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 Tahir A[strophel] Khitrov - UC -

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AuteurMessage
Tahir A. Khitrov
Tahir A. Khitrov

Identifiant Joueur
Âge: Dix-neuf
Sexe: Sans contrefaçon
Localisation: Là-bas
Tahir A[strophel] Khitrov - UC - Vide
MessageSujet: Tahir A[strophel] Khitrov - UC - Tahir A[strophel] Khitrov - UC - Icon_minitimeJeu 14 Avr - 6:56

    I. Identité

    Nom : Khitrov
    Prénoms : Tahir, Astrophel
    Âge : Dix-sept ans
    Date de naissance : 16 octobre
    Groupe sanguin : A-
    Nationalité : Russe
    Origines : Russes et afghanes

    II. Swelty

    Maison : Nasteen
    Baguette : Frêne, 23 cm, plume d'hippogriffe, extrêmement précise
    Patronus :
    Matière favorite : Astronomie
    Matière honnie : Étude aux objets magiques
    Sang : Issu d'une famille moldue
    Année : Sixième


    III. Autres

    Animal de compagnie : Aucun
    Amortentia : Fumée de cigarette, goût de café, parfum de vanille
    Orientation sexuelle : [...]
    Addiction : Tabac
    Pratique hors cadre scolaire : Violoncelle et rudiments de piano. Basse.
    A noter : A peur des filles
    Relations : Nouveau à Swelty


    IV. Histoire


    « – Je sais pas trop, tu sais. L’homme tire sur sa cigarette. L’atmosphère, dans la maison, était un peu spéciale. Il faisait froid, bien sûr – il fait toujours froid là-bas. Mais c’était spécial, comme si c’était… Je sais pas, je te dis. Vraiment chaleureux. Le chauffage marchait à peine mais Zohre m’a servi du café comme ça, avec un sourire, et puis Vlad restait près du berceau, il regardait Tahir alors… Qu’est-ce que je pouvais faire d’autre ?
    – Mais pourtant tu t’étais déjà décidé, non ?
    – Oui, je sais. Sinon j’y serai pas allé, évidemment. Je m’étais déjà décidé… C’est Zohre qui m’avait écrit. J’aimais bien son écriture, même si bien sûr elle ne maîtrisait pas vraiment bien le français – ce n’était pas grave Il rit, écrase sa cigarette, en allume une autre J’étais amoureux d’elle après tout, alors…
    – Tu étais amoureux ? D’elle ?
    – Et ben oui. Tu l’as jamais vue ? J’ai bien dû te montrer des photos… Il baisse la voix. J’en montre jamais à Tahir. Et puis il a jamais demandé à en voir. Après tout c’est moi qui l’ai fait quitter la Russie… Je crois qu’il m’en veut pas, alors je voudrais éviter de gâcher ça. Ça attristerait sa mère…
    – Tu es encore en contact avec elle ?
    – Ben oui. Je lui envoie des nouvelles, des photos. Avec Vlad qui est mort, il y a quoi, cinq ans, elle se sentirait trop seule. »

    _

    La lettre était arrivée au mois de décembre. Elle avait surpris Isidore - il ne s'attendait plus, après tout ce temps, à recevoir des nouvelles de Zohre. Ça faisait des mois que leur correspondance s'était interrompue ; il ne savait rien de sa situation. Bien sûr elle habitait avec ce Vlad, en Russie, un homme respectable d'après ce qu'elle avait pu lui dire, et puis elle était enceinte. La dernière lettre qu'il avait reçue datait précisément du premier mois de cette grossesse, le lendemain même de ce jour où elle avait appris son état. Son désespoir, alors, était palpable même dans la maladresse de son anglais. Elle ne pouvait pas élever ce bébé, pas quand sa propre situation relevait approximativement de la misère. L'écart social en Russie avait toujours ébahi Isidore - cette façon dont les aristocrates côtoyaient si bien, sans même les voir, les plus pauvres, la façon dont, en sortant de l'Opéra, on voyait sur les marches des types affalées sur les belles marches de l'escalier, enroulés dans des couvertures qui sentaient l'alcool.
    Et lui qui avait assisté à un ballet (une de ces créations modernes qu'il méprisait au plus haut point), il faisait partie de ces chanceux, bien sûr. Il ne savait plus exactement comment il avait fait sa connaissance, une amie d'amie peut-être, une amie de contact, une amie du réseau clandestin qu'il entretenait.
    Isidore était un indécrottable idéaliste - c'était pour cela, peut-être, qu'il avait choisi la Russie, et pour cela, aussi, qu'il avait les autorités sur le dos à chacun de ses déplacements. Faire passer des immigrés en Europe de l'ouest, et notamment en France et en Angleterre, était un de ses loisirs favoris. Non, bien sûr, il ne faisait pas ça pour le simple plaisir d'augmenter le taux de population d'un territoire donné, trop sérieux à son goût, mais c'était - disons - sa bonne action de la décennie, tenter d'améliorer la vie des gens.
    Et, précisément, ce décembre-là, il était tout à fait décidé à arrêter. Trop de risques, et les voyages l'épuisaient ; il se faisait vieux. Depuis quelques mois il se tenait sage donc, dans sa belle maison sur ce qu'on appelait la Riviera anglaise. Il entretenait une correspondance avec cette femme, Zohre, parce qu'elle parlait bien sa langue, et puis, surtout, parce qu'elle était belle. Il ne l'avait pas vu longtemps, mais assez cependant pour savoir que celle-là, il l'oublierait difficilement.
    Elle lui racontait donc, dans un anglais plus que douteux, son mariage avec Vlad, sa vie en Russie, son passé en Afghanistan, la façon dont elle était partie, sa grossesse non désirée, et puis, ce jour-là, dans cette lettre-là, sa décision.

