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 When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth]

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Seth Ezekiel
Seth Ezekiel
Prof. Sortilèges et EnchantementsProf. Sortilèges et Enchantements
When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] Vide
MessageSujet: When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] Icon_minitimeMer 18 Mai - 9:41



    Il pleur. Il est assis sur un des pupitres en bois, ses jambes appuyées durement sur le sol. Ses mains serrent son visage, si pitoyable. Ses cheveux se plient sous ses doigts, son corps s'affaisse sous le poids. Il y a des larmes qui glissent le long de ses avants bras, tâchent le tissu de ses manches retroussées. Il est tellement...Navrant oui, c'est le mot.
    La lumière, heureusement, ne se baigne pas sur son corps. Elle le délaisse, misérable dans l'obscurité, luisant sur ces chemins argentés qui coulent sur sa peau. La colère lui fait serrer les dents. Mais c'est peut-être aussi à cause de la douleur. En face de lui, le corps tendu de l'homme qui lui arrache le coeur à la petite cuillère. Si faible, si lamentable.

    L'autre est debout, face à lui. Son visage, il ne le voit pas. Il ne veut pas imaginer ces traits durs, cette voix sèche, cette dureté qui pourrait à nouveau le faire s'écrouler. La colère. Seth grince des dents. Il la sent, volute palpable autour d'eux, dans cette atmosphère qui n'est d'accoutumée pas la sienne.
    Des cachots. Le froid lui ronge les doigts, malgré que ceux-ci continuent à s'enfoncer dans son crâne. Puis un sanglot s'enfuit de sa gorge, et toute son âme se met à vibrer plus fort, agitée de secousses qu'il ne parviendra pas à calmer cette fois. Alors il se tasse davantage, pousse un gémissement à faire pleurer les morts. Dans ses pleurs, des rires sont perceptibles, suivis de nouveaux échos de mal être. Petit à petit, ses mains quittent son front, s'attardent sur ses avants-bras où ses ongles s'agrippent, déchirent. La marque rouge, le piège à loup se referme, violente étreinte, violente douleur. Dans un hoquet, il se permet un fou rire brisé par des larmes qu'il avale avec difficulté. C'est là que sa souffrance la plus terrible réside, assise dans sa gorge, là où s'attardent les mots justes.

    « Je...»

    Mais c'est impossible. Seth secoue la tête, il reprend son mutisme avec une amer résignation. Il n'y a rien à faire, il n'y arrive pas. Son sourire n'est à présent qu'un souvenir lointain dont aucune des personnes dans la salle ne veut se souvenir. Il a le vague à l'âme, reprenant son souffle et relevant enfin le visage. Ses yeux rouges s'ouvrent avec lenteur, avec appréhension. Non, il ne peut pas. Il les referme, tellement le mal causé par la lumière l'empêche de voir, de déguster.
    Il n'y a peut-être qu'une seule solution. Sauf qu'il est atrocement douloureux de se relever, de poser toute sa tristesse sur le sol, de tourner le dos à l'ennemi. Pourtant voilà qu'il le fait. Ses doigts se détachent enfin de ses avant-bras griffés à sang. Ils viennent saisir le bas de sa chemise qu'il remonte doucement. Elle est tachée, grisâtre, usée, vieille. Elle est là le banal reflet de son aveu, davantage quand elle se soulève, dévoilant le corps dénudé du professeur. Ses hanches, ses côtes, sa sinueuses colonne vertébrale et ses épaules larges. Le col joue dans ses cheveux, les brosses et les éparpilles. Ils volent à présent comme des millier de corbeaux.
    Ces oiseaux annoncent toujours de mauvaises nouvelles.
    Et le professeur de retirer tout ce tissu, avec la pudeur d'une jeune fille, la difficulté d'un vieil homme. La matière rugueuse érafle sa peau pâle, lunaire. Et lorsqu'elle touche le sol, la chemise se dépose telle une plume. L'ange a perdu ses ailes, alors pour camoufler la plaie, l'horrible mélange de couleurs dû au tatouage, il pose ses paumes, bras croisés, sur ses épaules.
    Un regard par-dessus celle-ci, et tout en soulevant la tête vers le ciel, après avoir repris son souffle comme pour pousser un dernier soupire, il murmure.

    « Je suis un Loup-Garou, Eth...J'ai besoin de t...Ta potion. »

    Il avait attendu une heure dans cette salle exigüe, songeant aux mots qu'il devrait dire, à l'attitude qu'il devrait avoir. Et au fil de ces minutes qui s'écoulaient aussi lentement qu'une vie, plus rien ne lui était apparu comme étant vrai. Ses raisons, subitement, étaient devenues toutes autres. Il n'était plus là pour la potion. Ni pour lui, ni pour Sarevok. Il n'était pas là pour parler de collègue à collègue. Seth avait besoin d'empoigner une nouvelle fois le haut de l'homme, de le plaquer contre un mur, peut-être même le faire s'étaler sur le sol.
    Et s'allonger sur lui. Saisir son visage, l'embrasser, lui dire les mots qu'il faut, les paroles que tout homme se doit de dire un jour pour saisir en vol l'unique coeur qu'il lui est donné de croiser dans sa vie.
    Il devait lui dire ces mots qu'il lui serait impossible de prononcer, aujourd'hui comme demain.
    Rien de plus dur que d'avouer cela à un homme qui ne vous parle plus que pour adresser un bonjour à un être humain quelconque. La vérité s'était plaquée sur son torse, coupant sa respiration, entamant sa raison. Il avait cru devenir fou, cette dernière heure, à attendre Ethan dans ce cachot glacial. Et il l'était devenu.
    Quand Ethan avait franchit la porte, les barrières s'étaient effondrée, et la vérité s'était écoulée en lui tel un torrent de boue et de sédiments. Ses larmes, elles, s'étaient précipitées sur son visage, sur ses paumes qui le cachaient, entre ses doigts, coulant de ses yeux terrifiés qu'il gardait ouvert.
    Plantés sur le sol, sur les pointes carrées des chaussures d'Ethan qui, piqué devant lui, attendait quelque chose que Seth ne pouvait lui donner. Il le voulait tant, pourtant.

    Alors à présent debout, il avait peut-être oublié ce qu'il faisait réellement là. Une banale potion qu'il devait boire. Ce soir-même, pour effacer toute tentation dans son sang, tout changement de personnalité, à nouveau. Peut-être n'aurait-il pas dû essayer de se comporter en être entièrement humain, cette fois. Non, peut-être aurait-il dû simplement venir, colère et poing levé, réclamer ce qui n'était que son du.
    Cette même rage qui l'avait poussé à frapper un élève ce matin et que seule la sonnerie du cours avait empêché. Le loup-garou se réveillait, Seth s'affaiblissait. Demain, après-demain, il ne resterait plus grand chose de ce sourire qui avait été sien, jadis.
    Mais il se serait épuisé avant ça. Moralement, physiquement. C'est sans doute pour ça qu'il s'effondra partiellement, délaissant ses ailes déchiquetées pour se retenir au banc, corps balancé en avant, affalé, retenant une inspiration qui se transforma en une autre chose, comme un "ah" balancé sans le désirer. Comme il avait retenu le prénom de l'autre, pour ne pas le prononcer. Comme il avait retenu le "toi", pour laisser s'échapper une vérité toute autre de celle qu'il voulait tant dire ce soir.

    Il avait froid. Le froid le bouffait, de son dos à sa nuque, des doigts aux biceps. Même ses joues semblaient être fouettées par un vent inexistant.
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Ethan McLorgan
Ethan McLorgan
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When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] Vide
MessageSujet: Re: When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] Icon_minitimeSam 21 Mai - 5:23

Les jours avaient un goût amer ces temps-ci, Ethan savait bien pourquoi tout en évitant d’y songer. Dans la vie, il y avait bien trop de choses qui ne méritaient plus qu’on y passe un seul regard, soit parce qu’elles étaient trop effrayantes, ou honteuses, soient parce qu’à chaque fois, même si c’était après des années, elles vous briser le cœur comme au premier jour. C’était ce que le professeur de potions ressentait. Il n’avait pas le courage de ressasser sans cesse le passé, c’était beaucoup trop douloureux. Tout ça pour un seul être, et pour un homme en plus. Non, il avait décidé qu’il n’y penserait pas, il ne le voulait plus. Et pourtant parfois il en rêvait. Ça ne pouvait même pas avoir l’aspect d’un cauchemar, car alors il se sentait bien, il aimait s’endormir, il ne craignait que les réveils. En rouvrant les yeux, s’était toujours la même rengaine : le désespoir, la peine, le vide. C’était tellement plus dur ces matins-là. Il n’y avait rien à faire d’autre que de se forcer à se lever, d’autant plus qu’il avait des cours à donner. Ces jours-là, il n’avait pas la moindre envie de s’énerver pour quoique ce fût, il donnait quelques consignes à ses élèves, et les laissait travailler, ordonnant le silence. Pendant le reste du cours, il demeurait là, assis devant son bureau à relire toujours la même page de son journal ; celle qui parlait d’un coin de paradis, des amours de Florence et Jasper, le tout portant l’écriture à l’encre bleue du professeur Ezékiel. Il les lisait, encore et encore, ou alors se contentait d’en ouvrir la page et rêvait, se remémorait la journée, leurs baisers, leurs contacts. Inconsciemment, il souriait, et ensuite, lorsqu’il était temps de retrouver la raison, son visage s’assombrissait, plus dur encore qu’auparavant. Les souvenirs étaient trop lourds. D’ailleurs, il avait fini par tout ranger dans sa pensine, souhaitant s’en soulager ; c’était en vain, ce n’était qu’une tentative de plus. Ces jours-là, il n’était que l’ombre de lui-même, il ne vivait pas. L’image de sa mère passait dans sa tête et le soir, dans sa chambre, il se prenait le visage dans ses mains et pleurait.

Et puis cette journée avait été comme toutes les autres. Il était un peu plus vivant, il n’y avait pas eu de mauvaises pensées, moins de douleurs, moins de vide, toujours un peu pourtant, et il refusait d’admettre qu’il en serait toujours ainsi maintenant. Il s’était à peine absenter une heure, le temps de retourner dans ses appartements à la fin d’un cours, qu’il était redescendu ensuite dans les cachots, persuader d’avoir oublié quelque chose. Et il l’avait trouvé là.

Choc.

Il était là, dans un pitoyable état. A peine leurs yeux s’étaient-ils croisés que le sorcier aux cheveux bleus s’était pris caché le visage dans ses mains. Seules quelques convulsions montraient qu’il était en train de pleurer. Il était… pitoyable, et pourtant toujours aussi beau. La vérité heurta Ethan violemment. Rien, non rien n’avait changé. Le croiser dans les couloirs par hasard était beaucoup moins difficile, un simple bonjour, à peine un regard tourné vers l’objet de ses tourments, il pouvait continuer de tracer son chemin sans se détourner, la lutte n’engageait pas de conflit, il était en mouvement et ne s’arrêtait pas. Pourtant là, seuls dans les cachots, dans sa salle de cours, il n’y avait plus aucun moyen de fuir. Faire demi-tour aurait sans doute était la chose la plus intelligente à faire, mais il ne pouvait pas, c’était bien au-dessus de ses forces. Au lieu de ça, il le contemplait, dur et froid, tentant de garder son aspect de marbre ; s’il cédait… non, il ça n’arriverait pas, ça ne devait pas se passer comme ça.

Il aurait aimé se jeter sur lui, lui prendre ses mains, les plaquer contre lui et le couvrir de baisers, l’enlacer, l’étreindre jusqu’à ce qu’ils ne fassent plus qu’un, s’emparer de chaque parcelle de son corps, sentir son parfum au contact de sa peau. Quelques effluves se perdaient dans l’air, habitué à développer son odorat pour parfois reconnaître une potion incolore, il ne les percevait que trop bien, ces bourrasques d’un parfum sauvage qui le fît frissonner. Il ne bougerait pourtant pas, il s’y refusait.

« Je...»

Cette voix, elle avait gardé un peu de sa douceur, pourtant marquée de l’actuelle démence de l’autre sorcier, son aimé… non, son collègue, il ne fallait pas, il ne devait pas se laisser ensorceler une fois encore. Son cœur battait fort dans sa poitrine. Pour la première fois, il aurait souhaité ne pas en avoir, ne pas même vivre. Ce n’était qu’une grande farce, un gâchis, un combat de plus pour un trésor qui n’en valait pas la peine. Non, Seth ne devait rien valoir, il le fallait. Ses baisers se devaient être fades, son étreinte froide, sa voix monotone et sa beauté… sa peau, ce contact qu’ils avaient eu, ce baiser, ces caresses... Ethan serrât les poings, ses ongles s’incrustant dans sa peau. La douleur le fit bientôt reprendre raison. Il ne se passerait rien, il n’y aurait plus de contact, jamais plus.

L’autre devant lui semblait se battre contre lui-même. Même sa respiration semblait lui être douloureuse ; des gémissements, des pleurs, des convulsions, des traits tirés sur son visage, de la souffrance. Seth était dans un sale état. Le voir ainsi crevait le cœur d’Ethan qui ne bougeait toujours pas. Pourquoi était-il ici, que voulait-il ? Le contemplant, il repensa à cette idée farfelue qui lui était venue en tête, et si c’était lui qui faisait usage de la potion tue-loup qu’il préparait et lui confiait à intervalles réguliers ? Ce serait sans doute pour cela qu’il se tiendrait ici, pour aucune autre raison que sa potion le soulageant de sa transformation. Était-ce vrai ? Il ne posa pas la question, après tout, lui parler serait en soi une sorte de contact. Au lieu de ça, il se fit plus dur et austère qu’avant, cachant toute la peine qu’il avait de ce bel ange aussi torturé. S’il voulait quelque chose, lui ne ferait aucun effort, l’autre devrait se débrouiller, après tout, s’ils en étaient là, c’était de sa faute, pas celle d’Ethan.

Seth Ezékiel se remit en mouvement, avec peine. Chacun de ses gestes semblaient être un réel effort noyé de désespoir. C’était déchirant de le constater. Il se détourna de lui, et lentement, sa chemise se défit. S’il croyait vraiment pouvoir l’avoir de cette façon, il se trompait. Et pourtant, Ethan ressentait cette envie, ce besoin de venir se perdre sur son corps, se coller à sa peau pâle et fatiguée. Et puis, comme une anomalie sur son corps, quelque chose qui ne devrait pas y être, mais qui pourtant n’échappe pas au regard du professeur de potions. L’autre n’est plus le même, il est… différent, il se découvre, se dévoile, montre le sujet de ses maux, se défait de son lourd secret, prend la posture d’une victime qui demande à être puni pour ses faiblesses, pour ses blessures. Il attend le jugement, l’ange déchu. Il attend probablement d’être banni. Et puis sa voix, sa mélodieuse voix brisée pas la douleur.

« Je suis un Loup-Garou, Eth...J'ai besoin de t...Ta potion. »

Ne rien dire. Ne rien faire. Rester de marbre. Là étaient ses seules options. Ne rien montrer, ne pas l’accabler d’un destin qu’il n’avait sans doute pas choisi, ne pas lui montrer qu’il lui ne voulait de le lui avoir caché. Ne pas dévoiler sa crainte également. L’ange n’en est pas un, dans les livres, c’est un monstre, une bête sauvage, mi-homme, mi-loup. Elle poursuit ses victimes, les dévore, suit ses instincts. Seth perd de sa clarté, tout autour de lui semble s’assombrir sous la surprenante révélation. Bien qu’Ethan s’y fût un peu attendu, assimiler ce demi-dieu à une créature souvent associées à la magie noire avait quelque chose de terrible. Et pourtant, Seth demeurait là, toujours le plus bel homme qu’Ethan ait rencontré dans toute sa vie.

Mais voilà qu’en plus de se découvrir de son noir secret, l’accablante vérité était également mise à nu. La potion, s’était tout ce qui l’avait motivé, forcé même à revenir dans les cachots, là où il était sûr de retrouver son remède.

Ethan ne dît rien, il ne le voulait pas, sans doute ne le pouvait-il pas non plus. Il se contenta de se diriger vers une armoire qui se trouvait dans un coin ; user de magie aurait entraîné quelques maladresses, il en était certain. Et tandis qu’il se mouvait, son esprit répétait les paroles de son aimé. Non, il n’était pas venu là pour lui, c’était même bête d’y avoir songé. Il n’était là que pour sa potion, parce que bientôt, il ne pourrait plus se contrôler et qu’il deviendrait violent. Quand il ouvrit la double porte vitrée du meuble, saisissant la fameuse flasque, l’idée de le laisser se transformer n’était peut-être pas une mauvaise chose. Ainsi le loup-garou lui sauterait dessus et lui dévorerait le cœur pour de bon. Par son sang et sa chair, il ferait enfin parti de lui. Oui, qu’il l’assassine, d’un geste violent, brutal et sanguinaire. Qu’il vienne donc lui ôter la vie définitivement au lieu de laisser dans un état de semi-vivant. Il réprima une larme, se concentrant sur sa tâche.

Il se retourna, la fiole en main et se dirigea vers la misérable créature :

« Voilà donc le fin mot de l’histoire. Que de détours pour rien. Quand on est loup-garou, la moindre des choses c’est d’être davantage responsable que les autres. Tu attendais quoi au juste Seth… »

Il avait osé prononcer son nom. Ce qui avait été comme un tabou avait maintenant retrouvé sa liberté. Il résonnait dans son esprit comme un choc dont il ne se remettrait pas. Ses yeux stupéfait, son regard soudain alerté de ses propres paroles fixèrent le peu de visage que lui montrait l’autre homme. Il n’aurait jamais songé que s’entendre prononcer ce nom serait si douloureux, si lointain, comme référant à un ancien souvenir dont plus personne ne parlait mais que seul lui chérissait encore avec mélancolie. Il fallait se reprendre, il le fallait. Il posa le breuvage sur le pupitre aux côtés de Seth, il ne voulait forcer aucun contact. Au moins pourrait-il calmer les spasmes de l’autre.

« … c’est… C’est ma dernière, je vais devoir en refaire ; je vais un peu augmenter les doses, tu m’as l’air d’en avoir besoin. » Puis se retournant et marchant vers son bureau « ça me prendra quelques heures, je te les ferais apporter dans ta chambre si tu veux. Repose-toi en attendant. »
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Seth Ezekiel
Seth Ezekiel
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When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] Vide
MessageSujet: Re: When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] Icon_minitimeSam 21 Mai - 7:08

    Il y avait des choses plus terribles que d'être simplement là, mis à nu, dévoilé dans toute son horreur. Quelque chose de plus humiliant. C'était de se retrouver torse nu, une chemise usée servant de tapis à vos chaussures trouées et poussiéreuses. De devoir s'appuyer sur une paillasse d'élève parce que, par découragement, vous avez oublié de vous nourrir, de boire, de répondre aux soins que demande votre corps. Parce que vous avez passé plus de temps à tenter de répondre, vainement, aux questions de la vie et que vous en avez oublié le reste, pendant quelques semaines.
    C'était scandaleux, de s'infliger une telle torture. Pourtant, comme un coup de fouet sur l'esclave qu'il était devenu, Seth avait ressenti le besoin de s'imposer cela. Il n'avait pas imaginé que se puisse être si douloureux. Jamais de sa vie il ne s'était senti si sale, si misérable.

    Et le cirque continuait, rejetant tout son comique macabre dans la face du professeur qui subissait, sans plus rien dire à présent. Il entendit les pas de l'autre homme s'éloigner, et songea qu'il allait rester seul ici, sa carcasse glissant sur le sol pour servir de loque à l'humanité qui lui marcherait dessus. Au fond, il n'était rien d'autre qu'un Loup-Garou.
    C'était bête, et il le savait.
    Des fois, le soir en s'endormant, il s'imaginait l'avouer à Ethan, l'enlacer, l'entendre dire que ce n'était rien, au contraire. A présent, il comprenait que ces illusions répétées n'avaient rien en commun avec la réalité. Une lourde chape de réalité s'était effondrée sur lui en entendant la voix terne et profondément dure de l'homme qu'il ne voyait pas, mais dont il imaginait les traits durcis. Sévère. Lointain.

