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 You're so Sick, Dear ! ~ { PV Isobel }

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You're so Sick, Dear ! ~ { PV Isobel } Vide
MessageSujet: You're so Sick, Dear ! ~ { PV Isobel } You're so Sick, Dear ! ~ { PV Isobel } Icon_minitimeLun 13 Déc - 7:28

    Déjà, à la base, la journée avait mal commencé pour Zachary. Incapable de dormir paisiblement, il avait passé la nuit à se mouver dans tous les sens, d'abord submergé par une chaleur écrasante puis frissonnant de froid. Son seul réconfort était qu'il avait pu observer son frère dormir auprès de lui, tel un ange. Mais au petit matin, son jumeau lui fit lui-même la remarque qu'il était pâle ; ou tout du moins plus que d'habitude. Mais peu alarmé, Zach' ne prit pas en compte ce détail et fit comme si de rien n'était. Pourtant, se lever et prendre une douche lui paru être une véritable épreuve physique ; plus qu'en temps normal en tout cas. Mais c'est avec volonté qu'il avait réussis à avaler quelque chose au petit déjeuner, puis qu'il avait quitté son frère pour commencer ses cours de la mâtiné, qu'il n'avait pas en commun avec lui.

    Mais de là, la situation se dégrada un peu plus. Au fil des heures, des différentes salles où se passaient les cours, Zachary se sentait mal. Il n'arrivait pas à se concentrer sur quoique ce soit, sa tête tournée et il lui semblait qu'elle allait exploser. Des chaud-froid le reprirent, l'obligeant à s'armer comme s'il s'apprêtait à sortir dehors, puis faisant en sorte qu'il se dévêtisse beaucoup trop pour cette période de l'année. Un peu plus tard, son ventre le sciait en deux, réussissant à le faire s'allonger le long de sa table de cours. Sa vision s'altérait suivant où il portait son regard, et il ne rêvait plus que de son lit. Mais ne se doutant pas de quoique ce soit, il mit tout ça sur le compte de sa mauvaise nuit et de son envie de retrouver des draps douillets.

    Enfin, l'heure du déjeuner arriva. Comme tous les midis, il partageait son repas avec son frère. Avec Isobel, ils se donnaient toujours rendez-vous près des escaliers, pour être sûr de ne pas se louper dans la foule d'étudiants se rendant manger. Mais alors qu'il quittait à peine sa salle de cours, où Zach' venait de se faire réprimander par son professeur de potions sur son attitude peu sérieuse de l'heure, il se stoppa net. Son torse se souleva et se contracta étrangement. Comme par réflexe, le Nissena plaça son poing devant ses lèvres. Étonné de cette réaction si violente de son corps, l'esprit de Zachary eut un éclair. Et alors, une seule chose lui vient à l'esprit: des toilettes. Gardant son poing près de sa bouche, le garçon se mit à courir du mieux qu'il pouvait avec son endurance, pour traverser le château et se trouver le plus rapidement possible le lieu désiré.

    C'est après quelques minutes de torture, à se retenir du mieux qu'il pouvait, que Zach' arriva dans les toilettes vides. Sans chercher à réfléchir plus longtemps, il entra dans la première cabine ouverte, jeta son sac à terre et se pencha au-dessus de la cuvette. Alors, il vomit tout ce qu'il put. Sachant qu'il n'avait rien mangé le matin même, il se demanda d'où provenait toute cette substance. Sa gorge le brûlait, les crampes qui déchirées sa poitrine lui faisaient mal. Il n'avait pas une seule fois songé à être malade: cela lui arrivait si peu souvent. Malheureusement, lorsque c'était le cas, il pouvait rester littéralement cloué au lit plusieurs jours. Des larmes commencèrent à pointer leur nez aux coins des yeux du garçon, qui se cramponnait du mieux qu'il pouvait à la cuvette. Déjà, le simple fait de vomir était quelque chose de détesté ; mais ce qui le faisait se sentir encore plus mal, c'était le fait qu'il souffre seul.

    Isobel !

    Le nom de son frère jumeau traversa l'esprit du garçon comme une décharge. Il avait rendez-vous avec lui, il ne pouvait pas rater un de leurs repas quotidien. Mais en même temps, il était impossible pour lui de décoller des toilettes. Pourtant, Isobel allait l'attendre, il ne l'avait pas prévenu. Oh, si vous pouviez imaginer comme Zach' se sentait seul et blessé. Il ne pouvait rejoindre sa moitié et pourtant, il avait besoin plus que d'habitude de sa présence auprès de lui, maintenant. Le Nissena se mit à tousser, déjà qu'il avait du mal à respirer correctement ; son cœur s'emballa. Désespérant de son cas, il ferma les yeux, ses pensées n'étant dirigées que vers son frère.

    Trois quart d'heure plus tard, Zachary se trouvait toujours là, à moitié allongé sur la cuvette. Sous la pression, les deux premiers boutons de sa chemise avaient craqué. Ses lèvres étaient irritées par les mouvements insaissant de la bouche à recracher quoique ce soit. Son teint était devenu blafard, légèrement ponctué de rougeur dû à l'effort qu'il avait dû fournir. Ses yeux étaient gonflés par les pleures et il semblait au bout du rouleau, à moitié endormis. Les spasmes s'étaient calmés ; il n'avait seulement pas trouvé la force de se relever.
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You're so Sick, Dear ! ~ { PV Isobel } Vide
MessageSujet: Re: You're so Sick, Dear ! ~ { PV Isobel } You're so Sick, Dear ! ~ { PV Isobel } Icon_minitimeLun 13 Déc - 9:14

Lifehouse - Sick Cycle Carousel


    - Bonne nuit, Zachary.

    Il embrassa son frère sur le front, puis lui fit son sourire le plus étincelant que la nuit et les baldaquins du lit cachaient aux yeux de son sosie. Puis malgré l'obscurité, il l'observa, amoureusement, et s'endormit comme ça, le coude enfoncé dans le matelas, la tête posée sur sa main.
    Mais il se réveilla quelques heures plus tard, pris d'une affreuse douleur au cou et d'étranges bouffées de chaleur. Il repoussa les couvertures, découvrit qu'il avait froid et les remit ensuite, avant d'avoir de nouveau chaud. Quelques secondes de plus lui suffirent à poser le plat de sa main sur le front de son frère. Bouillant. Il fronça les sourcils, inquiet, puis songea qu'il avait sans doute trop chaud.
    Il s'endormit à nouveau sur cette pensée, collant ses lèvres à la tempe de son frère, l'humectant de baisers délicats.