    Isidore refit le voyage, une dernière fois. Dans le train qui devait le conduire en Russie, il relut les lettres de Zohre, essaya de se préparer à l'état dans lequel il reverrait la jeune femme. Il la voyait déjà amaigrie, éplorée, avec ce regard qu'il avait si souvent vu dans les yeux des désespérés, de ceux dont la séparation est la seule chance de futur. De tels regards, oui - c'était sa spécialité.
    A mesure qu'il approchait de la gare, il éprouvait une envie grandissante de rebrousser chemin, de laisser cette famille unie, heureuse autant qu'elle pouvait l'être. Il avait tenté de convaincre son amie, de lui décrire ce qu'elle avait traversé, car rien ne serait plus comme avant, mais elle était restée inébranlable. Pour la première fois, la toute première fois, il ne la comprenait pas, et n'avait pas envie de jouer ce rôle qu'il jouait toujours.
    Mais sur le quai de la gare l'attendait une femme radieuse. Elle était belle, toujours, avec ses joues arrondies par la grossesse achevée et avec son regard doux, heureux. Il crut, un instant, qu'il s'était trompé, qu'il avait mal interprété la demande de son amie, mais non. Lorsqu'ils arrivèrent chez elle, lorsqu'il vit son mari, il reconnut au premier coup d’œil l'indicible douleur à laquelle il s'était attendu, et, plus encore, la sourde rancœur dans ses yeux lorsqu'il les posait sur Zohre. Dans un coin de la pièce, un berceau ; dans le berceau, un bébé.
    La mère s'approcha, glissa sa main fraîche sur le front pâle de l'enfant.
    "Voici Tahir."
    Son sourire avait une chaleur emplie d'amour, d'un amour réel, et d'une sorte d'apaisement. Elle releva les yeux vers Isidore.
    "Son deuxième prénom est Astrophel, en ton honneur."
    L'après-midi passa. Zohre et Vlad parlaient de leur fils ; il ne savait pas encore marcher, bien sûr, il apprendrait avec Isidore. L'homme parlait moins, gardait les yeux baissés ou tournés vers le berceau, évitait de croiser ceux de son hôte. La femme babillait, enthousiaste, un peu trop peut-être finalement, posait des questions sur la vie à l'ouest de l'Europe, sur les familles auxquelles Isidore était lié, sur la vie future de son fils.
    Elle hésita, au bout d'un moment, se leva. Une faille dans son regard, pour la première fois. Les heures avaient passé trop vite ; il était temps de se quitter.
    On remit à l'homme une petite malle, une enveloppe qui contenait son salaire, le couffin finalement.
    "Je n'ai pas peur. Tout va bien se passer."
    Vlad prit sa femme par les épaules ; elle sembla le soutenir plus qu'il ne l'aidait. Isidore prit congé.

    Le retour en train se passa tout à fait normalement. Personne ne s'étonna de voir cet homme avec cet enfant - quelles raisons auraient-ils eu de s'en étonner ? Il le gardait dans ses bras, précieusement ; les paroles de Zohre lui revenaient par intermittence.

    "Non, je ne suis pas triste. Tahir ne peut pas rester ici, tu sais... Sa vie serait misérable. Je veux qu'il ait une belle maison pour lui, qu'il aille à l'école, qu'il vive mieux qu'il n'aurait vécu ici. Je te fais confiance... Tu le confieras à des gens bien, et il sera heureux."