    « Voilà donc le fin mot de l’histoire. Que de détours pour rien. Quand on est loup-garou, la moindre des choses c’est d’être davantage responsable que les autres. Tu attendais quoi au juste Seth… »

    Le fouet clouté caresse sa peau, s'y enfonce comme il aurait aimé que les ongles d'Ethan, dans une étreinte sauvage, le fassent. Ils déchirent, ensanglantent la peau et se retirent avec avidité, le désir de revenir le blesser étant plus présent que jamais.
    Entendre son propre prénom sortir de la bouche de l'autre lui avait fait l'effet d'une torture qui se répétait. Elle se répétait, inlassable, bien que l'homme ne prononça pas son nom une seconde fois. C'était le tourniquet de la vie, dans son subconscient, qui forçait le son à se faire entendre à nouveau, encore et encore. Seth, Seth, Seth, avec cette voix douloureusement vive et macabre. Sans une once de sentiments quelconques. Le manège.
    Mais à quoi donc s'attendait-il au juste, en venant ici?
    « Pack », fit le flacon sur la table. Et Ezekiel n'eut pas le temps de soulever sa main du bord du bureau pour venir effleurer doucement la chaleur de celle d'Ethan. Au ralentit, Seth vit la main de McLorgan se retirer, tandis que la sienne se posait au même endroit. Il ne rencontra que le verre glacial, la potion argentée brillant à l'intérieur. Il l'avait raté de peu, mais de trop déjà.
    Un soupire s'échappa de ses lèvres, remplaçant sanglots et larmes. Sans doute serait-il mieux qu'il parte, maintenant.

    « … c’est… C’est ma dernière, je vais devoir en refaire ; je vais un peu augmenter les doses, tu m’as l’air d’en avoir besoin. »

    Il ne réprima pas un rire, cependant. Lui aussi, prit la place de ce qui représentait toute sa tristesse quelques instants auparavant. Il semblait à présent avoir retrouvé toute sa joie de vivre, quoique son rire n'eut rien de commun avec ceux qu'il aurait pu pousser en temps normal. Non. Il pencha la tête en arrière, saisissant vivement la fiole et, enfin, se retourna pour voir Ethan atteindre son bureau. Mais dans son geste, il n'y eut pas de relent de force. Il était toujours aussi faible, la fatigue se lisant sur ses traits comme une formule sur un parchemin.
    Aussi baissa-t-il la tête, désirant voir étinceler le liquide qu'il allait bientôt avaler, pour son bien. Mais qui avait décidé de cela? Quatorze ans.
    Le gâteau sur le sol, le cri déchirant la nuit, ses frères qui le tiennent, sa mère en larme, les liens, les pleurs encore. Et Dawn sur le balais.
    Le professeur secoue la tête. Il n'aurait jamais dû revoir tout ça. C'était quand, déjà?

    Ah oui, la veille. La veille de leur premier baiser, de leur premier adieu. De leur dernier contact.

    « Il a peur », murmura-t-il pour lui même.

    Et l'autre n'entendit sans doute pas.

    « Ça me prendra quelques heures, je te les ferais apporter dans ta chambre si tu veux. Repose-toi en attendant. »

    Puis il y eut un bruit de choc, de verre brisé, de verre qui s'amoncelle sur le sol. Suivit d' une odeur âcre qui se rependit comme diffusée par un courant d'air. A l'instant, contrôlé par une colère qui n'était pas la sienne, Seth venait de lancer la potion sur un mur du cachot, frôlant le visage d'Ethan.
    Il ne se serait jamais permis de le toucher. Mais il voulait qu'il le voit, qu'il ressente la peur. Qu'il comprenne pourquoi. « J'ai peur de toi. J'ai peur de nous. » D'ailleurs, il afficha sur son visage un de ces sourires peu rassurant qu'on ne lui aurait jamais attribué. Ses bras croisés sur son torse, il avait eu le temps de ramasser sa chemise pour la poser comme une serviette sur ses épaules. Le froid lui bouffait toujours le corps.

    « Je préfère attendre ici, Ethan. »

    Un second ou millième coup de fouet, il ne savait plus, il ne comptait plus. Mais l'impression de se blesser soi-même surpassait en loin tout le reste. Autant sa voix avait-elle pu être froide et glaciale lorsqu'il avait prononcé la première partie de phrase, autant elle s'était rabattue, modifiée, changée, émerveillée de pouvoir à nouveau prononcer le prénom de l'autre sans être le seul à s'entendre le dire.
    Chaque soir, en s'endormant. Ethan.
    Chaque après-midi, allongé sur l'herbe. Ethan.
    Des fois le matin, sous la douche, le front collé au carrelage glacial, il prononçait ce prénom que la salle lui rendait en écho, mille milliers de fois. Qu'il était douloureux de ne pas pouvoir le lui murmurer à l'oreille, depuis ce jour. Mais il savait que toute la faute reposait sur ses épaules. C'était à cause de lui.
    Alors dans un mouvement de colère intense contre ce qu'il était, il posa sa main sur le pendentif qu'il gardait presque toujours caché. Sa main l'encercla, serra, tira. Dans un léger gémissement, il passa son autre paume sur les brûlures provoquées par le frottement de la corde sur sa peau.

    Puis il lança le talisman qui atterrit droit sur le bureau de l'autre homme. Il était déjà si faible que cette protection ne lui servait à rien. Il ne se transformerait de toutes façons pas ce soir. Il ne se transformait presque jamais, d'ailleurs.
    Mais il était le seul à le savoir, et c'est avec une joie étrange qu'il admira la réaction de l'autre homme. Les larmes avaient refroidies sur ses joues, ne tracaient plus qu'un chemin incertain jusqu'à ses lèvres.

    « S'il arrive quelque chose, tu seras le seul à pouvoir agir. Tu seras bien obligé de me toucher un jour, de me regarder. »

    La peur de l'autre l'avait terriblement blessé.
    Sauf que ça ne suffisait pas pour surpasser la douleur qu'il avait eu de ne plus pouvoir être à ses côtés. De ne plus admirer sa maladresse, ne plus entendre sa voix, ne plus le frôler dans les escaliers pour lui glisser un « bonjour » chaleureux dont il était le seul à calculer la sincérité.
    En attendant, il trouva juste la force de s'asseoir à nouveau sur le bureau, laissant tomber son dos en arrière pour s'y allonger. Ses bras lui servirent d'oreiller et, ne trouvant pas le plafond intéressant, il détourna les yeux pour les poser sur le visage d'Ethan.
    Une seconde durant, il oublia qu'il avait froid. Il ferma les yeux, revit le baiser, sentit à nouveau la main brûlante de l'autre sur son coeur. Et le tuyau de caoutchouc qui les avait entouré pour les ramener à Swelty, après leur voyage au paradis.
    Il revoyait cela, les yeux clos, n'entendant plus que le souffle irrégulier d'Ethan. Pourrait-il seulement revenir en arrière?
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Ethan McLorgan
Ethan McLorgan
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MessageSujet: Re: When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] Icon_minitimeSam 21 Mai - 8:35

Un bruit de verre brisé se fit entendre derrière lui. Aussitôt, Ethan se retourna, contemplant sur le mur derrière lui, le liquide argenté que la flasque maintenant brisée sur le sol contenait auparavant. Il posa immédiatement son regard froid sur son collègue. Il était en colère, il sentait tout ce qu’il avait gardé pour lui ces dernières semaines durant, remonter en lui et bouillir. S’en était trop, comment osait-il ?

« Je préfère attendre ici, Ethan. »

Attendre et tout briser. Attendre et le torturer un petit feu. C’était ça qu’il voulait, qu’il perde la face comme il avait peu le faire auparavant dans cette ruelle, perdant toute contenance, s’offrant à lui pour l’éternité pour être rejeté comme un vulgaire déchet. C’était ça qu’il voulait, qu’il lui dise qu’il le détestait de l’avoir ainsi empoisonné, de l’avoir rendu tellement humain, de l’avoir dénudé de son bouclier. Il était nu à présent, vulnérable à toute difficulté. Il l’avait maudit en le laissant l’embrasser, en étant lui-même, en lui accordant un tel contact divin. Il l’avait dépossédé de ses armes, il ne valait plus rien. Il n’était plus qu’un amant abandonné. Et il osait revenir pour sa potion et la lui jeter en pleine figure ?

Son prénom. Sa voix. C’était un monstre. Ce n’était pas un loup-garou, il était bien pire encore. Son cœur le meurtrissait à chacun de ses battements, il avait mal, il ne le montrerait pas. C’était insoutenable, il préférerait mourir, que tout se finisse une bonne fois pour toute. Il voulait fuir, ne plus parler, ne plus le regarder, ne plus l’entendre. Ethan, Ethan, Ethan… son prénom résonnait dans sa tête, prononcé par la voix de son Adonis en peine. Il osait, il osait remuer le passé, alors que son esprit y prenait déjà un plaisir sadique. Il n’avait pas besoin de lui. Pas pour ça. Il osait, le monstre, le mufle, il osait rompre son cœur en même temps que cette flasque. Il était prêt à se laisser tomber sur le sol. Tout lui tourner, il ne discernait plus rien. Ses yeux noirs toujours plongés dans ceux océans de son aimé, de son bourreau. Il ne voyait plus que ça. Le reste était trop flou, tournoyait dangereusement. Il pourrait se choir sur le sol humide et pleurer sans ne plus s’arrêter, jusqu’à ce ses yeux, fatigués, se ferment et que son cœur épuisé cesse de battre et le laisse ainsi sans vie. Mais il n’était pas seul, et l’autre ne voulait pas partir. Qu’il parte, qu’il le laisse sombrer dans sa propre démence, qu’il cesse de le torturer. Il avait besoin d’une fin, maintenant.

« Tu es inconscient Seth ? Qu’est-ce que tu veux hein ??? Tuer quelqu’un ? Qu’est-ce que tu crois, que tu peux te contrôler sans potion ?? Tu ne peux pas Seth, personne ne peut ! Cesse donc de faire ton enfant. »

Il était en colère, il lui en voulait de faire aussi peu d’effort pour lui-même. Se protéger, protéger les autres, il n’en avait visiblement plus rien à faire. L’autre arracha son pendentif et le jeta sur son bureau. Le défier, c’était tout ce qu’il faisait.

« S'il arrive quelque chose, tu seras le seul à pouvoir agir. Tu seras bien obligé de me toucher un jour, de me regarder. »

Il ne comprenait décidément rien. Il ne voulait rien voir, rien comprendre, rien entendre. Il ne pensait qu’à lui. Comment pouvait-il espérer qu’il efface et réécrive l’histoire ? Était-il réellement inconscient ?

« Tu ne penses que c’est un peu trop facile de te rendre dépendant de moi, Seth ? Et quoi si j’avais fait pareil, hein ? Je ne t’aurais été d’aucune utilité et toi non plus pour moi. Cesse donc de croire qu’il te suffit de briser du verre pour tout arranger. »

L’autre s’était couché à présent sur le pupitre, le fixant. C’était désopilant. Ethan cessa de le regarder, il était hors de question qu’il l’encourage ainsi à le déstabiliser. Au lieu de ça, son regard se porta sur le petit talisman que l’autre sorcier lui avait jeté. Le prenant dans sa main, il le contempla un instant. Le petit objet doré se balançait au bout de sa chaîne, des runes de couleur bleue. Il ne m’y pas longtemps à l’identifier. Aussitôt, sa colère monta à nouveau en lui. Était-il suicidaire finalement ? Il lui jeta en pleine figure le collier.

« Tu ne comprends donc rien, Seth ? Tu… tu abandonnes c’est ça ? Si c’est le cas va donc te terrer dans un bois et laisse-nous tranquille. Qui est-ce que tu crois être pour tout rejeter comme ça ? Ce talisman, cette potion, ils sont là pour t’aider ! Qu’est-ce que tu veux de plus hein ?! »

Seth, Seth, Seth… prononcer ainsi son prénom autant de fois depuis si longtemps, c’était trop. Il refaisait surface maintenant, et de manière brutale. Ethan le fixait à nouveau dans les yeux. Il ne s’y perdrait pas, et pourtant il ne pouvait s’en détacher. Il était en colère, son propre regard devait brûler de haine et d’inquiétude. Voulait-il vraiment être loup-garou ? Voulait-il vraiment abandonner toute idée de douceur et de bonté, laisser derrière lui jusqu’à sa divine beauté et donner sa liberté à sa seconde nature ? Voulait-il vraiment se nourrir de chair et de sang ?

Inconsciemment, il continuait de préparer la potion, il la connaissait par cœur. Les ingrédients passaient dans sa main à une telle vitesse, avec tellement d’assurance qu’il aurait défié ainsi tous les autres maîtres de potions. Il ne regardait plus ce qu’il faisait, il agissait mécaniquement, toujours fixant son adoré, cet homme stupide qui se croyait malin.

« J’espère au moins que je ne me décarcasse pas pour rien et que cette fois-ci tu la boiras ta potion ! Et lève-toi donc, dans l’armoire au fond il y a quelques racines qui redonnent un peu de force. Tu es cadavérique. »

Devait-il vraiment jouer les mères poules ? Était-ce cela que l’autre attendait de lui, qu’il prenne soin de son amant, le chérisse, le protège ? Pourtant Ethan ne s’en sentait pas la force.
Sa main remua trois fois dans un sens, trois fois dans l’autre ; le breuvage tourna au bleu. Finalement, elle serait prête plus rapidement. Supposer qu’il aurait besoin de plusieurs heures n’était qu’une excuse pour retarder au maximum leur éventuelle rencontre, mais l’autre était resté là ; il le fixait.

Lui aussi suivait le moindre de ses mouvements, jusqu’à l’infime soulèvement de sa poitrine quand inspirait. La pâleur de sa peau, son torse, sa gorge, sa bouche. Il ne devait pas penser à tout ça. Non seulement c’était vain et inutile, mais aussi il en raterait son mélange. C’était la partie la plus importante, si elle n’était pas faite avec précaution, alors le breuvage échouerait. Non, il ne devait pas penser à la douceur de ses baisers, à la chaleur de ses mains contre sa peau, à son parfum enivrant. Il devait garder en tête son objectif. Il ne devait pas vaciller. Seth, qu’il s’en aille de cette pièce et à la fois de ses pensées. Qu’il cesse ainsi de le manipuler et de faire de lui son moyen de survie. Lui ne demandait rien, lui n’avait pas même pensé un seul instant depuis que le professeur de Sortilèges et Enchantements l’avait abandonné à l’infirmerie, il y avait quelques semaines de ça, un temps qui avait paru une éternité, jamais il n’avait pensé à aller le voir, à lui demander pardon. Et d’ailleurs, Seth non plus n’avait rien fait. Et ce soir même, il venait réclamer une potion qu’il gaspillait bêtement pour quoi déjà ? La réponse lui revint en tête ; pour qu’il le touche, qu’il le regarde ? C’était donc ça ? Il demandait un peu de sa clémence, un moyen de s’excuser en lui confiant jusqu’à sa vie ? C’était… c’était stupide et égoïste de sa part, mais Ethan ne put s’empêcher de sentir son cœur se réchauffer un peu. Trois fois dans un sens, trois fois dans un autre ; non, il ne devait pas se laisser avoir. Il serait perdu.
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Seth Ezekiel
Seth Ezekiel
Prof. Sortilèges et EnchantementsProf. Sortilèges et Enchantements
When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] Vide
MessageSujet: Re: When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] Icon_minitimeSam 21 Mai - 11:58

    « Tu es inconscient Seth ? Qu’est-ce que tu veux hein ??? Tuer quelqu’un ? Qu’est-ce que tu crois, que tu peux te contrôler sans potion ?? Tu ne peux pas Seth, personne ne peut ! Cesse donc de faire ton enfant. »

    Personne ne peut. C'est peut-être faux. Après tout, un homme qui hait tant les Loups-Garou peut-il seulement savoir de quoi il parle, ou même à qui il parle? Seth Ezekiel, Aurore de profession, professeur de couverture. Il aimerait rire, mais il n'a pas tellement le courage, ni...Ni vraiment envie, c'est vrai.
    Sa tristesse l'accable à nouveau, dès qu'il cligne des yeux. Il vaudrait mieux pour lui qu'il ne regarde pas Ethan, qu'il cesse de l'écouter, qu'il cesse de se faire réprimander.
    Il n'est plus un enfant, maintenant Seth sait ce qui est bon pour lui, et ce qui ne l'est pas. Enfin, le croit-il.
    Mais d'un autre côté, il sait qu'Ethan a raison, même si se l'avouer est douloureux. Il n'est pas sérieux, là. Retirer son talisman, ignorer la potion, se mettre à nu, complètement, devant celui qui le met dans cet état lamentable. Il s'en voudrait presque, mais ce n'est pas son genre. A la place, il sourit.
    Ça lui va tellement mieux, quand il ferme les yeux.

    Cela faisait un moment déjà, qu'il avait transplanné d'Irlande jusqu'au parc de Swelty. Au départ bien sûr, il ignorait qu'ils étaient dans ce pays européen où il n'avait jamais posé les pieds. Il l'avait apprit plus tard, en s'interrogeant sur les origines d'Ethan.
    L'Irlande, une foire, des Irlandais, Ethan. Ces baisers. Il avait tant aimé ce moment, cette soudaine passion qui avait prit possession de toute son âme pour entretenir une flamme qui s'était allumée en lui le jour de son arrivée. En de nombreuses reprises, il avait pensé que la mettre sous cloche, la priver d'oxygène serait la meilleure solution pour arrêter le carnage qui se déroulait en lui.
    Mais la flamme se rallumait toujours, revigorée par une brise, par le souffle d'Ethan qui lui soufflait des saluts maladroits, des paroles dénuées de sens, de logique, de grammaire aussi. Il en perdait son anglais, c'était d'un comique. Mais Seth ne comprenait pas que le feu se répandait, se propageait d'une ville à l'autre, de lui à l'autre homme. C'était de sa faute si cette passion soudaine avait prit vie. Il n'aurait jamais dû lui donner la possibilité de s'élever au grand air, de faire pousser ces flammes si haut qu'il était devenu possible à tous de les remarquer, d'être attiré par elles. De s'y brûler.
    Pourquoi? Mais le désire a-t-il seulement été un jour en droit d'imposer une question?

    Toujours allongé sur le dos, Seth finit par ouvrir à nouveau les yeux. Il sent comme une étrange douleur dans son ventre, et il tremble de froid. Alors il se redresse, péniblement, pour enfiler à nouveau sa chemise. Il n'a pas imaginé une seconde qu'il pouvait se coller à l'autre pour faire remonter sa chaleur corporelle. En fait, si. Il n'a pas arrêté d'y songer.
    Mais c'est bestial. L'autre rejetterai cette idée comme il l'a déjà rejeté, lui tout entier. Il se souvenait péniblement de ce qu'il avait dit, ce jour là. De la dispute qui avait éclaté dans le parc. En ouvrant les boutons de la chemise, il se remit debout. Être allongé le poussait à penser à des choses...Auxquelles il ne voulait plus jamais songer. S'il pouvait éviter de s'en souvenir.

    « Tu ne penses que c’est un peu trop facile de te rendre dépendant de moi, Seth ? Et quoi si j’avais fait pareil, hein ? Je ne t’aurais été d’aucune utilité et toi non plus pour moi. Cesse donc de croire qu’il te suffit de briser du verre pour tout arranger. »

    Il s'arrêta une seconde, le dernier bouton cédant sous ses fins doigts.
    Nouveau coup de fouet, Seth se demande si celui-ci était vraiment utile. Ses mains tremblaient, mais qu'importe. En un coup de vent, il remit sa chemise qui lui assure soudain une chaleur réconfortante. C'est celle-là même qu'il portait, ce jour-là.
    C'était une attaque, il en avait pleinement conscience. Ethan ne voulait pas être là. Il ne voulait pas lui adresser la parole. Il ne l'aurait pas fait, d'ailleurs, si Seth ne s'était pas trouvé dans le cachot, l'obligeant à faire face à la réalité. Ils avaient pourtant réussi à garder un rapport de collègue à collègue pendant quelques jours. Jusqu'à ce que le professeur de potions finisse par ne plus daigner répondre aux politesses lancées par celui de sortilèges. Jusqu'à ce qu'il ne lui adresse plus même jusqu'à un regard.
    Seth froissa le bord de sa chemise. Il tremblait trop que pour refermer les boutons et décida de laisser cela dans cet état. Il n'y voyait plus assez clair, de toutes manières...

