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 Un pull trop grand [ Rain ] - TERMINE -

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Rain Clound
Rain Clound
Un pull trop grand [ Rain ] - TERMINE - - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Un pull trop grand [ Rain ] - TERMINE - Un pull trop grand [ Rain ] - TERMINE - - Page 2 Icon_minitimeJeu 30 Déc - 22:36

    Les enfants, adorables et bien élevés, enfin uniquement dans certains cas, deviennent, de façon inévitable, des boules de colère et de rébellion lorsque vient le fatidique moment de l’adolescence. Quoique, dans le cas de Clound, l’on pouvait affirmer qu’il n’avait jamais été un gosse parfait. Pleurnicheur, trop intelligent pour son propre bien et limite mauvais dès son plus jeune âge, il n’était pas étonnant qu’il soit devenu ce personnage provocant qui ne se souciait jamais de l’opinion des autres. Ainsi, mordre quelqu’un ne lui apparaissait pas comme étant dramatique. Surtout en ce qui concernait son si cher frère de cœur qui avait un cœur qui tournait aussi vite qu’un poisson dans son bocal. D’ailleurs, après coup, en essayant de remettre la situation en ordre dans sa tête, le Nasteen se trouva simplement stupide, ce qu’il trouvait très insultant pour sa personne, d’avoir pensé que l’autre lui en voudrait. Ce qui était fait était fait et aucun retourneur de temps ne se baladait dans le coin pour arranger les choses.

    Le plus gros défaut du plus âgé est sans nul doute sa douceur, qui dégouline de façon dégoûtante sur tout ce qui bouge. Rain ne le supporte pas. Bon sang, s’il voulait de la douceur et de la sympathie, il irait vivre avec Almond. Et l’on ne le verrait certainement pas supporter son égocentrique meilleur ami qui ne savait même pas que le monde ne s’était pas construit autour de lui. Donc, pour signifier son désaccord avec la phrase de ce crétin à la chevelure flamboyante, Rainy lui tire la langue. Histoire de, en prime, lui faire admirer son piercing, qui est plus que récent et que son camarade n’a peut-être pas encore vu, ce qui est un crime. Mordre les gens, par contre, non. C’est plus un jeu. Un frisson le traverse lorsque les doigts glissent de sa joue à ses lèvres. Au moins, il a eu le réflexe de rentrer sa langue dans sa bouche.

    Aucune compréhension véritable n’existe entre lui et Dawn. Son aîné réalise toujours des choses dénuées de sens, futiles, mais le bonheur qui émane de lui de temps en temps est la preuve formelle qu’il aime sa façon de vivre. Le benjamin est trop égocentrique pour accepter le bonheur des autres, pas alors que lui est privé de sa voix. Quoique les médecins, incompétents ceux-là, ont tout de même lourdement suggéré que c’était plus un blocage qu’il s’imposait qu’autre chose. Un soupir silencieux sort de ses lèvres tandis que son habilleur personnel est déjà debout et plein de vitalité de nouveau. Après un moment d’hésitation, son corps se déplie à son tour.

    Un regard noir est lancé envers le Nissena ; Cet abruti ne lui a même pas tendu la main pour l’aider à se relever. Pas qu’il l’aurait prise, bien sûr, mais c’est l’intention qui compte. Les vêtements se retrouvent alors entre ses mains. Jamais Clound n’a apporté un grand soin aux pièces de tissu. Elles sont remplaçables après tout. Les humains aussi sans doute. Le monde aussi. En se mordant l’intérieur de la joue, le gamin chasse les pensées dépressives qui se dessinent dans son esprit de jeune adolescent. Il s’habille, rapidement, sans vraiment prendre soin de ce qui n’est pas à lui. Les chaussures sont cependant laissées de côté ; ils sont à l’intérieur et l’on en a pas besoin. Il se plante devant le miroir, passant ses doigts dans sa chevelure noire pour réajuster quelques mèches. Il a également ramassé ses lunettes avant de les remettre. Hm. Le bleuté de la teinture qu’il s’était faite lors de sa première année n’était pas si désagréable. Peut-être qu’il pourrait le refaire.

    Son corps pivote et se montre à Souless. Si joli et innocent Souless. L’envie de s’approcher, de l’embrasser et de le garder pour lui… Il l’a parfois, sans la comprendre. Il y a des domaines dans lequel il n’a rien d’un génie. C’est ce qui rend sa personnalité un brin intéressante. Ses bras se tendent vers Dawn, maladroitement. Sa main prend la sienne et, sans lui laisser le choix, il lui fait faire un tour sur lui-même, comme si son camarade n’était qu’une princesse dans un bal. Ça ne va pas vraiment. Ses lèvres esquissent une moue un brin boudeuse. Jamais satisfait, ce Rain.
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Dawn Souless
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MessageSujet: Re: Un pull trop grand [ Rain ] - TERMINE - Un pull trop grand [ Rain ] - TERMINE - - Page 2 Icon_minitimeSam 12 Fév - 3:43

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    Mais que faut-il donc à ce gamin ? Un baiser - un baiser passionné, sensuel, violent, adorateur, fraternel, rayez la mention inutile - de Dawn, tout de même, ne le satisfait donc pas ? Et pourtant Dieu sait que, à Swelty et dans le monde entier, une multitude de personnes toutes plus respectables les unes que les autres donneraient n'importe quoi pour ne fût-ce qu'un regard de cet éphèbe d'une beauté absolument divine, enchanteresse, inoubliable, hypnotisante, agaçante, rayez la mention inutile.*
    Et de regard, il n'y a que celui de Rain, furieusement noir dans son bleu glace. Dawn, pourtant, est au spectacle. Ce garçon qui s'habille, qui reste là sous ses yeux avec ses gestes gracieux et trop sensuels, trop instinctivement sensuels. Dawn n'est pas un adolescent assez vertueux, cette fois, pour détourner le regard. Parce qu'il a une excuse, et qu'une excuse, c'est sacré. Ne pas s'en servir, là serait la véritable faute.
    Le jeune Souless aime les excuses, et il les connaît toutes parfaitement. Il est le lâche, l'identité changeante, celui qui fuit et qui se noie au loin. Les excuses, oui, ça le connaît. Alors il regarde Rain, et son excuse, cette fois, est qu'il surveille le traitement réservé à ses vêtements.

    Puisque le sujet est évoqué, disons, d'ailleurs, que ce traitement n'est pas des meilleurs. Et que je te froisse entre mes doigts, et que je te piétine un peu au moment de t'enfiler, et que je tire sur le tissu pas assez souple. Ce n'est pas, pourtant, malgré tous ses soins, ce que Dawn regarde. Il préfère à la brusquerie incertaine des mouvements du Nasteen leur provocation pâle, la façon dont sa tête est inclinée, la façon aussi dont l'ombre de ses longs cils effleure un peu le haut de ses joues. La nuque, le saviez-vous ?, est un endroit tout à fait indécent. Il suffit d'y glisser un œil, comme cela vous savez, en passant, cette nuque blanche et belle, pour avoir envie d'y déposer les lèvres. Dawn aurait presque fait un pas de côté pour la contempler plus à son aise. Cela ne se fait pas ; il reste en place. Son regard dévie donc, sage ou non, indiscret compagnon de débauche, insatiable entremetteur. Il se penche sur la courbe des épaules, l'étudie, la déclare tout à fait contemplable, adorable, mot dont j'utilise ici le sens premier : une courbe tellement digne d'être adorée. L'épaule de Rain est une de ces idoles païennes pour lesquels Troie tomberait encore.
    Mais rage ! Rain va trop vite, et ses jambes pâles disparaissent peu à peu sous le collant, infâme guenille, haillon haï choisi par celui-là même qui désirerait tant l'arracher du corps qu'il recouvre. L'œil se hâte, saisit l'éclat clair d'une cuisse, se laisse chasser, à contrecœur.

    Rain s'observe et Dawn revient à la réalité. Il esquisse un sourire, amusé peut-être de voir le génie rendu si pensif par une simple mèche un peu trop noire, et attend patiemment, professionnel de nouveau, la fin de l'examen. Que le client rende jugement.

    Mais, évidemment, Rain ne parle pas, Rain ne dit rien. La poitrine de Dawn se soulève, s'abaisse. Il n'aurait pas dû ne pas s'y attendre, et espérer que quelques vêtements rendraient sa voix à son frère de cœur. Frère de cœur. Rain qui pivote vers lui, qui se montre à lui, qui semble attendre quelque chose, et l'impression confuse pour Dawn de voir quelque chose dans ses yeux. Rain est incertain. Les lèvres roses de Dawn s'entrouvrent, juste un peu, prêt peut-être à dire quelque chose, mais non. C'est la main de Rain qui le fait taire. Le gamin lui prend la main, le fait tourner.

    Un sourire se dessine sur les lèvres de Dawn. Il tourne de bonne grâce, se laissant faire la princesse pour une fois, puis revient vers Rain, en face de lui, se rapproche. C'est lui le prince, après tout, c'est lui le grand frère. Il ne s'appelle pas Eleanor, par les mille perruques de Merlin ! Alors il rit un peu, et son rire est doux. Sa main s'égare au creux des reins du gamin, puis il le fait se retourner vers le miroir, restant dans son dos, laissant le garçon s'appuyer en douceur contre son torse. Il incline la nuque et ses lèvres se posent dans le cou de Rain.

    "Ne me dis pas que ça ne te plaît pas...!"