    Vlad avait pleuré, Zohre lui avait pris la main. Isidore ouvrit l'enveloppe. A l'intérieur, des billets, quelques-uns, des mots griffonnés sur un papier, l'écriture de son amie.
    Il ne faut pas qu'on sache où il est. Ça gâcherait tout... Fais-le changer de lieu régulièrement, sinon nous voudrons le revoir. Ça ne servirait à rien. Mais donne-moi de ses nouvelles. Adieu, et merci. Zohre.

    Il comprenait.

    Isidore, d'abord, garda l'enfant avec lui. Ils vécurent en France, dans un village de province. L'enfant grandissait à vue d’œil, apprenait avec une facilité déconcertante. Il sut parler tôt, mais n'en donnait de preuve que rarement - c'était un petit garçon calme, sans excès ni caprice. Isidore, qui n'avait jamais été père, lui en fut infiniment reconnaissant.
    Petit, il se différenciait des autres, et cette différence lui jouait des tours. Ses courts cheveux bouclés d'un noir de jais, étonnamment épais, couvraient un front un peu trop haut. Cils trop longs, yeux trop étirés, d'un noir trop sombre, peau à la couleur inhabituelle. Pas assez de chahut.
    Il s'entendait assez bien avec les filles, se contentait de regarder leurs jeux qui l'ennuyaient moins que ceux des garçons, et puis elles acceptaient sa présence muette.
    Avec l'âge ses traits s'affinèrent, et, à sept ans, lorsqu'il déménagea en Angleterre avec Isidore, on aurait aisément pu le confondre, comme beaucoup de garçons de cet âge, avec une petite fille aux traits rudes.
    On s'impressionna de sa mémoire, de sa capacité à retenir si facilement tout ce qu'on disait en sa présence. Il lui arrivait de tirer par la manche un adulte, de chuchoter, comme un secret d'une vitale importance, les mots prononcés plus tôt, sans but précis. On riait nerveusement, on le félicitait ou on l'ignorait. Il apprit l'anglais de ses camarades en quelques mois, rattrapa leur niveau en un an. Et puis Isidore le confia à une famille d'accueil.

    Les Cardens adorèrent Tahir. Ils étaient de vieux amis de son tuteur, de ceux qui hébergeaient les réfugiés qu'il faisait passer, des gens aisés profondément convaincus du droit de chacun au bonheur. Un couple assez âgé, qui avaient adopté une petite fille et gardaient de jeunes enfants dans le besoin.
    Tahir aima ses nouveaux parents immédiatement, instinctivement. Changer ainsi de famille ne le dérangeait pas. Cela faisait à peine un an qu'il se trouvait en Angleterre, et déjà il en aimait le climat, les verdures sous un ciel uniformément gris, les odeurs des petits déjeuners. A l'école, tout se passa extraordinairement bien. Des amis, de bons résultats, des professeurs admiratifs, une famille aimante. Isidore lui rendait visite de temps en temps, rarement, ses cheveux chaque fois un peu plus blancs, les coins de ses yeux chaque fois un peu plus ridés.
    La seule ombre au tableau était sa sœur adoptive. Rosie adorait Tahir - un peu trop, en fait. Enthousiaste, elle parlait toujours très fort, avait de grands gestes brusques, ne restait pas un instant sans changer de position - autant de choses qui impressionnaient son cadet, effrayé par cette grande sœur hyperactive et brusque. Il n'aimait pas beaucoup la fillette, de deux ans son aînée, qui l'agaçait, mais craignait ses contrariétés brutales et ses jeux sans fin. Fluet encore du haut de ses huit ans, il obéissait toujours à Rosie.
    Ce jour-là, Rosie avait invité des amies. Elles aimaient toutes beaucoup Tahir, le taquinaient sans cesse - l'une d'elles, certaine de lui faire plaisir, avait emmené avec elle son cousin, d'un an plus vieux que lui. Ils allaient à la même école, jouaient ensemble de temps en temps. Matt n'était ni pire ni meilleur que tous ses camarades, et l'enfant était soulagé de, pour une fois, ne pas se retrouver cerné par une terrifiante horde de filles pré-pubères. Le soulagement ne dura pas, et laissa bientôt place à d'atroces heures qui hanteraient les cauchemars du petit brun des siècles durant.

