, le forçaient à penser que l’existence n’était pas aussi tyrannique qu’elle semblait l’être.

Apprendre avec les livres lui sembla une solution acceptable. Sans rien dire, le garçon s’assit sur un des bureaux de la salle, bougeant lentement ses jambes dans le vide entre ses pieds et le sol. Cela l’apaisait, lui donnait l’impression d’être en haut d’un immeuble, à se jouer des dieux et des miracles, à provoquer les larmes et le désastre. Bordel, il en avait vraiment besoin, de sa dose de nicotine. Heureusement, les bouquins captèrent son attention. Ses paumes ne semblaient pas ensanglantées malgré les ongles qui s’y étaient enfoncés et il fut capable de prendre le premier ouvrage sur ses genoux. La façon dont il l’ouvrit prouva que cet individu si violent, qui cherchait toujours à détruire ce qui l’entourait, apportait un certain soin envers les livres. Ce qui est était le premier point positif que l’on trouvait à son propos par ailleurs.

Juste avant que ses lèvres ne s’écartent pour qu’il soit en mesure de dire ce qu’il souhaitait étudier, une question l’interrompit et son regard se fit franchement mauvais. Une insulte fut murmurée, suivit de quelques autres et il referma le bouquin sur ses genoux pour le reposer sur les autres. Ses yeux se plantèrent dans ceux de son vis-à-vis, ce qui était assez étonnant lorsque l’on savait à quel point Dive n’appréciait pas de faire cela, de lire la moquerie et la haine dans les prunelles des autres.

« Je veux apprendre les potions. Et les sortilèges. Et l’Histoire de la magie. Et tout ce qui existe d’autre ! Je veux bien venir dès que j’aurai du temps libre. »


Son corps descendit de la table en un mouvement qui ressemblait à celui d’un jeune provoqué qui souhaitait défendre son honneur. Même si ce n’était pas exactement cela. Une fois de plus, le souvenir, la mémoire, était ce qui motivait ses paroles. Son père adoptif lui avait enseigné l’art compliqué de la lecture et il était hors de question qu’il laisse quelqu’un sous-entendre qu’il était incapable de faire quelque chose comme cela.

« Fuck off ! J’adore lire ! J’sais pas l’faire d’puis beaucoup d’années mais j’sais ! »

Remarquons qu’à chaque fois que le garçon se sentait agressé, sa façon de s’exprimer se faisait moins bonne, plus maladroite, comme si sa colère contrôlait ses mots en plus de son corps. Par contre, le surveillant préféra de nouveau observer ses baskets pour continuer de se justifier. La suite ne le mettait pas vraiment en valeur.

« Par contre, j’pourrais pas… Ecrire, faire des d’voirs... Je maîtrise pas encore bien l’truc… »

L’écriture n’était pourtant pas inconnue au bataillon. Ses doigts tenaient juste le crayon avec maladresse, les lettres n’étaient pas toujours les bonnes et ce qu’il rédigeait semblait, quitte à être franc, illisible si l’on avait pas l’habitude. Lui se comprenait et encore, pas toujours. Sortant sa baguette de sa poche, il essaya de réfléchir à un sort qu’il connaissait et n’en trouva aucun d’adapté alors il se contenta de balancer le bout de bois sur la pile des bouquins.

« Vous pensez que mon retard est rattrapable ou que je suis un fucking cas désespéré ? »

Cette franchise un brin trop brute qui était la sienne lui donnait au moins le mérite de ne pas tourner autour du pot, de ne pas jouer avec les conventions et de manipuler ses semblables par de jolies phrases dénuées de la moindre once de sincérité. Réalisant soudainement qu’il avait fait un pas en avant et que son attitude était trop provocatrice, l’adolescent serra de nouveau les poings tout en cessant d’avancer.

« Hey, m’sieur… »

En fait, avec le recul on se rendait compte que la majorité de ses gestes étaient destinés à forcer ses mains à rester calmes et à leur éviter de briser trop d’objets qui auraient été retiré de son salaire. Enfin, pas qu’il avait besoin de cet argent avec la fortune qu’il possédait, et dont il ne préoccupait pas outre mesure, grâce à son père.

« Vous pourriez me tutoyer ? »

Cette marque de respect qu’était le vous lui troublait. Pour ne pas dire que c’était une des premières fois qu’on lui parlait ainsi et cela le mettait terriblement mal à l’aise.
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Ethan McLorgan
Ethan McLorgan
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MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Icon_minitimeSam 21 Mai - 6:48

Choc. Quoi ? Allaient-ils tous deux mourir à cause de leur misérable père ? Était-ce un autre de ses cadeaux empoisonnés qui détruirait tout sur son passage, encore. Non, il ne mourrait pas, il en était hors de question, il s’y refusait, il ne lui accorderait pas cette satisfaction. Mais Noah… ils n’avaient tous deux que quelques années de différence, pourtant le professeur ne voulait pas à avoir à enterrer son cadet un jour. Sa main se mit à trembler et sa voix, un peu moins sûre, moins confiante :

« Es-tu…tu vas bien ? »

Non, pas lui, il ne vivrait plus sans ça. Si Noah venait à disparaître à son tour, il serait alors totalement orphelin sans mère, sans frère, sans père non plus mais cela ne l’ennuyait pas. Noah était beaucoup trop jeune, il ne pouvait pas l’abandonner, pas lui. Par pitié.

« Oui, ça va. Ça saute sans doute certaines générations. C’est dans nos gênes normalement, on n’peut rien faire, mais… »

Soulagement.

« …Cesse donc de me tourmenter Noah, si tu n’as rien c’est donc parfait. Et quoi ? Notre descendance sera affectée, et bien ça tombe bien, je n’avais pas envie de me reproduire si c’est ce que tu veux savoir. … Désolé pour toi en tout cas. Dis-toi qu’au moins tu auras moins de risque de souiller le monde d’un enfant qui porterait ses gênes. C’est un mal pour un bien. »

« Tu te moques de tout Ethan et ça se retournera contre toi un jour.»


« Si en effet vous ne connaissez pas de sorts, alors il faudra peut-être reprendre depuis le début. Pour autant, ce n’est en faisant léviter un objet que vous sortirez vainqueur de quoi que ce soit. Les sorts primaires, vous les apprendrez par vous-même, dans des livres que je vous donnerais par la suite. Vous les exécuterez devant moi, pour vérifier que vous les maîtrisez. Mais je ne serais pas derrière votre dos. »

Le travail s’annonçait un peu plus laborieux. Tandis que le gamin se posait sur une table, laissant ses jambes se balancer dans le vide, Ethan eu vraiment l’impression de parler à un élève. Au fond, il était encore jeune, à peine sorti de la majorité. Et en même temps, tout dans sa désinvolture laissait penser qu’il en avait vu bien plus que certains jeunes sorciers de cette école. Rien en rapport à la magie, bien sûr, mais sa vie de moldu avait sans doute était pleine d’évènements, d’apprentissages de la vie, sa dureté, sa cruauté, son injuste caractère.

Oui, il suffisait de le regarder pour s’en rendre compte. Ce n’était pas seulement de l’insolence, c’était avant tout la façon qu’il avait trouvé pour s’en sortir : cette constante méfiance dans son regard, dans ses postures, dans ses mots aussi. Il avait quelque chose de vulgaire et d’assez effrayant. Sans doute méritait-il chez les plus jeunes d’un respect fondé sur la terreur qu’il dégageait. Peut-être aussi les adultes eux-mêmes ne se sentaient pas à l’aise en sa présence. Oui, ce Dive, c’était un fauve qui tentait de se civiliser aujourd’hui. Était-ce encore possible ? Ethan s’en rendit compte en observant son cadet manipuler les ouvrages qu’il venait de recevoir. De manière subtile, faisant semblant de parcourir un livre de potions, ses yeux fixaient le gamin qui avait tout du comportement d’un élève désireux d’apprendre. Si on ne prenait pas garde aux bleus sur sa peau, ou égratignures et autres blessures, n’importe qui aurait vu la même chose qu’Ethan : un gamin sans doute paumé qui se dévoile pas son style, mais dont l’admiration pour les livres n’avait pas d’égal.

Cette image le fît sourire, discrètement encore, l’autre aurait pensé qu’il se moquait de lui. Il releva définitivement la tête en écoutant le jeune sorcier lui avouer son envie d’apprendre diverses matières. Une passion, un intérêt, un besoin ; le professeur ne savait pas vraiment ce qui poussait ce garçon aux allures de junky à découvrir tant de choses. C’était remarquable… et désolant à la fois de s’apercevoir que la chance n’était pas toujours donnée à ceux qui s’avéraient les plus intéressés par leur éducation. C’était souvent comme ça d’ailleurs. Les plus riches s’en plaignait, tandis que les appauvris en rêvait en secret. Ethan ne pouvait s’empêcher d’admettre pour lui-même que ce garçon lui plaisait. Certes, il n’aurait pas plus de pitié parce qu’il avait connu sa réelle identité que tardivement et que sans doute c’était un aimant à malheurs ; mais il l’aimait bien. C’était sans doute le soin avec lequel il avait traité les livres précédemment offerts. Ou peut-être pas, il ne le savait pas et le reconnaître ne changerait en rien son attitude. Si ce garçon voulait vraiment réussir, il lui faudrait le lui prouver, à la fois au professeur mais également à lui-même.

« Vous êtes curieux ; c’est appréciable. Est-ce que vous avez accès à la bibliothèque par vous-même ? Je pourrais peut-être vous conseiller quelques auteurs et ouvrages classiques. Je crains en revanche que pour l’Histoire de la Magie il ne vous faille tout faire par vous-mêmes. Je pourrais vous conseiller, mais rien de plus. Et puis… le passé ne m’intéresse pas. »

C’était un aveu inutile, mais il était sorti de lui-même ; comme un besoin de partager l’information. Le passé, il s’en foutait, tout comme l’avenir. Il ne se penchait que sur le présent, c’était tellement plus simple et le reste n’était pas indispensable. Il n’avait pas lui-même grand-chose à retenir de sa propre histoire. Elle se résumait par un abandon, une mort, un travail acharné pour survivre, et une amère réapparition dont il se serait passé. Le reste n’était fait que de réussites scolaires et professionnelles pour cacher son échec dans sa vie privée. Non, son passé et celui des autres ne l’intéressait pas. Il n’en voulait rien savoir.

Des aveux, le gamin en faisait également. Ethan s’en étonna. Cette nouvelle gêne dans les gestes et la voix de Dive jurait avec son attitude normale. Il venait tout juste de lui affirmer avec véhémence qu’il aimait lire et donc qu’il en était capable. Le professeur avait parié que sa remarque aurait sonné comme une injure. Ça n’avait pas été le cas, mais visiblement Dive, trop impulsif, ne réfléchissait jamais avant de parler. Du moins pas tout le temps, après tout, il l’avait tout de même suivi, c’était bien une preuve de sa réflexion. Ethan se sentît un peu gêné par cet aveu auquel il ne s’attendait pas. Et puis, ça n’avait pas réelle importance. Et il n’était pas là pour ça.

