AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

Partagez | 
 

 Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan}

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
Dive Storm-Thacker
Dive Storm-Thacker
SurveillantSurveillant

Identifiant Joueur
Âge: Twenty.
Sexe: I'm a girl~
Localisation: Somewhere between my chair and my computer.
Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Icon_minitimeVen 20 Mai - 12:31

Si cela avait été d’une simplicité aussi enfantine, tout aurait été bien plus stable dans son existence. Bosser deux fois plus que les autres n’avait cependant jamais suffisant. Pour ne pas dire que l’option paraissait dérisoire de là d’où il venait. Certains faisaient des promesses ; réduites en pièces. D’autres faisaient des efforts ; Les gâchant en quelques secondes sans même le réaliser. Et quelques hérétiques osaient s’en sortir. Leurs vies se limitent à présent à affronter des regards mauvais et des idées reçues qui vous détruise lentement. Non, redoubler d’efforts n’avait jamais semblé important pour ce jeune garçon qui avait passé son adolescence à commettre des larcins plus ou moins répréhensibles, à courir plus vite que la police et à menacer les gens avec une arme qui aurait pu l’envoyer gâcher sa pathétique existence en prison. Et pourtant, il était là, à écouter cet adulte qui lui inspirait cette désagréable sensation de menace mêlée à du respect. Son corps n’était pas enterré dans une fosse commune, ses mains n’étaient pas couvertes de sang –enfin pas à ce moment précis -. Aucun espoir dans le regard d’un vert trop brillant, juste un soupçon de colère et d’incompréhension. L’adversaire, non l’adulte, pas un ennemi, semblait solide sans avoir la cruauté que certains portaient sur leurs traits. Bien sûr, cet Ethan n’était pas un allié, cela se voyait à sa colère, à sa manière de le regarder comme s’il n’était qu’un problème de plus dans une liste interminable. Impossible pourtant de le considérer comme un autre monstre. Peut-être que l’humanité manquait ? Autant rester méfiant et se tenir sur ses gardes, comme à chaque fucking moment de son existence. Lui était-il impossible d’avoir confiance ? D’un jour prendre la main de quelqu’un et de se laisser guider sur une autre voie ? Sans doute que non.

La remarque suivante de la part de son aîné lui arracha un nouvel air d’incompréhension sur ses traits juvéniles. Il était incapable de réaliser en quoi son âge l’empêchait de recevoir un quelconque châtiment moral. Les gens le traitaient toujours comme un gosse et il ne pouvait s’empêcher de se sentir inférieur face à un adulte. Sans compter que le vieux possédait un diplôme, une preuve de son mérite, de son intelligence. Lui n’avait qu’un don pour s’attirer des emmerdes. De façon instinctive, le jeune homme tira son paquet de clopes de sa poche, uniquement pour se rendre compte que cela ne passerait pas et il le rangea tout aussi brusquement. La bagarre l’aidait à contrôler ses émotions, ne plus y avoir accès le rendait trop impulsif. Il croisa son reflet dans la surface d’un chaudron qui semblait neuf et se tira la langue, comme pour se traiter d’imbécile.

« J’connais pas d’sorts, la sortir aurait pas été utile. Et, dans le brouillard, on pouvait pas voir si j’l’avais ou pas ! Sans compter que ça m’aurait gêné pour frapper quelqu’un. »


Une pause se marqua, de façon violente et ses bras retombèrent le long de son corps. Cette fois, ce fut ses poings qu’il serra brusquement, sans y réfléchir. Assez pour laisser des marques au creux de ses paumes. En permanence, une distance de sécurité restait maintenue entre lui et son aîné. Et Dive restait toujours, sans même le réaliser, à une place qui lui permettait un accès facile à la porte et à un échappatoire si cela devenait nécessaire.

« Vous pouvez m’sermonner, hein, personne s’gêne jamais pour le faire. »

Son ton possédait quelque chose d’un brin sombre, comme s’il s’était amusé à insinuer que ceux qui lui faisaient ça récoltaient souvent un battage en règle pour avoir osé lui parler ainsi. Et, à l’entendre, ceux là, le gamin les tabassait jusqu’à ce qu’ils aient vraiment du mal à se relever. Même s’il était évident que jamais il n’aurait eu l’idée de s’en prendre à un professeur, Clancy était un cas à part, il y avait chez lui cet instinct d’ancien membre de gang qui dominait. Cela pouvait paraître effrayant si l’on en avait pas l’habitude. Un simple hochement de tête, trop brusque, qui fit craquer le bas de son cou en un mouvement dénué du moindre danger, fut sa réponse au sujet de l’attention qu’il apportait à la situation. Pas plus, pas. Jamais il n’avait eu la joie de passer sept ans en ce lieu, d’avoir quelques instants de normalités dans son existence chaotique. Pourtant, cela ne le troublait pas tant que ça. Les remords étaient amers mais les souvenirs, les bons, ceux qui étaient si rares, le forçaient à penser que l’existence n’était pas aussi tyrannique qu’elle semblait l’être.

Apprendre avec les livres lui sembla une solution acceptable. Sans rien dire, le garçon s’assit sur un des bureaux de la salle, bougeant lentement ses jambes dans le vide entre ses pieds et le sol. Cela l’apaisait, lui donnait l’impression d’être en haut d’un immeuble, à se jouer des dieux et des miracles, à provoquer les larmes et le désastre. Bordel, il en avait vraiment besoin, de sa dose de nicotine. Heureusement, les bouquins captèrent son attention. Ses paumes ne semblaient pas ensanglantées malgré les ongles qui s’y étaient enfoncés et il fut capable de prendre le premier ouvrage sur ses genoux. La façon dont il l’ouvrit prouva que cet individu si violent, qui cherchait toujours à détruire ce qui l’entourait, apportait un certain soin envers les livres. Ce qui est était le premier point positif que l’on trouvait à son propos par ailleurs.

Juste avant que ses lèvres ne s’écartent pour qu’il soit en mesure de dire ce qu’il souhaitait étudier, une question l’interrompit et son regard se fit franchement mauvais. Une insulte fut murmurée, suivit de quelques autres et il referma le bouquin sur ses genoux pour le reposer sur les autres. Ses yeux se plantèrent dans ceux de son vis-à-vis, ce qui était assez étonnant lorsque l’on savait à quel point Dive n’appréciait pas de faire cela, de lire la moquerie et la haine dans les prunelles des autres.

« Je veux apprendre les potions. Et les sortilèges. Et l’Histoire de la magie. Et tout ce qui existe d’autre ! Je veux bien venir dès que j’aurai du temps libre. »


Son corps descendit de la table en un mouvement qui ressemblait à celui d’un jeune provoqué qui souhaitait défendre son honneur. Même si ce n’était pas exactement cela. Une fois de plus, le souvenir, la mémoire, était ce qui motivait ses paroles. Son père adoptif lui avait enseigné l’art compliqué de la lecture et il était hors de question qu’il laisse quelqu’un sous-entendre qu’il était incapable de faire quelque chose comme cela.

« Fuck off ! J’adore lire ! J’sais pas l’faire d’puis beaucoup d’années mais j’sais ! »

Remarquons qu’à chaque fois que le garçon se sentait agressé, sa façon de s’exprimer se faisait moins bonne, plus maladroite, comme si sa colère contrôlait ses mots en plus de son corps. Par contre, le surveillant préféra de nouveau observer ses baskets pour continuer de se justifier. La suite ne le mettait pas vraiment en valeur.

« Par contre, j’pourrais pas… Ecrire, faire des d’voirs... Je maîtrise pas encore bien l’truc… »

L’écriture n’était pourtant pas inconnue au bataillon. Ses doigts tenaient juste le crayon avec maladresse, les lettres n’étaient pas toujours les bonnes et ce qu’il rédigeait semblait, quitte à être franc, illisible si l’on avait pas l’habitude. Lui se comprenait et encore, pas toujours. Sortant sa baguette de sa poche, il essaya de réfléchir à un sort qu’il connaissait et n’en trouva aucun d’adapté alors il se contenta de balancer le bout de bois sur la pile des bouquins.

« Vous pensez que mon retard est rattrapable ou que je suis un fucking cas désespéré ? »

Cette franchise un brin trop brute qui était la sienne lui donnait au moins le mérite de ne pas tourner autour du pot, de ne pas jouer avec les conventions et de manipuler ses semblables par de jolies phrases dénuées de la moindre once de sincérité. Réalisant soudainement qu’il avait fait un pas en avant et que son attitude était trop provocatrice, l’adolescent serra de nouveau les poings tout en cessant d’avancer.

« Hey, m’sieur… »

En fait, avec le recul on se rendait compte que la majorité de ses gestes étaient destinés à forcer ses mains à rester calmes et à leur éviter de briser trop d’objets qui auraient été retiré de son salaire. Enfin, pas qu’il avait besoin de cet argent avec la fortune qu’il possédait, et dont il ne préoccupait pas outre mesure, grâce à son père.

« Vous pourriez me tutoyer ? »

Cette marque de respect qu’était le vous lui troublait. Pour ne pas dire que c’était une des premières fois qu’on lui parlait ainsi et cela le mettait terriblement mal à l’aise.
Revenir en haut Aller en bas
Ethan McLorgan
Ethan McLorgan
Directeur de Nasteen - Potions MagiquesDirecteur de Nasteen - Potions Magiques

Identifiant Joueur
Âge: 22 ans
Sexe: Masculin
Localisation: Sur un tabouret.
Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Icon_minitimeSam 21 Mai - 6:48

Choc. Quoi ? Allaient-ils tous deux mourir à cause de leur misérable père ? Était-ce un autre de ses cadeaux empoisonnés qui détruirait tout sur son passage, encore. Non, il ne mourrait pas, il en était hors de question, il s’y refusait, il ne lui accorderait pas cette satisfaction. Mais Noah… ils n’avaient tous deux que quelques années de différence, pourtant le professeur ne voulait pas à avoir à enterrer son cadet un jour. Sa main se mit à trembler et sa voix, un peu moins sûre, moins confiante :

« Es-tu…tu vas bien ? »

Non, pas lui, il ne vivrait plus sans ça. Si Noah venait à disparaître à son tour, il serait alors totalement orphelin sans mère, sans frère, sans père non plus mais cela ne l’ennuyait pas. Noah était beaucoup trop jeune, il ne pouvait pas l’abandonner, pas lui. Par pitié.

« Oui, ça va. Ça saute sans doute certaines générations. C’est dans nos gênes normalement, on n’peut rien faire, mais… »

Soulagement.

« …Cesse donc de me tourmenter Noah, si tu n’as rien c’est donc parfait. Et quoi ? Notre descendance sera affectée, et bien ça tombe bien, je n’avais pas envie de me reproduire si c’est ce que tu veux savoir. … Désolé pour toi en tout cas. Dis-toi qu’au moins tu auras moins de risque de souiller le monde d’un enfant qui porterait ses gênes. C’est un mal pour un bien. »

« Tu te moques de tout Ethan et ça se retournera contre toi un jour.»


« Si en effet vous ne connaissez pas de sorts, alors il faudra peut-être reprendre depuis le début. Pour autant, ce n’est en faisant léviter un objet que vous sortirez vainqueur de quoi que ce soit. Les sorts primaires, vous les apprendrez par vous-même, dans des livres que je vous donnerais par la suite. Vous les exécuterez devant moi, pour vérifier que vous les maîtrisez. Mais je ne serais pas derrière votre dos. »

Le travail s’annonçait un peu plus laborieux. Tandis que le gamin se posait sur une table, laissant ses jambes se balancer dans le vide, Ethan eu vraiment l’impression de parler à un élève. Au fond, il était encore jeune, à peine sorti de la majorité. Et en même temps, tout dans sa désinvolture laissait penser qu’il en avait vu bien plus que certains jeunes sorciers de cette école. Rien en rapport à la magie, bien sûr, mais sa vie de moldu avait sans doute était pleine d’évènements, d’apprentissages de la vie, sa dureté, sa cruauté, son injuste caractère.

Oui, il suffisait de le regarder pour s’en rendre compte. Ce n’était pas seulement de l’insolence, c’était avant tout la façon qu’il avait trouvé pour s’en sortir : cette constante méfiance dans son regard, dans ses postures, dans ses mots aussi. Il avait quelque chose de vulgaire et d’assez effrayant. Sans doute méritait-il chez les plus jeunes d’un respect fondé sur la terreur qu’il dégageait. Peut-être aussi les adultes eux-mêmes ne se sentaient pas à l’aise en sa présence. Oui, ce Dive, c’était un fauve qui tentait de se civiliser aujourd’hui. Était-ce encore possible ? Ethan s’en rendit compte en observant son cadet manipuler les ouvrages qu’il venait de recevoir. De manière subtile, faisant semblant de parcourir un livre de potions, ses yeux fixaient le gamin qui avait tout du comportement d’un élève désireux d’apprendre. Si on ne prenait pas garde aux bleus sur sa peau, ou égratignures et autres blessures, n’importe qui aurait vu la même chose qu’Ethan : un gamin sans doute paumé qui se dévoile pas son style, mais dont l’admiration pour les livres n’avait pas d’égal.

Cette image le fît sourire, discrètement encore, l’autre aurait pensé qu’il se moquait de lui. Il releva définitivement la tête en écoutant le jeune sorcier lui avouer son envie d’apprendre diverses matières. Une passion, un intérêt, un besoin ; le professeur ne savait pas vraiment ce qui poussait ce garçon aux allures de junky à découvrir tant de choses. C’était remarquable… et désolant à la fois de s’apercevoir que la chance n’était pas toujours donnée à ceux qui s’avéraient les plus intéressés par leur éducation. C’était souvent comme ça d’ailleurs. Les plus riches s’en plaignait, tandis que les appauvris en rêvait en secret. Ethan ne pouvait s’empêcher d’admettre pour lui-même que ce garçon lui plaisait. Certes, il n’aurait pas plus de pitié parce qu’il avait connu sa réelle identité que tardivement et que sans doute c’était un aimant à malheurs ; mais il l’aimait bien. C’était sans doute le soin avec lequel il avait traité les livres précédemment offerts. Ou peut-être pas, il ne le savait pas et le reconnaître ne changerait en rien son attitude. Si ce garçon voulait vraiment réussir, il lui faudrait le lui prouver, à la fois au professeur mais également à lui-même.

« Vous êtes curieux ; c’est appréciable. Est-ce que vous avez accès à la bibliothèque par vous-même ? Je pourrais peut-être vous conseiller quelques auteurs et ouvrages classiques. Je crains en revanche que pour l’Histoire de la Magie il ne vous faille tout faire par vous-mêmes. Je pourrais vous conseiller, mais rien de plus. Et puis… le passé ne m’intéresse pas. »

C’était un aveu inutile, mais il était sorti de lui-même ; comme un besoin de partager l’information. Le passé, il s’en foutait, tout comme l’avenir. Il ne se penchait que sur le présent, c’était tellement plus simple et le reste n’était pas indispensable. Il n’avait pas lui-même grand-chose à retenir de sa propre histoire. Elle se résumait par un abandon, une mort, un travail acharné pour survivre, et une amère réapparition dont il se serait passé. Le reste n’était fait que de réussites scolaires et professionnelles pour cacher son échec dans sa vie privée. Non, son passé et celui des autres ne l’intéressait pas. Il n’en voulait rien savoir.

Des aveux, le gamin en faisait également. Ethan s’en étonna. Cette nouvelle gêne dans les gestes et la voix de Dive jurait avec son attitude normale. Il venait tout juste de lui affirmer avec véhémence qu’il aimait lire et donc qu’il en était capable. Le professeur avait parié que sa remarque aurait sonné comme une injure. Ça n’avait pas été le cas, mais visiblement Dive, trop impulsif, ne réfléchissait jamais avant de parler. Du moins pas tout le temps, après tout, il l’avait tout de même suivi, c’était bien une preuve de sa réflexion. Ethan se sentît un peu gêné par cet aveu auquel il ne s’attendait pas. Et puis, ça n’avait pas réelle importance. Et il n’était pas là pour ça.

« ... Très bien, ce n’est pas grave. Vous n’êtes pas un élève de toute façon, vous n’aurez donc pas de devoirs à me rendre, pas d’interros, pas de notes. Quelques questions sans doute pour vous tester, et encore… Je ne suis là que pour vous orienter et vérifier votre pratique. Par conséquent, si vous ne lisez pas, je le verrai dans vos échecs. Et puis… … Je connais de grands maîtres des Potions qui ne connaissent rien à l’orthographe ; si cela vous rassure. »

… Ces élans de gentillesse l’ennuyaient. Il n’avait pas de raisons d’être ainsi. Il soupira pour lui-même, griffonnant quelques annotations sur un parchemin… Relevant les yeux vers le surveillant qui posa la baguette qu’il avait ressorti, la jugeant sans doute inutile à nouveau, Ethan réfléchit à un sort qu’il pourrait lui faire exécuter.

« Essayez donc Lumos, si vous ne le connaissez pas… »

Il griffonnait toujours sur son parchemin, des noms d’auteurs, d’ouvrages, de sorts et de potions qui pourraient être utiles pour l’apprentissage de Dive. Son attention ne se reporta sur le sorcier que lorsqu’il lui posa une question qui le frappa aussi sec qu’un coup sur la tête. Pensait-il vraiment lui-même qu’il était un cas désespéré ? Était-ce l’image qu’il avait de lui, celle d’un incapable ? Ethan pensa à la dureté qu’il avait avec ses élèves ; jamais il ne les croyait vraiment ignorants, simplement trop fainéants pour faire leur travail. Bien sûr, ça les rendait plus incultes alors qu’ils pourraient facilement l’éviter, mais jamais pour lui-même il n’avait pensé qu’un élève ne valait pas mieux qu’un déchet ; même s’il ne le montrait jamais. Il le va les yeux en l’air, agacé une fois encore :

« …vous êtes pénibles vous savez. Vous m’obligez à dire des choses que je ne dis jamais… … » il prit une longue respiration, un peu comme s’il produisait un effort surhumain « … il n’y a pas… de cas désespéré. Il n’y a que des élèves laxistes et des professeurs aveugles et eux-mêmes parfois laxistes. C’est tout. Si vous voulez réussir Monsieur Storm-Thacker, alors vous y arriverez en vous en donnant les moyens. »

Sa main griffonna quelque chose qui n’avait aucun sens, un peu comme pour occuper son esprit et ne pas le laisser penser à ces propres mots. Il ne regarda pas une seule fois le garçon quand il parlait, il aurait perdu la face, il aurait peut-être même sourît. L’image de Noah et de sa naïveté lui revint. Non, il n’y avait pas de cas désespéré. Ni Noah, ni Dive n’en étaient.

La question suivante le troubla un peu. Tutoyer un élève, qui certes n’en était un qu’à moitié, lui semblait bizarre. De la même manière, se voyait-il se faire tutoyer à son tour ? Pourtant, peut-être était-ce un moyen pour le jeune sorcier dépareillé de se sentir plus à l’aise et de ne plus s’inquiétait de coutumes hiérarchiques.

« Et vous, me tutoieriez-vous ? Car nous sommes égaux, ce qui va pour l’un irait pour l’autre également. »
Revenir en haut Aller en bas
Dive Storm-Thacker
Dive Storm-Thacker
SurveillantSurveillant

Identifiant Joueur
Âge: Twenty.
Sexe: I'm a girl~
Localisation: Somewhere between my chair and my computer.
Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Icon_minitimeSam 21 Mai - 7:49

L’histoire était importante. Pas comme certains pouvaient l’imaginer. Certes les plus grands combats déterminaient ce que l’on devenait, le nom de notre pays, de notre langue. Pourtant, l’intérêt du jeune homme envers tout cela n’avait rien à voir avec de telles idées. Comment quelqu’un qui ne connaissait rien de ses propres origines ne pouvait-il pas être fasciné par ce qui était historique, noté dans les livres pour ne jamais se perdre. Et, d’une façon plus que paradoxale, jamais ce sale gamin n’avait cherché à savoir qui il était. Des éléments lui manquaient parfois. Comme sa date de naissance par exemple. Ignorer son propre âge ne rendait pas toujours les choses simples. Il était trop indiscipliné pour être en mesure de choisir une date et de la converser. Aucune ne lui paraissait suffisamment cruciale au sein de son existence. Peut-être que s’il avait été en mesure d’y prêter attention, il aurait été en mesure de tracer des croix sur un calendrier et ainsi de mieux situer les différents moments de sa vie. Quoique, ça n’aurait rien changé. Une date ne signifie pas grand-chose. Et puis, la plus grande utilité qu’il offrait à une date de naissance était d’être inscrite sur une tombe. Lui préférait l’idée d’être incinéré. Et, s’il crevait dans une bagarre, la fosse commune lui suffirait amplement. Pas la peine de se la jouer en allant se faire faire une pierre tombale de deux mètres de haut. Cela lui rappela que, à une certaine époque de sa jeunesse, il avait fait des tags un peu partout sur des tombes. Idée stupide. Un soupir lui échappa tandis qu’il chassait la pensée de son esprit.

Le fait que le passé n’importe pas à son aîné lui sembla cependant compréhensible et sa tête se hocha, de façon brusque, comme pour confirmer cette façon de voir les choses, même si ce n’était pas la sienne. A quoi bon vouloir tout rejeter lorsque c’était ce qu’on avait vécu qui décidait que ce que l’on devenait ? Peut-être, l’idée traversa alors le surveillant, que cet Ethan ne voulait plus songer au sien, qu’il avait des regrets et de mauvais souvenirs qui l’empêchaient d’avancer. Durant un moment, Dive resta silencieux, songeant que faire du même ne lui ferait sans doute pas du bien ; l’homme n’avait pas l’air heureux ainsi. Enfin pas plus que lui-même l’était. Et le niveau de bonheur d’un garçon qui mutile sa chair avec tout ce qui lui passe sous la main pour s’empêcher de tout détruire n’était ma foi pas très haut.

Ses doigts agrippèrent sa baguette et il songea au sort qui venait de lui être proposé. Son corps retourna se poser sur la table, comme si cela était normal. D’un autre côté, durant ses très courtes années d’études, en primaire, la classe était tellement bondée que s’asseoir sur les bureaux était une obligation. C’était ça ou le sol. Manque de budget stupide. Le mot demandé s’échappa de ses lèvres en un murmure et sa baguette ne fit rien. Piqué au vif, pour ne pas dire franchement agacé, le jeune homme tenta une seconde fois, en criant presque. Bien sûr, comme monsieur ne contrôlait pas le moins du monde la puissance magique de ses sorts, une lumière éclatante se dessina au bout de sa baguette et l’aveugla quelques secondes. Juste avant qu’il ne balance le bout de bois sur le sol, avec une certaine force. Une nouvelle raison à ajouter à sa liste de trucs qu’il détestait avec la magie. Il cligna les yeux un moment sans oser passer ses doigts sur ses paupières. Cela aurait foutu en l’air son maquillage et il ne se sentait pas de le refaire, là, tout de suite.

Quelques secondes plus tôt, l’adulte l’avait nommé Monsieur Storm-Thacker et cela avait sans doute joué sur sa perte soudaine de concentration. C’était la première fois dans toute son existence que quelqu’un le nommait ainsi, pour ne pas dire qu’on mettait un monsieur devant son nom. Et l’expression de choc léger sur ses traits ne venait certainement pas que du sort un peu raté. En tout cas, ce fut à cet instant précis que le punk décida de répondre à ce qui avait été dit plus tôt, s’étant trop perdu dans ses réflexions pour le faire sur le coup. Ses yeux avaient cessé de cligner et il semblait se sentir un peu mieux, quoique son regard n’était pas des plus amical. D’un autre côté, Dive ne changerait pas en un jour.

« J’peux me démerder pour l’Histoire, d’façon et j’ai accès à la bibliothèque. Et vous êtes vachement différents des autres vieux… J’sais pas comment l’expliquer. Vous avez l’air mauvais mais, en fait, z’êtes plutôt juste. Sévère aussi mais ça c’est pas mal. »


Enfin, dans son cas il était plus qu’évident que de se retrouver avec quelqu’un qui lui imposait des limites et des choses à faire lui ferait du bien. A aucun moment de son existence quelqu’un n’avait osé lui offrir une pareille stabilité. En même temps, l’on se rendait bien compte que son absence d’éducation l’empêchait de réaliser les choses à ne pas dire lorsqu’on se trouvait en compagnie de quelqu’un. Même si sa franchise n’avait rien de cruelle. Il était juste sincère, un peu trop certes, mais c’était sans doute plus agréable que d’entendre des mensonges et des excuses toutes les cinq secondes. Tout en recommençant à balancer ses jambes dans le vide, le jeune homme tira sa langue à sa baguette, étant bien décidé à la punir en la laissant sur le sol pendant un bon moment. Pour ne pas dire que, quelques jours plus tôt, le pauvre bout de bois avait subit pire en traversant une fenêtre ouverte après une crise de colère.

La phrase au sujet de l’égalité lui arracha un grognement qu’il ne chercha même pas à retenir. Ca, c’était faux. Tous deux étaient à des années lumières l’un de l’autre. Aucune égalité, aucun point commun. Si ce n’était la magie et encore les deux individus paraissaient lui apporter des intérêts bien différents.

« C’est pas vrai ! »

Son ton était gamin, colérique et ses mains agrippèrent le rebord de la table assez forte pour presque laisser des marques sur cette dernière. Se contrôler était un domaine ou il avait encore du boulot. Quoiqu’intérieurement, Dive était franchement rassuré de ne pas s’être levé pour se mettre à hurler une fois de plus. Tentant de maîtriser le timbre de sa voix pour le garder à un niveau acceptable, ce qui fut un échec complet, le plus jeune prit la parole.

« On est pas égaux, m’sieur ! Vous êtes un prof’, un type respec-respectable ! Et j’suis… »


Ses dents attrapèrent alors sa langue et il la mordit avec force. Suffisamment pour être en mesure de fermer sa grande gueule et de fixer ses pieds. L’autre ne comprendrait pas, c’était une évidence. Au final, lorsqu’il cessa son manège insupportable, du sang perlait sur ses lèvres. Il s’essuya rapidement dans la manche de sa chemise blanche laissant une marque sur cette dernière. Rah, son vieux l’aurait buté pour ça, enfin non. Dive n’était pas sûr que l’autre ait été du genre à faire attention à ses fringues. En tout cas, il allait encore passer la soirée à frotter le tissu pour retirer cette fucking tâche. Bravo, Dive.

« J’préfère continuer de vous vouvoyer. Mais ça m’dérange qu’on m’dise vous… J’veux dire… C’est flippant. »

Ce mot était visiblement un de ses favoris. Ou alors son manque de vocabulaire l’empêchait de trouver des synonymes corrects, ce qui pouvait être le cas également. Un brin calmé, enfin pour les deux prochaines minutes au maximum, l’Américain descendit de nouveau de son bureau, ignorant royalement sa baguette et s’approcha un peu, de deux pas en fait, de son aîné.

« Et si mon but c’était de d’venir prof, j’pourrais ? »


La question n’était pas anodine. Cela se voyait dans son regard un peu trop brillant, dans la façon dont il semblait prêt à hurler en quittant la pièce en entendant une réponse négative. Au final, ce garçon, sans s’en rendre compte, se fixait des objectifs que beaucoup, à son niveau, n’auraient même pas envisagé. Ce n’était pas de l’ambition, ni de l’inconscience. Juste sa façon de voir le monde, de ne pas abandonner. Quand à la matière qu’il souhaitait enseigner, son intérêt pour l’Histoire était une évidence. D’un autre côté, l’imaginer en enseignant aurait arraché des fous-rires à plus d’un et ce n’était certainement pas aussi simple que d’effrayer des mômes pour s’attirer leur respect. Par ailleurs les terreurs semblaient s’être bien calmées depuis son arrivée. Pas qu’il leur laissait vraiment le choix en un sens. Et puis, sans qu’il ne prévienne, son corps se rapprocha encore de quelques pas et il chercha un geste, quelque chose, qui pourrait convenir dans une telle situation. Et ne trouva rien pour exprimer qu’il était pas déçu d’avoir rencontré ce type qui allait sans doute lui en faire voir de toutes les couleurs en devenant son professeur. Ce qui était sans nul doute l’ombre d’un sourire se dessina sur ses lèvres, pour disparaître assez rapidement. Son regard se détourna dès qu’il se rendit compte de son geste.
Revenir en haut Aller en bas
Ethan McLorgan
Ethan McLorgan
Directeur de Nasteen - Potions MagiquesDirecteur de Nasteen - Potions Magiques

Identifiant Joueur
Âge: 22 ans
Sexe: Masculin
Localisation: Sur un tabouret.
Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Icon_minitimeSam 21 Mai - 12:03

« Très bien Noah, je me pencherai sur la question quand ça arrivera en me plaignant que tu avais raisons. Si cela peut te consoler. »

Peu importe ce qui lui arriverait plus tard, il n’y accordait pour le moment aucune importance. Le présent, c’était tout ce qui comptait, ou le futur proche. D’ailleurs, en portant un regard à l’horloge contre le mur, il se rendît compte du temps qui s’était écoulé. Ses élèves allaient bientôt arriver, la discussion devait donc prendre fin.

« Tu m’excuseras, j’ai un cours à donner maintenant. Nous avions fini de toute façon, ou voulais-tu ajouter quelque chose ? »

Noah n’avait rien dit, laissant un silence s’installer. Il avait repris ses affaires, laissant un papier sur le bureau du professeur : leur adresse, au cas où Ethan l’aurait oubliée avec le temps. Sur son visage l’on pouvait lire sa tristesse. Une fois encore, les deux frères ne seraient pas unis, il n’y aurait pas de grandes effusions, pas d’excuses, pas même de sa part. Noah, il avait tout d’un être qui essayait de réparer le monde, en vain. Il en souffrait, ça se voyait. Il se contenta d’ouvrir la porte du cachot et se retournant :

« Prend soin de toi, Ethan. »

Puis disparût en fermant la porte. Noah, toujours à se soucier des autres, mais de son frère qui ne lui montrait aucune sympathie. Il pouvait s’inquiéter, il l’avait d’ailleurs prouvé à l’instant, croyant qu’il était condamné à son tour. C’était son jeune frère après tout, il ne pouvait totalement le nier. Il était toute sa famille, tout ce qui lui restait maintenant. Il s’en voulait parfois de cette distance qui s’était installée entre eux, après tous les efforts et les sacrifices qu’il avait fait. Noah… si seulement il savait à quel point Ethan tenait à lui.

« Toi aussi p’tit frère. »


Ethan griffonnait toujours sur son bout de parchemin tandis que Dive avait essayé de faire apparaître au bout de sa baguette un faisceau de lumière. Un premier échec le déstabilisa, puis la seconde fois, s’emportant un peu, une lumière aveuglante apparût juste avant que le garçon ne jette violemment sa baguette sur le sol. Sans doute avait-il été perturbé par ce que le professeur lui avait dit. C’est vrai qu’il était stupide de demander à un nouveau sorcier d’essayer un sort et de lui parler en même temps. Il avait lui-même gâché la concentration de Dive, il était un peu responsable de sa réaction. Du moins, il ne l’était qu’en partie. L’impulsion du garçon l’avait une fois de plus poussé à jeter le bout de bois. Ethan ne dît rien là-dessus, même s’il était flagrant que le surveillant n’irait pas loin s’il se comportait de la sorte à chaque fois qu’on lui énonçait les capacités de sa baguette magique ou qu’il se laisser surprendre par l’un de ses propres sorts.