    Le réveil, lorsqu'il dormait dans le dortoir des Nissenas, était toujours identique. Un quart d'heure avant les autres, Isobel se levait en urgence, réalisant qu'il aurait dû partir plus tôt, qu'il n'aurait pas dû craquer et passer si longtemps à observer son adorable frère. Il enfilait chaussures, les retirait, pensait ensuite à mettre son pantalon et une chemise avant de remettre les chaussures. Il regardait encore son frère, lui souriait, le regarda à nouveau.

    - Zachary, ça va? Tu es...Tu es blanc. Non pas que tu aies été noir un jour, mais là...Tu es...Vraiment pâle.

    Un grognement, dans le lit d'à côté, le fit tourner précipitamment la tête. Il mit sa cravate, l'enleva et passa une de celle que son frère lui avait prêté. Il n'était pas question qu'il se fasse recaler par le portrait à l'entée de la salle alors qu'il souhaitait sortir.

    - Repose toi encore un peu, et ne te presse pas. Je t'attends dans la grande salle, je garderai une place pour...

    Mais il ne finit pas sa phrase. Il se pencha, les deux bras appuyés sur le coussin, pour embrasser les lèvres brûlantes de son jumeau. Enfin, il souleva les rideaux qui séparait le lit de celui des autres et s'enfuit en murmurant le reste de la phrase. Plus tard, il l'attendrait à la table des Coharys, une assiette prête pour son frère et la sienne déjà vide.
    Il n'eut guère le temps de s'occuper de l'état de santé de son frère, jugeant que sa pâleur était peut-être naturelle. Isobel eut juste quelques minutes pour lui dire de manger un peu plus, le força à boire une gorgée de son jus de citrouille avant de quitter la table en toute hâte. Ce matin, il devait absolument récupérer un devoir dans son dortoir avant de se rendre en cours de potion.
    Une main dans les cheveux de son frère en signe d'au revoir et d'à plus tard, puis il se mêla à la foule.

    Par chance, il ne vit pas la matinée passer. Enchaînant cours pratiques sur cours pratiques, il s'amusa avec ses camarades de classe, guettant une amélioration notable dans le lancement de sort muet. Un mouvement de baguette lui suffisait à présent pour accomplir des tâches simples, ce dont il se félicita mentalement, heureux de raconter cet exploit à son frère lors du repas de midi qui arriva sans plus tarder.
    Habituelle, cependant, Isobel arrivait après Zach au pied de l'escalier. Il patienta malgré tout, profitant de ce petit intermède pour replacer des cours dans son sac et déplier un parchemin qui se froissait à vue d'œil au fond de celui-ci. Entre temps, son estomac gargouilla au son des couteaux et fourchettes qui raclent les assiettes. L'odeur de nourriture lui faisait monter l'eau à la bouche, mais il était décidé à attendre son frère.
    Pour se faire, il prit même le temps de lisser des plumes et de nettoyer son pot d'encre. Il se refit une couette, se mit à compter les dalles sur le sol, puis alla s'asseoir sur la seconde marche de l'escalier, fixant la porte qui menait au réfectoire.
    Son regard glissait du couloir des potions à la grande horloge. Jamais Zachary n'avait eu autant de retard.
    Jamais Zachary n'avait eu de retard.

    Une demi heure. C'est le temps qu'il fallut au premier élève rentré dans la salle commune pour en ressortir la pense pleine. Les autres le suivirent au compte goutte.
    Au bout d'une heure, la salle était vide. Il ne restait que deux assiettes vide, tout au bout d'une table. La vaisselle brilla quelques secondes sous ses yeux. Puis il se leva, appuyant ses mains sur ses genoux. Son estomac ne gargouillait plus, et dans la cafeteria, un "plop" magique signifiait que les elfes de maison avaient récupéré les couverts.

    D'un pas rageur, Isobel se dirigea à grand pas vers sa salle commune. Où était Zachary? S'il avait manqué ce repas par la faute de ce crétin de Dawn, ou de cette minette de Dany, il ne le lui pardonnerait pas de si tôt. La jalousie le faisait grincer des dents. Il heurta violemment un élève de première année qui était sur son chemin et avança sans s'excuser.
    Puis il revint sur ses pas, releva le garçon et s'excusa, essayant de cacher sa mauvaise humeur. Si son jumeau le voyait comme ça, que dirait-il? Pouvait-il vraiment être fâché contre lui?
    Alors que l'élève de première s'en allait vers sa salle commune, Isobel finit par le suivre, grimpant quatre par quatre les marches qui menaient aux toilettes du premier étage. De là, il irait vers la salle commune de son frère, le retrouverai pour lui poser deux ou trois questions. Il fallait juste qu'il se change pour ne pas que les élèves de Nissena se mette à hurler qu'un élève de Cohary était rentré dans leur maison. Il ne resterait plus que ça.

    Il passa donc la porte qu'il referma soigneusement derrière lui et entreprit de se changer avant même d'entrer dans une cabine. Positionné face aux miroirs, il souleva sa chemise et son gilet, se coinçant la tête à cause de la cravate trop serrée. Derrière lui, un raclement de gorge le fit sursauter. A toute jambes, sans voir où il allait, il accouru vers une porte qu'il poussa à la volée et entra dans une cabine. Se collant contre la porte, il parvint à remettre sa chemise en place et à libérer sa vue.
    Son sac était resté au dehors de la cabine, avec les affaires de Nissenas. Il poussa un juron muet.

    Puis il arrête de respirer. Il garda son souffle, planta ses yeux dans la cuvette et attendis quelques secondes.
    Une respiration haletante venait des toilettes adjacentes. Une respiration.
    Qu'il connaissait.
    Qu'il connaissait par cœur. Il pouvait reconnaître ses pas, ses éternuements, ses raclements de gorges. Ses pas nus sur du plancher, de l'herbe ou de la terre, le bruit du vent dans ses cheveux, le souffle chaud de sa respiration dans son cou. Il savait qui était là. Alors sans réfléchir, il grimpa sur la cuvette de sa cabine et pencha la tête par-dessus la cloison en bois.

    - Za...ZACHARY?

    La porte de sa cabine s'ouvrit à la volée et en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire, il se retrouva accroupis près de son frère, soulevant sa tête de la cuvette où elle reposait.

    - Mais qu'est-ce...Qu'est-ce que tu as? Zachary, réponds moi. Zach.

    Il posa un baiser sur le front de son frère, où toute l'inquiétude et tout l'amour qu'il éprouvait pour son frère se résumèrent. Ses mains tremblaient.
    En un millième de seconde, la peur de perdre cet être cher l'avait envahi, à tel point qu'il paniquait, que les larmes lui étaient apparu au coin des yeux et qu'il ne pouvait s'empêcher de souhaiter être à sa place.