« ... Très bien, ce n’est pas grave. Vous n’êtes pas un élève de toute façon, vous n’aurez donc pas de devoirs à me rendre, pas d’interros, pas de notes. Quelques questions sans doute pour vous tester, et encore… Je ne suis là que pour vous orienter et vérifier votre pratique. Par conséquent, si vous ne lisez pas, je le verrai dans vos échecs. Et puis… … Je connais de grands maîtres des Potions qui ne connaissent rien à l’orthographe ; si cela vous rassure. »

… Ces élans de gentillesse l’ennuyaient. Il n’avait pas de raisons d’être ainsi. Il soupira pour lui-même, griffonnant quelques annotations sur un parchemin… Relevant les yeux vers le surveillant qui posa la baguette qu’il avait ressorti, la jugeant sans doute inutile à nouveau, Ethan réfléchit à un sort qu’il pourrait lui faire exécuter.

« Essayez donc Lumos, si vous ne le connaissez pas… »

Il griffonnait toujours sur son parchemin, des noms d’auteurs, d’ouvrages, de sorts et de potions qui pourraient être utiles pour l’apprentissage de Dive. Son attention ne se reporta sur le sorcier que lorsqu’il lui posa une question qui le frappa aussi sec qu’un coup sur la tête. Pensait-il vraiment lui-même qu’il était un cas désespéré ? Était-ce l’image qu’il avait de lui, celle d’un incapable ? Ethan pensa à la dureté qu’il avait avec ses élèves ; jamais il ne les croyait vraiment ignorants, simplement trop fainéants pour faire leur travail. Bien sûr, ça les rendait plus incultes alors qu’ils pourraient facilement l’éviter, mais jamais pour lui-même il n’avait pensé qu’un élève ne valait pas mieux qu’un déchet ; même s’il ne le montrait jamais. Il le va les yeux en l’air, agacé une fois encore :

« …vous êtes pénibles vous savez. Vous m’obligez à dire des choses que je ne dis jamais… … » il prit une longue respiration, un peu comme s’il produisait un effort surhumain « … il n’y a pas… de cas désespéré. Il n’y a que des élèves laxistes et des professeurs aveugles et eux-mêmes parfois laxistes. C’est tout. Si vous voulez réussir Monsieur Storm-Thacker, alors vous y arriverez en vous en donnant les moyens. »

Sa main griffonna quelque chose qui n’avait aucun sens, un peu comme pour occuper son esprit et ne pas le laisser penser à ces propres mots. Il ne regarda pas une seule fois le garçon quand il parlait, il aurait perdu la face, il aurait peut-être même sourît. L’image de Noah et de sa naïveté lui revint. Non, il n’y avait pas de cas désespéré. Ni Noah, ni Dive n’en étaient.

La question suivante le troubla un peu. Tutoyer un élève, qui certes n’en était un qu’à moitié, lui semblait bizarre. De la même manière, se voyait-il se faire tutoyer à son tour ? Pourtant, peut-être était-ce un moyen pour le jeune sorcier dépareillé de se sentir plus à l’aise et de ne plus s’inquiétait de coutumes hiérarchiques.

« Et vous, me tutoieriez-vous ? Car nous sommes égaux, ce qui va pour l’un irait pour l’autre également. »
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MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Icon_minitimeSam 21 Mai - 7:49

L’histoire était importante. Pas comme certains pouvaient l’imaginer. Certes les plus grands combats déterminaient ce que l’on devenait, le nom de notre pays, de notre langue. Pourtant, l’intérêt du jeune homme envers tout cela n’avait rien à voir avec de telles idées. Comment quelqu’un qui ne connaissait rien de ses propres origines ne pouvait-il pas être fasciné par ce qui était historique, noté dans les livres pour ne jamais se perdre. Et, d’une façon plus que paradoxale, jamais ce sale gamin n’avait cherché à savoir qui il était. Des éléments lui manquaient parfois. Comme sa date de naissance par exemple. Ignorer son propre âge ne rendait pas toujours les choses simples. Il était trop indiscipliné pour être en mesure de choisir une date et de la converser. Aucune ne lui paraissait suffisamment cruciale au sein de son existence. Peut-être que s’il avait été en mesure d’y prêter attention, il aurait été en mesure de tracer des croix sur un calendrier et ainsi de mieux situer les différents moments de sa vie. Quoique, ça n’aurait rien changé. Une date ne signifie pas grand-chose. Et puis, la plus grande utilité qu’il offrait à une date de naissance était d’être inscrite sur une tombe. Lui préférait l’idée d’être incinéré. Et, s’il crevait dans une bagarre, la fosse commune lui suffirait amplement. Pas la peine de se la jouer en allant se faire faire une pierre tombale de deux mètres de haut. Cela lui rappela que, à une certaine époque de sa jeunesse, il avait fait des tags un peu partout sur des tombes. Idée stupide. Un soupir lui échappa tandis qu’il chassait la pensée de son esprit.

Le fait que le passé n’importe pas à son aîné lui sembla cependant compréhensible et sa tête se hocha, de façon brusque, comme pour confirmer cette façon de voir les choses, même si ce n’était pas la sienne. A quoi bon vouloir tout rejeter lorsque c’était ce qu’on avait vécu qui décidait que ce que l’on devenait ? Peut-être, l’idée traversa alors le surveillant, que cet Ethan ne voulait plus songer au sien, qu’il avait des regrets et de mauvais souvenirs qui l’empêchaient d’avancer. Durant un moment, Dive resta silencieux, songeant que faire du même ne lui ferait sans doute pas du bien ; l’homme n’avait pas l’air heureux ainsi. Enfin pas plus que lui-même l’était. Et le niveau de bonheur d’un garçon qui mutile sa chair avec tout ce qui lui passe sous la main pour s’empêcher de tout détruire n’était ma foi pas très haut.

Ses doigts agrippèrent sa baguette et il songea au sort qui venait de lui être proposé. Son corps retourna se poser sur la table, comme si cela était normal. D’un autre côté, durant ses très courtes années d’études, en primaire, la classe était tellement bondée que s’asseoir sur les bureaux était une obligation. C’était ça ou le sol. Manque de budget stupide. Le mot demandé s’échappa de ses lèvres en un murmure et sa baguette ne fit rien. Piqué au vif, pour ne pas dire franchement agacé, le jeune homme tenta une seconde fois, en criant presque. Bien sûr, comme monsieur ne contrôlait pas le moins du monde la puissance magique de ses sorts, une lumière éclatante se dessina au bout de sa baguette et l’aveugla quelques secondes. Juste avant qu’il ne balance le bout de bois sur le sol, avec une certaine force. Une nouvelle raison à ajouter à sa liste de trucs qu’il détestait avec la magie. Il cligna les yeux un moment sans oser passer ses doigts sur ses paupières. Cela aurait foutu en l’air son maquillage et il ne se sentait pas de le refaire, là, tout de suite.

Quelques secondes plus tôt, l’adulte l’avait nommé Monsieur Storm-Thacker et cela avait sans doute joué sur sa perte soudaine de concentration. C’était la première fois dans toute son existence que quelqu’un le nommait ainsi, pour ne pas dire qu’on mettait un monsieur devant son nom. Et l’expression de choc léger sur ses traits ne venait certainement pas que du sort un peu raté. En tout cas, ce fut à cet instant précis que le punk décida de répondre à ce qui avait été dit plus tôt, s’étant trop perdu dans ses réflexions pour le faire sur le coup. Ses yeux avaient cessé de cligner et il semblait se sentir un peu mieux, quoique son regard n’était pas des plus amical. D’un autre côté, Dive ne changerait pas en un jour.

« J’peux me démerder pour l’Histoire, d’façon et j’ai accès à la bibliothèque. Et vous êtes vachement différents des autres vieux… J’sais pas comment l’expliquer. Vous avez l’air mauvais mais, en fait, z’êtes plutôt juste. Sévère aussi mais ça c’est pas mal. »


Enfin, dans son cas il était plus qu’évident que de se retrouver avec quelqu’un qui lui imposait des limites et des choses à faire lui ferait du bien. A aucun moment de son existence quelqu’un n’avait osé lui offrir une pareille stabilité. En même temps, l’on se rendait bien compte que son absence d’éducation l’empêchait de réaliser les choses à ne pas dire lorsqu’on se trouvait en compagnie de quelqu’un. Même si sa franchise n’avait rien de cruelle. Il était juste sincère, un peu trop certes, mais c’était sans doute plus agréable que d’entendre des mensonges et des excuses toutes les cinq secondes. Tout en recommençant à balancer ses jambes dans le vide, le jeune homme tira sa langue à sa baguette, étant bien décidé à la punir en la laissant sur le sol pendant un bon moment. Pour ne pas dire que, quelques jours plus tôt, le pauvre bout de bois avait subit pire en traversant une fenêtre ouverte après une crise de colère.

La phrase au sujet de l’égalité lui arracha un grognement qu’il ne chercha même pas à retenir. Ca, c’était faux. Tous deux étaient à des années lumières l’un de l’autre. Aucune égalité, aucun point commun. Si ce n’était la magie et encore les deux individus paraissaient lui apporter des intérêts bien différents.

« C’est pas vrai ! »

Son ton était gamin, colérique et ses mains agrippèrent le rebord de la table assez forte pour presque laisser des marques sur cette dernière. Se contrôler était un domaine ou il avait encore du boulot. Quoiqu’intérieurement, Dive était franchement rassuré de ne pas s’être levé pour se mettre à hurler une fois de plus. Tentant de maîtriser le timbre de sa voix pour le garder à un niveau acceptable, ce qui fut un échec complet, le plus jeune prit la parole.

« On est pas égaux, m’sieur ! Vous êtes un prof’, un type respec-respectable ! Et j’suis… »


Ses dents attrapèrent alors sa langue et il la mordit avec force. Suffisamment pour être en mesure de fermer sa grande gueule et de fixer ses pieds. L’autre ne comprendrait pas, c’était une évidence. Au final, lorsqu’il cessa son manège insupportable, du sang perlait sur ses lèvres. Il s’essuya rapidement dans la manche de sa chemise blanche laissant une marque sur cette dernière. Rah, son vieux l’aurait buté pour ça, enfin non. Dive n’était pas sûr que l’autre ait été du genre à faire attention à ses fringues. En tout cas, il allait encore passer la soirée à frotter le tissu pour retirer cette fucking tâche. Bravo, Dive.

« J’préfère continuer de vous vouvoyer. Mais ça m’dérange qu’on m’dise vous… J’veux dire… C’est flippant. »

Ce mot était visiblement un de ses favoris. Ou alors son manque de vocabulaire l’empêchait de trouver des synonymes corrects, ce qui pouvait être le cas également. Un brin calmé, enfin pour les deux prochaines minutes au maximum, l’Américain descendit de nouveau de son bureau, ignorant royalement sa baguette et s’approcha un peu, de deux pas en fait, de son aîné.