Dive s’était à nouveau assis sur le pupitre de bois, les jambes dans le vide. Lorsque le professeur lui parla de leur égalité, le jeune sorcier sembla ne pas être d’accord. Il était évident qu’il tenta de se contrôler, pesant ses mots, évitant d’être une fois de plus impulsif. Non, pour lui, ils n’avaient rien de semblables. C’était bien là l’attitude d’un enfant qui n’avait aucune estime pour lui-même. C’était désolant à voir, mais pourtant, tellement banal. Ethan en voyait beaucoup de ces gamins qui n’avaient aucune confiance en eux, qui se dévalorisaient sans arrêt. Certes, il jouait souvent le rôle du fautif. Lui-même s’amuser à leur faire comprendre qu’ils n’étaient rien. Sa façon d’enseigner comportait sans nul doute quelques lacunes. Les élèves ne se rebellaient pas, ils ne prenaient pas ses pics comme un moyen de se renforcer ; ils se laissaient simplement terrifier, rabaisser et ne sourcillaient jamais. Dive, tout en étant plus coriace faisait la même chose. Il ne valait pas mieux qu’eux sur ce point. Habitué à être considéré comme un moins que rien, lui-même l’avait avoué, il ne s’était créé une image de lui que par ce que les autres lui avaient laissé penser de lui.

Laisser Dive le vouvoyer alors que lui le tutoierez ne lui sembla pas juste. Ethan maintenait que travaillant tous deux à Swelty, peu importe le titre exact de leur profession, il n’y avait normalement pas de distinction à faire entre les deux hommes. Certes, il était professeur et un peu plus âgé, cela reviendrait pourtant à considérait le surveillant comme inférieur. Puis il réfléchît à la façon dont il avait de s’adresser à ses autres collègues. Il avait pour habitude de tous les vouvoyer, à part quelques exceptions, telles que Seth Ezékiel, mais leur relation semblait avoir pris un tout autre tournant ; ils étaient devenus beaucoup trop proches pour se vouvoyer. La deuxième personne était le bibliothécaire Kasey Fletcher, mais de la même manière, tout en étant moins forte, leur relation n’avait plus rien de celle de deux collègues. Il apparaissait donc qu’à moins qu’Ethan et Dive entretiennent une relation plus précise et moins distante, il n’avait aucune raison de tutoyer le garçon. Par ailleurs, il n’avait pas même cette proximité avec ses élèves, pas même avec les plus doués en potions.

« Je regrette Dive, je ne tutoie aucun de mes élèves, et au final, je vouvoie également mes confrères. Collègues nous sommes d’une certaine façon, respect je vous dois donc. Et puis… ça vous donnera sans doute un peu plus d’estime, vous en manquez grandement. »

Ce n’était pas son problème, certes, mais il devait admettre que selon lui, bien s’entendre avec soi-même était un premier pas vers la réussite. Et puis, ça évitait bien des regrets. Il ne s’engagea pas plus sur ce chemin, se doutant bien que Dive serait froissé de savoir que finalement, il le se ferait pas tutoyer mais qu’en plus Ethan continuait d’appuyer qu’il n’avait aucune raison de se dévaloriser ainsi. C’était typique chez ces gens qui étaient peu confiants de refuser d’admettre qu’ils avaient eux-mêmes une certaine importance et méritaient comme tout autre le respect. Produits des railleries des autres, Dive devait faire partie de ces gens-là.

Et puis ce fut un peu comme une surprise. Dive qui avait des projets, un but. Dive qui voulait un avenir, et convenable par surcroit. Il n’aurait jamais pensé à cela. Il le reconnaissait, il voyait très bien Dive dénué de tout espoir, se contre fichant de tout, y compris de son avenir. A l’entendre ainsi parlé de lui, se moquer de tout, accorder peu d’importance aux choses (mis à part les livres), il était persuadé que le gamin se contenterait de se laisser vivre comme ça, sans réel plan. L’idée l’en rassura, un peu. Il était certain en tout cas que s’il voulait arriver à ses fins, il lui faudrait travailler.

« Et bien… je peux vous dire que vous me surprenez à chaque fois que votre bouche s’ouvre. Vous voyez, vous n’êtes pas si bête ! Pour ce qui est de votre but, il est louable, et en tant que professeur, je ne peux que vous encourager fortement à suivre la voie. Pourtant, j’admets qu’il vous faudra étudier, y compris votre langage et arranger un peu votre attitude. Mais oui, si vous ne lâchez pas le morceau, vous avez vos chances ! »

Encourager un élève… mais qu’elle idée nouvelle et étrangère.

« … Notez que je ne vous redirez pas ça plusieurs fois. »

Et pour la première fois, il lui sourît légèrement. Puis reprenant son sérieux.

« Mais essayez déjà de ne pas jeter votre baguette à chacun de vos sort ou de vos petite colères. Reprenez votre Lumos et maintenez-le. Contrôlez-vous, c’est très simple. Après je vous montrerez comment désarmer un sorcier. Bon je vous l’accorde, il n’y a aucun lien entre les deux sorts. »

Il s’arrêta de griffonner, et attendît que le gamin s’exécute. Tout cela paraissait un peu brouillant certes, mais la journée avait peut-être été trop mouvementée pour qu’il puisse faire quelque chose de convenable pour cette fois-ci. Et puis, il s’agissait pour tous deux d’un nouveau départ.
Revenir en haut Aller en bas
Dive Storm-Thacker
Dive Storm-Thacker
SurveillantSurveillant

Identifiant Joueur
Âge: Twenty.
Sexe: I'm a girl~
Localisation: Somewhere between my chair and my computer.
Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Icon_minitimeSam 21 Mai - 23:24

A une époque, lorsqu’il venait de l’obtenir, le jeune homme avait sincèrement apprécié sa baguette. Et les quelques sorts qu’il connaissait étaient employés assez souvent. Etant déjà majeur chez les sorciers, on ne lui imposait aucune limite quand à l’utilisation de ses pouvoirs après tout. Ce qui s’était rapidement mué en un cauchemar pour son colocataire lorsqu’il s’était rendu compte que le garçon se contentait de tout réduire en pièces dans leur appartement. Dive ne voyait pas vraiment en quoi c’était dramatique. Après tout, c’était moins bruyant que de se servir de son flingue sur les meubles, les sorts ricochaient globalement moins que les balles et il n’y avait pas trop de dommages collatéraux. Sauf cette fois où la télévision avait été réduite en miettes par accident mais il était innocent. Il avait prévu de briser le miroir avec un sort et de le réparer ensuite, pas que son sort rebondirait. Etrangement, son ami n’avait pas exactement été du même avis et il s’était fait confisquer le bout de bois un moment. Et puis, comme avec son téléphone portable, le plaisir de la découverte et de la nouveauté s’était évaporé et il avait fini par juste trouver ça chiant, sans doute à cause de son manque d’expérience. En tout cas, à présent, pratiquer la magie était devenue une sorte de contrainte. Dive n’appréciait guère être forcé à apprendre quelque chose, cela se voyait très facilement chez lui.

Les seuls que l’on vouvoyait étaient ceux qui faisaient suffisamment peur pour que l’on sente obligé de le faire. Au cours de son adolescence, qui avait été un brin brouillon au final et qu’il n’avait pas franchement l’impression d’avoir terminé, Dive avait été plus habitué à tutoyer ceux qui l’entourait. Parfois, c’était carrément par provocation. Comme avec les flics par exemple. Mais ces types ne le respectait pas, alors il n’avait aucune raison de le faire. Sans compter qu’à douze ans, lancer des pierres sur leurs voitures lui semblait très intelligent. Des années plus tard, avec le recul, moins. D’un autre côté, l’on ne pouvait pas apporter la moindre modification au passé donc à quoi bon y songer. Sans compter que son aîné lui donnait une réponse à ce moment-là. Ce qu’il entendit ne lui fit pas plaisir et sa langue se tira à l’entente de la dernière phrase. Pourtant, aucune protestation ne s’échappa de ses lèvres et il se contenta de hausser les épaules. Son léger problème d’estime de lui-même, il le connaissait. C’était sans nul quelque chose qui ne changerait jamais, qui resterait gravé dans son comportement pendant encore de nombreuses années, pour ne pas dire dans toutes celles composants son existence. Ce n’était pas de sa fucking faute. Des tas de trucs l’étaient mais certainement pas ça. Une moue agacée vint se placer sur son visage tandis qu’il préférait ne plus revenir là-dessus. Sinon, il allait s’énerver et donc forcément casser quelque chose. Ou dire une connerie. Et, dans le pire des cas, les deux à la fois.

En entendant Ethan dire qu’il n’était pas ‘si bête’ son air se renfrogna. La phrase ne partait sans doute pas d’une mauvaise attention mais la formulation lui sembla franchement méchante, pour le coup. Heureusement, la suite le calma un peu et les traits de son visage se détendirent. Il cessa de se faire mal avec ses mains et se contenta d’un hochement de tête, une fois de plus des plus brusque. Un jour, il allait se blesser à faire ça.

« J’sais qu’c’est difficile. Mais ça m’dérange pas. Et mon langage est pas si terrible ! Mon attitude non plus ! J’ai juste… Un peu d’mal avec certains trucs. Mais vous avez tous des conventions hyper compliquées. Comme voulez-vous qu’j’m’en souvienne, m’sieur ? »


Pour les autres, qui les avaient appris dès leur enfance, rien ne semblait compliqué et étrange. Lui avait peur de faire une bêtise en permanence. Quoique son côté impulsif l’empêchait toujours de s’inquiéter bien longtemps. Il préférait tout simplement dire ce qu’il pensait, quitte à se faire mal voir. Après tout, ce n’était pas comme s’il se sentait en mesure de faire mieux que ça. Un soupir lui échappa et il réalisa, à peine, que son aîné faisait de gros efforts avec sa personne, que c’était sans doute un être distant avec les gens, ses élèves, le reste du temps. Pourtant, ce n’était pas non plus un traitement de faveur, juste une approche un peu différente. Se levant, le jeune homme ramassa sa baguette. Il l’aimait bien ce type. Bien sûr, Dive ne faisait confiance à personne, encore moins aux adultes, mais le respect qu’il accordait à son aîné était déjà pas mal pour lui.

« Pourquoi vous êtes devenu prof’ ? »

Les mots lui échappèrent tandis qu’il se demandait dans quel main tenir le bout de bois. A force d’être droitier mais de tout vouloir faire comme un gaucher, surtout tirer avec son flingue, il avait du mal à se décider sur comment tenir les choses. Pendant une poignée de secondes, sa baguette ne cessa de changer de main, tandis qu’il la lançait et la rattrapait de façon négligée. Un jour, il allait vraiment la casser à la traiter de cette façon. Quoique la baguette semblant adaptée au sorcier, la sienne était plus résistante que la moyenne. Au vu du nombre de fois où elle était passée par une fenêtre et qu’elle avait été retrouvée en parfait état. Même lorsqu’il la mordait, ses dents ne laissaient pas vraiment de marques. Ce qui était tant mieux par ailleurs. Et puis, quel besoin avait-il de faire sa dentition là-dessus ?! Ce fut ce moment précis qu’il choisi pour tenir l’objet dans sa main droite et de dire le sort aussi calmement que possible. Ses yeux étaient légèrement plissés par la concentration. Et cela sembla payer puis que son lumos était correct, pas parfait, mais c’était déjà ça. Dive possédait des capacités magiques assez importantes en réalité, c’était juste la concentration qui avait tendance à lui faire faux bond. Maintenir le sort lui demanda de ne plus se concentrer que sur sa baguette et il ignora donc Ethan durant cette période.

Et, après un moment, la lumière décida de disparaître et il se rendit compte que sa respiration était peut-être très légèrement plus rapide. Au moins, le sort avait été bien réalisé cette fois. Plus calmement qu’auparavant, il vient s’asseoir sur un coin du bureau de son aîné et se pencha légèrement pour voir ce qu’il faisait. Même si le garçon accordait une immense importance au terme ‘espace vital’, il voulait savoir quoi faire à présent qu’il avait terminé l’exercice.

« Et les sorts interdits, j’peux les apprendre aussi ? »

N’avait-il pas démontré une forte aversion à leur égard, quelques minutes plus tôt ? Certes. Il fallait juste garder en mémoire que Dive n’était pas un ange et que l’idée de pouvoir se défendre ainsi ne le rebutait pas tant que ça. Et puis, apprendre, ce n’était pas forcément s’en servir ensuite. On lui avait dit la même chose pour son flingue… Visiblement, il se sentait toujours de mettre les choses en pratique après un moment. Pourtant, la plus grande motivation du jeune homme était d’apprendre à s’en défendre. Connaître son ennemi pour mieux le comprendre.

« Vous avez dit que y’en avait un dont j’pourrais me défendre, mais comment j’peux le savoir ? »

Curiosité un peu malsaine, visiblement. Comme si la simple idée de souffrir pour le découvrir ne lui posait pas vraiment de problèmes. D’un autre côté, cela pouvait presque se comprendre chez quelqu’un qui avait passé sa vie sous les coups. Son respect pour son organisme était mineur. Cela se voyait à la façon dont il se bagarrait, défiait ses ennemis avec des insultes particulièrement crues, à la manière dont il tirait la langue et pointait son flingue sur ceux qui pensaient être capable de le battre. Les imbéciles, il n’était plus un gamin, il savait comment être un monstre de destruction bien plus adroit.

« J’veux être prof d’Histoire d’la magie. Même si j’sais que vous aimez pas ça. »


La phrase n’allait vraiment pas avec le reste de ses paroles. A croire que les mots qui sortaient de ses lèvres n’étaient pas fait pour se ranger dans un ordre précis et qu’il laissait juste son côté impulsif décider pour lui. En tout cas, le bureau était vaguement plus confortable que les tables des élèves. Et puis, il aimait bien être assis sur ce genre de trucs. Les chaises, c’était trop instables. Ca tombait, c’était pénible. Son ton, lorsqu’il s’était exprimé, était plus calme que d’habitude, comme pour appuyer son envie sincère de faire ça. L’idée était assez récente et ne datait que de quelques jours mais il avait vraiment envie de s’investir. Sans compter qu’apprendre quelque chose aux autres lui semblait être gratifiant. Quand à la paye, il s’en fichait carrément. Ce n’était pas le genre de préoccupation qu’il possédait. Même s’il oubliait toujours qu’il possédait de la thune et que, dès qu’il se devait de faire les courses ou quelque chose comme ça, il piquait tout ce qui l’intéressait. Réflexe idiot.
Revenir en haut Aller en bas
Ethan McLorgan
Ethan McLorgan
Directeur de Nasteen - Potions MagiquesDirecteur de Nasteen - Potions Magiques

Identifiant Joueur
Âge: 22 ans
Sexe: Masculin
Localisation: Sur un tabouret.
Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Icon_minitimeMar 24 Mai - 7:18

Le visage du garçon se tira parfois tandis qu’Ethan parlait. Son attitude, sa façon d’être, de réagir aux choses, tout lui accordait encore cette petite âme d’enfant. Un enfant qui avait grandi trop tôt sans doute. Ethan en était sûr, Dive méritait sa jeunesse ; il n’avait rien d’un adulte. Pas même sa rudesse, son air de pseudo racaille des quartiers pauvres lui permettait de réclamer vraiment une quelconque maturité. Non, c’était un gamin. Certes il n’avait plus rien d’un élève non plus, bien qu’il le devenait malgré tout. Son apprentissage, cette soudaine éducation ne le ferait peut-être pas grandir ; il ne cesserait probablement jamais d’agir de la sorte, de tirer la langue lorsqu’il était vexé ou qu’une réponse ne lui convenait pas, d’hocher la tête jusqu’à ce qu’un jour il finisse bloqué ou le cou brisé, de prendre son air blasé, indifférent de tout.

Dive n’avait rien à voir avec les autres jeunes de cette école. Du moins, il ne leur ressemblait que très peu. Le côté torturé, Ethan l’avait bien évidemment vu sur d’autres visages; mais jamais un élève n’avait eu autant l’aspect d’une épave humaine. Quand on est jeune, le professeur ne le savait que trop bien, on souffre de cette nouvelle approche du monde. Il ne nous appartient pas, il est hostile, il est fade et nous ronge. Il n’est fait que pour ses adultes stupides qui ne pensent plus parce qu’ils n’en ont plus le temps ; qui ne reviennent plus sur leur passé parce que c’est trop dur et que ça les empêche d’avancer ; qui ne rêvent plus non plus parce que c’est bien fini tout ça, ça appartient à une autre époque, celle où l’on a soif de découvertes, de réponses mais dont les déceptions s’enchaînent et font peur : l’adolescence. À Swelty, beaucoup traversaient cette lourde épreuve, pendant quelques mois, un an, parfois plusieurs. Ils avaient la mine grise, désespérée, le regard vide d’envie, l’esprit loin de vouloir faire le moindre effort. Ces torturés, ils laissaient le temps passer, tournoyant dans ce mélodrame quotidien aux allures de cercle vicieux. La tristesse ne les lâche pas, et puis… personne ne peut les comprendre de toute façon, pensent-ils.

Dans cette salle, il y avait deux types de personnes. L’un, Ethan, plus âgé, s’était concentré sur les responsabilités qu’il aurait plus tard, s’était caché dans son travail, et faisait partie maintenant de cette catégorie d’adulte qui ne se pose plus de questions parce que les doutes ne sont jamais bons et sont bien trop cruels. L’autre, c’était Dive, un brin plus jeune, plus arrogant, impulsif, une autre forme de dureté. Le gamin n’entrait plus dans le groupe des adolescents, mais il n’avait rien non plus d’un adulte. Dive, c’était un entre-deux, une catégorie à part, qui ne se décide pas, en devenir, encore en chantier. Les bases étaient posées, il ne suffisait que d’ajouter des pierres et un jour il prendrait forme, comme un nouveau monument érigé et dont on est fier. S’il était un adolescent, alors c’était un évolué.

Il ne servait à rien à Ethan de faire ce genre de déduction, surtout qu’elles étaient probablement fausses. Et pourtant, tenter de cerner ce gamin, c’était un challenge qu’il se voulait réussir. Peut-être était-il simplement un Noah en puissance ; un jour, il se poserait, se calmerait, et aurait enfin une vie qu’il lui faisait défaut. Du moins, c’était ce que l’homme s’accordait à penser. Le regardant encore, peut-être qu’il ne ressemblerait pas totalement à son frère, mais il était probablement possible de croire en une sorte de rémission.

Ethan ne tenait plus rien à présent dans sa main. Il avait posé sa plume, ne griffonnait plus. C’était assez gênant de ne pas savoir quoi faire, mais en même temps, la leçon n’avait que l’aspect d’un début et il ne savait pas vraiment lui-même par où commencer. Dive, lui, posait des questions, encore et toujours. Il n’était plus arrogant, il était intéressé. C’était gratifiant à voir. Peut-être arrivait-il finalement à capter son attention, à lui faire utiliser ses méninges d’une bien meilleure façon qu’en les ruinant à coup de cigarettes fumées dans les couloirs, de désinvolture, et de méfiance. Il le savait bien, il n’aurait jamais la confiance de son cadet ; il ne s’y attendait même pas, ne la demanderait pas. Mais ces interrogations, bien qu’il ne savait pas à laquelle il était censé répondre, c’était une bouffée d’air frais dans ses cours monotones et dont seuls les bruits des instruments et ingrédients pour la conception de breuvages venaient y apporter un peu de vie. Jamais on ne lui posait de questions, on aurait trop peur d’être réduit en cendre à la seconde même où notre bouche se serait ouverte. Là, c’était le contraire, enfin.

Pourquoi était-il devenu professeur ? C’était une question bien difficile. Lui qui ne passait son temps qu’à se plaindre de l’oisiveté des nouvelles générations. Sans doute était-ce une sorte d’engrenage. Prendre soin de son frère, l’éduquer, l’empêcher de foutre sa vie en l’air. C’était peut-être ça qui l’avait motivé finalement ; ces jeunes qui ne veulent plus de rien. Et les potions, parce qu’il aimait ça. Forcément, c’était assez paradoxal, personne n’aimait vraiment les potions. Ça s’apparentait trop souvent à de la cuisine, et un sort était jugé toujours plus utile qu’une fiole, moins instantanée, moins facile d’usage.

Il s’apprêtait à donner une réponse, mais il se contenta de suivre du regard la baguette que Dive faisait passé de main en main. Apparemment, il se cherchait complètement, jusqu’à la façon dont il tiendrait l’instrument. C’était une bonne chose, certes, un bon commencement, chercher à être à l’aise et avoir la meilleure maîtrise de l’objet. Et en même temps, Ethan ne put s’empêcher d’esquisser un sourire. Les bases, les premières pierres, elles étaient là ; dans ce choix, cette découverte de la prise en main. Et puis, une fois qu’il se fut décidé, ses traits se plissèrent, signe de sa concentration. Le professeur ne dît rien, la première fois il avait déconcentré le gamin qui avait fini par jeter le bout de bois par terre. Il ne dirait rien cette fois-ci, contemplant l’effort fourni. Puis enfin, il s’y attendait un peu, le sort réussît. Le cachot fut soudain éclairé par le premier lumos maitrisé du surveillant. En soi, il espérait qu’il le comprenne, c’était une petite victoire. Alors il ne dît rien, il sourît. C’était une autre forme de réponse.

Le garçon vint s’asseoir sur un coin du grand bureau de bois. Le sourire du professeur se mua en un air de renoncement. Le gamin avait osé dire plus tôt que sa tenue était bien… Pourtant, on ne s’asseyait pas sur un bureau, encore moins sur celui d’un professeur. Mais il ne dît rien, se contentant de griffonner sur son parchemin les mots « apprendre à se servir d’une chaise ». Il savait bien que Dive regardait ce qu’il faisait, il lirait bientôt l’inscription… ou peut-être pas. Lire à l’envers n’était probablement pas une chose qu’il s’efforcerait à faire.
Et puis très vite, d’autres questions, encore. Sur les sortilèges impardonnables cette fois. Ethan leva les yeux, toujours la tête baissée, sa plume en main. Il se mordait déjà les doigts de les avoir énoncés. Il n’était pas prêt, certainement pas. Il était trop jeune pour ça, trop impulsif. C’était comme ces potions de la mort, il fallait les apprendre avec précaution et pas à n’importe qui. Ses mains posèrent la plume délicatement, parallèle au parchemin. Il releva la tête et prit une grande inspiration.

« Vous savez, Dive, vous venez de réussir un lumos. C’est louable, c’est un bon début. D’ailleurs il faudra que vous me disiez quels sorts vous maîtrisez déjà. Mais les sortilèges impardonnables méritent un contrôle de soi. Vous êtes… un brin trop impulsif pour que je vous les enseigne… du moins maintenant. Ils ôtent la vie ou torture la victime, ce n’est pas rien. D’ailleurs, il n’y a que les mauvais sorciers qui s’en servent, et sans dire qu’ils sont rares, ses sortilèges sont suffisamment bien connus pour mériter une grande vigilance. Un sorcier peut très bien ne jamais les utiliser d’ailleurs. C’est une majorité d’ailleurs. Je vous en ai parlé, c’était pour vous montrer la puissance de la magie, vous montrer que l’on peut en faire de biens mauvais usages, mais ça c’est vous qui le décidez. »

Il fît une pause. Réfléchis.

« La magie, elle est aussi en vous. Ce n’est pas que votre baguette, c’est la façon dont vous vous contrôlez également. Elle est interne. Tout comme votre capacité à vous en défendre. Vous avez l’air d’un garçon… d’un jeune homme suffisamment fort de caractère pour ne pas vous laisser contrôler par l’un de ces fameux sortilèges. L’Imperium. Maîtrisez votre esprit et votre corps ; vous maîtriserez davantage la magie. »

Il espérait calmer ainsi Dive, le rendre un peu moins nerveux, brutal, y compris envers lui-même. Il se doutait bien que cela n’arriverait que lorsque le surveillant l’aurait décidé, s’il le faisait un jour. Une légère grimace se dessina sur son visage quand Dive lui dît qu’il aimerait se destiner à l’enseignement de l’Histoire de la Magie. Il avait toujours eu le souvenir de s’être ennuyé dans ces cours, préférant y consacrer son temps revoir ses cours de potions, ou toute autre matière. Mais après tout, lui avait baigné dans la magie depuis tout petit ; il n’avait donc pas le même engagement que son cadet.

« Histoire de la Magie hein ?! Hmm, c’est un choix intéressant. Mais pas impossible… … Bon, voyons… les sorts d’attaques sont plaisants, certes, mais se défendre est aussi utile. Essayez de me désarmer. La formule est Expelliarmus. Ça pourrait même vous servir pour punir les élèves indisciplinés. »

Il tendît le bras droit vers la droite, dans le vide, perpendiculaire à son corps. Sa main tenait fermement sa baguette. Il ne bougea pas davantage, fixant Dive dans les yeux. Il ne s’attendait pas à une franche réussite, peut-être sentirait-il sa main vibrer, peut-être seule la baguette se délivrerait de son emprise. Il était bien plus douteux qu’il se retrouve projeter contre le mur derrière. C’était un risque à prendre ; il avait quelques potions de guérisons dans une armoire de toute façon.

« N’oubliez pas ; contrôlez votre esprit. »
Revenir en haut Aller en bas
Dive Storm-Thacker
Dive Storm-Thacker
SurveillantSurveillant

Identifiant Joueur
Âge: Twenty.
Sexe: I'm a girl~
Localisation: Somewhere between my chair and my computer.
Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Icon_minitimeMar 24 Mai - 8:18

Bien que possédant une pile de livres dédiés à l’univers magique, l’on ne pouvait pas dire qu’il s’y connaissait énormément. Cela venait certainement de la guerre, qui avait retardé son apprentissage d’une façon totalement injuste. Ou bien d’un simple découragement face à l’échec. Sans compter que son emploi du temps était des plus chargés. Entre les bagarres, le vol, la destruction de biens publics qui passaient sur sa route, ses disputes avec sa frangine, comme vouliez-vous que ce pauvre garçon puisse avoir le temps d’apprendre quoi que se soit ? Sans compter que la théorie l’attirait plus. Après tout, n’était pas plus fascinant pour une personne qui avait toujours répondu à tout par la violence sans retenir quoi que se soit ? Sans être capable de tout comprendre, le garçon était en mesure de dévorer un livre en une soirée, relisant les passages importants jusqu’à les ancrer dans son esprit. Son faible pour l’histoire l’amenait par ailleurs à imaginer les batailles, les conflits, tout ce qui s’était déroulé durant les siècles précédents. Cela lui prouvait que les bouquins n’étaient pas forcément la meilleure solution. Après tout, prendre le temps de songer à chaque détail pouvait être fatiguant. Lorsqu’il deviendrait professeur, il l’avait décidé, ses cours se tiendraient dans le parc. Et, grâce à la magie, les combattants, les témoins des grandes scènes, apparaitraient sous forme d’illusions pour prouver ce qui s’était passé. Et puis, les devoirs donnés auraient forcément une forme orale, pour que l’on ne gâche pas une soirée avec eux. Certes, ses idées un brin fantasques tranchaient avec ce que l’on attendaient d’un enseignant mais Dive n’en avait que faire. Chaque personne qui se mettrait sur sa route serait son ennemi et il ne pliait jamais face à la cruauté des adultes, hors de question. Quand aux gamins, leur faire peur était bien trop simple.

Poser des questions n’était pas un crime. Pas en ce lieu. Durant sa jeunesse, si. En ce lieu, cependant, chacun était libre et à aucun moment il ne songea à se retenir. Ce n’était pas de la confiance, plutôt une sorte de logique qui s’implantait lentement dans son esprit. Un professeur était là pour aider les élèves, alors autant lui demander plus d’informations pour être mieux en mesure de répondre à ses attentes. A force de bouger pour voir ce que l’autre notait, le garçon donna un violent coup de pied dans le bureau et quelques pauvres feuilles qui y étaient glissèrent sur le sol. Immédiatement, le surveillant se baissa pour les ramasser et les reposa à leur place, sans rien détruire. Quoiqu’il lui avait semblé qu’un pot d’encre avait vaguement tremblé. Bah, tant qu’il ne se renversait pas, tout allait bien. Enfin, ‘bien’ restait une notion tout à fait relative. Et au final, comme l’aîné reprit la parole, le voyou cessa de tenter de déchiffrer ce qui était inscrit sur le parchemin. Dommage.

Son esprit, bien que n’étant pas toujours brillant, lui offrit une certaine compréhension de la situation. L’autre trouvait qu’il faisait des efforts mais que son caractère ne lui autorisait pas d’aller trop loin. Vexé, le gamin tira la langue, sans se soucier des conséquences, cela faisait des années qu’il ne s’en souciait plus de toute manière. Provoquer ceux qui en voulaient à son existence parvenait même à lui donner une certaine satisfaction, parfois. Et la suite le laissa plutôt perplexe. Bien et mal, cela ne signifiait pas grand-chose à ses yeux. Les gens étaient poussés à des choix et certains devenaient des monstres sans qu’ils ne soient toujours fautifs. Lui le comprenait plutôt bien, puisque certains de ses camarades de l’orphelinat étaient devenus des assassins, des bandits, des êtres dont la vie se reposait sur le mal. Lui faisait de son mieux, la majorité du temps, mais son sort aurait pu être le même. Dive n’avait pas peur des monstres. Il se fondait trop bien dans leur masse sombre et dévorante pour cela.

« Ouvrir les portes, les sceller, faire exploser des trucs, produire de l’eau et c’truc pour la lumière. »


A aucun instant l’on ne le vit afficher une quelconque concentration sur ses traits. La liste lui vint facilement, comme si elle était évidente. Ce garçon n’avait rien d’un idiot, après tout. Lançant de nouveau sa baguette, il la rattrapa, en pesant le pour et le contre de donner son avis sur la magie la plus sombre. Après tout, Ethan ne l’avait pas jugé sur le reste, alors pourquoi aurait-il tenté de le faire par la suite ? Dans le pire des cas, une réprimande dans la figure, cela ne lui ferait pas grand-chose.

« Un jour, j’aimerai quand même les savoir, m’sieur. Il faut connaître son ennemi pour s’en défendre. Et je veux découvrir toute la magie, pas juste c’que la norme veut que je sache. »


L’Imperium, hein ? Une lueur un brin plus sombre se traça dans ses pupilles. Ce mot resterait gravé un long moment au sein de son esprit. Bien au chaud en attendant une occasion d’être utilisé. Peut-être que sa sœur serait en mesure de l’aider, de lui faire subir pour qu’il soit en mesure de vérifier si son esprit pourrait résister. L’inconscience de ce jeune homme, ou garçon comme l’autre l’avait d’abord nommé, semblait sans limite. Par ailleurs, il était évident que c’était le terme d’homme qui l’avait dérangé, au vu de comment il s’était levé en grognant. Sans doute préférait-il être considéré comme un gamin. Cela marchait encore au vu de son côté juvénile qui lui permettait de faire trois ans de moins que son pseudo âge véritable. Cela ne durerait cependant pas pour toujours et il allait falloir qu’il se l’ancre dans le crâne, cet idiot.

L’attitude de celui qui était déjà du troisième âge au sein de l’esprit du jeune rebelle était un brin amusante et il se retint de faire la moindre remarque sur le fait que l’autre n’avait sans doute jamais beaucoup aimé cette matière. Malgré leurs différences et leurs objectifs très différents, Dive songea qu’un jour, s’il y mettait vraiment du sien, il arriverait peut-être à faire comprendre à son vis-à-vis que ce n’était certainement pas une perte de temps. Quoique c’était un combat qui paraissait un brin perdu d’avance.