    Cela commença par une vive exclamation :
    "Mais ton frère est tellement mignon, il ressemble tellement à une fille !"
    L'enthousiasme se propagea avec la rapidité d'un incendie déclenché par erreur. Quelques minutes plus tard, Rosie fouillait déjà son armoire, celle qui contenait les vêtements trop petits pour elle, en sortait des jupes, des chemisiers, quelques robes. Une horrible abondance de volants, de froufrous, de couleurs pastels. Pendant que Tahir lisait, sa sœur tentait de déterminer à quelle sauce il serait mangé.
    On l'appela. Il quitta à regret le fauteuil dans lequel il s'était si confortablement enfoui, se présenta à ces demoiselles. On lui exposa la brillante idée. Il y avait un garçon joli comme une princesse, des vêtements de princesse - et même un prince disponible. Matt jouait au foot dans le jardin. Le programme de l'après-midi était tout tracé : cela allait être désopilant.
    Les furies se jetèrent sur lui, sans lui laisser d'air ni de répit, lui arrachèrent ses habits avec la cruauté d’Érinyes vexées. Cela riait, cela chatouillait, cela poussait des cris. La victime plia sous le nombre.
    Lorsque Rosie ramena Matt dans la chambre, on faisait enfiler à Tahir des socquettes de dentelle, assorties à la jupe qu'on l'avait forcé à revêtir. Il était encore torse nu, et grelottait - ou peut-être était-il simplement terrifié. On se hâta de lui passer une chemisier.
    "Allez, Matt ! Maintenant, demande-le en mariage !"
    Matt restait figé sur le seuil, la bouche ouverte, ses yeux ébahis fixés sur un Tahir au bord des larmes. Il éclata de rire.
    Le rire fut long, pesant, et insupportable. Tahir se boucha les oreilles, ferma les yeux pour ne plus voir le doigt moqueur tendu vers lui. Lorsqu'il les rouvrit, l'autre était agenouillé devant lui, terriblement sérieux, lui tendant une bague - vraisemblablement prêtée par Rosie, il l'avait vue sur sa commode la veille.
    "Tahir, veux-tu m'épouser ?"
    L'enfant sentit ses joues s'empourprer.
    "Il a dit oui ! Il a dit oui ! Fais-lui un bisou !"
    Et les gamines de reprendre en coeur :
    "Le bisou ! Le bisou !"
    Il aurait voulu disparaître sous terre. Immédiatement. Malheureusement, le miracle n'eut pas lieu, et, plus tard, il se demanda souvent pourquoi ses pouvoirs ne s'étaient pas manifestés à cet instant. Ils restèrent scellés, aussi scellés que les lèvres de Tahir lorsqu'il reçut celles de Matt sur les siennes. Ce n'était pas drôle.

    Et puis, enfin, il déménagea, changea de famille, encore une fois. Isidore avait remarqué que quelque chose n'allait pas, sans jamais rien tirer de son protégé ; finalement il l'avait accompagné dans une autre ville. Le jeune garçon s'apaisa, un peu, mais, dans sa nouvelle école, il n'adressa plus jamais la parole aux filles.
    Avec le calme vinrent les premières manifestations magiques. Quelques mois après ses neuf ans, il vivait avec Isidore - pour peu de temps, juste assez pour que son tuteur lui trouve une nouvelle famille. Celle qu'il avait pensé contacter avait été inquiétée, à cause, évidemment, de ses relations avec le réseau clandestin.
    Tahir n'alla pas à l'école pendant cette période, il restait dans l'appartement loué par son père adoptif, passait son temps à lire, ou bien à regarder les étoiles, ou bien à lire des livres d'astronomie.
    C'était pour cela que son deuxième prénom était Astrophel, pour cela qu'elle avait dit qu'il s'agissait d'un hommage - Isidore aimait les étoiles. Il adorait ça, c'était sa passion, son grand truc. Il passait des nuits entières en plein air, et, pour ces nuits-là, parfois, il emmenait Tahir.
    Tahir aimait bien ces moments-là – il n’y avait personne à proximité, parce qu’ils vivaient dans un coin de village, et, surtout, il n’y avait aucune fille, personne pour se moquer de lui, aucun garçon pour le demander en mariage. Les étoiles lui paraissaient tellement grandes, tellement belles, il était un peu amoureux des demoiselles étoiles, les seules demoiselles d’ailleurs qu’il ne craigne pas. Alors qu’il évitait les filles, il recherchait la compagnie des étoiles, se perdait dans la contemplation, s’endormait parfois sur l’herbe humide. En général, Isidore le laissait là, l’enroulait tout de même dans une couverture, et dormait à côté de lui, à même le sol.
    Le jardin n’était pas bien grand. Étonnamment, même s’il ne s’était senti déplacé dans aucune des familles qui l’avaient accueilli – et toujours si gentiment –, cette fois il se sentait chez lui. Dans le jardin surtout. Il aimait les herbes mal coupées, les arbres un peu de travers qui bordaient le chemin, les grosses pierres pas loin de la balançoire.



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Tahir A[strophel] Khitrov - UC -

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