Dernière édition par Isobel Duncan le Mar 14 Déc - 1:22, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: You're so Sick, Dear ! ~ { PV Isobel } You're so Sick, Dear ! ~ { PV Isobel } Icon_minitimeLun 13 Déc - 11:09

    Radiohead . No Surprises

    Somnolant maladivement, Zachary avait totalement décroché de la réalité. Perdu dans les méandres de sa mémoire, il se souvient avoir été une fois très malade, en primaire, au point que son frère aîné Leo dû faire venir le médecin jusque dans leur studio. L'homme au stéthoscope avait parlé d'une maladie infantile, qui n'aurait pas dû naître si l'enfant avait reçu les vaccins nécessaire petit ; mais ce n'était pas le cas. Puis le Nissena se rappela de ses premières années à Malwen, où cette fois, c'était Isobel qui était tombé malade. Il avait tant refusé de rester éloigné de lui qu'il avait attrapé sa grippe en moins de temps qu'il en faut pour le dire ; alités ensemble, ils avaient passé des moments agréables malgré la maladie. Mais cette fois-ci, il était seul. Pas de Leo faisant ses remèdes pour malade, pas d'Isobel le chouchoutant comme un gosse.

    Malgré son physique d'apparence fragile, Zachary avait développé une santé à toute épreuve. Même son caractère, assez naïf et simplet, reflétait un mur de pierre qui le protégeait contre toute attaque virulente. C'était ainsi, avec le temps, qu'il s'était forgé sa propre carapace, souvent invisible aux yeux des autres. Mais aujourd'hui, elle avait failli.

    - Za...ZACHARY?

    Il lui sembla, au loin, entendre son nom. C'était la voix d'Isobel ; il l'aurait reconnu entre toutes. Parce qu'Isobel, il était sa moitié ; la seule manière qu'il se sente complet était de se tenir à ses côtés. Et dans son monde imaginaire de Prince, il rêvait que le simple fait qu'il pense à son jumeau permette à l'autre de le localiser. Comme une connexion spirituelle. Et comme si son rêve était devenu réalité, il commença à mouver ses paupières lorsqu'un doux baiser fut déposé sur son front.

    - Mais qu'est-ce...Qu'est-ce que tu as? Zachary, réponds moi. Zach.

    Battant légèrement des cils, le Nissena rouvrit ses yeux, éblouis par la lumière accentuée par la blancheur des lieux. Sa respiration s'était calmée, son rythme cardiaque n'était plus affolé. Encore un peu balloté, il savait cependant ne plus avoir envie de vomir. Le pire était passé. Mais sa lourde fièvre, elle, restait tenace.

    Il plongea son regard noisette dans celui émeraude de son frère. Il large sourire se dessina sur ses lèvres meurtris. Isobel était là, tout près de lui, le tenant avec soin. Il avait envie de rire tellement il était soulagé de sa présence. Mais encore faible, il ne pouvait exprimer son bonheur comme il l'entendait. Encore un peu rêveur, il se demanda si son jumeau l'avait trouvé par pure hasard ou grâce à ce fil rouge qui les unissait. Encore silencieux, il préféra garder cette idée pour lui ; la réponse lui importait peu au final. Se redressant légèrement, en passant la manche de sa chemise sur ses lèvres, il assura d'un ton rieur à son frère:

    « Je crois... que je suis malade ! »

    Même dans ces moments là, et peut-être surtout parce que c'était Isobel, Zachary se refusait d'être grave. Il préférait retourner la situation en quelque chose de plus drôle, que de révéler sa faiblesse et inquiéter un peu plus son frère. Voulant se rincer la bouche et paraître plus présentable, il souhaita se lever. Mais alors qu'il voulut appuyer ses mains sur le sol, il comprit ne serait-ce que la faiblesse de ses bras ; s'avouant vaincu, il resta assis par terre en gardant son sourire. Attrapant d'une main celles d'Isobel, il les serra avec le peu de force qui lui restait pour le rassurer, comme preuve qu'il était bien vivant malgré son teint fantomatique. De l'autre main, il replaça derrière l'oreille une mèche de cheveux de son frère avec amour, glissant ses doigts fins sur ce visage qu'il aimait tant et qui n'était pas aussi brulant que le sien.

    « Ne fais pas cette tête.. Je vais bien, regarde ! »

    Il afficha sur ses lèvres un sourire rayonnant, limite enfantin, faisant presque oublier la maladie. Mais sans prévenir, celle-ci reprit de plus belle ; se remettant à tousser, Zachary couvrit sa bouche de ses deux mains en se recroquevillant un peu sur lui même. Il avait chaud et froid en même temps. Et son mal de tête ne tarderait pas à reprendre, il le sentait. Instinctivement, il tendit son bras droit pour écarter Isobel. Il voulait le protéger ; il ne devait pas rester trop près.

    « S-Sinon... Tu vas tom..ber... malade, toi.. aussi. »
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MessageSujet: Re: You're so Sick, Dear ! ~ { PV Isobel } You're so Sick, Dear ! ~ { PV Isobel } Icon_minitimeMar 14 Déc - 2:00

    Keane - Bedshaped

    Entre ses fines mains d'adolescent, Isobel maintenait le visage brûlant de son frère. Jamais ses yeux n'avaient été aussi rouges et gonflés. Jamais son visage n'avait porté les séquelles d'une aussi grande souffrance. Le corps moite de son jumeau bougeait fébrilement, au rythme de leurs respirations. S'il avait pu changer de place, prendre le virus qui empoisonnait l'existence de son frère, il l'aurait fait aussitôt, sans perde un instant, l'avalant de ses lèvres comme s'il aspirait le démon en lui. Mais sa faiblesse et son inutilité en cet instant le remettaient violemment à sa place.

    Au sourire de Zachary, Isobel perdit de sa consistance et de son inquiétude. Son cœur se remit à battre, sa prise se fit plus douce sur la nuque raide de son jumeau. Tel un expert, il fit glisser son regard sur le corps quasiment inerte de l'autre adolescent, avant de lâcher un faible soupire. Mis à part un mal de ventre et de la fièvre, son jeune frère n'était pas à l'article de la mort. Mais s'il était resté toute une après-midi allongé sur ce carrelage et dans ce froid hivernal, l'hypothermie se serait emparée de lui, puis une pneumonie, il aurait succombé par manque de soin et...