« J’préfère les enfermer dans les placards pour les punir, ces saletés ! »

Dans la liste des choses à ne pas avouer à voix-haute devant un représentant de l’autorité, cela devait sans doute être noté assez haute. Qu’importe, ce qui était fait était fait et le surveillant ne réalisa absolument pas que ses méthodes étaient un brin trop avant-gardistes pour cette école. Sans compter que leurs placards, bien que récents, paraissaient couverts de toiles d’araignées, ce qui était forcément désagréable pour un élève, hormis quelques cas à part qui avaient des passions franchement peu recommandables. Tout en s’exprimant, il avait appuyé son dos contre une des tables des élèves, pour finir par s’y asseoir. En effet, monsieur paraissait posséder une certaine hantise des chaises. Quoique, d’après son expérience, elles volaient très bien quand balancées par des fenêtres. Et encore mieux quand la dite-fenêtre était fermée à la base. Même si les éclats de verre dans la peau, ça faisait un mal de chien. Heureusement, ici, Dive faisait de grands efforts de comportement.

Sa magie restait cependant comme le reste de sa personne, instable. Tenant fermement sa baguette dans sa main droite, la gauche allant mieux pour son revolver après réflexion, le jeune homme la pointa, purement et simplement, sans se poser de questions, sur le seul adulte responsable de la pièce. Son premier essai ne fut pas un raté, mais pire que cela. Sans doute parce qu’il buta sur le nom de la formule et qu’être assis sur une table n’était pas une bonne chose pour lancer un sort en étant concentré. Décidant qu’il lui fallait se reprendre, le sale gosse se donna un coup de baguette sur le dos de sa main gauche. Dive n’étant pas spécialement du genre doux, une grande marque rouge fit rapidement son apparition sur la chair. Ce qui ne sembla pas le troubler.

Une de fois que ses pieds touchèrent de nouveau le sol et qu’il se sentit prêt, tout du moins plus qu’avant, Storm-Thacker autorisa le sort à quitter ses lèvres, sous la forme d’un cri qui indiqua que, malheureusement, sa magie avait encore été très mal dosée, à croire qu’il le faisait exprès cet abruti. La puissance de son sort le fit se reculer d’un pas, pour ne pas dire qu’il manqua de s’étaler sur le sol et il heurta une table, se cognant le milieu du dos avec une certaine force. Un cri agacé lui échappa et il se fit violence pour ne pas balancer sa baguette contre le mur le plus proche. Ce fut à cet instant, très précisément, que Dive réalisa que, peut-être, son aîné avait subit son sort un peu trop fortement. Certes, un bruit un brin suspect avait résonné dans la pièce mais son instinct de survie lui avait recommandé de ne pas y prêter attention, cela pouvant lui attirer des problèmes. Sans oser relever la tête, le surveillant préféra cependant lancer une petite phrase, prononcée sur un ton oscillant entre la gêne et sa colère contre lui-même. Histoire d’arran- de ne pas empirer les choses.

« J’ai pas fait exprès ? »
Revenir en haut Aller en bas
Ethan McLorgan
Ethan McLorgan
Directeur de Nasteen - Potions MagiquesDirecteur de Nasteen - Potions Magiques

Identifiant Joueur
Âge: 22 ans
Sexe: Masculin
Localisation: Sur un tabouret.
Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Icon_minitimeMar 24 Mai - 13:12

La liste que lui donna Dive des sorts qu’il savait appliquer n’était pas fastidieuse. Certes, les avoir en tête ne sembla pas être un problème pour le garçon, c’était déjà une bonne chose s’il était capable de retenir ce qu’il apprenait. Mais il était bien loin du niveau qu’Ethan espérait qu’un jour il ait. Et en même temps, il se rendît compte qu’il n’avait pas de but précis à se fixer. Il n’y avait pas de programmes, le gamin n’était pas obligé d’apprendre quoique ce soit, encore moins de rattraper son retard et Ethan, en tant que professeur, se proposer librement de lui donner quelque cours. Ainsi, dès que Dive Storm-Thacker aurait jugé qu’il en savait assez, il pourrait s’arrêter et ils n’en reparleraient plus. C’était assez surprenant de s’apercevoir ainsi qu’il ne s’agissait pas de lui, mais du cadet. D’un côté, il était évident que ce n’était pas son combat, mais en donnant à cet apprentissage un aspect de seconde chance, il avait presque oublié que sa propre réussite avait bien moins d’importance que celle de son nouvel élève. Cette soudaine vérité ne l’ébranla pas. Et puis, si jamais il échouait, et qu’il n’était pas satisfait, ça ne serait qu’un échec de plus qu’il se précipiterait de refouler ; comme il l’avait fait de nombreuses fois au tout début, quand il n’était encore qu’apprenti sorcier et que sa maladie du travail n’était qu’au stade de projet, de vague idée qu’il était persuadé ne jamais voir le jour. À croire qu’il avait tort. Le garçon, s’agitant, fit bouger le bureau. Ethan sortît alors de ses pensées, constatant que le gamin ramassait des feuilles qui avaient dû chuter. Lui, d’un coup de baguette, nettoya un pot d’encre qui s’était également renversé. En une seconde, il n’y paraissait rien, la tâche était nettoyée, seul le pot continuait de vacillait sous l’effet du sort. Dive était bel et bien une sorte de catastrophe. Mais cela valait-il vraiment la peine qu’il lui fasse remarquer, au risque de le brusquer à nouveau. Faiblement agacé de l’incident pourtant, il le garda pour lui.

Ethan ne sourcilla pas plus lorsque Dive manifesta une fois encore son intérêt pour les sortilèges impardonnables. En fait, même s’il aurait préféré n’en avoir parlé que plus tard, il n’était pas si étonné. Lui-même avait eu cette curiosité que l’on pouvait trouver malsaine à connaître toute les ficelles du monde de la magie. Ainsi il avait étudié dans les livres surtout la magie noire. Il connaissait par cœur ingrédients pour faire créer un poison ; la mort pourrait tout-à-fait se soumettre à son pouvoir, enfermée dans une fiole en cristal ; il savait également que certains poisons n’étaient pas mortels mais étaient suffisamment puissants pour torturer l’esprit d’un sorcier, et il pouvait même contrôler les plus faibles par quelques gouttes sournoisement versées dans une boisson quelconque. Pour lui, il n’y avait aucun mal à connaître de long en large un sujet qui vous passionne. La liste des méfaits qu’il pourrait faire était longue, mais sa volonté ne s’y pliait pas ; ainsi, elle ne demeurait que connaissance. Il en allait de même pour les sortilèges. Pendant la guerre il avait même eu un rôle au sein du ministère de la magie qui l’avait forcé à user de certains moyens utiles pour des interrogatoires. C’était ça aussi la magie, un côté sombre. Alors si Dive voulait réellement connaître cette part-là, il en avait le droit.

Cependant Ethan ne considérait pas le garçon comme étant suffisamment prêt. Il le serait, un jour, plus tard. Mais s’il commençait dès maintenant à lui enseigner ce genre de chose, il craignait de le plonger directement dans cette spirale qu’était la magie noire. En effet, elle insinuait que toute notion de morale soit rejetée. Faire le mal, c’est accepté de blesser un autre sorcier, de le torturer, de le tuer, sans ne ressentir la moindre once de culpabilité. Et s’il se lançait maintenant dans cette voie, il pourrait risque d’y perdre le surveillant. Plus tard donc, il s’en chargerait ; si Dive en avait toujours la volonté. Mais pour le moment, parfaire les bases et maîtriser de bons sorts qui n’induiraient pas de conflit avec sa morale était le but principal de la manœuvre et il s’y maintiendrait. Il se contenta donc de laisser flotter dans les airs un vague : « Plus tard », espérant que le sujet serait clos.

Lorsqu’il lui fit part de sort de désarmement, il ne prit pas garde aux sévices que le garçon, dans son rôle de surveillant, semblait faire subir aux élèves dissipés. Au contraire, d’une certaine manière, c’était amusant. Amusant comme ça l’était lorsque lui-même était élève et que le malin plaisir des sorciers les plus talentueux était de martyriser les plus faibles. Le coup du placard était un classique ; sauf lorsque l’on était enseignant ou même surveillant. Et pourtant, ce n’était pas le professeur de potion qui allait en blâmer Dive. Lui-même, s’il le pouvait, emploierait ce moyen pour faire céder les plus réticents au travail. Mais tout ça, ce n’était qu’un jeu ; ça n’avait rien de bien méchant. Qu’il applique donc les méthodes qu’il souhaitait, même si cependant, elles n’avaient rien de magiques.

Il était maintenant assis sur une table, les pieds dans le vide, comme avant. Cette posture n’était guère appropriée pour lancer un Expelliarmus, il l’ignorait sans doute, et Ethan se contenta de lever les yeux au plafond, secouant la tête également, pour marquer son exaspération. Il le laissa faire cependant, tout en gardant son bras droit tendu, parallèle au sol humide du cachot. La tactique échouerait de toute façon, l’autre s’en rendrait compte par lui-même. Mais apprendre, c’était ça aussi, réfléchir par soi-même et se corriger. Même son articulation de la formule fut mauvaise, rien ne se produisit, même pas un léger mouvement de sa baguette toujours emprisonnée entre ses doigts fins.

Le garçon se punît d’un coup sur la main ; une attitude que le professeur n’aimait pas et qu’il aurait souhaité que le cadet cesse ; mais il n’avait aucun contrôle cela, il se contenta de garder la même posture, invitant l’élève à recommencer. Et puis cette fois-ci, c’était la bonne, ou presque. En une seconde Ethan sentît son corps se soulever dans les airs et se projeter en arrière. Son dos cogna quelque chose, un vacarme retentît ; des fracas de verres, lui-même se retrouva étendu sur le sol. Se relevant avec difficulté, il constata les dégâts, étonné. Son dos était douloureux, il avait été projeté sur une étagère derrière le bureau, accrochée au mur. Les fioles et les bouquins qui s’y trouvaient s’étaient écrasés sur le sol, brisés. Les bouquins baignaient dans le liquide que contenaient les petits récipients. Passant sa main droite dans ses cheveux, pour se soulager de sa chute, il se rendît compte que sa baguette n’était plus là. Elle trainait sur le sol, à quelques mètres de lui. Un « accio baguette » lui permit de reprendre l’objet et une fois sa baguette en main, prononça un « reparo » en direction de l’étagère. Aussitôt, tout se remit en place, comme si rien ne s’était passé. Seul son corps était endolori.

Il porta alors enfin son attention sur Dive. Il hésita quelques secondes, repassant l’évènement dans sa tête. Son esprit, il ne l’avait pas suffisamment travaillé. Mais le résultat était tout de même là, sa baguette l’avait quitté. L’autre sembla gêné, ne sachant pas quoi faire. User d’un sort sur un enseignant… mais après tout, il n’était pas élève, et il était majeur. Ethan fit craquer son dos, pour tout remettre en place et faire cesser le blocage qu’il ressentait à certains endroits.

« Eh bien… c’était… pas mal Dive. Je ne m’y attendais pas ; vous m’avez… désarmé. C’est un très bon début. Mais essayez quand même de mieux vous concentrer. Contrôlez-vous un peu bon sang! Maintenant… Accio oreillers », cria-t-il, « … on va prendre quelques précautions pour la suite si vous le voulez bien. Et… nous allons recommencer. »

C’était la seule façon de s’améliorer, et quoi de plus pratique qu’un adulte expérimenté à sa disposition. En un peu moins d’une minute, de gros oreillers surgirent par la porte qui s’était ouverte et vinrent se poser sur le sol, un peu plus loin, suivant les mouvements qu’il dessinait avec sa baguette.

« Qu’en pensez-vous vous-même ? Etes-vous satisfait ? »

Il se dirigea vers le petit monceau de gros oreillers moelleux. Il boitait un peu de la jambe gauche. Visiblement, il s’était fait un peu plus mal qu’il ne le pensait. Mais il était responsable, et tenta au maximum de contrôler son regard assassin.

« Prêt ? »
Revenir en haut Aller en bas
Dive Storm-Thacker
Dive Storm-Thacker
SurveillantSurveillant

Identifiant Joueur
Âge: Twenty.
Sexe: I'm a girl~
Localisation: Somewhere between my chair and my computer.
Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Icon_minitimeMar 24 Mai - 22:50

Lorsque ses yeux se relevèrent assez pour que la scène sous ses yeux devienne visible, le jeune homme pu admirer l’étendu de son erreur. Outre le fait que son aîné ait fait un vol plané contre une étagère, ce coin de la pièce ne ressemblait plus à grand-chose. Pourtant, si ce fut de la culpabilité qui se dessina sur les traits de Dive, l’on y décela également de la colère, et pas qu’un peu. Sans esquisser le moindre mouvement pour aider l’autre, car il savait qu’en essayant d’améliorer la situation il ne ferait que la rendre ridiculement pire, son regard observa Ethan se relever et ranger l’endroit d’un coup de baguette. Etrange, le premier sort, prononcé pour justement récupérer cette dernière, avait été dit sans qu’il ait besoin du bout de bois. Ce qui le laissa franchement perplexe. Bon, peut-être que son père adoptif avait déjà fait ça également mais là n’était pas la question, et de toute façon ça remontait trop loin pour qu’il s’en souvienne. Détournant la tête en grognant, pour chasser d’éventuels souvenirs qui auraient souhaité s’insinuer dans son esprit et lui faire sauter sa faible concentration, il préféra songer à la situation. Même si, au vu de son état d’énervement face à ce qui se passait, il était incapable d’être objectif. Cela ne changeait pas tant des autres jours, en un sens.

Le problème ne se situait pas le moins du monde dans les faibles attentes que ceux qui l’entouraient possédaient à son égard. Cela était habituel. Quelque soit le domaine. Aussi bien en bagarre, où l’on ne le prenait au sérieux que lorsqu’il devait être arraché de sa victime pour ne pas la tuer sous l’impulsion de la rage. Qu’en magie, où il fallait là encore qu’il détruise ce qui l’entourait pour qu’on lui accorde de vagues encouragements. Même si ce n’était jamais assez bien. Il fallait toujours qu’on lui insinue que son niveau était trop faible, qu’il n’était qu’une pâle copie du reste. Qu’importe ses efforts, il resterait toujours le même garçon refusant de grandir et ne sachant pas exprimer ce qu’il ressentait. Une once de colère lui vint alors, se dirigeant jusqu’à sa main, celle qui tenait encore sa baguette. Il aurait pu la lever, s’énerver, essayer le fameux sort interdit dont il connaissait à présent le nom et les conséquences. L’essayer sur son aîné. Parce que ce n’était qu’un cours après tout. Et que la magie se devait d’être pratiquée. Il aurait été capable de le faire, d’écarter les lèvres, de hurler, sans se soucier du résultat. Ce ne fut que lorsqu’il constata qu’il avait vraiment levé sa baguette et qu’il s’apprêtait à le faire qu’il balança le bout de bois en travers de la pièce, de toutes ses forces, quitte à le briser. Après tout, ce n’était pas son problème. Il n’en avait rien à faire de la magie. Visiblement, le jeune homme oscillait entre trouver ça fascinant et repoussant et son avis changeait toutes les deux minutes. Cela n’allait certainement pas l’aider à progresser.

Le professeur n’allait pas comprendre son changement brusque, cette façon qu’il allait avoir de tout rejeter en bloc. Dive aurait vraiment aimé s’expliquer, dire ce qu’il ressentait en voyant que l’autre avait été blessé par sa faute, que le manque de confiance qu’on lui accordait, bien que justifié, lui pesait. Simplement, pour cet individu, imposer des mots sur ses émotions lui semblait un défi impossible à relever. Pourtant, il y avait une question à laquelle une réponse était possible. Une seule. Bien sûr, elle allait être trop courte et sans justification mais c’était le mieux qu’il pouvait faire.

« Nan ! »


Cela tenait bien sûr pour la satisfaction. Quitte à pratiquer ce type de sorts, il préférait l’idée de s’en occuper devant un miroir, histoire de faire ricocher la magie contre la surface lisse et de ne blesser que sa propre personne dans le pire des cas. Lui, des blessures, il en portait suffisamment pour ne plus y accorder qu’une attention mineure. Ce fut à cet instant précis que le garçon songea que sa baguette avait été lancée pendant que l’autre s’occupait encore des réparations et que le geste lui avait sans doute échappé. Tant mieux. Une crise de colère de moins à expliquer. Et puis, l’autre osa lui demander de recommencer. En guise de réponse, le gamin tourna vers violence sa tête de droite à gauche pour ensuite reculer un peu. Hors de question pour lui de recommencer une chose aussi malsaine. Sans compter que, même contrôlé, un regard assassin restait une preuve de mécontentement.

« J’me barre, j’abandonne ! »

Faire des efforts était une bonne chose, mais accepter son geste d’avoir blessé l’autre allait lui demander plus de temps. C’est comme si… A aucun moment il n’avait évolué. Qu’entre ici et son adolescence, il n’y avait aucune ligne, qu’il restait toujours impulsif, violent, insupportable. C’était pesant à la fin. Sans rien ajouter, il quitta la pièce. Une fois dans le couloir, son corps ne fit que cinq mètres avant qu’il ne cesse d’avancer. Son poing gauche heurta le mur avec une violence un brin barbare et il ne le réalisa que lorsqu’il vit le sang qui coulait de ses jointures. Au lieu de s’en inquiéter, Dive préféra s’asseoir sur le sol, dos au mur et passer sa langue sur sa blessure, en espérant que cela parviendrait à le calmer. Pas plus que d’habitude visiblement. Devoir faire autant d’efforts en une seule journée avait fait qu’il s’était bien plus blessé que d’habitude. En un sens, tant que ça ne l’empêchait pas de tenir un livre ou de bosser, ça irait.

A propos de bosser, sa baguette avait été lâchement abandonnée derrière. Le jeune homme était assis depuis moins d’une minute lorsqu’il se redressa brusquement pour retourner la chercher. Le coup avait légèrement remis son esprit en place, ou bien il l’avait encore plus détruit au choix, et lorsqu’il se retrouva de nouveau dans la même pièce qu’Ethan, son regard parcourant la pièce à la recherche du morceau de bois, il décida de faire un effort.

« J’voulais pas vous blesser. J’suis désolé. J’pense pas que j’peux être votre élève si j’vous fait du mal. »


Comme quoi, dans les rares moments où Dive décidait de faire de son mieux, il ne s’en sortait pas si mal. Même si ses yeux avaient évité ceux de l’autre de manière délibérée, pour ne pas qu’il puisse y lire la déception et la colère qui s’y dessinaient s’en doute. Le regard un brin mauvais que l’autre lui avait lancé plus tôt lui avait prouvé qu’il réagissait très mal à ce genre de provocation.

« J’ai franchement failli vous balancer l’Imper’ machin à la gueule… Parce que j’étais énervé… »

Bien sûr, comme dans chaque lot d’excuses, il y a toujours ce qu’on doit garder pour soi. Pour quoi allait-il passer à présent ? Un psychopathe qui butait ceux qui l’énervaient ? Non mais tout de même. Sans compter que Dive était incapable de se rendre compte que, le dit-sort, il n’avait absolument pas eu l’intention de le lancer, enfin si mais son esprit l’aurait forcément arrêté. Torturer les gens de façon déloyale ne lui plaisait guère. Dans les rues, c’était une autre histoire, même si certains parvenaient à rester loyaux envers leurs adversaires. Dive, non. Sa force brute n’était pas si élevée que ça, alors il était forcé de ruser assez souvent, même s’il ne s’en rendait pas compte. Sa langue passa de nouveau sur sa main blessée, comme pour qu’il s’impose le silence. A quoi bon se taire, le mal avait déjà été fait, autant chercher à réparer les dégâts au lieu de se laisser accuser de tout en se la fermant.

« Peut-être que j’suis pas prêt pour la magie. »


Cet aveu étrangement sincère lui échappa tandis qu’un soupir passait ses lèvres. Sa concentration était trop faible pour lui permettre de faire attention, de se contrôler, pendant plus d’une heure ou deux chaque jour. Et puis, ce n’était pas sain de se retenir aussi longtemps, de faire de son mieux pour rester calme et maître de soi alors qu’à l’intérieur, il bouillait littéralement de colère et de violence en permanence. Finalement, il s’adossa au mur, au fond de la pièce, tout en restant près de la porte. Comme pour s’enfuir à l’entente du verdict qui allait tomber, de façon inévitable sur sa personne. Il en avait par ailleurs totalement oublié sa pauvre baguette.
Revenir en haut Aller en bas
Ethan McLorgan
Ethan McLorgan
Directeur de Nasteen - Potions MagiquesDirecteur de Nasteen - Potions Magiques

Identifiant Joueur
Âge: 22 ans
Sexe: Masculin
Localisation: Sur un tabouret.
Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Icon_minitimeMer 25 Mai - 7:37

Il s’en doutait que trop bien, la colère qu’affichait son visage brusquerait Dive. C’était même inévitable, tout comme la réaction qu’il avait eu. C’était Ethan dans toute sa splendeur, lançant des regards assassins sans difficultés, surtout lorsqu’il se sentait diminué en présence de quelqu’un. Pourtant, c’était lui qui avait forcé les choses, il n’avait qu’à s’en prendre qu’à lui-même. Autant qu’il essayait de s’en rappeler, il n’avait jamais rencontré d’adultes reconnaissant leurs fautes et présentant leurs excuses. Non, il ne s’en souvenait pas en tout cas. Ça n’était pas une raison, c’était sa façon d’agir.

Puis le garçon refusa, d’un cri. Était-il en colère ? Pour un regard ? C’était absurde, allait-il donc continuer de jouer les enfants ? Certes ça avait sans doute était pénible de voir que le professeur était énervé, mais au fond, il ne n’était pas. Il avait mal à la cheville, un peu au dos, sa nuque était encore douloureuse, la peau de sa main s’était déchirée par endroits et on pouvait voir que les blessures commençaient à saigner, un peu. Mais ça n’avait rien de sérieux. Pourtant, le garçon voulait tout abandonner. C’est vrai qu’il était mieux qu’il fasse ça au début plutôt qu’en plein milieu de leur apprentissage, mais la surprise et la déception était tout de même grande. La colère même semblait lui monter au cerveau. Dive allait-il réellement renoncer si vite ? Ça ne lui ressemblait qu’à moitié, même s’il n’avait pas non plus une forte idée de ce qui caractérisait le garçon ; savoir qu’il ne ferait sans doute plus aucun effort l’agaçait. C’était… impulsif, encore une fois. Il devait apprendre à tout prix à se contrôler, plutôt que de tout jeter au néant en une minute. Avait-il l’habitude de tout plaquer de la sorte ? Peut-être, il n’en savait rien.

Il ne recommencerait pas, au lieu de ça, il se dirigea vers la porte et sortît même de la classe, laissant Ethan là, préparé à recevoir à nouveau le sort, désemparé. Il n’avait même pas eu le temps de dire quoique ce soit pour l’en empêcher. Il avait pris la fuite ; à cause de lui. En vain, il cria pourtant :

« Dive, revenez ici !! »

Il ne doutait pas que crier était inutile, l’autre n’entendait sans doute plus sa voix, déjà loin dans le couloir. Lui courir après pour le moment lui était impossible. Sa cheville lui faisait mal, il n’aurait pas réussi à le rattraper. Pas maintenant, et puis, jamais sans doute. Il entendît un coup contre un mur ; encore l’un des mauvais traitements que le surveillant aimait s’infliger pensa-t-il. Ses yeux se posèrent alors sur le bout de bois du garçon, posé sur le sol. Il ne comprenait pas comment sa baguette avait pu atterrir ici. Puis prenant quelques secondes pour la réflexion, il supposa que Dive avait dû l’abandonner là, comme à chaque fois que la magie l’effrayait ou le décevait. À peine une heure depuis leur rencontre et déjà Ethan semblait pouvoir reconnaître le caractère du jeune sorcier. Il était toujours le même, à chaque comportement. Il tournait en rond, une boucle sans fin, il recommençait, et referait de même si les cours continuaient. Finalement, il était sans doute mieux ainsi que tout se finisse.

Ethan commença à se mouvoir vers une armoire dans laquelle il savait qu’il avait entreposé des potions de guérisons pour légères blessures. Il aurait dû en préparer un stock tout entier pour le surveillant, avec sa fâcheuse manie de se mutiler. Mais son geste s’arrêta quand Dive revint, ne quittant cependant pas l’encadrement de la porte. À la fois en dehors, et dans la salle ; une fois encore dans cet entre-deux, incapable de se placer définitivement. Prévisible.

Et puis, des excuses… C’était un peu répétitif tout ça, c’était agaçant. Ethan n’avait pas de temps à perdre, si Dive ne voulait pas saisir sa chance, il ne l’y forcerait pas. Il ne dît rien pourtant, la situation étant suffisamment houleuse comme ça. Le moindre emportement de sa part provoquerait à nouveau la fuite du gamin. Oui, c’était bien encore un gamin. Mais il devait se contrôler, il le devait, ou il partirait. Il ne pouvait pas non plus se voiler la face ; il était possible que Dive ait également besoin de lui pour y arriver, à se contrôler. Finalement, il avait peut-être plus d’impact qu’il ne l’aurait cru et souhaité. L’évolution de la situation dépendait finalement aussi de lui. Une responsabilité qu’il n’était plus sûr de vouloir porter. Et puis… Noah… à nouveau. L’image de son frère lui revint en mémoire, ses cris de désespoir, de colère, ses larmes… Ethan auparavant avait déjà abandonné. Noah, ça avait été un bien dur combat, un cuisant échec. Aujourd’hui, s’il avait changé, c’était certes en partie grâce à lui, mais surtout, grâce à son échec… Noah… allait-il vraiment abandonner encore ? Même s’il ne s’agissait pas de son frère, même pas de lui ? Pourrait-il encore supporter de tout laisser lui échapper, se retrouver en face d’un être dans le besoin et ne rien faire ? Il ne le savait pas. Y penser, se confondre ainsi, c’était ce dont il n’avait pas besoin. Sa baguette effleura la paume de sa main gauche, de faibles étincelles rouges, y laissant une profonde entaille. Dans une position où le gamin n’aurait rien vu, il n’avait pas craint de donner un mauvais exemple. Il sentait le sang coulait à l’intérieur de sa main tandis qu’il serrait fermement son poing. La douleur… ça n’avait rien de soulageant, mais ça permettait de passer ses nerfs. C’était une chose que lui avait appris Noah auparavant et que Dive répétait en s’en faisant l’écho. Lui-même dans sa jeunesse avait parfois céder, se mutilant par endroits. Mais il avait cessé, c’était puéril, ça ne changeait rien. Là aussi il se sentît complètement bête. Il jouait un peu au jeu du surveillant. S’il avait été seul, il aurait fait voler des meubles à travers la pièce, avant de tout ranger.

Ethan eut un faible sourire ironique quand l’autre lui avoua qu’il avait été sur le point de lancer le sort de l’Imperium. Et à partir de quoi exactement ? Du nom d’un sort ? Et la formule, il pensait vraiment pouvoir s’en passer ? Il n’avait pas même peur, il ne craignait rien, le gamin n’aurait pas été capable de contrôler son esprit, il n’avait pas d’entrainement pour ça. Pourtant il sentait bien que l’autre se dégoûtait. Il regrettait son geste, pourtant, ça avait eu l’air naturel d’en avoir envie. Et puis, ça l’était ; c’est pour ça que c’était si effrayant. La magie noire pouvait être séductrice, bien plus tentante parfois. Mais il n’avait rien fait, ça c’était également important.

Une fois encore, il n’avait pas eu le temps de répondre ; Dive reconnaissait qu’il n’avait sans doute pas de don pour la magie. Ne pas être prêt, c’était bien facile de dire ça. C’était… typique de tous les autres, et ça le décevait de l’entendre dans la bouche du garçon.

« Encore aurait-il fallu que vous sachiez le prononcer, Dive. Vous en avez eu envie ? Et quoi ? Vous voulez une médaille parce que vous êtes un dur qui serait capable de faire le mal ? Félicitez-vous donc plutôt de n’avoir rien fait. Et arrêtez donc avec vos sottises. Tout le monde est prêt pour la magie, c’est dans votre sang. Si ça vous parait si difficile, c’est sans doute parce que vous ne voulez pas vous y frotter. »

Il soupira.

« Si vous voulez abandonner, c’est votre choix, pas le miens. Avec tout le respect que je vous dois, vous feriez bien une grosse erreur de tout plaquer. Ça n’a jamais servi à personne. Affrontez donc les choses, je ne le ferai pas pour vous. Et cessez de fuir, vous n’êtes plus un enfant… »

Il hésita… il s’y prenait probablement très mal, et il devait changer de tactique, vite.

« Cependant, avant que vous ne partiez une fois de plus… Vous… vous n’êtes pas responsable. Je vous donne un cours, je vous apprends à vous contrôler et à utiliser la magie comme il faut. C’était un risque, certes, je l’avoue, j’avais sous-estimé vos capacités, j’ai quand même pris ce risque ; j’aurais pu être surpris, ça a été le cas…. On ne va pas s’entrainer à coup de théories. J’ai de l’expérience, je suis une bonne cible. Et puis un jour viendront les duels, et vous vous en prendrez aussi des coups. Maintenant, choisissez… c’est ‘Accio’ pour récupérer votre baguette; ou alors partez. Vous êtes libre, Dive. »

Il se dirigea vers l’armoire, prit une fiole avec sa main ensanglantée (l’autre tenant sa baguette), et en avala le contenu. Dans quelques instants, ses blessures bénignes seraient soulagées, l’entaille, elle, serait moins profonde mais demeurerait.
Revenir en haut Aller en bas
Dive Storm-Thacker
Dive Storm-Thacker
SurveillantSurveillant

Identifiant Joueur
Âge: Twenty.
Sexe: I'm a girl~
Localisation: Somewhere between my chair and my computer.
Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Icon_minitimeMer 25 Mai - 8:39

Les gens qui courent après les autres ne sont que des imbéciles. Des idiots acceptant de renoncer à ce à quoi ils tiennent pour faire un geste qui les plongera peut-être dans des ennuis dénués de fin. Dans son existence, le garçon n’avait que rarement été rattraper quelqu’un. Sauf dans quelques cas, à cause de la peur de l’abandon ou juste par colère, pour hurler ses sentiments dans la figure de la personne. Ennemis, amours. Courir après les autres est dangereux. L’on arrive souvent à un point où l’on ne peut rattraper l’être que l’on désire trouver et où repartir est impossible car le chemin d’où l’on vient est devenu flou, inexistant. A aucun moment le surveillant ne fit attention au fait qu’Ethan lui avait crié de revenir. Son cerveau était incapable d’imaginer que quelqu’un puisse avoir un quelconque besoin de demander sa présence. Encore moins un individu qu’il avait blessé à cause de son inexpérience, de son incapacité à contrôler son caractère violent et incompréhensible. Et pourtant, quelques instants plus tard, il était de retour dans la pièce, à attendre une raison, qu’on lui explique pourquoi, parce que sa baguette n’était qu’une excuse au final, il avait besoin de revenir, de faire demi-tour, de ne pas fuir, encore une fois.