    « Tu ne comprends donc rien, Seth ? Tu… tu abandonnes c’est ça ? Si c’est le cas va donc te terrer dans un bois et laisse-nous tranquille. Qui est-ce que tu crois être pour tout rejeter comme ça ? Ce talisman, cette potion, ils sont là pour t’aider ! Qu’est-ce que tu veux de plus hein ?! »

    Alors il ne s'était pas trompé. L'autre était donc capable de comprendre ces runes, d'en saisir jusqu'à l'importance. Lui-même, avec le temps, avait oublié l'utilité de cette chose qui pendait à son coup. Il ne perdait jamais en mémoire le fait qu'il devait le cacher aux yeux des gens. Car quiconque comprenait pouvait percer son secret à jour.
    Il n'y avait plus aucunes raisons de le cacher à Ethan, maintenant. Aux questions de celui-ci, il finit par répondre d'un haussement d'épaules, des larmes remontant dans ses yeux. Non, ce n'est pas moi qui ait abandonné, Ethan. C'est toi.
    Mais il entendait clairement de l'inquiétude dans la voix de l'autre. Il avait si peur que ça du grand méchant loup? En laissant retomber sa tête, il se permit un nouveau rire. Ils n'auraient jamais eu la moindre chance ensemble. A quoi s'était-il attendu? Il ne cessait de se répéter cette question, se mordant davantage la lèvre, en arrivant bien vite au sang. Ce qu'il était bon, de se faire du mal. D'oublier un instant que son coeur pleurait.
    Pas une seule seconde il ne s'était douté que la peur d'Ethan puisse le concerner lui.

    « J’espère au moins que je ne me décarcasse pas pour rien et que cette fois-ci tu la boiras ta potion ! Et lève-toi donc, dans l’armoire au fond il y a quelques racines qui redonnent un peu de force. Tu es cadavérique. »

    Se décarcasser? Seth en avait oublié que cette potion impliquait une préparation, du temps, de la concentration. Il avait oublié qu'il lui prenait du temps depuis le début de l'année. Que le professeur devait être occupé, avait d'autres choses à faire que de s'occuper de lui.
    Il n'avait jamais rien été à ses yeux qu'un fardeaux. Était-ce...Non ce n'était pas logique. On n'embrasse pas un fardeaux. On ne lui montre pas son paradis. On ne lui fait pas partager son paradis. Qu'est-ce qui l'avait poussé, lui, à faire de ce samedi là une découverte de l'autre, une dévoilement de soi?
    A quelques pas derrière Ethan, il se mit à tousser, se recroquevillant sur lui-même. Il avait froid. C'était souvent comme ça, quand il n'avait pas son talisman, quand il ne buvait pas la potion. Quand il était dans un cachot humide.
    Pas un climat fait pour un loup. Il finit par se lever entièrement, sans plus s'appuyer sur le bureau. L'autre avait, semble-t-il, finit de parler. Alors, plutôt que de se diriger vers les armoires du fond qui contenaient les fameuses racines, il fit quelques pas en avant, s'approchant silencieusement d'Ethan. Dans l'élan, il passa sa main sur son visage, massa ses yeux aussi.

    « Tu as tellement peur de moi que tu ne me regardes même plus. Tu parles d'un professeur, d'un célèbre sorcier... »

    Il s'arrêta de marcher, à un pas d'Ethan. Si l'autre se retournait, ils se retrouveraient face à face, visage contre visage. Son souffle chaud venait balayer la nuque du faiseur de potions. Puis d'un geste sec, trop rapide pour être celui d'un simple humain, il saisit le bras du professeur, celui-là même qui touillait la potion avec concentration et frénésie.
    Il ne ferait pas louper la potion. Au pire la rendrait-il moins puissante. Mais il en avait cure. Trop fatigué que pour raisonner clairement, il se devait de poser des questions à Ethan. De lui dire ce qu'il avait sur le coeur. Il voulait lui parler, yeux dans les yeux. Et tant pis s'il n'était pas d'accord.

    « Est-ce que...A quel jeu penses-tu que je jouais, Ethan? »

    Sa question, murmurée, s'était faite douce et délicate. Il n'implorait pas, c'était plus noble. Il questionnait, avec la voix du dernier espoir, sans doute.
    Il ne pensait pas aux racines, pas à toutes ces phrases que McLorgan avait prononcé sans même les réfléchir. Non, il pensait à ces phrases, dites il y a des jours, qui l'avaient poussé à s'enfuir.
    Ce jour-là, dans le parc. Après avoir transplanné. Ils avaient atterrit à cent mètres du hall.
    En le repoussant, Ethan lui avait demandé « A quoi tu joues? ». Et Seth n'avait pas répondu. Pas franchement, du moins. Aujourd'hui, ce soir, quitte à mettre sa propre vie en péril, il fallait mettre les points sur les i. Toujours derrière Ethan, lui tenant encore le bras, il passa son autre main sur son buste, le forçant à reculer d'un pas de son chaudron, pour se rapprocher de lui, poser son dos contre son torse toujours nu.
    Au moins, la chaleur, quoique destructrice, lui apporta quelques forces.
    Ou bien était-ce le parfum des cheveux d'Ethan, qu'il ne pouvait résister à la tentation de les sentir.
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Ethan McLorgan
Ethan McLorgan
Directeur de Nasteen - Potions MagiquesDirecteur de Nasteen - Potions Magiques

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When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] Vide
MessageSujet: Re: When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] Icon_minitimeSam 21 Mai - 14:47

Seth se leva, finalement. Ethan cessa de le regarder. Suivre ses mouvements, la gracieuse manière avec laquelle il avançait, malgré son état pitoyable. Non, il ne devait pas se laisser ainsi tenter, ne plus le regarder. Et puis, il avait trop parlé, il lui avait trop fait comprendre que c’était fini, qu’il ne reviendrait pas en arrière. Pour lui, il n’y aurait pas de deuxième chance, et puis d’ailleurs l’autre professeur n’en voulait pas. Non, il ne scrutait pas chacun de ses pas, ne mourrait pas de désirs, n’avait aucunement envie de se perdre sur sa peau, de s’enflammer soudainement, de se laisser avoir, de l’embrasser. Il ne voulait rien, il ne voulait que… remuer sa potion. Ça c’était bien, il fallait qu’il le fasse, ne pas la rater, pas à cause de lui, pas parce qu’il le troublait. Il refusait de se laisser perdre aussi facilement. Tout serait tellement plus facile s’il n’était pas là, s’il était parti comme il le lui avait suggéré plus tôt.

Seth se dirigeait toujours vers l’armoire dont il lui avait parlé. Il était maigre, affamé. Il avait sans doute cessé de se nourrir. La colère. Encore. Il détestait s’inquiéter ainsi. Ça n’était pas son problème après tout, ça ne le regardait pas si l’autre préférait se laisser crever comme un chien. Le comble étant que justement, c’était un chien, d’une certaine manière. Et puis il l’entendît, le sentît, plus proche, derrière lui. N’avait-il donc rien compris ? Il ne lui avait aucunement demandé de se rapprocher de lui, mais seulement de se nourrir de racines, ça n’avait rien de compliqué. Il préféra ne pas s’en inquiéter, feindre de ne pas s’occuper de lui. Il ajouta machinalement quelques touffes de poils de loup-garou, remua deux fois dans un sens, trois fois dans l’autre, le liquide devint bleu-gris ; quelques gouttes de sang de loup-garou, un tour dans un sens, deux dans l’autre, il vira à présent au gris. Bientôt elle serait prête, bientôt il pourrait la lui donner, bientôt il, pourrait le laisser tranquille et il n’aurait plus à se contenir. Bientôt, il pourrait se mettre à pleurer et ne s’arrêterait que lorsqu’il n’en pourrait plus.

« Tu as tellement peur de moi que tu ne me regardes même plus. Tu parles d'un professeur, d'un célèbre sorcier... »

Sa douce voix rompit le silence. Ethan sursauta légèrement. Il ne s’y était pas attendu. Il soupira, pour marquer son agacement. S’il continuait ainsi, il lui faudrait recommencer le breuvage du début. Laisser reposer, ne plus y toucher. C’était un conseil qu’il aurait bien pu se donner à lui-même, à eux. Ne plus en parler, laisser le temps faire son travail. Ne plus chercher à se torturer l’un l’autre.
Avoir peur de lui ? Et puis quoi encore. Il avait surtout peur de lui-même, de ce qu’il ressentait, et où ça l’avait conduit.

Il repensa alors à ce qui s’était passé ce fameux soir, après leur baiser, après la joie, après le paradis ; l’enfer, la mort. Il repensa aux excuses de Seth et son propre désespoir, à la ruine qu’il était, puis à l’incompréhension. Il n’avait plus envie de jouer, non. Si Seth voulait que ça se finisse là, alors il ne ferait plus d’effort. Et c’est ainsi que jusqu’à l’infirmerie les deux hommes s’étaient lancés des atrocités, cherchant tous deux à blesser l’autre, pour se défendre. S’excuser, c’était trop facile. Il avait peut-être eu peur, mais il n’avait certainement pas pris soin de penser à Ethan. Il s’était dévoilé, il s’était découvert pour lui. Il s’était offert tout entier, et la seule chose qu’il avait trouvée bon de faire au final, c’était de l’écraser, de le détruire, et de le vouer à une vie bien vide à présent. Il l’avait rendu beaucoup trop faible. Ethan ne serait plus jamais le même, il y aurait toujours cette cicatrice au fond de son cœur, qu’il porterait en silence, rendant tous ses anciens maux soudainement douloureux. Tout ce mal qu’il n’avait pas ressenti auparavant prenait forme maintenant. Celui qu’il aimé bien malgré lui avait ouvert une brèche et dorénavant, il ne pourrait plus se défaire de cette foutue humanité.

« Ne sois pas stupide Seth. Peur de toi ? Regarde-toi, même transformé tu n’aurais l’air que d’un chien errant. Je n’ai pas peur de toi… j’ai peur pour …toi, et pour ce danger que tu es pour les autres et pour toi-même mais dont tu te moques maintenant.»

Repenser à tout ça lui faisait mal, il sentait la douleur lui écraser le cœur, et du coup il ne trouvait pas d’autres solutions que d’être blessant. Et en même temps, la vérité était là. Il craignait pour lui. Il finirait par ne plus rien contrôler, par blesser quelqu’un, voire par commettre un meurtre, et jamais plus il ne se remettrait. Jamais plus il ne sourirait. Il resterait souillé de ses actes stupides et bestiaux. Il regretterait. Ethan était là pour lui faire reprendre raison. Mais il n’écoutait pas, il n’avait que pour but de le défier. C’était une perte de temps, il s’épuisait pour rien. Il réprima une fois encore une larme, se concentrant à nouveau sur son breuvage. Il fallait pourtant lui laisser un peu de temps. Du temps, il en avait besoin.
Seth avait bien compris, il n’était rien. Pas même ses dons de sorciers, sa réputation dans l’Art des Potions Magiques, ses titres, rien ne lui servait plus dans cette épreuve. Il était nu, misérable. Il avait compris, il avait remis en question tout ce pourquoi il s’était battu pour survivre, pour ne pas abandonner, tout ce dans quoi il s’était réfugié pour ne pas pleurer, pour ne pas perdre la face. Il avait son frère à s’occuper bordel ! Il avait bien fallu qu’il trouve une échappatoire. Il avait bien fallu qu’il cesse de penser, qu’il se la construise sa carapace. Tout ça partait en fumée avec Seth. D’une part parce qu’il l’aimait, plus que tout au monde et qu’y pensait lui chavirer le cœur, mais aussi parce que celui-ci venait d’insulter tout son travail. Non, il n’était plus rien depuis qu’il était tombé amoureux de son collègue. Tout son passé avait perdu de son sens. Il était lamentable.

Puis il le sentît, plus proche encore, trop proche. Son souffle dans sa nuque, son parfum plus fort maintenant qu’il était près. Il frissonna. C’était certain, il en était encore fou amoureux, il ne pouvait le nier. Le savoir si près lui ravissait le cœur, et en même temps, il priait pour sa survie qu’il ne le touche pas. Non, pas de contact, par pitié. Qu’il ne le fasse pas. Mais trop tard, sa main s’était déjà emparée de son bras qui s’était remis à touiller la potion. Ce n’était pas le moment pourtant, s’il avait attendu, l’autre ne le lui aurait pas agrippé.
Le contact, il ressemblait que trop à celui qu’ils avaient eu une fois transplanés en Irlande. La première fois, il l’avait saisi ainsi et trainer jusque dans une ruelle. C’était après le baiser, Ethan pensait qu’il allait subir sa colère, sa haine, et au lieu de ça, il ne l’en avait aimé que davantage et avait lui-même recommencé le geste. La deuxième fois, c’était dans le château, peu avant qu’il ne l’abandonne à l’entrée de l’infirmerie. Tout ça n’avait été que des regrets, pour l’un comme pour l’autre. Pour Ethan cependant, ça n’avait été qu’un pur mensonge pour se préserver. Seth avait peur, peur de lui. Pour qui se prenait-il à oser le défier maintenant ?

Il avait continué son geste, la mixture virant au pourpre, c’était trop tard, c’était raté. Le murmure à son oreille empêcha la colère, il s’en mordit la lèvre. C’était tellement bon, tellement agréable de l’entendre ainsi.

« Est-ce que...A quel jeu penses-tu que je jouais, Ethan? »

Qu’il fasse quelque chose, et vite, sinon il perdrait le contrôle. S’il ne faisait rien, il s’emporterait. A nouveau, il remuait le passé, sans penser aux conséquences. A nouveau il… il l’agrippa et le colla contre son torse. Il… il n’avait pas le droit de faire ça. C’était, c’était injuste. Sa respiration se fit plus difficile. Son cœur allait exploser, ou de rage, ou de peine, ou de joie ou de désir, il ne savait plus.

« Seth… »

Sa voix à lui se fit murmure… il n’avait plus de force. Il oubliait tout. Il oubliait leurs bonjours impersonnels, ses maladresses quand il l’avait croisé dans les couloirs ; il effaçait de sa mémoire les soudains silences, les regards qu’il ne posait plus sur lui ; il faisait le vide parmi les rumeurs qu’il avait entendu à propos de lui et de Yuuya Clancy, non, plus rien ne comptait à présent, il fallait le garder auprès de lui, à jamais, ne plus le laisser s’échapper…

« … Seth, tu m’as fait rater ma potion. »

…Ou au contraire, se reprendre. S’il se retournait, il en serait fini de lui. Il ne devait pas faire ce geste, et en même temps, il n’arrivait pas non plus à se défaire de l’étreinte. Tournant légèrement la tête – ça aussi c’était dangereux – il ferma les yeux comme pour ne pas se laisser succomber par la beauté de l’autre homme. Non, il ne devait pas le regarder.

« …Seth... je… »

Non, c’était trop tard, pour lui, son parfum, ses lèves qu’il savait non loin des siennes ; il en avait envie, trop envie pour résister davantage. Et soudainement, il se retourna complètement, passant ses bras autour du cou du bel Adonis qu’il se voulait éviter mais qu’il ne pouvait pas, et gardant ses yeux fermés, ses lèvres trouvèrent d’elles-mêmes les autres. Le contact était tellement doux, tellement chaud. Tout son être s’embrasait à nouveau, comme avant. Il se sentait revivre, c’était bon, c’était divin, c’était la fin, encore. Il aurait aimé resté comme ça pour toute sa vie, mais sa raison lui revint. Non, il ne pouvait pas oublier.

D’un geste brutal, il se recula, se cognant une première fois sur son bureau avant de se retourner et de trébucher sur le meuble à côté. Passant sa main sur ses lèvres, il prenait le plus de distance possible de l’autre. Il ne fallait pas il ne fallait pas

« il ne fallait pas »

La panique lui montait à la tête, sa voix était tremblotante, ses gestes découpés, désarticulés. Il n’aurait pas dû, il le savait, et ce c’était qu’après coup qu’il en mesurait son erreur. Arrêtant de tourner en rond, il regarda à nouveau son ainé, qu’il était beau. Son bras se tendit comme pour le dissuader de bouger :

« N’approche pas ! Je t’en supplie Seth, ne fais rien.»

Il se mordît la lèvre, il tremblait, il paniquait.

« Seth… je… Bordel ! C’est toi qui m’as dit qu’il fallait qu’on s’arrête, que tu avais peur. Et de qui ? De moi ? Qu’est-ce que tu voulais que je fasse hein ? J’ai… j’me suis ouvert à toi, j’me suis abandonné pour toi. Et tu as osé me dire qu’il fallait mieux qu’on s’arrête là ? Et bien excuse d’être soudainement humain et d’avoir moi aussi choisi la facilité. Parce que moi aussi j’avais peur, et tu n’y as même pas pensé ! Je n’avais même pas peur de toi, mais de moi et… et… »

C’était trop dur, il ne voulait pas pleurer, non, il ne voulait pas. Plus jamais, il s’était promis à lui-même de ne plus se mettre dans un tel état. Mais c’était… tellement… dur… Une première larme coula le long de sa joue, il était trop tard pour celle-ci, mais les autres, il les garderait pour lui.
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Seth Ezekiel
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When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] Vide
MessageSujet: Re: When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] Icon_minitimeSam 21 Mai - 23:48


    « Ne sois pas stupide Seth. Peur de toi ? Regarde-toi, même transformé tu n’aurais l’air que d’un chien errant. Je n’ai pas peur de toi… j’ai peur pour …toi, et pour ce danger que tu es pour les autres et pour toi-même mais dont tu te moques maintenant.»

    Que l'air d'un chien errant.
    C'est vrai. Il ne ressemblait plus à rien, depuis ce jour. Les premières heures, il s'était laissé aller, allongé sur le sol de sa chambre sans comprendre ce qui lui arrivait. Puis il s'était levé, avait assisté à un repas dans la grande salle et, constant qu'il ne servait à rien de manger puisqu'il n'avait pas faim, Seth s'en était allé.
    Et il avait fait la même chose pour chaque repas, les nombreux jours qui suivirent. C'est en se réveillant nauséeux et tremblant qu'il s'est permit son premier repas, une tartine grillée avec du beurre, accompagné d'un verre de jus d'orange. S'il avait perdu du poids? Non, pas un gramme. En tant que loup-garou, sa masse restait toujours stable, ses os durs et épais. Il n'y a que ses traits que se creusèrent, ses cheveux qui perdirent de leur bleu intense et fadèrent vers le noir. Ses yeux n'avaient plus le même éclat.
    Ethan avait sans doute raison. Comme un chien errant, son poil lustré n'était devenu qu'un amas de poussières et de boue. Il redevenait sauvage. L'idée n'était pas si déplaisante.

    Mais le fait est qu'il ne savait toujours pas ce qui lui arrivait. Bien sûr, quelques idées banales lui étaient passées par la tête. De l'amour? Cela le faisait rire. A son âge, l'amour n'avait rien à voir avec celui que connaissent les adolescents puériles. Non, ce n'était pas ce sentiment qui fait battre les cœurs à l'unisson, qui fixe les yeux les uns dans les autres.
    Ce n'étaient pas ces mièvreries fiévreuses, ces attouchements perfides, ces idées perverses. Ça, n'avait rien à voir.
    Alors il s'était rabattu sur l'idée que, sans doute, son égo en avait prit un coup, en se faisant ainsi renier après de tels ébats. Mais même lui ne pouvait se résigner à croire cela. Il n'avait jamais eu la prétention de se penser mieux qu'un autre, et se fichait d'être ainsi blessé. C'était plus profond.
    Terriblement plus profond et douloureux.
    Son dernier choix était de croire que, depuis son arrivée en novembre, la passion qu'il avait voué à Ethan n'avait été que pure bêtise, innocence et, du côté dudit admiré, du dégoût. Peut-être avait-il été choqué de voir Seth ainsi répondre à ses abus. Il ne comprenait pas.

    Lorsqu'Ethan lui avait posé la question fatidique « A quoi tu joues? », il n'avait pu répondre qu'une chose, irréfléchie. Un aveu qu'il avait regretté aussitôt, en plaquant ses mains sur son visage. « Je ne joue pas. » Ça n'avait absolument rien à voir avec un jeu. Pour lui, tout cela ne tenait pas du spectacle, non plus d'une pièce de théâtre finement jouée. Ce n'était...Ce n'était qu'une danse. Une voute, toujours ce fichu manège où il était essentiel que l'un et l'autre se tournent autour.
    C'était aussi simple que cela, mais pas vulgaire pour un sous. Il voulait, un jour, avoir la possibilité de rattraper l'autre.
    Mais il avait chu, faut-il croire. Et Ethan lui avait marché dessus. Courant toujours en rond, après quoi, après qui. Il n'y avait plus de Seth dans la valse, et l'autre continuait à râler sa haine contre lui.
    Pourtant, la seule personne qui parlait de jeu, ce n'était pas Ezekiel. La sincérité de ce qu'il était, de ce qu'il faisait, ne devrait jamais être remise en doute.
    Finalement, il n'avait toujours pas comprit l'inquiétude de McLorgan. Dans sa naïveté, il n'avait reconnu que la colère et la haine, qui le rendirent davantage faible.