« Et si mon but c’était de d’venir prof, j’pourrais ? »


La question n’était pas anodine. Cela se voyait dans son regard un peu trop brillant, dans la façon dont il semblait prêt à hurler en quittant la pièce en entendant une réponse négative. Au final, ce garçon, sans s’en rendre compte, se fixait des objectifs que beaucoup, à son niveau, n’auraient même pas envisagé. Ce n’était pas de l’ambition, ni de l’inconscience. Juste sa façon de voir le monde, de ne pas abandonner. Quand à la matière qu’il souhaitait enseigner, son intérêt pour l’Histoire était une évidence. D’un autre côté, l’imaginer en enseignant aurait arraché des fous-rires à plus d’un et ce n’était certainement pas aussi simple que d’effrayer des mômes pour s’attirer leur respect. Par ailleurs les terreurs semblaient s’être bien calmées depuis son arrivée. Pas qu’il leur laissait vraiment le choix en un sens. Et puis, sans qu’il ne prévienne, son corps se rapprocha encore de quelques pas et il chercha un geste, quelque chose, qui pourrait convenir dans une telle situation. Et ne trouva rien pour exprimer qu’il était pas déçu d’avoir rencontré ce type qui allait sans doute lui en faire voir de toutes les couleurs en devenant son professeur. Ce qui était sans nul doute l’ombre d’un sourire se dessina sur ses lèvres, pour disparaître assez rapidement. Son regard se détourna dès qu’il se rendit compte de son geste.
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Ethan McLorgan
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MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Icon_minitimeSam 21 Mai - 12:03

« Très bien Noah, je me pencherai sur la question quand ça arrivera en me plaignant que tu avais raisons. Si cela peut te consoler. »

Peu importe ce qui lui arriverait plus tard, il n’y accordait pour le moment aucune importance. Le présent, c’était tout ce qui comptait, ou le futur proche. D’ailleurs, en portant un regard à l’horloge contre le mur, il se rendît compte du temps qui s’était écoulé. Ses élèves allaient bientôt arriver, la discussion devait donc prendre fin.

« Tu m’excuseras, j’ai un cours à donner maintenant. Nous avions fini de toute façon, ou voulais-tu ajouter quelque chose ? »

Noah n’avait rien dit, laissant un silence s’installer. Il avait repris ses affaires, laissant un papier sur le bureau du professeur : leur adresse, au cas où Ethan l’aurait oubliée avec le temps. Sur son visage l’on pouvait lire sa tristesse. Une fois encore, les deux frères ne seraient pas unis, il n’y aurait pas de grandes effusions, pas d’excuses, pas même de sa part. Noah, il avait tout d’un être qui essayait de réparer le monde, en vain. Il en souffrait, ça se voyait. Il se contenta d’ouvrir la porte du cachot et se retournant :

« Prend soin de toi, Ethan. »

Puis disparût en fermant la porte. Noah, toujours à se soucier des autres, mais de son frère qui ne lui montrait aucune sympathie. Il pouvait s’inquiéter, il l’avait d’ailleurs prouvé à l’instant, croyant qu’il était condamné à son tour. C’était son jeune frère après tout, il ne pouvait totalement le nier. Il était toute sa famille, tout ce qui lui restait maintenant. Il s’en voulait parfois de cette distance qui s’était installée entre eux, après tous les efforts et les sacrifices qu’il avait fait. Noah… si seulement il savait à quel point Ethan tenait à lui.

« Toi aussi p’tit frère. »


Ethan griffonnait toujours sur son bout de parchemin tandis que Dive avait essayé de faire apparaître au bout de sa baguette un faisceau de lumière. Un premier échec le déstabilisa, puis la seconde fois, s’emportant un peu, une lumière aveuglante apparût juste avant que le garçon ne jette violemment sa baguette sur le sol. Sans doute avait-il été perturbé par ce que le professeur lui avait dit. C’est vrai qu’il était stupide de demander à un nouveau sorcier d’essayer un sort et de lui parler en même temps. Il avait lui-même gâché la concentration de Dive, il était un peu responsable de sa réaction. Du moins, il ne l’était qu’en partie. L’impulsion du garçon l’avait une fois de plus poussé à jeter le bout de bois. Ethan ne dît rien là-dessus, même s’il était flagrant que le surveillant n’irait pas loin s’il se comportait de la sorte à chaque fois qu’on lui énonçait les capacités de sa baguette magique ou qu’il se laisser surprendre par l’un de ses propres sorts.

Dive s’était à nouveau assis sur le pupitre de bois, les jambes dans le vide. Lorsque le professeur lui parla de leur égalité, le jeune sorcier sembla ne pas être d’accord. Il était évident qu’il tenta de se contrôler, pesant ses mots, évitant d’être une fois de plus impulsif. Non, pour lui, ils n’avaient rien de semblables. C’était bien là l’attitude d’un enfant qui n’avait aucune estime pour lui-même. C’était désolant à voir, mais pourtant, tellement banal. Ethan en voyait beaucoup de ces gamins qui n’avaient aucune confiance en eux, qui se dévalorisaient sans arrêt. Certes, il jouait souvent le rôle du fautif. Lui-même s’amuser à leur faire comprendre qu’ils n’étaient rien. Sa façon d’enseigner comportait sans nul doute quelques lacunes. Les élèves ne se rebellaient pas, ils ne prenaient pas ses pics comme un moyen de se renforcer ; ils se laissaient simplement terrifier, rabaisser et ne sourcillaient jamais. Dive, tout en étant plus coriace faisait la même chose. Il ne valait pas mieux qu’eux sur ce point. Habitué à être considéré comme un moins que rien, lui-même l’avait avoué, il ne s’était créé une image de lui que par ce que les autres lui avaient laissé penser de lui.

Laisser Dive le vouvoyer alors que lui le tutoierez ne lui sembla pas juste. Ethan maintenait que travaillant tous deux à Swelty, peu importe le titre exact de leur profession, il n’y avait normalement pas de distinction à faire entre les deux hommes. Certes, il était professeur et un peu plus âgé, cela reviendrait pourtant à considérait le surveillant comme inférieur. Puis il réfléchît à la façon dont il avait de s’adresser à ses autres collègues. Il avait pour habitude de tous les vouvoyer, à part quelques exceptions, telles que Seth Ezékiel, mais leur relation semblait avoir pris un tout autre tournant ; ils étaient devenus beaucoup trop proches pour se vouvoyer. La deuxième personne était le bibliothécaire Kasey Fletcher, mais de la même manière, tout en étant moins forte, leur relation n’avait plus rien de celle de deux collègues. Il apparaissait donc qu’à moins qu’Ethan et Dive entretiennent une relation plus précise et moins distante, il n’avait aucune raison de tutoyer le garçon. Par ailleurs, il n’avait pas même cette proximité avec ses élèves, pas même avec les plus doués en potions.

« Je regrette Dive, je ne tutoie aucun de mes élèves, et au final, je vouvoie également mes confrères. Collègues nous sommes d’une certaine façon, respect je vous dois donc. Et puis… ça vous donnera sans doute un peu plus d’estime, vous en manquez grandement. »

Ce n’était pas son problème, certes, mais il devait admettre que selon lui, bien s’entendre avec soi-même était un premier pas vers la réussite. Et puis, ça évitait bien des regrets. Il ne s’engagea pas plus sur ce chemin, se doutant bien que Dive serait froissé de savoir que finalement, il le se ferait pas tutoyer mais qu’en plus Ethan continuait d’appuyer qu’il n’avait aucune raison de se dévaloriser ainsi. C’était typique chez ces gens qui étaient peu confiants de refuser d’admettre qu’ils avaient eux-mêmes une certaine importance et méritaient comme tout autre le respect. Produits des railleries des autres, Dive devait faire partie de ces gens-là.

Et puis ce fut un peu comme une surprise. Dive qui avait des projets, un but. Dive qui voulait un avenir, et convenable par surcroit. Il n’aurait jamais pensé à cela. Il le reconnaissait, il voyait très bien Dive dénué de tout espoir, se contre fichant de tout, y compris de son avenir. A l’entendre ainsi parlé de lui, se moquer de tout, accorder peu d’importance aux choses (mis à part les livres), il était persuadé que le gamin se contenterait de se laisser vivre comme ça, sans réel plan. L’idée l’en rassura, un peu. Il était certain en tout cas que s’il voulait arriver à ses fins, il lui faudrait travailler.

« Et bien… je peux vous dire que vous me surprenez à chaque fois que votre bouche s’ouvre. Vous voyez, vous n’êtes pas si bête ! Pour ce qui est de votre but, il est louable, et en tant que professeur, je ne peux que vous encourager fortement à suivre la voie. Pourtant, j’admets qu’il vous faudra étudier, y compris votre langage et arranger un peu votre attitude. Mais oui, si vous ne lâchez pas le morceau, vous avez vos chances ! »

Encourager un élève… mais qu’elle idée nouvelle et étrangère.

« … Notez que je ne vous redirez pas ça plusieurs fois. »

Et pour la première fois, il lui sourît légèrement. Puis reprenant son sérieux.

« Mais essayez déjà de ne pas jeter votre baguette à chacun de vos sort ou de vos petite colères. Reprenez votre Lumos et maintenez-le. Contrôlez-vous, c’est très simple. Après je vous montrerez comment désarmer un sorcier. Bon je vous l’accorde, il n’y a aucun lien entre les deux sorts. »

Il s’arrêta de griffonner, et attendît que le gamin s’exécute. Tout cela paraissait un peu brouillant certes, mais la journée avait peut-être été trop mouvementée pour qu’il puisse faire quelque chose de convenable pour cette fois-ci. Et puis, il s’agissait pour tous deux d’un nouveau départ.
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Dive Storm-Thacker
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MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Icon_minitimeSam 21 Mai - 23:24

A une époque, lorsqu’il venait de l’obtenir, le jeune homme avait sincèrement apprécié sa baguette. Et les quelques sorts qu’il connaissait étaient employés assez souvent. Etant déjà majeur chez les sorciers, on ne lui imposait aucune limite quand à l’utilisation de ses pouvoirs après tout. Ce qui s’était rapidement mué en un cauchemar pour son colocataire lorsqu’il s’était rendu compte que le garçon se contentait de tout réduire en pièces dans leur appartement. Dive ne voyait pas vraiment en quoi c’était dramatique. Après tout, c’était moins bruyant que de se servir de son flingue sur les meubles, les sorts ricochaient globalement moins que les balles et il n’y avait pas trop de dommages collatéraux. Sauf cette fois où la télévision avait été réduite en miettes par accident mais il était innocent. Il avait prévu de briser le miroir avec un sort et de le réparer ensuite, pas que son sort rebondirait. Etrangement, son ami n’avait pas exactement été du même avis et il s’était fait confisquer le bout de bois un moment. Et puis, comme avec son téléphone portable, le plaisir de la découverte et de la nouveauté s’était évaporé et il avait fini par juste trouver ça chiant, sans doute à cause de son manque d’expérience. En tout cas, à présent, pratiquer la magie était devenue une sorte de contrainte. Dive n’appréciait guère être forcé à apprendre quelque chose, cela se voyait très facilement chez lui.