    « Je crois... que je suis malade ! »

    Et s'il était mort là, sans que personne ne le retrouve jamais? Isobel ferma les yeux un instant, juste quelques secondes. Le grand malade de la famille, c'était lui, pas Zachary. A n'en pas doute, si la situation avait été inversée, Isobel n'aurait pas cette tête là. Il serait déjà mort noyé la tête dans son vomis...Écœurant. Son frère était décidément plus résistant. Mais le voir dans une telle position de faiblesse rendait Isobel tout aussi malade - Non pas qu'il eut déjà attrapé la maladie de son frère, même si cela est fort probable.
    Il n'en supporta d'ailleurs pas davantage, lorsqu'il sentit son frère contracter ses membres pour se redresser. Comme un oiseau qui meurt mais qui veut voler une dernière fois. Isobel se fit violence pour ne pas le soulever lui-même et le porter aussitôt à l'inf...

    L'infirmerie. Pourquoi n'étaient-ils pas encore en route? Il baissa les yeux, suivit du regard sa main et celle de son frère par-dessus. Il est si égoïste. A préférer passer un moment seul avec lui plutôt qu'à remuer terre et ciel pour le soigner. Comme s'il lui faisait payer de ne pas être venu à leur rendez-vous. Il se gifla mentalement.

    « Ne fais pas cette tête.. Je vais bien, regarde ! »

    Il ne le regarda pas. Le mensonge reflétait tellement dans sa voix que même Isobel pouvait le ressentir. Il savait pourtant très bien que son frère ne le prenait pour un con. Que c'était sa façon si enfantine de le rassurer. S'il avait pu, il l'aurait violemment serré dans ses bras, comme il le fait quand il n'en peut plus d'avoir été si longtemps séparé de lui.
    Mais la réalité les rattrapa, n'est-ce pas.
    Il ne lui fallut pas plus longtemps pour réfléchir. Et tandis que le bras de Zachary se tendait vers lui, il l'écarta de son passage et se précipita en avant pour maintenir son frère contre son corps. Il frissonnait et transpirait en même temps, il brûlait mais les doigts qu'Isobel tentait d'écarter de la bouche du Nissena étaient glacés. Il voulait vomir mais ne vomissait pas, il toussait et s'étouffait. Il sembla à Isobel que son monde s'écroulait, tour après tour, bâtiment après bâtiment, à chaque fois que son frère tentait de l'écarter à nouveau, l'empêchant de l'aider.

    « Zachary! Ça suffit maintenant! »

    Il repoussa à nouveau le bras de son frère et le colla contre son torse, le forçant à cesser de se débattre. Il n'avait pas compris, entre deux quintes de toux, que ce Zachary avait voulu lui éviter et d'ailleurs, il s'en contre-fichait. De sa voix de grand frère autoritaire, il avait grondé son frère comme on le fait pour un enfant. Mais il n'y avait pas de colère dans ses yeux. Juste cette lumière qui tremblait, ridant son front pour y inscrire "inquiétude" lorsqu'il fronçait les sourcils.
    D'un geste lent, gardant l'autre contre lui, il tendit le bras et tira la chasse des cuvettes. L'odeur le rendait quelque peu nauséeux, lui habituellement si fragile des intestins - et du reste.

    « Je vais te conduire à l'infirmerie, alors ne fait pas l'enfant. Écoute moi, pour une fois. »

    Sur ce, il se leva doucement, délaissant centimètre par centimètre le corps agité de spasme qui gisaient toujours aux côtés d'une cuvette malpropre. D'un pas unique, il gagna son sac et en sortit sa cape qu'il jeta sur son épaule. Une cravate de sa propre maison tomba par terre et il la ramassa instinctivement. Puis il esquissa le geste de la remettre dans son sac et s'arrêta net.
    D'un autre immense pas, presque un bond, il parvint au lavabo et ouvrit une vanne d'eau froide, jetant par-dessus son épaule un regard toujours aussi peiné à son frère. L'eau cessa de couler, on entendit un "plic-ploc" significatif du torchon qu'on égoutte. Et dans un mouvement impétueux, il revint au chevet du jumeau, posé maladroitement et douloureusement sur ses genoux.

    « Oui je sais, c'est froid. Mais ça te fera du bien jusqu'à ce qu'on y arrive. »

    Il écarta de nouveau les doigts que Zachary maintenait sur son visage et passa la cravate humide sur son torse que laissait apparaître la chemise aux boutons brisés. Il la fit glisser dans le cou aussi, puis sur le front, où il finit par la nouer. Il remit de lui-même les mains de Zach où elles étaient, déposant alors la cape sur le corps de son frère.
    Et sans attendre plus longtemps, il souleva Zachary comme une princesse et le fit sortir de la cabine.

    « Ne t'en fais pas pour nos sacs, je m'occupe de toi. DE TOUT. Je voulais dire de tout. »

    Et en effet, les sacs se mirent à léviter, sous l'impulsion d'une formule informulée.
    Quand son frère serait guéri - parce qu'il n'était pas question qu'il en soit autrement - peut-être le féliciterait-il.
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MessageSujet: Re: You're so Sick, Dear ! ~ { PV Isobel } You're so Sick, Dear ! ~ { PV Isobel } Icon_minitimeSam 18 Déc - 0:00

    « Zachary! Ça suffit maintenant! »

    Laissant son bras fléchir, le garçon arrêta de lutter. Isobel n'était pas dupe, il ne pouvait lui mentir et l'éloigner si facilement. Abandonnant, il se laissa tomber contre le torse de son jumeau, épuisé par la maladie, à la recherche d'une source de chaleur. Comme un enfant qui venait de se faire gronder, il abaissa ses paupières pour s'imprégner uniquement de l'odeur de son frère, gardant ainsi le silence. Quelque part, il avait aimé ce ton sévère qu'Isobel employait très rarement. Pas tant pour le plaisir de se faire réprimander ; mais juste pour ressentir ses émotions les plus vibrantes, telle que l'inquiétude comme ici.

    Ne bougeant pas d'un cil, le Nissena recommença à avoir froid lorsque son frère se redressa pour les préparer à partir. Restant somnolant, la tête appuyée contre la paroi en bois de la cabine, il se sentit légèrement coupable. Il n'aimait pas que les autres s'inquiètent pour lui, il savait très bien se débrouiller seul. Mais quand Isobel se trouvait près de lui, il perdait tous ses moyens, devenant plus un poids qu'autre chose pour l'autre garçon. Bien sur, il n'avait jamais confessé cela à son jumeau, de peur de le voir rentrer dans une rage folle. Mais Zachary était conscient qu'il s'occupait de lui comme d'un gosse incapable de faire les choses par lui-même.