    Il se recule de quelques pas, simplement, avec un sourire. Révérence un peu moqueuse, un peu gentille.

    "Mais si mes services ne plaisent pas à Monsieur, je puis recommencer."

    Ce n'est pas une si bonne idée que ça, cela dit. Le voir dénudé encore une fois n'améliorerait absolument pas la situation, c'est sûr.

    *Ce passage ne représente que la plus pure vérité et n'est en aucun cas le fruit de l'imagination tordue d'une joueuse gaga de son perso.
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Rain Clound
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MessageSujet: Re: Un pull trop grand [ Rain ] - TERMINE - Un pull trop grand [ Rain ] - TERMINE - - Page 2 Icon_minitimeSam 12 Fév - 12:13

    Son corps pourrait être celui d’un danseur. Non pas à cause d’une quelconque grâce inexistante chez sa personne. Plutôt à cause de ses mouvements, sensuels, presque vulgaires parfois. Un danseur d’un genre particulier. Cela lui conviendrait, ne lui apporterait aucun dégoût. L’organisme est un outil difficile à maîtriser et qui, si l’on y parvient, offre des possibilités infinies. Rain danserait pour son frère de cœur, ses hanches contre les siennes, son corps offert à ce regard qui est presque outrageux tout en étant si désiré. Être regardé est appréciable. Cela prouve votre existence et vous rassure sur le fait que quelqu’un peut vous voir. Sa peau contre celle, si chaude, de son aîné. Des rêves de ce genre lui viennent parfois. Au réveil, il n’y a qu’amertume et envie de rire. Ses doigts passent sur son propre visage, puis dans sa chevelure noire. Quelque chose s’étouffe dans sa gorge. Sa voix. Si cette dernière acceptait de lui offrir un pardon nécessaire, les songes se réaliseraient peut-être. Il n’y a pas le moindre silence dans son subconscient. Des souffles heurtés, des noms murmurés de façon obscène mais sensuelle. Tout cela traverse son esprit tandis que des doigts doux glissent contre ses reins. Son corps se cambre, légèrement, sans que la colère ne prenne le dessus sur le silence de l’action et sa signification.

    Devant le miroir, ne se tiennent qu’un artiste et son modèle. Deux frères sans le moindre lien. Qu’il est dommage que l’inceste soit un pêché. Cela serait délicieux. Le garçon devient un adolescent. Quatorze ans. Qu’est-ce que l’on sait du monde à cet âge ? Rien de plus qu’à treize et demi. Cela n’est qu’un jeu. Une découverte. Grandir est douloureux. Et si tentant. Lèvres contre sa peau. Un frisson traverse son corps, qui, en réponse, s’appuie un peu plus contre le plus grand. Plus fort. Non, empli de grâce, de fragilité et de beauté. Aucune force n’émane de chez Souless. Ou alors cette innocence apparente cache quelque chose de plus puissant, qui est encore ignoré. Est-ce que son apparence le satisfait ? Comment pourrait-il en être autrement ? Le carmin lui confère l’impression d’être magnifique.

    Rien ne l’a jamais été, pourtant, chez le gamin. Son regard, qu’il croise dans le miroir, en est la preuve. Ses yeux ont toujours été un peu trop grands, juste assez pour offrir une impression étrange et pas suffisamment pour offrir une quelconque beauté. La guerre les a détruit et on les a refait. Le droit n’est plus exactement comme son voisin. Cet éclat brillant au plein milieu du noir de l'œil le lui rappelle dès qu’il ose s’observer. Son jumeau serait en colère. Le culte de leur physique et du lien les unissant serait peut-être brisé si la différence était mise à nu. Un tel crime ne pourrait être pardonné. Leur existence se réduirait à éviter les reflets ou bien à les embrasser, laissant leurs lèvres contre le verre froid qui n’offrirait aucun réconfort. Cela serait criminel. Sa tête effectue un mouvement de haut en bas, pour chasser les souvenirs au profit de la présence de son charmant frère de cœur. A cet instant, Rain se trouve ravissant, classe, beau. Cela est largement suffisant. Ce n’est pas chaque jour qu’il ose ressentir de la fierté face à son image.

    Le regret est évident. Sa voix est si attendue. Un peu trop sans doute. Sa gorge se serre, une fois de plus. Cela n’a pourtant rien à voir. Le seul rempart qu’il possède est son esprit. Aucune libération ne semble lui venir à ce sujet. Être un génie n’a que rarement été profitable au Nasteen. L’arrogance et la colère données par ce statut ne sont que des malédictions. Dawn s’écarte. Cela ne devrait pas se passer ainsi. Jamais les bras ne devraient cesser de l’entourer. Inconsciemment, Rainy souhaiterait que son ami soit avec lui en permanence. Non, pas autant. Juste assez. Qu’il se refuse à le trahir. L’amour doit lui être offert. C’est ce qu’il désire, sans mesurer la portée d’une telle pensée.

    Son corps pivote, une fois de plus. Lèvres scellées tandis que ses talons quittent le sol. Des mains qui glissent sur le torse, remontent avant de jouer avec les mèches carmins au niveau de la nuque. Y mêler ses doigts, ne plus le laisser s’échapper. Le faire sien. Aucun de ces mots n’a le moindre sens. Désir enfantin et capricieux. Le baiser est aussi long que possible. Jusqu’à ce que l’air manque et que son corps soit forcé de s’écarter. Vacillant, le sale gosse sent que son action était dénuée de sens. Comme les autres. Plus rien n’a de signification en ce jour. Ses lèvres se séparent. Un ultime effort est tenté. Pour finir en vain. Sa douleur trouve que cela est futile. Parler n’est pas nécessaire. Les hurlements sont trop récents. De colère, incapable de s’exprimer autrement, son pied frappe le sol tandis que ses poings se serrent. Pas juste, c’est pas juste.

    Les ongles s’enfoncent au sein de ses paumes, jusqu’à ce que du sang s’y dessine. Puis, aussi vite que l’action a commencé, elle se retrouve achevée. Stop. Aller trop loin n’apporterait que plus de peine. Ses mains cessent de se meurtrir. Sa main agrippe celle de son frère de cœur, s’y accroche, avant de lui faire ouvrir la main. Il trace.

    Mine ?


    Quel enfant innocent. Malgré la noirceur de son cœur, il ne voit pas que ses paroles sont dénuées de sens. Seul le rejet l’attend. Ses cheveux ne sont pas blancs comme la neige et ses prunelles trop claires. Son nom aussi est mauvais. La pluie n’a rien à voir avec le crépuscule. Ici, la question de l’amour est secondaire, car il est incapable de la comprendre ou même de l’envisager. Cet attachement envers son Dawn est juste trop forte. Quelqu’un se doit de lui expliquer que ce qu’il ressent n’est qu’un amour fraternel puissant. Soudainement, sa main laisse échapper celle qu’elle tenait et son corps heurte celui de son aîné, avec brusquerie. Se blottir contre lui est juste une évidence à cet instant. Son frère de cœur, le seul et l’unique.

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Dawn Souless
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MessageSujet: Re: Un pull trop grand [ Rain ] - TERMINE - Un pull trop grand [ Rain ] - TERMINE - - Page 2 Icon_minitimeLun 28 Mar - 6:56

    Dawn, silencieux admirateur, frère de cœur, futur amant passionné, observe – épie plutôt – ce regard que Rain jette à son reflet. Dawn le trouve beau, lui, ce regard, un peu grand, aux cils un peu longs, un peu clair. Son artificialité, une blessure réparée, ne lui donne que le regret de n’avoir pas été là pour protéger celui qui, à Swelty, lui est bien plus cher que les autres.
    Etrange, non, que le petit Clound se soit imposé ainsi dans le cœur de celui qui n’en a pas ? Comme si leurs destins étaient liés, comme si Rain était celui qui devra demeura aux côtés du garçon pour toujours.
    Ce n’est pas lui. Ce n’est pas lui, et Dawn le sait parfaitement. Ce n’est pas plus lui que n’importe qui d’autre. Evangeline, et tous les autres. Ses amants d’un soir, ses amours d’une semaine, ses pleurs de quelques heures. Il est incapable de vivre en regrettant. Et pourtant, Rain lui semble différent. Il n’a jamais pensé un seul instant que le jeune Nasteen pourrait être cet être aux longs cheveux blancs dont il rêve toutes les nuits, dont le visage lui demeure inconnu, ce garçon qu’il voudrait rejoindre, vers qui tout son être tend d’un seul mouvement.
    Et pourtant, Rain pourrait peut-être devenir ce qui s’en approcherait le plus, sans que Dawn ne puisse comprendre pourquoi. Il ne connaît pas les anciennes légendes ; ce n’est pas le bon monde. S’il savait…

    Mais il ne sait pas. Et lorsque le corps de Rain se presse à nouveau contre le sien, lorsque les lèvres, avides, s’emparent des siennes, il ne cherche pas à résister, s’offre avec toute la fougue de ses dix-sept ans à ce gamin qui devient adolescent, ce gamin qui a vécu des choses plus difficiles que lui. Il s’empare de lui, à son tour. Il le prend par la taille, l’attire plus près de lui encore. Il ne réfléchit pas. Lorsque les doigts fins de Rain emmêlent ses cheveux, un son rauque franchit ses lèvres, et l’une de ses mains glissent sous le haut qu’il a désigné à son frère de cœur, tout prêt à le lui ôter sans le moindre remord – ce sera sans doute pour plus tard.