Les seuls que l’on vouvoyait étaient ceux qui faisaient suffisamment peur pour que l’on sente obligé de le faire. Au cours de son adolescence, qui avait été un brin brouillon au final et qu’il n’avait pas franchement l’impression d’avoir terminé, Dive avait été plus habitué à tutoyer ceux qui l’entourait. Parfois, c’était carrément par provocation. Comme avec les flics par exemple. Mais ces types ne le respectait pas, alors il n’avait aucune raison de le faire. Sans compter qu’à douze ans, lancer des pierres sur leurs voitures lui semblait très intelligent. Des années plus tard, avec le recul, moins. D’un autre côté, l’on ne pouvait pas apporter la moindre modification au passé donc à quoi bon y songer. Sans compter que son aîné lui donnait une réponse à ce moment-là. Ce qu’il entendit ne lui fit pas plaisir et sa langue se tira à l’entente de la dernière phrase. Pourtant, aucune protestation ne s’échappa de ses lèvres et il se contenta de hausser les épaules. Son léger problème d’estime de lui-même, il le connaissait. C’était sans nul quelque chose qui ne changerait jamais, qui resterait gravé dans son comportement pendant encore de nombreuses années, pour ne pas dire dans toutes celles composants son existence. Ce n’était pas de sa fucking faute. Des tas de trucs l’étaient mais certainement pas ça. Une moue agacée vint se placer sur son visage tandis qu’il préférait ne plus revenir là-dessus. Sinon, il allait s’énerver et donc forcément casser quelque chose. Ou dire une connerie. Et, dans le pire des cas, les deux à la fois.

En entendant Ethan dire qu’il n’était pas ‘si bête’ son air se renfrogna. La phrase ne partait sans doute pas d’une mauvaise attention mais la formulation lui sembla franchement méchante, pour le coup. Heureusement, la suite le calma un peu et les traits de son visage se détendirent. Il cessa de se faire mal avec ses mains et se contenta d’un hochement de tête, une fois de plus des plus brusque. Un jour, il allait se blesser à faire ça.

« J’sais qu’c’est difficile. Mais ça m’dérange pas. Et mon langage est pas si terrible ! Mon attitude non plus ! J’ai juste… Un peu d’mal avec certains trucs. Mais vous avez tous des conventions hyper compliquées. Comme voulez-vous qu’j’m’en souvienne, m’sieur ? »


Pour les autres, qui les avaient appris dès leur enfance, rien ne semblait compliqué et étrange. Lui avait peur de faire une bêtise en permanence. Quoique son côté impulsif l’empêchait toujours de s’inquiéter bien longtemps. Il préférait tout simplement dire ce qu’il pensait, quitte à se faire mal voir. Après tout, ce n’était pas comme s’il se sentait en mesure de faire mieux que ça. Un soupir lui échappa et il réalisa, à peine, que son aîné faisait de gros efforts avec sa personne, que c’était sans doute un être distant avec les gens, ses élèves, le reste du temps. Pourtant, ce n’était pas non plus un traitement de faveur, juste une approche un peu différente. Se levant, le jeune homme ramassa sa baguette. Il l’aimait bien ce type. Bien sûr, Dive ne faisait confiance à personne, encore moins aux adultes, mais le respect qu’il accordait à son aîné était déjà pas mal pour lui.

« Pourquoi vous êtes devenu prof’ ? »

Les mots lui échappèrent tandis qu’il se demandait dans quel main tenir le bout de bois. A force d’être droitier mais de tout vouloir faire comme un gaucher, surtout tirer avec son flingue, il avait du mal à se décider sur comment tenir les choses. Pendant une poignée de secondes, sa baguette ne cessa de changer de main, tandis qu’il la lançait et la rattrapait de façon négligée. Un jour, il allait vraiment la casser à la traiter de cette façon. Quoique la baguette semblant adaptée au sorcier, la sienne était plus résistante que la moyenne. Au vu du nombre de fois où elle était passée par une fenêtre et qu’elle avait été retrouvée en parfait état. Même lorsqu’il la mordait, ses dents ne laissaient pas vraiment de marques. Ce qui était tant mieux par ailleurs. Et puis, quel besoin avait-il de faire sa dentition là-dessus ?! Ce fut ce moment précis qu’il choisi pour tenir l’objet dans sa main droite et de dire le sort aussi calmement que possible. Ses yeux étaient légèrement plissés par la concentration. Et cela sembla payer puis que son lumos était correct, pas parfait, mais c’était déjà ça. Dive possédait des capacités magiques assez importantes en réalité, c’était juste la concentration qui avait tendance à lui faire faux bond. Maintenir le sort lui demanda de ne plus se concentrer que sur sa baguette et il ignora donc Ethan durant cette période.

Et, après un moment, la lumière décida de disparaître et il se rendit compte que sa respiration était peut-être très légèrement plus rapide. Au moins, le sort avait été bien réalisé cette fois. Plus calmement qu’auparavant, il vient s’asseoir sur un coin du bureau de son aîné et se pencha légèrement pour voir ce qu’il faisait. Même si le garçon accordait une immense importance au terme ‘espace vital’, il voulait savoir quoi faire à présent qu’il avait terminé l’exercice.

« Et les sorts interdits, j’peux les apprendre aussi ? »

N’avait-il pas démontré une forte aversion à leur égard, quelques minutes plus tôt ? Certes. Il fallait juste garder en mémoire que Dive n’était pas un ange et que l’idée de pouvoir se défendre ainsi ne le rebutait pas tant que ça. Et puis, apprendre, ce n’était pas forcément s’en servir ensuite. On lui avait dit la même chose pour son flingue… Visiblement, il se sentait toujours de mettre les choses en pratique après un moment. Pourtant, la plus grande motivation du jeune homme était d’apprendre à s’en défendre. Connaître son ennemi pour mieux le comprendre.

« Vous avez dit que y’en avait un dont j’pourrais me défendre, mais comment j’peux le savoir ? »

Curiosité un peu malsaine, visiblement. Comme si la simple idée de souffrir pour le découvrir ne lui posait pas vraiment de problèmes. D’un autre côté, cela pouvait presque se comprendre chez quelqu’un qui avait passé sa vie sous les coups. Son respect pour son organisme était mineur. Cela se voyait à la façon dont il se bagarrait, défiait ses ennemis avec des insultes particulièrement crues, à la manière dont il tirait la langue et pointait son flingue sur ceux qui pensaient être capable de le battre. Les imbéciles, il n’était plus un gamin, il savait comment être un monstre de destruction bien plus adroit.

« J’veux être prof d’Histoire d’la magie. Même si j’sais que vous aimez pas ça. »


La phrase n’allait vraiment pas avec le reste de ses paroles. A croire que les mots qui sortaient de ses lèvres n’étaient pas fait pour se ranger dans un ordre précis et qu’il laissait juste son côté impulsif décider pour lui. En tout cas, le bureau était vaguement plus confortable que les tables des élèves. Et puis, il aimait bien être assis sur ce genre de trucs. Les chaises, c’était trop instables. Ca tombait, c’était pénible. Son ton, lorsqu’il s’était exprimé, était plus calme que d’habitude, comme pour appuyer son envie sincère de faire ça. L’idée était assez récente et ne datait que de quelques jours mais il avait vraiment envie de s’investir. Sans compter qu’apprendre quelque chose aux autres lui semblait être gratifiant. Quand à la paye, il s’en fichait carrément. Ce n’était pas le genre de préoccupation qu’il possédait. Même s’il oubliait toujours qu’il possédait de la thune et que, dès qu’il se devait de faire les courses ou quelque chose comme ça, il piquait tout ce qui l’intéressait. Réflexe idiot.
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Ethan McLorgan
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MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Icon_minitimeMar 24 Mai - 7:18

Le visage du garçon se tira parfois tandis qu’Ethan parlait. Son attitude, sa façon d’être, de réagir aux choses, tout lui accordait encore cette petite âme d’enfant. Un enfant qui avait grandi trop tôt sans doute. Ethan en était sûr, Dive méritait sa jeunesse ; il n’avait rien d’un adulte. Pas même sa rudesse, son air de pseudo racaille des quartiers pauvres lui permettait de réclamer vraiment une quelconque maturité. Non, c’était un gamin. Certes il n’avait plus rien d’un élève non plus, bien qu’il le devenait malgré tout. Son apprentissage, cette soudaine éducation ne le ferait peut-être pas grandir ; il ne cesserait probablement jamais d’agir de la sorte, de tirer la langue lorsqu’il était vexé ou qu’une réponse ne lui convenait pas, d’hocher la tête jusqu’à ce qu’un jour il finisse bloqué ou le cou brisé, de prendre son air blasé, indifférent de tout.

Dive n’avait rien à voir avec les autres jeunes de cette école. Du moins, il ne leur ressemblait que très peu. Le côté torturé, Ethan l’avait bien évidemment vu sur d’autres visages; mais jamais un élève n’avait eu autant l’aspect d’une épave humaine. Quand on est jeune, le professeur ne le savait que trop bien, on souffre de cette nouvelle approche du monde. Il ne nous appartient pas, il est hostile, il est fade et nous ronge. Il n’est fait que pour ses adultes stupides qui ne pensent plus parce qu’ils n’en ont plus le temps ; qui ne reviennent plus sur leur passé parce que c’est trop dur et que ça les empêche d’avancer ; qui ne rêvent plus non plus parce que c’est bien fini tout ça, ça appartient à une autre époque, celle où l’on a soif de découvertes, de réponses mais dont les déceptions s’enchaînent et font peur : l’adolescence. À Swelty, beaucoup traversaient cette lourde épreuve, pendant quelques mois, un an, parfois plusieurs. Ils avaient la mine grise, désespérée, le regard vide d’envie, l’esprit loin de vouloir faire le moindre effort. Ces torturés, ils laissaient le temps passer, tournoyant dans ce mélodrame quotidien aux allures de cercle vicieux. La tristesse ne les lâche pas, et puis… personne ne peut les comprendre de toute façon, pensent-ils.

Dans cette salle, il y avait deux types de personnes. L’un, Ethan, plus âgé, s’était concentré sur les responsabilités qu’il aurait plus tard, s’était caché dans son travail, et faisait partie maintenant de cette catégorie d’adulte qui ne se pose plus de questions parce que les doutes ne sont jamais bons et sont bien trop cruels. L’autre, c’était Dive, un brin plus jeune, plus arrogant, impulsif, une autre forme de dureté. Le gamin n’entrait plus dans le groupe des adolescents, mais il n’avait rien non plus d’un adulte. Dive, c’était un entre-deux, une catégorie à part, qui ne se décide pas, en devenir, encore en chantier. Les bases étaient posées, il ne suffisait que d’ajouter des pierres et un jour il prendrait forme, comme un nouveau monument érigé et dont on est fier. S’il était un adolescent, alors c’était un évolué.