Son regard glissa sur les différentes blessures de son aîné. De sa cheville au reste. Quelqu’un qui est habitué à se battre décèle facilement ce genre de détails. Cela n’avait rien de juste, l’autre était trop vieux pour se prendre des coups ainsi. La pensée, un brin gamine, lui vint à ce moment là et le calma un peu. Il était vrai que les adversaires du jeune homme étaient généralement des adolescents, des mômes arrogants qui se croyaient dotés de tous les droits alors qu’en fait, leur esprit était vide et emprisonné par de lourdes chaînes. Ce n’était pas spécialement que Dive aimait leur faire la morale. Mais détruire leur foutue façon de considérer le monde ne lui déplaisait pas. Et puis, casser un bras ou frapper quelqu’un jusqu’à l’inconscience, ça fait toujours de l’effet. Il ne disposait pas d’autres moyens pour essayer de faire comprendre à ses gosses qu’ils ne seraient jamais rien que des pions dans le système de la rue. Et la plupart recommençaient, comme des moutons suivant sagement le troupeau pour se jeter dans un ravin. Ca le faisait chier. Affronter des adultes était différent. Ils étaient plus précis et eux, ils désiraient tuer plus que blesser, souvent. Cela ne le dérangeait pas. Mettre sa vie en danger n’était pas inhabituel dans son existence après tout. Sauf que, globalement, il avait l’impression que ça lui apportait moins. Ce n’était sans doute qu’une illusion. Les détails étaient les détails. Des grains de poussière pouvant détruire la machine mais que l’on observe en se disant qu’ils ne valent pas grand-chose.

Comme ces gouttes de sang sur le sol. Leur bruit échappa au jeune homme mais pas leur vue. La couleur. Ce rouge un brin sombre. Avec les années, Dive était capable de reconnaître la teinte entre milles. Un éclat mauvais s’ancra dans son regard. Il était étrange qu’une blessure à la paume résulte du sort qu’il avait lancé. Techniquement, Ethan n’était pas tombé de cette façon. Son corps avait heurté des obstacles, certes, mais pas ceux là. Aucun ne pouvant amener quelque chose comme ça. Au lieu de le faire remarquer, celui qui avait des allures de punk passa de nouveau sa langue sur son poing, en silence. Sans compter que son aîné se mit alors à s’exprimer et que l’interrompre aurait été malvenu. Surtout dans sa situation.

Pourtant, conserver le silence lui demanda un certain effort. Ce n’était pas de sa faute si des répliques bien cinglantes lui traversaient le crâne tandis que les mots de l’autre le heurtaient, encore et encore. Cette fois, il planta carrément ses dents sur ses jointures ensanglantées. Pas la meilleure méthode, certes. Cependant, c’était la seule qu’il ait sous la main. Ethan devait sans nul doute commencer à s’habituer à le voir se blesser dès qu’il se mettait en colère donc cela allait finir par ne plus paraître étrange. Pour Dive, cela était une sorte d’automatisme et, par conséquent, il était incapable de s’en préoccuper.

Cela le blessait, d’être traité comme adulte se comportant comme un môme. Bien que ça soit assez proche de la vérité. Le surveillant se considérait encore comme un adolescent après tout. Affronter les choses. La formulation lui donna envie de donner un coup de pied dans quelque chose et ses dents acceptèrent, enfin, de lâcher son poing. Il faut dire qu’il avait réussi à déchirer la chair à force d’appuyer. Bah, ce n’était pas un drame. Contrairement à un os cassé, ça guérissait encore assez rapidement. Son problème était qu’il affrontait ce qui l’entourait de la mauvaise manière. Sa langue glissa une dernière fois sur son poing puis sa main retomba le long de son corps. Sous le coup de la surprise, sans doute. A aucun instant, la terreur ne se serait attendue à ce que le professeur lui dise qu’il n’était pas coupable.

On l’avait sous-estimé ? Comme au sein d’un combat ? Faisant rapidement le lien mentalement, Dive réalisa que son absence de connaissances dans le domaine magique le rendait novice, comme lorsqu’il était môme et qu’on le frappait à cause de son regard doré. A l’époque, il n’avait réussi à s’en sortir qu’en s’entraînant, et en se prenant des coups. Et, étrangement, de fil en aiguille, le jeune homme eut soudainement une bien meilleure compréhension de ce qui s’était passé, des erreurs que l’on pouvait faire pour progresser. Après tout, avant d’avoir une bonne technique, il n’avait essuyé pratiquement que des défaites. Et puis, du jour où tout était devenu une évidence, la victoire était apparue comme une sorte de miracle. Ses traits se firent légèrement moins durs et, sans s’en rendre compte, il murmura quelque chose à propos de l’ironie. Une phrase toute simple n’ayant de sens que pour sa personne.

« Accio. »


Sa main encore entière, la droite, agrippa le bout de bois lorsqu’il arriva vers lui. Son ton avait été assez calme, peut-être teinté d’un voile de doute et de colère, mais rien en comparaison avec sa crise de quelques secondes plus tôt.

« Vous allez m’avoir sur l’dos un moment, l’temps que j’mémorise tout ça, m’sieur. »


Sa langue se tira à Ethan tandis qu’il se rapprochait de lui, même si, à la fin, il garda cinq bon mètres de distance. S’adossant à un bureau, pour éviter d’encore s’y asseoir, ce qui ne semblait visiblement pas correct, le surveillant garda un air méfiant mais moins agressif sur son visage. Sa posture, elle, démontrait encore un certain doute au sujet d’Ethan. Doute qui resterait sans doute plusieurs années avant qu’il n’ose s’approcher un peu plus. De toute manière, seul le présent comptait à cet instant.

« Vous êtes un bon prof’. Vous m’avez laissé le choix… En général, les vieux se contentent de gueuler d’obéir. »

Une grimace se dessina sur ses traits. Les compliments ce n’était pas franchement sa tasse de thé, d’autant qu’il cherchait juste à être sincère et que cela s’était mué en cette phrase débile. Au moins, il n’y avait eu que de l’honnêteté dans son ton et certainement pas une quelconque admiration. Le seul enseignant qu’il n’avait jamais admiré était son vieux et ça resterait comme ça.

« Vous vous êtes fait ça comment ? A la main j’veux dire. Ca peut pas v’nir du choc. La blessure correspond pas ! »

Cette curiosité presque enfantine qui l’habitait parfois le poussait à s’exprimer sans détour. A ne pas chercher le sens derrière ce qui avait pu être quelque chose que l’adulte s’était infligé lui-même. Ce qui lui paraissait dénué de sens. Les gens qui se blessaient le faisaient parce qu’ils allaient mal, ou que trouver les mots était trop complexe. L’autre semblait trop intelligent pour faire ça. Quoique… Etre malin n’aidait pas forcément à rester stable mentalement. Tout en songeant à quelqu’un qui avait presque perdu la tête à cause de son génie, il détourna son regard, juste une poignée de secondes. Ne pas y penser. C’était mieux ainsi.

« J’croyais qu’on pouvait pas faire d’la magie sans baguette, ‘Than ? »


Ce n’était pas un surnom. L’autre lui avait juste dit qu’il avait seulement à le vouvoyer. Cependant, dès qu’il se rendit compte des mots qui s’étaient échappés de ses lèvres, Dive se corrigea en marmonnant un ‘m’sieur’ qui se plaçait bien plus facilement dans la conversation. Un brin gêné, le surveillant dévia ses yeux vers le sol et se rendit compte que poing saignait. Ce qui était pénible. Calmement, il l’essuya du bout de la manche opposée de sa chemise blanche, qui semblait être torturée ce jour-là et n’y fit plus attention. L’envie de continuer la séance d’apprentissage lui était revenue et il était prêt à ne pas abandonner, cette fois. Tout du moins, jusqu’au prochain mauvais moment qui le traverserait forcément.
Revenir en haut Aller en bas
Ethan McLorgan
Ethan McLorgan
Directeur de Nasteen - Potions MagiquesDirecteur de Nasteen - Potions Magiques

Identifiant Joueur
Âge: 22 ans
Sexe: Masculin
Localisation: Sur un tabouret.
Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Icon_minitimeDim 29 Mai - 10:29

Les blessures commencèrent à se refermer. C’était un peu comme un retour en arrière, le temps qui tournait à l’envers, les secondes se consumant en tournant dans le mauvais sens que celui de la pendule. Elles disparurent, une à une, seules les traces de sang marquaient encore qu’il y avait eu incidents. Il n’y avait plus de douleurs, même sa cheville était maintenant soulagée. Sa main gauche, elle, le laissait dans sa souffrance. L’entaille ne se refermerait qu’avec une plus forte potion, ou alors avec le temps. Ethan choisît la seconde solution, pour en garder la marque le plus longtemps possible et se rappeler. Se rappeler qu’à chaque minute, il frôlait l’échec cuisant avec Dive, rappel de sa propre faille dans l’éducation de Noah. C’était il y a encore quelques années de ça ; pourtant le souvenir avait tout autant de poids que le lendemain de la décision. Continuer et périr tous les deux, ou bien sauver leur semblant d’avenir encore incertain et saisir cette ‘chance’. La fraternité ou l’abandon ? Ethan, avait choisi l’abandon. Pour la première fois, et pas la dernière, il avait cédé et n’avait pensé qu’à lui. Le centre, c’était une option de facilité, pour lui ; Noah en baverait, sans son frère, il n’était plus qu’un orphelin. Jamais il ne voulait oublier, jamais, cette lâcheté, le regard plein de haine de son propre sang. L’entaille pouvait rester aussi longtemps qu’elle le voudrait. Il avait juste à espérer que pas même le professeur de Sortilèges et Enchantements, si l’intimité venait à nouveau frapper à leur porte, ne le dénonce. Sans ça, personne d’autre ne s’en rendrait compte.

Il fut tiré de ses pensées lorsque Dive, prenant la décision de se battre appela sa baguette qui lui revint dans les mains. Il avait du cran ce garçon finalement ; il suffisait simplement de le lui faire admettre. Certes ce n’était pas chose facile, mais peut-être qu’un jour prochain, Dive et Ethan deviendraient collègues, tous deux professeurs. Peut-être que le jeune sorcier se relèverait et déciderait de prendre sa propre vie en main, devenant un peu plus responsable. Le professeur ne s’emballa pas pour autant. Son esprit était encore un peu embrouillé par ses souvenirs qui revenaient de loin, traîtres, décidés à le déstabiliser. De toute sa vie, il n’avait jamais autant pensé à Noah, si ce n’était à la mort de leur mère, puis quand il avait fallu prendre en charge sa révolte contre l’injustice du monde, sa solitude forcée, et puis ce fameux jour où il passa le relai à quelqu’un d’autre. Son esprit n’avait aucun remord à le tromper, ça ne l’étonnait guère, lui-même en était capable. Au fond sa propre nature ne faisait que de se venger. Il acceptait son sort.

Le professeur, après avoir avalé sa fiole régénératrice, avait continué d’observer le môme du coin de l’œil. Le regarder, là, maintenant, ça avait quelque chose de trop redondant. Il l’avait vu encore se mutiler ; toujours ce même réflexe pénible. Lui ? Grandir ? Pas en quelques jours ou semaines ; pas même en quelques mois. Ça lui prendrait du temps, c’était certain. Et même si ça avait commencé, il se rapprocherait de son but le jour où il arrêterait de trouver cette stupide échappatoire en se mordant, se griffant et il ne savait jusqu’où stopper son imagination. Ce jour-là, il serait prêt à être adulte, pas avant. Il ne dît rien pourtant, il était là surtout pour lui apprendre la magie et l’aider à la contrôler. Le reste, même s’il ne voulait pas s’en laver les mains, c’était ce qu’il faisait pourtant. Du moins, là, pendant une minute, il s’en moqua. Il le savait trop pour se refuser de l’admettre ; si le garçon n’était pas revenu, il aurait fini par lui courir après, même si sa cheville ne le lui permettait pas. Il aurait couru pour le rattraper et le supplier de ne pas abandonner, ni ses efforts, ni lui-même. Ça avait probablement quelque chose de malsain tout ça : cette proximité qu’il ressentait parce que Noah avait été son échec le plus cuisant. Là, ce n’était pourtant pas son frère, c’était Dive dont le regard avait la même expression que l’autre, cet abandonné, ce trahi.

L’avoir sur le dos pendant un moment, même un long moment sans doute. C’était vrai. C’était d’autant plus exact que le surveillant consentait à se battre. Alors oui, la bataille commençait réellement et aussi incertaine qu’en été la victoire, elle cesserait que lorsque Dive le déciderait. Ethan se faisait son instrument. Il prendrait peut-être même goût à se faire punir ainsi par la jeunesse. Un châtiment, c’était sans doute ce qu’il méritait ; qu’il vienne du jeune sorcier n’était que justice rendue, il lui infligerait la douleur physique dont Noah ne lui laisserait jamais souffrir. Alors oui, cela prendrait du temps, Ethan le savait parfaitement, il en était conscient que réclamant son pardon, pour lui aussi la lutte serait dure, peut-être vaine. C’était une histoire qu’il se devait régler et bien que ne le sachant pas encore, il en donnait la responsabilité à la mauvaise personne.

Puis Dive se rapprocha, marquant toujours une certaine distance. Il s’adossa au bureau, ayant visiblement toujours en mémoire l’incident précédent et les feuilles qui avait volées, l’encre qui s’était renversée (bien que ça, il n’était pas censé le savoir). C’était raisonnable, et à la fois surprenant. La surprise fut encore plus grande lorsque ses lèvres s’ouvrir à nouveau, mais pour le complimenter.
Un bon professeur, lui ? Vraiment ? Il en doutait, maintenant. Ça ne lui arrivait jamais avant, le doute. Là, c’était la mauvaise journée, tout simplement. C’était ça ; peut-être qu’aujourd’hui il avait l’attitude d’un enseignant responsable et motivé pour donner un coup de pouce à cette décadente jeunesse. Demain, tout reviendrait à la normale, et au prochain cours, Dive s’en rendrait compte et abandonnerait. Finalement, tous deux se retrouveraient toujours au même point. Toujours tourné vers son armoire, sa tête se baissa, ses cheveux cachèrent un peu son visage. Il hésita, puis esquissa un léger sourire. Ses lèvres laissèrent s’échapper un presque inaudible « merci », comme un murmure que l’on rendait libre avec hésitations.

Et puis la question à laquelle il n’avait pas pensé. Il avait échoué, le surveillant s’était aperçu de l’entaille au creux de sa main. Surpris et en colère contre lui-même, il serrât le poing suffisamment fort pour que la douleur réapparaisse et que la blessure s’ouvre à nouveau. Un léger filet de sang coula alors et vint se perdre par gouttes sur le sol humide et moisi. Que devait-il faire ? Etre franc et laisser l’autre percevoir ses faiblesses ? Ou alors le prendre encore pour un imbécile et l’insulter par un piètre mensonge ? L’impasse ; son cerveau semblait incapable de réfléchir aussi rapidement que d’habitude. Non, il ne savait pas quoi dire. Au lieu de ça, son regard se posa quelque seconde sur sa main ensanglantée, puis à nouveau sur le contenu de son armoire. C’était comme si tout l’intérêt du monde se trouvait à présent dans le fond de ce meuble en bois. Comme si toutes les réponses s’y trouvaient et qu’y plonger son regard était la chose la plus importante à faire.
Et puis, sans tourner son regard pour croiser celui de Noah Dive ; il avoua, vaincu.

« Même les adultes ont leurs faiblesses, Dive. Vous êtes suffisamment intelligent pour le savoir n’est-ce pas ?! Et… vous êtes vous-même friand de cette facilité. »

Sa voix était basse, un peu éteinte. Il se croyait en confession en face du plus impressionnant des juges qu’il avait rencontré. Il était intimidé, se sentait coupable de sa faute, et s’en voulait. Il n’aurait jamais dû faire ça, il le savait. C’était trop tard pourtant pour y réfléchir. Il espérait seulement que son cadet ne le prendrait pas en exemple pour trouver une raison de continuer ses scarifications.

Sa voix d’ailleurs résonna dans sa tête comme un lointain appel. Le fond de son armoire n’avait plus rien d’exceptionnel, ce n’était plus que du bois, moisi également par endroit. Toute cette pièce l’était de toute façon ; lui-même, Ethan, avait quelque chose de vieilli, de détérioré. L’usure avec le temps, les souvenirs qui vous rongent, les mauvais choix qui s’accumulent, les nouveautés qui s’incrustent en se plantant avec douleur dans votre corps. Son cœur, c’était sans doute une passoire, et depuis son arrivée à Swelty, les trous se bouchaient de toutes parts. Il détestait cet endroit, un jour, il partirait, avant qu’il ne soit trop tard. Il le faudrait ou alors il se laisserait crever.
Une voix, des mots, des questions… il devait se reconcentrer sur son nouvel élève capricieux. L’indifférence le briserait encore et l’impulsivité le gagnerait ; ça serait fini. Il se tourna vers lui, depuis bien longtemps lui sembla-t-il.

« Votre magie est en vous, Dive. Je ne sais pas si cela vous est arrivé étant plus jeune, mais parfois elle intervient dans votre vie quand vous êtes en colère, triste ou que vous ressentez n’importe quel sentiment fort que vous ne pouvez pas exprimer encore, puisque toujours un enfant. Et puis, généralement cela disparait quand vous commencez à vous canaliser durant votre éducation. Il y a des sorts qui ne méritent pas de baguettes, et vous pouvez même apprendre à ne plus utiliser votre voix pour les prononcer. C’est plus difficile, mais pas impossible. Et de la même manière, il y a les potions, la divination, certains arrivent à se transformer sans l’usage de leur baguette. La magie est en vous. Et ayant établi un lien avec, elle vous répond, tout simplement. »

Puis son regard se posa sur son poing dont le sang se laissait voir. Il chercha dans son placard, à nouveau, pour une autre potion de guérison. Une fois qu’il en trouva une. Il s’approcha du bureau contre lequel était appuyé Dive, et étant suffisamment près de lui rapprocha sa tête et sur un ton de confidence :

« Avant de continuer, Dive, vous allez devoir prendre le choix de boire ou non cette potion. »

Et s’écartant à nouveau, allant refermer la double porte vitrée du meuble.

« Elle vous guérira de ces blessures que vous vous infligez depuis tout à l’heure. Les bleus et diverses marques que vous avez disparaitront également. Inutile de vous dire qu’en vous affaiblissant vous ne facilitez la tâche qu’à votre adversaire. C’est à vous de voir.»

Puis posant à nouveau son regard sur sa poing qu’il avait gardé serrer, il l’ouvrit, la sang coulant un peu plus fortement. Et pensif, pour lui …

« … au fond, ça ne sert à rien. »
Revenir en haut Aller en bas
Dive Storm-Thacker
Dive Storm-Thacker
SurveillantSurveillant

Identifiant Joueur
Âge: Twenty.
Sexe: I'm a girl~
Localisation: Somewhere between my chair and my computer.
Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Icon_minitimeDim 29 Mai - 23:08

Sans doute que le garçon se posait moins de questions, que sa façon de voir le monde restait trop simple pour lui permettre d’atteindre ce qui se dessinait dans l’esprit de son aîné. Non, ce n’était pas exactement ça. Chaque individu possède ses propres secrets, sa façon de faire les choses. Il y a toujours des erreurs, des échecs. Essayer, qu’importe la méthode, est toujours mieux que de ne rien faire. Enfant, il avait vu les gens tout faire pour s’en sortir. Voler, agresser, détruire. Pleurer, essayer, travailler. Au final, quelque soit la route qu’ils prenaient, le résultat restait cette blessure béante dans leur cœur, piétiné par la société actuelle. Et les gamins qui remplaçaient ceux qui étaient déjà perdus ne valaient guère mieux. Toujours à se croire au-dessus des autres, à se prétendre plus malins. Sans s’en rendre compte, le surveillant traçait une limite claire entre lui et ces mômes inconscients et arrogants. Bien sûr, il ne se rendait pas compte que son comportement se rapprochait de plus en plus de celui d’un adulte regardant des gosses de haut. Cela l’aurait sans doute dégoûté moralement. Et, en même temps, il savait qu’il n’était guère mieux. Mais lui, au moins, essayait. Peut-être qu’il était plus chanceux que la moyenne. Après tout, posséder une famille avait aidé. Et à chaque fois que son esprit s’approchait de ce sujet, la généralité qu’il imposait à la chose le frappait de plein fouet. Ils n’étaient pas tous orphelins, pas tous en pièces, pas tous dénués d’amour. Chaque individu était un cas à part même si on le jugeait sur son comportement par rapport aux autres. Ethan ne lui inspirait pas une grande confiance, pourtant le jeune homme l’écoutait, il croyait ses paroles sans se poser de question. Quelle naïveté. Ce type aurait très bien pu être un monstre, un ennemi. Si c’était le cas, il ferait tout pour le détruire. C’était évident. Dive ne laissait personne se dresser sur sa route.

Leurs attitudes s’équilibraient pour ce cours improvisé. Cependant, en entendant le plus âgé le remercier, Dive réalisa que ce n’était sans doute pas le cas en permanence. Ils se sentaient obligés de faire des efforts, de ne pas se laisser aller à des comportements qu’ils employaient normalement dans ce type de situation. Etre capable de faire de son mieux. Cela lui donna un peu plus de respect envers le plus âgé. Même s’il n’était sans doute pas un professeur aussi compréhensif en général. Une fois de plus, le garçon lança et rattrapa sa baguette pour s’occuper. A un moment, en y mettant trop de force, le bout de bois heurta le plafond et fut dévié de sa trajectoire, retombant un peu plus loin. Pourtant, Dive parvint à le rattraper. Cela n’était pas spécialement un défi à ses yeux. Il lui avait suffit de passer par-dessus le bureau et de tendre la main. Rien de bien complexe. Escalader les choses étant cependant mal vu, et ça pouvait se comprendre, le gamin s’excusa en tirant la langue, passant sa main libre derrière sa nuque pour exprimer sa gêne. Sans compter que ses baskets avaient laissé des sublimes traces sur le bureau qui n’avait rien demandé. Bah, une bêtise de plus ou de moins…

Cela lui avait également permit d’esquiver la remarque de son aîné sur la mutilation, ce qui l’arrangeait. Lui ne considérait pas ça comme une facilité. Une faiblesse, certes, mais certainement pas quelque chose de simple. Il considérait ça comme un moyen de rester dans la réalité, de ne pas soudainement décrocher de ce qui se disait autour de lui. Et le rapport avec ses cinq années d’école chaotiques était évident. Son attention face à ce qui l’entourait était faible car n’ayant jamais été canalisée. Ses lèvres laissèrent passer une sorte de grognement peu sympathique. Ce qui ne l’empêcha pas de se calmer lorsque son aîné se mit à s’exprimer de nouveau. A présent adossé contre un mur, à croire que les chaises restaient le seul truc contre lequel il se sentait incapable de s’appuyer, le jeune surveillant fit de son mieux pour prêter attention à ce que disait le vieil homme.

« Ca m’a jamais fait ça. »


Aucun besoin d’y songer outre mesure. Rien de spécial ne lui était arrivé dans son enfance, enfin rien de ce type en tout cas. Sa mémoire, bien que pas si organisée que ça, était capable de l’affirmer sans qu’il n’est besoin de faire une quelconque recherche dans ses souvenirs.

« J’veux apprendre le plus de trucs possibles tout en restant… Simple ? J’veux pas passer sept ans à rattraper mon retard. Donc j’vais pas m’emmerder à apprendre à balancer des sorts sans ma voix.»

Vouloir. Il y avait trop de choses qu’il désirait, trop de buts plus ou moins impossible à atteindre qu’il s’était fixé sans que personne ne l’y oblige. Un soupir lui échappa, sa formulation pour expliquer ce qu’il ressentait lui donnait sans doute l’air d’un imbécile. Après tout, l’éducation ne se faisait pas en refusant d’étudier certains sujets. Borné comme il l’était, il était cependant peu probable que Dive change d’avis à ce sujet. Pour ne plus s’en soucier, le rebelle de service laissa son regard glisser sur le meuble qui semblait accaparer l’attention d’Ethan depuis quelques instants. C’était sans doute ici qu’il rangeait les potions qu’il fabriquait. Des charmes ? Des poisons ? Curiosité et méfiance se mêlaient trop dans son esprit pour qu’il ose demander quoi que se soit.

Ethan avait tort. Tout simplement. En l’écoutant, c’est la conclusion à laquelle le plus jeune parvint. D’ailleurs, il lui adressa un sublime regard noir lorsqu’il lui proposa une potion pour soigner ses blessures. Se décollant de son mur, Dive s’approcha, s’arrêtant un peu moins loin que la fois précédente mais en gardant toujours une certaine distance. Sa baguette avait été rangée et ses bras étaient croisés.

« Si j’me soigne dès que j’me fais mal, ça me donn’ra une excuse pour continuer. »


Une pause fut marquée et dura le temps qu’il trouve ses mots. Soit une bonne trentaine de secondes.

« Les bleus, c’est la marque de ma connerie. J’y peux rien, pour l’instant. Mais si un jour j’arrête de me blesser, je veux que ça soit progressif. Que je puisse être content de voir les marques s’effacer lentement. Pas de tricher en virant tout d’un coup. Ca ne me ferait faire aucun effort. »

La façon dont son ton avait brusquement changé, ainsi que ses paroles, était étonnante. A croire que, lorsqu’il le souhaitait véritablement, cet adulte aux allures de môme était parfaitement capable de s’exprimer clairement. Certes, ses mots restaient simples mais il était en mesure de mettre des mots sur ses émotions, ce qui n’était pas le cas de tout le monde. Dive n’avait rien de quelqu’un qui tentait d’imposer sa vision du monde aux autres. Cependant, personne ne pouvait le forcer à changer sa manière de penser, à oublier ses rêves ou ses souvenirs.

« C’est temporaire. Sur le coup, ça soulage. Puis après nan. C’est comme ça. Mais ça sert pas à rien. Je pense que c’est juste pas la meilleure méthode. Mais j’en connais pas d’autre. Vous semblez pas mieux… »

Poussé par une sorte de courage un brin inconscient qui ne lui ressemblait guère, le danger public fit alors plusieurs pas en avant et attrapa le poignet de son aîné entre ses doigts à la fois fins mais capables de tordre ou de briser sans véritable effort. Heureusement, il ne fit rien de tout cela, se contentant de s’accrocher et de tirer la main vers lui. Assez pour voir la paume, observer la blessure. Plus profonde qu’une simple coupure mais il ne s’était pas non plus tranché la main.

« Mais avoir des faiblesses, c’est pas l’problème, abruti ! »

Sans le lâcher, et s’il avait tenté de se débattre, il lui aurait fait mal sans la moindre hésitation, il tira quelque chose de la poche de son jean, de sa main libre. Un bandage d’une blancheur immaculée. Il en avait toujours sur lui, au cas où. Même d’une main, il parvint à l’accrocher autour de la main blessée en une poignée de secondes et se recula à peine son travail terminé. Dieu qu’il détestait avoir des contacts physiques autres que la bagarre avec les gens. Ses doigts glissèrent sur le sang qui tâchait sa chemise, à cause de plus tôt et il la retira, la posant sur une table d’élève pour ensuite se tourner de nouveau vers Ethan.

« On est tous faibles, on a des problèmes, on a des vies de merde ! C’est pas une excuse. »


De nouveau, il lui tira la langue. Puis, plus calmement, il laissa son regard vert passer dans celui de son aîné, juste une poignée de secondes. Ce n’était pas agréable de fixer les gens dans les yeux. Loin de là.

« J’suivrais plus vos fucking cours si vous refaite une seule fois ça ! »

Certes, Dive avait conscience qu’il n’était pas en position de négocier, mais il s’en foutait. D’individu aux paroles presque matures, il était redevenu un sale gosse. Par ailleurs, ses doigts agrippèrent sa chemise d’une main et il se dirigea vers la porte, pour s’adosser contre cette dernière, attendant le verdict d’Ethan. Si ce dernier le laissait se barrer, il se démerderait sans lui. Après tout, ça ne serait ni sa première erreur ni sa dernière. Parvenir à gagner était une illusion, il n’avait aucune chance. Pourtant, à cet instant, le surveillant savait qu’il n’abandonnerait pas. Il ne faisait pas ça pour l’autre. C’était juste… Son impulsivité qui avait décidé de ses actions, voilà tout. Non, aider les gens c’était vraiment pas son genre.
Revenir en haut Aller en bas
Ethan McLorgan
Ethan McLorgan
Directeur de Nasteen - Potions MagiquesDirecteur de Nasteen - Potions Magiques

Identifiant Joueur
Âge: 22 ans
Sexe: Masculin
Localisation: Sur un tabouret.
Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Icon_minitimeDim 5 Juin - 1:24

Ethan releva la tête, le flot des paroles de l’autre l’avait laissé un peu dans sa rêverie. Il n’était plus vraiment là, à l’écouter ; mais bien ailleurs, entre la réalité du cachot et l’illusoire de sa pensée. Les souvenirs, ce qu’il aurait pu changer… ce qui était trop tard. Puiser sa force dans ses échecs pour surmonter les prochains, ou bien les rejeter et ne plus en reparler. Apparemment, la seconde lui avait permis de vivre bien jusqu’à maintenant ; ce jour-là, c’était fini. Tout le rattrapait, un peu comme lors de sa dispute avec Seth Ezékiel. Swelty était un lieu de perdition pour lui, c’était certain. Son cœur s’y ouvrait, se déchirant, forçant sur les coutures pour les faire éclater violemment et donner au présent un goût bien plus acide. Le passé le rongeait finalement, parce qu’il s’était évertué à le refouler sans cesse. Ce nouvel amour d’abord, puis cette deuxième chance de jouer les grands frères pour un inconnu. Jamais cela ne lui serait arrivé en Russie, ou s’il était seulement retourné en Irlande. Là-bas, il était respecté et ne jouait pas les malabars sentimentaux qui posent deux minutes un regard sur ce qu’ils ressentent. Non, Ethan James Eckhart Alcibiale McLorgan, c’était un sorcier sérieux, impassible, qui ne ressentait rien ; qui ne pouvait échouer donc. À présent, il n’était plus vraiment rien de tout cela. Un concours de circonstances peut-être. Cette rencontre avec son collègue, professeur de Sortilèges et Enchantements, l’attraction de son regard, de son parfum de sa voix, de tout son être en somme ; le rapprochement avec le bibliothécaire qui le voyait comme un enfant à cause de quelques gouttes d’alcool ; les nouvelles de son père décédé ; Noah qui serait toujours le même, un peu plus distant pourtant ; et enfin, Dive Storm-Thacker, cet adulte en devenir qui n’avait besoin que d’une main tendue pour s’en sortir (bien qu’il la rejetterait sans doute). Lui, Ethan, misérable professeur ces temps-ci, n’avait plus rien à voir avec les photos qui pouvaient trainer sur quelques meubles de sa chambre. Ses diplômes avaient même perdu de leur valeur ; le professeur McLorgan, célèbre Maître des Potions n’avait plus rien de son passé que des bribes de sentiments refoulés qui revenaient avec beaucoup trop de force pour le laisser indifférent aujourd’hui. Peut-être devrait-il songer à quitter l’école, et s’installer ailleurs. Reprendre son ancien train de vie avait quelque chose de séduisant, c’était certain ; mais en même temps, cette nouvelle fuite – puisque ça ne pourrait être autre chose – ne lui procurait aucun plaisir. Abandonner ses nouveaux collègues, sa nouvelle amitié avec Kasey Fletcher, cet amour naissant pour le beau Seth, et ce gamin, Dive, dont les rêves étaient encore présents pour le laisser se foutre en l’air. Non, partir, il ne le pourrait pas ; pas maintenant. Pas avant que tout ne soit saccagé, que tout s’estompe et que finalement, il se retrouve aussi seul qu’avant. Tout détruire ou patienter le temps que la vie ne reprenne son cours normal. Il choisirait la deuxième solution ; la passivité était souvent très attractive. Et après… après, il partirait.