    Et puis ça s’arrête. Comme ça, sans colère, avec un peu de brusquerie pourtant. Dawn ne soupire pas, ne fait rien. Il n’exigera pas de Rain ce qu’il ne peut pas lui donner. Il l’aime trop, le respecte trop pour cela. Dawn est un garçon bien ennuyeux. Le plus jeune, en revanche, semble furieux. Ses yeux ne reflètent plus cette fierté qui avait comblé Dawn de joie, mais une frustration, une colère qu’il ne lui avait jamais vue. S’il avait vu, auparavant, quelques fois, Rain se montrer ainsi, ce n’avait jamais été à ce point. Sa douleur, sa fureur, n’avait jamais atteint un tel point.
    Et puis sa main sur la sienne. Impérieuse. L’enfant-roi lui impose ce mot, le grave dans sa paume, de son toucher aérien. Mine.

    C’est une tornade tout au fond de Dawn, quelque part entre son cœur et son ventre, comme si quelque chose tombait et se cassait. Son cœur bat un peu plus vite, comme un amoureux – Dawn, amoureux ? Ne croyez pas à l’ange, il vous arracherait tout ce qui compte pour vous bien avant de se brûler les ailes.
    Il y a un point d’interrogation. A la fin du mot, juste après, un point d’interrogation. Le regard si clair de Dawn s’adoucit, un peu, et Rain s’échappe. Comme toujours, il s’échappe alors que Dawn voulait refermer sa main sur la sienne. Le corps fin le heurte, une fois de plus, le serre contre lui. L’avidité – Dawn n’est pas dupe – n’est que détresse. Il sourit, d’un sourire un peu triste. Dawn ne sera jamais l’inconnu dans ce décor de soleil couchant. La déclinaison du jour est un destin dont sont exclus tous les autres, tous ceux qui ne sont pas Eux. Et Rain parmi ces autres, parmi ces gens qui demeureront toujours étrangers au soleil levant. Dawn ne le sait pas et pourtant ça le rend triste. Il ne sait pas, bien sûr, pourquoi tout se termine toujours si vite, pourquoi son cœur est incapable de se fixer, pourquoi ce génie insupportable est ce qui se rapproche le plus, pour lui, de l’éternité. Il y a quelques personnes…
    Il se libère de l’étreinte, lentement. Son regard est empli d’une douce lumière ; il s’agenouille doucement, jusqu’à, chevalier, se trouver à genoux devant son roi, esclave inconstant et adorateur frivole. Une fois de plus ses yeux contemplent la douceur de cette peau d’idole, une fois de plus il laisse remonter son regard, lentement, avec admiration. Sa main, délicatement, se glisse sous celle de Rain, la prend dans la sienne, la porte à ses lèvres. Un baiser sur sa paume, pour la tendresse, un baiser sur son dos, pour l’allégeance.

    "Mon cher frère de cœur."


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Rain Clound
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MessageSujet: Re: Un pull trop grand [ Rain ] - TERMINE - Un pull trop grand [ Rain ] - TERMINE - - Page 2 Icon_minitimeLun 28 Mar - 8:24

    Et, Dieu joignit ses mains avant de murmurer une prière pour tout ce qui existait, tout ce qui allait être créé et ceux qui mourraient, abandonnés derrière le reste de l’Univers. Il n’y avait, dans ses plans, pas la Mort à la base. Elle ne vint qu’en guise de punition, pour montrer aux hommes que-

    Memento Mori.

    Souviens-toi que tu es mortel. Souviens-toi que tu vas mourir. Peut-être que de trop se remettre cela en tête n’est pas une bonne chose. Sans doute que s’obséder avec le passé et la noirceur qui y est liée n’apportera que de la peine. Celui à la chevelure si chatoyante ne pourra jamais envisager un tel point de vue car son passé est accroché à lui comme la carapace d’une tortue. Cependant, le pauvre animal ne peut même pas voir ce bagage encombrant car personne n’ignore que regarder son dos est complexe. A moins que l’on ne se place devant un miroir. Mais qui aime regarder ses fautes ? Qui aime à admirer les erreurs et la douleur marquée sur la chair ?

    Rain
    . Cet enfant qui se croit prince d’un royaume qui n’existe pas. Ce gamin insolent qui, petit déjà, pleurait et hurlait dès que ses souhaits ne se réalisaient pas. Enfermé derrière un calme colérique. Gardé prisonnier par son intelligence et des torts qu’il ne veut pas avouer. Comme s’il avait peur qu’une Reine de cœur sorte de nulle part et hurle qu’on lui coupe la tête à cause de son existence même, devenue pêché. Est-ce que le prince serait sauvé par son chevalier ? Bien sûr que non, ce dernier n’est présent que pour la frêle princesse stupide qui ne mérite pas de vivre et le magicien cruel. Sa main se dégage. Une violence contrôlée est perceptible dans son geste. L’autre, son frère de cœur, il n’est pas juste. Pas qu’il l’est déjà été. Mais la Justice devrait être respectée, parfois.

    L’horloge avancera toujours pour eux. C’est une évidence. Et l’on ne peut faire tourner les aiguilles en arrière, car tout se perd, surtout le temps. Alors, le prince, effrayé par cette soudaine révélation, se penche pour entourer les épaules de son pas-si-preux chevalier de ses bras. Son corps glisse contre le sien, jusqu’à ce qu’il soit à genoux. Il y a tant à dire. Tant à faire. Ce n’est pas de l’amour. Cela ne peut pas en être. Ça le ferait rire, si sa voix ne s’était pas cassée. Lui ne l’est pas. Jamais. Ses ongles s’enfoncent dans sa propre chair, pour lui rappeler qu’il existe.

    Hier, trop de larmes ont été versées. Aujourd’hui, il n’y a pas assez d’actes que l’on peut pardonner. Demain, il sera trop tard.

    Sincèrement, le Nasteen veut essayer. S’améliorer. Devenir quelqu’un de bien. Pas pour Dawn, pas pour Azel. Juste pour lui-même. Cela demande cependant un effort trop important, trop insensé. Tout comme la façon qu’il a de souffler doucement contre la nuque de son aîné, juste pour le faire frémir, lui faire ressentir sa présence. Son innocence ne lui permet pas de penser à d’autres moyens de mélanger les sens, de forcer quelqu’un à se perdre. Ses lèvres s’écartent, comme si, créature vampirique, il comptait planter ses crocs dans la chair qui l’invite au péché et à la malice. Il n’en est rien.

    « J-J… »


    Il n’y a que le son J. Cet étrange bruit, rauque et éraillé, qui détruit sa gorge, qui force les larmes en dehors de ses yeux, encore et encore. Et qui créé un sourire, presque mauvais sans être tordu ou terrifiant, sur ses lèvres. Pourtant, ce n’est qu’un son. Pas assez. Une infime expression de ce qu’il compte faire à présent. Le moment est venu. Le bouquet final, l’acception de son état, de sa propre personne.

    « Je n-ne…»


    Demain, il sera trop tard. Plus rien n’existera et le monde dévasté n’aura même plus d’Aube et de Crépuscule. Demain, Malwen sera en feu encore et encore et il ne pourra pas s’empêcher de hurler. Demain, Lain sera mort parce qu’il n’est qu’une pitoyable excuse pour un frère. Aujourd’hui porte tellement plus d’espoir que le futur. Alors, le Prince, pêcheur, insolent, en pleurs, joint ses mains, comme Dieu le fit.

    « Je n-ne suis pas brisé! »


    C’est un murmure tout autant que c’est un hurlement tant sa voix est instable. Une quinte de toux lui fait avaler des larmes et quelques instants lui sont nécessaire pour que son esprit se calme tout autant que son cœur. Le son, plus puissant que les autres, surgit alors, presque de nulle part. Non, de sa propre gorge. Celle qui le brûle tellement parce que cela faisait presque une année que sa peine y était enfermée. Rain rit, encore et encore, jusqu’à tourner sur lui-même. Jusqu’à ce que son équilibre devienne précaire et qu’il tombe, se retrouvant assis sur le sol trop froid et trop dur.

    « Tu es un crétin, Souless. »

    Sur ses lèvres, un sourire un peu sincère, un brin hautain et juste amusé. Un merci muet qui n’en est pas un. Parce que Rain Clound n’a besoin de personne pour se guérir. Enfin, c’est qu’il prétendra en tout cas. Sa voix est revenue, demain est encore loin et aujourd’hui ne demande qu’à être savouré. Alors, le prince laisse sa place à l’enfant qui n’a pas encore terminé de grandir pour retourner dans son château en attendant que l’on désire sa présence de nouveau.
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Dawn Souless
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MessageSujet: Re: Un pull trop grand [ Rain ] - TERMINE - Un pull trop grand [ Rain ] - TERMINE - - Page 2 Icon_minitimeMar 5 Avr - 7:49

If I could walk on water,
if I could tell you what's next
I'd make you believe, I'd make you forget



    Il sourit.
    Son regard demeure lié à celui de Rain, du petit prince qu’il doit protéger. Le regard d’un chevalier – d’un preux chevalier ? Un chevalier n’aurait pas échoué, n’aurait pas été au loin pendant que son prince avait besoin de lui. Ça fait comme une faille dans son cœur quand il voit l’œil de Rain, son œil pâle avec cet éclat artificiel à l’intérieur. C’est beau, et c’est à cause de lui. Ce qu’il considère. Dawn ne baisse pas les yeux, pourtant, cette fois. Il ne veut pas. Il est un chevalier, un grand frère, et il protègera son frère de cœur. Il l’aimera.
    Il lui semble que son pouls bat dans ses veines, au creux de sa paume, contre les doigts si fins de Rain, il lui semble que Rain va le sentir, et puis rire, se moquer de lui, retirer sa main.