Il ne servait à rien à Ethan de faire ce genre de déduction, surtout qu’elles étaient probablement fausses. Et pourtant, tenter de cerner ce gamin, c’était un challenge qu’il se voulait réussir. Peut-être était-il simplement un Noah en puissance ; un jour, il se poserait, se calmerait, et aurait enfin une vie qu’il lui faisait défaut. Du moins, c’était ce que l’homme s’accordait à penser. Le regardant encore, peut-être qu’il ne ressemblerait pas totalement à son frère, mais il était probablement possible de croire en une sorte de rémission.

Ethan ne tenait plus rien à présent dans sa main. Il avait posé sa plume, ne griffonnait plus. C’était assez gênant de ne pas savoir quoi faire, mais en même temps, la leçon n’avait que l’aspect d’un début et il ne savait pas vraiment lui-même par où commencer. Dive, lui, posait des questions, encore et toujours. Il n’était plus arrogant, il était intéressé. C’était gratifiant à voir. Peut-être arrivait-il finalement à capter son attention, à lui faire utiliser ses méninges d’une bien meilleure façon qu’en les ruinant à coup de cigarettes fumées dans les couloirs, de désinvolture, et de méfiance. Il le savait bien, il n’aurait jamais la confiance de son cadet ; il ne s’y attendait même pas, ne la demanderait pas. Mais ces interrogations, bien qu’il ne savait pas à laquelle il était censé répondre, c’était une bouffée d’air frais dans ses cours monotones et dont seuls les bruits des instruments et ingrédients pour la conception de breuvages venaient y apporter un peu de vie. Jamais on ne lui posait de questions, on aurait trop peur d’être réduit en cendre à la seconde même où notre bouche se serait ouverte. Là, c’était le contraire, enfin.

Pourquoi était-il devenu professeur ? C’était une question bien difficile. Lui qui ne passait son temps qu’à se plaindre de l’oisiveté des nouvelles générations. Sans doute était-ce une sorte d’engrenage. Prendre soin de son frère, l’éduquer, l’empêcher de foutre sa vie en l’air. C’était peut-être ça qui l’avait motivé finalement ; ces jeunes qui ne veulent plus de rien. Et les potions, parce qu’il aimait ça. Forcément, c’était assez paradoxal, personne n’aimait vraiment les potions. Ça s’apparentait trop souvent à de la cuisine, et un sort était jugé toujours plus utile qu’une fiole, moins instantanée, moins facile d’usage.

Il s’apprêtait à donner une réponse, mais il se contenta de suivre du regard la baguette que Dive faisait passé de main en main. Apparemment, il se cherchait complètement, jusqu’à la façon dont il tiendrait l’instrument. C’était une bonne chose, certes, un bon commencement, chercher à être à l’aise et avoir la meilleure maîtrise de l’objet. Et en même temps, Ethan ne put s’empêcher d’esquisser un sourire. Les bases, les premières pierres, elles étaient là ; dans ce choix, cette découverte de la prise en main. Et puis, une fois qu’il se fut décidé, ses traits se plissèrent, signe de sa concentration. Le professeur ne dît rien, la première fois il avait déconcentré le gamin qui avait fini par jeter le bout de bois par terre. Il ne dirait rien cette fois-ci, contemplant l’effort fourni. Puis enfin, il s’y attendait un peu, le sort réussît. Le cachot fut soudain éclairé par le premier lumos maitrisé du surveillant. En soi, il espérait qu’il le comprenne, c’était une petite victoire. Alors il ne dît rien, il sourît. C’était une autre forme de réponse.

Le garçon vint s’asseoir sur un coin du grand bureau de bois. Le sourire du professeur se mua en un air de renoncement. Le gamin avait osé dire plus tôt que sa tenue était bien… Pourtant, on ne s’asseyait pas sur un bureau, encore moins sur celui d’un professeur. Mais il ne dît rien, se contentant de griffonner sur son parchemin les mots « apprendre à se servir d’une chaise ». Il savait bien que Dive regardait ce qu’il faisait, il lirait bientôt l’inscription… ou peut-être pas. Lire à l’envers n’était probablement pas une chose qu’il s’efforcerait à faire.
Et puis très vite, d’autres questions, encore. Sur les sortilèges impardonnables cette fois. Ethan leva les yeux, toujours la tête baissée, sa plume en main. Il se mordait déjà les doigts de les avoir énoncés. Il n’était pas prêt, certainement pas. Il était trop jeune pour ça, trop impulsif. C’était comme ces potions de la mort, il fallait les apprendre avec précaution et pas à n’importe qui. Ses mains posèrent la plume délicatement, parallèle au parchemin. Il releva la tête et prit une grande inspiration.

« Vous savez, Dive, vous venez de réussir un lumos. C’est louable, c’est un bon début. D’ailleurs il faudra que vous me disiez quels sorts vous maîtrisez déjà. Mais les sortilèges impardonnables méritent un contrôle de soi. Vous êtes… un brin trop impulsif pour que je vous les enseigne… du moins maintenant. Ils ôtent la vie ou torture la victime, ce n’est pas rien. D’ailleurs, il n’y a que les mauvais sorciers qui s’en servent, et sans dire qu’ils sont rares, ses sortilèges sont suffisamment bien connus pour mériter une grande vigilance. Un sorcier peut très bien ne jamais les utiliser d’ailleurs. C’est une majorité d’ailleurs. Je vous en ai parlé, c’était pour vous montrer la puissance de la magie, vous montrer que l’on peut en faire de biens mauvais usages, mais ça c’est vous qui le décidez. »

Il fît une pause. Réfléchis.

« La magie, elle est aussi en vous. Ce n’est pas que votre baguette, c’est la façon dont vous vous contrôlez également. Elle est interne. Tout comme votre capacité à vous en défendre. Vous avez l’air d’un garçon… d’un jeune homme suffisamment fort de caractère pour ne pas vous laisser contrôler par l’un de ces fameux sortilèges. L’Imperium. Maîtrisez votre esprit et votre corps ; vous maîtriserez davantage la magie. »

Il espérait calmer ainsi Dive, le rendre un peu moins nerveux, brutal, y compris envers lui-même. Il se doutait bien que cela n’arriverait que lorsque le surveillant l’aurait décidé, s’il le faisait un jour. Une légère grimace se dessina sur son visage quand Dive lui dît qu’il aimerait se destiner à l’enseignement de l’Histoire de la Magie. Il avait toujours eu le souvenir de s’être ennuyé dans ces cours, préférant y consacrer son temps revoir ses cours de potions, ou toute autre matière. Mais après tout, lui avait baigné dans la magie depuis tout petit ; il n’avait donc pas le même engagement que son cadet.

« Histoire de la Magie hein ?! Hmm, c’est un choix intéressant. Mais pas impossible… … Bon, voyons… les sorts d’attaques sont plaisants, certes, mais se défendre est aussi utile. Essayez de me désarmer. La formule est Expelliarmus. Ça pourrait même vous servir pour punir les élèves indisciplinés. »

Il tendît le bras droit vers la droite, dans le vide, perpendiculaire à son corps. Sa main tenait fermement sa baguette. Il ne bougea pas davantage, fixant Dive dans les yeux. Il ne s’attendait pas à une franche réussite, peut-être sentirait-il sa main vibrer, peut-être seule la baguette se délivrerait de son emprise. Il était bien plus douteux qu’il se retrouve projeter contre le mur derrière. C’était un risque à prendre ; il avait quelques potions de guérisons dans une armoire de toute façon.

« N’oubliez pas ; contrôlez votre esprit. »
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MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Icon_minitimeMar 24 Mai - 8:18

Bien que possédant une pile de livres dédiés à l’univers magique, l’on ne pouvait pas dire qu’il s’y connaissait énormément. Cela venait certainement de la guerre, qui avait retardé son apprentissage d’une façon totalement injuste. Ou bien d’un simple découragement face à l’échec. Sans compter que son emploi du temps était des plus chargés. Entre les bagarres, le vol, la destruction de biens publics qui passaient sur sa route, ses disputes avec sa frangine, comme vouliez-vous que ce pauvre garçon puisse avoir le temps d’apprendre quoi que se soit ? Sans compter que la théorie l’attirait plus. Après tout, n’était pas plus fascinant pour une personne qui avait toujours répondu à tout par la violence sans retenir quoi que se soit ? Sans être capable de tout comprendre, le garçon était en mesure de dévorer un livre en une soirée, relisant les passages importants jusqu’à les ancrer dans son esprit. Son faible pour l’histoire l’amenait par ailleurs à imaginer les batailles, les conflits, tout ce qui s’était déroulé durant les siècles précédents. Cela lui prouvait que les bouquins n’étaient pas forcément la meilleure solution. Après tout, prendre le temps de songer à chaque détail pouvait être fatiguant. Lorsqu’il deviendrait professeur, il l’avait décidé, ses cours se tiendraient dans le parc. Et, grâce à la magie, les combattants, les témoins des grandes scènes, apparaitraient sous forme d’illusions pour prouver ce qui s’était passé. Et puis, les devoirs donnés auraient forcément une forme orale, pour que l’on ne gâche pas une soirée avec eux. Certes, ses idées un brin fantasques tranchaient avec ce que l’on attendaient d’un enseignant mais Dive n’en avait que faire. Chaque personne qui se mettrait sur sa route serait son ennemi et il ne pliait jamais face à la cruauté des adultes, hors de question. Quand aux gamins, leur faire peur était bien trop simple.

Poser des questions n’était pas un crime. Pas en ce lieu. Durant sa jeunesse, si. En ce lieu, cependant, chacun était libre et à aucun moment il ne songea à se retenir. Ce n’était pas de la confiance, plutôt une sorte de logique qui s’implantait lentement dans son esprit. Un professeur était là pour aider les élèves, alors autant lui demander plus d’informations pour être mieux en mesure de répondre à ses attentes. A force de bouger pour voir ce que l’autre notait, le garçon donna un violent coup de pied dans le bureau et quelques pauvres feuilles qui y étaient glissèrent sur le sol. Immédiatement, le surveillant se baissa pour les ramasser et les reposa à leur place, sans rien détruire. Quoiqu’il lui avait semblé qu’un pot d’encre avait vaguement tremblé. Bah, tant qu’il ne se renversait pas, tout allait bien. Enfin, ‘bien’ restait une notion tout à fait relative. Et au final, comme l’aîné reprit la parole, le voyou cessa de tenter de déchiffrer ce qui était inscrit sur le parchemin. Dommage.