    « Seth… »

    Il ne s'était pas attendu à cela. A voir l'autre se retourner, plonger contre lui et l'attaquer aussi imprévisiblement. Mais il n'avait absolument aucune chance contre l'autre, ce soir. En temps normal, il n'aurait déjà pas été capable de lui faire du mal. C'était comma ça, personne n'y pouvait rien.
    En tant que lycanthrope, Seth ne valait rien. En tant qu'être humain, il n'était pas mieux. Mais depuis qu'il était devenu cette sorte d'être mi-homme mi-machine, il se fichait bien de ce que pouvaient penser les autres: Ethan le premier. Quoique la douleur infligé par chacun des regards du professeur qui ne lui étaient pas adressé...Les paroles qu'il disait à d'autre quand il n'en prononçait pas une à son égard. Oui, cette douleur faisait lentement rouiller la machine qu'il était devenu. Cet sorte de demi être qui ne connaissait plus que les fonctions principales: se lever, manger, respirer. Oublier qu'il a un coeur, que la maladresse de l'autre lui manque comme lui manquerait la personne qu'il aime et...
    Son coeur, trop près de celui de l'autre, loupa un battement qui arracha le souffle de Seth. Il était coincé.

    « … Seth, tu m’as fait rater ma potion. »

    Peut-être redevenait-il un brin humain? En la compagnie d'Ethan, il ne pouvait en être autrement. Son âme toute entière se mettait à fondre, à se mouler dans celle de l'autre et s'y adapter.
    Dans tous les cas, la réplique de l'homme lui permit de reprendre son souffle. Il recevrait sans doute un coup de poings, mais il s'en fichait, pour l'instant. Son sourire souleva le coin de ses lèvres, apposant sur son visage une douceur que l'on n'y avait plus vu depuis.
    Depuis qu'il avait claqué la porte de l'infirmerie, après avoir entendu les paroles de l'homme aux cheveux noirs. Mais y songer était douloureux. Il préférait recevoir un coup de poings tout de suite, pour avoir fait échouer une potion de maître.

    « …Seth... je… »

    Il clos ses yeux, se demande de quel poing il sera frappé, sur quelle joue. Avec quelle intensité l'autre le forcera à s'éloigner ainsi de lui, encore et toujours.
    Parce qu'il se rapprocherait une nouvelle fois. Ce n'était pas du masochisme, ou peut-être un peu, si. C'était juste...D'une logique implacable. Son corps était relié à l'autre par un fil élastique. Ethan aurait beau le repousser, il reviendrait. Encore une fois, toujours, avec plus d'intensité à chaque fois.
    Peut-être qu'un jour le fil casserait.
    Alors Seth n'aurait plus d'utilité, plus de raison d'être. Mais cette idée lui convenait. Il devait...Faire comprendre. Se prouver à lui-même, contre toute logique, qu'il connaissait l'unique et réelle raison de sa présence ici.
    Ce n'était pas de l'amour, pas ça, ces stupidités. C'était tellement plus que, lorsqu'Ethan posa ses lèvres sur celles de Seth, alors le monde s'arrêta de tourner pour de bon. L'air s'évapora de la terre, le feu s'empara de son être, et il n'y eut plus rien que le froissement des vêtements, et cette mélodie qui remontait de loin, très loin dans les souvenirs du loup. Sous ses paupières, mille lumières dansaient, autant d'étoiles qui lui avaient ravis l'homme qui le faisait à nouveau s'effondrer, se briser.
    Il y avait une certitude, la seule qu'il lui fut donné de comprendre en cet instant. Les souvenirs qu'il avait de cette scène n'étaient en rien comparable à ce qu'il vivait là maintenant. Chaque baiser d'Ethan correspondait à un miracle. Un jour, il demanderait, là haut, ce qu'il a fait pour mériter ce don. En l'instant, il savoura. Il mourrait plus tard. Tout de suite, quand la chaleur disparu.

    Le laissant dans un monde sombre. Plus de loupiotes, plus de tourniquet, plus de lèvres. Plus de mains sur son torse nu, plus que de l'humidité, de la solitude, et son corps qui demande de ne plus subir cela. Il se serait effondré si ses jambes n'étaient pas devenue du plomb.

    « Il ne fallait pas. »

    L'espace de cette éternité, il avait oublié que les paroles d'Ethan étaient plus douloureuse que tout coup de poing imaginé ou même reçu. Dans le noir qui voilait ses yeux ouverts, entendre cela ne fit que l'accabler davantage. Il ne savait plus où il était, ni s'il méritait d'y être. Son corps devenait atrocement douloureux. De ce genre de souffrances que l'on sait avoir déjà subit. Le corps possède une mémoire, tout comme la conscience.
    Alors quand bien même ses jambes sont de plombs, elles l'attirent en avant, lui qui, soudainement si mort, se laisse tomber. Peut-être que les abimes s'ouvriront devant lui et emporteront ce qu'il est. Parce qu'il n'a plus la force ni de se battre contre Ethan, ni contre lui-même. Encore moins contre le loup-garou qui lui déchire les épaules. Il ne se métamorphose pas. Il se débat.

    « N’approche pas ! Je t’en supplie Seth, ne fais rien. »

    Mais il n'approchait pas. Non, pire, il n'approcherait plus. Pourtant le fil n'était pas coupé en deux. Sans doute s'était-il trompé. Ce n'est pas à Ethan qu'il devait être relié. Sans doute était-ce à quelqu'un d'autre, surgit du passé, il ne savait pas. Et que, au vue des milliers de liens qui jonchaient le sol, il n'avait pas été fichu de retrouver le sien. Aveugle, il aurait cru qu'Ethan était à l'autre bout.
    Il aurait rit si la force lui avait été donnée. Debout, il vacillait toujours, à l'intérieur. De dehors, il restait là, las, stoïque, debout et droit comme un I. Serait-il seulement capable de se remettre à bouger un jour?

    « Seth… je… Bordel ! C’est toi qui m’as dit qu’il fallait qu’on s’arrête, que tu avais peur. Et de qui ? De moi ? Qu’est-ce que tu voulais que je fasse hein ? J’ai… j’me suis ouvert à toi, j’me suis abandonné pour toi. Et tu as osé me dire qu’il fallait mieux qu’on s’arrête là ? Et bien excuse d’être soudainement humain et d’avoir moi aussi choisi la facilité. Parce que moi aussi j’avais peur, et tu n’y as même pas pensé ! Je n’avais même pas peur de toi, mais de moi et… et… »

    C'était le moment. Il fallait qu'il bouge. Alors il tenta de faire un pas en avant. Mais non. Plus rien en lui ne désirait se rapprocher d'Ethan. Plus rien n'en avait le courage.
    Il tomba. Ses jambes, devenues coton, le firent plonger en avant. De ses mains, il tâcha de se rattraper. Elles rencontrèrent maladroitement le chaudron, brûlant et s'y appuyèrent malgré tout.
    C'était mieux que de s'écrouler, n'est-ce pas. Alors seulement il pu ouvrir les yeux.
    Ah. Son reflet, rose, paraissait toujours si pâle. En se fixant, il comprit.
    Pas peur de moi? Et il versa une larme, secouant la tête, grognant de rage.

    Il y eut un « BAM », de la fumée qui s'éparpilla aux quatre coins de la pièce, brouillard épais et bleu. D'un bleu qui virait au noir, puis au gris, pour redevenir bleu et s'affiner.
    Il y eut un « BAM », suivit de quelques « tac, tac », et un dernier « BAM ».

    « Tu t'es ouvert à moi? Et moi, qu'ai-je fais!? »

    Il était derrière le bureau, contre le mur. Il était face à Ethan, une de ses mains encadrant son visage, plaqué contre le béton humide.
    A cette distance, le brouillard ne les cachait pas l'un de l'autre. Le souffle brûlant de Seth se dispersait sur le visage du professeur de potion. Il l'avait plaqué contre le mur, violent, brutal, incontrôlable. Son autre main était appuyée fermement sur le haut du torse d'Ethan. S'il le souhaitait, en remontant sa paume et en serrant, il pourrait l'étrangler, le tuer. Mais la rage qui se lisait dans ses yeux n'avait rien d'une folie meurtrière. Elle était dense, opaque, et recouverte d'un flot de larmes dont le professeur ne parvenait à empêcher les tremblements. Il parlait en s'empêchant de crier, dernière barrière établie, qui résistait au torrent de sentiments qui débordait, exultait de lui.

    « Tu n'avais pas peur de moi, Ethan? Alors pourquoi continues-tu de me fuir? J'ai peur de toi. De te voir en sang, mort, par ma faute. Et toi Ethan? N'as-tu pas peur de ça? »

    Il appuya plus fort sur le torse, son poing frappa violemment le mur.
    Avec violence, il embrassa Ethan, glissant avec avidité sa langue entre les lèvres de l'homme. Il lui volerait toute humanité, si celle-ci était réellement la cause de leur séparation. Il n'y aurait plus de facilité. Il n'y avait que du brouillard, qui s'effaça au fil de ce combat, de la main de Seth qui glissa sur le torse de l'autre, violente, brutale. Intime.
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Ethan McLorgan
Ethan McLorgan
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When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] Vide
MessageSujet: Re: When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] Icon_minitimeDim 22 Mai - 10:53

Qu’il reste où il était, qu’il ne vienne pas. Non, tout devait s’arrêter le plus rapidement possible. Ça pourrait être tellement simple, lui-même pourrait sortir du cachot, prendre la fuite, ne plus revenir. Mais la potion, il fallait bien qu’il la lui fasse. Non, ce n’était pas à lui de quitter les lieux, mais à Seth, qu’il sorte et le laisse tranquille, qu’il l’abandonne à sa vie monotone, par sa faute. Il ne demandait qu’une chose, c’était d’oublier. Il le savait, le meilleur remède serait de s’infliger à soi-même un sort d’Oubliettes. Mais c’était dangereux, il pourrait très bien tout oublier. Et puis il songea que peut-être son amour était tellement fort que même en ayant effacé le visage et le nom de son aimé de sa mémoire, il ressentirait ce vide immense dans son cœur, et il ne saurait même pas l’expliquer. Ce serait pire alors, ne pas savoir pourquoi l’on souffre, pourquoi l’on pleure, pourquoi on se sent seul et détruit. S’il était bel et bien écorché à vie, rien ne viendrait l’aider. Il devait se débrouiller tout seul, loin de Seth. Sans ça il n’y arriverait jamais. Qu’il s’en aille, oui, c’était tout ce qu’il avait à faire s’il voulait vraiment l’aider et comprendre.

Et puis il le vit faire un mouvement. Tout se passa rapidement, à n’en plus rien comprendre. Il bougea. Seth bougea. Malgré lui avoir demandé de ne pas le faire, il osait tout de même. Il n’y avait que le défi qui devait l’animait, rien d’autre. Ou peut-être, peut-être se faisait-il une raison, peut-être allait-il sortir et laisser Ethan ainsi, seul dans son cachot. Même si c’était ce qu’il convenait de faire il ne le voulait pas, pas vraiment. Son esprit lui criait en fait de s’en aller, quand son cœur le suppliait de le pardonner et de rester, reconnaissant ses propres erreurs. Mais rien de tout ça. Seth fit une chute, Ethan fit un mouvement en avant comme pour lui venir en aide, mais ses pieds refusèrent d’avancer. Il resta là, sans bouger, il ne le pouvait pas. Pas plus que Seth avança, tombant, se raccrochant au chaudron. Et puis, un épais brouillard envahit la pièce. Non, Ethan ne comprenait rien de ce qu’il se passait. Des bruits sourds, puis des pas. Il ne bougea pas jusqu’à ce que quelque chose le saisisse et qu’avec violence son dos vienne s’écraser contre quelque chose de dur et froid. Le mur sans doute. Lorsque le nuage s’en fût, Seth était là, face à lui, la main portée sur le torse d’Ethan. Comment… une feinte ? Il avait osé provoquer à nouveau le contact. Et puis, malgré ses avertissements, pouvait-il vraiment lui en vouloir quand lui-même était tout aussi paradoxal ?

La rage dans les beaux yeux de l’homme-loup glaça Ethan. Allait-il perdre le contrôle définitivement et tenter de le tuer ? Peut-être devrait-il saisir sa baguette, l’immobiliser, user de la force également. Mais il ne fît rien, il demeura là, trop près de son adoré et de son corps. Il ne fallait pas qu’il le regarde, ni son corps, ni ses yeux, ni ses lèvres, rien. Il ne devait pas céder, c’était toujours le même combat au final, mais à chaque fois il était faible. Il ne le fallait pourtant pas. S’il se perdait dans son regard océan, il savait qu’il ne serait à nouveau plus maître de lui, et il perdrait. Il l’embrasserait avec fougue et cette fois-ci il chercherait en vain un moyen de s’échapper. Cette fois-ci, il ne s’éloignerait plus.

« Tu t'es ouvert à moi? Et moi, qu'ai-je fais!? »

Et puis ça. Les souvenirs remontèrent, ses mots, ses gestes, ses contradictions. Non, il n’avait rien fait. Il ne l’avait qu’embrasser puis blesser en lui faisant part de ses craintes. Un loup qui avait peur d’un homme. Ethan était-il donc plus sauvage qu’un loup-garou ? Était-il davantage un monstre capable de cruauté ? Une fois encore, il ne se reconnaissait plus, il se perdait. Avec Seth, c’était toujours la même bataille : ne pas s’oublier. Et pourtant il était toujours un autre. Même pendant ces semaines durant lesquelles ils ne s’étaient finalement plus parlés, son habituelle maladresse qui se révélait qu’en sa présence avait repris. Encore et toujours le même problème, il ne contrôlait plus rien. Seth avait sans doute quelque chose de spécial pour ainsi le troubler. Peut-être Ethan avait-il plus de faiblesses dans ses rencontres avec les loups-garous. Et pourtant, il en avait côtoyé d’autres et jamais son cœur n’avait été aussi esclave comme il l’était de Seth. Non, ce n’était pas, ça, c’était bel et bien Seth le problème.
La question qu’il osa lui poser fît renaître la colère qui s’était alors calmée. C’était sûr maintenant, il se moquait de lui, il ne comprenait rien. Il ne dît rien pourtant, la proximité l’en empêchait. Il fallait d’abord qu’il essaie de se défaire.

« Tu n'avais pas peur de moi, Ethan? Alors pourquoi continues-tu de me fuir? J'ai peur de toi. De te voir en sang, mort, par ma faute. Et toi Ethan? N'as-tu pas peur de ça? »

Ses gestes se firent davantage violents, c’était le loup qui parlait. Et puis il l’embrassa, à son tour. Le contact, à nouveau. Le rêve. Il ne fallait pas qu’il cesse, il ne fallait pas qu’il s’arrête. Il ne fallait pas se réveiller, non, jamais plus. Peut-être d’ailleurs n’était-ce qu’une autre rêverie. Peut-être était-il toujours en classe et il se perdait dans sa démence. Peut-être touchait-il le fond et bientôt il cesserait de se nourrir, de boire, de se mouvoir simplement et puis, finalement il mourrait. Il n’y aurait pas de carrousel, il n’y aurait pas de musique. Il ne quitterait plus cette pièce, assis devant son bureau, il se laisserait sombrer, et renoncerait de lui-même. Oui, c’était peut-être cela, il était plus bas que terre, ses élèves avaient sans doute fini par le laisser ainsi, inquiets pourtant, quand le cours avait cessé sans que lui-même ne s’en rende compte. Il ne pouvait pas retrouver la réalité, c’était fini. Il resterait à jamais collé aux lèvres de Seth, son parfum l’enivrant davantage. Une rêverie bien trop réelle pour qu’elle ne soit pas révélatrice de l’état de perdition dans laquelle il se trouvait. La fin, elle avait un goût étrange, une vision sublime. Elle avait la saveur des lèvres de son bel amant, son odeur, elle lui ressemblait. Finir ainsi ne le dérangeait pas. Oui, il rêvait, et il était bien. Dans sa mort cérébrale il se permettait même de venir poser ses mains autour de la tête du demi-dieu. Posant sa main droite dans ses cheveux, s’y perdant avec douceur. Il participerait, pour la toute dernière fois. Après tout, les rêves étaient faits pour ça ; et si celui-ci le mènerait à sa perte, il ne s’en déferait pas. Non, il l’embrassait, jouant lui-même avec la langue de l’autre, dans sa bouche. Leur contact était plus proche, plus intime, sublime. La main de Seth caressa alors son torse. Violente, brutale. Il rouvrit les yeux…

Il ne rêvait pas, il s’était seulement laisser avoir. Encore. Le mufle, il était doué. Ethan écarta alors son visage se cognat la tête contre le mur. Et poussant avec force sur ses bras, posés sur le torse de Seth, il brisa l’étreinte. Il devait ou le détester ou l’aimer, c’était là ses deux seuls choix. Le détester ou l’aimer. Il fallait qu’il choisisse, et vite. Le détester, l’aimer ; l’aimer le détester. Les deux mots se répétaient dans sa tête avec insistance, à un tel point qu’il n’était même plus sûr de leur définition. Il fallait qu’il fasse quelque chose. Vite. Le détester ou l’aimer. Quoi ? Quand ? Pourquoi ? Là ? Maintenant ? Lui ? L’aimer ? Le détester ?

Sans réfléchir, son bras prit son indépendance, son poing se resserra fermement, ses ongles s’enfonçant dans sa paume, et avec la même brutalité dont Seth était capable, il le frappa en plein visage. Le coup était parti.

[Le détester]

Seth recula d’un pas ou deux. Le bureau derrière lui. En un instant, Ethan perdît le contrôle, une fois encore. Se jeter sur lui, jusqu’à le coucher sur le meuble en bois, derrière. L’embrasser, avec fougue, avec passion, désolé. Le saisir, l’embrasser, ne plus le lâcher, lui monter dessus, prendre le contrôle, aussi bestial que l’autre pouvait l’être. L’enlacer, devenir fou, l’étreindre.

[L’aimer]

Que faisait-il ? L’autre était allongé sur la table, Ethan à cheval par-dessus lui. Il était censé faire un choix, ne pas céder et faire deux choses aussi paradoxales ! Il perdait la tête, il… non, quoi, rien. Il ne savait plus ce qu’il faisait. Il était fou, mais plus de la même manière qu’avant. Il n’y avait plus de rêverie. Il n’y avait plus de mort, ou alors elle viendrait après, quand Seth reprendrait enfin le contrôle, se vengeant pour le coup, se vengeant pour les baiser, pour son amour, pour sa fougue, pour tout ce qu’il lui offrait, pour se rendre aussi dépendant de lui tout en le fuyant. Le fuir. Lui ? Il le fuyait, vraiment ? Plus maintenant en tout cas. Ses lèvres quittèrent celles de l’ange objet de ses fantasmes. Oui, il cédait et bien plus qu’à l’amour, il s’abandonnait aussi à ses désirs. Sa bouche brûlante, tremblante d’excitation vint se perdre au niveau des oreilles de l’autre homme. Son lobe disparût bientôt, il le suçota tendrement. Que faisait-il ? Il n’avait plus de barrières, plus de limites, il devenait bête devant ses instincts. Il le voulait, entier, maintenant, toujours. Il le désirait. Ses mains lui ébouriffant les cheveux tirèrent sa tête en arrière et bientôt sa gorge lui était offerte. Seth était sa proie. Ethan n’était plus l’esclave, il passait maître. Son cou, son nouvel objectif. Sa langue, le bout seulement, traça un léger chemin de son oreille à sa gorge. S’il avait été vampire, il l’aurait mordu, il aurait bu son sang, il s’en serait délecté. La peau pâle en frémît, il l’aurait parié. La sienne également avait certaines réactions auxquelles il ne prenait pas forcément garde. S’emparer de lui. Bête. Le dévorer. Loup. Il le voulait, comme jamais auparavant. Le lécher, puis l’embrasser le suçoter encore, partout.

Et puis l’arrêt, net. L’excitation qui se fait sans doute trop forte, ses muscles qui se contractent, son sang qui bouillonne et puis… non. Il ne pouvait, ça allait trop loin, trop loin pour lui. Il devait… de l’eau froide. Ça devait cesser, il allait fuir, il le devait.
Il se redressa rapidement, se jeta sur le sol, cherchant à se dissimuler de sa cape. Penser, penser à autre chose. Plus de désirs, non. De la peine, voilà ce qu’il lui fallait, de la peine, ou alors de la colère. Il fallait que ça cesse. Il fallait simplement autre chose. Repenser à ce qu’il avait dit. Avant. Avant tout ça. Sa langue, sa peau, le lobe de son oreille, ses lèvres. Avant de le coucher sur le bureau, avant de le frapper, avant qu’il ne l’embrasse, avant.
Ça n’avait même plus de sens de revenir là-dessus, pas après son comportement. Et pourtant il devait. Il y était obligé.