La magie, une facilité ? Vraiment ? C’était sans doute une idée que l’on pouvait acquérir lorsque l’on avait été habitué à vivre à la moldue. Apprendre à se débrouiller, faire des plus amples efforts, rêver de pouvoir se téléporter (les moldus rêvaient-ils de ça au moins ?) sans ne jamais y parvenir. Certes c’était un monde qui lui était plutôt inconnu, et un sujet sur lequel il ne s’était jamais réellement penché (mais auquel il consacrerait probablement plus de temps ces prochains jours) ; mais il était vrai que tout en étant déconnectés l’un de l’autre, les deux mondes avaient quelque chose qui les liait. L’être humain. Ils étaient tous pareils après tout. Ils usaient seulement de moyens différents pour parvenir à leurs fins. Dive avait sans doute pris cette habitude de se battre pour réussir ; Ethan avait fait de même, manière sorcier. Cela les rendait-ils vraiment différents ?
La magie, une facilité ? Quand on était sorcier, ça paraît seulement naturel. On nait avec la magie dans le sang, entouré d’elle dans les gestes de nos parents, dans les histoires de nos ancêtres, dans les décisions de notre gouvernement. Quand on est sorcier, tout autour de nous est magie, sortilèges, potions, et l’instrument indispensable : la baguette magique. Quand on est moldu, on nait probablement avec ce petit désespoir au fond du cœur de savoir que les rêves sont moins accessibles, plus restreints, et que les bonnes quatre-vingt-dix années futures ne seront que luttes, batailles acharnées, couronnées de quelques victoires pour une montagne d’échecs. C’était un peu cette idée qu’il s’était fait de ces hommes dépourvus de magie, sans vraiment savoir la vérité. Pour cela, Ethan avait un peu d’admiration pour les moldus, mais elle n’était pas suffisamment forte pour qu’il en ait acquis une grande connaissance. Il se contentait seulement de remercier sa propre vie de l’avoir fait sorcier et non pas moldu.

Ne pas prendre la potion ; c’était là le choix de Dive apparemment. Et d’un côté, sa remarque était pertinente, intelligente, et tout-à-fait judicieuse. Il réfléchissait bien cet ahuri. On ne croyait pas comme ça qu’il avait conscience de ce qu’il faisait et du chemin qu’il voulait prendre ; mais le gamin s’avérait bien plus responsable au final. Lui, le professeur, n’avait rien d’un adulte face à cet enfant. Les rôles étaient même un peu inversés.
Ce n’était clairement pas la bonne méthode ; une fois encore, il était dans le vrai. Quand le surveillant lui fit reconnaître que pas même Ethan n’en avait d’autres plus subtiles ; l’aîné ouvrit grand ses yeux, une petite secousse dans son corps. Etre ainsi mis à nu par un gamin ; c’était gênant. D’autant plus que le professeur McLorgan avait tort. Puis Dive saisît sa main blessée, tenant fermement son poignet ; maintenant sa paume ouverte, la blessure en vue. Abruti ? Lui ? Comment osait-il lui parler ainsi ? Ethan leva la tête définitivement, portant son regard à la fois sur sa main puis sur le regard du garçon. Sa bouche s’ouvrît, mais aucun son n’en sortît ; son visage resta figé, effet d’un léger choc. Qui était-il pour l’insulter comme ça ? Pour jouer les grands moralisateurs de bas étage?
Et depuis quand se souciait-il des autres comme ça ? Non, le peu qu’il connaissait de Dive lui avait fait comprendre que le gamin était un solitaire et qu’une telle proximité avec quelqu’un ne lui ressemblait pas. Alors pourquoi cette soudaine envie de le réprimander, lui, un prof, pour un geste qui ne mettait que sa propre personne en danger ? Les questions et l’étonnement faisaient rage dans son esprit, tandis qu’il continuait de regarder son collègue avec des yeux ronds. S’il l’avait pu, il l’aurait stupéfixé du regard ; mais pour le moment il était seulement étonné et ne savait pas comment il se devait de réagir. L’autre sortît un petit linge blanc d’une de ses poches et l’enroula autour de la main entaillée. Sa chemise tachée, il s’écarta de l’homme pour s’en défaire avant de se retourner à nouveau vers lui.

Des excuses ? Ethan n’en cherchait pas vraiment. Il avait donné celle des faiblesses pour éviter d’avoir à s’expliquer, rien d’autre. Son geste, c’était simplement de l’inconscience. Sa baguette qui égratigne sa peau ; rien de plus. Et puis, c’était quelque chose qu’il n’avait pas fait depuis longtemps déjà. Il n’avait donc rien à se reprocher, contrairement à l’autre qui se trouvait dans une période où ‘cette mauvaise méthode dénuée d’excuses’ était une de ses pratiques favorites. Mais c’était vrai, il n’y avait aucune excuse pour faire une telle chose. Pourquoi se mutiler ? Avoir une marque, une trace physique de douleurs intérieures. Se dire qu’avec le temps, ça se soigne. Et puis, il valait mieux ça que de blesser quelqu’un d’autre. Une trace, rien d’autre. Il laisserait lui-même l’entaille disparaître d’elle-même ; avec ce maudit temps comme allié. Il patienterait ; ça ne changerait rien. Une blessure bénigne se guérît rapidement ; le reste est généralement bien plus sérieux. Au moins, il ne méritait pas de soin ; juste de quoi s’empêcher de saigner continuellement. Le sang, c’est salissant et puis ça fait peur. Après tout, l’esprit est suffisamment bien caché pour que quelque ne se doute de quoique ce soit. Le corps, lui, fait parfois les frais de peines invisibles pour que l’on remarque ainsi que tout ne va pas bien et qu’on a besoin d’aide. Ethan, évidemment, ne demandait rien de tout ça. Il n’avait pas besoin des autres. Son esprit s’égara un instant sur Seth… il se serait bien laissé dormir à ses côtés un moment. Dormir, c’est bien ça. Et aux cotés de son amant, c’est magique.

Dive lui tira la langue, brisant la romance qui se construisait dans la tête du professeur. Qu’est-ce que c’était que cet avertissement de pacotille ? Était-ce une menace ou bien deal ? De toute façon ; c’était inutile, il n’aurait pas recommencé. S’en aller ; était-ce donc tout ce qu’attendait ce petit imbécile ? Ethan ne bougea pas lorsqu’il se dirigea vers la porte, chemise en main. Et puis, s’appuyant contre celle-ci ; Ethan comprit que ce n’était une fois de plus qu’un moyen de le tester. Voir ce qu’il ferait. Dive avait besoin d’une bonne correction pour soumettre un sorcier comme Ethan… du moins, s’il avait été un gamin. Mais Dive n’en était plus vraiment un. Certes, son comportement faisait de lui un de ses inclassables, mais il demeurait pourtant un jeune adulte. Ce qui lui paraissait comme de la désinvolture prit la forme d’une simple conversation d’égal à égal.

Ethan quitta enfin son armoire, en en refermant les portes. Il se dirigea vers la porte sur laquelle Dive était appuyé. Lui saisissant le poignet, l’en écartant, il ouvrit l’accès au couloir.

« De ne pas boire la potion, c’est votre choix, Dive. De ne pas vous laisser me sermonner de la sorte, c’est le miens. Ne perdez pas votre temps, je n’aurais pas recommencé et cela ne vous regarde pas vraiment de toute façon. »

Puis pointant la sortie du doigt, tout en relâchant son emprise :

« Si vous voulez partir, faite-le ; je n’ai pas à vous retenir. Vous êtes libres. Mais ne vous servez pas de mes agissements comme d’une excuse. En vous mutilant vous-même, vous perdez ce droit de me juger et de vous prétendre plus sage. »

Son regard ne se voulait pas si violent ; peut-être que la noirceur de ses yeux lui donnait un air sévère et assassin. Ce n’était qu’affaire de couleur d’yeux, pas sa faute. Il baissa un peu la voix qui se voulait maîtrisée à nouveau, posa une seconde son regard dans celui du gamin ; puis tournant la tête vers l’intérieur du cachot :

« … j’aimerais pourtant que vous restiez… pour vous. »
Revenir en haut Aller en bas
Dive Storm-Thacker
Dive Storm-Thacker
SurveillantSurveillant

Identifiant Joueur
Âge: Twenty.
Sexe: I'm a girl~
Localisation: Somewhere between my chair and my computer.
Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Icon_minitimeLun 6 Juin - 13:08

Etre fort. Etre faible. Des mots dénués de sens, des expressions trop utilisées sans qu’on soit capable d’en mesurer l’absurdité. Pendant des années, la vie du jeune homme à la peau marquée de cicatrices et de bleus ne s’était composée que de déceptions et de violence. D’instants où frapper quelqu’un jusqu’à presque le tuer était tout ce qui pouvait approcher d’une victoire pour son esprit oppressé par une société qu’il insultait ouvertement dès qu’il en avait la moindre occasion. En réalité, ça n’apportait qu’un soulagement mineur, comme il l’avait expliqué quelques instants plus tôt. Tout se base sur le court terme, là-bas. Un jour, une chance de pouvoir dire adieu à sa vie, de se prendre des balles perdues, ou de se faire justice. Aucun n’était innocent. La pureté avait été tâchée de sang bien trop tôt. Assez pour qu’une arme soit pointée par un gamin sur un autre, assez pour que la police ait peur d’eux, de ces jeunes gens sans espoir qui contrôlent un monde comme si cela était un jeu, comme si les drames n’étaient qu’un dégât collatéral totalement acceptable. Pourtant, en essayant de s’en sortir, Dive ne se sentait pas plus fort, ni plus courageux. Au contraire, cela semblait aller contre sa nature. Combien de fois son regard butait-il sur des mots durant ses lectures ? Combien de minutes tenait-il avant de songer que cela ne valait pas un combat ? Peu. Jamais assez. Cela s’arrangeait avec le temps. La satisfaction ne lui venait cependant que du sang sur ses mains et de cette pseudo-victoire. La seule différence entre lui et les autres était le sentiment de malaise qui lui venait ensuite. Cette voix insupportable lui chuchotant qu’on ne tire pas dans la main d’un gamin de seize ans parce qu’il vous a menacé, qu’on ne frappe pas d’autres gosses du même âge parce qu’ils se tiennent devant vous et qu’ils braquent leurs armes comme des enfants avec des pistolets à eau. Parfois, Dive se demandait s’ils avaient une trop grande ignorance de la mort ou si c’était l’inverse, qu’elle apparaissait bien trop comme une évidence. Quand il se battait, il ne se posait pas de questions de toute manière. L’orphelinat et le quartier qui l’entourait était son territoire. Pas que le sien, mais il était capable d’en clamer une bonne partie sans qu’on ne s’oppose à lui. Et ces gens qui le respectaient, non qui avaient peur de lui, il ne leur dirait jamais ses efforts, son changement. A leurs yeux, il n’aurait plus été qu’un étranger de plus. Autant continuer à parler comme un voyou, à regarder le monde avec haine pour ne pas devenir paria tout en étant solitaire. Dieu qu’il pouvait haïr les conventions de ce monde et les habitants de ce dernier.

Les gens comme Ethan. Ceux qui vivent dans leur petit monde bien rangé et qui ne sont ébranlés par rien. Juger trop vite était une chose que Dive essayait de ne pas faire, mais cela était complexe. Alors, adossé à la porte, le jeune adulte ne cessait de détailler son vis-à-vis, de comprendre, de vérifier s’il avait tort et raison. Quoique son esprit lui disait que la réponse était la même que les autres jours. La vérité ne lui apparaissait pas toujours comme une évidence. Peut-être parce qu’il y avait trop de mensonges.

Les doigts sur son poignet furent une surprise. Une sincère, évidente, qui se vit parfaitement sur ses traits. Ce n’était pas malin de la part de son aîné. Pour ne pas dire que le geste était futile et que l’autre savait pertinemment qu’il n’aimait pas les contacts, enfin ça devait lui sembler logique. Un grognement franchement mauvais s’échappa des lèvres du surveillant tandis que ses pensées se faisaient un peu trop claires à son goût. Il n’était question que de détruire, de blesser, de lui faire regretter d’avoir fait ça. Là, maintenant, tout de suite. Il n’était plus un enfant. Certes, son impulsivité restait la même. Cependant, au lieu de hurler, celui qui avait un look de rebelle se contenta de serrer le poing, s’enfonçant ses ongles au creux de sa paume pour faire fuir ses idées malsaines. Son père n’aurait pas aimé que son comportement lui attire autant de problèmes. Sa sœur le buterait sans doute si elle apprenait son renvoi, à cause d’un accès de violence qui plus est. Pour eux, Dive accepta d’abandonner. De simplement se la fermer et d’écouter. L’attitude que son corps démontrait resta pourtant celle d’un animal se sentant agressé et prêt à se défendre au moindre mouvement trop brusque. Et, une fois de plus, saisir sa baguette avec son autre main ne lui vint pas. Cela n’aurait rien changé contre son aîné.

Son regard émeraude croisa celui, meurtrier, impressionnant, d’Ethan. Ce n’était pas un rapport de force. Il restait que ça y ressemblait assez pour que Dive lui rendre la pareille, juste le temps que dura l’échange. Plier contre une personne plus puissante que lui n’était pas dans ses habitudes. Hors de question qu’il accepte sa défaite face à ce sale type qui se sentait offensé par ses mots ! Attendez une seconde… Offensé ? Repassant les paroles de l’autre dans sa tête, le cadet réalisa qu’il avait fait exactement ce qu’il ne souhaitait réaliser sous aucun prétexte. Donner une leçon de morale à quelqu’un. Encore moins à un être qui n’en avait absolument pas besoin. Immédiatement, le garçon se recula d’un pas. Déjà parce qu’il était de nouveau libre et que prendre ses distances lui semblait être une mesure de sécurité essentielle. Ensuite, à cause de la culpabilité qui le traversait et qui était franchement agaçante.

Un silence fut la réponse qu’il offrit tout d’abord au professeur. Cette absence de paroles n’avait cependant de raison d’être que pour lui autoriser quelques secondes pour former sa défense, un semblant d’explication ou bien des excuses. Bien sûr, pour ne pas répondre en criant, pour éviter d’agir comme un gamin frustré et en colère qui n’a aucune envie d’écouter un parent qui le sermonne, il fut obligé de se mordre, encore, la langue jusqu’au sang, d’une façon aussi discrète que possible, qui ne le fut guère. Lorsque la mutilation cessa enfin, le liquide carmin avait glissé sur ses lèvres, qui brillaient étrangement à cause de cela. Il le réalisa immédiatement et passa le dos de sa main devant sa bouche, retirant rapidement le sang.

« J’voulais pas vous juger. J’sais que j’suis pas en position d’le faire… »

Le sol était plutôt intéressant à fixer. Le mur aussi. Il oscilla entre les deux quelques instants avant d’opter pour le second choix, qui lui semblait le moins impoli des deux. Le vieux n’attendait certainement pas d’excuses. Tant mieux vu que Dive n’avait pas franchement l’intention d’en offrir. Il l’avait déjà fait ce jour-là et trop bousculer ses habitudes ne lui réussissait généralement pas.

« C’est flippant. »

Brusquement, en un mouvement qui aurait sans doute été en mesure de lui abîmer la nuque s’il n’avait pas été chanceux, il redressa la tête, pour être en mesure de poser ses yeux dans ceux de cet homme qui paraissait si incompréhensible.

« Z’êtes un vieu- un adulte. Vous voir faire ça, c’est effrayant. C’est pas comme si vous étiez un gamin où là ça serait moins strange ! Ca veut dire qu’les choses s’arrangeront peut-être jamais. J’crois que ça m’a fait franchement énervé !»

Sa sincérité un brin violente et trop brute pour cet univers trop mensonger s’échappait de ses lèvres sans trop de difficultés, malgré les pauses qu’il marquait parfois, en plein milieu de ses phrases. Pour sélectionner les bons mots, ne pas donner un mauvais sens à ce qu’il souhaitait expliquer. Cette façon de mettre ce qu’il ressentait en paroles était une nouveauté pour ce jeune homme, ce qui justifiait peut-être son hésitation.

« J’suis pas un lâche. »


Cela lui échappa tandis qu’il tira sa baguette de sa poche, affichant un air concentré. Plus tôt, un sort s’était échappé de sa liste parce qu’il n’avait pas été en mesure de savoir de quelle manière le formuler. Celui-là, il l’avait retenu en observant son père adoptif le faire, plusieurs fois. Les mots furent murmurés et le sang qui tâchait sa chemise s’évapora. Le seul sort qu’il n’avait jamais raté. Sans doute à cause du lien avec son vieux. Il était amusant de constater que sa magie était aussi indisciplinée que sa personne. L’action avait un sens bien plus profond que la simple preuve qu’il pouvait pratiquer la magie avec de la concentration. C’était sa manière de dire qu’il n’abandonnerait pas. Que c’était hors de question pour lui de renoncer. Il rangea le bout de bois et remit sa chemise, simplement, en silence. Le calme après la tempête.

« Vous savez que j’suis instable, que j’vais m’énerver dans cinq minutes et foutre le bordel. Et pourtant, vous d’mandez d’rester. »

Quelque chose de rare fut alors visible sur ses traits. Un sourire. Un léger, maladroit, qui ne lui allait pas vraiment par manque d’habitude. Ethan lui plaisait, de façon confuse. Dans le sens où, pour un adulte, l’autre était étrangement différent. Un brin fascinant, un brin agaçant. Cela l’amusait, un peu. Sans qu’il ne le réalise vraiment lui-même. Entrant dans le cachot, il alla s’asseoir sur une table d’élève et attrapa un des bouquins prêté par son aîné, sans le moindre regard envers ce dernier.

« Ah, j’ai une question. J’me demandais un truc. J’ai entendu des gamins parler d’une histoire de pureté d’sang. Ca veut dire quoi ? »

Détourner la conversation pour mieux apaiser le conflit de plus tôt ? Chez Dive, le mécanisme était différent. Il avait juste changé d’idée en quelques secondes. Comme un enfant en train de cueillir des fleurs qui les abandonnerait soudainement pour poursuivre un papillon. Tout en attendant une réponse, cet adulte aux airs d’adolescent balançait ses jambes dans le vide tout en lisant.
Revenir en haut Aller en bas
Ethan McLorgan
Ethan McLorgan
Directeur de Nasteen - Potions MagiquesDirecteur de Nasteen - Potions Magiques

Identifiant Joueur
Âge: 22 ans
Sexe: Masculin
Localisation: Sur un tabouret.
Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Icon_minitimeSam 18 Juin - 2:01

Rester ou bien partir ; Ethan n’était pas responsable de ce choix. Dive, seul maître de sa destinée, se devait de prendre la décision qui lui semblait la meilleure. S’il partait, peut-être aurait-ce était sa manière de s’avouer vaincu, d’abandonner et de reprendre sa routine de surveillant un peu paumé dans ce nouveau monde de sorciers. Peut-être aussi serait-ce une façon de se prouver à lui-même qu’il n’avait pas besoin d’un enseignant comme le professeur McLorgan pour s’en sortir et que la réussite, il saurait la trouver tout seul. La victoire ; elle pouvait avoir diverses formes elle se couronnait toujours de la même manière. L’important c’était de se sentir satisfait, au fond de soi et de reconnaître que la lutte n’était pas vaine et que sa fin en valait bien la peine.

En y songeant, Ethan ne parvenait pas à savoir s’il était lui-même capable d’appliquer la leçon à son propre compte. Lutter pour changer la donne, il l’avait fait un peu par dépit, forcé. Quand on est un adolescent et que notre mère vient de mourir, que notre père, lui, est faussement enterré depuis plusieurs années déjà, quand on se retrouve seul à devoir prendre soin de son petit frère tout en étudiant pour s’assurer un semblant d’avenir convenable, on n’a pas vraiment de quoi se féliciter. Surtout si l’on regarde comment le jeune garçon à l’époque s’y était pris. Il n’avait que très peu pleuré sa mère ; il n’en avait pas vraiment eu le temps, ni le droit. Il y avait Noah, il fallait bien relever la tête et se battre pour deux. Ethan n’éprouvait aucune fierté pour cela, c’était naturel de devoir jouer les nouveaux pères pour le bien être de son frère. Puis, lorsque l’on s’attarder sur la fin de sa paternité artificielle, on se rendait bien compte qu’Ethan n’était qu’un lâche, rien d’autre. Rejeter ses sentiments au fond de lui, les cacher sous une pile de livres à lire, de parchemins à écrire, de potions à maitriser ; les amoindrir en se maintenant occupé, distrait par ses devoirs et ses projets. Protéger Noah, bien sûr que ça avait été un devoir ; tous deux s’étaient retrouvés orphelins, bien vite, abandonnés de leur douce mère depuis bien trop longtemps absente. Devenir professeur en potions, ça n’avait jamais été vraiment un projet d’avenir. Y faire carrière ne l’avait jamais réellement excité au point de sentir au plus profond de lui que jamais il ne s’en lasserait. Peut-être un jour, oui, il abandonnerait pour tenter de se retrouver en un autre métier. Le sentiment d’accomplissement ne l’avait jamais vraiment fait frémir. C’était maintenant qu’il s’en rendait compte. Maintenant qu’il était à Swelty et que son humanité se faisait un peu trop présente, faisant fi de ses habitudes installées pour son propre bien. Maintenant, se sentir bien avait plus d’importance, malgré son combat quotidien pour ne pas se l’admettre et ne pas céder. Seth… c’était peut-être de sa faute à lui, en priorité. Tomber amoureux n’avait jamais été dans ses projets, pas même dans ses rêves. Ou bien peut-être alors l’avait-ce été, inconsciemment, quand il rédigeait les péripéties amoureuses d’un jeune couple de sorciers dans son journal. Peut-être que ses écrits étaient bel et bien la preuve qu’il n’était fait que de désirs inavoués de se sentir enfin heureux, ou du moins, vivant.
La victoire… elle pouvait être entière comme factice. Ethan en possédait la seconde version. Il n’y avait aucun réel succès dans son passé.

Et peut-être aussi que Dive resterait. Cette idée semblait encore trop fragile sur l’instant. Au moment où Ethan avait saisi le poignet du gamin, il avait su qu’il franchissait une limite qu’il n’aurait jamais dû outrepasser. C’était certain, ou presque, le surveillant ne tolèrerait ni le geste, ni la manière avec laquelle le professeur s’était adressé à lui. Adoptant alors une posture d’animal sauvage prêt à bondir sur son nouvel ennemi, Ethan ne pariait pas cher qu’une confrontation brutale et violente pourrait avoir lieu dans les prochaines minutes. Cependant, rien ne se produisit, pas même lorsqu’il relâcha son emprise. Les deux hommes demeurèrent à se regarder l’un l’autre, un peu comme une joute visuelle dans laquelle le but était de ne pas plier sous la force de l’autre plutôt que de s’affronter. Ethan lui-même se faisait innocent de son propre regard qu’il ne maitrisait pas. La noirceur de ses yeux avait toujours eu quelque chose de menaçant ; il n’y était pour rien.

Puis la distance. Apparemment, les mots du professeur avaient percuté quelque chose dans l’esprit ou peut-être les principes de Dive. Une sorte d’excuses un peu maladroites et implicites. Dive n’avait pas plus de droits de jouer les moralisateurs qu’en avait Ethan. Et pourtant, n’essayait-il pas de faire prendre raison à cet élève tout en lui proposant ces propres principes ? Son comportement n’était-il pas révélateur de sa volonté de changer le gamin, de le faire agir un peu à sa façon ; à la manière d’un jeune adulte, un peu plus responsable ? C’était navrant de l’admettre, mais c’était bel et bien le cas. Et puis en même temps, n’était-ce pas aussi le rôle d’un enseignant ? Inculquer certaines valeurs à la jeunesse. Il ne se porta pas plus longtemps sur la question. Dive venait de lui balancer ses années à la figure. Un vieux, c’est vrai. Il avait déjà vingt-trois ans ; le temps passait un peu trop vite à son goût. La prochaine étape serait celle des vingt-cinq, un palier intermédiaire entre la deuxième et la troisième dizaine. C’était quelque chose qui le frappait un peu plus maintenant qu’une fois encore, il était à Swelty. Sans doute les regrets de n’avoir profité de rien, la peur de rater encore tellement de chose et l’appréhension face à ces éventuelles futures découvertes. Il n’en savait trop rien. Vieillir en tout cas l’inquiétait un peu ces temps-ci. Que pourrait-il bien dire à ce jeune homme ? Que les choses vont en s’arrangeant ? Il était probablement déjà baigné dans cette désillusion du monde ; celle qui vous frappe lorsque, de force, vous devez quitter le monde de l’innocence et des rêves pour ouvrir les yeux et l’esprit sur un tout nouvel univers, bien plus sombre et cruel que celui dont rêvent les enfants. Dive devait sans doute être de cette nouvelle génération de gamins désabusés qui ne croient plus vraiment en rien. C’était triste et affligeant, lui-même n’avait pas eu particulièrement d’espoir dans sa jeunesse. En tout cas, pas depuis la disparition de sa mère. Peut-être aujourd’hui sa vie s’était muée en un mélange d’espoir et de craintes de tomber de haut. Une fois encore, il devait tout cela à sa relation avec Seth Ezékiel ; un peu aussi à son amitié fraternelle avec le bibliothécaire du château. Quoiqu’il en soit, les choses semblaient changer beaucoup trop rapidement pour qu’il s’y habitue et n’en soit perturbé.

La lâcheté. Ça aussi il ne la connaissait que trop. Tout aussi bien que l’amer sentiment d’un semblant de victoire. Il n’aurait pas d’ailleurs le droit d’en insulter Dive. Le blâmer de vouloir fuir, alors que c’était exactement ce qu’il avait fait auparavant, pour sa survie, pour celle de Noah ; non, ce n’était pas son droit et le prendre serait bien arrogant de sa part. Peut-être aurait-il pensé que Dive était lâche, si celui-ci était parti ; mais adulte à présent – ou sur la voie pour le devenir – il devait être capable de prendre ses propres responsabilités. Alors oui, ça aurait certainement pris la forme d’une fuite, mais elle aurait été naturelle.
Dive prit sa baguette dans sa main et lança un sort pour nettoyer sa chemise tachée de sang. Le geste mit fin aux pensées du professeur. Il était donc capable de se servir de sa baguette de temps en temps et de son propre chef de surcroit. Tout n’était pas si désespéré finalement. Ethan contempla les taches disparaitre une à une mais ne dît rien. Dive avait quelque chose d’étonnant dans la mesure où il semblait pouvoir vous surprendre de bien des manières. La seule preuve qu’il pouvait user de la magie sans jeter sa baguette à travers la pièce une fois le sort lancé montrait qu’il ne méprisait pas totalement sa nature. Son ancien mentor, s’il en avait eu un, avait probablement eu plus de pouvoir sur lui que quiconque ; même dans cette école.

« Je vous demande de rester, Dive, parce que tout comme vous venez de me le prouver, je sais que vous avez des capacités. Il serait fort dommage de ne vous laisser aucune chance et de perdre ainsi un élève qui ne demande rien d’autre qu’apprendre. »

Le léger sourire qui s’afficha sur le visage du garçon, bien que loin de sembler naturel et fréquent toucha un peu le professeur de potions qui ne put s’empêcher d’en esquisser un à son tour. De la même manière, il était maladroit et un peu faiblard. Sourire n’était pas plus une de ses habitudes que pour Dive. Sur ce point, tous deux se ressemblaient un peu. Cette évidence le fit sourire davantage ; un peu comme un enfant qui découvre une surprise de façon graduelle. Puis à la question de son élève, il reprit son air habituel, plus sage, plus noir :

« La pureté de sang, vous l’apprendrez dans certains ouvrages et vous l’enseignerez également plus tard, est une question d’identité de vos ancêtres, ou alors de vos parents. Les plus grandes familles de sorciers se vantent d’être nées d’une longue lignée de sorciers car ainsi ils peuvent clamer partout qu’ils ont ce que l’on appelle un sang pur. Si un de vos deux parents était moldu, alors vous serez de sang-mêlé. Et il arrive également qu’aucun de vos parents ne soit sorciers, dans ce cas-là vous êtes appelé un né-moldu. Certains mages noirs pensaient que les sorciers devaient avoir le pouvoir sur les moldus et né-moldus, les considérant comme une sous race. Mais de nos jours, cette histoire ne devrait plus avoir d’importance. Hélas, tout le monde n’est pas de cet avis. Vous par exemple, qu’en était-il de vos parents ? »

C’était une question peut-être indiscrète, pourtant elle collait bien avec le sujet de la question posée. Jugeant que Dive ne prendrait plus le chemin de la sortie, assis sur une table, un livre dans les mains, il referma la porte du cachot et fourrant une main dans une des poches de sa robe de sorcier, senti un petit morceau de papier froissé ; le mot que lui avait envoyé Noah plus tôt dans la journée et qui lui annonçait la mort de leur père. Ses pensées s’égarèrent à nouveau, soucieux.
Revenir en haut Aller en bas
Dive Storm-Thacker
Dive Storm-Thacker
SurveillantSurveillant

Identifiant Joueur
Âge: Twenty.
Sexe: I'm a girl~
Localisation: Somewhere between my chair and my computer.
Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Icon_minitimeSam 18 Juin - 4:00

Le monde semble prendre un malin plaisir à décider de notre avenir à notre place. Pourquoi placent-ils des embûches sur notre chemin alors que d’autres vivent dans la perfection et l’excès ? Pourquoi certains passent-ils leur existence à devoir se battre contre l’Univers alors que d’autres n’ont jamais besoin de le faire ? C’est cette injustice qui créé des conflits, qui empêche les gens de se comprendre. Tout du moins, c’est ainsi que le jeune homme voyait les choses. Tout n’était qu’une question de naissance, de cadre de vie. Certes, nos actions comptaient mais ce n’était qu’une partie de l’iceberg. On se traînait le reste derrière nous, comme un poids qui nous écrase. En réalité, il n’y a aucune garantie de s’en sortir, même en faisant les efforts. L’on ne peut que haïr ceux pour qui tout va en se disant qu’un brin de malheur retirerait peut-être ce fucking sourire de leurs visages. Que si on les frappait assez fort, peut-être qu’on verrait les larmes dans les yeux. Qu’on retirerait leur masque pour prouver qu’en dessous, ils ne sont que chairs, comme n’importe qui d’autre. Mais on ne sait pas. On ignore que les autres mentent encore mieux que nous. Que ces gens que l’on juge comme étant parfaits ne sont pas toujours heureux. De là où ils viennent, ils n’ont pas le droit d’afficher la vérité. Ils sont ce qui poussent les autres à la colère et à l’effort. Pourtant, certains d’entre eux ne souhaiteraient que se retirer de ce podium sur lequel ils siègent, occupant la première place depuis le commencement de leur vie.