    Il retire sa main. Les yeux de Dawn s’écarquillent un peu devant la violence contenue, retenue, maîtrisée. La paume retombe, doucement, à terre, les doigts se posent sans résistance sur le sol poussiéreux du dortoir désert. Et puis Rain s’agenouille.
    Le garçon bat des paupières, un peu, quelques temps. Puis ses lèvres s’allument, un sourire y naît, rend son regard un peu plus doux, un sourire aussi dans son regard. Et puis ses mains, à nouveau, se posent sur la taille trop étroite de Rain. Il ferme les yeux.
    Et savoure, sans le vouloir, quelques instants, le souffle sur sa nuque. Un frisson glisse dans son dos, descend vers ses reins, lentement, prend le temps de se propager sur la peau de l’adolescent, jusque vers son cœur qui, alors, bat un peu plus vite, jusqu’à sa bouche qui s’entrouvre, jusqu’à sa gorge qui exhale un soupir, involontaire. Son torse se soulève, s’abaisse, lentement, la lenteur de sa respiration fait durer l’instant. Peut-être que son souffle aussi caresse le cou de Rain, peut-être que le garçon sent sur sa peau la chaleur de Dawn, peut-être qu’ils partagent réellement cet instant d’union à peine murmuré, à peine chuchoté sur la peau de l’autre, cette étreinte des souffles.

    Et puis la respiration s’arrête. Ce n’est qu’un instant, assez pour que Dawn comprenne, ou pense comprendre. Confusément, il a peur, peut-être, que l’espoir soit encore déçu, que les mots s’écoulent à nouveau dans la gorge de Rain, qu’ils ne s’enfuient encore. Mais non. Le son est bien présent, imperceptible mais si évident, juste contre le cou de Dawn, ce son qui va exprimer son identité, son je passé sous silence si longtemps.
    Et puis les larmes caressent la peau de Dawn. Doucement, sa main se lève, passe dans les cheveux sombres, les effleure, se mêle à eux, un geste d’apaisement, simplement. Et puis la phrase arrive, lui parvient, peu à peu, difficilement.
    Rain se lève, et Dawn lève les yeux vers lui. Un sourire, un sourire parfait, immense, un soleil se lève sur les lèvres du bien-nommé. Il déplie son corps agenouillé, le chevalier se relève pour consacrer son épée à son roi.
    Et de rire. C’est le rire de Rain qui a fait naître celui de Dawn, le rire qui l’a fait tomber et qui a fait rire Dawn. Le joli Nissena lui répond, d’une voix légère détrompée par ce regard si doux sous les cils abaissés vers lui.

    « Un crétin ravi d’entendre ta voix, Clound. »

    C’est à son tour de se pencher, de s’accroupir devant lui. Il tend la main, et ses doigts effleurent la joue blanche, en douceur, un rien de taquinerie. Il lui tirerait la langue s’il était lui. Il se contente de s’approcher, de poser ses lèvres sur les siennes, de les mordiller un peu. Il s’enhardirait, il s’enhardirait parce qu’il le veut. C’est évident – d’une parfaite évidence. Ses dents s’attardent, ses lèvres encore un peu plus ; cela ne dure qu’un instant. Déjà, il s’est reculé, s’est relevé. Il a su, bien sûr, reconnaître ce merci à peine glissé entre les mots, l’a longuement savouré. Et c’est pour cela qu’il a retrouvé sa superbe un peu taquine, le coin gauche de sa bouche un peu relevée, pour oublier, aussi, le désir fulgurant ressenti l’espace d’un moment. Il s’est vu l’attirer contre son torse, le garder dans ses bras, le glisser entre les draps blancs de ce lit dans ce dortoir désert, respirer le parfum de sa peau, s’en enivrer. L’avoir. Il s’est vu mêler sa respiration à la sienne, lui murmurer des choses belles, lui dire que sa voix lui a manqué, qu’il lui a manqué, que leurs jeux lui ont manqué, il ne sait pas pourtant pourquoi ce Rain qui se moquait de lui, à moitié nu, dans les douches de Malwen, avait comme disparu, pourquoi il s’interdisait de le désirer à nouveau, par peur, peut-être.
    Il est celui qui a fait sortir les mots de la bouche de Rain. Egoïstement, son cœur bat un peu plus, et la vision brûlante s’estompe à nouveau. Il aurait tellement détesté cette saleté de psy, si ç’avait été lui. Avec toujours cette pointe de honte – si ç’avait été lui, il aurait dû le bénir.
    Mais c’est Dawn. Qui s’assied sur le bord de son lit, simplement, sans un regard aux vêtements emmêlés à ses pieds, entièrement consacré à son frère de cœur.

    « Tu veux continuer l’essayage ? »

    On pourrait penser que les vêtements importent à Dawn au point de ruiner l’instant. Grave erreur. Sous ses airs de bête de sexe, Dawnie est un grand timide.
    Comme c’est mignon.

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Rain Clound
Rain Clound
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MessageSujet: Re: Un pull trop grand [ Rain ] - TERMINE - Un pull trop grand [ Rain ] - TERMINE - - Page 2 Icon_minitimeMer 6 Avr - 22:13

    Son frère de cœur est un être tactile. Qui a besoin de s’assurer que les autres existent, qu’il est en mesure de les aimer, de les chérir, juste pendant un temps. Dawn Souless est incapable de passer son existence aux côtés de quelqu’un si ce n’est pas cet étrange garçon à la chevelure blanche dont il rêve parfois. Il n’y a pas vraiment d’espoir ni d’illusion dans l’esprit de son cadet. Lui ne sera jamais la bonne personne. Il n’a pas besoin d’être au courant des vieilles légendes pour le comprendre. Pourtant, au fond de son cœur, un soupir hautain, caché derrière un froid mordant, lui indique qu’il a sa part à jouer dans cette histoire féérique. Il l’ignore juste encore. Ses paumes appuient un peu plus sur le sol glacé, comme pour l’empêcher de se laisser aller, de faire quelque chose qu’il regretterait, tandis qu’il répond au baiser. L’innocence habite encore son esprit, même si elle est réfugiée dans un coin sombre la majorité du temps. Certaines choses ne sont pas faites pour être cédées. Encore moins à un ami volage qui culpabiliserait au lieu de l’aimer. La connaissance des pensées de l’autre n’a pas lieu d’être. Son regard le dénonce d’une façon vile mais habituelle. Dawn n’a jamais été très doué pour masquer ce qu’il ressent. C’est un livre ouvert, fragile, fort, dont l’histoire change à chaque page.

    Son corps se déplie, simplement et, une fois debout, le garçon lève ses bras vers le ciel, s’étirant un court instant. Sa langue passe sur ses lèvres fines, il y décèle une pointe de pêche, puis se tire à son aîné, pour lui montrer qu’il l’ennuie, parfois. Malgré cela, son amour est bien présent. Il est juste trop jeune pour le mesurer, pour voir dans quelle catégorie il se trouve. A quatorze ans, on trouve que mesurer l’amour est dénué de sens. On aime, on se perd, on regrette. Rain n’échappera à rien. Pourtant, il préfère ignorer son ennemi, le temps, au lieu de l’affronter. Les horloges, les aiguilles qui défilent, cela lui a toujours donné une mauvaise impression, comme un léger coup dans le ventre. Ça ne s’expliquera jamais. Il ne comprendrait pas la raison, de toute manière. Il n’y a que lorsque l’horloge s’arrête et que le piège se referme sur vous pour toujours que l’on réalise à quel point le temps est monstrueux.

    « Hors de question, Souless. »


    Sa voix reste éraillée mais son ton est clair et calme. Le jeu ne l’amuse plus. Ce n’est qu’un enfant insolent qui souhaite passer à un autre, le plus vite possible. Il s’approche, sans vraiment savoir ce qu’il fait, et s’assied sur les genoux de son aîné, son dos contre le torse frêle du carmin. La position est agréable, il peut souffler dans son cou avec un sourire un peu mauvais, pour l’embêter. Et juste se reposer, se sentir bien. Une pause se marque, un instant pendant lequel son esprit ne souhaite qu’un instant de répit, quelques secondes. Que son encéphale de génie cesse de mélanger des pensées inutiles, que son souffle se fasse un peu moins brusque. Le Nissena lui fait, parfois, cette impression. Comme s’il avait trop chaud et trop froid à la fois. Cela l’agace.

    « Tu es un chevalier pitoyable. »

    Ses paupières ont glissé sur ses yeux et il a modifié sa positon pour être assis en travers de l’autre, sa joue contre son épaule. Les mots ne lui échappent pas par mégarde, il les pense. Au fond de lui, il y a un soupçon de colère envers celui qui préfère toujours fuir au lieu de se battre. Même si, au final, il est exactement pareil. Quoique non, le gamin est un brin plus cruel, il accorde moins d’intérêt envers les autres. Ou bien, c’est juste qu’il ne s’en rend pas le moins du monde compte. Il pourrait l’embrasser, capturer ses lèvres, lui demander de lui dire des mots interdits, le forcer à exprimer son amour pour lui, comme un enfant qui désire un jouet dans un magasin et qui n’abandonne pas avant que ses parents cèdent. Il n’en fait rien.