    « Oui je sais, c'est froid. Mais ça te fera du bien jusqu'à ce qu'on y arrive. »

    Isobel était revenu tout près, il sentait sa présence sans ouvrir ses paupières. Un tissu froid fut alors déposé sur sa peau, passant de son torse au cou, puis étant nouer au niveau du front. Le Nissena frissonna de tout son être ; mais fiévreux, cela l'apaisa quelque peu. Tel un infirme, il s'accrocha au cou de son frère et se laissa porter comme s'il ne pouvait rien faire seul. Au fond, cela l'arrangeait: il avait une raison valable de se tenir près de son jumeau sans que personne ne fasse de commentaires douteux. Mais quand même, il aurait préféré d'autres circonstances, plus... agréables !

    Il ne releva pas le lapsus révélateur des sentiments de son frère à son égard. Il était bien trop épuisé pour s'amuser à ce genre de choses. Il se repassait en boucle, dans sa tête, les mots d'Isobel. « Ne t'en fais pas [...]. » « [...] Jusqu'à ce qu'on y arrive. » Où déjà ? « Je vais te conduire à l'infirmerie [...]. » Soudain, Zachary eut un déclic.

    S'il y avait bien un endroit que le garçon n'aimait pas au château, c'était l'infirmerie. Pourquoi ? Parce que ces longues rangées de lit avec cette odeur de propre lui rappelait un hôpital. Et depuis petit, Zach' avait détesté ce genre d'endroit. Plus jeune, il avait dû se rendre aux urgences à Chicago. Il n'avait pas spécialement été mal traité ou quoi que ce soit. Mais pour payer la consultation et les médicaments, son frère aîné Leo avait dû faire des heures supplémentaires à son boulot, en ratant des cours, et ayant de peu ses examens. Un peu traumatisé d'être un poids de son grand frère, Zachary appréhendait, depuis, la prise de soins pour se soigner. C'est aussi pourquoi, lorsqu'il tombait malade ensuite, il faisait semblant d'aller bien et le cacher pour ne gêner personne ou ne pas à avoir à mettre les pieds chez un médecin, à l'infirmerie ou même à l'hôpital.

    Ainsi, comme pris de panique et énervé, le Nissena sauta littéralement des bras de son frère, laissant la cape qui le couvrait s'étaler sur le sol. S'appuyant de dos contre la porte de la salle d'eau par laquelle ils allaient bientôt sortir, il barra comme cela le passage. Les sourcils froncés, le souffle court, il plongea son regard noisette dans celui de vert émeraude de son jumeau. D'un ton sec et décidé, il déclara en se redressant légèrement:

    « Il est hors de question que j'aille à l'infirmerie. Je n'en ai pas besoin. »

    Il était impressionnant de voir Zachary, si faible quelques instants auparavant, tenir tête ainsi à son jumeau. Tout d'un coup, il paru beaucoup plus âgé, faisant enfin l'âge de ses dix-sept ans. Même s'il se trouvait plus petit qu'Isobel, sa taille droite le grandissait. Son air décidé avait effacé les traits enfantins de son visage. Il était une toute autre personne.

    Mais bien qu'il fixait avec attention la réaction de son frère, quelque chose d'extérieur attira son attention. En effet, il entendit dans le couloir des personnes parler et rires ; ils se rapprochaient petit à petit de la porte. Comprenant enfin, Zach' eut une nouvelle fois une réaction imprévisible. Fonçant vers son frère, il attrapa son poignet et le tira avec lui dans une cabine qu'il ferma à clef. S'appuyant de dos au mur de la cabine, il ramena Isobel contre lui, continuant de serrer son poignet et couvrant la bouche de son frère avec son autre main. Lui faisant ainsi comprendre qu'il devait garder le silence.

    Sans attendre, la porte de la salle d'eau s'ouvrit. Un groupe de trois garçons entra en riant, parlant d'une fille plutôt mignonne qu'ils avaient croisé plus tôt et d'un cours ennuyant à mourir. Soulageant leur besoins, continuant à parler ou en attendant les autres, ils ne firent pas attention au fait qu'ils n'étaient pas seuls. Zachary ne s'aperçut même pas que la cape devait toujours se trouver sur le sol, ainsi que leurs affaires que Isobel avait soigneusement fait léviter. Mais pour le moment, personne ne semblait avoir remarqué ces détails révélant leur présence.

    Respirant silencieusement, en abaissant ses épaules de soulagement, le garçon reporta ses yeux sur son frère. Son visage de nouveau adoucit, il chercha à se justifier auprès de son jumeau. Il savait qu'Isobel n'aimait pas les rumeurs à leur sujet. Mais comment auraient réagis ces trois là s'ils avaient aperçu dans la salle d'eau les deux jumeaux, dont Zach' la chemise à moitié ouverte, l'air grave, se tenant face à son frère ? Pour éviter ça, le Nissena avait choisis l'option " on se dissimule ". Lui, se fichait complètement d'apparaître étrange aux yeux des autres ; mais le problème était toujours le même. En présence d'Isobel, son caractère semblait s'effacer pour mieux s'adapter aux désirs de son jumeau.

    Perdant ce côté énergique qui avait tenu tête au Cohary quelques minutes auparavant, les yeux de Zachary se fermèrent de nouveau, comme par recherche de repos. Trop d'émotions en si peu de temps. La cravate, qui avait été noué autour de son front tout à l'heure, s'était décrochée et gisait maintenant sur les épaules du garçon. Encore un peu fiévreux, il ne sentait plus cependant la maladie l'abattre. Mais pourtant, le bout de ses doigts encore appuyés sur les lèvres d'Isobel pour le faire taire, le brûlait. Pourquoi... ?
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MessageSujet: Re: You're so Sick, Dear ! ~ { PV Isobel } You're so Sick, Dear ! ~ { PV Isobel } Icon_minitimeSam 25 Déc - 12:58

    A song you love

    Sous le poids du corps de son frère, Isobel penchait quelque peu en avant. Mais aussi faible et gringalet pouvait-il être, il n’en restait pas moins surpuissant quand il était question de Zachary. La seule évocation du nom de son jumeau le poussait plus loin, le forçant à dépasser toutes ses limites, toujours plus. Il se souvenait du jour où il avait grimpé les cinq étages de l’école en moins de trente secondes, parce qu’il avait appris que son frère jouait du violon quelque part, là haut, et qu’il avait eu soudainement envie de l’entendre.
    Après tout, c’étaient de petites choses comme celles-ci qui permettaient au Cohary de montrer tout l’amour qu’il avait pour le Nissena. Les gestes comptent bien plus que des mots, c’est ce qu’il s’était toujours dit. C’est pourquoi il se serait brisé les vertèbres s’il l’avait fallu, pour porter son frère jusqu’à l’infirmerie.
    C’est avec cette conviction qu’il fit les deux premiers pas vers la porte des toilettes.