Peut-être que c’était un autre jugement qu’il n’aurait jamais dû imaginer, mais le plus jeune sentait que le professeur n’était pas totalement heureux. Pour ne pas dire pas vraiment. Voir pas du tout. En un sens, l’on avait l’impression qu’il en attendait trop de ceux qui l’entouraient et plus suffisamment de la part de sa propre personne. Cela était énervant, sans paraître anormal. Il n’y avait pas que la nouvelle génération qui était déçue, qui vivait sous le poids de la malchance. Et ça ne faisait qu’empirer. Les enfants d’une dizaine d’années étaient déjà des monstres là où leurs aînés avaient eu besoin de plus de temps. Comme si le processus de rejet du monde était de plus en plus rapide. Bientôt, il finirait ancré dans les gênes des gens et dès la maternelle, il y aurait des massacres. Du sang sur les jeux sensés être comme des remparts face aux adultes, des pleurs à la place des rires. L’espoir était un luxe et seuls quelques rares privilégiés étaient en mesure de se le payer.

C’est pour cela que les paroles de celui qui était presque un vieil homme, bientôt inutile dans cette société malgré son jeune âge, ne lui firent pas grand-chose. Posséder des capacités était une chose mais il n’était sans doute pas le seul à en avoir. En fait, il cherchait à se montrer différent des autres pour s’en sortir. Même si cela était un peu égoïste. Il aurait pu choisir d’aider les autres avec le peu qu’il savait. Les autres gamins de l’orphelinat auraient pu tuer pour un soutien au niveau scolaire et moral. Et, au lieu de cela, il choisissait de se donner une chance, de vivre sa propre vie en fuyant ce qu’il avait considéré comme étant une responsabilités jusque là. C’était comme avec les gens qui l’entouraient. Eux aussi il s’en écartait. Pour ne pas subir les reproches d’un génie qui a raté son existence parce qu’il s’est lancé dans la mauvaise voie, pour ne pas devoir prendre soin d’une sœur qu’il ne connaissait qu’à peine et qui lui faisait peur parce qu’elle le forçait à reconnaître qu’il était lié à quelqu’un. Ou ce père qu’il avait nommé ainsi sans lui demander son avis dont il ne voulait même pas aller voir la tombe pour ne pas y songer et refouler ce qu’il ressentait. Sa lâcheté était bien présente dans son cœur et dans son esprit. En fait, cet adulte aux allures de gamin pouvait suivre le chemin qu’il souhaiterait. Le sien. Mais, en faisant cela, il blesserait des gens. En un sens, n’est-ce pas cela vivre ? Découvrir les gens, les blesser, les aimer ? Vouloir être avec eux puis courir le plus loin possible ensuite.

Ses doigts manquèrent de froisser une des feuilles du livre. Une fois de plus, songer à tout cela était pénible et ça allait l’énerver. Donc provoquer une nouvelle crise et lui attirer des problèmes. Un soupir lui échappa et il referma, un brin brusquement, l’ouvrage pour le reposer sur la pile à ses côtés. Au moins, il aurait de la lecture dans les prochains jours. Cela l’aiderait sans doute à se concentrer un peu plus. Quoique Dive était assez content d’être en mesure de passer de plus en plus d’heures à lire. Au début, se trouver plus de dix minutes à la même place était un calvaire pour lui. Tout s’apprenait. Du pire au meilleur. Son regard chercha quelques secondes Ethan et il le fixa tandis qu’il s’exprimait. Pas dans les yeux bien sûr. Cela était réservé aux moments les plus graves.

Ainsi, les sorciers étaient aussi stupides que les moldus et, au lieu de juger sur la couleur ou les origines, ils se basaient sur le sang ? Une expression un brin mauvaise, tout simplement colérique et cruelle, se dessina une poignée de secondes sur son visage et ses poings agrippèrent, une fois de plus, un peu trop fort le rebord de la table sur laquelle il était assis. Pourtant, lorsqu’Ethan déclara que cela lui semblait futile, enfin tout du moins que ça ne devait plus avoir d’importance, il se calma un peu et ses traits se détendirent. Au moins, il n’était pas en compagnie d’un abruti. Cela lui aurait posé un problème. Chacun peut penser ce qu’il souhaite. Il n’empêche que d’autres ont des conventions assez solides pour ne pas accepter certaines paroles. Ses mains lâchèrent la table et réajusta son bandeau, en silence, au moment où la question fut posée. Sa main dérapa et la pièce de tissu glissa de sa chevelure à cet instant. Ce sujet ne lui faisait pas spécialement horreur, contrairement à ce que l’on pourrait croire, c’était juste qu’il n’aimait pas en parler. Ses jambes cessèrent de se balancer dans le vide et il commença à jouer avec le bandeau qui était, à présent, entre ses doigts.

« Je suis orphelin. Je ne les connais pas. »

Ce changement, si facilement perceptible, dans sa manière de s’exprimer, était revenu. Ses mots semblaient plus clairs et précis. Un peu trop peut-être. Comme une menace. Lui-même avait trop d’interrogations dans ce domaine pour vouloir converser là-dessus. Des tas de théories, de possibilités. Comme, par exemple, la couleur naturelle de ses yeux, qui était alors cachée par un voile de vert. Les gamins ne naissent pas avec un regard doré. Ce qui lui donnait l’impression qu’il venait peut-être d’une famille de sorciers. Et, en même temps, il s’était fait la promesse de ne jamais chercher à savoir la vérité. Chercher ses parents biologiques ? Pourquoi faire ça ? Ils ne l’avaient pas vu grandir, ils ne savaient rien de lui. Alors, ils pouvaient aller se faire voir. Dive tira la langue à Ethan, comme pour le défier de faire une remarque quelconque, même s’il se doutait que l’autre n’était pas du genre à le prendre en pitié, et heureusement. Jamais il n’avait été en mesure de supporter les gens qui le regardait de haut à cause de ça. Ca lui donnait envie de les frapper, encore et encore. Quoique chez lui, c’était un comportement plutôt normal.

« Et c’est de la connerie de juger les gens par leur sang. »

Aucune justification ne s’échappa de ses lèvres. Sans doute avait-il la sensation qu’il se serait embrouillé en essayant de s’expliquer. Surtout qu’une évidence ne devrait pas avoir besoin que l’on la détaille. Il remit son bandeau à cet instant, décidant qu’avoir ses cheveux devant son regard l’agaçait un peu trop et il reporta son attention sur son aîné. Ce dernier paraissait un brin ailleurs. Pas énormément, juste un brin. Un regard noir fut adressé au professeur et le garçon eut presque envie de lui balancer un truc dessus pour attirer de nouveau l’attention de l’autre. Cela ne se faisait cependant pas et il contenta de descendre de la table pour simplement s’y adosser.

« Hey ! Vous êtes quoi, vous ? »

D’instinct, Dive supposait que le sérieux professeur était plutôt un sang-mêlé. Sans trop savoir pourquoi. Peut-être parce qu’il n’avait pas l’air de se sentir supérieur aux autres mais qu’il parlait des nés-moldus d’une façon qui donnait l’impression qu’il n’en était pas un. Bah, après, le sale gosse n’en savait rien. Et il n’était généralement pas très doué pour interpréter ces trucs là. Puis, quelque chose lui vint en tête.

« D’toute façon, ça joue pas sur la puissance du sorcier, donc on s’en branle. »

Bien que sa phrase sonnait comme une affirmation, il n’en était pas si sûr. Cela lui paraissait juste logique. Sinon, les élèves n’auraient pas été mélangés comme ils l’étaient, parce que chaque sang aurait eu besoin de cours différents adaptés à leur niveau. En tout cas, pour quelqu’un qui n’appréciait guère la magie, Dive était étrangement calme et concentré à ce moment là. Passer plus de cinq minutes sans qu’il ne se blesse était un bel exploit après tout. Et puis, de façon inconsciente, le plus jeune essayait de sortir Ethan de ses pensées.
Revenir en haut Aller en bas
Ethan McLorgan
Ethan McLorgan
Directeur de Nasteen - Potions MagiquesDirecteur de Nasteen - Potions Magiques

Identifiant Joueur
Âge: 22 ans
Sexe: Masculin
Localisation: Sur un tabouret.
Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Icon_minitimeMer 29 Juin - 0:49

Les choix de vie. Ils s’imposent, plus ou moins, aux gens comme des évidences qu’un jour il faut se prendre en main. Certains les délaissent, d’autres les saisissent. Chacun sa chance, ou son malheur. Il est des hommes aussi qui s’inhibent, s’empêchent de vivre parce que ces autres, autour de nous, ces handicapés de chance, il faut bien les aider. Alors entre quoi choisir? Déjà auparavant, il y avait des héros, ces êtres suffisamment courageux pour deux, pour trois, qui consacraient leur vie entière à aider leur prochain. Avant, il y avait aussi ceux qui détournaient les yeux devant la misère ; on ne peut guère leur en vouloir, ça fait tâche de constater la pourriture qui se répand un peu plus sur le monde. Ceux-là optent pour un petit confort qu’ils espèrent ne jamais voir troublé, ils ne songent pas aux autres, c’est bien trop douloureux et la culpabilité est un sentiment embêtant.

Les héros d’hier, ils étaient nombreux. À présent, on détourne un peu tous le regard. Pas forcément totalement, observer les immondices qui trainent dans les rues permet d’apprendre beaucoup de choses. Par exemple, ainsi on peut savoir si on fera partie des héros, ou des autres. Si on courbera l’échine pour autrui ou si on l’achèvera par notre indifférence. Apprendre, c’est bien. Pour cela, il faut bien côtoyer un peu le monde, le regarder dans les yeux.
Et malgré tout ça, entre égoïsme et altruisme, la frontière est bien mince. On blâme souvent ceux qui choisissent de sauver leur peaux au détriment des autres, tout comme on loue ceux qui acceptent de mordre la poussière par élan de bonté. Cependant, on dit aussi qu’ils sont imbéciles de se perdre ainsi, pour des inconnus ; on finit même par dire des solitaires qu’ils ont bien eu raison de ne pas se mêler à la moisissure humaine. Qui a tort, qui a raison ; la réponse demeure difficile à déterminer. Choisir le juste milieu ; décider de se laisser vivre en donnant également un peu de soi. Après tout, quand nous serons pauvres, malades, tués à la tâche, qui viendra prendre notre place pour sauver le démuni ? Apprendre à faire la part des choses et accepter que si l’on vit, c’est aussi pour soi.

Ethan, dans cette description, n’aurait pas trop su où se situer. Par dévalorisation, cette mauvaise habitude qu’il avait commencée à prendre depuis quelques mois seulement, il aurait dit de lui qu’il n’était rien d’autre qu’un pur égoïste. Ne plus regarder les autres. A quoi ça servait de toute façon ? Il pensait alors à Noah. Certes, il avait tenté de l’aider, comme il le pouvait, puis avait finalement choisi de laisser faire un centre plus adapté aux conditions de son frère. La raison ? Lui-même, sa vie. Un jour, il avait décidé qu’il arrêterait, qu’il ne s’occuperait plus des autres. Pour que ce soit plus facile, il n’avait plus cessé de se plonger dans les livres de la bibliothèque, se construisant un savoir un peu plus important à chaque fois. Mais tout ça l’avait coupé du monde et de la réalité. Aujourd’hui, il ne savait plus trop où il en était. Une fois encore, il avait le choix… pour son père. Respecter sa dernière volonté et mettre dans sa poche sa rancœur, ou bien le laisser pourrir dans une quelconque fosse commune, loin de leur mère. De la même manière, seul dans le cachot en compagnie de Dive, c’était un nouveau choix : s’ouvrir ou bien resserrer la barrière qu’il avait construite. Aussi, son attitude en classe poussait généralement les élèves à le détester quand lui les méprisait. Une méthode, comme une autre, parce qu’il a décidé de s’en foutre, et qu’en même temps… haïr quelqu’un nous pousse parfois à mieux avancer, pour lui en mettre plein la figure, revendiquer son importance, son droit à la réussite. Et pour lui, Ethan, se faire détester comme ça, ça avait le goût du regard qu’avait posait Noah un jour sur lui ; ce fameux jour où il avait décidé que non, il ne l’aiderait plus et qu’il tenterait de sauver sa vie comme il le pourrait.

Orphelin. C’était une chose que le professeur connaissait… en partie seulement. Jusqu’à ses onze ans, Ethan avait bénéficié de la présence d’un père et d’une mère aimants. Puis le premier avait subitement disparu, laissé pour mort ; la deuxième, trop fatiguée, tuée d’amour, s’était laissée mourir lentement. Orphelin, à l’adolescence, nouveau père d’un gamin qui ne rêve même plus et qui déteste la vie pour ce qu’elle lui a pris, aujourd’hui Ethan McLorgan était comme Dive Storm-Thacker, un orphelin. A la différence que son père avait finalement refait surface un jour, même si c’était pour ne plus être des leurs à présent ; aussi, Dive avait été orphelin depuis plus longtemps, depuis toujours en fait. Ce gosse était un abandonné à la naissance, et au fil des années, s’était avéré être une épave entière à construire. L’impossibilité de se connaître parce que l’on avait souffert de l’absence de ses parents, Ethan pensait que la chose était tout-à-fait possible. C’était sans doute le cas avec Dive.
Il ne dît rien. Il ne posa pas d’ailleurs un regard sur l’enfant. Ça n’aurait pas été de la pitié, probablement un peu de compréhension et de compassion, mais Dive n’en avait sans nul doute pas besoin. C’était un dur, ce Dive, il ne devait pas avoir envie de subir ce genre de partage de sentiments. D’ailleurs, son ton et sa langue qui se tira prouva bien qu’il avait fait le bon choix en ne se manifestant pas. Par habitude, il adressa une léger regard noir au gamin, pour son comportement un peu sauvage. Relevant les yeux vers lui, c’est ainsi qu’il s’aperçut que les cheveux de Dive lui tombaient sur le visage, défaits du bandeau qui les retenaient auparavant. Il ne tarda pas à le remettre, un détail qui au final, ne s’imposait pas vraiment à l’esprit d’Ethan. Seulement il pouvait prendre compte de ce léger changement, cette légèreté, ce côté… peut-être… moins sauvage

Le sang, c’est vrai que c’était important pour certaines personnes. Devait-on les blâmer pour leur manque d’ouverture d’esprit ? Peut-être. Et en même temps, dans une famille descendante d’une longue lignée de sorciers, peut-on vraiment s’attendre à ce qu’ils acceptent qu’un beau jour la continuité soit rompue ? Le sang, c’est peut-être une part de l’identité. Se dire qu’on est le mélange de telle et telle entité humaine, elle-même descendante d’une autre, etc… Ainsi, on peut remonter loin ; ainsi, on sait à qui l’on appartient quand on est enfant, qui devrait prendre soin de nous, nous border le soir, nous aimer. L’identité, ça a de la valeur. A une époque, bien sûr ça avait de l’importance d’avoir un sang pur. Ça permettait d’avoir plus de terres que les autres, plus de privilèges ; l’histoire s’écrit comme ça : elle met en scène la suprématie d’une poignée sur une majorité qui un jour se rebelle pour chercher l’égalité. Aujourd’hui, le sang n’avait plus tellement d’importance ; sauf pour certains encore trop snobs pour avouer qu’ils sont au même rang que les sang-mêlés ou les nés-moldus.

Le papier, dans sa poche. Un petit bout de son histoire, de son identité. Celle qui livre les secrets, qui pousse aux silences. Il pensa à Seth ; il aimerait bien lui en parler, un soir, allongé entre ses bras, les baisers de l’autre le couvrant d’amour. Se décharger un peu de cet élan de haine contre son géniteur, ce lâche, et contre lui-même aussi, refusant d’aider soin frère, d’oublier le passé, refusant de pardonner. Il se haïssait lui-même au fond ; d’être tout aussi lâche, égoïste, moche, et… amoureux ? S’en voulait-il vraiment pour ça ? La réponse lui vint, accompagnée d’une élan de chaleur dans son cœur qui le fit sourire, probablement niaisement. S’il devait être fier d’une chose aujourd’hui, c’était bien d’être amoureux, même si cela impliquait de l’être d’un autre homme. Et puis, c’était Seth après tout, il était bien plus qu’un simple humain à ses yeux.

La question de l’autre le tira de sa rêverie. Une fois encore, il était question d’identité. Le sang. Il devait à son père son côté sorcier. De sa mère, il détenait son côté moldu inexploité. Peut-être qu’être de sang-mêlé aide davantage à se tenir à distance de cette arrogance de sang-pur.

« Mon père était sorcier ; ma mère, elle, était moldue. Mais elle n’a jamais eu de mal s’adapter. Du coup, seul le fait qu’elle n’avait pas de baguette magique montrait qu’elle n’était pas sorcière. »

L’imparfait ; tous deux étaient morts, c’est vrai. Son père avait trouvé plus classe de le faire une seconde fois, voilà tout. En y pensant, il se dirigea vers son bureau et prit une plume et un bout de parchemin.

Noah,

Bien que tu m’en feras une montagne ; je prends l’enterrement à mes frais. Ne t’occupe de rien, tout sera arrangé.
Devant ton insistance, je me vois également obligé de t’accompagner. Je serai donc directement sur place. Pas de chapelle pour moi, tu sais très bien que je n’ai jamais aimé ça.
Bien à toi,
Ethan.

PS : Prend soin de toi.


Il enverrait le tout un peu plus tard, en en confiant la tâche à La Flèche. La question de Dive ne lui parut pas si lointaine. Il n’avait pas vraiment pris le temps de réfléchir à ce qu’il écrirait, s’était contenté de gribouiller deux trois choses, encore incertain de sa décision d’accepter que l’on enterre un homme tel que son père aux côtés de leur mère. Encore, il pensait que c’était un bien grand cadeau qu’ils allaient lui faire ; bien plus qu’il ne l’aurait jamais mérité. Peu importe de toute façon… Noah était encore un peu trop jeune pour se soucier de tout ça, de la paperasse, des frais, de tout ce qui approchait la mort d’un de leurs parents. Revenant plutôt à Dive, sa façon de parler, vulgaire, le chiffonna un peu. Levant les yeux au plafond d’abord, il les reposa sur lui, un peu plus sombre.

« Si vous voulez enseigner un jour, il faudra tôt ou tard apprendre à vous exprimer de manière correcte, Dive. Je le reconnais, je parle un peu comme un snob et vous n’avez aucune raison de faire pareil, mais soyez au moins bon exemple pour vos futurs élèves... »

C’était peut-être un reproche de plus qu’il aurait dû éviter de faire. D’une certaine façon, c’était davantage un conseil qu’un blâme. Et si le gamin souhaitait vraiment intégrer l’école plus tard, dans son nouveau rôle de professeur, il se devrait bien de se plier à quelques règles. Afin d’amoindrir l’impact de sa remarque, Ethan revint sur l’affirmation incertaine de Dive :

« … Mais vous devinez juste ; que l’on soit né-moldu, de sang-mêlé ou bien de sang pur, il n’y a aucune différence quant à la magie. C’est bien que qui était exaspérant chez les nobles sangs-purs ! Vous n’avez donc pas à vous en soucier pour votre niveau. Et puis… votre retard n’a aucun rapport avec ça. »

Il prit un temps avant de reprendre, marquant une pause pour contempler le jeune surveillant. Son regard vert le bouleversa, une fois encore. Les yeux de Noah, les yeux de sa mère s’y reflétaient. Il racla un peu sa gorge, comme pour éclaircir sa voix.

« Nous… nous devrions peut-être songer à planifier nos cours. Il serait bon que vous commenciez par lire d’abord les quelques ouvrages que je vous ai donné. Ainsi nous pourrions voir ce que je vous enseignerai durant nos rendez-vous. Vous pouvez tout aussi bien vous entrainez dans votre chambre également. »

Replaçant légèrement ses lunettes sur son nez – il lui arrivait parfois d’oublier qu’il les portait, malgré l’épouvantable vue qu’il avait sans elles – il reprit une plume et se mit à griffonner.

« Nous pourrions peut-être partager la semaine et les séances en diverses matières. Nous passerions davantage de temps sur la pratique de sortilèges, un peu moins sur les potions, quant à la théorie, l’histoire de la magie, je vous laisse aux livres que je vous ai recommandés. Vous pouvez toujours me poser des questions si besoin. Que pensez-vous de tout cela ? »

Relevant légèrement les yeux pour le regarder, Ethan avait un peu l’impression de donner trop de directives pour le jeune surveillant qui, il commençait à le comprendre, n’approuverait probablement pas d’être considéré comme un élève. Lui demander son avis, il l’espérait, l’aiderait peut-être à se sentir davantage concerné, et lui ferait comprendre que lui-même avait son mot à dire dans cet apprentissage improvisé.
Revenir en haut Aller en bas
Dive Storm-Thacker
Dive Storm-Thacker
SurveillantSurveillant

Identifiant Joueur
Âge: Twenty.
Sexe: I'm a girl~
Localisation: Somewhere between my chair and my computer.
Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Icon_minitimeVen 1 Juil - 8:12

Une famille. Techniquement, cela est une contrainte de naissance. Un poids que l’on semble se traîner. Il s’agit là d’un de ces nombreux choix que l’existence fait pour vous et vous ne pouvez rien en dire. Même si vous le pouviez, qui vous écouterait ? Il n’y a pas de famille parfaite, juste des concepts différents qui nous touchent plus ou moins. Certains vivent pour leurs proches de sang. D’autres s’en écartent. Et il y a ceux qui ne les connaissent même pas. Selon le garçon, cela n’avait rien de dramatique. Connaître ceux qui l’avaient abandonné ne l’intéressait guère. A l’orphelinat, il y avait un atelier qui consistait à imaginer une raison pour l’abandon. Une douce, sublime et impossible. Dive n’avait jamais cherché à se prêter au jeu. Il avait accusé ses géniteurs avec toutes les inventions cruelles qui lui venait, sans la moindre honte. De la rancœur, voilà ce qui habitait son cœur à cette époque. A présent, plus rien ne restait à ce sujet. Juste un vide qui ne se comblerait jamais. Un de plus. Le jeune homme n’avait pas besoin des liens du sang. Il y avait des gens qui comptaient pour lui et qui étaient tout ce qui importait. Ce père adoptif mort mais toujours vivant dans son esprit. Cette sœur fantasque et un brin effrayante toute aussi perdue que lui, ou encore ce sadique qui n’avait jamais été aimé et qu’il surnommait son frère. Ce fragile équilibre qu’il menait avec eux n’avait rien de commun avec un miracle ou une félicité quelconque. Et c’était tant mieux. Les miracles n’existent que pour les fous incapables de se contenter de ce qu’ils possèdent durant l’instant présent.

Ainsi, au sujet de son aîné, son raisonnement était juste. De façon simplement instinctive, et logique, le surveillant était parfaitement en mesure de comprendre les choses après tout. Enfin, lorsqu’il acceptait de croire en ses propres capacités, ce qui était rare. Son regard vert s’était posé sur ses baskets lorsque le son d’une plume grattant sur un parchemin attira son attention. L’autre rédigeait. Mais quoi ? Cela, ce n’était pas ses affaires. Dive n’était pas un fouineur et il n’était pas le genre à se rapprocher pour lire par-dessus l’épaule d’Ethan. Cependant, la pensée que ce qu’il écrivait puisse avoir un rapport avec leur conversation le traversa. Avant de disparaître dans les méandres de son cerveau, qui était déjà passer à autre chose. La concentration était un de ses points faibles les plus mesquins. Un qui frappe sans prévenir n’importe quand.

La remarque sur sa manière de s’exprimer lui arracha un grognement et sa langue se tira. Ce fut à cet instant qu’il réalisa qu’il était en train de confirmer son aîné dans son incapacité à être politiquement correct et sa langue retourna sagement dans sa bouche. Plus tôt, sa façon d’articuler les mots, ainsi que son choix de vocabulaire, avaient semblé s’améliorer. Cela restait malheureusement quelque chose d’assez rare, qui ne se déclenchait que lorsque le besoin d’être sérieux se faisait trop fort. Le mécanisme était lié à son estime de lui-même, ce qui l’empêchait de se déclencher bien souvent. Et puis, être vulgaire, cela l’amusait, lui donnait l’impression d’être encore plus rebelle qu’il ne l’était. Cela allait bien avec son absence de maturité, le rôle qu’il s’était imposé de façon inconsciente à force d’être rejeté par la majorité du monde.

« Fuck off ! S’ils sont pas contents, ils auront qu’à aller s’faire voir ! »

Immédiatement après avoir parlé, le gamin réalisa son erreur et soupira. Les mots étaient sortis tous seuls, une fois de plus. Cela, il n’avait même plus à le dire, c’était évident. Se corriger lui demanda quelques instants, ce qui autorisa son aîné à poursuivre ses explications. Tiens, pour ça aussi, il avait raison. A croire que son esprit fonctionnait étrangement bien en ce jour.

« J’ferai un effort avec les mômes ! »

La façon dont le professeur énonça à quel point les nobles de sang-pur étaient agaçant était intéressante et une lueur d’amusement traversa ses yeux teintés par la magie. On lui avait toujours répété que les professeurs ne devaient pas donner leur opinion en expliquant les choses mais Dive songea que c’était mieux lorsqu’ils le faisaient. Là, il avait une conversation avec quelqu’un. Ce n’était pas qu’une leçon monotone mais un échange. Confusément, cela lui plaisait, même s’il ne réalisait pas vraiment en quoi pour l’instant. Après, l’adulte ne se comportait sans doute pas ainsi durant ses cours. Là n’était cependant pas la question. L’instant présent comptait bien plus que ceux qui ne le regardait pas. Celui qui se considèrait encore comme un adolescent se contenta d’un hochement brusque de la tête qui fit, une fois de plus, craquer sa pauvre nuque. La suite fut cependant différente. Des explications, des obligations aux allures de contraintes, s’amassant comme un poids. Trop de choses étaient imposées tandis qu’Ethan énonçait ce qui allait devoir être fait. Ca l’avait toujours insupporté ; l’ordre, les choses bien organisées. Cela se lisait à la moue un peu ennuyée qui se formait sur ses traits, à sa façon d’écouter sans répondre. Le scolaire en lui-même ne l’intéressait pas. Bien sûr, apprendre était l'un de ses buts principaux. C’est la méthode qui lui posait un problème.

Tandis qu’il réfléchissait à une façon d’expliquer son ressentiment envers ce type de méthode, le voyou s’était assis sur une table, de nouveau, tout en fixant le mur, soit en étant dos à Ethan. Cela pour garder sa concentration. Le vieux était un brin déstabilisant au final. Même si Dive n’aurait avoué cela pour rien au monde. Et puis, de façon brusque et dénuée de sens, le garçon se laissa tomber en arrière, se retrouvant la tête en bas. Heureusement, ses jambes avaient plutôt bien accrochées la table et cette dernière était haute. Sans quoi il se serait éclaté le crâne contre les dalles de la pièce. Et, à la question ‘Est-ce que Dive y avait songé ?’ la réponse est négative, comme d’habitude. La position ne lui posait en elle-même aucun problème. Il s’était tenu de cette façon un paquet de fois dans son existence, surtout lorsqu’il était gamin. Le plus drôle était de le faire sur les barres du terrain de jeux, mais les murs remplissaient également plutôt bien le rôle de support. Sans compter que le corps enseignant semblait apprécier qu’il se retrouve la tête en bas ces derniers temps.

« J’vais lire les bouquins. J’adore lire ! »


Une pause fut marquée tandis qu’il rattrapait son bandeau, qui ne semblait guère apprécier la position. Bah, au moins, la tête en bas, le jeune rebelle ne risquait plus d’avoir sa chevelure devant ses yeux. Bon, à présent, il était de nouveau en mesure de se concentrer sur son aîné. Enfin, dans la limite du raisonnable. Celui qui faisait la guerre aux chaises, et cela depuis plusieurs années visiblement, songea à ce qui était proposé pendant une bonne minute avant d’écarter les lèvres pour fournir son avis.

« Pas tous les fucking jours quand même vos cours, hein ? Et puis, j’veux apprendre les potions autant qu’les sortilèges ! Faisons un cinquante-cinquante ! L’jeudi, par exemple, j’viens vous voir pour les questions sur le reste. »


Réfléchissant à ce qu’il venait de suggérer, Dive songea que cela lui paraissait équilibré. Après tout, des gamins attendaient impatiemment qu’il les torture, donc il n’était pas en mesure de consacrer tout son temps libre aux études, un brin tardives, qu’il pratiquait en compagnie de ce sympathique professeur de potions au regard souvent meurtrier. Sa langue se tira d’ailleurs de nouveau à ce dernier, sans la moindre méchanceté. Sa position n’était pas des plus pratiques et, outre le fait que sa baguette était tombée de sa poche et gisait à présent sur le sol, son débardeur, sous sa chemise ouverte, remontait légèrement, laissant voir quelques ecchymoses. Un véritable patchwork, ce garçon.

« En échange, vous voulez un truc, ‘Than ? »


Sa demande était des plus innocentes. Après tout, de là d’où il venait, les services n’étaient jamais gratuits, alors autant proposer de l’aider à son tour. Même s’il ne songeait pas un instant pouvoir être d’une quelconque utilité envers ce maître de la magie. Tiens, à ce sujet… Quelque chose lui revint alors en mémoire et il s’adressa à son aîné tout en tentant de ramasser sa baguette de sa main gauche, se tordant presque le bras au passage.

« Et la magie noire, j’l’apprends quand ? »

Les enfants. Vous pouvez tenter autant que vous le voulez de détourner leur attention, ils savent revenir au sujet principal très facilement. Finalement, le jeune surveillant parvint à agripper sa baguette, après avoir tenté pendant plusieurs minutes de le faire en alternant ses mains. Dive avait la particularité d’être ambidextre sans même s’en rendre compte. Et dans tous les domaines. Malheureusement, le pauvre garçon ne connaissait pas le mot et avait toujours songé que c’était quelque chose de parfaitement normal de pouvoir utiliser ses deux mains pour tout.


Dernière édition par Dive Storm-Thacker le Sam 2 Juil - 1:08, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Ethan McLorgan
Ethan McLorgan
Directeur de Nasteen - Potions MagiquesDirecteur de Nasteen - Potions Magiques

Identifiant Joueur
Âge: 22 ans
Sexe: Masculin
Localisation: Sur un tabouret.
Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Icon_minitimeVen 1 Juil - 11:47

Quand on pensait à ces choses qui s’imposent d’elles-mêmes pour façonner notre vie, il était évident que la famille dans laquelle nous naissions en faisait partie. Comme dit l’adage, on ne choisit pas sa famille mais on peut choisir ses amis. Il arrivait parfois à Ethan d’y penser. Comme tout le monde, il n’avait pas choisi. Le hasard avait égoïstement décidé que seule l’union d’Eckhart McLorgan et de Sinead Ó Meadhra donnerait naissance aux petits Ethan et Noah. Il aurait volontiers accepté de ne jamais avoir le père qu’il avait eu, mais un autre qui, lui, ne serait pas parti et n’aurait pas détruit leur famille si heureuse jusque-là. Certes, s’il n’avait pas été là, Ethan et même Noah n’aurait jamais existé. Pourtant, lorsqu’il était encore jeune, le garçon qu’il était aurait adoré qu’un de ses copains d’époque lui prête son père. Naturellement, jamais la chose ne fut proposée, jamais Ethan n’eut un autre géniteur que le sien. Un jour, il était parti, mort. C’était ce que tous croyaient. Tous les souvenirs qu’il avait de cette figure paternelle s’étaient envolés pour laisser place à une incompréhension du monde. Pourquoi perdait-on les gens auxquels on tenait ? Quand on est encore un gamin, on ne comprend pas ces choses, on ne les accepte pas. Non, tout ce qui avait été construit avec son père s’était envolé le jour de son soi-disant décès. Sa famille, on ne la choisit pas, non. Lui, il regrettait son père parce qu’il n’en gardait plus rien que l’image d’un homme qui les avait abandonné une première fois, saccageant tout sur son passage pour revenir après comme si de rien n’était.
Mais dans son malheur, il était également le fils de Sinead, l’Irlandaise. Bien qu’il ne parlait pas de sa patrie très souvent, Ethan reconnaissait aimer son île pour ce lien qu’elle avait avec la douce Sinead. A elle-même, elle était un symbole d’espoir avant de céder à la renonciation et de porter la tenue de martyr. Avant sa perdition, Sinead avait tout d’une bonne mère attendrissante, joyeuse de vivre, aimante. La parfaite épouse dévouée, le figure maternelle prête à tout pour ses enfants. Ethan avait gardé en lui tous les souvenirs se rapportant à elle. Bizarrement, même après sa mort, rien n’avait réussi à entacher l’amour qu’il lui vouait.
Il avait eu aussi un frère, Noah, qui s’était construit un peu à la figure de son frère lors des dix premières années, avant de sombrer dans la délinquance. C’était une réaction banale pour un gamin qui avait perdu son père puis sa mère. Ethan n’avait pas choisi une fois encore de devenir un père de substitution aux alentours de ses seize ans.