Son esprit, bien que n’étant pas toujours brillant, lui offrit une certaine compréhension de la situation. L’autre trouvait qu’il faisait des efforts mais que son caractère ne lui autorisait pas d’aller trop loin. Vexé, le gamin tira la langue, sans se soucier des conséquences, cela faisait des années qu’il ne s’en souciait plus de toute manière. Provoquer ceux qui en voulaient à son existence parvenait même à lui donner une certaine satisfaction, parfois. Et la suite le laissa plutôt perplexe. Bien et mal, cela ne signifiait pas grand-chose à ses yeux. Les gens étaient poussés à des choix et certains devenaient des monstres sans qu’ils ne soient toujours fautifs. Lui le comprenait plutôt bien, puisque certains de ses camarades de l’orphelinat étaient devenus des assassins, des bandits, des êtres dont la vie se reposait sur le mal. Lui faisait de son mieux, la majorité du temps, mais son sort aurait pu être le même. Dive n’avait pas peur des monstres. Il se fondait trop bien dans leur masse sombre et dévorante pour cela.

« Ouvrir les portes, les sceller, faire exploser des trucs, produire de l’eau et c’truc pour la lumière. »


A aucun instant l’on ne le vit afficher une quelconque concentration sur ses traits. La liste lui vint facilement, comme si elle était évidente. Ce garçon n’avait rien d’un idiot, après tout. Lançant de nouveau sa baguette, il la rattrapa, en pesant le pour et le contre de donner son avis sur la magie la plus sombre. Après tout, Ethan ne l’avait pas jugé sur le reste, alors pourquoi aurait-il tenté de le faire par la suite ? Dans le pire des cas, une réprimande dans la figure, cela ne lui ferait pas grand-chose.

« Un jour, j’aimerai quand même les savoir, m’sieur. Il faut connaître son ennemi pour s’en défendre. Et je veux découvrir toute la magie, pas juste c’que la norme veut que je sache. »


L’Imperium, hein ? Une lueur un brin plus sombre se traça dans ses pupilles. Ce mot resterait gravé un long moment au sein de son esprit. Bien au chaud en attendant une occasion d’être utilisé. Peut-être que sa sœur serait en mesure de l’aider, de lui faire subir pour qu’il soit en mesure de vérifier si son esprit pourrait résister. L’inconscience de ce jeune homme, ou garçon comme l’autre l’avait d’abord nommé, semblait sans limite. Par ailleurs, il était évident que c’était le terme d’homme qui l’avait dérangé, au vu de comment il s’était levé en grognant. Sans doute préférait-il être considéré comme un gamin. Cela marchait encore au vu de son côté juvénile qui lui permettait de faire trois ans de moins que son pseudo âge véritable. Cela ne durerait cependant pas pour toujours et il allait falloir qu’il se l’ancre dans le crâne, cet idiot.

L’attitude de celui qui était déjà du troisième âge au sein de l’esprit du jeune rebelle était un brin amusante et il se retint de faire la moindre remarque sur le fait que l’autre n’avait sans doute jamais beaucoup aimé cette matière. Malgré leurs différences et leurs objectifs très différents, Dive songea qu’un jour, s’il y mettait vraiment du sien, il arriverait peut-être à faire comprendre à son vis-à-vis que ce n’était certainement pas une perte de temps. Quoique c’était un combat qui paraissait un brin perdu d’avance.

« J’préfère les enfermer dans les placards pour les punir, ces saletés ! »

Dans la liste des choses à ne pas avouer à voix-haute devant un représentant de l’autorité, cela devait sans doute être noté assez haute. Qu’importe, ce qui était fait était fait et le surveillant ne réalisa absolument pas que ses méthodes étaient un brin trop avant-gardistes pour cette école. Sans compter que leurs placards, bien que récents, paraissaient couverts de toiles d’araignées, ce qui était forcément désagréable pour un élève, hormis quelques cas à part qui avaient des passions franchement peu recommandables. Tout en s’exprimant, il avait appuyé son dos contre une des tables des élèves, pour finir par s’y asseoir. En effet, monsieur paraissait posséder une certaine hantise des chaises. Quoique, d’après son expérience, elles volaient très bien quand balancées par des fenêtres. Et encore mieux quand la dite-fenêtre était fermée à la base. Même si les éclats de verre dans la peau, ça faisait un mal de chien. Heureusement, ici, Dive faisait de grands efforts de comportement.

Sa magie restait cependant comme le reste de sa personne, instable. Tenant fermement sa baguette dans sa main droite, la gauche allant mieux pour son revolver après réflexion, le jeune homme la pointa, purement et simplement, sans se poser de questions, sur le seul adulte responsable de la pièce. Son premier essai ne fut pas un raté, mais pire que cela. Sans doute parce qu’il buta sur le nom de la formule et qu’être assis sur une table n’était pas une bonne chose pour lancer un sort en étant concentré. Décidant qu’il lui fallait se reprendre, le sale gosse se donna un coup de baguette sur le dos de sa main gauche. Dive n’étant pas spécialement du genre doux, une grande marque rouge fit rapidement son apparition sur la chair. Ce qui ne sembla pas le troubler.

Une de fois que ses pieds touchèrent de nouveau le sol et qu’il se sentit prêt, tout du moins plus qu’avant, Storm-Thacker autorisa le sort à quitter ses lèvres, sous la forme d’un cri qui indiqua que, malheureusement, sa magie avait encore été très mal dosée, à croire qu’il le faisait exprès cet abruti. La puissance de son sort le fit se reculer d’un pas, pour ne pas dire qu’il manqua de s’étaler sur le sol et il heurta une table, se cognant le milieu du dos avec une certaine force. Un cri agacé lui échappa et il se fit violence pour ne pas balancer sa baguette contre le mur le plus proche. Ce fut à cet instant, très précisément, que Dive réalisa que, peut-être, son aîné avait subit son sort un peu trop fortement. Certes, un bruit un brin suspect avait résonné dans la pièce mais son instinct de survie lui avait recommandé de ne pas y prêter attention, cela pouvant lui attirer des problèmes. Sans oser relever la tête, le surveillant préféra cependant lancer une petite phrase, prononcée sur un ton oscillant entre la gêne et sa colère contre lui-même. Histoire d’arran- de ne pas empirer les choses.

« J’ai pas fait exprès ? »
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Ethan McLorgan
Ethan McLorgan
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MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Icon_minitimeMar 24 Mai - 13:12

La liste que lui donna Dive des sorts qu’il savait appliquer n’était pas fastidieuse. Certes, les avoir en tête ne sembla pas être un problème pour le garçon, c’était déjà une bonne chose s’il était capable de retenir ce qu’il apprenait. Mais il était bien loin du niveau qu’Ethan espérait qu’un jour il ait. Et en même temps, il se rendît compte qu’il n’avait pas de but précis à se fixer. Il n’y avait pas de programmes, le gamin n’était pas obligé d’apprendre quoique ce soit, encore moins de rattraper son retard et Ethan, en tant que professeur, se proposer librement de lui donner quelque cours. Ainsi, dès que Dive Storm-Thacker aurait jugé qu’il en savait assez, il pourrait s’arrêter et ils n’en reparleraient plus. C’était assez surprenant de s’apercevoir ainsi qu’il ne s’agissait pas de lui, mais du cadet. D’un côté, il était évident que ce n’était pas son combat, mais en donnant à cet apprentissage un aspect de seconde chance, il avait presque oublié que sa propre réussite avait bien moins d’importance que celle de son nouvel élève. Cette soudaine vérité ne l’ébranla pas. Et puis, si jamais il échouait, et qu’il n’était pas satisfait, ça ne serait qu’un échec de plus qu’il se précipiterait de refouler ; comme il l’avait fait de nombreuses fois au tout début, quand il n’était encore qu’apprenti sorcier et que sa maladie du travail n’était qu’au stade de projet, de vague idée qu’il était persuadé ne jamais voir le jour. À croire qu’il avait tort. Le garçon, s’agitant, fit bouger le bureau. Ethan sortît alors de ses pensées, constatant que le gamin ramassait des feuilles qui avaient dû chuter. Lui, d’un coup de baguette, nettoya un pot d’encre qui s’était également renversé. En une seconde, il n’y paraissait rien, la tâche était nettoyée, seul le pot continuait de vacillait sous l’effet du sort. Dive était bel et bien une sorte de catastrophe. Mais cela valait-il vraiment la peine qu’il lui fasse remarquer, au risque de le brusquer à nouveau. Faiblement agacé de l’incident pourtant, il le garda pour lui.

Ethan ne sourcilla pas plus lorsque Dive manifesta une fois encore son intérêt pour les sortilèges impardonnables. En fait, même s’il aurait préféré n’en avoir parlé que plus tard, il n’était pas si étonné. Lui-même avait eu cette curiosité que l’on pouvait trouver malsaine à connaître toute les ficelles du monde de la magie. Ainsi il avait étudié dans les livres surtout la magie noire. Il connaissait par cœur ingrédients pour faire créer un poison ; la mort pourrait tout-à-fait se soumettre à son pouvoir, enfermée dans une fiole en cristal ; il savait également que certains poisons n’étaient pas mortels mais étaient suffisamment puissants pour torturer l’esprit d’un sorcier, et il pouvait même contrôler les plus faibles par quelques gouttes sournoisement versées dans une boisson quelconque. Pour lui, il n’y avait aucun mal à connaître de long en large un sujet qui vous passionne. La liste des méfaits qu’il pourrait faire était longue, mais sa volonté ne s’y pliait pas ; ainsi, elle ne demeurait que connaissance. Il en allait de même pour les sortilèges. Pendant la guerre il avait même eu un rôle au sein du ministère de la magie qui l’avait forcé à user de certains moyens utiles pour des interrogatoires. C’était ça aussi la magie, un côté sombre. Alors si Dive voulait réellement connaître cette part-là, il en avait le droit.

Cependant Ethan ne considérait pas le garçon comme étant suffisamment prêt. Il le serait, un jour, plus tard. Mais s’il commençait dès maintenant à lui enseigner ce genre de chose, il craignait de le plonger directement dans cette spirale qu’était la magie noire. En effet, elle insinuait que toute notion de morale soit rejetée. Faire le mal, c’est accepté de blesser un autre sorcier, de le torturer, de le tuer, sans ne ressentir la moindre once de culpabilité. Et s’il se lançait maintenant dans cette voie, il pourrait risque d’y perdre le surveillant. Plus tard donc, il s’en chargerait ; si Dive en avait toujours la volonté. Mais pour le moment, parfaire les bases et maîtriser de bons sorts qui n’induiraient pas de conflit avec sa morale était le but principal de la manœuvre et il s’y maintiendrait. Il se contenta donc de laisser flotter dans les airs un vague : « Plus tard », espérant que le sujet serait clos.