    Fuish. Tac-tac. POM-PAF.

    Le bruissement d’une cape sombre aux reflets de velours qui tombe telle une feuille en automne. Le vent qui soulève des mèches, une par une, le temps d’un envol. Les pas secs qui claquent sur le sol en atterrissant sur le carrelage gelé de la salle d’eau et deux sacs pleins qui s'écrasent derrière eux.

    «  Il est hors de questions que j’aille à l’infirmerie. Je n’en ai pas besoin! »

    Les mains vides toujours maintenues devant lui, Isobel regardait son frère, sans la moindre lueur dans le regard. Que son frère lui désobéisse soit normal, après tout. Qu’il ne souhaite pas aller à l’infirmerie l’est davantage encore. Mais qu’il s’éloigne ainsi de lui. Ses bras tombèrent le long de son corps en silence. Ne restait plus qu’à ramasser ses affaires étalées si lamentablement sur le sol, comme son humeur, et s’en aller pour ne pas déranger son frère.
    Oh bien sûr, il était toujours mort d’inquiétude. Mais effectuer un tel saut laissait présager que Zachary était sur la voie de la guérison, et que d’ici ce soir, il irait beaucoup mieux, sortirait dans la neige pour jouer du violon à Dawn, Dany ou quelqu’un d’autre que lui.

    Il esquissa un pas en avant, entama une légère descente pour s’accroupir. Lui n’avait rien entendu. Il n’était rien, n’écoutait plus. Il était sourd à sa propre plainte. Triste? C’était peu dire. Mais il trouverait le moyen d’emmener son frère à l’infirmerie, coûte que coûte. Et si ça pouvait l’empêcher de passer une soirée de plus avec ce coureur de roux, alors il réfléchirait plus vite et à un meilleur plan.
    S'il le ligotait dans la cape?

    Non, c'était une mauvaise idée, bien qu'elle s'implanta dans son esprit comme étant la seule solution réalisable dans un court délais et qui permettait de maîtriser le malade non-imaginaire de façon à ce qu'il devienne coopératif et surtout incapable de se dérober.
    Mais il eut un léger contretemps qu'Isobel n'avait absolument pas prévu. Alors quand la main de son frère se referma sans douceur sur son poignet fragile et qu'il entendit un léger craquement, il ne se posa pas de question.
    Il se redressa, plus par esprit de survie que par envie, et suivit son poignet foulé à grandes enjambées, sur les talons de son frère.
    Il eut aussi une pensée intelligente lorsque la porte de la salle s'ouvrait que celle d'une cabine de toilette se refermait derrière lui. Il fronça les sourcils, se concentra de ton son être, et fit le silence dans sa tête.

    Silence qui fut assez court, puisqu'un autre petit bruit d'os se fit entendre de son poignet, nettement moins douloureux que plus tôt, mais tout de même assez pour qu'il se morde la lèvre en fixant sévèrement son frère.

    « Bordel, une vraie bombe cette fille! Il paraît qu'elle a déjà quelqu'un, mais je suis sûr que c'est une fille facile! »

    « Tu parles. Mon frère la connait. Elle est avec ce gars depuis quatre mois ».

    La conversation divergeait. Isobel zappait son frère, le voyait sans le voir, son regard transperçant la porte en bois et le crâne dur de son jumeau. S'il avait eu la supervision, il aurait vu trois élèves de 5ème qu'il connaissait, et pour cause. Il était sortit avec deux d'entre eux, et le troisième était la cause de la rupture à chaque fois.
    Trois tirettes que l'on dé zippes, le fin coulis de pisse dans l'urinoir, des voix qui tentent de recouvrir cela en parlant de tout, mais surtout de n'importe quoi.
    Le bruit de la tirette qu'on referme, des pas vers les lavabos automatiques qui s'enclenchent au passage d'une main sale, et toujours ces voix qui hypnotisent Isobel. Et s'ils disent quelque chose à propos de lui? La conversation s'éternise sur un cours qui lui aussi, s'était éternisé.

    Ses pupilles se rétractèrent pour se reposer sur Zachary. Il était toujours aussi pâle, toujours aussi malade. Cependant, il souriait. Un léger sourire des plus délicats qui aurait fait fondre Isobel dans d'autres circonstances. Isobel finit cependant par sentir la main délicate de son frère sur sa bouche. Son regard loucha, suivit le bras, atteint le coude, remonta le biceps, s'arrêta à l'épaule.
    Il pâli à son tour.

    « C'est...Une cape? »

    « De quoi? »

    « Non rien. J'ai cru voir une cape volante. »

    Les amis se mirent à rire, à dire qu'il était temps de consulter parce que voir des tapis volants, d'accord, mais des capes...
    Puis la porte se referma sur des pas qui s'éloignaient et des voix qui s'éteignaient. Il y eut un dernier éclat de rire, au loin, puis plus rien.
    Le robinet s'arrêta par automatisme de couler. Il n'y a plus qu'un léger plic-plic, puis plus rien.

    Dans la cabine d'à côté, il y eut un froissement délicat de tissu et un bruit plus sourd. Le front d'Isobel se lissa, sa concentration pu retomber sur Zachary. Leurs affaires étaient en lieu sûr.
    C'est pourquoi il se permit de reculer, un peu, juste pour observer son frère et comprendre. La main lâcha prise, il n'y eut plus que deux doigts atrocement et délicieusement brûlants sur ses lèvres. Il garda le silence.
    Ses yeux parlaient pour lui, de toutes manières. Sans ce décrocher de ceux de son frère, il se rapprocha de celui-ci, repoussant la main, le bras, encore une fois.
    Avec la délicatesse d'une brise d'été, il colla son frère contre le panneau en bois et le prit dans ses bras.
    La peur? L'inquiétude? La fatigue dû à ces foutus sorts silencieux qu'il s'amusait à jeter toutes les dix minutes? Ce devait être un mélange.
    Mais son coeur s'était mit à battre à une vitesse folle à l'idée que Zachary puisse l'apprendre. Apprendre qu'il était bisexuel, lui aussi. Qu'il embrassait d'autres hommes que lui, qu'il leur faisait des choses que leur père leur avait fait. Sa peau pâli davantage encore. Il serra Zachary plus fort que jamais et pivota sur lui-même pour aider son frère à s'asseoir sur les cuvettes.

    « Tu ne tiens pas debout...Laisse moi t'emmener à l'infirmerie, s'il te plaît...»