L’exemple. C’était important. Autant il en avait été un, involontairement, lorsqu’il était plus jeune et que le petit Noah avait cherché à s’identifier à quelqu’un ; autant une fois orphelins, il avait tenté de lui montrer la marche à suivre, en vain. Le centre avait eu plus de succès pour ça. Pas lui. Quand il y réfléchissait, il se demandait quel exemple il aurait pu donner à son frère. Celui d’un gamin qui se cache dans les bouquins pour se protéger du monde ? Au final, ça n’avait jamais vraiment rien eu de tentant. Et puis de toute façon, il avait abandonné.
Donner l’exemple. C’est ce qu’il essayait de faire également ce soir-là avec Dive. Ne plus se mutiler, modérer ses propos, se tenir tranquille, travailler, apprendre, garder sa baguette à la main, etc… autant de règles qu’il était en train de lui ancrer dans la tête. Du moins, c’était ce qu’il essayait de faire. Et pourquoi ? Parce qu’il faut toujours une figure d’autorité sur laquelle se baser. Il n’admettait pas en être une bonne, mais pour Dive, il prenait un peu la place que Joan Speeley avait pris pour lui plus tôt : celle d’un mentor. C’était involontaire ; ça, il ne s’en rendait pas compte, il aurait détesté cette idée.

Dive semblait comprendre, finalement. Lui-même plus tard, s’il voulait devenir professeur d’Histoire de la magie, aurait à donner l’exemple. Pour cela, il aurait certes besoin de produire un grand effort ; mais Ethan ne doutait pas que le garçon puisse y arriver. Et pourtant, lorsqu’il commença à énoncer les différents travaux et obligations que comporteraient l’apprentissage du surveillant ; il lui sembla bien déceler une pointe de réticence chez le gamin. Dive n’avait plus rien d’un élève. Peut-être était-ce cela qui le rebutait. Cette bonne vieille méthode que l’on instaure pour encadrer ce troupeau de bêtes ahuries. Sans berger, sans enclot, tous s’éparpillent et n’écoutent rien. Bon, Ethan n’aimait pas vraiment comparer les jeunes sorciers à des animaux, et pourtant, seuls livrés à eux-mêmes, c’était un peu ce qu’ils étaient. Alors oui, elle était utile pour des enfants de première, deuxième ou même troisième année ; mais il en était sans doute autrement pour Dive qui semblait bien ne pas s’accorder avec le système scolaire. Par ailleurs, le doute subsistait. Le surveillant avait encore quelque chose de sauvage dans son caractère, comme ces gamins que l’on ne maîtrise pas. Son attitude elle-même à ne pas savoir tenir en place le prouvait.

Ethan leva les yeux au plafond, exprimant un soupir en voyant le jeune gamin la tête en bas, perché sur une table. Comme il le pensait, il n’était pas capable de se maintenir plus d’une minute à un même endroit sans se mettre dans une position inadéquate. Sans doute était-ce sa manière de marquer sa désinvolture et son refus de se coller à une méthode trop classique. Ou peut-être rien de tout ça. Ethan faisait partie de ces enseignants nouveaux qui essaient de trouver le meilleur moyen d’apprendre quelque chose aux nouvelles générations. Pour cela, tout en gardant un peu de la méthode souche, il se permettait de s’en échappait un peu, par moment. Son caractère vicieux et sombre, narquois et supérieur, froid et strict, c’était un peu de son propre chef. Certes, tout cela collait plus ou moins avec l’identité qu’il s’était construite au fil des années ; par conséquent, c’était plus facile d’en user durant ses cours.
Le laissant ainsi gaspiller son énergie, Ethan, ne fît rien, écoutant la réponse du gamin. Travailler tous les jours seraient bien évidemment trop exténuant et pour Dive, et pour Ethan. A croire que le surveillant était capable de réfléchir dans cette position. S’il savait à peu près se canaliser, c’était déjà ça.

« Non, se voir tous les jours seraient une mauvaise idée, vous avez raison. Vous en auriez vite assez de mon autorité, et moi de votre cirque avec les tables et chaises. Si nous comptons donc le jeudi pour les questions concernant vos lectures, nous pourrions ajouter un soir ou deux pour la pratique. »

Le professeur était assez content de voir que Dive voulait tout apprendre autant la potion que les sortilèges. C’était un peu rare généralement de voir des élèves assoiffés de découvertes. Comme il s’agissait de sa propre matière, il en éprouvait donc une légère fierté. Pourtant, il n’en montra rien.

« Pour les potions, je vous fournirai un chaudron, que vous entretiendrez vous-mêmes, et quelques ingrédients basiques. Certaines prendront plus de temps que d’autres ; il faudra apprendre à gérer notre temps. »

Ça n’avait pas grande importance tout ce qu’il disait ; mais en même temps, il rédigeait ses idées sur un parchemin, afin d’en garder une trace écrite.
La proposition du gamin le surprît alors. Que voulait-il dire par quelque chose en échange ? Ethan ne s’y était pas attendu. Après tout, en tant qu’en enseignant, il ne demandait jamais rien à ses élèves, ou du moins, seulement qu’ils fassent leur travail, et bien. Sans doute que Dive, lui, fonctionnait ainsi. C’était peut-être une habitude qu’il avait pris de ne jamais obtenir quelque chose sans une contrepartie. Il n’en était pourtant pas question pour Ethan. Du moins, avec un malin plaisir, une petite idée lui vint, qui, sans pour autant être prise au sérieux, était davantage faite pour taquiner le gamin.

« Et bien… vous pourriez peut-être apprendre à vous servir d’une chaise. »

Son ton était un peu froid. Une fois encore, il ne le contrôlait pas. La sympathie et la douceur d’un moment de légèreté lui était trop inconnu pour qu’il puisse agir en conséquence. Ici, il n’était que le professeur de potions, reconnus pour sa discipline. Afin de cacher un peu cet effet non voulu, il tenta un léger sourire avant de se reprendre.

« Non, plus sérieusement, Dive, je n’attends rien de vous. Non pas que vous n’êtes pas intéressant mais… »

Les mots semblaient lui manquer. Le pire étant qu’il donnait un tout autre sens à ses propos qu’il ne l’aurait voulu. Soudainement gêné de ne plus savoir s’exprimer, il passa sa main gauche dans ses cheveux, les ébouriffants un peu avant de les laisser retomber sur son visage. Bêtement, il s’en trouvait déstabilisé.

« …Merci de votre offre, mais il n’était pas question d’échange. »

L’atmosphère retrouva bientôt son naturel lorsque le garçon évoqua la magie noire. C’est vrai que les jeunes ne retenaient que ce qu’ils voulaient. Dive n’avait rien oublié du début de leur conversation mais c’était contenté de le placer dans un coin de sa mémoire pour l’exploiter à nouveau plus tard. La magie noire. C’était séduisant, et il n’en voulait pas au gamin de s’y intéressait. Lui-même l’avait étudié, afin d’accroître ses connaissances et de se faire une idée plus nette de ce qu’était la magie et où en était les limites.

« Vous savez, la magie noire, tout comme la magie blanche, est quelque chose de très relatif. Tout à l’heure, vous disiez que vous auriez pu m’infliger le sortilège de l’Impérium. Voilà un sort qui touche à la magie noire, car par nature, il est fait pour nuire à autrui. La magie, elle, est à la base neutre. Tout dépend ensuite de l’impact que vous lui donnez. Si vous voulez faire du mal, notamment à un innocent, alors votre magie aura un caractère maléfique. Tout ne dépend que de l’usage que vous faites de vos sorts, de vos potions… c’est, c’est assez abstrait je le reconnais. »

Il ne savait pas trop où il se devait de s’arrêter. Bien que Dive semblait curieux de découvrir la magie sous toutes ses formes, il était peut-être dangereux de l’introduire directement dans ce chemin. Beaucoup d’élèves avaient du mal à reconnaître la limite entre le bien et le mal. Certaines écoles même avaient des cours visant à enseigner la magie noire.

« Pourquoi cela vous intéresse-t-il donc ? Pour un départ, je vous conseillerai plutôt de vous centrer sur la magie neutre. Après, plus tard, nous pourrons scruter les choses avec plus de profondeurs si vous le voulez toujours. Mais comprenez bien qu’il serait dangereux de vous initier dès maintenant à la magie noire alors que vous n’êtes pas encore… à l’aise, avec la magie. »

Il hésita un moment, puis continua.

« La magie noire, tout comme la potion que vous avez refusé pour vous soigner, c’est une affaire de facilité. On se laisse bien vite séduire par le panel de possibilités qu’elle offre. Si vous laissez votre conscience de côté, elle vous enveloppera dans un voile si sombre que vous aurez du mal à vous en échapper. Beaucoup perdent le contrôle en l’étudiant. Je vous conseille donc la prudence. »

Il l’avait bien aperçu plus tôt dans la soirée, Dive était assez dégoûté par la puissance de la magie. Il espérait un peu avoir calmé cette soif de connaissance qui pouvait être malsaine selon qui voulez l’acquérir.
Revenir en haut Aller en bas
Dive Storm-Thacker
Dive Storm-Thacker
SurveillantSurveillant

Identifiant Joueur
Âge: Twenty.
Sexe: I'm a girl~
Localisation: Somewhere between my chair and my computer.
Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Icon_minitimeSam 2 Juil - 1:09

Se rebeller contre la société était un truc de gamins, de gosses un peu paumés qui n’ont pas envie qu’on leur impose les choses mais qui n’ont pas non plus le courage de les changer. Si cela était le cas, s’ils étaient assez forts pour tenter de faire bouger les choses, alors l’on était en mesure de les prendre au sérieux et de ne pas juste les voir comme une bande de parias. Cela n’arrivait pourtant que rarement. A l’adolescence, les règles deviennent un poids, un enfer. L’on est trop vieux pour se laisser guider et pas suffisamment mature pour être en mesure de trouver notre propre voie sans aide. Ce paradoxe habitait l’esprit du garçon depuis des années, un peu trop. Lui avait vu un ennemi dans ceux qui l’entouraient bien avant son adolescence, qui n’en avait pas été véritablement une par ailleurs. Dive ne s’était jamais rangé dans une tranche d’âge précise. Pour ne pas dire qu’il lui arrivait encore fréquemment d’agir comme un gamin, même aujourd’hui. Alors que, petit, il avait tendance à se montrer moins enfantin. Ne pas jouer avec les autres, rester dans son coin et songer que le monde était cruel et stupide. Comme un adulte rentrant d’une journée de travail trop complexe. On l’avait nommé paria à cause de son regard à l’époque où personne ne connaissait encore le sens de ce terme et il avait passé son existence à se faire juger, pour ça et pour tout le reste. Et, au lieu de l’inciter à changer, cela lui donnait plutôt envie de bafouer les règles jusqu’au point de non retour. Pour leur prouver à tous qu’il pouvait aller encore plus loin, quitte à finir par se détruire. Inconscient, enfantin et brutal, des adjectifs allant plutôt bien ensemble, en un sens. Certes, il avait teinté ses prunelles avec la magie mais cela n’était que temporaire. Jamais le jeune homme n’aurait osé rejeter ce qu’il était aussi radicalement. Cela ne lui ressemblait pas. Etre dans cette école était une ironie plus qu’effrayante. Représenter cette fameuse autorité qui lui donnait envie de tout détruire lui semblait débile, dénué de sens. Pourtant, plus les jours passaient, plus il songeait qu’il apprendrait à s’y faire. Après tout, pour le peu d’années d’existence qui lui restait, il pouvait bien essayer de faire quelque chose de bien. Même si cela n’était à la base qu’une fuite, le garçon commençait à se dire qu’il arriverait à en profiter. Savoir saisir sa chance était un truc qu’il n’avait jamais réussi à faire, mais à présent, ça allait changer.

Quoique le programme pour devenir enseignant et rattraper ses lacunes n’avait rien d’une partie de plaisir pour l’instant. Avec autant de calme que possible, le jeune homme écoutait son aîné lui expliquer de quoi il allait avoir besoin pour pratiquer le domaine complexe des potions. Et la première pensée du surveillant fut qu’il allait forcément faire exploser un truc. Et que ça serait sans doute fun. Après tout, s’il était en mesure de s’entraîner dans sa chambre sans personne pour le surveiller… Se ramenant à la réalité par un coup sec de baguette sur le dos de sa main, Dive cligna les yeux tout en observant Ethan. Dans sa position, il lui semblait plus grand. Ce qui l’agaça légèrement. Il en avait marre que tous les vieux le dépassent. En guise de réponse, un simple hochement de tête, moins brusque que précédemment, fut offert.

La remarque sur les chaises lui arracha une grimace et, durant un moment, il fut persuadé que l’autre était sincère dans son mécontentement. Et les traits du garçon se tordirent alors en une moue ennuyée tandis qu’il marmonnait quelque chose à propos de l’inutilité de ces trucs. A quoi bon s’asseoir dessus alors que l’on possédait des tables qui faisaient très bien l’affaire ? A l’instant où une réplique cinglante allait s’échapper de ses lèvres, Ethan lui fit comprendre que ce n’était qu’une plaisanterie. Ne possédant pas un sens de l’humour très développé, pour ne pas dire que le surveillant prenait pratiquement tout au premier degré, il ne s’attendait pas à ce que son aîné lui dise ça. Cela le gêna un peu et ses reproches moururent dans sa gorge. En un sens, il avait de toute façon tort. Dive était au courant que sa position était incorrecte, il refusait juste de se l’avouer.

« Ca m’va ! »


Une réponse des plus simples qui semblait, en même temps, assez adaptée à la situation. De toute manière, la conversation commença alors à dévier sur la magie plus sombre que les ténèbres et l’attention du plus jeune fut de nouveau captée. Décidemment, ce garçon était parfaitement capable d’écouter lorsqu’il était intéressé. Le reste du temps, par contre, la moindre information lui passait au-dessus de la tête. Tout en prêtant attention aux paroles du professeur, le gamin lança sa baguette, la faisant retomber sur la table, pour ensuite poser ses paumes le sol. Ses jambes quittèrent leur support et il se retrouva, durant une poignée de secondes, à faire la perche, avant de se laisser tomber les jambes en avant. Poser ses pieds par terre et se redresser ne lui posa pas le moindre problème. Certes, il n’avait jamais pratiqué l’art complexe de la gymnastique, mais à force de se battre et d’esquiver des façons les plus improbables possibles, il avait gagné une certaine souplesse. Calmement, le sale gosse fit volte-face vers Ethan. Le plus étonnant était sans nul doute qu’il n’avait pas cessé de l’écouter tout en se remettant debout. Ce qui signifiait qu’il ne faisait vraiment pas assez attention à ses gestes. Sans nul doute se reposait-il bien trop sur son adresse naturelle.

Le bien. Le mal. On en revenait toujours à ce type de notions étrange. En grognant, Dive se mit à genoux, croisant les bras sur le bureau de son aîné, sans le quitter du regard. Sa chevelure sombre dansait de nouveau devant ses yeux teintés et cela était pénible. Cependant, il préféra ne pas y toucher, se disant qu’il pourrait remettre son bandeau dans quelques minutes. A cet instant, son esprit était trop concentré sur la réponse qu’il allait fournir.

« J’crois pas en l’bien ou l’mal. Maléfique, c’est qu’un fucking terme employé par ceux qui ont décidé que c’était pas bien ! Et, à cause de quelques enfoirés, c’est interdit et on y peut rien. »


Son ton était agressif, sans qu’il ne soit en mesure de dire pourquoi. La conversation lui semblait passionnante, pourtant. C’était juste que son point de vue n’était en accord avec celui de l’enseignant et il était plus ou moins persuadé que l’on allait pas écouter ce qu’il disait. Après tout, les gens ne croient qu’en eux-mêmes et pas en l’avis de ceux qui les entourent.

« J’veux l’apprendre parce que c’est différent. Puissant mais flippant, cool mais dangereux. Et parce que j’suis pas fucking faible et que j’pense que j’pourrais y résister ! J’aime pas la magie, j’veux juste en savoir le plus possible à c’sujet. C’est pas parc’que j’apprends des tas d’trucs que j’vais forcément m’en servir ! Et puis, comme être un bon prof si on a pas tout tenté ? »


Rah, son explication n’était absolument pas claire. Agacé, Dive se frappa le front contre le bureau, sans trop de force, avant de nouveau y croiser ses bras. Se faire mal ne le calma pas le moins du monde. C’était juste un réflexe idiot qu’il n’arrivait pas à perdre. Il se sentait totalement stupide face à ce type qui savait bien trop de choses et qui le traitait comme un gamin. Quoique non, comparé à d’autres, Ethan était plutôt… Agréable. Sensé tout du moins. Moins acide, disons. Enfin, tout restait plus que relatif. La conversation fut alors détournée par le gamin qui le fit sans s’en rendre le moins du monde compte.

« Pour les chaises, j’vois pas l’intérêt ! »


Réfractaire un jour, réfractaire toujours. Profitant de sa position, qui lui donnait une vue parfaite sur le bureau de l’adulte, le garçon observa ce qui s’y trouvait rapidement. Bah, pas grand-chose d’intéressant. Aucun truc avec lequel il aurait pu jouer pour passer le temps. Un soupir lui échappa. Pourquoi avait-il toujours besoin de bouger comme il le faisait ? De ne jamais se fixer nulle part ? C’était pénible à force.

« Z’avez dit plus tôt que c’était un cirque, c’que j’faisais. Ben, pour le peu d’années où j’suis allé dans une fucking école, quatre ou cinq j’crois, j’me suis jamais assis sur une chaise ! Et j’étais pas l’seul ! Y’en avait pas assez. Alors j’ai pas l’habitude. Pis j’suis bien là ! »

Bien la tête en bas. Bien accoudé au bureau d’un professeur. Visiblement, Dive appréciait les positions inconfortables, qui tiraient sur ses muscles. Ou, dans le cas présent, lui écorchaient les genoux sur des dalles de pierre. Même si ce n’était pas de sa faute si son jean était troué à cet endroit. De toute manière, à l’écouter, il n’était jamais totalement coupable.
Revenir en haut Aller en bas
Ethan McLorgan
Ethan McLorgan
Directeur de Nasteen - Potions MagiquesDirecteur de Nasteen - Potions Magiques

Identifiant Joueur
Âge: 22 ans
Sexe: Masculin
Localisation: Sur un tabouret.
Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Icon_minitimeDim 10 Juil - 3:08

Dive était un peu comme tous ces autres élèves finalement ; il suffisait d’aborder un sujet qui éveillait leur intérêt pour que soudainement ils vous écoutent sans se lasser, cherchant à faire le tri dans les questions qui fusaient alors dans leur esprit. Ils étaient tous pareils. Ethan lui-même avait été comme ça. Encore aujourd’hui, même s’il avait appris à ne pas laisser paraître son ennui, il lui arrivait de ne pas écouter totalement un interlocuteur bien trop pompeux. Dans ces cas-là, il se contentait de faire autre chose, reprendre une copie pour la corriger, écrire quelques notes sur un parchemin, acquiesçant les dires de l’autre sans ne plus le regarder. Une fois son opinion demandée, le professeur parvenait toujours à ne pas trop s’attarder pour glisser subtilement vers un autre sujet bien plus intéressant. Sans doute derrière ses lunettes l’on pouvait voir à quel point il ne portait pas d’attentions à ce que l’on lui disait parfois, il n’en savait rien et jamais on ne lui avait fait de remarques à ce sujet. Il fallait aussi préciser que son statut dans la maîtrise des potions lui valait tellement de respect et que son regard noir était tellement intimidant que personne n’osait vraiment le contredire. C’était d’ailleurs dommage. Il adorait par-dessus tout, les petites joutes verbales pour défendre un point de vue, polémiquer sur tel ou tel sujet ; et se rendre compte de son erreur ne l’avait jamais réellement dérangé. A dire vrai, en matière de potions, il ne se trompait que rarement. Au fil du temps, il s’était même dit que cet art faisait partie intégrante de son être, comme un prolongement naturel de son esprit.

Dive, lui, avait pourtant cette particularité d’agir comme si son corps lui-même transpirait de désintérêt flagrant. A présent appuyé sur ses bras il se tenait la tête en bas les jambes en l’air tandis qu’Ethan parlait de magie noire. Une telle attitude aurait mérité châtiment, mais Dive était adulte maintenant ; peut-être qu’une simple remarque suffirait. Et la pensée de le suspendre dans les airs tout en lui faisant la morale trotta dans la tête du professeur agacé de contempler cette désinvolture. Mais il n’avait rien fait, se contentant de poursuivre ses explications. Il n’aimait pas ça, parler sans que l’on ne soit attentif à 100%. Après tout, le surveillant avait lui-même lancé le sujet et il avait semblé à Ethan qu’il s’en intéresserait. Il ne demandait pas toute l’attention des gens, mais qu’au moins ils aient le respect d’écouter sa réponse à la question qu’eux-mêmes avaient posé. Bientôt, le gamin s’agenouilla devant son bureau, y croisant ses bras. Le bandeau dans ses cheveux s’était enlevé, une mèche retombait devant ses yeux verts qui bouleversaient toujours autant le professeur. Le regard de son frère, et au fond, cette désinvolture que le gamin avait affiché auparavant était la même qu’il avait pu observer chez Noah dans le passé. Maintenant, il se sentait écouté. C’était plus agréable, bien qu’il ne supposa pas que le jeune sorcier avait tout entendu de ce qu’il avait dit, trop occupé à ses pitreries. Pourtant, il avait tort. C’était bien là que Dive était trompeur, son esprit pouvait être tout-à-fait présent quand son corps, lui, se permettait de s’évader de quelconques manières.

La question du mal et du bien ; ça avait toujours été trop relatif pour beaucoup de personnes, et pourtant, le danger était bel et bien réel. Trop de sorciers s’étaient laissé avoir par la facilité qu’elle offrait. Faire machine arrière, c’était parfois trop difficile, voire impossible. Une fois que l’on prend goût à ce subtile poison, on ne s’en défait qu’à la suite d’une multitude d’efforts. Et qui sont-ils ces sorciers pour savoir établir la frontière entre les deux pôles ? Qui avait bien pu estimer qu’au-delà d’une catégorie d’acte, ils sombraient dans le côté obscure de la magie ?

Les ancêtres ; ces porteurs de cette mémoire que les nouvelles générations ignoreraient sans eux ; gardien des vestiges d’une civilisation qui ne cesse d’évoluer au travers de conflits, de luttes acharnées, de morts, et d’erreur parfois même. Ce sont eux qui estimèrent qu’il y avait un fossé entre les différentes natures de la magie ; l’une fait le bien, l’autre le mal. Le plus dur avait probablement été d’en établir la ligne invisible qui fait de vous un mage noir ou bien un sorcier respectable.

Dive avait tort de ne pas s’en soucier et Ethan aurait aimé lui faire changer d’avis. A la fois, c’était au garçon de se créer sa propre opinion, mais était-il réellement capable d’y procéder malgré son jeune âge et sa soudaine naissance au sein du monde magique ? De la même manière, qui Ethan était-il donc pour penser qu’il avait ce droit d’instruire un enfant selon ses propres convictions ? L’enseignement, ce n’était pas ça. Il y avait toujours un programme à suivre et auquel le professeur se devait de se plier sans ne jamais laisser échapper une bribe de son appartenance à un groupe quelconque. Ethan était pour ce principe et en même temps, il était vrai que le partage de l’expérience d’un ainé était bien plus profiteur à cette nouvelle jeunesse que l’enseignement d’un programme instauré par des hommes qui ne se souciaient que d’apprendre des choses basiques. L’élève modèle qui apprend sa leçon par cœur sans savoir réfléchir, ça n’avait pas vraiment d’intérêt.

Le ton agressif du surveillant ne surprit pas tant que ça le professeur. Il s’était attendu un peu à ce genre de réaction. Dive, dans sa façon de se comporter ou de s’exprimer, avait quelque chose de passionné. Trop d’enseignants aujourd’hui avaient perdu de cette implication, de la passion qui les faisait défendre leur matière. Ethan pensa soudain que si Dive gardait de cette bouffée de fraicheur, de cette virulence, il saurait probablement capter son audience une fois professeur. Après tout, en y repensant, si Ethan avait autant détesté ses cours d’Histoire de la Magie, c’était aussi et surtout parce que ses professeurs n’avait jamais été vraiment passionnés par ce qu’ils disaient. Et pourtant, l’histoire pouvait avoir quelque chose de palpitant. Il ne connaissait rien de l’histoire moldue, sa mère n’en avait jamais vraiment parlé, ou alors que très peu, mais le passé des sorciers avait tout de même quelque chose d’intéressant ; ces conflits, ces manifestations, ces découvertes, ces nouvelles unions, etc… aujourd’hui encore l’histoire était présente. Bientôt, ou peut-être déjà, serait inscrit dans les livres historiques le dénouement de cette récente guerre civile qui avait éclaté et fait de nombreux morts parmi la communauté magique.

Revenant aux propos de Dive, il ne put s’empêcher de le reprendre :

« Vous savez, ce terme a été créé pour justement mettre un mot sur des actes mauvais et dissuader les gens d’y avoir recours. Et la notion de ‘mal’ elle-même remonte à fort longtemps, y compris dans la religion on parle de cette opposition entre le mal et le bien. Et, sans dire que vous avez tort, je pense qu’elle est importante. Pas pour tout le monde, il y a de forts esprits qui n’ont pas besoin de ce genre de ‘barrière’ et qui sont capables de faire cette distinction d’emblée. Mais il y aussi des sorciers qui en ont besoin, pour se fixer des limites. »

Il retira ses lunettes un instant, sa vue se troubla. Il frotta ses yeux puis les remit.

« C’est important que vous l’appreniez de toute façon. Ne serait-ce que pour connaître la nature profonde de vos actes et les conséquences qu’elles peuvent avoir sur votre vie et sur celle des autres. »

Il prit un moment.

« Vous n’êtes pas sans savoir qu’il y a eu un conflit au sein de notre communauté, et bien, pour défendre notre position certains d’entre nous avons dû user de cette magie noire. »

Son regard devint un peu plus sombre, sérieux, pénétrant.

« J’ai moi-même était appelé pour certaines missions. J’ai préparé des potions visant à faire parler des gens : le véritasérum ; d’autres pour les contrôler. J’ai usé de sorts pour manipuler des esprits, pour forcer également à faire parler certains sorciers. Au fond, si vous ne savez pas faire la distinction entre le bien et le mal, vous pouvez facilement devenir fou… de culpabilité. Et alors vous ne savez plus si vous avez œuvré pour la bonne cause. Tout est tellement subtile que seule notre assurance peut nous permettre de ne pas douter. Après tout, il arrive parfois que l’on croie se battre pour le bien mais que l’on fasse le mal malgré nous. Enfin, ce sont des choses compliquées et votre point de vue peut tout-à-fait évoluer ; le miens aussi d’ailleurs. »

Il avait regardé son élève durant l’intégralité de son discours. Non pas qu’il voulait le forcer à reconnaître la véracité de ce qu’il venait d’entendre, mais pour qu’il comprenne que tout était bien plus compliqué qu’il ne semblait le penser. Après tout, lorsque l’on est jeune, les choses souvent plus anodines et l’on ne s’y attarde que rarement. Ethan n’était pas si vieux, c’est juste qu’il avait appris rapidement à être mature (selon la norme en tout cas).

Dive se cogna la tête contre le bureau en bois. Visiblement, il avait du mal à se monter cohérent dans l’idée qu’il exprimait. Pourtant, ça tenait la route. Tout avait un sens, surtout si l’on était capable d’écouter ce que l’autre avait à dire. Ici, c’était le cas, Ethan aimait bien écouter le gamin s’expliquer ; possibilité qui visiblement ne lui avait été offerte que très rarement.

« Certains enseignants n’approuve pas cet apprentissage. Et puis, il y a magie noire basique, la plus connue, et celle bien plus sombre, bien plus sournoise que l’on pratique secrètement. Il y en a même qui ont essayé d’échapper à la mort. Cette façon de déjouer les lois de la nature, ça aussi c’est considéré comme faisant partie de la sorcellerie occulte. Mais il est vrai que l’on devient plus sage et expérimenté, à mon goût, en ayant un aperçu de l’étendu de la magie, et pas seulement ce que le ministère nous autorise. »

Ethan ne savait pas vraiment s’il était bon de l’encourager à cette forme de curiosité. Pourtant l’en empêcher serait probablement le meilleur moyen pour le brusquer et l’entraîner à s’y aventurer tout seul. Il valait donc mieux qu’il soit au moins présent si Dive voulait en savoir davantage.

Revint la discussion des chaises, sortie de nulle part, d’une conversation qu’il croyait déjà finie. Il n’y avait pas pensé pourtant, que le gamin avait pu vivre dans un milieu précaire. Songeant au fait qu’il était orphelin, la vie dans un orphelinat n’avait sans doute pas été facile. Ethan n’y connaissait rien, lui avait préféré rester avec les domestiques qui s’étaient occupés de la maison familiale encore quelques temps après le décès de leur mère. Noah non plus n’avait pas connu cela, mais un tout autre organisme, après une multitude de vains essais pour le sortir de sa crise existentielle.