« Je jjj je te signale tout d’même qu’à part me dire que j’étais charmant, tu n’as rien dit d’autre. M’embrasser, me plaquer contre le mur brutalement, ça tu sais faire. A part ça, la seule chose que tu m’aies dite c’est que tu avais peur et que l’on devait arrêter. »

C’était totalement idiot de revenir là-dessus, mais il en avait besoin. Penser à autre chose, ne pas laisser… non ne pas se laisser aller comme ça. Ne plus désirer. Idiot, ça sonnait tellement faux.

« Oui ça veut rien dire tout ça ! Oui je pète un câble ! Oui j’suis bon à être enfermé. Tu, tu, tu…. Tu me rends totalement fou Seth ! Je m’en fiche de mourir, même si c’est par ta faute ! Tu ne l’as pas compris ça ? Pas plus que je t’aime et que j’ai envie de, de, de de toi et de tes bras. Non tu t’en fous, tu ne comprends rien, tu ne vois rien, tu n’entends rien. Et je te l’ai dit moi que je n’étais plus rien maintenant que je t’avais embrassé. Je te l’ai dit et c’est tout ce que j’ai mérité. Pleurer comme un misérable, errer comme un mort-vivant, rêver de cet instant, que tu reviennes, que tu me pardonnes. Oui j’ai peur, j’ai peur de t’aimer, d’avoir envie de toi, je, je, je, je j’ai peur de moi parce que je ne connais pas tout ça. C’est tellement nouveau c’est tellement humain. J’ai tellement pris l’habitude de me bloquer, de m’empêcher de ressentir la moindre chose que j’avais peur de toi, de cet amour. Je ne sais même pas si je suis capable d’aimer. Je n’sais plus rien. Et toi, toi, toi !!! Tu n’as rien dit.
‘Tu es charmant ‘ et bien soit alors ! Il fallait me poursuivre, m’embrasser, m’aimer, m’enlever, me plaquer violement contre le mur, me prendre me, me, me me montrer que tu m’aimais. Dis-le moi seulement Seth, dis-le moi parce que je ne comprendrai pas sans ça. Je suis trop bête, trop ignorant, dis-le moi, dis-moi que jamais tu ne m’abandonneras. Moi je, je suis tiens, je te laisse faire de moi tout ce que tu voudras. Je… aime-moi, c’est tout. … … J’ai… j’ai besoin de respirer, maintenant, alors je vais m’asseoir, là… par terre et… pars si tu en as envie. Ou reste…et moi… moi je vais… respirer. Voilà »


Il n’avait pas pensé un seul moment à s’arrêter, il avait laissé les mots sortir d’eux-mêmes ; sa voix parfois s’était épuisée mais il avait continué, à bout de souffle, à bout de force, à bout de tout. Et maintenant, il ne pensait même plus à son cœur qui battait fort dans sa poitrine, il ne pensait plus qu’à respirer.
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Seth Ezekiel
Seth Ezekiel
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When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] Vide
MessageSujet: Re: When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] Icon_minitimeMar 24 Mai - 9:37


    Qui parlait de prendre ses responsabilités? Qui n'assumait pas ses gestes, ses phrases, ses larmes?
    Debout, Seth constatait que la vérité s'effritait sous ses lèvres. Tout cela n'était donc rien. Absolument rien aux yeux de l'homme qu'il s'évertuait à oublier depuis des semaines, dans l'espoir que tout reviendrait à la normale.
    Mais c'était peine perdue. Il y a une vingtaine de minutes déjà que sa décision était prise. Ses actes ne découlaient que d'elle, de cette prise de conscience soudaine et irréversible. Jamais son être tout entier ne s'était jeté avec autant de vigueur dans les bras de quelqu'un. Jamais il n'avait tant désiré se frotter à plus fort que lui, plus craintif et fuyard. Cependant, les dés étaient lancés. Il se pouvait qu'ils soient pipés, que son destin soit dors et déjà connu, que tout soit déjà joué. Mais il vivait l'instant présent avec la plus grande des passions: s'il n'avait aucune chance de modifier le passé et le futur, alors il ne serait déjà plus là.

    C'est sans doute pour cela que, lorsque les lèvres d'Ethan s'ouvrirent pour l'embrasser en retour, que les bras de ce dernier s'enroulèrent autour de lui, l'espoir se remit à battre. Vigoureux, machiavélique, il propulsa une dose d'excitation dans le sang de Seth, qui laissa encore sa main tomber. Encore un peu. Toujours un peu. Elle frôlait avec avidité chaque centimètre carré du torse de l'homme qu'il forçait à rester à ses côtés. Lâche? La question n'était pas là.
    Disons juste qu'il savait.
    Que dans toutes les prédictions faites, il avait vu venir le rejet soudain et violent. Il avait pourtant été incapable de saisir la douleur telle que les cartes la dévoilaient: atroce, invivable. Meurtrière. Il y eut mille éclairs dans son coeur, qui réduisirent en cendres les dernières secondes. Quel qu'elles aient pu être, ces fleurs de bonheur fanèrent. La réalité était un ras de marrée qui rattrapait, inlassablement, chaque personne ayant essayé de la fuir. Elle les laissait pour mort sur une plage devenue fantôme, gerbant les morts sur le sable fin et cuisant de l'enfer.
    A quelques pas de son paradis, il sembla à Seth que les portes se refermaient devant lui. Car c'était presque cela. Il en avait été rejeté.

    Peut-être que les loups-garou n'y avaient pas droit. Il songea à cela, chancelant, s'éloignant par obligation d'un Ethan dont il avait compris les intentions. C'était trop tard, déjà. Sa bouche encore ouverte, il n'aspirait plus qu'un air vide de tout sens, de tout oxygène. S'il étouffait, s'il se mourait? Tout, ou plutôt rien. Plus rien n'avait d'importance, maintenant.
    Il était contre le bureau, son fessier collé à la table dont il avait alors ignoré l'existence. En face de ses yeux ternes, l'ombre d'un corps qu'il ne toucherait plus jamais. Et la douleur se raviva. Elle était plus vivace que toutes les peines jamais ressenties. Pourquoi avoir répondu à ses baisers. Pourquoi lui avoir ouvert les portes d'un rêve qui n'aurait pas du être le sien? Ses jambes vacillaient à nouveau. Mais il n'y avait plus de brouillard miraculeux pour voiler les larmes dans ses yeux. Ni suffisamment de mèches volatiles que pour cacher sa bouche tordue par les sanglots.
    Il n'eut même pas le temps de se sentir pitoyable, ni de plaquer ses mains sur son visage pour cacher ce qu'il était, et ce qu'il resterait.

    Il l'avait mérité. Lorsqu'il aperçu le coup de poing, entendit les os qui craquent d'être ainsi compressés les uns contre les autres, il sut ce qui allait vivre.
    Bien sûr qu'il aurait pu se défendre. Il lui aurait été si facile de lever la main, la baguette et de se défendre comme un homme. Mais cela impliquait de répliquer, de blesser. De faire du mal à Ethan. Il lui en avait fait déjà bien assez.
    Comme un homme, debout, il reçu le coup de poing en plein visage. Plus tard, peut-être, parviendrait-il à ressentir son être et comprendre que la force portée contre lui était vouée à le détruire. En l'instant, non seulement il n'avait rien senti, mais il ne se rendait pas plus compte qu'il tombait. De toutes manières, il n'y avait plus de haut, plus de bas. Plus de droite, encore moins de gauche. Tout son monde se renversait, se disloquait.
    Il n'aimait pas Ethan. Pire encore. Ethan le détestait. Cette histoire, de son début à la fin, était voué à l'échec. Alors pourquoi s'y accrochait-il?
    Lorsque son dos toucha le bois du banc et que ses yeux se fermèrent d'instinct, il récupéra la notion de l'instant présent. Le ralentit qu'il vivait s'était arrêté pour lancer la lecture accélérée. S'il n'avait plus rien comprit jusque là, la suite n'arrangerait pas les choses.
    En fait, tout cela commença sans doute lorsqu'il sentit sa baguette claquer sur le bureau. C'est vrai, il l'avait gardée dans sa poche arrière de pantalon. Il était sans défense, au figuré comme au littéral. Aussi souple et rapide pouvait-il être, il ne pourrait ni ne voudrait jamais prendre son arme pour la pointer contre celui qui le détruisait physiquement et moralement. Est-ce que sa joue lui faisait vraiment mal?
    D'où venait cette nouvelle sensation de brûlure sur son corps? Elle était digne du toucher d'Ethan, de sa peau soyeuse sur celle, impure, du loup qu'il était. Et ses yeux ne s'ouvrirent plus.

    C'était comme si le monde qui lui avait fermé les bras ouvrait à nouveau ses portes pour une visite guidée spéciale. D'une durée de quelques secondes, il lui fit visiter jusqu'aux plus beaux paysages, voir les plus belles de ses étoiles.
    Ethan était là, par-dessus lui, comme ils auraient pu faire l'amour pendant des heures, êtres charnelles qu'ils étaient, si bêtement emprisonné dans des corps qui représentaient si peu face à la liaison de leurs âmes. Il voulait lui faire l'amour.
    C'était dit.
    Tel était la décision qui avait été prise plus tôt. Il lui dirait la vérité, il lui dirait quels sont ces sentiments qui lui broient la poitrine lorsqu'il voit cette cape se glisser dans les couloirs les plus sombres de l'école. Il lui dirait comme il aime sentir le parfum de cette potion savamment préparée, comme il a aimé se baigner dans les mélodies du manège. Comme il aime se perdre dans sa bouche, se faufiler dans son cou, se perdre dans ses cheveux. Dire adieu dans ses yeux. Il lui dirait comme il l'aime, comme c'est peu dire, comme c'est plus, tellement plus que de l'amour au sens pâle dont les gens entendent la chose.

    Mais les mots s'envolent d'entre ses lèvres en de vagues murmures, des gémissements dont seul quelques anges perçoivent le sens. Seth est perdu. Ils se concertent là-haut, mais il n'y a plus rien à faire, son sort est entre les mains d'un autre maintenant. Même le destin ne pourra le ramener sur le droit chemin de la vie morne.
    Quand on connait Ethan, cet être blessant et aimant, alors on ne connait plus rien d'autre. Que le vide, l'amertume, la peur lorsque ses foutues lèvres pécheresses se retirent de votre peau, comme en cet instant. La visite guidée est terminée. On ferme à nouveau les portes, on s'excuse à peine pour le rêve que l'on déchire sous vos yeux, comme une mauvaise note.
    Seth voudrait se redresser. Mais il n'en a plus la force. Pourquoi l'autre joue-t-il, alors que quelques instants auparavant, il semblait dire que rien de tout cela n'était un jeu. Rien n'aurait dû l'être à la base. Lequel des deux avait transformé cette magie en décadence? Le bois craqua, ou bien était-ce son dos, lorsque ses yeux avares le supplièrent de le regarder encore. Au moins jusqu'à ce que, par colère, il s'en aille en refermant la porte à tout jamais.
    Fermer la porte sur leur histoire.

    Cesse de jouer avec moi...

    Il n'ouvrit ses oreilles que pour écouter la voix. Pas pour l'entendre. Son unique désir était de se faire bercer à nouveau par ces mélodies. Par cela, cette unique chose qui le poussait à respirer de cet air glacial. Il se surprit à comprendre un mot.
    Non, il ne fallait pas non. Mais c'était déjà trop tard.

    « Tu me rends...Fou Seth... Tu ne l’as pas compris ça ? Pas plus que je t’aime et que j’ai envie...De...toi et de tes bras. Non tu t’en fous, tu ne comprends rien, tu ne vois rien, tu n’entends rien. »

    Il avait raison, l'autre. Seth ne l'écoutait pas. Au pire comprenait-il de temps à autres quelques brides de paroles que ses sens ne captaient qu'avec beaucoup de retard. Il...L'aime?
    Et il bougeait aussi lentement qu'il ne réalisait, c'était dire. Son corps glissait, se dressait en gardant une impression d'inertie. Est-ce qu'il bougeait vraiment? Les larmes ne brouillaient plus son regard sombre. Elles semblaient avoir prit la place de son sang et circulaient avec lenteur dans ses veines. Avait-il bu sa potion?
    Ezekiel n'en avait pas le moindre souvenir. Pourtant, sa violence s'était volatilisée. Peut-être avait-elle été effrayée par la splendeur d'Ethan. Peut-être avait-elle comprit qu'il ne serait jamais question de toucher à un cheveux de cet être revenu du passé pour lui pourrir la vie. C'était ça, l'amour, n'est-ce pas? Quelque chose de mauvais. Une pomme creuse, pourrie, dans laquelle tout le monde voulait croquer par curiosité.
    Seth avait beau en connaître le goût, la couleur, la texture, les crampes au ventre et tout le reste. L'amour avec Ethan n'aurait pas ce goût là. Il en était certain.

    «...Rêver de cet instant, que tu reviennes, que tu me pardonnes...Tu es charmant... Il fallait me poursuivre, m’embrasser, m’aimer, m’enlever, me plaquer violemment contre le mur, me prendre me...Montrer que tu m’aimais. »

    Le plaquer violemment contre le mur. Et lui casser la cheville. D'ailleurs, lui avait-il demandé comme il se portait, maintenant? Sa bêtise l'avait poussé à blesser Ethan une première fois. Son amour sans condition, cette peur de tant mal faire...Et si cette peur irrationnelle ne lui avait apporté que...Ce qu'il avait tant craint?
    La première seconde fut la plus belle de toutes. Il l'avait gâchée par une malheureuse phrase qui avait déjà brisé tant de chose en lui, à une autre époque. « J'ai peur de toi, Leïla. J'ai tant peur de toi. De tes mots, de ta voix. Tu me brises, cesse donc ». Pourquoi s'était-il tant senti obligé de l'apposer sur sa relation avec Ethan? Seth se mentait depuis le début.
    Bien sûr que si. Ce n'était que de l'amour. Rien d'autre. Ni plus ni moins. De l'amour amer et triste comme il le redoutait.

    « Dis-le moi seulement Seth, dis-le moi parce que je ne comprendrai pas sans ça. Je suis trop bête, trop ignorant, dis-le moi, dis-moi que jamais tu ne m’abandonneras. Moi je, je suis tiens, je te laisse faire de moi tout ce que tu voudras. Je…Aime-moi, c’est tout. »

    « Je t'aime ».

    Mais le murmure s'était perdu dans le mouvement silencieux de ses lèvres. Ethan ne le regardait pas. Il fut sourd au premier avertissement.

    « J’ai… J’ai besoin de respirer, maintenant, alors je vais m’asseoir, là…Par terre et…Pars si tu en as envie. Ou reste…Et moi…Moi je vais…Respirer. Voilà. »

    « Je t'aime. » Regarde moi, abruti.

    Et la seconde fois, encore, il n'entendit pas cette menace proférée à son encontre.

    Ils étaient assis, maintenant. Ils étaient calmes, et le silence se reposait avec douceur dans le cachot, sans peser sur les épaules. Le souffle irrégulier d'Ethan soulevait ce voile, le reposait, le bombait à nouveau pour le creuser ensuite. Le silence se régularisait, au fil des respirations du garçon. Puis il se cassa, net, tranchant. Les parchemins posés sur le bureau furent balayés d'un geste sec: Seth se levait, avec lui toutes les âmes torturées par leurs amours muets ou sourds. S'il y avait seulement une différence.

    « Je t'aime, bon dieu! »

    Et il tenait sa baguette en main, pointée sur Ethan qui ne le regardait toujours pas. Le bruit rebondissant du bois sur le dallage de la salle se répercuta à trois reprises, marquant le rythme des chaussures sur le sol. Au doux murmure qu'elle fit vibrer en se laissant attirer par la gravité, elle désigna le froissement du tissu. Le reste, ni le bois, ni le reste ne pu le décrire.
    Accroupis, Seth glissa sa main sur la joue droite d'Ethan. Il planta ses yeux dans ceux de l'autre, tandis qu'il forçait la paume de l'autre à se poser pour la seconde fois sur son coeur.

    « Pourquoi ne m'as-tu pas écouté? »

    Cela battait. Se soulevait, vibrait, dansait, exultait. Les lèvres de Seth embrassaient celles d'Ethan.
    Cela battait. Se soulevait, vibrait, dansait, exultait. Le corps tout entier du bleuté se referma sur celui du noir, le faisant disparaître dans un univers parallèle. Il lui murmure une dernier fois à l'oreille.

    « Et toi, Ethan? »

    Mais sans lui laisser le temps de répondre, il allongea le corps de l'autre sur le sol, le laissant alors seul, si bas.
    Se relevant, de haut, il pu contempler ce qui l'attirait depuis des semaines dans les abysses de la vie.

    « Dois-je te rejoindre, ou m'ordonnes-tu de partir? »
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Ethan McLorgan
Ethan McLorgan
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When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] Vide
MessageSujet: Re: When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] Icon_minitimeMer 25 Mai - 5:25

Il était là, assis sur le sol; un moins que rien, misérable. Il n’avait plus rien du sorcier qu’il se vantait pour lui-même d’être. Non, sa dignité s’était enfui, il n’était plus qu’une pâle enveloppe humaine, ouverte, dont les secrets se révélaient sans qu’il ne puisse faire quoique ce soit pour les stopper. Il avait dit des choses qu’il aurait préféré garder pour lui, qu’il aurait même souhaité ne pas s’admettre. Avoir envie de l’autre, de son corps, de sa chair, le posséder, s’abandonner, l’embrasser, le toucher, céder à ses caresses ; tout ça c’était des désirs qu’il ne se connaissait pas. Du moins, il ne savait pas qu’il voulait autant se perdre sous la tendresse de Seth. C’était inavouable, c’était intime, c’était personnel. Pourtant, il n’avait rien caché. Ses mots s’étaient échappés, prenant la liberté qu’ils réclamaient depuis trop longtemps.

Les silences, lorsqu’ils durent une éternité, ont toujours cette inlassable envie d’exploser, de se muer en bruit, en vacarme, pour que tout le monde sache. Peut-être était-ce le cas ; peut-être que tout Swelty avait entendu ses paroles. Tout le monde saurait qu’Ethan est humain, qu’Ethan aime, qu’Ethan aime un homme, que cet homme c’était Seth. Le monde entier dans son indifférence ne pourrait échapper à cette délivrance ; il était forcé d’écouter, et il entendrait, sans broncher, sans poser une seule opinion sur son comportement. Commenter, personne n’en avait le droit, juger non plus. Cette romance aux allures de tragédie ne pouvait se laisser souiller par l’intervention d’un autre que Seth. Là, maintenant, il n’attendait plus que Seth, sa voix, ses mots, le doux son que ses lèvres relâcheraient, une mélodie, une symphonie, un rêve. Même s’il allait le détester, peut-être le frapper à son tour – il ne le méritait que trop –, entendre l’homme auquel il vouait maintenant sa vie par cette révélation lui ferait un bien fou. Lui, avait trop parlé. C’était au tour de l’autre. Il n’avait rien dît, pas même un murmure, rien.

Ethan s’en voulait terriblement de l’avoir ainsi frappé. Jamais il n’aurait cru possible de faire une chose pareille. Et Seth, lui, n’avait encore rien de tel. Au fond, s’il y avait un monstre dans cette pièce, ce n’était pas le lycanthrope, mais bien Ethan, le dépossédé. Des sentiments, il en avait, c’était certain maintenant, il ne pourrait même plus les cacher, son visage transpirait lui aussi de cet amour accordé à l’autre sorcier. Il en avait oui, et pourtant il ne devait pas mériter de les vivre ; pas lorsqu’il était capable de faire du mal au seul être au monde qui lui avait fait goûté la vie par ses baisers. Le frapper, ça avait été une grossière erreur, la plus irréparable de toute sa vie probablement. Mais trop occupé à retrouver son souffle, il ne pleura pas. Les larmes, si elles venaient, s’il était encore possible de devenir davantage humain après ce qu’il avait fait, ne viendraient que plus tard, plaqué dans sa solitude. Elles seraient là après son jugement, après que Set soit parti, après qu’il lui ait craché à la figure tout son mépris.