    Au contraire, le petit prince s’écarte, calmement, se redressant sans rien demander en échange. Avec Dawn, tout n’est qu’une question de chance. Il faut être au bon endroit au bon moment. Rain n’a jamais été très doué avec ces choses là. Ses doigts glissent sur l’armoire de son aîné, l’ouvrent. Un air concentré se dessine sur ses traits. Il calcule tout ce qu’il pourra embarquer, voler, et cacher dans ses affaires. Sans compter que Leonard ne sera plus utile à présent. Quoiqu’un porteur, ce n’est jamais négligeable. Surtout lorsque c’est un gamin de riche trop brin élevé pour protester trop longtemps. Discuter avec lui manquait à Rain. Tout comme le faire avec Cassandre. Surtout que l’apathique n’a jamais réalisé le moindre effort pour tenter de le comprendre à partir du moment où il s’est retrouvé dénué de voix.

    « Tu ne seras jamais à moi. C’est dommage. »


    Il n’a rien d’un amoureux éperdu. Ce n’est qu’un môme un peu insolent qui fait brusquement volte-face pour tirer la langue à ce pauvre Souless qui n’a aucun contrôle sur ce qu’il ressent. Rain ne parle pas d’amour. Les Clound évitent d’employer de tels mots. Ça ne se fait pas. L’amour est une possession, une force qui vous fait autant de mal que de bien. Le génie n’est pas dérangé par cette idée, il est un brin masochiste sur les bords, après tout. Ses yeux se ferment et il fait un tour sur lui-même, comme pour dire que ce n’est rien, qu’il ne faut pas y songer plus que nécessaire. Pourtant, dès que ses prunelles sont de nouveau visibles, ses doigts, sans la moindre hésitation, attrapent ceux de Dawn et il l’entraîne dans une danse sans but, qu’il mène autant que possible. Pour lui couper la respiration, pour le faire tourner encore et encore. Lui rappeler de vivre, s’excuser de n’être qu’un visage au milieu de centaines d’autres, pas le bon. Le manège ne cessera que lorsque le plus jeune le désirera. Parce qu’il est ainsi, avec ce besoin de toujours contrôler la situation, d’exprimer ses intérêts au monde entier.

    Son corps ne s’arrête que lorsque sa gorge le brûle. Il n’est vraiment pas malin, pour un génie. Faire cela alors qu’il avait déjà mal avant. Il ne regrette rien et se contente de se laisser tomber, sur le lit, après s’être écarté de son aîné. Il s’allonge sur les draps frais et ferme les yeux, ayant bien besoin d’une pause. Souless lui brûle toujours toute son énergie.
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Dawn Souless
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MessageSujet: Re: Un pull trop grand [ Rain ] - TERMINE - Un pull trop grand [ Rain ] - TERMINE - - Page 2 Icon_minitimeMer 13 Avr - 2:21

[ Désolée pour la qualité vraiment médiocre de ce post, sans parler de sa longueur. Je ferai mieux la prochaine fois. ]



    « Je t’aime. »

    Combien de fois l’a-t-il dit ? A combien d’autres corps s’est-il donné, à combien d’autres cœurs a-t-il offert ce qu’il avait de plus précieux ? Le cœur d’un garçon de seize ans est fragile, une rose sous une cloche de verre, qui, lentement, perd ses pétales.
    Il en reste quelques-uns à Dawn, et Rain, peut-être, en est un. En aurait été un. Après tous les autres, après Evangeline, après Kris, après tant d’autres, qui resterait-il vraiment ? Ce garçon dans un rêve. Quelqu’un, un jour, le lui a dit – l’a mis en garde contre l’illusion. Bien sûr, alors, il ne connaissait pas la légende ; Dawn aussi l’ignorait. « Et il a réalisé, surtout, que les rêves et le passé ne deviendront ni réel, ni présent. Le plus beau des rêves, pour rester beau, doit rester rêve. » Quelle naïveté.

    Et pourtant Dawn se perd. Les amours passent, le rêve demeure encore, longuement, présent dans chaque nuit, tendre comme un crépuscule, amoureux, et Dawn, le jour, aime d’autres réalités. Rain parmi elles, bien sûr, Rain et ses mouvements, et sa parole retrouvée, et ses lèvres, et son corps, et sa fragilité, et sa beauté. Son frère de cœur. Un lien réel, l’un des premiers liens réels quand les autres n’ont été qu’illusoires. Qui peut se targuer de demeurer important à ce gamin si capricieux ? Un mort, un enfant blessé, une petite princesse. Admiration, vénération, désir, protection, rires, douceur. Rain parmi eux, qui le regarde avec ces yeux défiants, qui rompt l’instant.

    Et l’illusion avec lui. Rain n’est pas dupe ; Rain sait. Un soupir, doux, effleure les lèvres du Nissena, tandis que l’autre s’approche, qu’il revient vers lui, qu’il lui pardonne. Ça aussi, c’est illusoire. L’autre joue, ou peut-être fait semblant de jouer. Les mains de Dawn demeurent posées sur le lit, simplement ; il ne le touche pas. L’apaisement, la douceur de l’étreinte, la chaleur de l’instant, la beauté de la tendresse, tout cela est brisé, balayé simplement par la constatation du Nasteen.
    Dawn n’a jamais été doué pour protéger ceux qu’il aime. Trop lâche, trop effrayé par les conséquences. Il voudrait l’enlacer, le garder contre lui, fermer les yeux lui aussi et savourer la chaleur de la joue sur son épaule, du souffle doux dans son cou. L’attirer un peu plus contre lui et prolonger le moment de répit. Rain n’a pas voulu.
    Il a bien fait, peut-être. Pourtant il semble à Dawn, Dawn l’éternel amoureux, Dawn qui n’a jamais eu de vrai sentiment, que son cœur se casse un peu encore, que quelque chose tombe tout au fond de son ventre et y pèse jusqu’à faire remonter ses larmes dans sa gorge. Alors il ne cherche pas à le retenir quand Rain part, parce qu’il se dit qu’il a raison, qu’il aurait pu – du – mieux faire. Il ne se bat pas, c’est tellement plus facile de renoncer déjà.

    S’il remarquait le manège de Rain, peut-être se battrait-il un peu plus. S’il ne se bat pas pour ceux qu’ils aiment il pourrait au moins se battre pour ses vêtements, pour éviter que ses précieuses conquêtes textiles ne se retrouvent dans l’armoire d’un autre, fût-ce de la personne la plus importante à ses yeux en ce moment. Mais bien entendu, le regard dans le vague, les lèvres entrouvertes, Dawnie offre un spectacle bien peu présentable : un idiot vaincu, vaincu par de simples paroles.

    Paroles à nouveaux, qui lui font relever les yeux. Cette fois son attention est rappelée, redescendue du « rien » vers cet être si cher et si insupportable. C’est dommage. Dommage ? Peut-on sérieusement être plus idiot ? Dawn met tout ce temps à comprendre, à cligner des yeux, à accélérer les battements de son cœur, à faire le tour de la question, à avoir un mouvement pour se lever. Rain serait amoureux de lui. Amoureux alors que Dawn a été un si mauvais chevalier. Et puis tout à coup ce roi à qui il a juré allégeance revient vers lui, l’entraîne, lui fait tourner la tête. Il se laisse faire, danse sans y prêter attention, les yeux rivés sur son suzerain. Qui s’écroule, dont le torse monte et s’abaisse si rapidement, dont le corps est étendu là en travers du lit de Dawn.

    Le gentil chevalier s’approche. En silence, pour ne pas briser quoi que ce soit, le repos de Rain peut-être, et puis il le regarde. Je pourrais être à toi. Maintenant. Il n’ose pas le dire, pourtant, et se penche vers le bel endormi. Doucement, il place un genou sur son lit, entre ceux de Rain, pour se rapprocher encore, mieux le regarder. Il est beau, il manque de souffle… Peut-être Dawn devrait-il lui en prêter.
    Et il trouve cette idée charitable, le gentil chevalier. Il se baisse, jusqu’à ce que son torse touche le sien, jusqu’à ce que les mèches écarlates de ses cheveux effleurent les joues de Rain, jusqu’à ce que ses lèvres caressent les siennes.
    Et s’en emparent. Ses cils s’abaissent, sa bouche s’entrouvre, pour laisser la Bête donner un baiser à la Belle au bois dormant. L’une de ses mains glisse, glisse vers sa main, y mêle ses doigts. Et puis tu pourrais être à moi.
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Rain Clound
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MessageSujet: Re: Un pull trop grand [ Rain ] - TERMINE - Un pull trop grand [ Rain ] - TERMINE - - Page 2 Icon_minitimeMer 13 Avr - 3:30

    L’instant n’est qu’une chimère. Un projet illusoire qui n’a aucune chance se de réaliser ou, pire, d’aboutir à un quelconque bonheur. Les mots de son frère de cœur, deux simples termes qu’il abhorre, lui arrachent un soupir. Un de ceux qu’il a parfois, hautain et doux. Comment être en colère contre un enfant qui n’a pas la moindre conscience des paroles qui lui échappent ? Ce qu’il a devant les yeux, c’est un ange qui a décidé d’aimer tous les humains, avant de réaliser que, pour entreprendre cette folie, il ne pouvait apprécier chaque être qu’une infime seconde. Le prince se refuse à cela. Il n’est pas qu’une image au milieu de centaines. Si Dawn est incapable de le distinguer clairement, alors il ne le mérite pas. La valeur de ce qui nous entoure ne dépend que de l’avis de chacun. Clound, lui, aurait aimé posséder le monde entier sans jamais avoir à l’aimer, à rêver de mèches carmins et de douceurs dénuées de sens. Si cela était un jeu, le plus jeune n’aurait qu’à claquer ses mains l’une contre l’autre pour que les aiguilles cessent de tourner, pour faire tomber la barrière. Ici, la seule chose qu’il est capable de réaliser est une dureté illusoire sur ses traits juvéniles.