« Vous êtes suffisamment responsable maintenant pour vous comporter comme vous le souhaitez de toute façon. Et si Darren, le proviseur, a souhaité vous engager, c’est bien qu’il vous a jugé capable de faire votre boulot correctement… connaissez-vous d’ailleurs le maléfice du saucisson ? Elle serait très amusante pour torturer les élèves récalcitrants. C’est sans doute du même acabit que de les enfermer dans un placard. Cela paralyse votre adversaire, y compris sa mâchoire. Seuls ses yeux sont encore en état de marche, et son cerveau bien entendu, sinon ce ne serait pas drôle. L’incantation est Petrificus Totalus. Je vous le conseille. »

Cette soudaine idée de participer à la maltraitance des élèves le fit sourire. Il avait beau avoir l’air dur, quelque part au fond de lui demeurait toujours une âme d’enfant. Bien sûr, si lui l’avait fait, il n’aurait aucunement usé d’humour ; mais cela valait bien sa réputation.
Revenir en haut Aller en bas
Dive Storm-Thacker
Dive Storm-Thacker
SurveillantSurveillant

Identifiant Joueur
Âge: Twenty.
Sexe: I'm a girl~
Localisation: Somewhere between my chair and my computer.
Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Icon_minitimeLun 11 Juil - 23:07

Sans la phrase sur la religion, le jeune homme aurait sans le moindre doute passé la trappe sur cette étrange et incompréhensible notion de mal. Cela lui était difficile de bien définir ce que les gens entendaient par là. La vengeance, par exemple, était vue comme un terrible crime et pourtant, ne permettait-elle pas aux gens de continuer à vivre et à tirer un trait sur le passé une fois accomplie? L’humain agit de façon idiote, dans un cercle sans fin où les gens se blessent les uns les autres, comme s’ils prenaient des tickets pour attendre leur tour avant de frapper. L’équilibre que ça apporte est bien réel, cependant. Dive aurait été incapable d’expliquer ça, de mettre des mots plus ou moins ressemblants sur ce à quoi il songeait. Lui qui abhorrait les règles ne pouvait admettre que quelques êtres décident de l’avancée du monde. Ses lectures lui avaient montré que des préceptes stupides avaient été mis en place depuis la création de l’humain et cela lui tapait sur le système. Surtout en ce qui concernait la religion. Ce qui ne l’empêchait pas d’y croire. Quoique non, Dieu ne lui apparaissait pas comme une évidence. Et ce qui se passait après la mort avait été le cadet de ses soucis pendant si longtemps. A présent, les choses étaient différentes, car de nouveaux paramètres entraient en compte. La mort de son père adoptif en particulier. Mais à quoi bon se concentrer autant sur la fin alors que l’existence offrait tant de possibilités? La mort, il la découvrirait un jour, dans pas si longtemps sans nul doute. Et il était fort peu probable que le monde soit changé par ses mains entre temps. Aucune importance. Le but de la vie, c’est de découvrir, pas de tout modifier. De façon négligée, ses doigts attrapèrent la croix qui pendait autour de son cou, attachée par une simple cordelette noire à côté d’une autre qui possédait un revolver en pendentif. Les deux bijoux étaient en opposition total pour tous, sauf à ses yeux.

Murmurer des prières était un soulagement, un qui ne demandait pas de croire en une entité plus grande que l’Univers. En fait, le seul être en qui il fallait avoir confiance dans les moments de doute, c’était soi-même. Le voyou voyait le monde de cette manière en tout cas et qu’importe ceux dont l’avis différaient du sien. Chacun suit sa propre voie. Ce qui justifiait, de manière simple, son trouble avec l’autorité. Avec ceux qui placent des barrières pour guider tous les hommes sur une voie semblable où le plus important est de faire comme les autres et de ne jamais entraver les règles qui sont si efficaces, selon ceux qui les font en tout cas. Sa main lâcha sa croix, la laissant retomber comme s’il ne l’avait jamais touché. La suite des paroles de son aîné l’intéressa également. Seulement parce qu’il avait réussi à ne pas perdre le fil. Se concentrer pendant trop de temps lui était encore impossible, par manque d’habitude. Pourtant, il n’aurait voulu abandonner cette conversation pour rien au monde. Parler avec un adulte qui l’écoutait et qui justifiait ses propres réponses était étrangement passionnant.

« Ceux qui se battent pour faire la guerre sont des imbéciles. Et ceux qui se laissent écraser sans chercher à se défendre sont des abrutis. »

Son ton était étrangement posé tandis qu’il donnait son avis. Sa façon de voir les choses était ainsi et, en parlant aussi calmement que possible, sa position était ancrée et prouvée comme étant impossible à changer. Ce qui ne l’empêchait pas de voir où Ethan voulait en venir. La culpabilité était, en effet, très simple. Lui-même, lorsqu’il se battait jusqu’à envoyer des gens à l’hôpital, il le faisait généralement pour aider, pour repousser le mal aussi loin que possible des gamins de l’orphelinat. Et, en même temps, l’art de la bagarre lui plaisait. C’était comme faire le mal sans être capable de s’arrêter. Bien sûr, ce n’était pas à la même échelle que ce dont le professeur parlait, mais des similitudes apparaissaient.

« J’pense qu’on se bat pour c’que l’on veut protéger. Et après, la méthode est parfois foireuse et on s’perd. »

Contrairement à son aîné, il ne regardait pas son interlocuteur en s’exprimant, sauf lorsqu’il s’énervait. Son regard, avant qu’il ne le teinte, avait été un fardeau tout autant qu’une arme durant le reste de son existence. Et il n’ignorait pas que fixer quelqu’un avec mettait assez facilement quelqu’un mal à l’aise. Pourtant, le vert brillant actuel n’était guère mieux. Il était seulement incapable de s’en rendre compte. En tout cas, Dive avait l’impression que son avis rejoignait un peu celui de l’adulte, malgré quelques légers points où ils divergeaient. Cela l’aurait sans doute embêté, si tout allait dans son sens. Où était l’intérêt de la découverte si l’on savait déjà tout ? Tout en étant un sale gosse refusant l’autorité des adultes, alors qu’il en était un, le garçon appréciait d’apprendre de nouvelles choses, de voir comment les autres voyaient les choses. Bien sûr, il ne comptait pas changer d’avis sur quoi que se soit. Juste élargir ses horizons. Fuir une réalité que l’on lui avait toujours dépeinte comme étant blanche et noire alors que son regard l’avait toujours vu grise.

« Pourquoi on apprend la magie noire dans certains coins, mais pas partout ? Vous arrivez même pas à tous être d’accord avec vos propres règles ? »

Là, sa voix s’était faite un brin plus brutale. Un gamin désirant prouver qu’il a raison au sujet de l’inutilité de cette mesure. Même si la magie noire était dangereuse, le fait que certains aient la chance, ou le malheur, de l’étudier alors que d’autres non montrait, à ses yeux, que le système était bancal. Un léger grognement lui échappa et l’américain réalisa que sa question était sans doute injustifiée. Cependant, il refusa de la retirer. Il voulait qu’on lui explique ce qu’il ne comprenait pas pour que, si un jour débattre de cela avec quelqu’un était possible, il ne se ridiculise pas en s’expliquant.

Le rappel, un brin douloureux, de son admission par cette fameuse lettre de motivation qu’il n’avait jamais rédigé fit qu’il posa son front sur ses bras croisés sur le bureau, juste une poignée de secondes, comme pour dire que le sujet n’était franchement pas sa tasse de thé. Heureusement, le reste des paroles du plus sage des deux lui permit de rebondir sur autre chose et il redressa brusquement la tête pour tirer la langue à Ethan, une lueur agacée dans son regard. Les gens interprétaient toujours mal sa personnalité. Certes, Dive aimait se battre et il usait parfois de méthodes un brin violentes dirons-nous. Cependant, jamais il n’aurait été en mesure de lancer un sort sur un élève, enfin autrement que pour lui arracher sa baguette. Cela n’avait rien à voir avec la peur de l’échec. C’était juste que cela sous-entendait que son activité favorite consistait à torturer les gens sans les laisser s’expliquer d’abord.

« J’suis violent mais j’m’en prends pas aux gamins. Leur faire mal les aidera pas à retenir quoi qu’ce soit. J’veux pas me faire une fucking réputation basée sur la peur ! Okay, j’ai enfermé l’autre abruti dans un placard mais c’était par colère. Z’aimeriez vous qu’on vous balance un sort vous empêchant d’bouger pour vous punir ? Nan. J’pense qu’il faut expliquer et leur faire réparer leurs conneries. »

La magie pratique ne ressemblait pas un châtiment corporel empli de cruauté, ce qui n’empêchait pas le jeune homme d’y voir un peu trop de similitudes. Punir les fauteurs de trouble était une évidence. Simplement, il fallait le faire de façon intelligente. Si quelqu’un salissait un endroit, il devait le nettoyer. S’il détruisait, réparer était la punition. Et sans la moindre magie, cela était évident. Pour un jeune homme brutal et qui semblait ne jamais réfléchir avant d’agir, Dive possédait une façon de voir les choses assez matures, sur certaines choses. Calmement, le surveillant remit son bandeau, histoire de voir de nouveau correctement, puis, il ramena sa baguette, posée sur une table, à lui, après avoir murmuré la formule nécessaire. Et ceci sans le moindre mal. Visiblement, une fois qu’il parvenait à faire quelque chose correctement, cela lui restait. Il rangea le bout de bois dans une grande poche de son jean pour ensuite se replacer dans sa position précédente, soit en étant accoudé au bureau.

« Et j’ai été accepté grâce à une fucking lettre de motiv’ que quelqu’un a écrite pour moi parce que j’suis pas assez doué avec les mots. Et cet abruti l’a envoyé sans m’l’a faire lire. »

Une fois de plus, l’imbécile ne réalisait pas que certaines choses n’étaient pas à dire. Sa naïveté allait finir par lui attirer des ennuis. Quoique cela était sans nul doute le cas. Même si, en un sens, il avait passé sa période d’essai ici avec succès, enfin sans le moindre problème plutôt, donc cela prouvait que sa place avait été méritée. Une pause fut marquée tandis qu’il hésitait, de façon évidente, sur quelque chose et puis, après un regard oscillant entre la gêne et l’agacement, il se contenta d’un haussement d’épaule avant de s’exprimer.

« Mon père adoptif bossait dans l’ancienne école. Enfin, celle qui a été détruite quoi. D’ailleurs, j’crois qu’il a crevé ici. »

Dive et cet art de s’exprimer de façon si naturelle sur ce type de sujet. Le plus ironique dans cette histoire, c’était qu’il n’avait apprit cette information qu’après avoir commencé à bosser ici. Mais il ne le regrettait pas le moins du monde. Sans non plus à chercher à savoir ce qui s’était produit. Le passé était le passé et ne le concernait pas. Son regard s’était fait un peu mélancolique mais il chassa bien vite cela en se mordant de nouveau la main. Ne retirant ses dents de la chair qu’une fois que du sang commença à s’égoutter de la plaie. Un jour, il faudrait qu’il trouve un autre moyen d’exprimer ses émotions.

« Donc on s’revoit la s’maine prochaine ? »

Un détournement de conversation totalement inconscient, une fois de plus. Quoique le sujet précédent l’intéressait pas mal. C’était juste que son esprit préférait se concentrer sur autre chose pour lui éviter de trop y songer.
Revenir en haut Aller en bas
Ethan McLorgan
Ethan McLorgan
Directeur de Nasteen - Potions MagiquesDirecteur de Nasteen - Potions Magiques

Identifiant Joueur
Âge: 22 ans
Sexe: Masculin
Localisation: Sur un tabouret.
Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Icon_minitimeMar 26 Juil - 9:14

Il y pensait, c’était surprenant : les deux sorciers avait bien une conversation. En se remémorant leur rencontre plus tôt dans le couloir, les regards assassins que tous deux avaient pu se lancer, puis des blessures, des souvenirs qui étaient revenus, des silences de gêne, rien n’aurait pu laisser penser qu’ils auraient de quoi partager. Et pourtant, ils en étaient maintenant à converser de magie noire, de sa légitimité, de l’injustice des hommes entre eux, de la stupidité d’un gouvernement, du bien, du mal. Jamais Ethan lui-même n’aurait imaginé parler avec le jeune surveillant qu’il avait d’abord pris pour un élève. Un septième année, il en avait un peu l’air en y pensant, l’erreur était donc tout-à-fait possible. L’ironie du sort faisait que le garçon n’avait même jamais été dans une école de sorcellerie, ayant vécu parmi les moldus jusqu’à ce jour, mais aussi qu’il n’avait pas poursuivi son éducation scolaire jusqu’à son terme.

Dive Storm Thacker avait ce quelque chose qui finalement poussait le professeur à parler davantage, abordant d’autres sujets. Il pouvait susciter cet intérêt hélas insoupçonnable. Le contraste de son corps avec son esprit était frappant, et personne n’aurait osé accorder sa confiance au jeune garçon ; extérieurement, il ne ressemblait à rien d’autre qu’à un de ses baroudeurs à la recherche de batailles futiles prouvant sa capacité à être le plus fort. Intérieurement, il en était tout autrement. S’il y réfléchissait, Dive avait encore cette petite part de fragilité, disséminée profondément en lui. Cependant, leur conversation avait prouvé à Ethan que cet ancien enfant meurtri avait toujours du mal à s’introduire et se reconnaître dans un monde bien trop sombre, cruel et en ce qui concernait la magie, encore un trop inconnu.

Juger les gens au premier regard, ça avait toujours été tellement facile. Ethan le faisait, comme tout le monde sur terre depuis la nuit des temps, mais il essayait cependant de ne pas accorder trop d’importance à ce préjugé. C’était comme une opinion-brouillon que l’on dessine au crayon de papier et sur lesquels on repasse au fur et à mesure pour en avoir des traits, des formes plus distinctes : une image. Dans ses cours, le professeur ne donnait que rarement d’importance à ce qu’il pensait d’un élève ; il n’était pas là pour ça. Il avait pour but d’enseigner quelque chose à cette nouvelle génération, à la préparer pour créer leur propre vie une fois hors de l’école ; le reste ne le concernait pas, même si cette année il lui avait été difficile de garder intacte la barrière qu’il avait construite entre lui et le monde entier, communauté magique ou non.

Oui, Dive était plutôt intelligent, contrairement à ce qu’il laisser penser. Probablement que son passé ne l’avait pas aidé non plus à partager ses idées, ses conceptions de la vie. Il comprenait pourtant bien plus de choses que certains des élèves de cette école. Il y a toujours eu des hommes et des femmes qui ne se posent jamais de questions ; ils se contentent de vivre leur vie sans trop se remettre en question ni s’interroger sur le pourquoi de certains évènements, du déroulement de l’histoire, de la nature. Trop d’élèves ne s’en souciaient d’ailleurs pas. A cet âge, on ne pense quasiment qu’à soi. Ce n’est pas l’âge bête, c’est simplement qu’il faut probablement apprendre à se connaître soi-même pour mieux appréhender ce qui nous entoure. Ethan ne se souvenait plus vraiment de la manière dont c’était dérouler son développement, son apprentissage de soi. La disparition de son père puis celle de sa mère avait probablement brouillé trop de choses pour que cela soit naturel. Peut-être était-ce le jour de l’enterrement, lorsque Noah et lui s’était retrouvé orphelins et qu’il avait compris qu’il devrait grandir, et vite. Le reste était plus flou, un peu comme s’il avait laissé une part de lui pour ne pas être conscient de cette trop soudaine métamorphose. Encore aujourd’hui il apprenait. Après tout, il n’avait que 23 ans. A son âge, il apprenait ce que c’était de rencontrer des gens biens et de lier une amitié, de connaître l’amour et de s’y abandonner ; et en ce qui concernait Dive, simplement être moins sévère et offrir son aide à quelqu’un qui en a besoin – d’autant plus que cet acte lui permettait de se donner une seconde chance à lui-même compte tenu de ce qui s’était passé avec Noah.

Alors oui, il pouvait pardonner à ses adolescents de saisir ce cadeau qu’est d’avoir le temps de se découvrir naturellement, mais il acceptait avec difficultés que certains adultes poursuivent dans cette voie au point de ne jamais chercher à réfléchir, pas même aux conséquences de leurs actes.

Non, Dive ne semblait pas comme ça. La dureté d’une époque forgeait souvent un caractère qui ne laisse aucune place à l’abandon et l’insouciance. Sa voix devint un peu plus brutale : la jeunesse.

« Ce n’est pas tellement que nous ne sommes pas en accord avec nos règles, mais… comment dire… chaque école a une histoire. Il y a donc certains établissements qui en effet ont été battis en prenant compte de l’existence de la magie noire au point de l’enseigner. Mais Swelty, elle, n’est pas de ce genre, voilà tout. Pour les sorciers qui ne veulent rien à voir avec la magie noire, il faut bien des écoles telles que la nôtre pour y envoyer leurs enfants, vous ne pensez pas ? Et vous-même, dans quel genre d’école aimeriez-vous enseigner ? »

Expliquer des choses qui n’étaient pas forcément de son ressort était assez difficile. Oui le bien et le mal existent, et il faut maintenir un certain équilibre pour que les choses fonctionnent correctement. Mais le professeur n’était pas en mesure de fournir une vérité exacte, seulement une idée.

Il sursauta quand le garçon lui fit part de son refus d’utiliser un sort contre un élève. A vrai dire, il n’avait pas songé à ce genre de réaction venant d’un sorcier qui avait enfermé un gamin dans un placard. Et puis, il y avait probablement eu une légère incompréhension de sa part. Le maléfice du saucisson n’avait rien de très violent, du moins, pas plus que d’enfermer un élève dans un placard étroit, sombre et poussiéreux. Pourtant, il avait sans doute raison ; ce qui lui apparaissait comme une vulgaire farce avait peut-être un brin de violence. Les années d’austérité l’avait sans doute transformé en une sorte de professeur aigri, sans cœur, sans pitié, sans même une notion de ce qui est juste. L’idée résonna dans son esprit un peu plus fort qu’il ne l’aurait cru. Oui, tout comme il l’avait prouvé avant avec Seth, Ethan McLorgan avait acquis un trop de noirceur dont il ne pouvait plus se débarrasser. Dive avait bien cerné la façon dont il fallait éduquer un enfant et lui faire comprendre ses fautes. Même si certaines de ses méthodes demeuraient peu orthodoxes, il méritait sans aucun doute sa place en tant que surveillant. Ainsi, la révélation au sujet de sa lettre de motivation ne le choqua pas. Certes, un sorcier bien plus qualifié aurait pu obtenir le poste tandis qu’un gamin sans expérience la lui volait ; mais au moins, il lui était possible de tenter sa chance. Il ne put s’empêcher de prendre un regard désapprobateur comme pour lui faire comprendre qu’un tel mensonge n’était pas correct. Cependant, se voulaient contraire à ce que sa naturelle sévérité laissait penser :

« Et bien, vous pouvez remercier votre ami de vous avoir permis d’entrer ici. Commençant à vous cerner un peu, je pense que vous auriez refusé l’envoi de cette lettre si elle vous avait été montrée. Ai-je tort ? Dites-vous que beaucoup obtiennent leur place grâce à un coup de pouce. Moi-même, je dois mon ancienne place à l’école de Vladivostok grâce à mon mentor… tout comme ma renommée actuelle en matière de potions d’ailleurs. Et puis… »

Par-dessous ses lunettes, il se frotta les yeux. La fatigue de la journée commençait à se rendre visible à travers son comportement. Sa vue elle aussi était un peu affectée. Pourtant, il ne souhaitait pas encore mettre fin à cet entretien. Il était habitué à cette fatigue, il avait même passé plusieurs nuits blanches d’affilés pour préparer des potions, corriger des parchemins ou encore rédiger son mémoire. Après cette courte pause, il reprit sa phrase :

« … à vous entendre – bon, sur une partie de ce que vous avez dit certes – vous méritez votre place ici. Vous êtes plus sage que vous ne voulez le laisser paraître, Dive, ou bien que vous ne voulez l’admettre tout simplement. »

Le rassurer ou bien le complimenter sur les propos qu’il avait eu plus tôt et qu’il avait approuvé, peu importe au fond. Il s’attendait d’ailleurs à avoir mis l’autre mal à l’aise, c’était inévitable.

Puis Dive parla de son père adoptif, ancien membre de Malwen. C’est vrai que de nombreux sorciers avaient péri dans cette école durant la guerre qui avait éclatée. Le directeur, son mentor, d’autres professeurs, des élèves mêmes. Apparemment, celui-ci avait disparu avant que les évènements n’adviennent. Ethan n’en avait eu vent que légèrement par l’ancien professeur de potions. Il ne connaissait pour autant rien de ce sorcier défunt. Il n’y avait maintenant plus rien d’étonnant dans la façon qu’il avait d’aborder le sujet. Et puis, lui-même avait peu de considérations pour son père.

« Je regrette de l’apprendre. Mais je ne le connaissais pas ; je ne suis arrivé ici qu’après le conflit. Je remplace d’ailleurs l’ancien professeur à ce poste, décédé durant la guerre. Il a été mon mentor. Dois-je comprendre que votre père adoptif ne le fut qu’un brève instant ? Dans le cas contraire vous auriez probablement eu une meilleure connaissance de la magie, surtout s’il était enseignant du temps de Malwen. »

Était-ce de l’indiscrétion, de la curiosité, ou bien simplement un intérêt pour la vie du jeune garçon ; il n’en savait rien. Il regrettait pourtant d’avoir posé la question ; évoquer ainsi un tel sujet était au final déplacé. Lui-même n’aurait pas aimé parler de son propre père ; sans doute était-ce dû à cette rancœur qu’il avait contre lui, toute cette haine, cette colère. Non, il préférait dire qu’il était mort depuis bien longtemps, et d’ailleurs, il l’était pour de vrai maintenant.

Il l’observa se mutiler encore, du sang s’écoula de la main qu’il avait mordu.

« Nous nous verrons comme prévu la semaine prochaine, oui… si vous êtes encore en un seul morceau d’ici là. »

Sa remarque se voulait reproche ; peut-être parviendrait-il un jour à lui faire perdre cette fâcheuse manie de se blesser volontairement. Son regard se posa alors sur la paume de sa main gauche qu’il referma rapidement. Ses conseils n’avaient pas autant de valeur qu’il l’espérait.
Revenir en haut Aller en bas
Dive Storm-Thacker
Dive Storm-Thacker
SurveillantSurveillant

Identifiant Joueur
Âge: Twenty.
Sexe: I'm a girl~
Localisation: Somewhere between my chair and my computer.
Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Icon_minitimeMer 3 Aoû - 13:17

Etre ici n’avait rien d’une perfection. Rien ne changerait juste grâce à sa présence entre ces murs. Du jour au lendemain il n’allait pas devenir un parfait jeune homme. Tant mieux, ses rêves ne ressemblaient à cela en rien. A quoi bon vouloir adhérer à un moule sans un regard en arrière, écouter des préceptes incompréhensibles offerts sans la moindre explication ? Tout ce que Dive savait était que le destin n’existait pas vraiment. Il y avait une myriade de possibilités. Les saisir était plus complexe. C’est comme suivre des routes différentes, passer par des petits chemins, sans jamais savoir si l’on arrivera à destination. N’est-ce pas ce qui fait de la vie une aventure ? Croire que tout est déterminé à l’avance consiste à s’enfermer dans une bulle, à se dire qu’on ne peut rien changer, pas exister par nous même. Que l’on est qu’un produit du système. Un être dénué de la moindre importance. Cela, d’après Dive, était ridicule. Et ce fut tandis qu’il songeait à cela que son esprit commença à mieux entrevoir ce qu’expliquait son aîné. Différentes écoles pour des parcours qui ne se ressemblaient pas tant que ça. Oui, c’était mieux ainsi. Cependant, la question qui fut posée dans le même temps lui sembla être un piège trop complexe auquel il était, pour l’instant, incapable de trouver une solution. Après tout, sa connaissance de la magie et de ce monde qui l’abritait n’était pas encore suffisante pour qu’il soit en mesure d’avoir de véritable avis au sujet des différents enseignements. En même temps, Dive supposa qu’il préférerait un établissement qui laisse place au choix, qui ne catégorise pas la magie dans des camps idiots nommés bien ou mal. Mettre des mots sur ce sentiment était trop complexe, alors le silence fut conservé. Un jour, sans crier gare, il reviendrait à ce sujet, comme si ce dernier était de la plus haute importance. A cet instant, il se contenta de le ranger dans un coin de sa tête, au milieu d’autres détails et d’informations cruciales, se mêlant jusqu’à former une masse trop en bazar pour être classée.

La conversation se mit alors progressivement à dériver et cela par sa faute, à cause de ce qu’il avait avoué sans réfléchir. La réaction de l’adulte et l’étonna et ses prunelles teintées d’un vert brillant cherchèrent celles de son aîné, juste quelques instants, comme pour vérifier que ses mots n’étaient pas juste des mensonges. Sauf que, même si cela avait été le cas, le jeune homme possédait une incapacité effarante à découvrir ce genres de choses. Et puis il y avait cette facilité que l’autre avait de le cerner, de le comprendre. Comment faisait-il ? Etait-il si simple à lire ? Cela l’agaça, parce que Dive avait l’impression que cela était une faiblesse, et c’était sans nul doute le cas, alors sa réponse fut un simple tirage de langue. Ce dernier justifia par ailleurs la justesse des propos de l’autre. Et ce fut ce malaise, cette incompréhension qui laissa un léger voile passer devant son regard tandis qu’il cessa d’écouter, juste une poignée de secondes. Ethan avait tort. A aucun moment il n’avait mérité sa place ici. De toute façon, si le professeur était en mesure de piger sa façon de penser alors son erreur lui apparaitrait.

« J’me sens pas sage, comme vous dites. J’ai l’impression d’être un gosse qui passe son temps à se faire hurler dessus par des vieux cons qui veulent jamais rien expliquer. »

Etrangement, celui qui paraissait encore être un adolescent semblait avoir fait un effort pour articuler sa phrase mieux que d’habitude, comme pour être sûr d’être compris. Même si son aîné risquait fort de se sentir visé par la remarque, alors que ce n’était pas de lui qu’il s’agissait. Plutôt du reste du corps enseignant de cette école. Et, au final, Dive ne comptait pas essayer de gagner leur confiance. Tout comme jamais il n’accepterait de leur accorder la sienne. Cela demanderait trop de sacrifices et de compromis et ce n’était pas ce qu’il désirait.

Sa langue passa calmement sur le sang qui coulait de sa main et ses lèvres se recouvrirent bientôt de rouge, sans qu’il n’y fasse attention. A cet instant précis, tandis que l’autre finissait de parler de son père, ses yeux du gamin semblaient plus sombres, comme si la blessure était encore trop fraiche. Et, cela combiné à son geste, il ressemblait vraiment plus à un membre de gang capable d’assassiner un passant pour quelques billets que pour un adulte responsable avec un métier honnête. Et cela le poursuivrait sans doute toute son existence. Sauf que ça ne lui posait plus outre mesure de problème. Outre les imbéciles qui le provoquaient pour des bagarres, la majorité des gens lui foutait la paix comme ça. Ce qui était un avantage certain pour une personne qui n’appréciait guère ses semblables. En tout cas, le jeune homme sembla réfléchir un bon moment à la réponse qu’il désirait offrir. Un autre individu se serait sans doute contenter de dire que c’était compliqué. Dive était trop sincère, trop franc avec ses sentiments, pour cela.

« J’lai connu que trois ans, environ. Un truc dans le genre. Je faisais pas attention aux dates avant. J’pense que ça vient du fait que j’connaisse même pas mon âge. T’aleur j’ai dit dix-huit comme ça. Mais c’est p’têtre dix-sept. Ou dix-neuf. J’m’en fous de toute façon. Et avant j’aimais pas la magie. C’était flippant. »


Ca l’était encore par ailleurs. Plus de la même façon, voilà tout. Pourtant, lorsqu’il n’était encore qu’un adolescent, le jeune rebelle était fasciné par certains actes de magie réalisés par son paternel adoptif. C’est juste qu’à ce moment précis, il n’y pensait plus. En tout cas, à aucun moment le garçon n’avait songé que la question était indiscrète. Ne pas parler de certains sujets, c’était une convention stupide de plus. Avec sa langue, il lécha le sang sur ses lèvres, le faisant disparaître et il retira de nouveau son bandeau pour l’enrouler autour de sa main, qui refusait de s’arrêter de saigner cette fois. Ca allait devenir chiant s’il foutait du sang partout. Surtout qu’Ethan risquait de l’engueuler. Un grognement lui échappa tandis qu’il serrait un peu trop la bande improvisée.

« Oh, j’me suis déjà pris des balles dans l’corps. Ca c’est rien. »


Son ton paraissait presque détaché. Ce qui n’était guère étonnant de la part d'un type qui ne possédait pas le moindre respect pour son organisme. En tout cas, sa résistance à la douleur était assez effrayante. En fait le seul endroit où il avait peur de se blesser, et encore, c’était à la gorge, à cause de cette cicatrice cachée par un bandage qui s’y trouvait et qui lui faisait risquer la mort dès qu’il appuyait dessus. Mc Lorgan semblait avoir l’habitude de se blesser également. Enfin, Dive n’en était pas sûr mais l’autre ne semblait pas dérangé outre mesure par le fait de s’être coupé la paume. Ce que le surveillait tolérait chez sa personne passait bien moins chez les autres et cela se lisait dans son regard. Après un moment, il se redressa, pour s’étirer, se sentant un peu ankylosé à force de rester dans la même position. Puis, simplement, il se laissa tomber sur le bureau, se retrouvant assis sur le dernier, en face du professeur. Cette fois, le matériel resta à sa place et rien ne chuta. Et le fait de quitter les lieux alors ? Cela pouvait visiblement attendre quelques instants.

« J’suis pas ici pour d’venir parfait, ni évoluer. ‘Fin pas comme les gens pensent que j’vais le faire. J’veux pas devenir comme vous, enfermé dans un cachot, par exemple. J’veux pas qu’on me dise comment j’dois me comporter. C’que j’veux, c’est juste profiter du temps qui me reste pour devenir quelqu’un que j’pourrais regarder dans un miroir sans avoir envie d’foutre c’dernier en pièces. Et, j’veux que d’là où il est, mon vieux soit fier d’moi. Donc, faut pas en attendre trop quoi. Après, si j’deviens prof, dans super longtemps, j’vais changer, même si j’en ai pas envie. Enfin si mais nan. Rah, c’est trop dur à expliquer. »


Tout en s’exprimant, Dive avait penché sa tête en arrière, légèrement, pour fixer le plafond tandis que ses jambes se balançaient de nouveau dans le vide, ses baskets frôlant parfois les pierres qui composaient le sol. Puis, brusquement et sans le moindre avertissement, il baissa la tête juste suffisamment pour pouvoir fixer son regard dans celui de l’autre, comme pour être sûr d’être écouté.

« Plus on devient vieux, moins on est heureux. Plus on a de regrets. Et j’voudrais rester… Loin de tout ça. Mais c’est pas possible. Même si j’veux pas crever en étant désolé pour ma pathétique existence. Vous pigez ? »

Sans doute que non. Il ne parvenait pas à exprimer exactement ce qu’il désirait dire et le discours approximatif qu’il rendait le frustrait plus qu’autre chose. En désespoir de cause, il haussa les épaules, passant une main dans sa chevelure pour chasser quelques mèches qui osaient glisser devant ses yeux. Sans grand succès.

« Pourquoi vous vivez vous ? Vous avez des rêves, des trucs comme ça ? Les vieux en ont jamais… Ils disent toujours qu’on doit devenir bien pour la société et c’est tout. C’est pour ça que j’les hais. »

Dans la catégorie des questions qui ne se posent pas, celle-là était assez haute dans la liste. Malheureusement, il ne s’en rendait pas le moins du monde compte. Et, au final, c’était peut-être pour ça que l’autre lui faisait la conversation.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan} - Page 2 Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 

Cette décadente jeunesse... {Dive & Ethan}

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 

 Sujets similaires

-
» Never surrender | Dive's links
» Dive ~ Surveillant || My life is like a storm. Scary, violent and kinda messed up.
» Ethan Salmon, and co.
» Un Avatar Pour Ethan :p
» Ethan Salmon ~ Bro' représente !
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Swelty, école de magie ::  :: Les Sous-Sols :: Les Cachots-