Oui, il l’aimait, autant que s’en était possible, ne connaissant rien de l’amour. Il ne se basait que sur celui de sa mère pour son salaud de père. Vouloir mourir pour un autre ou même sans lui, n’était-ce pas révélateur d’une grande dépendance ? Et l’amour n’était-il pas affaire d’addiction ? Seth n’avait rien d’une drogue, c’était une démence passionnelle. Oui, il était fou de lui. L’amour était sa drogue, pas l’homme. L’amour qu’il avait pour le sorcier à la chevelure bleue, c’était ça qui le maintenait en vie ; c’était ça en fait qui lui avait fait prendre conscience de toute son existence. Avant, ça ne comptait plus, ça ne représentait rien, pas tant qu’il aimerait cet homme. Et l’après, il n’aurait que le goût de la défaite, de l’abandon s’il partait et le laissait. C’était pourtant ce qu’il méritait.

La tête baissée, il n’arrivait même plus à chercher le regard électrisant du demi-dieu. C’était un enfant de l’antiquité, il contrôlait la foudre et les décharges qu’il recevait dans son cœur portaient son nom. Et puis des feuilles que l’on écarte violemment – encore cette brutalité – et qui vienne se crasher sur le sol. Même l’automne n’était pas si amer avec ses arbres. Il ne les dépouillait pas de la sorte, il était calme et patient. Seth, lui, était une tempête, un ouragan, détruisant tout sur son passage. C’était toujours ainsi qu’il était, détruit ou aimant. Même dans ses baisers Ethan avait senti cette force. Ecarter le monde entier pour se frayer un passage jusqu’à lui, il en était capable, peu importe si c’était pour l’achever ou pour l’aimer davantage. La démesure, la passion. Des pas qui se dirigeaient vers lui. Le verdict, une fois encore. Le même coup de poignard auquel il s’attendait, toujours. C’était étrange de se sentir aussi persécuté, jugé. Procès pour le baiser qu’il avait osé poser sur les lèvres de l’amant de Vénus – et c’était d’ailleurs peut-être cela le problème, il n’avait rien d’un dieu, il n’avait donc pas de droit sur le corps de l’autre, il était trop mortel pour ça - ; procès parce qu’il l’avait conforté dans ses craintes ; procès parce que maintenant il l’avait frappé ; procès pour son indécision ; procès pour l’aimer avec lui-même plein de sauvagerie. Était-ce ça, l’amour entre deux hommes ? Était-il aussi accablant pour que jamais ils ne soient totalement doux et tendre l’un envers l’autre ? Était-ce un sentiment voué à la bestialité ?

Il ne pût répondre à ces questions ; soudain son maître avait parlé. Choc. Il ne savait pas vraiment ce qu’il avait entendu, l’information semblait se perdre dans son cerveau et sa raison s’être enfuie. Il essayer de décoder le message, mais tout se faisait avec une terrible lenteur. L’avait-il délivré de sa condition d’esclave ? L’avait-il rejeté, abandonné à une vie de mendiant ? Était-il seul à présent, jusqu’à son dernier souffle ? Ethan cherchait dans sa tête à reconstituer ce que son aimé avait dit.
Il leva la tête, pour voir Seth debout, devant lui, de toute sa resplendissante grandeur, pointant sa baguette sur lui. L’avait-il provoqué en duel pour le coup dont il avait souffert ? Était-ce un combat à mort qu’il demandait ? Leur offrait-il l’unique solution restante pour survivre, qu’un seul ne survive en ce monde ? Si c’était le cas, il se donnerait lui-même la mort. Il ne pourrait plus le blesser, encore moins le tuer. Non, il ne serait passez fort.
Et pourtant, le visage du sorcier semblait avoir retrouvé de son enivrante douceur. Il y avait quelque chose de familier, qu’il avait connu en d’autres temps, bien avant le conflit, bien avant sa propre fin.

Et croisant son regard, ses beaux yeux bleus, il comprit.

« Je t'aime, bon dieu! »

Rien, il ne pouvait rien dire. Son souffle s’était à nouveau perdu. Les mots se percutaient à présent avec tellement de force dans sa tête, comme pour compenser ce temps durant lequel il n’avait pas compris, il ne sentait tant désarmé qu’il n’y croyait pas. Les mots qu’il avait attendu, ceux qu’il avait espérait, ceux qui avaient autrefois pris la forme d’une chimère, il venait de les entendre. Ils s’étaient égarés dans son esprit ; une autre marque dans son cœur. Il était là, il en savait pas quoi dire, pas quoi faire. C’était à peine s’il se pouvait se sentir en vie. Sans doute était-ce ce trop-plein de bonheur qui l’envahissait. Cette immense incompréhension qui faisait que les deux hommes agissaient de manières tellement contradictoires et imprévues.

L’autre s’accroupi alors pour se trouver à la même hauteur que lui. Ethan avait suivi son mouvement du regard, ne voulant plus jamais l’en décoller. Les yeux ébahis, le cœur battant très fort. Les beaux yeux azurs fixaient les siens. Non, jamais plus il ne pourrait se défaire de cette image, jamais il n’oublierait ces mots. Et puis, saisissant sa main, Seth la plaqua contre son torse, là où son cœur battait. Et il battait, si fort, si clairement. C’était la plus belle chose au monde ; les battements de cœur de son amant. Il ne bougea pas, ce n’était pas nécessaire.

« Pourquoi ne m'as-tu pas écouté? »

Choc. Encore. Toujours. Ne pas écouter... ne pas comprendre… c’était lui. C’était lui qui avait tout gâché, qui avait attendu des cris d’amour quand l’autre lui avait offert des silences dont l’éloquence n’était possible que par ce contact. Cette main, sur son corps, il lui avait déjà fait poser. Il avait déjà senti son cœur sous paume. Il aurait pu comprendre bien plus tôt, il aurait pu tout changer et le retenir, ne pas le laisser s’enfuir, calmer ses peurs. Au lieu de ça, il avait préféré accepter la distance qui le tuait déjà. Il n’avait qu’acquiescer, lâchement. Se rendre compte de son erreur le bouleversa. Sa vue se troubla, les larmes commençaient à monter. Il s’en voulait, il était heureux. Il comprenait enfin. Et Seth avait même utilisé les mots qui étaient bien plus fades finalement que ce trésor qu’il avait sous la main. Seth, ce prince charmant, cet idéal, cet ange, ce dieu.

Et puis le beau sorcier vint poser ses lèvres sur celles d’Ethan. Le baiser, toujours le même, toujours parfait, unique. Certes Ethan n’avait pas eu vraiment d’expérience, à part lorsqu’il avait six ans ; mais c’était bien différent aujourd’hui. Embrasser Seth était le plus beau cadeau qu’avait pu lui faire la vie ; c’était d’autant plus magnifique que sa main était toujours posée sur sa peau pâle et chaude que dissimulait le cœur d’un homme amoureux, amoureux de lui. Une larme s’écoula sur son visage, à chaque œil. Pleurer de joie, de satisfaction ne lui était jamais arrivé auparavant. Non, il n’aurait jamais échangé cet instant, peu importe ce que l’on pouvait lui offrir en échange. Il était heureux, et pensa qu’il le resterait à présent jusqu’à la fin de sa vie.
Et puis dans un murmure :

« Et toi, Ethan? »

Et lui ? Quoi lui ? S’il l’aimait ? Bien sûr que oui, fallait-il qu’il se répète. Déclarer sa flamme n’était pas si facile que ça, surtout lorsqu’il s’agissait d’un tel amour, celui qui rapproche deux hommes. Et lui-même n’était jamais à l’aise avec ses sentiments. Les circonstances avaient voulu qu’il soit forcé à se dévoiler, car tout son être le suppliait de céder au bel Adonis, mais sinon, il n’aurait jamais rien dit. Surtout si Seth n’avait pas été aussi proche, aussi doux, aussi parfait, aussi… lui. Il n’eut pas le temps de répondre que Seth l’avait allongé sur le sol. Lui, se laissait faire ; n’appartenant plus qu’au désir du sorcier. Puis il le laissa là, étendu sur le sol et se leva, le contemplant de haut.
[Malaise] C’était une blague ou quoi ? Allait-il oser s’en aller comme ça, en faisant de lui un chien misérable ? Il n’oserait pas le mufle ! Ethan ne le laisserait même pas faire, il s’accrocherait à sa jambe, la lui mordrait, le forçant à tomber et là, il l’attacherait, sans savoir encore comment, puis, LUI, partirait. Ou alors resterait-il allongé sur le sol, meurtri, humilié, et il pleurerait.

« Dois-je te rejoindre, ou m'ordonnes-tu de partir? »

La question le surprît tout en le comblant encore de joie. Rien de tout ça finalement, il ne le quitterait que si lui-même en faisait la demande. Il ne s’en sentait pas le courage, il le voulait, pour toujours. Il se rassit, regardant la tête levée son aimé. Il ne voudrait jamais plus qu’il s’en aille. Il voulait qu’il reste et qu’il s’allonge auprès de lui, là, dans sa classe de cours. Alors il n’’y eut pas d’hésitations. Il lui saisît la main, le suppliant.

« Non, reste. »

Tout dans sa voix et son regard, dans son attitude, montrait qu’il était sincère. Et l’entrainant vers le bas, vers lui, le fît s’asseoir à ses côtés, à genoux. Sa volonté, son désir succomba à la tendresse, et doucement, il se rapprocha de son amant, à genoux à son tour, et passa ses bras autour de son cou, et l’embrassa, encore. Le baiser se voulait le plus délicat possible, il n’y aurait plus de fougue, plus de brutalité, pas pour lui, pas maintenant. Cet instant-là, il le voulait sublime, parfait, à la hauteur de cet amour que lui offrait l’autre sorcier. Il prenait son temps, goûtant la bouche de Seth, la savourant. Ses lèvres se posaient sur celles de son Adonis, échangeant de mouvement, parfois : une fois agrippant la lèvre inférieure, puis l’autre ; parfois se muant en un petit mordillement, un peu plus coquin, plus intime.

Son corps tout entier commençait à frémir, mais il ne voulait pas briser la douceur du moment. Poussant légèrement sur ses jambes, son corps poussa l’autre pour les allongés tous deux ; Seth sur le sol, Ethan sur lui. Il continuait de l’embrasser, et bien qu’il ne le veuille pas, il mordillait puis suçotait la lèvre inférieure du professeur un peu plus souvent. Ses mains se perdaient dans sa chevelure bleue, son corps tout entier s’engourdissait. Son sang, il le sentait couler dans ses veines, jusqu’à en ébouillanter son esprit, confus. Puis sa main droite se porta sur sa joue, ses doigts descendirent dans une caresse infime le long de sa gorge, puis sur son torse, traçant de petits cercles jusque sur son nombril. Il ne descendrait pas plus bas, il ne se sentait pas prêt. Au lieu de poursuivre sa décente sa main se posa sur le flanc gauche de l’homme. Il se mit alors à chercher la main de son aimé, et l’agrippant, croisa ses doigts aux siens.

Le geste qui suivît le rendit mal à l’aise. Sans le vouloir – du moins pas consciemment - son bassin exerça un petit mouvement pour se coller et se frotter à celui de Seth. Le pire étant que son corps ne cachait plus son excitation. Il espérait que l’autre ne s’en rendrait pas compte, mais c’était pourtant impossible. Il eut soudain très chaud, l’embarras. Des rougeurs avaient dû sûrement apparaître sur son visage. Il cessa ses baisers, et commença à se relever doucement, baissant la tête pour cacher son mal être. Il n’avait pas l’habitude, c’était gênant. Il se sentît obligé de s’excuser, il n’était pas vraiment à la hauteur.

« Désolé Seth, je… j’suis nul pour… pour les contacts. »

Ses cheveux tombèrent sur son visage, il aurait aimé disparaître.
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Seth Ezekiel
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When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] Vide
MessageSujet: Re: When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] Icon_minitimeJeu 16 Juin - 8:31


(La chanson ne colle pas forcément, mais c'est la lenteur de cette mélodie qui colle aux actes de Seth...Bien à toi <3)


    Il ne le quitterait que si lui en faisait la demande. Au fond, c'était ça, l'amour. Il n'y avait rien à expliquer à cela. Un amant qui aime est un amant qui se perd, qui se donne, qui s'oublie à défaut d'être trop connu par l'autre. Il s'abandonne avec effroi à un être dont il sait qu'il ne prendra pas soin de ce présent. Mais qu'importe. L'amour. Voilà, ce qui était la base de toute dérive. Même Colomb, même lui, par amour, dérive...
    Mais Seth, debout, laisse le choix à celui qu'il aime. A droite, vers l'enfer. A gauche, vers la mort. Au milieu, le mur. Pas la moindre chance de s'en sortir. Mais c'est ça, l'amour, non? Sans doute faisait-il erreur, mais il s'en rendrait compte un jour, en se réveillant seul et abandonné. Par celui à qui il devait appartenir, celui qui ferait que plus jamais il n'appartiendrait ni à lui-même, ni à personne.

    « Non, reste. »

    Ses idées noires moururent à minuit. Ou du moins, ce devait être cette heure-là que sonnait le clocher de l'école. Il n'en saurait jamais rien. A présent, le temps n'aurait plus la moindre importance.
    Il se laissa tomber sur le sol, à genoux. Ni le carrelage froid ni la douleur du choc ne l'effleura. Sa peau tremblait de milles séismes dont il connaissait le foyer, unique et singulier. Qu'il était lent, dans sa respiration, dans ses sensations. C'était comme s'il voulait tout ralentir, pour s'en délecter d'avantage, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus une goutte de ce délicieux breuvage à boire: celui du bonheur. A n'en pas douter, il avait le goût des lèvres d'Ethan. Alors le professeur aux cheveux bleus se laissait contaminer. Le poison glissait dans sa bouche, s'emparait de sa chaire et de son être pour ne plus le faire succomber à ses tourments nocturnes.
    Un soupire lui échappa, s'envola, virevolta, et atterrit dans l'oreille d'un arracheur de plaisirs. Qu'il aimait sentir ces mains dans ses cheveux. Comme il aimait entendre l'autre respirer doucement contre lui. Que c'était bon, que c'était vrai. Le cauchemar s'était-il enfin éloigné pour laisser la place à l'idylle?

    Il se laissa tomber sur le sol, allongé. Ni le carrelage froid ni la douleur du choc ne l'effleura. Il ne sentit qu'une douce brûlure dans son dos. Sur son épaule où une ombre noire brillait. Et comme si l'encre de son tatouage s'écoulait à nouveau de sa peau, il la sentit glisser le long de sa colonne vertébrale, au fil du toucher d'Ethan. La brûlure de ce contact le transperçait de mille part. Il en frémissait, ses lèvres entrebâillées pour laisser entrer ce semblant de paradis qui s'infiltrait à chaque baiser.
    Mais l'encre semblait perler, dans son dos. Tout le long, tout le large, de partout. Bien sûr qu'il savait ce que cela représentait. L'image dessinée sur sa peau se modifiait au grès des rêves qui dansaient sous ses paupières. Du loup qui hurle à la lune, l'ombre s'était étalée, passant au loup qui surgit, s'élance, calme comme une brise légère. Sans les crocs, sans la peur, il surgit libre, du dos de Seth qui se redressa pour enlacer savamment Ethan.
    L'encre brillait, comme si elle suintait. L'œil droit du loup s'ouvrit, bleu comme la nuit, comme ceux de Seth.

    Son piercing brilla, sous l'éclat de la lumière. Son corps n'aurait pas dû bénéficier de cette brillance, puisque l'autre devait, étalé sur lui, le plonger dans une nuit sans peur, sans étoiles, sans lune. Une nuit douce mais couverte, couverte par son amant. Le ciel n'a pas d'importance, il peut bien tomber, tant qu'Ethan est là.

    « Désolé Seth, je… j’suis nul pour… pour les contacts. »

    Mais Seth ne dit rien. Il se redressa, posant la main qui n'avait pas été en contact avec celle d'Ethan sur le sol. C'était lent, mais tout le monde pesait à nouveau sur ses épaules, et l'atmosphère si lourde tentait de le plaquer à nouveau contre ce sol froid, froid de l'absence ténue d'un Ethan figé et tremblant.

    « Tu mens. »

    Assis sur ses talons, il se permit un sourire délicat. Dans ses yeux dansaient des étoiles qui s'étaient enfuies du ciel. Peut-être n'étaient-elles là que pour admirer Ethan. Seth n'aurait jamais eu le courage de les chasser : non, il les comprenait bien trop. Il aurait cependant aimé être le seul à l'observer, ainsi perdu entre ses sentiments, ses envies et sa raison.
    Sa bouche s'entrouvrit. Il ne trouva à dire qu'un silence, souffle paisible qui s'enfuit de ses lèvres. Et sa main vide des doigts d'Ethan, entrèrent en contact avec le bois délicat de sa baguette, tantôt délaissée et tombée au sol.
    Sans une parole prononcée, le sol devint mou, tiède, cotonneux. D'un geste las, la lumière baissa, si vite, si fort, qu'il sembla faire noir pendant une seconde. Puis le bâton glissa, roula, et il n'y eut qu'un froissement timide.
    Il ne savait plus s'il portait sa chemise ou non, et même s'il ne sentait pas le contact du tissu sur sa peau, il esquissa un geste, comme s'il la retirait. Enfin il posa ses mains sur les épaules d'Ethan et le fit s'allonger, à son tour, et se dressa par-dessus, fier comme un loup, sage, déterminé.

    « Je vais te l'apprendre. »

    Il posa un baiser sur le front, écartant du bout des doigts les cheveux moites qui cachaient la peau.

    « Compte. Jusqu'à dix. Et quand tu y seras... Alors tu sauras comment m'aimer. »

    Mais les secondes ne passeraient pas comme tel. Elles se transformeraient en minutes, en heures, en jours.
    Et s'il n'était question que de lui, Seth les transformerait en centaines d'années, pour pouvoir l'aimer plus longtemps.

    Cependant il commença son cours, puisque son rôle résidait en cela. Avec la lenteur digne de cette intimité silencieuse, il posa son index sur les lèvres d'Ethan, pour le faire glisser sur son menton, sur sa gorge, sous le col de sa chemise. D'une main délicate, il défit les premiers boutons.
    Mais ce serait mentir que d'omettre de signaler les baisers qui suivaient ces gestes. Il ne saurait jamais comment expliquer à quel point le corps de l'autre l'attirait, attirait ses lèvres, ses caresses. Alors il l'exprimerait par ses gestes et ses baisers, comme il ne pouvait s'empêcher de le faire à l'instant.
    Ses mains délaissèrent la chemise. L'une vint se poser près du visage, l'autre sur la ceinture. Le visage de Seth hésita un instant, son regard passant du visage de son amant à son bas ventre. En ouvrant et fermant lentement les paupières, il se décida à revenir vers le haut du corps de son aimé, le lui annonçant avec certitude, avec fierté.

    « Je vous aime, professeur Ethan McLorgan. »

    Qu'en était-il de sa colère?
    Peut-être pourrait-il la transformer en fougue, dans quelques instants. Mais elle l'avait épuisé, et ce même si le loup dans son dos s'évertuait à prendre toute la place possible, s'étirant des épaules à la chute des reins.
    Son torse glissa sur celui de l'autre, glissa sur son bas ventre, sa bouche embrassa le nombril, embrassa la boucle de la ceinture qui céda aussitôt. S'il avait senti le léger frottement contre son ventre, plus tôt? Bien sûr. A combien Ethan en était-il, dans ses calculs? L'idée étira ses lèvres lorsqu'il se redressa. Agenouillé par-dessus l'autre, il le regardait, de moins haut qu'il y a des milliers de minutes, mais de haut quand même. Peut-être s'était-il arrêté à trois. Avec Seth, il en serait déjà à dix, et leur amour réciproque pourrait s'exprimer en cet instant.
    C'est donc le moment que l'homme aux cheveux bleus choisit pour passer sa main gauche sur son visage, puis seulement dans sa chevelure. Il dégagea son visage aimant de cet amas de filaments nocturnes. Son corps brillait, luisant de chaleur. Sa main experte déboutonna le pantalon d'Ethan.
    Puis tel une ombre, il se laissa retomber sur celui qui l'aimait, s'appuyant au dernier moment pour ne pas l'écraser, et pour lui voler un baiser passionné tout en passant sa main sous le tissu sombre. Il ne restait qu'une couche qui séparait son toucher de celui d'Ethan. Mais le contact établit vibrait dors et déjà dans sa paume, lui arrachant non seulement un soupire d'aise mais aussi une autre sensation. Le désir grandissait en lui depuis un moment déjà.
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Ethan McLorgan
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When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] Vide
MessageSujet: Re: When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] Icon_minitimeSam 18 Juin - 22:55

Était-ce si difficile de se donner ainsi à la personne que l’on aimait ? Était-ce aussi parce que Seth était un homme et que les traditions ne louent pas ce genre de liens entre deux êtres du même sexe ? Ethan l’ignorait. Pour le moment, il se sentait gêné, déboussolé. S’abandonner corps et âme à son amant, il le voulait ; c’était un tout nouveau désir qui se muait même en besoin : le besoin de laisser ce loup le dévorer, consommer chacune des parties de son corps, de se perdre en lui un instant qu’il voudrait une éternité. Ce soir-là, le professeur aux cheveux noirs avait envie de cet homme qui se présentait à lui. Ça n’avait rien d’une lubie, ce soudain appétit charnel portait la marque d’un amour qu’il n’aurait jamais pensé vivre un jour, un soir, tard, quand les élèves de l’école se laissent bercer par Morphée, quand les enseignants corrigent leurs derniers parchemins. Tous deux, Seth et Ethan, étaient les deux protagonistes d’un rendez-vous secret, d’une romance discrète qu’Ethan aurait voulu crier au monde entier. Il aimait cet homme, ce sorcier. Pour la première fois il ressentait son cœur battre dans sa poitrine avec bien plus de force que jamais auparavant. Était-ce cela de se sentir en vie ? L’amour avait-il se pouvoir de vous offrir ce qui manque à bien des hommes. Pour Ethan, ce soir-là, il trouvait sa raison d’exister. Nul effort produit auparavant ne lui avait apporté pareil cadeau.