    Un semblant de pêche au coin des lèvres. Un souffle contre le sien. Ses prunelles cachées refusent de se révéler. Pas déjà, cela n’aurait rien d’intéressant. A l’instant où leurs regards se croiseront, la réalité les frappera, encore et encore, jusqu’à les laisser pour morts. S’ils se séparent cela signifie qu’ils étaient trop proches. S’il le quitte, Rain sait qu’il ne sera pas capable de regarder en arrière. Avancer est sa protection du jour. Il ne peut s’y défier. La position est troublante, ce genou entre les siens, ses doigts qui tentent de s’accrocher aux siens. Ce baiser dénué de sens et un peu trop rempli d’amour. Les battements du cœur de l’autre résonne contre le sien et il a l’impression que sa respiration en est coupée. S’il s’appuyait un peu plus, leurs lèvres resteraient scellées pour l’éternité. Et Dawn l’écraserait de son poids si frêle. Il empêcherait ses poumons de fonctionner. Cet enfoiré. Est-ce que ce n’est pas ce qu’il tente de faire, à chaque seconde, depuis des mois ?

    Sa main se dégage de celle qui tente de l’emprisonner. Je ne suis pas à toi. Se glisse au milieu des mèches qui chatouillent ses joues, pour tirer dessus. Légèrement. Assez pour que sa respiration lui revienne. Suffisamment pour se redresser, sur un coude. Ses yeux reviennent à la vie, laissant voir leur bleu presque électrique. Sa langue passe sur les lèvres de son amant, dans un geste obscène et qui signifie beaucoup. Ou peut-être rien. Après tout, Rain n’est qu’un enfant. Il n’a rien à voir avec ces choses là. Contrairement à celui qui change de chemise comme d’amant. Soit quatre fois par jour au minimum. Un mensonge se dessine sur son visage, prend forme au creux de sa pauvre gorge qui avait été épargnée de ce type de torture ces derniers mois. Ce garçon ne dit la vérité que lorsqu’elle l’arrange, que sur un ton insolent, pour la rendre plus douloureuse et moins pure.

    « Tu en a mis du temps pour t’en apercevoir, Souless. »

    Sa langue se tire, lèche de nouveau, la joue cette fois. Cet enfant n’a pas la moindre tenue. L’instant se brise lorsque ses doigts glissent dans sa propre chevelure, en profitant pour remettre quelques mèches sombres à leur place. Vient-il de faire une déclaration ? L’interprétation est libre à son vis-à-vis. Hors de question qu’il en dise quoi que se soit de plus. Cela n’ajouterait rien. Sa respiration ne reviendra pas, son cœur refusera de se calmer, qu’importe ses mots et ses gestes. La paix est utopique et Rainy n’est pas du genre à hisser le drapeau blanc sans quelques combats.

    « Je ne veux pas sortir avec toi. »

    Son ton est étrangement clair, calme. Aucune once de rancœur n’y perce. Autant ne pas demander quelque chose qui nous détruirait. Ne pas finir comme cette jeune fille blonde qui a été abandonnée et qui a eu le cœur brisé. La guerre a apporté assez de drames, pas un de plus ne sera accepté. Son corps ne s’écarte pourtant pas. Ses doigts retournent dans la chevelure de son chevalier peu compétant et il ne le quitte point du regard, se refusant à se détourner. Il ne veut pas l’abandonner. Le blesser, l’avoir, peut-être. S’en séparer, hors de question. L’enfant-roi collectionne les jouets mais on lui a dit qu’ils étaient trop précieux pour s’en servir alors il les observe. Comme des papillons aux ailes accrochées à des tableaux, prisonniers. Oh, pour l’instant, il en a peu. Cependant, la qualité prime sur la quantité, n’est-ce pas ? Et Dawn, avec sa beauté inhumaine, son innocence impure, est son favori.

    Son front se pose contre celui de son aîné, pour voir s'il peut sentir son cœur battre à la place de son encéphale. Même pas. Un court baiser est donné en offrande à ce jeune homme peu adroit. Et le prince sourit, d’une façon vaguement mauvaise. Au fin fond de son esprit, un enfant habillé de bleu, la couleur royale, applaudit joyeusement. Il aime Dawn. Tellement.

    « Mais, chevalier, tu es à moi. »

    L’affirmation perce dans sa voix éraillée. Ce n’est pas ainsi que les choses devraient se passer. Il y a un brin trop de paroles, pas assez de gestes. Mais si les humains passaient leur temps libre à se baver dans la bouche, rien n’avancerait. Rain le réalise pleinement. C’est pour cela qu’il change de position, se plaçant en tailleur sur le lit, ses coudes sur ses genoux et son menton posé sur les premiers nommés. Il veut mémoriser chaque partie du visage de son amant, enfin futur amant, avant de l’avoir rien que pour lui.

    « Tu veux retirer ton haut toi-même ou je vais m’en devoir m’en charger ? »

    L’insolent garçon n’a même pas l’air troublé par ses propres paroles.
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Dawn Souless
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MessageSujet: Re: Un pull trop grand [ Rain ] - TERMINE - Un pull trop grand [ Rain ] - TERMINE - - Page 2 Icon_minitimeVen 15 Avr - 3:31

« Je vois s'entrebattre des gestes,
Toute la comédie des amours
Sur cet air qui va toujours :
Padam, padam, padam ! »



    La comédie des amours. Qu’est-ce que c’est ? Pour Dawn, c’est un jeu, un jeu qu’il faut gagner à tout prix, un jeu à l’issue duquel il faut échapper, absolument. C’est toujours la même chose, le plaisir toujours renouvelé. Et pour Rain, qu’est-ce que c’est ? Les prunelles claires de Dawn cherchent celles de son cadet, qui se dévoilent, enfin, essaient d’y trouver la réponse. S’il vient de lui faire un aveu, sans même y penser, sans même s’en rendre compte, sans même avoir eu conscience que parfois les mots qu’il dit dans sa tête franchissent aussi ses lèvres, il demeure toujours un peu naïf, comme étonné, circonspect à la vision de ce corps sous le sien.

    Qui serait-il s’il se contentait de la vision ? Mon dieu, un bien digne chevalier. Et Dawn et indigne, et Dawn ne se contente pas du spectacle. Il ressent. Il ressent dans ses cheveux les doigts qui glissent, qui empoignent ses cheveux, qui les tirent un peu ; ça ne lui fait pas si mal que ça, juste assez pour qu’il se redresse et que Rain soit libéré. Rain obtient toujours de Dawn tout ce qu’il veut. La caresse laisse échapper un frisson qui altère sa nuque, ce creux obscène entre ses omoplates, ses reins enfin. Et sous lui toujours ce corps si fin. Il se demande, un instant, ce qui va se passer. Peut-être qu’ils vont coucher ensemble. L’idée lui semble étrangement lointaine, presque irréaliste – et la langue de Rain sur ses lèvres. C’est sensuel ; cela le troublerait presque. Sa bouche s’entrouvre, un peu, son souffle effleure celui de son frère de cœur.
    Il rit. Sans trop savoir pourquoi, les paroles de Rain le soulagent – et dire qu’il ne s’agit que d’un mensonge. Naïvement, oui, Dawn rit, de bon cœur, la gorge un peu dénouée tout à coup. Mais ce n’est pas vraiment grâce au premier sous-entendu qu’il se sent tellement plus léger ; les mots du Nasteen sonnent comme une acceptation, une invitation peut-être, comme s’il lui prenait la main. Un sourire idiot étire donc ses jolies lèvres charnues, tandis qu’il le regarde, et qu’il interprète tout à loisir la réponse. A nouveau, la langue, sur sa joue cette fois, le fait rire. Il a l’air heureux ainsi. Et c’est vrai qu’il l’est, parfaitement, pleinement, à cet instant. Il a l’impression qu’il ne pourrait pas l’être plus, comme d’habitude.

    Et la suite ne fait que confirmer cette félicité. D’une autre façon, peut-être – plus réfléchie, plus prostitutionnelle. Ne pas garder de relation suivie avec Rain est un soulagement, celui d’une angoisse à laquelle il n’avait même pas pensé. Si jamais il avait osé vouloir construire ce genre de chose avec son frère de cœur, cela aurait tout gâché, de façon tellement évidente. Mais si Rain refuse… Si Dawn n’a pas à le demander, si son souhait, ou disons erreur, est contrarié avant même d’être formulé, alors ils peuvent demeurer ensemble.
    Être un papillon, un joli papillon aux ailes chamarrées soumis aux caprices d’un enfant terrible, lui convient parfaitement. Il y a, vous savez, cette façon d’emprisonner un papillon, cette façon de le prendre entre ses doigts en gardant la main un peu ouverte, c’est la façon de prendre Dawn aussi. Ne rien en attendre, ne pas l’étouffer, ne pas le laisser se lasser si vite. Rain semble connaître Dawn, sinon mieux, aussi bien que lui-même, et cela cause au rouquin une indicible joie.
    Il a l’impression, aussi, de lire cette même joie au fond, tout au fond, des yeux du garçon, tandis que leurs fronts se touchent. Ce n’est bien sûr, peut-être, qu’une impression, un reflet de l’euphorie qui danse dans les iris brillants de Dawn qui se serait jeté dans ceux de Rain. Ou peut-être pas ; peut-être sa joie, son amour, sont-ils réels. Il ne préfère pas y réfléchir et ferme les yeux, se laisse apaiser par le contact de la peau fraîche du jeune Nasteen. Et savourer ce baiser, et savourer ce cadeau, comme un roi offre une épée à son vassal.