Lorsqu’il lui fit part de sort de désarmement, il ne prit pas garde aux sévices que le garçon, dans son rôle de surveillant, semblait faire subir aux élèves dissipés. Au contraire, d’une certaine manière, c’était amusant. Amusant comme ça l’était lorsque lui-même était élève et que le malin plaisir des sorciers les plus talentueux était de martyriser les plus faibles. Le coup du placard était un classique ; sauf lorsque l’on était enseignant ou même surveillant. Et pourtant, ce n’était pas le professeur de potion qui allait en blâmer Dive. Lui-même, s’il le pouvait, emploierait ce moyen pour faire céder les plus réticents au travail. Mais tout ça, ce n’était qu’un jeu ; ça n’avait rien de bien méchant. Qu’il applique donc les méthodes qu’il souhaitait, même si cependant, elles n’avaient rien de magiques.

Il était maintenant assis sur une table, les pieds dans le vide, comme avant. Cette posture n’était guère appropriée pour lancer un Expelliarmus, il l’ignorait sans doute, et Ethan se contenta de lever les yeux au plafond, secouant la tête également, pour marquer son exaspération. Il le laissa faire cependant, tout en gardant son bras droit tendu, parallèle au sol humide du cachot. La tactique échouerait de toute façon, l’autre s’en rendrait compte par lui-même. Mais apprendre, c’était ça aussi, réfléchir par soi-même et se corriger. Même son articulation de la formule fut mauvaise, rien ne se produisit, même pas un léger mouvement de sa baguette toujours emprisonnée entre ses doigts fins.

Le garçon se punît d’un coup sur la main ; une attitude que le professeur n’aimait pas et qu’il aurait souhaité que le cadet cesse ; mais il n’avait aucun contrôle cela, il se contenta de garder la même posture, invitant l’élève à recommencer. Et puis cette fois-ci, c’était la bonne, ou presque. En une seconde Ethan sentît son corps se soulever dans les airs et se projeter en arrière. Son dos cogna quelque chose, un vacarme retentît ; des fracas de verres, lui-même se retrouva étendu sur le sol. Se relevant avec difficulté, il constata les dégâts, étonné. Son dos était douloureux, il avait été projeté sur une étagère derrière le bureau, accrochée au mur. Les fioles et les bouquins qui s’y trouvaient s’étaient écrasés sur le sol, brisés. Les bouquins baignaient dans le liquide que contenaient les petits récipients. Passant sa main droite dans ses cheveux, pour se soulager de sa chute, il se rendît compte que sa baguette n’était plus là. Elle trainait sur le sol, à quelques mètres de lui. Un « accio baguette » lui permit de reprendre l’objet et une fois sa baguette en main, prononça un « reparo » en direction de l’étagère. Aussitôt, tout se remit en place, comme si rien ne s’était passé. Seul son corps était endolori.

Il porta alors enfin son attention sur Dive. Il hésita quelques secondes, repassant l’évènement dans sa tête. Son esprit, il ne l’avait pas suffisamment travaillé. Mais le résultat était tout de même là, sa baguette l’avait quitté. L’autre sembla gêné, ne sachant pas quoi faire. User d’un sort sur un enseignant… mais après tout, il n’était pas élève, et il était majeur. Ethan fit craquer son dos, pour tout remettre en place et faire cesser le blocage qu’il ressentait à certains endroits.

« Eh bien… c’était… pas mal Dive. Je ne m’y attendais pas ; vous m’avez… désarmé. C’est un très bon début. Mais essayez quand même de mieux vous concentrer. Contrôlez-vous un peu bon sang! Maintenant… Accio oreillers », cria-t-il, « … on va prendre quelques précautions pour la suite si vous le voulez bien. Et… nous allons recommencer. »

C’était la seule façon de s’améliorer, et quoi de plus pratique qu’un adulte expérimenté à sa disposition. En un peu moins d’une minute, de gros oreillers surgirent par la porte qui s’était ouverte et vinrent se poser sur le sol, un peu plus loin, suivant les mouvements qu’il dessinait avec sa baguette.

« Qu’en pensez-vous vous-même ? Etes-vous satisfait ? »

Il se dirigea vers le petit monceau de gros oreillers moelleux. Il boitait un peu de la jambe gauche. Visiblement, il s’était fait un peu plus mal qu’il ne le pensait. Mais il était responsable, et tenta au maximum de contrôler son regard assassin.

« Prêt ? »
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Dive Storm-Thacker
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MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Icon_minitimeMar 24 Mai - 22:50

Lorsque ses yeux se relevèrent assez pour que la scène sous ses yeux devienne visible, le jeune homme pu admirer l’étendu de son erreur. Outre le fait que son aîné ait fait un vol plané contre une étagère, ce coin de la pièce ne ressemblait plus à grand-chose. Pourtant, si ce fut de la culpabilité qui se dessina sur les traits de Dive, l’on y décela également de la colère, et pas qu’un peu. Sans esquisser le moindre mouvement pour aider l’autre, car il savait qu’en essayant d’améliorer la situation il ne ferait que la rendre ridiculement pire, son regard observa Ethan se relever et ranger l’endroit d’un coup de baguette. Etrange, le premier sort, prononcé pour justement récupérer cette dernière, avait été dit sans qu’il ait besoin du bout de bois. Ce qui le laissa franchement perplexe. Bon, peut-être que son père adoptif avait déjà fait ça également mais là n’était pas la question, et de toute façon ça remontait trop loin pour qu’il s’en souvienne. Détournant la tête en grognant, pour chasser d’éventuels souvenirs qui auraient souhaité s’insinuer dans son esprit et lui faire sauter sa faible concentration, il préféra songer à la situation. Même si, au vu de son état d’énervement face à ce qui se passait, il était incapable d’être objectif. Cela ne changeait pas tant des autres jours, en un sens.

Le problème ne se situait pas le moins du monde dans les faibles attentes que ceux qui l’entouraient possédaient à son égard. Cela était habituel. Quelque soit le domaine. Aussi bien en bagarre, où l’on ne le prenait au sérieux que lorsqu’il devait être arraché de sa victime pour ne pas la tuer sous l’impulsion de la rage. Qu’en magie, où il fallait là encore qu’il détruise ce qui l’entourait pour qu’on lui accorde de vagues encouragements. Même si ce n’était jamais assez bien. Il fallait toujours qu’on lui insinue que son niveau était trop faible, qu’il n’était qu’une pâle copie du reste. Qu’importe ses efforts, il resterait toujours le même garçon refusant de grandir et ne sachant pas exprimer ce qu’il ressentait. Une once de colère lui vint alors, se dirigeant jusqu’à sa main, celle qui tenait encore sa baguette. Il aurait pu la lever, s’énerver, essayer le fameux sort interdit dont il connaissait à présent le nom et les conséquences. L’essayer sur son aîné. Parce que ce n’était qu’un cours après tout. Et que la magie se devait d’être pratiquée. Il aurait été capable de le faire, d’écarter les lèvres, de hurler, sans se soucier du résultat. Ce ne fut que lorsqu’il constata qu’il avait vraiment levé sa baguette et qu’il s’apprêtait à le faire qu’il balança le bout de bois en travers de la pièce, de toutes ses forces, quitte à le briser. Après tout, ce n’était pas son problème. Il n’en avait rien à faire de la magie. Visiblement, le jeune homme oscillait entre trouver ça fascinant et repoussant et son avis changeait toutes les deux minutes. Cela n’allait certainement pas l’aider à progresser.

Le professeur n’allait pas comprendre son changement brusque, cette façon qu’il allait avoir de tout rejeter en bloc. Dive aurait vraiment aimé s’expliquer, dire ce qu’il ressentait en voyant que l’autre avait été blessé par sa faute, que le manque de confiance qu’on lui accordait, bien que justifié, lui pesait. Simplement, pour cet individu, imposer des mots sur ses émotions lui semblait un défi impossible à relever. Pourtant, il y avait une question à laquelle une réponse était possible. Une seule. Bien sûr, elle allait être trop courte et sans justification mais c’était le mieux qu’il pouvait faire.

« Nan ! »


Cela tenait bien sûr pour la satisfaction. Quitte à pratiquer ce type de sorts, il préférait l’idée de s’en occuper devant un miroir, histoire de faire ricocher la magie contre la surface lisse et de ne blesser que sa propre personne dans le pire des cas. Lui, des blessures, il en portait suffisamment pour ne plus y accorder qu’une attention mineure. Ce fut à cet instant précis que le garçon songea que sa baguette avait été lancée pendant que l’autre s’occupait encore des réparations et que le geste lui avait sans doute échappé. Tant mieux. Une crise de colère de moins à expliquer. Et puis, l’autre osa lui demander de recommencer. En guise de réponse, le gamin tourna vers violence sa tête de droite à gauche pour ensuite reculer un peu. Hors de question pour lui de recommencer une chose aussi malsaine. Sans compter que, même contrôlé, un regard assassin restait une preuve de mécontentement.

« J’me barre, j’abandonne ! »

Faire des efforts était une bonne chose, mais accepter son geste d’avoir blessé l’autre allait lui demander plus de temps. C’est comme si… A aucun moment il n’avait évolué. Qu’entre ici et son adolescence, il n’y avait aucune ligne, qu’il restait toujours impulsif, violent, insupportable. C’était pesant à la fin. Sans rien ajouter, il quitta la pièce. Une fois dans le couloir, son corps ne fit que cinq mètres avant qu’il ne cesse d’avancer. Son poing gauche heurta le mur avec une violence un brin barbare et il ne le réalisa que lorsqu’il vit le sang qui coulait de ses jointures. Au lieu de s’en inquiéter, Dive préféra s’asseoir sur le sol, dos au mur et passer sa langue sur sa blessure, en espérant que cela parviendrait à le calmer. Pas plus que d’habitude visiblement. Devoir faire autant d’efforts en une seule journée avait fait qu’il s’était bien plus blessé que d’habitude. En un sens, tant que ça ne l’empêchait pas de tenir un livre ou de bosser, ça irait.

A propos de bosser, sa baguette avait été lâchement abandonnée derrière. Le jeune homme était assis depuis moins d’une minute lorsqu’il se redressa brusquement pour retourner la chercher. Le coup avait légèrement remis son esprit en place, ou bien il l’avait encore plus détruit au choix, et lorsqu’il se retrouva de nouveau dans la même pièce qu’Ethan, son regard parcourant la pièce à la recherche du morceau de bois, il décida de faire un effort.

« J’voulais pas vous blesser. J’suis désolé. J’pense pas que j’peux être votre élève si j’vous fait du mal. »


Comme quoi, dans les rares moments où Dive décidait de faire de son mieux, il ne s’en sortait pas si mal. Même si ses yeux avaient évité ceux de l’autre de manière délibérée, pour ne pas qu’il puisse y lire la déception et la colère qui s’y dessinaient s’en doute. Le regard un brin mauvais que l’autre lui avait lancé plus tôt lui avait prouvé qu’il réagissait très mal à ce genre de provocation.