S’il l’avait pu, il aurait aimé en profiter. Mais il n’y connaissait rien ; ni l’amour en lui-même, ni la façon dont il fallait le consommer. Il avait beau avoir lu beaucoup de livres, aucun ne l’avait préparé à une telle chose quand lui-même s’était toujours pensé au-delà de tout sentiment humain. Il n’avait jamais eu l’occasion d’imaginer qu’un jour il se trouverait dans cette situation. C’était bien mieux ainsi, il pouvait en apprécier la surprise, bien qu’effrayante. Non, Ethan n’avait rien d’un de ses hommes qui couchent à droite et à gauche. Des conquêtes, il n’en avait eu aucune. Seth Ezékiel, ce soir-là, dans ce cachot, serait le tout premier homme duquel il serait amoureux, et auquel il s’offrirait. Mais il ne savait pas comment. Presque levé maintenant, il avait envie de s’enfuir. Bien sûr que c’était difficile de se donner à un autre homme. La honte ne le traversait plus ; seule la crainte d’être le plus médiocre des amants l’empêchait à présent de se laisser savourer ce doux instant. Si ça n’avait pas été le premier, il n’aurait pas eu peur, il aurait su comment agir, son visage ne serait pas en train de prendre une teinte rougeâtre, ses cheveux n’auraient pas à couvrir son regard. Il avait honte, honte de lui-même et de cette ignorance. Et pourtant, il l’ignorait encore, mais jamais il n’aurait voulu vivre pareil instant avec un autre sorcier que Seth. Cette surprise-là, ce présent de la vie, il le chérirait jusqu’à la fin de ses jours. Oui, Ethan était bel et bien ignorant.

Il commença à redouter la réaction de son beau loup sauvage ; sans doute allait-il percevoir là une quelconque manipulation pour le dérouter une fois encore. Il avait peur, oui, peur de le perdre encore par sa faute. S’il devait se blâmer d’une chose, c’était bien de ce handicap émotionnel qui l’avait trop longtemps paralysé et noyé de cécité. A présent que son cœur recouvrait la vue et que ses battements reprenaient un rythme acceptable, il ne savait quoi faire.

« Tu mens. »

Mentir, il l’aurait bien voulu. Même si ça aurait souillé la beauté de cette scène, il aurait préféré simuler l’innocence plutôt que de se retrouver totalement désarmé devant son aimé. Là, encore plus qu’avant, il voulait fuir. Ça aurait été tellement plus simple, il se serait contenté de monter dans ses appartements et de s’enterrer sous ses couvertures pour pleurer, comme un enfant. Mais les choses n’étaient pas censées virer au drame. Il n’y aurait pas de larmes pour Ethan ce soir, du moins aucune tristesse ne viendrait pâlir cette nuit. Puis le sol devint plus mou. Un confort incongru vint envahir le sol du cachot. La pièce toute entière prit une tout autre teinte ; la lumière se fit plus sombre, plus intime et chaleureuse ; et sous cette transformation, et les regards d’adorations que lui portait Seth, une nouvelle chaleur parcouru son corps. L’autre le saisit par les épaules pour le coucher sur le nouveau matelas de fortune.

« Je vais te l'apprendre. »

Lui apprendre. C’en était fait de lui. Allongé ainsi, Seth par-dessus, il n’avait plus aucun moyen de se faufiler où que ce soit. Lui qui n’avait pas l’habitude de se laisser maitriser, il confiait volontiers les rennes à son amant. Si lui avait davantage d’expérience, au moins qu’il la lui fasse partager pour sauver la situation. Et en même temps, l’inconfort d’être ainsi impuissant avait quelque chose de paniquant. Et si jamais cela ne changeait rien ? Et si jamais il n’aimait pas ses caresses ? Et si l’acte en lui-même ne lui offrait pas le plaisir attendu ? Le contact des lèvres de Seth sur son front, le frôlement de ses doigts pour dégager les quelques mèches moites qui lui barraient l’accès, la douceur de sa voix qui résonnait encore à ses oreilles, cette atmosphère réinventée pour l’occasion, tout lui permettait pourtant de se détendre et de ne plus songer.
Lui apprendre ; il était comme un nouvel élève impatient de découverte et pourtant, tout son corps ne pouvait s’empêchait de trembloter.

« Compte. Jusqu'à dix. Et quand tu y seras... Alors tu sauras comment m'aimer. »

Dix. Le décompte déciderait de tout. Dix, était-ce assez pour l’empêcher de succomber à un trop plein de désir ? Saurait-il se dérider et se laisser vivre jusqu’à ce le dernier chiffre ne lui vienne en tête ? Aurait-il seulement le temps pour être prêt, définitivement. A dix, il saurait l’aimer. Et qu’arriverait-il s’il échouait ? Il ne le voulait pas, il ne voulait qu’aimer et se donner, à lui, à Seth.

Un. Ethan ferma les yeux. C’était probablement un réflexe pour apprécier la douceur d’une caresse, d’un souffle sur sa peau, d’un baiser ou d’un mot doux chuchoter à l’oreille. Un index sur sa bouche qui descend lentement le long de sa gorge et commence à déboutonner sa chemise. Ethan commence à rougir une nouvelle fois. Un léger frisson le parcoure ; et s’il n’aimait pas son corps nu ?

Deux. Ses mains qui délaissent leur proie pour en pourchasser une autre. Une caresse son visage ; la chaleur du contact le fait frémir davantage. L’autre se pose sur sa ceinture ; Ethan sent son cœur battre plus fort. Était-ce la crainte d’être déjà au moment crucial ou bien l’excitation ? Peut-être le plaisir tout simplement, le désir qui bouillonne un peu plus quand la main de son amant approche son intimité.

« Je vous aime, professeur Ethan McLorgan. »

Il ouvre les yeux, ne compte plus. Le temps n’a plus de sens, il perd de ses propriétés. Il stagne, il ne coule plus et ne rend plus lourd le poids des années qui passent. Le passé n’a plus d’importance, le futur prend la forme d’une douce rêverie quand le présent, qui accapare toutes les heures prochaines, se fait maître des minutes qui passent en les rendant plus lentes. Seth l’aime. Son cœur se met à battre davantage, l’excitation laisse sa place au bonheur. Il rougit. Il sourit. Il est bien.

Trois. Les mouvements reprennent dans cette valse des soupirs. Ethan aime à sentir le corps de l’autre contre le sien. Ses pensées s’égarent un peu plus loin, il sait maintenant qu’il aimera également quand tous deux ne feront plus qu’un. Le torse de Seth qui s’enchaine au sien, doucement. Un baiser sur son nombril. Sa ceinture perd de sa force, ne se fait plus maitresse. Sa boucle cède dans un cliquetis tandis qu’’Ethan inspire profondément. Son aimé se relève, ce bel Adonis aux allures de loup sauvage. Par-dessus lui, il le regarde, Ethan ne sait où poser son regard. Il se contenta de le plonger dans ces yeux qui l’appelaient, l’attiraient avec une force à laquelle il ne pouvait résister. Seth Ezékiel, c’était certainement ce qu’il y avait de plus beau au monde. En cet instant, il le savait, il le sentait.

Son pantalon qui cédait à son tour ; bientôt il se retrouverait totalement nu devant cet homme. Les palpitations de son cœur s’accélèrent, s’il ne se calmait pas, il risquerait de défaillir. Seth s’allonge sur lui, avec légèreté ; son souffle ne se coupe pas. Sa main se fait plus coquine, plus intime. Ethan en avait envie ; et pourtant, lorsque la main se posa sur son boxer, révélateur d’un désir qui ne pouvait rester secret, une fois le baiser volé, il ne put empêcher le décompte de se faire sonore dans un léger soupir.

« … quatre. »

Sa main gauche, par réflexe, avait empoigné celle de son amant. Voulait-il vraiment le retenir d’aller plus loin, l’empêcher de continuer ? Il rouvre ses yeux pour contempler le beau visage du demi-dieu. Se lasserait-il de cette pudeur ? Peut-être. Il ne pouvait se permettre de gâcher cet instant, après tout, lui-même avait très envie des caresses de l’autre.

Ne relâchant pas son emprise, il l’encourage au contraire au contact. Ces joues rougirent d’admettre ce désir charnel. Qu’il le touche, il en avait envie. Forçant lui-même cette caresse le long de son sexe gorgé de sang, de cette excitation prononcée ; il libère un soupir. Il en avait très envie, maintenant. Il en voulait davantage. Sa main droite vient se perdre dans la chevelure du loup pour l’embrasser langoureusement. Puis son bras s’enroule sur son dos, ses doigts parcourant la colonne vertébrale dans un toucher qui se veut infime, avec la douceur d’une plume. Il en avait oublié de compter.

Cinq. Sa main descend, bien plus au sud, parcourant toujours la peau de l’autre. Le désir monte, monte, son corps se fait plus dur, plus ferme. La main de l’autre cède à sa maitresse et presse davantage sa virilité enflammée ; la sienne, celle d’Ethan, agrippe à présent la peau pâle du loup ; comme pour y enfoncer ses ongles. Il ne le fait pas. Il la laisse au contraire descendre le long des flancs du bel homme, prend appui sur son bassin. Sa main droite se retire et vient se perdre à son tour dans la chevelure bleue.

Six. Se projetant un peu vers l’avant, il renverse la donne. Seth se retrouve sur le dos, Ethan par-dessus lui. Il l’embrasse, avec fougue. Il en a très envie, oui ; mais il n’en est pas encore à dix. Ses lèvres abandonnent les autres pour goûter à la peau de son cou qu’il suçote un instant. Sa main droite se perd sur ses pectoraux que bientôt ses baisers viennent couvrir. Sa main gauche, suivant celle de son professeur vient déboutonner son pantalon. Il n’y glisse pas la main ; Ethan n’ose pas. Dans cet élan de fougue pourtant, il se redresse, se courbe un peu en arrière et défait les chaussures de l’autres. Il le dévêt de ses chaussettes et bientôt, tirant sur le pantalon, celui-ci glisse lentement le long des jambes nues de Seth. Son aimé à présent quasi dévêtu, Ethan s’allonge sur lui. Son regard se pose quelques instants sur son boxer pour en contempler la bosse qui s’est formée. Etrangement, il aime ça. Naturellement, il en veut encore. Il allonge son corps contre celui de l’autre. A travers les vêtements, il peut sentir son sexe se frotter contre celui de l’autre. Il ne sait pas vraiment si ce sont des choses qui se font, dans ce genre d’amour ; mais il ose, il ne veut pas que son amant se lasse. Il l’embrasse sur la bouche, laissant sa langue s’y engouffrer.

Sept. Sa main droite descend une nouvelle fois sur le corps de l’autre, paume plaquée contre la peau. Elle descend, encore, toujours, jusqu’à se retrouver sous l’extrémité du boxer de Seth. Il ne va pas plus loin, pas pour le moment. Bientôt, il serait à dix, pour l’instant, il sait simplement qu’il faut qu’il le lui dise, à son tour :

« Je t’aime, Seth. »
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Seth Ezekiel
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When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] Vide
MessageSujet: Re: When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] Icon_minitimeLun 6 Fév - 7:04

[Désolée, le texte est plus court que ce qu'on faisait jusqu'à présent. Le temps de me remettre dans le bain. Si ça te plaît pas, dis le! <3 ]

I was wrong

    « Je t’aime, Seth. »

    Est-il normal que tout s’arrête, en lui, à cet instant ? Le sang qui devrait couler dans ses veines, le battement de son cœur, le clignement de ses yeux ? Sa respiration, ses mouvements, son sourire ? Que tout s’éteigne ainsi et le plonge, longuement, très longuement dans la répétition de ces paroles. Cela dura pour lui presque une minute, sans doute même plus. Pendant tout ce temps, il entendit l’autre dire ces mots.
    Ce n’est qu’au bout de tout ce temps qu’il reprit son souffle, que son sang se remit à battre fort, trop fort dans ses veines, dévoilant tout son amour pour l’autre avec une impudeur presque impolie.

    « Dis le. Encore. Encore une fois. Ou deux. Dis le, toujours, mon bel Ethan. »

    Mais il ne lui en laissa pas le temps. Ses mains s’enfuirent, elles prirent d’assaut le corps de cet homme qui le surplombait de toute sa beauté, elles coururent sur son dos, sur ses épaules, glissèrent sur sa nuque et s’étouffèrent dans ses cheveux. Et avec toute la force du désir qui le submergeait, il attira le visage de l’autre contre le sien et l’embrassa comme il n’avait jamais embrassé qui que ce soit.

    Mordre la lèvre, jouer avec la langue. La morde elle aussi. Caresser les joues, les oreilles, jouer avec les cheveux, recommencer et se faufiler vers le torse. Mais l’embrasser, toujours, sans relâche, jusqu’à en avoir les joues rouges et le souffle coupé. Ne plus lui laisser le temps de compter, lui faire perdre le fil de ses calculs, tout oublier si ce n’est qu’ils sont ensemble, là, et que rien au monde ne pourra briser cet instant et le souvenir qu’il en gardera, toute sa vie.

    Il est en-dessous. Que fait-il en-dessous, songe-t-il en reprenant son souffle. Comme s’il n’avait plus été vivant pendant tout un instant, comme si durant tout ce temps, il n’avait plus été lui-même, juste une proie facile qui ferme les yeux de peur de se faire dévorer. Ethan, par-dessus lui, sa beauté le submergeant comme un raz de marée, sa terreur et son envie brillant dans ses yeux et Seth, qui, perdu, souhaiterai juste que tout ça dure une vie entière.
    Il caresse à nouveau sa joue, l’observe.

    « Me laisserais-tu t’aimer toute une vie ? »

    Et son sourire grignote son visage, s’étend, s’étire, le ravis et le comble. Il fait si chaud, maintenant qu’il est presque nu contre l’autre. Le déshabiller. L’effeuiller, le dénuder, complètement, entamer sa chaire avec ses crocs, voilà toutes les idées qui lui passent par la tête. L’amour sauvage, l’amour brute, l’amour sensuel avec beaucoup, beaucoup de touché, de désir, de mots sans sens et de sensations sans mots. Comme lorsque ses poils hérissent sur son corps quand un frisson le gagne, ou quand un gémissement glisse d’entre ses lèvres parce que celles de l’autre n’y sont pas posées.

    Un tout. Ils forment un tout. Et sa main, vicieuse, amante, glisse sous le boxer, parce qu’il n’a plus conscience de la gêne de l’autre. Son regard ne s’excuse même pas. Il se fait pardonner comme il peut, un délicat mouvement au creux de sa main, et son pouce qui caresse comme on essuie une larme qui glisse des yeux. Qui, pleure ?

    Avec une force décuplée par un sentiment à présent connu et partagé, il renverse à nouveau la donne, Ethan bouleversé sous lui, qu’il déshabille d’un geste rageur, comme s’il était en colère contre ces vêtements qui n’ont rien à faire là, qui lui mettent des bâtons dans les roues, qui le gênent oui, c’est bien ça.
    Toute une vie, il voudrait l’aimer toute une vie, en commençant par cette nuit et les suivantes, pour lui faire goûter à ce type d’amour, celui que l’on savoure toute une nuit comme une bonne bouteille de vin, et dont on se souvient le matin, non pas à cause d’une gueule de bois, mais quand la chaleur procurée par l’autre vous colle encore à la peau parce que, justement, il est toujours là, dans vos bras. Sciemment endormi contre vous, pendant que vous le regardez, brûlant d’un désir qui ne s’est pas endormi de la nuit, contrairement à vous. Et le réveiller, de milles baisers. Cet amour, qu’il veut lui apprendre toute la nuit, toute la vie, avec un nouveau baiser sur ses lèvres.

    Les vêtements sur le sol sont silencieux, oubliés, quelque part loin d’eux. Il ne reste qu’un vulgaire boxer, comme seule parade au désir vulcain de Seth, presque bestial.

    « Nous y voilà, Ethan. Ma douce proie. Voici le moment où, terrifié, tu devrais vouloir fuir. Car la bête que je suis se délecte de ta présence. Et je risque fortement de te faire souffrir, en te dévorant, mille milliers de crocs dans ta chaire que je vais savourer toute la nuit. Es-tu prêt, my prey ? »

    Sa respiration était rapide, soulevant sa cage thoracique régulièrement. Il gardait ses yeux concentrés sur ceux d’Ethan, cherchant une quelconque réponse, un accord ou un refus, une fuite qui le briserait sans doute en quelques milliers de fragments mais qui lui permettraient de ne commettre aucune erreur, ou pas la plus grave, tout du moins.

    Mais faut-il répéter qu’il n’a jamais su lire en l’autre, ni en quiconque ? Alors il se lance, songeant que la réponse est oui, que l’accord, quoique non verbal, lui a été donné par une respiration raccordée à la sienne, aussi rapide et fugitive, aussi incertaine et pleine d’un je-ne-sais-quoi qui lui faisait tourner la tête, à lui aussi.

    Pour la première fois, il ferait l’amour avec cet homme qu’il aime, et qu’il compte aimer pour toujours, comme l’autre semble le vouloir. N’était-ce pas cela, le message ? L’histoire qu’il lui avait racontée, ce jour-là, devant ce manège qui avait commencé à lui faire tourner la tête et qui ne s’arrête plus en lui ? C’était ça, non, la demande muette ? L’aimer pour toujours. Et Seth se concentrerai là-dessus, jusqu’à la fin, dans chacun des gestes qu’il ferait à présent.
    Et donc dans le mouvement de sa main qui, posée sur la joue droite d’Ethan, le caresse doucement. Il pose un baiser sur ses lèvres, long, et seulement alors, l’histoire commence.
    D’un doigt qui caresse le coin des lèvres de l’autre, et de cette main qui l’entraine à présent si loin, sur un torse qu’il aimerait encore regarder durant des centaines d’heures. Sur ce ventre plat et musclé qu’il est si bon de sentir sous sa paume brûlante. Sur ce bout de tissu malvenu qui est tout aussi chaud qu’il ne l’est, lui.
    Et puis en-dessous.

    Sous le tissu. Là où il n’est pas si certain de pouvoir aller, en réalité. A tel point qu’il tremble, un peu, mais qu’il ne s’arrête pas, parce que les interdits sont bons à franchir. Il touche, doucement, comme s’il ne connaissait pas ce qui se présente à lui. Tout doucement oui, du bout des doigts, avant de le saisir, toujours aussi lentement, avec une douceur menaçante.

    Et l’amour naquit, avec ce geste qu’il répétait, avec sa main droite, de haut en bas. Ses lèvres continuaient d’embrasser Ethan, dans le cou, sur les lèvres évidemment, mais aussi sur le torse, les joues, les lobes d’oreilles, sur les paupières quand l’autre fermait les yeux.
    Comme il ne pouvait s’en empêcher, il lâcha doucement ce qu’il caressait avec un désir palpable et, conscient de la peur d’Ethan, il le guida, avec autant d’amour que tout ce qu’il faisait jusqu’à présent. Saisissant son poignet, Seth l’entraîna jusqu’à son propre corps, plaçant la paume de main de l’autre sur son propre boxer qui, en effet, formait aussi une bosser conséquente. Mais il ne s’arrêta pas là. Il la fit remonter vers son ventre, sur son torse, la posa un instant dans son cou comme s’il se faisait attirer par l’autre pour un baiser qu’il lui offrit sans le moindre problème. Puis la main reprit sa route, l’emmenant sur son dos, le long de son flanc, sur ses fesses et cela lui arracha un sourire et un léger gémissement de plaisir qu’il lui était impossible de contenir plus longtemps.