    Il est bien un papillon. Papillon qui vole à nouveau, qui s’écarte tandis que l’enfant qui l’a recueilli se déplace, qui se laisse contempler, complaisant, étirant ses ailes, faisant valoir ses si jolies couleurs. Un gamin bien fascinant – se faire capturer par un autre n’aurait pas été intéressant. C’est ce qui lui vient à l’esprit alors que la voix de Rain s’élève, un peu trop haute, un peu trop provocante. Et, de nouveau, le papillon rit de son beau rire d’amant, de futur amant oui, et s’offre.

    « Laisse-moi commencer le travail. »

    L’éphèbe est beau. Un sourire au coin des lèvres, comme un prince grec avec une cigarette à bouche, il entreprend de se plier à l’exigence du joli suzerain. Tout à l’heure, avant l’arrivée de Rain, il avait sorti cet ensemble si bien assorti de son placard, un peu dénudé, un peu décalé, qui aurait si bien convenu à la débauche de l’instant. Et pourtant, Dawn porte une chemise. Blanche, aux boutons de tissus sans ostentation – il les défait, un par un, en partant du haut. Un premier libère les premiers éclats clairs de son torse, un deuxième dévoilerait presque ses mamelons à peine rougis, un troisième achève tout à fait leur corruption, un quatrième exhibe des abdominaux plats, légèrement marqués, presque féminins. Le cinquième et le sixième n’en finissent plus de se détacher, c’est que les doigts de Dawn trembleraient presque, et se rendent, enfin, cèdent au regard de Rain leur trésor si jalousement gardé.
    Blanc sur blanc ; Dawn est assis en face de son cadet, en tailleur lui aussi, la chemise ouverte sur une peau d’albâtre, se laisse admirer un instant, et puis se rapproche. Sa main, doucement, glisse sur la joue du Nasteen, tandis que l’extrémité de ses doigts glisse dans ses cheveux. Et ses lèvres de se nicher au creux de son cou ; la peau de Rain a un goût délicieux.

    Trop peut-être. Soudain il recule ; sa chemise, qui avait déjà commencé à déserter, est rattrapée et passée à nouveau sur les épaules rondes. Si son frère de cœur le veut vraiment… Si son frère de cœur revient vers lui… Mais il ne veut pas hâter cela. La peur du Don Juan devant la vierge, malgré tous leurs échanges, toute leur sensualité, toute leur envie. Un sourire glisse à nouveau sur ses lèvres, sans laisser à l’autre le temps de deviner son trouble, son hésitation. Il ne veut pas gâcher cela à Rain. Un baiser, doux, langoureux – maîtrisé aussi, avant de s’écarter.
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Rain Clound
Rain Clound
Un pull trop grand [ Rain ] - TERMINE - - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Un pull trop grand [ Rain ] - TERMINE - Un pull trop grand [ Rain ] - TERMINE - - Page 2 Icon_minitimeDim 24 Avr - 9:45

    Les monstres sont partout. Dans un voisin, dans un enfant ou pire encore, un sourire en coin, une pensée malsaine, un regard dépravé. Les tueurs en série aiment collectionner des pièces de leurs victimes, pour ne jamais les laisser partir. Rain est ainsi. Son fétiche va pour les yeux des gens, les perles colorées qui ressemblent aux billes auxquelles il jouait lorsqu’il était enfant. Le souvenir des petites boules de verre dévalant les escaliers est présent dans un coin de son esprit, tout comme la chute de son frère cadet lorsqu’il avait dérapé sur ces dernières. La mémoire lui arrache l’ombre d’un sourire, un de ceux qui ne devrait pas exister sur ses lèvres au vu de sa signification presque effrayante. Pourtant, l’enfant n’a guère évolué, depuis cette époque lointaine. Et les prunelles du carmin sont attirantes, oscillant entre un océan profond et un marais empli de vase dans lequel on pourrait se noyer. Cela l’a attiré dès le premier jour, alors que la fausse princesse pleurait et que ce chevalier maladroit avait tenté de l’arrêter. S’il le pouvait, ce prince à l’esprit un brin dérangé arracherait les yeux de son amant, comme un trésor sublime, un souvenir. Cependant, il se contente des doigts qui dérapent sur ses joues, qui lui font écarter les lèvres pour qu’il puisse exhaler un doux soupir.

    Les lèvres sur sa peau sont délicieuses. Le jeu n’est pourtant pas des plus fascinants. Pourquoi l’autre est-il si innocent ? Incapable de planter ses dents dans sa chair jusqu’à ce qu’il saigne. Jusqu’à ce qu’il soit marqué. Une appartenance à quelqu’un le séduirait, le pousserait à révéler qu’il n’est qu’un enfant un brin effrayant et masochiste. Quoiqu’il se refuserait à Souless. On ne brise pas la beauté de l’ange par la laideur de la corruption. Quelque soit l’expérience de son amant, il ne sait rien. Cela est ennuyeux. Rain non plus, ne connaît pas grand-chose à ce monde. Pourtant, tandis qu’il observe son aîné se dévêtir, il sent le pouvoir sur sa langue et dans son ventre. Et le goût est délicieux. Un brin brûlant, un brin acide.

    Un soupçon d’agacement naît dans son cœur lorsque l’autre cesse, le provoquant, se jouant de son apparence de gamin. De quel droit ose t-il se comporter ainsi ? Le Nasteen est furieux. Au point que ses bras entourent les épaules de Dawn tandis qu’il écrase ses lèvres contre les siennes en un baiser provocateur qui lui vient sans jamais qu’il ne l’ait réalisé avant. A croire que cela lui apparaît comme une évidence. Si l’on y fait plus attention, l’on y remarque tout de même une certaine maladresse et une violence qui n’est que peu contenue. Il ne cesse que lorsque l’air lui manque, qu’à l’instant où ses doigts remontent le long du cou de son vis-à-vis et qu’il commence à tirer les mèches carmins. Ce papillon mériterait qu’il lui arrache les ailes.

    « Je ne suis pas un môme, Souless. Ne fais pas ta vierge effarouchée ! »

    Insolent, ce garçon. Cela se voit à la façon dont il s’écarte, dont il s’allonge sur le lit pour observer le plafond avec une moue boudeuse, ses bras croisés sur son torse si fin. Les tricheurs l’agacent. Il n’y a que lui qui puisse en être un. Après tout, Rain se sent supérieur à ceux qu’il l’entourent. Ceci grâce à son intelligence qui ne lui permet cependant pas de comprendre des concepts basiques dès que cela touche aux sentiments. Pauvre petit. En même temps, n’est-il pas qu’un gamin ? Ne réalise t-il pas la portée de ce qu’il demande, non ordonne, à son frère de cœur ? Tandis qu’il se redresse, de nouveau, pour se mettre à genoux sur le lit et tirer la langue à son amant, ce doute existe dans son regard. L’on ne voit même pratiquement que lui. A quatorze ans, l’on ne demande pas de telles choses. Surtout si l’on est incapable de comprendre ce que cela implique. Ses doigts glissent dans sa propre chevelure, ébouriffant les mèches noires, pour ensuite descendre jusqu’à son visage. Il les fait glisser sur ses lèvres teintées de rouge. Peut-être qu’il a mordu Dawn, en l’embrassant. Peut-être qu’il l’a fait saigner. Cela serait amusant, en un sens. Ses mains s’écartent tandis que sa langue nettoie ses lèvres, leur rendant leur couleur naturelle. Le goût fruité du sang est un délice.

    « Tu ne mérites peut-être pas ça, chevalier. »

    Impossible de dire s’il décrit son innocence offerte comme une vierge sur un bûcher ou bien sa compagnie peu agréable en disant cela. Il tend ses mains, tout en soupirant, un brin plus fortement qu’avant. Les deux boutons du milieu de la chemise sont rattachés, comme pour cacher un crime qui apporterait la peine de mort. A croire que mêmes les monstres ont des états d’âmes. Au final, cela n’est pas si étrange. Les humains en ont et les plus grands monstres, ceux qui effraient les enfants la nuit, n’ont plus rien à voir avec de simples créatures cachées sous les lits, ce sont des humains. Ceux qui se lèvent chaque matin, qui réajustent une cravate, une casquette ou une mèche de cheveux devant le miroir. Des professeurs, des gamins se préparant pour entrer dans une grande école de sorcelleries ou de simples moldus. Le garçon n’a jamais dit que cela le dérangeait. Cela se voit lorsqu’il dépose ses lèvres dans le cou de l’autre, suçant la chair jusqu’à laisser une marque violacée qui restera pendant des jours. Comme un acte de propriété temporaire. Les princes sont pénibles de nos jours, ils veulent tout posséder. Surtout les papillons aux plus belles couleurs. Celles qui ne cessent jamais d’étinceler, même dans la nuit la plus sombre, pour le guider en dehors des rêves les plus terribles.

