Filomena D. B. Lucchese |  Sujet: Pour rattraper le temps perdu. [PV Adam] ![Pour rattraper le temps perdu. [PV Adam] Icon_minitime](https://2img.net/i/fa/icon_minitime.gif) Dim 23 Jan - 4:49 | |
| Dans le dortoir des filles Nasteens, le crépuscule permettait à peine de discerner les élèves endormis de leurs armoires et lits à baldaquin. Toutes dormaient à poings fermés. Ainsi, personne ne remarqua l’Italienne qui s’était redressée dans son lit d’un mouvement brusque et rapide, avant de retirer son bandeau de nuit. Un coup d’œil à l’extérieur lui suffit pour comprendre que le soleil commençait tout juste à présenter ses rayons au gens de Swelty. En ce samedi matin, il devait être 6h. Peut-être même moins.
Le souffle encore court d’un réveil en sursaut, elle s’habilla en silence, enfilant ses sous-vêtements, un jeans foncé et un chandail moulant dont la couleur rappelait sa maison. Après un rapide passage à la salle de bain pour se rafraîchir, Filomena se rendit au dortoir des garçons. Évidemment, elle avait une idée en tête… et puis de toute façon, il était temps de mettre fin à cette léthargie qui régnait jusqu’alors entre eux deux.
L’agilité de chat, acquise lors de ses nombreux combats de duel, lui servit bien à ce moment-là. Sur la pointe des pieds, la Nasteen passait par-dessus les tas de vêtements et les valises éventrées, avait contourné le lit de Sarevok puis celui de Rain sans se faire remarquer. Lorsqu’elle atteignit le lit de son meilleur ami, elle remarqua que le lit avait été refait, ses choses étaient bien rangées… elle ne s’attendait pas à moins, mais quand même… Avait-il seulement passé la nuit dans ce lit?
Un peu froissée, elle sortit du dortoir avec un peu moins de minutie qu’à l’arrivée. Elle poussait ce qui lui bloquait le passage du pied, lançait des Failamalle à demi-mot afin de se créer un chemin plus simple et direct vers la porte du dortoir. Avait-elle réveillé un des Aigles? Possible. Elle avait bien entendu un grognement puis un bruit sourd contre la porte lorsque la 7ème année l’avait refermée derrière elle.
Assise dans la salle commune dans un fauteuil près du feu, Filomena réfléchissait. Était-il déjà levé à cette heure, alors que le soleil commençait tout juste à poindre? Ou avait-il seulement décidé de se rendre chez ses parents pour la fin de semaine? Cela lui semblait presque impensable… Eh puis bon, la bibliothèque était encore fermée à cette heure… il n’y avait donc qu’un seul autre endroit où elle pouvait le trouver. Sans attendre, elle se dirigea vers son dortoir, attrapa sa cape ourlée de fourrure d’ébène puis son cahier de dessins et quelques fusains. Si jamais elle se trompait, elle en profiterait au moins pour griffonner un peu…
En poussant la Grande porte de l’école, l’Italienne se félicita d’avoir apporté sa cape. L’air frais lui avait battu presque immédiatement les mollets, le parc avait ce voile brillant caractéristique de la rosée qui commence à dégivrer. Elle balança alors immédiatement le vêtement sur ses épaules tout en descendant les marches en direction du terrain des sports moldus. S’il y avait un seul endroit où elle pouvait le trouver, c’était là.
Capuchonnée, son champs de vision était considérablement rétréci, mais son regard se fixait sur le point qu’elle allait bientôt atteindre. Sans vraiment le savoir, la belle scrutait l’horizon des yeux à la recherche de son meilleur ami, d’un mouvement dans le décor matinal qui pourrait trahir sa présence. Elle se dit alors que si elle ne s’était encore jamais rendue à ce terrain, c’est qu’il y avait une bonne raison : c’était encore plus reculé dans le parc qu’elle ne l’avait imaginé.
Grimpant les marches des estrades afin de s’installer confortablement pour griffonner, c’est alors qu’elle le vit.
Adam Wilde courrait toute la circonférence du terrain, depuis déjà un moment il lui semblait. Les vêtements sur le sol pouvaient en témoigner, ainsi que le visage rougit du garçon. Était-ce seulement le froid ou l’effort qui lui avait donné cette couleur carmin? La Nasteen se dit alors que son confrère était bien téméraire d’être sorti à une température pareille…mais en même temps, cela n’avait rien de surprenant.
Assise en hauteur, elle l’observa courir, alors qu’elle se demandait ce qu’elle faisait là, ce qu’elle pourrait bien trouver à lui dire. Depuis la Guerre, leurs rencontres avaient été très espacées, pour ne pas dire inexistantes. Aussi, ils avaient vécu cette guerre très différemment, elle ne savait même pas s’il y avait participé… D’ailleurs, elle regrettait amèrement ne pas avoir combattu aux côtés de son meilleur ami, avoir triomphé parmi les siens et festoyé le retour d’une nouvelle école…
Tous ces sentiments, elle aurait aimé les partager avec lui, car il était la personne la plus importante à ses yeux dans cette école, celui qui en connaissant sans doute le plus sur elle… Même s’il ignorait son don de Legilimens, les horreurs que son père pouvait avoir fait vivre à plusieurs sorciers de New York… Désireuse de chasser les pensées ignobles qui lui revenaient en mémoire, Filomena secoua la tête en fermant les yeux. Elle garda ses paupières closes un moment, avant de libérer ses iris bleu clair suivre son ami du regard.
La belle retira alors son capuchon, libérant de ce fait sa longue chevelure noire qui lui était si caractéristique, laissant ses boucles battre au vent. Sans savoir si l’entraînement du garçon tirait à sa fin, elle sortit de son cahier puis des fusains. Aussi bien s’occuper, il pouvait en avoir encore pour longtemps. |
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