    Et comme si de rien n’était, il aide à nouveau Ethan à prendre la même route que lui, glissant sa main sous le boxer, un doigt après l’autre, et la laissant là, pas plus loin, juste sous l’élastique où Ethan devra se retrouver, seul, courageux. S’il en a vraiment envie.
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Ethan McLorgan
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MessageSujet: Re: When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] When I left his mouth, then I began to freeze [Ethan & Seth] Icon_minitimeMer 7 Mar - 4:52



Ethan a seize ans. Rien ne va vraiment bien dans sa vie, son père, puis sa mère, la mort semble lui tenir la main dans un destin qu’il n’apprécie plus. Son frère aussi, Noah, va bientôt le quitter, il est trop faible, trop seul, trop jeune aussi pour savoir comment réagir à tout ça. Ce n’est pas rien de perdre un parent, mais deux, se retrouver orphelin, c’est pire.
Dans sa vie, plus rien ne semble vraiment compter. Les potions l’aident bien, s’y cacher lui permet de ne penser à rien, à rien d’autre qu’à une éventuelle réussite professionnelle. C’est bien là tout ce qui lui reste, et cette boule de poils noirs, Aristide, son chaton.

Ethan a seize ans, il ne saisit plus vraiment les choses comme il avait l’habitude de le faire autrefois. Non, maintenant sa main palpe un vide continuel, ses yeux se perdent au loin, tellement loin qu’ils ne se posent nulle part finalement, il n’entend plus ses jeunes camarades s’amuser autour de lui, et la saveur d’un fruit n’aura jamais été tant bafouée. Parfois, il se demande comment il pourra s’en sortir, où trouver la force et la volonté de continuer, ne pas abandonner. Peut-être que s’il n’y avait pas eu Noah, il serait déjà parti, il aurait dépassé ces limites qui ne font de vous plus qu’un vulgaire cadavre sans importance. Non, il ne sait pas comment les choses vont se passer, il est mort de peur en fait mais il essaie de le garder pour lui. Perdre la face ce serait accepter la défaite.

A seize ans déjà, le jeune sorcier aimait à se perdre dans le parc du château dans lequel il faisait ses études. Un parc, rien d’extraordinaire en soi. Mais là, il était seul, sous un ciel radieux, un soleil éblouissant, une légère brise pour lui caresser le visage : une nature prête à l’enlacer et ne plus le laisser seul. Penser ne sert à rien. Il ferme les yeux, debout au milieu de la pelouse, lève la tête et laisse au soleil le pouvoir de réchauffer sa peau. Ses cheveux, déjà mi-longs à l’époque, se soulèvent légèrement. Seul, il n’entend que le bruit du vent dans les arbres ; les feuilles qui s’agitent. Elles aussi souhaitent s’évader et rêvent avec délice d’automnes libérateurs. Pour le moment elles chantent, comme un murmure pour ces rares humains qui prennent le temps de les écouter. Ethan écoute. Son visage devenu si triste semble reprendre des couleurs, il sourit, légèrement. Son être tout entier semble reprendre espoir, illuminé, il comprend : la vie ce n’est pas seulement cette mort qui vous vole tout sans prévenir, c’est aussi cette beauté simple que l’on ne retrouve que lorsque tout espoir semble perdu et qui vous transcende. La vie est plus riche de ces bonheurs que l’on croit rares. Ethan sourit, respire profondément, une larme perle sur son visage ; il aime la vie, simplement.

Le professeur McLorgan s’approche du lac du château. Il a 23 ans maintenant. Son sourire s’est mué en un regard affable, amère, dur, austère. Les jours sont sombres encore dans un cœur qu’il ne pense plus avoir. Ces temps-ci, il se bat parce que son père, revenu d’entre les morts, s’apprête à y retourner, pour de vrai cette fois-ci, et implore son pardon. Ces temps-ci et pour la première fois, le professeur aime. C’est bien plus fort que tout, plus fort peut-être que cette nature divine qui l’a tant consolé autrefois. Ethan McLorgan est amoureux, d’un homme, comme un fou. Son regard est triste. Il aime, en vain. Le temps d’une mirifique journée, il a touché les cieux du bout des doigts. Il a été heureux comme jamais depuis longtemps, comme jamais, tout simplement. Mais tout comme il s’y était attendu, tout ça avait volé en éclat.

Ethan a 23 ans. Seul dans le parc, il lève à nouveau la tête vers le ciel. Il n’attend plus de miracles, il l’attend simplement, lui. Il attend qu’il revienne, qu’il l’embrasse, lui pardonne et l’aime pour le restant de ses jours. A nouveau une douce brise vient lécher son sombre visage qu’un soleil généreux tente de radoucir. Les feuilles hauts-perchées murmurent des chants mélodieux et l’esprit éperdu d’Ethan croit y entendre là le magnifique prénom de son adoré : Seth. Dans son cœur dévoré par l’amour, le monde entier semble lui crier la même chose. Une seule syllabe qui se répète en échos, emportée par le vent, loin, toujours plus loin. Peut-être qu’en transplanant à l’autre bout du monde il l’entendrait encore, ce délicieux échos.

« Seth. »

Il comprend, et même si le message est douloureux il sait comme une certitude qu’il n’y aura plus rien d’autre que Seth à présent. Il sourit, le cœur oppressé, mais il sourit tout de même. Oui, Ethan aime Seth comme le jeune garçon qu’il était il y a sept ans s’était délecté de la beauté de la nature. Seth, il n’y aurait plus que lui et cette pensée se fait tellement forte en lui qu’il en ressent sa présence. Il ressert ses bras contre lui, comme s’enlaçant lui-même et imagine son bien aimé tout contre lui. Si les feuilles dans les arbres chantent bien pour les miséreux, aujourd’hui Ethan n’entend que la voix de Seth lui dire « Je suis là » et lui répondit :


« Je t’aime, Seth. »

« Dis-le. Encore. Encore une fois. Ou deux. Dis-le, toujours, mon bel Ethan. »

Il ne suffirait qu’à Seth de tendre l’oreille et d’écouter le monde entier – complice d’Ethan – le lui hurler. Il n’entendrait plus alors que la voix du professeur de potions lui avouer son amour, le lui jurer, le promettre, en faire serment. Ethan ne dit rien, il n’en a pas même l’occasion. L’autre, fou d’amour ou de passion perd tout contrôle de lui-même. Ses mains, ses lèvres, sa langue, le corps tout entier de son amant s’embrase et se consume dans cette incapacité à se retenir. C’est donc ainsi de se sentir aimé ? Ethan s’en réjouissait, en secret. Tout comme il avait cherché de l’aide dans une belle journée ensoleillée, ce soir-là il appréciait la vie pour ce qu’elle lui offrait : Seth. Ça pouvait paraître dément de désirer quelqu’un ainsi et d’en faire son seul point d’ancrage dans la vie, mais Ethan s’en fichait. Il était amoureux, avec cette puissante déraison qui lui faisait perdre la tête, rêver de choses folles, de non-sens. Oui, il était probablement le plus insouciant des hommes en ce moment précis et y prenait plaisir. Leur regard se croise à nouveau tandis que son amant lui caresse la joue :

« Me laisserais-tu t’aimer toute une vie ? »

Ethan sent en lui comme une vague de chaleur le submerger, son cœur – car il ne doutait plus à présent d’en avoir – explose. Tout son être s’embrase, il ne sait pas quoi faire, ou quoi dire. « Une vie, mon beau Seth, ne suffirait malheureusement pas à t’aimer. C’est une éternité que j’aimerai t’offrir et toi, offre-moi tout ce que tu voudras. Oui, aime-moi aussi longtemps que tu le voudras, aime-moi et chéris-moi toujours ». Il aimerait être encore capable d’articuler quelque chose de sensé, mais ses lèvres ne laissent échapper rien d’autre qu’un sourire qu’il ne contrôle plus. Le bonheur. C’est ce qu’il ressent à présent, mélangé à une multitude d’autres sentiments qui le laissent léger, épanoui, accompli. Alors il sourit, bêtement, et serre l’autre contre lui un peu plus encore. Ses mains, il ne sait pas quoi en faire ; l’une agrippe la chevelure de son amant, l’autre vient se poser sur son torse.

La main de l’autre s’aventure plus loin, bien plus loin qu’Ethan n’ose aller. Il ne fait rien, ne l’arrête pas. Il ne regarde plus non plus Seth dans les yeux, ses yeux évitent le moindre contact. Tandis qu’il sent l’autre se glisser sous son boxer, le toucher, il soupire, d’aise, avant de venir plaquer sa main gauche contre son visage pour en dissimuler la gêne. Ce contact, il l’apprécie, en désire davantage. Il a chaud, très chaud et en même temps, il ne peut s’empêcher de se cacher à l’autre. C’est une intimité qu’il n’avait jamais partagé jusqu’à maintenant. Il tremble un peu, sa main droite serre un peu plus fortement les cheveux bleus de son aimé. Il voudrait s’excuser de son comportement, mais ne peut qu’expirer de plaisir.

Puis en un instant, il se retrouve allongé sur le dos, en partie dévêtu. Seul ne reste que ce léger bout de tissus qui lui permet encore de se cacher un minimum. Déjà ainsi, jamais personne n’avait contemplé son corps. Et si Seth en était déçu ? Et s’il n’avait rien de séduisant ? Mais son ainé ne semble pas s’en inquiéter. Délicatement, il l’embrasse. L’un contre l’autre, la limite entre leur deux corps, entre cette rencontre inespérée, est quasi inexistante. Il l’embrasse, ses lèvres sont chaudes, humides, douces merveilles. Il aimerait ne plus se poser de questions, mais elles se heurtent les unes aux autres avec trop de violence pour qu’il n’en prenne pas compte. Peur. Il est mort de peur. Après tout, c’est bien la première fois pour lui. La première fois… avec un homme, avec quelqu’un, avec l’Amour, les premiers baisers, les premières caresses, les premiers mots d’amours autrefois inavoués, cette reconnaissance d’être dépendant de l’autre, accepter le toucher d’un autre homme, cet amour que l’on trouve parfois satanique, la première fois que lui-même prend goût à toucher cette peau pâle et douce, à y porter ses lèvres. Il tremble, Ethan sait bien qu’il veut plus, maintenant, tout de suite, mais il tremble parce qu’il voudrait offrir le meilleur de lui-même. Comment y parvenir lorsque l’on voit quel genre d’homme il est. Oui, il a peur de décevoir son amant et de finalement n’être qu’un vulgaire corps ardent, bouillonnant de désir, sans aucune valeur.

La voix de son Adonis le ramène à la réalité :

« Nous y voilà, Ethan. Ma douce proie. Voici le moment où, terrifié, tu devrais vouloir fuir. Car la bête que je suis se délecte de ta présence. Et je risque fortement de te faire souffrir, en te dévorant, mille milliers de crocs dans ta chaire que je vais savourer toute la nuit. Es-tu prêt, my prey ? »

Qu’est-on censé dire dans ces moments ? « Oui, prends-moi, j’en ai envie ! » ? Doit-on seulement parler ? Y a-t-il des choses qu’il faut quémander, ou faire en silence ? Est-ce que l’on se sent tellement proche qu’aucun mot n’est utile ? Et ces fameux mots, ne sont-ils pas parfois trop crus ? Mais n’est-ce pas bête aussi d’essayer d’utiliser des métaphores, de belles images ? Raaaah, ce qu’il déteste être ignorant. Si seulement il l’avait déjà fait, il saurait quoi faire et quoi dire. Il saurait comment s’y prendre et cesserait de se sentir stupide.
Mais Seth n’attend pas de réponse. Ou alors, peut-être que seule sa respiration, se collant au rythme de celle de son amant a suffi à exprimer ce qu’il n’osait avouer. Il l’embrasse, à nouveau et tout commence alors.

La main du beau loup-garou se perd sur son corps quand ses lèvres se posent sur les siennes, dans son cou et semblent savourer chacun de ses mets. Elle est là, qui descend toujours plus bas, chaude, douce. Ethan semble discerner un léger tremblement mais ne s’y attarde pas. La caresse est bien trop agréable pour qu’il ne se soucie vraiment de quoi que ce soit. Ses pensées elles-mêmes se taisent. Il a toujours autant peur, mais tout en lui ne se traduit que par une succession d’émotions opposées. Et en même temps, il ne peut s’empêcher de frissonner.
Cette main, qui franchit n’importe quel obstacle, elle le touche à présent, se resserre, le caresse, de haut en bas. Le corps d’Ethan ne lui appartient dorénavant plus. Il ne se contrôle plus, son dos se courbe vers l’avant, sa tête se lève vers l’arrière offrant pleinement sa gorge à son bien aimé. Il essaie de se cacher avec ses mains, couvrir cette douce honte de se sentir si bien, mais l’autre l’embrasse encore et encore. Il ne saisit que sa propre chevelure, il a des mains et il doit en faire quelque chose, se dissimuler, de n’importe quelle manière, même la plus inutile. Il gémit, rougit.

Et alors qu’il s’apprête finalement à se couvrir les yeux pour que l’on ne le regarde plus, Seth s’empare de son poignet et l’entraîne à le caresser. Sous ses doigts qui tremblent de maladresse très vite il sent se frotter la courbe de son boxer, du bout des doigts puis de sa paume toute entière. Ethan détourne la tête. L’autre sorcier, probablement conscient de son conflit interne, guide à nouveau sa main sur son propre cou. Ethan le regarde, dans les yeux, péniblement, mais Seth est bien trop beau pour qu’il ne s’en détourne à nouveau. Et comme empressé par l’autre, sa propre main exerce une pression dans sa nuque pour forcer le baiser qu’il souhaite tant et qu’il fait durer un moment. Puis la quête prend suite. Tout le corps de Seth semble passer sous la main d’Ethan. Une peau douce, brûlante sur laquelle il souhaite porter ses lèvres. Quelques gémissements, un sourire, mon dieu que Seth est beau. Non, il est bien plus que ça, il est sublime. Tandis qu’il ferme les yeux, appréciant la caresse, Ethan s’empresse de goûter à la saveur de son cou, du lobe de son oreille droite, il le goûte, le dévore et ne souhaite plus jamais s’arrêter. Il le veut, tout entier, pour lui, sous ses mains, sous ses lèvres. Il devient fou, sa respiration s’accélère, des vertiges apparaissent. Il veut davantage de tout, de Seth, ne plus jamais s’éloigner, ne plus jamais avoir à goûter autre chose, la nourriture elle-même n’aura plus jamais la même saveur. Tout sera à présent bien plus amère, mais plus parce qu’il se sent détruit, mais parce que ce soir, c’est le bonheur qu’il saisit enfin. Le monde entier n’aura jamais la beauté de Seth, la vie n’aura plus jamais de sens sans Seth, tout ne sera plus que Seth et Ethan, par ses baisers ardents exultant de petits gémissements chez son amant, s’en satisfait.

La caresse s’arrête soudainement. Lui-même cesse de l’embrasser pour se rendre compte de ce qu’il se passe. Ses yeux rencontrent ceux du professeur Ezékiel [quel magnifique non il avait] et il comprend. Le maître délaisse son élève, suffisamment guidé pour le moment. La décision d’aller plus loin ne lui revient qu’à lui. Doucement, sa main délaissée à l’extrémité du boxer de son adoré se meut, plus loin sous le tissus. Il ne dit rien, seul son regard tente de lui faire comprendre qu’il en a envie, qu’il accepte de l’aimer bien plus encore. Lentement, tandis que sa main s’aventure encore, le touche, brûlant, il lève délicatement la tête et sa bouche effleure à peine celle de Seth. Plus loin, encore, sa paume contre ce fruit autrefois défendu et enfin, ses doigts se resserrent sur leur emprise. Son autre main dans la chevelure bleue, il attire son visage un peu plus près de lui et l’embrasse avec fougue.
De haut en bas, tout lui semble soudainement plus naturel et sa main devient maîtresse. Sa respiration s’accélère, encore ; qu’il serait bête de faire un malaise. Mais il en veut, encore.
Son autre main invite celle de Seth à le caresser à son tour. L’assurance monte en lui, et le mouvement se fait plus rapide, plus virulent. Son bassin se meut également, pour que le mouvement soit plus agréable. Finalement, les hommes restent des bêtes et ce soir-là, Ethan lui-même devient animal sauvage guidé par ses pulsions. Mais il aime, c’est certain. Il ne sait pas exactement où poser ses lèvres alors elles embrassent chaque partie encore accessible du corps de son amant.

« … Je t’aime… » lui murmure-t-il à l’oreille.

Sa propre voix, son propre aveu le fait frissonner. Puis il sourit, repensant bêtement au décompte qu’il était censé faire. Où en était-il à présent ? Était-ce ça le 10 ? Savait-il maintenant comment aimer son adoré ? Était-il à présent suffisamment sûr de lui pour s’avoir comment agir ? Il en doutait, de l’amour, il ne savait rien, sauf qu’il était éperdument amoureux de Seth et qu’il avait très envie de cette communion, de cet instant que tant d’amants louent et pour lequel dit-on que la vie mérite d’être vécue. Oui, au creux de son ventre il le ressentait, ce désir vulcain de se faire posséder.

Sa main s’échappe et toujours au contact de la peau, caresse les fesses fermes de Seth. Son cœur dans sa poitrine explose, une fois encore. Comment cela est-ce possible ?
Son corps tout entier se met en mouvement, son torse se colle à celui de son demi-dieu, il se relève, et avec suffisamment de force Ethan se retrouve à nouveau au-dessus de Seth.
Ses cheveux tombant dans le vide, son regard perdu dans celui d’Ezékiel, il sourit et passant sa main sur le visage de l’autre :

« Tu es beau, Seth. »

Il l’embrasse, espérant que ses baisers à eux-seuls peuvent parler. Puis ses lèvres descendent, se délectent de sa gorge, de sa poitrine, de ses tétons qu’il suçote, mordille légèrement pour les raffermir chercher plus encore l’excitation de l’autre, tandis que sa main droit retourne chercher son met. Sa langue humidifie la peau pâle mais ardente du lycanthrope, se perd sur son nombril puis son flanc. Ethan relève la tête, toujours incertain de ce qu’il doit faire, de ce qu’il peut se permettre et cherche une éventuelle réponse, une permission dans les yeux fermés de son compagnon. Mais la passion le dévore et bientôt ses mains se portent sur ce ridicule bout de tissus rebelle, elles l’ôtent et découvrent l’extrême nudité de son amant. Il ne sait pas vraiment s’il doit regarder, s’il le peut. L’idée absurde d’en être effrayé lui traverse l’esprit. Après tout lui-même est un homme, il était donc habitué à cette vision. Il n’ose pas pourtant et préfère se dévêtir à son tour.

Repassant ses lèvres là où il avait arrêté sa descente, il prit une seconde pour décider de ce qu’il se devait de faire. Descendre encore, bien plus bas et porter à sa bouche la virilité de son amant, ou bien remonter et s’allonger sur ce corps nu. Le dilemme était bien trop grand et dans une autre situation, jamais le célèbre professeur McLorgan n’aurait douté, il aurait su que faire et l’aurait fait sans se soucier des conséquences. Un peu gêné, son désir bien trop grand pour être contrôlé, il décide de descendre. L’envie de dévorer son amant est bien trop excitante pour ne pas l’assouvir. Sa langue descend encore, sans pour autant directement s’attaquer au point névralgique, se contentant de le frôler seulement afin d’extirper davantage de plaisir à son aimé. Avec douceur et retenue, il lape l’entre jambe, tandis que sa main reprend sa caresse intime. Est-ce que seulement c’est agréable ? Est-ce que ça se fait au moins ? Ces stupides questions sont toujours là, et Ethan rougit une fois encore. Il ouvre les yeux, doucement, et contemple le fruit de ses désirs. Peut-être était-ce trop tôt, peut-être Seth n’était-il pas friand de ce genre de chose, mais le désir vif d’Ethan l’empêche de se retenir. Passant sa langue sur les bourses de l’autre professeur, il remonte doucement le long du membre durci et alors qu’il s’apprête à le mettre en bouche, il hésite, comme quémandeur d’une permission qu’il lui souhaitait être accordée.
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