« J’ai franchement failli vous balancer l’Imper’ machin à la gueule… Parce que j’étais énervé… »

Bien sûr, comme dans chaque lot d’excuses, il y a toujours ce qu’on doit garder pour soi. Pour quoi allait-il passer à présent ? Un psychopathe qui butait ceux qui l’énervaient ? Non mais tout de même. Sans compter que Dive était incapable de se rendre compte que, le dit-sort, il n’avait absolument pas eu l’intention de le lancer, enfin si mais son esprit l’aurait forcément arrêté. Torturer les gens de façon déloyale ne lui plaisait guère. Dans les rues, c’était une autre histoire, même si certains parvenaient à rester loyaux envers leurs adversaires. Dive, non. Sa force brute n’était pas si élevée que ça, alors il était forcé de ruser assez souvent, même s’il ne s’en rendait pas compte. Sa langue passa de nouveau sur sa main blessée, comme pour qu’il s’impose le silence. A quoi bon se taire, le mal avait déjà été fait, autant chercher à réparer les dégâts au lieu de se laisser accuser de tout en se la fermant.

« Peut-être que j’suis pas prêt pour la magie. »


Cet aveu étrangement sincère lui échappa tandis qu’un soupir passait ses lèvres. Sa concentration était trop faible pour lui permettre de faire attention, de se contrôler, pendant plus d’une heure ou deux chaque jour. Et puis, ce n’était pas sain de se retenir aussi longtemps, de faire de son mieux pour rester calme et maître de soi alors qu’à l’intérieur, il bouillait littéralement de colère et de violence en permanence. Finalement, il s’adossa au mur, au fond de la pièce, tout en restant près de la porte. Comme pour s’enfuir à l’entente du verdict qui allait tomber, de façon inévitable sur sa personne. Il en avait par ailleurs totalement oublié sa pauvre baguette.
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Ethan McLorgan
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MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Icon_minitimeMer 25 Mai - 7:37

Il s’en doutait que trop bien, la colère qu’affichait son visage brusquerait Dive. C’était même inévitable, tout comme la réaction qu’il avait eu. C’était Ethan dans toute sa splendeur, lançant des regards assassins sans difficultés, surtout lorsqu’il se sentait diminué en présence de quelqu’un. Pourtant, c’était lui qui avait forcé les choses, il n’avait qu’à s’en prendre qu’à lui-même. Autant qu’il essayait de s’en rappeler, il n’avait jamais rencontré d’adultes reconnaissant leurs fautes et présentant leurs excuses. Non, il ne s’en souvenait pas en tout cas. Ça n’était pas une raison, c’était sa façon d’agir.

Puis le garçon refusa, d’un cri. Était-il en colère ? Pour un regard ? C’était absurde, allait-il donc continuer de jouer les enfants ? Certes ça avait sans doute était pénible de voir que le professeur était énervé, mais au fond, il ne n’était pas. Il avait mal à la cheville, un peu au dos, sa nuque était encore douloureuse, la peau de sa main s’était déchirée par endroits et on pouvait voir que les blessures commençaient à saigner, un peu. Mais ça n’avait rien de sérieux. Pourtant, le garçon voulait tout abandonner. C’est vrai qu’il était mieux qu’il fasse ça au début plutôt qu’en plein milieu de leur apprentissage, mais la surprise et la déception était tout de même grande. La colère même semblait lui monter au cerveau. Dive allait-il réellement renoncer si vite ? Ça ne lui ressemblait qu’à moitié, même s’il n’avait pas non plus une forte idée de ce qui caractérisait le garçon ; savoir qu’il ne ferait sans doute plus aucun effort l’agaçait. C’était… impulsif, encore une fois. Il devait apprendre à tout prix à se contrôler, plutôt que de tout jeter au néant en une minute. Avait-il l’habitude de tout plaquer de la sorte ? Peut-être, il n’en savait rien.

Il ne recommencerait pas, au lieu de ça, il se dirigea vers la porte et sortît même de la classe, laissant Ethan là, préparé à recevoir à nouveau le sort, désemparé. Il n’avait même pas eu le temps de dire quoique ce soit pour l’en empêcher. Il avait pris la fuite ; à cause de lui. En vain, il cria pourtant :

« Dive, revenez ici !! »

Il ne doutait pas que crier était inutile, l’autre n’entendait sans doute plus sa voix, déjà loin dans le couloir. Lui courir après pour le moment lui était impossible. Sa cheville lui faisait mal, il n’aurait pas réussi à le rattraper. Pas maintenant, et puis, jamais sans doute. Il entendît un coup contre un mur ; encore l’un des mauvais traitements que le surveillant aimait s’infliger pensa-t-il. Ses yeux se posèrent alors sur le bout de bois du garçon, posé sur le sol. Il ne comprenait pas comment sa baguette avait pu atterrir ici. Puis prenant quelques secondes pour la réflexion, il supposa que Dive avait dû l’abandonner là, comme à chaque fois que la magie l’effrayait ou le décevait. À peine une heure depuis leur rencontre et déjà Ethan semblait pouvoir reconnaître le caractère du jeune sorcier. Il était toujours le même, à chaque comportement. Il tournait en rond, une boucle sans fin, il recommençait, et referait de même si les cours continuaient. Finalement, il était sans doute mieux ainsi que tout se finisse.

Ethan commença à se mouvoir vers une armoire dans laquelle il savait qu’il avait entreposé des potions de guérisons pour légères blessures. Il aurait dû en préparer un stock tout entier pour le surveillant, avec sa fâcheuse manie de se mutiler. Mais son geste s’arrêta quand Dive revint, ne quittant cependant pas l’encadrement de la porte. À la fois en dehors, et dans la salle ; une fois encore dans cet entre-deux, incapable de se placer définitivement. Prévisible.

Et puis, des excuses… C’était un peu répétitif tout ça, c’était agaçant. Ethan n’avait pas de temps à perdre, si Dive ne voulait pas saisir sa chance, il ne l’y forcerait pas. Il ne dît rien pourtant, la situation étant suffisamment houleuse comme ça. Le moindre emportement de sa part provoquerait à nouveau la fuite du gamin. Oui, c’était bien encore un gamin. Mais il devait se contrôler, il le devait, ou il partirait. Il ne pouvait pas non plus se voiler la face ; il était possible que Dive ait également besoin de lui pour y arriver, à se contrôler. Finalement, il avait peut-être plus d’impact qu’il ne l’aurait cru et souhaité. L’évolution de la situation dépendait finalement aussi de lui. Une responsabilité qu’il n’était plus sûr de vouloir porter. Et puis… Noah… à nouveau. L’image de son frère lui revint en mémoire, ses cris de désespoir, de colère, ses larmes… Ethan auparavant avait déjà abandonné. Noah, ça avait été un bien dur combat, un cuisant échec. Aujourd’hui, s’il avait changé, c’était certes en partie grâce à lui, mais surtout, grâce à son échec… Noah… allait-il vraiment abandonner encore ? Même s’il ne s’agissait pas de son frère, même pas de lui ? Pourrait-il encore supporter de tout laisser lui échapper, se retrouver en face d’un être dans le besoin et ne rien faire ? Il ne le savait pas. Y penser, se confondre ainsi, c’était ce dont il n’avait pas besoin. Sa baguette effleura la paume de sa main gauche, de faibles étincelles rouges, y laissant une profonde entaille. Dans une position où le gamin n’aurait rien vu, il n’avait pas craint de donner un mauvais exemple. Il sentait le sang coulait à l’intérieur de sa main tandis qu’il serrait fermement son poing. La douleur… ça n’avait rien de soulageant, mais ça permettait de passer ses nerfs. C’était une chose que lui avait appris Noah auparavant et que Dive répétait en s’en faisant l’écho. Lui-même dans sa jeunesse avait parfois céder, se mutilant par endroits. Mais il avait cessé, c’était puéril, ça ne changeait rien. Là aussi il se sentît complètement bête. Il jouait un peu au jeu du surveillant. S’il avait été seul, il aurait fait voler des meubles à travers la pièce, avant de tout ranger.

Ethan eut un faible sourire ironique quand l’autre lui avoua qu’il avait été sur le point de lancer le sort de l’Imperium. Et à partir de quoi exactement ? Du nom d’un sort ? Et la formule, il pensait vraiment pouvoir s’en passer ? Il n’avait pas même peur, il ne craignait rien, le gamin n’aurait pas été capable de contrôler son esprit, il n’avait pas d’entrainement pour ça. Pourtant il sentait bien que l’autre se dégoûtait. Il regrettait son geste, pourtant, ça avait eu l’air naturel d’en avoir envie. Et puis, ça l’était ; c’est pour ça que c’était si effrayant. La magie noire pouvait être séductrice, bien plus tentante parfois. Mais il n’avait rien fait, ça c’était également important.

Une fois encore, il n’avait pas eu le temps de répondre ; Dive reconnaissait qu’il n’avait sans doute pas de don pour la magie. Ne pas être prêt, c’était bien facile de dire ça. C’était… typique de tous les autres, et ça le décevait de l’entendre dans la bouche du garçon.

« Encore aurait-il fallu que vous sachiez le prononcer, Dive. Vous en avez eu envie ? Et quoi ? Vous voulez une médaille parce que vous êtes un dur qui serait capable de faire le mal ? Félicitez-vous donc plutôt de n’avoir rien fait. Et arrêtez donc avec vos sottises. Tout le monde est prêt pour la magie, c’est dans votre sang. Si ça vous parait si difficile, c’est sans doute parce que vous ne voulez pas vous y frotter. »

Il soupira.

« Si vous voulez abandonner, c’est votre choix, pas le miens. Avec tout le respect que je vous dois, vous feriez bien une grosse erreur de tout plaquer. Ça n’a jamais servi à personne. Affrontez donc les choses, je ne le ferai pas pour vous. Et cessez de fuir, vous n’êtes plus un enfant… »

Il hésita… il s’y prenait probablement très mal, et il devait changer de tactique, vite.

« Cependant, avant que vous ne partiez une fois de plus… Vous… vous n’êtes pas responsable. Je vous donne un cours, je vous apprends à vous contrôler et à utiliser la magie comme il faut. C’était un risque, certes, je l’avoue, j’avais sous-estimé vos capacités, j’ai quand même pris ce risque ; j’aurais pu être surpris, ça a été le cas…. On ne va pas s’entrainer à coup de théories. J’ai de l’expérience, je suis une bonne cible. Et puis un jour viendront les duels, et vous vous en prendrez aussi des coups. Maintenant, choisissez… c’est ‘Accio’ pour récupérer votre baguette; ou alors partez. Vous êtes libre, Dive. »

Il se dirigea vers l’armoire, prit une fiole avec sa main ensanglantée (l’autre tenant sa baguette), et en avala le contenu. Dans quelques instants, ses blessures bénignes seraient soulagées, l’entaille, elle, serait moins profonde mais demeurerait.
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