    « Je ne veux pas de toi. Je t’interdis cependant de m’abandonner, pour l’instant. »


    Pourtant, Rain, qui ne semble jamais savoir ce qu’il désire, vient se blottir dans les bras de celui qui ne deviendra son amant que plus tard, visiblement. Il s’y niche comme si cette source de chaleur bienvenue était la plus grande protection dont il puisse bénéficier pour le moment. A moitié sur le lit et à moitié sur Dawn, le petit monstre aux yeux brillants fait la moue, bien décidé à ne pas bouger et à rester ici jusqu’au lendemain. Faire quelque chose d’autre que dormir ne lui importe pas. Peut-être qu’il est un brin désespéré. Un brin trop seul. Et puis, les papillons ne vivent que quelques jours avant de disparaître. Pour cette raison, il compte bien profiter du sien. L’attention de son aîné le quittera bientôt pour un autre endroit où se poser, pour un maître cruel ou un enfant joueur. A cet instant précis, pourtant, Dawn est à lui. Un point c’est tout.
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Dawn Souless
Dawn Souless

Identifiant Joueur
Âge: Dix-neuf
Sexe: Je serais capitaine
Localisation: Ici
Un pull trop grand [ Rain ] - TERMINE - - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Un pull trop grand [ Rain ] - TERMINE - Un pull trop grand [ Rain ] - TERMINE - - Page 2 Icon_minitimeJeu 19 Mai - 7:49

[ Je suis toujours émerveillée par la beauté de Rain sous ta plume. ]


Hippolyte, ô ma soeur! tourne donc ton visage,
Toi, mon âme et mon coeur, mon tout et ma moitié,
Tourne vers moi tes yeux pleins d'azur et d'étoiles!
Pour un de ces regards charmants, baume divin,
Des plaisirs plus obscurs je lèverai les voiles,
Et je t'endormirai dans un rêve sans fin !
- Baudelaire


    Dawn, tout à l'heure, serait bien resté ainsi, révélé, répétant ses gestes à l'infini, pour voir encore ce regard sous les cils de Rain. Les paupières faussement abaissées, il a vu, pourtant, ces prunelles glisser sur lui, ces lèvres s'entrouvrir, il a vu presque le goût du pouvoir sur la langue de son amant. Un frisson a glissé dans son ventre, a accéléré les battements de son cœur, un peu, a fait vaciller ses doigts, a donné à ses gestes ce petit supplément d'âme qui anime les danseurs lorsqu'ils dansent pour quelqu'un. Dawn, tout à l'heure, s'est déshabillé pour Rain. C'est une étrange sensualité que celle-ci, ce désir de garder le regard du jeune garçon sur lui, de ne pas le laisser s'échapper ni se détourner, une étrange valse que cet un, le doigt qui glisse sur le tissu, deux, il saisit le bouton, trois, le passe à travers l'interstice. Le bouton est détaché, et la valse reprend après une infime pause, un infime regard jeté à l'autre, au spectateur, au partenaire, et l'on reprend le même geste, un, le tissu, deux, le bouton, trois, détaché, un deux trois, un deux trois...
    Et puis l'instant s'est arrêté, la valse si sage, distante, chassée par l'envie de sceller l'union par les lèvres. Union vite rompue pourtant. Et Dawn, à présent, écarté, les yeux baissés sur ce vêtement blanc qu'il réajuste, voudrait sentir à nouveau le regard de Rain glisser sur sa peau nue, qui se cache, à nouveau, petit à petit. Il se déteste et déteste sa propre vertu - que ne donnerait-il pas pour prendre son amant dans ses bras. Malheureusement, il ne donnerait pas la pureté de Rain.

    Cette pureté étrange, un peu malsaine, un peu effrayante qu'il lit à présent dans les prunelles de son précieux frère de cœur, son précieux suzerain, son précieux amoureux. Amoureux de l'instant. Et, amoureux, oublieux - disons amoureux peut-être, rien n'est moins sûr ne l'oublions pas, Dawn a dit je t'aime sans même y penser, sans même le vouloir, sans même le comprendre après tout -, amoureux donc Dawn oublie cet être aux cheveux blancs qui gâchaient ses rêves chaque nuit avant que Joshua ne meure, plus rarement depuis. Grâce, peut-être, à ce conte idiot et naïf que son professeur lui a narré, pour lui redonner espoir, et goût en la vie, quelle ironie.
    La pureté donc, en cet instant précis, ne semble pas être l'apanage de celui qui devra la préserver un peu plus longtemps encore. Ce sourire est un peu trop dérangeant, un peu trop effrayant pour porter le signe de sa virginité. Et pourtant Dawn l'accepte, se laisser arracher peu à peu, clouer sur un panneau de bois, trouer les ailes pour ne plus savoir voler loin de lui. Après tout, il peut bien faire une pause, s'endormir, tomber en léthargie, avant de reprendre son envol et de s'enfuir.
    La patience mortuaire est récompensée par un baiser.


    Mais l'enfant, épanchant une immense douleur,
    Cria soudain: - "Je sens s'élargir dans mon être
    Un abîme béant; cet abîme est mon coeur!
    Brûlant comme un volcan, profond comme le vide !"

    - BAUDELAIRE

    Le baiser est possessif, l'emprisonne, Dawn s'y abandonne. Il trouve cela bon. La colère, le désir - il trouve cela agréable. Ce corps contre le sien, ces lèvres qui le dévorent et qui le mordent, Rain - c'est Rain. La provocation pure de ce garçon contre lui, de ces mains sur sa nuque, de ces doigts qui agrippent ses cheveux et s'y tordent, et s'y mêlent, et les tirent pour tirer sa tête en arrière, pour le faire s'offrir à lui - Dawn y répond de si bonne grâce.
    Même les mots se bousculent et s'agressent. Un léger sourire naît sur les lèvres couleur de pêche ; il rit doucement. Et c'est son regard, à son tour, qui glisse sur le corps étendu, sinon dévoilé, de l'autre, qui soupire lorsque ses yeux effleurent la bouche boudeuse, son torse qui se soulève de l'envie d'embrasser ces lèvres agacées.
    Et, peu à peu, l'humeur passe, et Dawn redevient le Dawn qui a renoncé au corps de Rain pour le protéger. Son regard se fait plus doux, son silence moins empli d'envie, son observation plus paisible tandis que son frère de cœur se redresse et revient vers lui, sortant de son mépris puéril. Chez Rain aussi, il peut voir du changement, un peu. Moins de colère, plus de doute. Un enfant effrayé, une prise de conscience irréelle.

    Les gestes sont magiques. Cette peau blanche comme la neige, ces cheveux noirs comme l'ébène, ces lèvres rouges comme le sang. On dirait Blanche-Neige. C'est au tour de Dawn d'être fasciné par la main si fine, si pâle, les doigts qui glissent lentement ; il sentirait presque, par imprégnation, le goût de son propre sang sur la langue de Rain. C'est dérangeant.
    Dérangeante aussi, mais si douce, la façon dont l'enfant tend les bras vers lui, comme un caprice qu'il exigerait, comme si Dawn était l'un de ces papillons qu'il voudrait capturer au creux de sa paume. Le papillon se laisse, une nouvelle fois, emprisonner, sans résister ni se rétracter. Les ailes les plus chatoyantes gardent leurs couleurs même au plus profond des ténèbres. Et ses lèvres s'entrouvrent lorsque les lèvres sucent sa peau. Le geste est vulgaire, insolent, colérique, gamin. Et cela va faire une marque sur l'albâtre clair, à peine rosé, du corps de l'adolescent impudique. Il ne portera pas d'écharpe - pas assez vertueux pour cela. Il ira peut-être balader sous cou sous le nez de ceux qui ont voulu posséder Rain, comme une preuve. Il est à moi. Qui possède l'autre ? Il volera devant lui et le sortira des ténèbres.

    L'enfant, soudain, semble un petit animal traqué, qui vient se réfugier là où il se sent le plus en sécurité. Cela apporte un peu de chaleur, très douce, dans le cœur du grand frère - sa main glisse dans les cheveux sombres, entre les mèches noires, pour caresser la tête posée contre son torse. Rien n'est plus dit après ses derniers mots - Dawn n'a aucune réponse à y apporter, tout à été dit. Le chevalier a fait allégeance à son suzerain, et le garde au creux de ses bras. La chaleur du corps, douce elle aussi, fait glisser sur ses lèvres un sourire, dans lequel se mêlent étrangement et le frère et l'amant.
    Je ne veux pas de toi. On dirait que Rain a compris, qu'il sait exactement comment Dawn vit, ou aime. Peut-on connaître le vol des papillons sans jamais l'avoir étudié avant ? C'est mieux ainsi, tellement mieux. Ainsi il pourra rester avec lui sans trop vite se lasser, le temps qu'ils voudront. Et Dawn peut garder l'objet de son désir tout contre lui.
    Lequel est l'enfant satisfait, repu de la chaleur voulue ? Lequel, oui, possède l'autre ? Dawn ferme les yeux, tandis que les lourds baldaquins les masquent, peu à peu, aux regards du dortoir.

    "A vos ordres, Sire. Lil bro'."



[ THE END ]
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