    Chuchotant, comme si les intrus étaient toujours bel et bien présents dans la même salle qu'eux, Isobel s'était accroupis face à son jumeau et lui tenait les mains, passant en une douce caresse ses pouces sur la peau de Zachary. Plus petit que lui en cet instant, il pouvait observer son visage d'en-dessous et constater que la maladie avait creusé des cernes sous ses yeux rougis par les larmes.
    Il effaça du revers de la manche une trace de vomis séché sur la joue de son frère. Du dégoût? Il n'y avait même pas songé.

    « Qu'est-ce que tu comptes faire, si tu n'y vas pas? Je ne suis pas guérisseur, petit frère. Je peux à peine te soigner comme un moldu le ferait...»

    Il ne pleurait pas, c'est vrai, mais sa voix plus aigüe qu'à l'origine tremblait perceptiblement. Les films s'étaient relancés dans sa caboche, et il voyait son frère mourir à petit feu dans un lit blanc laiteux comme sa peau.
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MessageSujet: Re: You're so Sick, Dear ! ~ { PV Isobel } You're so Sick, Dear ! ~ { PV Isobel } Icon_minitimeSam 1 Jan - 11:34

    « C'est...Une cape? »

    Le cœur de Zachary fit un bon en avant. Leurs affaires étaient restées dehors !

    « De quoi? »

    « Non rien. J'ai cru voir une cape volante. »


    Abaissant ses épaules et relâchant un lourd soupire muet, le Nissena se calma. C’était une fausse alerte ; ils n’avaient pas été repéré. Pourtant, c’est vrai que leurs sacs et la cape d’Isobel devaient giser sur le sol de la salle d’eau. Perplexe, encore un peu inquiet, il releva son regard sur son frère. Les trois autres garçons quittaient les lieux sur des rires enjoués. Un froissement de tissus se fit entendre dans la cabine d’à côté. Enfin, le garçon comprit. Souriant vaguement, ses doigts sur le poignet de son frère caressèrent légèrement la peau nue. Isobel était vraiment un bien meilleur sorcier que lui, pour lancer autant de sort muet en si peu de temps ; Zach’ n’aurait jamais réussis une prouesse pareil. Il se jura se féliciter son aîné plus tard.

    Le silence revient dans la pièce. Soulagé, le Nissena ne quittait plus son frère des yeux maintenant. Un peu déçu, mais sans broncher, il lâcha le poignet d’Isobel qui s’écartait légèrement, mais il garda ses doigts sur ses lèvres. Elles étaient si douces... En avait-il connu des plus alléchantes ? Mais alors qu’il se perdait dans ses délires, il fut frappé par la réalité quand le corps, plus imposant de son frère, vient se coller au sien dans une étreinte étroite.

    D’abord étonné, la douceur ne tarda pas à se lire sur son visage. Elles étaient rares, de la part de son jumeau, ces marques d’affection étouffantes. Mais Zachary, le dos collé au bois, ne se sentait nullement dérangé de la situation. Sentir la chaleur, les bras de son frère autour de ses épaules, si serrés, le rendait plus heureux que tout. Le rythme cardiaque élevé du Cohary le rassura ; il n’avait pas été le seul à ne pas vouloir se faire remarquer. Et la blancheur de ses traits n’étonna même pas le Nissena, comprenant l’énergie qu’il avait dû fournir pour jeter tous ces sorts. Attendris, Zachary releva sa main droite et caressa avec affection la chevelure de son jumeau, n’hésitant pas à se coller un peu plus à lui pour renforcer leur étreinte.

    « Tu ne tiens pas debout...Laisse moi t'emmener à l'infirmerie, s'il te plaît...»

    Mais comme tout, le sentiment de bonheur est éphémère et a une fin. Sans le lâcher, Isobel se mit à pivoter sur lui-même et l’assit sur la cuvette des toilettes. Zachary se laissa faire, incapable de se séparer volontairement de son jumeau. Mais ce n’est pas lui qui décida de rompre le lien, donc il n’eut pas à agir. Baissant les yeux, il regarda son frère avec un air lasse. Ce n’était pas tant la maladie qui le fatiguait, il se sentait déjà mieux et n’avait plus de nausées, et Isobel avait tort en disant qu’il n’était pas capable de tenir debout. Non ; c’était l’habitude têtue de son frère à vouloir le mener à l’infirmerie qui commençait à creuser ses traits.

    Soupirant cette fois, haut et fort, il se concentrait sur les mains caressant les siennes pour ne pas se répéter. Il ne voulait pas rentrer en conflit avec son jumeau, une fois de plus ; une fois avait suffit pour le mois. Mais Isobel ne semblait pas comprendre ses sentiments et il restait borné à son idée principale.

    Tout de même attendris par tant d’égard à son sujet de la part du Cohary, Zachary garda un franc sourire sur ses lèvres. Voir son jumeau se torturait ainsi l’énervé mais le touché aussi. Il n’y avait qu’Isobel pour se mettre dans des états pareils pour trois fois rien. Certes, il avait vomis durant ¾ d’heure seul au monde ; cela n’arrivait pas à chaque personne qui attrapait malencontreusement la gastro ? Zach’ était solide, mais comme chaque humain, il lui arrivait de tomber malade.

    « Qu'est-ce que tu comptes faire, si tu n'y vas pas? Je ne suis pas guérisseur, petit frère. Je peux à peine te soigner comme un moldu le ferait...»

    Décidé à ne pas se rendre à l’infirmerie, le Nissena lâcha les mains de sa moitié. Il entendait le ton aigüe du Cohary, mais le trouvait peu approprié à la situation. Et cette réflexion… « Comme un moldu le ferait. » N’étaient-ils pas moldus, eux-mêmes ? Avaient-ils connu quoique ce soit à la magie avant Malwen & Swelty ? Le garçon n’apprécia guère. Les moldus savaient très bien soigner leurs maladies, sans avoir recours à des médicaments de sorciers. Vomir n’était pas un signe de mort.

    Zachary se leva, perdant un peu son sourire. Restant silencieux, il contourna son frère et sortit de la cabine. S’avançant vers les lavabos, il en alluma un et se pencha en avant. Se lavant le visage, buvant un peu et se nettoyant la bouche de toutes odeurs nauséeuses, il se redressa les traits plus détendus. Attrapant une serviette, il s’essuya pour ne pas tomber plus malade, et il se tourna vers son aîné.

    « Je vais aller me reposer dans les dortoirs. Dormir me fera du bien, et je me sens déjà mieux après avoir vomis. » Il passa sa main sur son front. « La fièvre commence à chuter. »

    Il n’y avait rien de mauvais dans le ton calme de Zachary. Sa décision était prise, il voulait aller se reposer dans son lit. Il n’avait pas crié à Isobel, une fois de plus, qu’il ne se rendrait pas à l’infirmerie. Il ne lui avait pas reproché d’être si têtu. Zach’ avait évité le conflit avec brio, comme à son habitude.

    « Tu devrais aller en cours. Tu m’as déjà assez assisté comme ça aujourd’hui. »

    Il sourit en rangeant la serviette.

    « Désolé de te causer autant de soucis, Isobel. »

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MessageSujet: Re: You're so Sick, Dear ! ~ { PV Isobel } You're so Sick, Dear ! ~ { PV Isobel } Icon_minitimeSam 1 Jan - 13:22

    Lostprophets - Last Train Home

    C'est étrange comme chaque geste, aussi futile et infime soit-il, est empli d'une profonde réflexion et d'un ressenti propre à chaque être. Comme le fait de retirer ses mains d'une étreinte qui se veut intime et confidentielle peut-être considéré comme le signe d'un refus catégorique ou de nervosité.
    Pour Isobel qui maintenait à présent ses paumes refermées sur du vide, ces mouvements et leurs significations n'avaient plus de secrets. Il avait compris, bien vite, la colère muette qui résidait dans la brusquerie involontaire de son frère. Il se sentait con, et face à ce qui allait arriver, ce n'était que le début.

    Oh bien sûr, Zachary essayait toujours d'éviter les conflits, et puisqu'il était le parfait contraire de son jumeau en de nombreux aspects, il était aisé de comprendre qu'Isobel, quant à lui, était un provocateur dans l'âme. Sauf qu'il était fatigué. Affamé. Nerveux par tous les évènements qui venaient de s'enchaîner et que ce petit moment de répits, malgré le retrait de son frère, devait être un instant de repos. Pas de grande guerre mondiale déclenchée dans les toilettes de l'école, ou tout du moins pas pour l'instant.

    Mais si Isobel prenait lui aussi la décision d'être pacifiste, il n'en paru pas pour autant dans ses réactions. Alors tandis que le Nissena le contournait pour s'échapper de sa vision ou de son espace vitale, Isobel, lui se relevait seulement. Dans un craquement d'os propre à la position douloureuse qu'il avait gardée pendant un long moment, il s'était relevé, près à s'en aller.

    « Je vais aller me reposer dans les dortoirs. Dormir me fera du bien, et je me sens déjà mieux après avoir vomis. La fièvre commence à chuter. »

    Derrière lui, il entendait le fin coulis de l'eau et l'éclaboussure de celle-ci sur une peau délicate où il aurait souhaité poser ses lèvres une seconde de plus. Une infime réflexion, lorsqu'il fit claquer, en l’ouvrant, la porte de la cabine adjacente à celle où il était accroupis plus tôt, lui fit dire que ce monde était carrément injuste et dégueulasse. Des tas de mecs avaient le droit de s'aimer dans ce bas monde, pourquoi lui, devait-il éprouver des sentiments si obscènes pour un jumeau qu'il ne connaissait que depuis son entrée dans le monde de la magie.
    La raison pour laquelle son frère détestait ce monde lui paraissait toujours aussi sombre, et le blessait toujours aussi profondément. Est-ce pour ça qu'il maltraitait le monde moldu à la moindre occasion? Sans doute. Inconsciemment.

    Dans un grand vacarme, avec des gestes emprunt d'une certaine colère, Isobel ramassait son sac qu'il plaça aussitôt sur son épaule. Il prit aussi sa cape, pliée en deux en son milieu pour ne pas qu’elle nettoie le sol, qu'il garda sur son avant bras. Droit et redressé, il guetta le sac de son frère. Une seconde, puis deux s'écroulèrent. Il ressortit de la cabine prestement et fit claquer ses pas sur le sol de la salle d'eau.
    Des pas qui s'éloignent, autant de la cabine que de Zachary, et qui s'approchent furieusement de la porte qui mène à un ailleurs où d'autres vivent. Dans un monde qui n'est pas le leur et dans lequel ils ne peuvent vivre pleinement leur idylle non partagée. Ou peut-être partagée? Ah, au fond, Isobel n'en savait foutre rien, et pour l'instant, seul son égo lui criait d'arrêter ce bordel sentimental et de retrouver son esprit et sa raison. S'il était un homme, un vrai, il tirerait son frère par la peau du cou pour l'emmener à l'infirmerie, comme un vrai frère le ferait. Il se moquerait de la colère muette de l'autre, risquerai de ne plus le voir pendant des jours durant, mais le ferait.

    « Tu devrais aller en cours. Tu m’as déjà assez assisté comme ça aujourd’hui. »

    Sauf que l'égo peut parler, si le cœur cri plus fort, il ne peut se résoudre à l'écoute et agir de la façon qu'il importe, c’est-à-dire logiquement.
    Donc la porte grince sur ses pivots et s'ouvre vers l'extérieur chahutant, vers ce capharnaüm fourmillant de vie, où des gens marchent et rient, parlent et se meuvent, dans un monde qui s'ouvre à eux en forçant impudiquement la porte du leur.

    « Désolé de te causer autant de soucis, Isobel. »

    Cette porte qui reste ouverte, laissant rentrer un long courant d’air glacial et le son des talons sur le sol brut et brillant des couloirs de Swelty, qui étouffe aux oreilles du Cohary les paroles de son frère. Cette porte qui, maintenue par la main gauche d’Isobel, grince docilement sur ses gonds, quasiment immobile. Isobel qui, penché en avant tel un serviteur, porte deux sacs de cours pleins à craquer, un sur chaque épaule, et qui garde stoïquement son regard noir et profond encré dans celui de son frère pourtant à présent si loin de lui.

    « Bon, tu viens? Je n'ai plus cours aujourd'hui. Je te rappel que le professeur de Sortilèges et Enchantements n'arrive que ce soir. Narquois et quelque peu enclin à un léger sarcasme, il ajouta. J'ai donc l'après-midi pour te reconduire à ton dortoir. Enfin, ai-je le droit, ou cela te dérangera-t-il aussi? »

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MessageSujet: Re: You're so Sick, Dear ! ~ { PV Isobel } You're so Sick, Dear ! ~ { PV Isobel } Icon_minitimeLun 31 Jan - 10:36

{ SUJET CLOS }
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MessageSujet: Re: You're so Sick, Dear ! ~ { PV Isobel } You're so Sick, Dear ! ~ { PV Isobel } Icon_minitime

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